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L’avis du ‘Hafets ‘Hayim sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath …

+ L'avis du 'Hafets 'Hayim (1838-1933) sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath ...

"Comment peut-on rejeter un juif?
Comment peut-on affirmer de celui qui n'observe pas le Shabbath qu'il n'est pas un vrai juif?
Regardez ceux de Moscou! [il fait allusion à l'expulsion des 30 000 juifs de Moscou en 1891]
Pendant des dizaines d'années, ils ont foulé aux pieds les prescriptions sur le respect du Shabbath, acharnés comme ils l'étaient à amonceler des fortunes, et persuadés que le travail effectué le samedi contribuerait à les rendre plus riches encore.
Et pourtant, ces mêmes juifs ont courageusement sanctifié le nom divin lorsqu'on a voulu remettre en cause leur appartenance à notre peuple!
[refusant le baptême, ils ont préféré renoncer à toute la richesse qu'ils avaient acquis pendant des dizaines d'années et alors subir les privations de l'exil, afin de rester juif!].

Quand le Talmud ('Houlin 5a) affirme que celui qui profane le Shabbath ressemble à un idolâtre, il ne désigne certainement pas les gens comme ceux-là, qui refusent de renier leur foi quand on les met à l'épreuve.
Non, la valeur d'une âme juive est incommensurable!
Les enfants d'Israël sont tous saints!
C'est le fait de vivre parmi les non-juifs qui les incite à de telles infractions!"

+ Un proche du 'Hafets 'Hayim lui demanda un jour si une yéchiva pouvait accepter des dons de juifs qui profanent le Shabbath.
"Oui, répondit-il, dès lors qu'ils n'agissent pas ainsi pour se rebeller contre D."

+ En revanche, quand le 'Hafets 'Hayim parlait de l'importance de l'observance du Shabbath, il était très sévère et d'une grande intransigeance.
Il disait souvent : "si le Rambam (lois sur le Shabbath 30;15) a jugé que celui qui profane publiquement le Shabbath ressemble à un idolâtre "à tous égards", cela signifie certainement aussi qu'un tel juif ne sera pas ramené à la vie lors de la résurrection des morts."

Source (b"h) : compilation de dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot")

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour ... est un Shabbat pour Hachem" (35,2)

Le ‘Hafets ‘Haïm a expliqué un jour au nom des Sages dans la guémara (Shabbat 10b) que Hachem a dit à Moché : "J’ai un beau cadeau dans mon Trésor, qui s’appelle Shabbat, et Je veux le donner à Israël, va le lui annoncer!"
Et maintenant, réfléchissons : Si la fiancée renvoie au fiancé les cadeaux qu’il lui a donnés, cela prouve certainement qu’elle ne veut plus de lui, et que l’union proposée est rompue.
Le ‘Hafets ‘Haïm dit que c’est la même chose en ce qui concerne l’observance du Chabat. Si les bnei Israël n’observent pas le Shabbat comme ils en ont reçu l’ordre du Créateur du monde, ils semblent rendre à Celui qui a donné la Torah le cadeau le plus précieux qu’il ait donné à Son peuple, et par là c’est comme s’ils proclamaient qu’ils ne veulent pas du lien sacré qui existe depuis toutes les générations entre Israël et Hachem.

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-> "Entre Moi et les enfants d’Israël, c’est un signe éternel (ot hi léolam)" (Ki Tissa 31,17)

Selon le ‘Hafets ‘Haïm, le Shabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu’une plaque fixée à une porte indique le nom de l’occupant, le Shabbath indique l’adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le Shabbath porte l’enseigne d’un commerce juif ; s’il est ouvert le Shabbath, l’enseigne indique le contraire.
Source (b'h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son ''mayana chel Torah'')

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-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

"Pendant 6 jours sera fait le travail, et le 7e jour sera pour vous sainteté ..." (Vayakhél 35,2)

-> "Microcosme de l'univers, le Michkane a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l'émergence du monde lui-même.
C'est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l'univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
(Rav Yits'hak Eiziq 'Havèr)

-> Le Mélo haOmèr fait aussi observer que le Michkane représentait un microcosme de l'univers.
Nos Sages nous apprennent que le concept de créationdu monde a pris forme en Tichri, mais que la création elle-même n'a eu lieu qu'en Nissan, 6 mois plus tard.
Il en est de même pour le Michkane : l'ordre de contruire a été donné le lendemain de Yom Kippour (donc en Tichri), mais il a été effectivement érigé en Nissan seulement.

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+ On peut noter l'emploi dans notre verset de la forme passive : "sera fait le travail", et non "vous ferez le travail".
Rav Chlomo Ganzfried explique que celui qui ne croit pas que sa nourriture lui est fournie par D. a beaucoup de mal à observer le Shabbath.
Persuadé que plus, il travaille, plus il gagnera de l'argent, il s'imagine qu'il essuiera des pertes financières en se reposant.

Mais une personne convaincue que toutes ses ressources sont fixées par décision divine à Roch Hachana, et que ses bénéfices ne dépendent pas de l'effort qu'elle investit, n'aura aucune difficulté à observer le Shabbath.

C'est pourquoi, la Torah commence par nous dire que "pendant 6 jours "sera fait" le travail", par lui-même, comme décidé/ordonné par le Ciel.

+ L'emploi de cette forme passive peut s'expliquer au travers de la guémara (Béra'hot 35) = "Lorsque le peuple juif respecte la volonté divine, leur travail est accompli par d'autres".

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

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+ "Celui qui s’affaire aux préparatifs érev Shabbath en bénéficiera le Shabbath" (guémara Avoda Zara 3a)

-> Le Béer Mayim 'Haïm donne l'explication suivante :
"Celui qui se prépare pendant les 6 jours de la semaine, et qui est vigilant à ne pas profaner la volonté de Hachem ; alors lorsque Shabbath arrive, il va recevoir "l'éclat délicieux" (ziv ataanoug) de la lumière Divine.
Mais si quelqu'un se salit par les fautes durant la semaine, il est alors certain que pendant Shabbath, il lui sera incapable de percevoir la lumière de Hachem ou d'expérimenter l'âme supplémentaire (néchama yétéra) de ce jour. En raison du fait qu'il vient de l'obscurité des 6 jours de la semaine, alors il va également marcher dans l'obscurité pendant le saint jour du Shabbath."

[le fait d'être vigilant à respecter la volonté de Hachem pendant les 6 jours de la semaine, est une préparation indispensable pour pouvoir ressentir au maximum les trésors de proximité avec D., que le Shabbath peut nous offrir!
=> "Pendant 6 jours sera fait le travail" = tu agiras selon ce que D. attend de toi, "et le 7e jour sera pour vous sainteté" = par conséquent, tu pourras profiter pleinement de l'énorme sainteté propre à ce jour.]

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-> "Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte"

Le "Sandlar" (Rabbi Moché Yaakov) explique ce verset par la comparaison suivante.
Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est Roch Yéchiva, on veut dire qu’il est à la tête (roch) de tous les Rabbanim de la Yéchiva. Lorsqu’on qualifie un homme de Av beit din (président du tribunal rabbinique), cela signifie qu’il est le plus grand de tous les juges. Toutes proportions gardées, si l’on désigne un individu par l’appellation de chef (roch) des voleurs, cela veut dire qu’il est plus dévergondé que tous les autres voleurs.

Dans la prière du Shabbat matin, nous disons "Tu l’as appelé le délice des jours". Le Shabbat est le meilleur de tous les jours de la semaine. Toutefois, afin de savoir si c’est un titre d’honneur ou non, il faut vérifier la manière dont l’homme se comporte durant la semaine. S’il vit à l’aune de la Torah et du respect des mitsvot, l’appellation "délice des jours" donnée au Shabbat est honorifique. Par contre, si, durant la semaine, il gaspille son temps dans l’accomplissement de mauvais actes et s’enfonce dans ses vices, cette appellation est dépréciatrice.

Cette idée peut se lire en filigrane dans les versets "Voici les choses que Hachem a ordonné d’observer. Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte" = si, durant tous les jours de la semaine, on se comporte convenablement, on sera à même de s’élever encore davantage grâce à la sainteté du Shabbat.

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-> Le rabbi Avraham Twerski fait remarquer qu'en rassemblant tout le peuple juif, Moché donne une grande leçon : le peuple plein d'enthousiasme aurait pu penser que ce que voulait Hachem plus que tout était que l'on construise le Michkan (pour la bonne cause, c'est pas si grave si l'on profane le Shabbath!). Du coup Moché leur a affirmé clairement : la volonté de D. est que le Shabbath vous cessez tout travail créatif.

=> Servir Hachem consiste à faire Sa volonté, et non pas ce que l'on pense personnellement qu'Il aurait besoin, car ceci est en réalité se servir soi-même, c'est de l’idolâtrie.

On a beau avoir les meilleures intentions du monde (comme vouloir bâtir le Michkan, lieu de résidence de D. sur terre), profaner le Shabbath c'est forcément une mauvaise chose, c'est aller à l'encontre de la volonté de Hachem.
Servir Hachem, c'est faire Sa volonté!

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-> Le rav David Povarsky enseigne que si la Torah aurait commencé par décrire directement les lois relatives à la construction du Michkan, et uniquement ensuite elle aurait mentionné l'interdiction de le bâtir pendant Shabbath, alors un juif entendant/lisant cette paracha pourrait brièvement penser que c'est permis de le faire, jusqu'à ce qu'il arrive au verset l'interdisant.
Puisque chaque pensée laisse un impact sur une personne, il en résulterait une impression temporaire de manque de sévérité du fait de travailler à Shabbath (pour la bonne cause, cela pourrait être permis de l'enfreindre!), et cette impression psychologique pourrait avoir des conséquences sur notre observance future du Shabbath.
=> Moché rassembla tout le peuple, et avant d'aborder le Michkan (lieu de résidence de D.), il parle tout d'abord de l'importance de respecter le jour du Shabbath. Par là il empêche que dans le futur, un juif n'en vienne éventuellement à le déprécier, même inconsciemment.
En effet, la moindre baisse d'estime du Shabbath à nos yeux est à éviter!

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+ "Les enfants d’Israël observeront le Shabbath (véchamérou bné Israël), pour faire du Shabbath (laassot ét aShabbath) une alliance éternelle pour leurs générations" (Ki Tissa 31,16)
Le rabbi de Klausenbourg explique que dans le passé l'épreuve du peuple juif consistait à : pouvoir observer le Shabbath (chmirat Shabbath), mais de nos jours l'épreuve principale réside dans le fait de : faire du Shabbath un jour spécial (laassot ét aShabbath).
En effet, nous devons en faire un jour unique : plein de joie, d'unité, de sainteté, ...
Le principal du Shabbath est le : "brit olam" (l'alliance éternelle) avec Hachem, ce lien unique de proximité avec notre Papa,  le Créateur et Maître unique du monde.

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-> L'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"
Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"

L’empereur lui a demandé : "Donne-m’en!"
Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l’observent pas, cela n’a aucun effet."
[guémara Shabbath 119a]

-> Dans le texte de la guémara : "une épice spéciale" se dit : "tavlin é'had yéch lanou" (תבלין אחד יש לנו).
Le Ben Ich 'Haï écrit que le mot : תבלין (épice - tavlin) a les mêmes lettres que : יתן לב (il doit donner/mettre le cœur - yitèv lev).
=> Nous devons donner notre cœur en faisant des efforts pour se préparer matériellement et spirituellement au Shabbath, afin de ressentir la sainteté et recevoir les bénédictions propres à ce jour.

-> Le 'Hatam Sofer commente le verset suivant : "vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (v.35,3), comme signifiant qu'il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d'amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s'y préparant matériellement et dans notre cœur.

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-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)
Selon le Zohar, le Ciel et la terre sont dépendants du Shabbath, car : "c'est la source de toutes les bénédictions".

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-> "6 jours tu t'affaireras à ton travail, et le 7e jour sera saint ... Vous ne ferez pas de feu dans vos demeures en ce jour de repos" (Vayakél 35,2-3)

Le 'Hatam Sofer explique :
- "6 jours tu travailleras" = pendant 6 jours, tu feras ta hichtadlout, mais rappelle-toi que la parnassa ne vient pas par cette hichtadlout, mais du Ciel, grâce à la sainteté du Shabbath.
- C'est ce que dit la suite du verset : "le 7e jour sera saint".
- C'est pourquoi, faites particulièrement attention à ne pas "allumer le feu" des conflits "le jour de Shabbath", car cela risquerait d'affaiblir la sainteté du jour et de causer la perte de la parnassa.

"Moché rassembla toute la communauté des enfants d'Israël ... " (Vayakhél 35,1)

Alors que les enfants d'Israël étaient unis quand ils ont reçu la Torah au mont Sinaï "comme un seul homme, d'un seul cœur" (Rachi sur Chémot 19;2), fait remarquer le Rav Yaakov Kaminetsky, leur unité s'est disloquée quand ils ont péché avec le veau d'or.

Talmud Yérouchalmi (Sanhédrin 10,2) = chaque tribu a réalisé son propre veau d'or.
Talmud de Babylone (Sanhédrin 63b) = les bnei Israël ont adoré de nombreux dieux.

Nous ne trouvons pas un tel phénomène chez les autres nations!
En effet, chacune d'elles sert les divinités communes à son ethnie, comme "les dieux de Moav" et "les dieux d'Edom".
Si les Hébreux en ont adoré beaucoup, c'est assurément à cause des divisions profondes qui régnaient entre leurs tribus.

Quand Moché s'est apprêté à communiquer aux enfants d'Israël les instructions du Michkan, sa tâche la plus urgente a été d'apaiser leurs différends et de les réunir.
Voilà pourquoi, pour commencer, "il fit assembler toute la communauté des enfants d'Israël", afin qu'ils soient de nouveau "comme un seul homme, d'un seul cœur".

[le Michkan est venu en réparation de la faute du Veau d'or.
Tout le peuple s'est uni pour sa construction, qui a été faite par Bétsalel le petit-fils de 'Hour qui avait été tué car s'opposant au Veau d'or, et les juifs ont donné largement de l'or en parallèle à l'or donné largement pour faire le Veau d'or.]

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-> Lors du don de la Torah au Sinaï les Bné Israël étaient unis, comme il est dit "Israël campa là, face à la montagne" (19,2).
Nos Sages expliquent sur place : "comme un seul homme, avec un seul cœur".
Cependant après la faute du Veau d’or, cette unité s’est défaite et le Satan accusateur a provoqué des divisions et des querelles au sein des tribus d’Israël.

Le Malbim (Erets 'Hemda) explique : comme nous le savons, la construction du Michkan devait, entre autres, expier la faute du Veau d’or commise par Israël. Ainsi Moché s’est efforcé de rassembler "toute la communauté des enfants d’Israël" pour leur parler de l’œuvre du Michkan. Il voulait à travers cela restaurer l’ancienne splendeur et rétablir l’unité d’Israël telle qu’elle était au moment du don de la Torah.

-> Le Imré Shéfer écrit :
Moché rassembla toute la communauté pour que ce soit une réparation à la faute du Veau d'or. En effet, le peuple s'était réuni autour de Aharon pour lui demander de fabriquer le veau d'or. A présent, Moché réunit le peuple pour lui transmettre la mitsva du Shabbat.
Ce rassemblement se devait de réparer le mauvais rassemblement pour faire le Veau d'or.

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-> "6 jours le travail sera fait" (Vayakel 35,2)

Dans cette paracha de Vayakel, la mitsva du Shabbat précède l'injonction du Michkan, alors que dans les parachiot précédentes, le Michkan (dans Térouma) précède le Shabbat (dans Ki Tissa).
=> Pourquoi cette différence ?

En fait, les parachiot précédentes se trouvent avant la faute du Veau d'or. Les juifs étaient alors tellement élevés que même leurs actions profanes étaient empreintes de sainteté à l'image du michkan qui représente le fait que la Présence Divine repose dans les actions profanes.
Dans cette situation, le Michkan devait précéder le Shabbat car les actions profanes de la semaine étaient déjà si élevées qu'elles pouvaient préparer le Shabbat et lui accorder encore plus de sainteté.
Mais après la faute du Veau d'or, le peuple est tellement descendu qu'il leur est devenu impossible d'élever les actions profanes. Désormais, on a besoin du Shabbat pour élever les actions profanes et leur permettre de devenir un Michkan. Dès lors, le Chabbat doit précéder le Michkan.
['Hidouché haRim]

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"Moshé rassembla toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les paroles que D. [vous] a commandé d'observer ..." (Vayakhél 35,1)

+ Le Rabbi de Tchortkov = s'il existe des différences entre les hommes quant à leur compréhension profonde et leur intention au moment où ils accomplissent une mitsva, l'acte de la mitsva reste toujours le même pour tous.
Quand il s'agit "d'observer" les commandements, il est possible de rassembler toute la communauté des enfants d'Israël sans distinction.

+ Rachi = "Moché rassembla : le lendemain de Yom Kippour."
Ce n'est pas seulement la veille de Yom Kippour que chacun doit faire la paix avec son prochain.
Le lendemain de ce saint jour aussi, il faut aussi se rassembler et vivre dans la paix et la fraternité.

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

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+ "Moshé rassembla toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les paroles que D. [vous] a commandé d'observer ..."

-> C'est l'unique endroit dans toute la Torah où une paracha commence par : "rassembla" (vayakél) = tous les juifs se sont rassemblés ensemble.
Hachem a demandé à Moché de réunir de grands groupes de juifs tous les Shabbath dans les lieux d'étude (beit midrach) pour leur enseigner les mots de la Torah, ce qui est permis et interdit de faire.
De cette façon, le nom de Hachem sera loué parmi Ses enfants.
[Yalkout Chimoni]

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-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

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+ "Moshé rassembla (vayakél Moché) toute la communauté des enfants d'Israël"

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°665) enseigne :
Le mot "Vayak'el" (ויקהל) se divise en deux :
- les lettres "vav youd" (וי) ont la valeur numérique du mot "tov" (en comptant le mot lui-même), ainsi qu’il est écrit (Michlé 4,2) : "Car je vous ai donné un bon (tov) cadeau, n’abandonnez pas Ma Torah."
- Alors que les lettres "kouf lamed" (קל) correspondent à ce qui est dit : "La voix (kol - קל) est la voix de Yaakov" (Béréchit 27,22).
On peut donc dire que la voix de Yaakov, qui est la voix de la Torah (appelée "leka’h tov", un bon cadeau) doit résonner et se faire entendre le Shabbat avec encore plus de puissance.
Le fait que la mitsva de Shabbat soit citée dans la parachat Vayakél fait allusion à ce sujet très élevé.

Jérusalem a été détruite parce qu’on n’y observait pas le Shabbat (guémara Chabbat 119b).
Or a priori, il semblerait que cette génération ait observé le Shabbat, mais le reproche qu’on lui fait est de n’avoir pas veillé à étudier la Torah le jour du Shabbat, ce qui est l’étude la plus élevée et la plus purifiée.
De plus, si un malheur arrive à quelqu’un, qu’il examine sa conduite et vérifie pourquoi cela lui est arrivé. S’il a cherché et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la faute de la négligence dans l’étude de la Torah (guémara Béra'hot 5a).
La négligence la plus grave en la matière est celle qui a lieu le Shabbat, car alors on a le temps, c’est pourquoi on doit consacrer ses moments libres à l’étude de la Torah le Shabbat.
[ex: en étudiant à Shabbath alors que nous avons du temps de libre, nous témoignons rétroactivement que nous aurions bien voulu étudier en semaine mais nous étions occupés (pour la parnassa, le train-train quotidien, ...)]

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail et le 7e jour sera pour vous saint" (Vayakel 35,2)

Le Séfer Chaaré haKodech écrit au nom de nos Sages :
Quand quelqu’un consacre le jour du Shabbat à l’étude de la Torah, et que tous les jours de la semaine son cœur se soucie de ne pas avoir le temps d’étudier la Torah, et il attend et espère le jour du Shabbat, un tel homme, non seulement sanctifie de cette façon le jour du Shabbat et sa récompense est grande, mais il élève également en sainteté tous les jours de la semaine et reçoit une récompense comme s’il avait étudié pendant toute la semaine.

C’est la signification directe du midrach: "Si quelqu’un voulait faire une mitsva et il n’a pas pu la faire, la Torah le lui compte comme s’il l’avait faite".
C’est également la même chose dans le sens inverse. Si au moment où il a le temps d’étudier, par exemple le jour du Shabbat, il ne profite pas de ce temps pour étudier la Torah, alors non seulement on le punit pour ce moment-là, mais également pour les moments où il n’a pas le temps d’étudier, puisque même quand il a le temps, il ne le fait pas.

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-> b'h, à ce sujet de l'importance d'étudier pendant Shabbath : https://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

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-> Le Rama de Pano enseigne : quelqu’un qui délaisse l’étude de la Torah finit par se réincarner en poisson ; en effet, il est écrit : "Il expira et fut rassemblé à son peuple" (Béréchit 49,33), et à propos des poissons nous trouvons : "Faut-il leur rassembler tous les poissons de la mer?" (Bamidbar 11,22).
Et le Shabbat, toutes ces réincarnations trouvent leur réparation.
Donc quelqu’un qui mange un poisson, ce qui est une chose matérielle faisant partie du repas de Shabbat en l’honneur du saint Shabbat, fait un tikoun (réparation) à ce poisson, qui est dans sa racine une réincarnation spirituelle."
[rapporté par le rav David Pinto (la voie à suivre n°616)]

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour est un Shabbat pour Hachem ton D." (v.35,2)

Le Maguid de Doubno enseigne :
Hachem a donné à l’homme une âme élevée, et pendant tous les jours de la semaine elle s’écarte de sa source en s’occupant des affaires profanes.
Mais le 6e jour, Hachem a donné une double part, pour que le jour du Shabbat nous puissions jouir des paroles du D. vivant, par l’étude de la Torah, afin de nourrir notre âme élevée.

C’est cela :
- "Pendant 6 jours tu feras ton travail" = cela signifie vaquer aux besoins du corps ;
- "Et le 7e jour est un Shabbat pour Hachem ton D." = le Shabbat est consacré à Hachem, c’est pourquoi Il t’a donné tout ce dont tu as besoin pour le jour du repos, afin que tu étudies la Torah : il faut aller au beit haMidrach, aller à des cours de Torah, et ne pas dormir le jour du saint Shabbat. Le Chabat est pour Hachem ton D.!

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-> "Moché rassembla toute la communauté des enfants d'Israël ... " (Vayakhél 35,1)

-> Le 'Hida explique le terme : "vayakel" (ressamebler - וַיַּקְהֵל) a la même guématria que le mot : "mikvé" (מקוה).
Ainsi, le Maître de l'univers nous a ordonné d'établir des rassemblements pour exposer et enseigner la Tora, et particulièrement le jour du Shabbath qui a une importance particulière et qui a la propriété de purifier l'homme comme s'il s'immergeait dans les eaux du mikvé.
[selon le Ben Ich 'Haï, la capacité de l'étude le jour du Shabbath est multipliée par 1 000.]