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"Tu les écriras sur les montants de ta maison et sur tes portes" (Vaét'hanan 6,9)

-> "Vous toucherez le linteau et les 2 montants (mézouzot – מְּזוּזֹת) avec le sang" (Bo 12,22)

Le Tikouné Zohar (10,25a) fait remarquer que les lettres du mot : mézouzot (les montants d’une porte - מזוזות), permettent de former : "la mort est enlevée" (zaz mavét – זז מות).
En effet, de même que le sang sur les montants (mézouzot) a permis de protéger les juifs de la plaie des premiers-nés, de même, de nos jours, chaque mézouza protège la maison.

-> Nos Sages (Shabbath 32a), affirment que par la faute de la négligence de la mézouza, les enfants peuvent mourir, mais celui qui fait attention à la mézouza, la mort s'en va de chez lui.
[mézouza -> zaz mavét!]

Le Chaar bat Rabim enseigne que c'est pourquoi on écrit à l'extérieur de la mézouza le Nom Cha-daï (שדי), qui est formé des initiales de : "Chomer dirat Israël".
En effet, quand les forces impures voient ce Nom écrit à l'extérieur de la mézouza, elles s'inclinent et s'enfuient de cette maison.

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-> La guémara (Béra’hot 47b) pose la question : Comment définir un ignorant (am aarets)?
Parmi les 6 avis qui y sont rapportés, il y a celui de Rabbi Nathan, qui est : "Celui qui ne place pas de mézouza à ses portes" (selon Rabbi Nathan).

-> Dans la guémara (Avoda Zara 11), Onkelos répondit à Titus : "En général, le roi se trouve à l’intérieur et ses soldats demeurent à l’extérieur pour le protéger. Par contre, D. agit à l’opposé : les serviteurs sont à l’intérieur et Il les protège de l’extérieur (la mézouza se trouvant en dehors)."

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+ Lorsque nous rentrons dans une pièce, la mézouza nous invite à nous arrêter et à réfléchir au but de notre vie.
En effet :

-> Le Maharal (Tiféret Israël - 22) nous dit que la mézouza a pour objectif de fixer en nous la Torah d’Hachem.

-> Le Rambam (Hilkhot Mézouza 6,13) enseigne que le but de la mézouza est d’amener chaque personne à sortir de son sommeil (spirituel) et de ses erreurs, qui proviennent du fait que l’on se préoccupe de choses vaines.
D'ailleurs, cela est très similaire aux paroles du Rambam sur l’objectif du Shofar (Hilkhot Téchouva 3,4), qui est de : "Réveillez-vous, Réveillez-vous, dormeurs, de votre sommeil".

=> Ainsi, le passage à proximité d'une mézouza est un moment nous obligeant à sortir de notre routine, à nous arrêter et à réfléchir : Où en suis-je dans ma vie?
En toute honnêteté, quelle est la direction que je souhaite lui donner?

[Il est inscrit sur les mézouzot le Nom Divin : "Sha-daï", qui est l’abréviation de : "Sha-daï Mélé’h Olam" (au Roi majestueux du monde – שדי מלך עולם)
Une mézouza doit nous rappeler cette réalité, à quel point nous sommes dépendants de Lui, à quel point nous avons intérêt à suivre Sa Volonté, ...]

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-> Chaque fois que l’on entre dans une pièce ou que l’on en sort, il faut porter son regard sur la mézouza et se souvenir du texte qui y est inscrit : "Shéma Israël ..." (Ecoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un).
On éprouvera alors un élan d’amour envers D., on s’extirpera de sa torpeur et de son enlisement dans les vanités de ce monde, et l’on songera que rien n’est durable, excepté la connaissance du Dieu immuable. Ainsi, notre esprit adoptera une pensée authentique, et on suivra toujours le chemin des Justes.
[d'après le Kitsour Choul’han Aroukh du rav Ich Maslia’h]

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-> Le Rambam (Hilkhot Mézouza - chap.10,13) enseigne :
"Chacun devra respecter scrupuleusement la mitsva de la mézouza, car elle s'adresse à tous et à tout moment. Chaque fois que l'on entrera et sortira de chez soi, on aura devant les yeux l'Unicité du Nom de Hachem.
On se souviendra ainsi de l'amour [qui Lui est dû], on sortira de sa torpeur et on prendra conscience de ses errements vers les futilités de l'existence.
De la sort, on aura à l'esprit que seule la connaissance du Maître du monde subsiste éternellement. Aussitôt, la conscience s'éveillera et on suivra la voie de la droiture."

-> Le rav Yé'hezkel Avramski commente : "Entendez-vous? Chaque fois que l'on franchit le seuil de la porte, il nous incombe de nous remémorer que seule la connaissance du Maître du monde perdure.
Lorsque nous passons devant la mézouza, celle-ci nous interpelle encore et encore : "Sache que seule la connaissance du Maître du monde subsiste éternellement!""

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-> Le mot : מזוזות (mézouzot) commence avec un mém (מ) et se termine par un tav (ת).
Ces 2 lettres combinées forment le mot : "mét" (מת), qui signifie : mort.
Les lettres restantes : זוזו ont une guématria totale de : 7+6+7+6 = 26, qui est la valeur du Tétragramme (יהוה).
=> Ainsi, le Nom Divin sépare le mém et le tav = il coupe et détruit la mort (מת).

Il en découle que le mot : "mézouza" nous dit : "Que le visage du roi s'éclaire, c'est un gage de vie" (Michlé 16,15). En étant conscient de la présence de D. à travers la mézouza sur nos portes, nous protégerons nos maisons de la mort et du malheur.
[rabbi Naftali Tsvi Horowitz de Ropshitz - Zéra Kodech]

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-> Le Nom Divin : Sha-daï, qui est inscrit sur la mézouza, est l'acronyme de : "Shomer Daltot Israël" ("Gardien des portes d'Israël").
La mézouza est fixée sur le linteau de la porte pour indiquer, que quelle que soit la façon dont vous servez D., vous devez sentir que vous êtes seulement à l'entrée, au début.
Votre service de Hachem et votre étude de la Torah doivent toujours être une expérience nouvelle et fraîche, jamais une routine banale.
[rabbi Israël Taub de Modzhitz - dans son Divré Israël (paracha Michpatim)]

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-> Le Méam Loez (Ekev 11,20) cite que la guémara Yérouchalmi qui rapporte l'incident suivant :
Un prince juif a envoyé une pierre précieuse à Rav. En retour, Rav lui a fait parvenir un mézouza.
Le prince fut déçu par ce présent apparemment sans valeur, mais Rav lui répondit : "Vous m'avez envoyé un objet de grande valeur, mais je vous ai envoyé un objet sans prix! Votre présent me contraint à le garder constamment contre les voleurs, tandis que le mien vous protégera éternellement."
[Sha-daï (Hachem) = "Gardien des portes d'Israël"]

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-> Le Arizal nous explique que Hachem est inaccessible à l'entendement humain, d'aucune manière que ce soit.
Les kabbalistes enseignent qu'au commencement, avant même la création, une lumière infinie (Or ein Sof) émanait et remplissait la totalité de l'espace. Puis, cette lumière infinie se retira et créa à l'endroit de son retrait un espace libre en forme de cercle, qui servit par la suite d'emplacement à la création des mondes, entouré par l'émanation de la lumière infinie du Créateur.

Le Tsor ha'Haïm ajoute :
Ceci explique pourquoi les éléments de l'univers sont circulaires ou sphériques, des astres jusqu'au noyau des atomes.
Le secret du tsimtsoum (rétractation) réside dans le Nom divin ש־די qui a une valeur numérique de 314, soit celle du nombre pi (π), comme il est rapporté dans la guémara ('Haguiga 12b) : "Rech Lakich a demandé quel est le sens du verset : "Je suis El Sha-daï"? Je suis celui qui dit au monde : assez!"
L'extension de cet espace libre au sein même de la lumière sans fin fut limité par ce Nom.

[d'une certaine façon le message de la mézouza est de réveiller notre perception du monde. Certes tout le monde environnant regarde la nature par le biais d'une rationalité (ex: le nombre pi), mais un juif se doit de toujours y voir Hachem. Lorsqu'un non-juif voit "pi", un juif doit voir le Nom d'Hachem (Sha-daï), c'est cela qui doit différencie.
De même que Hachem a dit "daï" au monde, de même il peut absolument tout dans notre vie! Notre confiance est totale est Lui!]

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-> Au sujet de Shadaï, b'h voir également : https://todahm.com/2020/03/23/12719-2

-> D'un côté, la mézouza doit nous renforcer dans l'idée que c'est uniquement Hachem qui peut mettre un terme à toutes nos difficultés (ש־די : chéyomar daï [daï = assez!]).
D'un autre côté, avec la venue du machia'h, Hachem nous remplira de tellement de bénédictions sublimes, qu'on lui dira : daï! Papa Hachem c'est assez! (ש־די).

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-> La mézouza placée auprès de la porte offre une protection de jour comme de nuit.
Une bonne mézouza ... possède une sainteté intrinsèque puisque le Nom Divin y est inscrit 10 fois : 5 fois dans le 1er paragraphe de la mézouza (Dévarim 6,4-9) et 5 fois dans le second (Dévarim 11,13-21).

Il est évident que quiconque ayant une mézouza cachère à sa porte ne connaîtra pas de malheur.
Toutefois, même si une personne veille à observer ce commandement, ses péchés peuvent lui causer du tort, comme il est écrit : "Vos fautes vous séparent de votre D." (Yéchayahou 59,2).
Bien que les Noms de D. inscrits sur la mézouza assurent une protection, les fautes de l'individu l'en séparent.
[Mékhilta - rapporté dans le Méam Loez (Bo - 12,23)]

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-> Mézouza & shalom bayit : https://todahm.com/2014/12/21/la-mezouza-le-shalom-bayit

"De peur que tu ne lèves les yeux au Ciel et que tu voies le soleil et la lune ... et tu serais tenté de te prosterner devant eux" (Vaét'hanan 4,19)

-> Le Alshich haKadoch demande : Pourquoi la Torah interdit-elle de se prosterner devant les armées célestes?
N'est-ce pas l'honneur du roi que l'on respecte aussi ses serviteurs?

Il répond :
Certes, c'est l'honneur du roi que l'on respecte ses serviteurs, mais son honneur consiste uniquement en cela, et non à ce qu'on oblige le roi lui-même à s'incliner devant l'un de ses serviteurs.
Or, comme à l'intérieur de chaque juif repose une étincelle de la Divinité, il s'ensuit que celui qui se prosterne devant les armées célestes oblige le roi en personne à s'incliner devant son serviteur.

"Car qui est un grand peuple qui a un D. proche de lui" (Vaét'hanan 4,7)

-> Pourquoi est-il dit : "proche" (krovim - קְרֹבִים) sous une forme plurielle?

- Rabbi Yo'hanan a dit : Quand les anges du service se rassemblent devant Hachem pour dire : quand est Roch Hachana? Et quand est Yom Kippour?
Hachem leur répond : "C'est à Moi que vous le demandez? Moi et vous, allons au Tribunal terrestre!"

Il n'est pas écrit : "qui a une nation proche", mais "qui a un D. proche", Lui et toute Sa suite (d'où le pluriel) se rapprochent d'Israël.

- Rabbi Yo'hanan a enseigné : "Hachem a dit : avant que ce peuple devienne le Mien, c'étaient "les fêtes de Hachem", désormais ce sont les fêtes "que vous proclamerez".
Il ne faut pas lire : "otam" (elles, les fêtes), mais "atèm" (vous), les fêtes sont données entre les mains des juifs pour qu'ils les fixent."

[midrach Dévarim rabba]

"Dans ta détresse, quant toutes ces choses t'arriveront à la fin des jours, tu reviendras à Hachem, ton D." (Vaét'hanan 4,30)

-> Aujourd'hui, des changements qui auraient pris auparavant des centaines d'années se produisent en très peu de temps, et nous voyons que la roue du temps tourne avec une rapidité vertigineuse.
Qu'est-ce Hachem nous a fait, pourquoi les conditions ont-elles tellement changé?

Le 'Hafets 'Haïm répond :
Au ciel se sont accumulés depuis les premiers jours jusqu'à aujourd'hui des comptes innombrables.
Avant l'arrivée du machia'h, il faut régler ces comptes-là, parce que la délivrance annulera le mauvais penchant, si bien que toutes les affaires de ce monde, qui dépendent de la guerre contre le mauvais penchant, vont disparaître.

C'est pourquoi chacun doit régler ce qui lui reste à acquitter au Ciel, car les jours du machia'h sont très proches, et il est indispensable d'accélérer ce processus.

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-> Le Maguid de Doubno explique cela par une parabole : Ceux qui vendent des fruits au marché ont un poids et un prix pour toutes les sortes de fruits et de légumes, mais vers le soir, quand il leur reste peu de chaque sorte et qu'ils veulent liquider ce qui reste, ils mélangent tout ensemble en un seul endroit et vendent le tout très bon marché.

Ainsi, le verset se lit : "Dans ta détresse, quant toutes ces choses t'arriveront à la fin des jours" = quand tu verras que les calamités viennent mélangées et ensemble, alors tu sauras que : "tu reviendras à Hachem, ton D.", car à la fin des jours Hachem vide pour ainsi dire tous les récipients.

[il ne faut donc pas désespérer de la situation, mais au contraire être plein d'optimisme, car l'arrivée du machia'h n'aura jamais été aussi imminente!]

"Consolez, consolez, Mon peuple, dit votre D." (Haftara de Vaét'hanan - Shabbath suivant le 9 Av)

-> Le fait que D. nous envoie des paroles de consolation et se déclare "votre D.", constitue la plus grande consolation qui soit dans notre exil.
[Maguid de Doubno]

-> Vous devez vous consoler ne fût-ce qu'en cela que vous êtes "Mon peuple".
Cette chose à elle seule comporte une très grande consolation.
[Bné Yissa'har]

[Le Zohar nous enseigne que : "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif."
De plus, selon le Zohar, si nous avions conscience d’à quel point Hachem aime chaque juif (indépendamment de son comportement), nous rugirions comme des lions bondissant sur chaque opportunité de pouvoir faire Sa volonté.]

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-> Le Sfat Emet explique que la consolation ne peut provenir que de la prise de conscience qu'Hachem est "votre D.", à savoir qu'Il dirige les événements du monde, y compris les épreuves et les exils.
Néanmoins, le prophète répète 2 fois l'injonction "consolez", car outre cette consolation que tout provient de Hachem, il en existe une autre : celle de savoir que tout est pour le bien.

-> "Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou’h dayan aémet).
Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""
[Rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Pessa’him 50a]

[On peut éventuellement commenter que : Consolez = lorsque Hachem lève le voile, et que l'on se rend compte que cette obscurité n'était que pour le bien ; consolez = on ne comprend pas la raison de cette difficulté dans notre vie, mais : "Béni est le Juge de vérité!"]

=> Lorsque nous comprenons que même dans cet exil, notre sort (dans ses moindres détails) est placé entre les mains d'Hachem ("tout ce qu'Il fait est pour le bien") et qu'Il ne nos abandonnera jamais, alors cela console sur le plan collectif et individuel.

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-> Selon le Abarbanel, le double emploi de : "consolez" (na'hamou) fait allusion aux 2 Temples.

-> Le 'Héchèv Sofer (rav Avraham Binyamin Sofer) affirme que c'est davantage que cela.
Le 1er "na'hamou" est destiné à nous réconforter en ce qui concerne les tragédies qui ont eu lieu au cours de la destruction du Temple.
Le 2e "na'hamou" est une consolation pour toutes les futures tragédies des juifs, qui vont suivre cet événement, et ce à chaque génération.

-> "Fauté, Jérusalem a fauté (‘hété ‘hétéa), aussi est-elle devenue impure" (Eikha 1,8)
-> "Consolez, consolez, Mon peuple" (na'hamou, na'hamou, ami)
=> A l'image de nos fautes amenant la destruction du Temple ("fauté, a fauté"), nous avons une double expression de réconfort ("consolez, consolez"), qui nous assure que même lorsque les choses deviennent difficiles et pratiquement insupportables, Hachem n'abandonnera jamais Sa nation, et ce quelque soit les fautes que nous puissions commettre.

==> Hachem nous garantie : Soyez réconfortés par la conscience que je vous aimerai toujours, car vous êtes Ma nation bien-aimée et choisie.

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-> Le rav Yérou'ham Lévovitz enseigne que le 9 Av est un moment où le peuple juif rencontre Son Père bien-aimé et ils discutent de la triste situation (nous sommes en exil, toute la magnificence de la Présence Divine est cachée, ...).

Nous avons besoin de comprendre comment nous avons pu en arriver là, et nous devons admettre que tous les soucis proviennent de notre comportement.
[en ce sens, l'essentiel n'est pas de crier à Hachem envoie nous le Temple, mais plutôt nous devons Lui crier nos engagements à s'améliorer dans notre vie, et en particulier avec autrui!]
Bien que cette rencontre soit douloureuse pour tout le monde, c'est une énorme opportunité pour améliorer notre situation, et se retrouver tous ensemble réunis dans le Temple, très bientôt b'h. Amen!

[ - "fauté, a fauté" = par amour, D. nous punit. Nous nous retrouvons ensemble pour constater les dégâts de notre comportement, et se rendre de ce qui ne va pas, de ce que nous devons améliorer.
- "Consolez, consolez, Mon peuple" = à la fin Hachem, nous prend dans "Ses bras" et nous rappelle qu'Il a pour nous un amour infini, et ce quelques soient les fautes que nous puissions commettre. ]

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-> b'h, Autre divré Torah concernant ce verset : https://todahm.com/2019/10/03/10901

"Alors Moché a séparé 3 villes (de refuge) à l’est du Jourdain" (Vaét'hanan 4,41)

Pourquoi Moché a tant voulu préparer les 3 villes de refuge qui se trouvaient à l'est du Jourdain, alors qu'elles ne pouvaient fonctionner tant que les 3 autres se trouvant en terre d’Israël n'étaient pas établies ?

En fait, quand Moché a tué l’égyptien qui battait un hébreu, Moché a pris la fuite à Midyan pour sauver sa vie.
Cependant, Moché craignait que cela soit un manque de confiance en Hachem que de fuir pour se protéger : Peut-être aurait-il dû rester et avoir confiance qu'Hachem le sauverait là où il serait? Ou peut-être fallait-il fuir car Hachem souhaite que l’on diminue le miracle le plus possible?

Ce doute le perturbait.
Mais quand Hachem demanda d'instituer des villes de refuge pour que les tueurs involontaires puissent s'y enfuir et se protéger des vengeurs et ce, bien qu'il ne mérite pas la mort car il était involontaire, il déduisit de cela qu'en fait Hachem souhaite qu'il prenne la fuite et se protège pour adopter un comportement naturel et diminuer le miracle.

=> Moché a alors compris qu'il avait bien agi lui aussi en s’enfuyant, et pour exprimer sa joie, il prépara les 3 villes de refuge à l'est du Jourdain.

[le Ktav Sofer]

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"Alors Moché a séparé 3 villes (de refuge) à l’est du Jourdain"

-> Tous les versets qui précèdent celui-ci sont consacrés à des réprimandes que Moché adressa aux Juifs. Ainsi, on peut se demander quel lien ce verset, qui parle du fait que Moché réserva des villes de refuge à l'est du Jourdain, a-t-il avec les réprimandes?

Nos Sages enseignent que les villes de refuge à l'est du Jourdain ne pouvaient recevoir les tueurs involontaires que lorsque les villes de refuge seront établies en terre d'Israël. Ainsi, Moché, qui n'allait pas entrer en terre d'Israël, n'avait aucune obligation de réserver les villes à l'est du Jourdain, qui ne serviraient à rien du vivant de Moché.
Malgré tout, Moché exprima son amour puissant pour les mitsvot, et même s'il n'avait aucune obligation de réserver ces villes de refuge, le simple fait de savoir qu'il ferait par là quelque part une bonne chose, cela le poussa à agir.

Cette attitude de Moché était en soi une grande réprimande pour le peuple. Car Moché montra là l'exemple que l'on doit accomplir les mitsvot non pas par contrainte, pour être quitte de son obligation, mais par amour et volonté.
Moché montra par là au peuple qu'il n'est pas suffisant d'accomplir les mitsvot, mais il faut aussi les réaliser avec amour, au point qu'on les ferait même si on n'en avait aucune obligation.
Cela est en soi une grande leçon de morale.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

"Vois, je vous ai enseigné des décrets et des jugements comme me l'a ordonné Hachem mon D. pour agir ainsi au sein du pays" (Vaét'hanan 4,5)

Au moment où la Torah a été donné, il y avait un groupe de personnes qui ont cherché à atteindre un plus haut niveau de pureté en se distanciant de la matérialité, accomplissant leur service divin en totale isolation.

Le verset nous enseigne que ce n'est pas une façon convenable d'agir ainsi.
Nous devons suivre les commandements de D. "au sein du pays", c'est-à-dire en faisant partie de la société, et non en ermite, séparé du monde environnant.

[le Arvé Na'hal ]

"J'ai imploré Hachem" (Vaét'hanan 3,23)

-> Rachi : [Implorer] : C’est là une des 10 manières de désigner la prière.
Elle exprime toujours la notion de don gratuit. En effet, les justes, dans leur humilité, évitent d'invoquer leurs bonnes actions et font appel à la miséricorde de D.

-> Selon le midrach, le mot : implorer (vaét'hanan - ואתחנן) a une guématria de 515, qui est la même que : prière (Téfila - תפלה), et également que : chant (Chira - שירה).

Le 'Hatam Sofer fait remarquer que si nous ajoutons 26 (qui est la valeur du nom de D.) à ce mot, on obtient : 541, qui la valeur numérique du mot : Israël (ישראל).

=> Israël est défini par cette capacité à prier vers Hachem.

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-> Le midrach (Dévarim rabba 11,10) rapporte que si Moché avait fait encore une seule prière, il aurait été exaucé.
S'il s'est arrêté, c'est uniquement car Hachem lui a dit : "C'est trop pour toi! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

Selon le midrach, Moché n'a jamais désespéré et a continué à prier, et ce malgré la déclaration solennelle de D. qu'il n'entrerait pas en Israël.

=> De même, nous ne devons jamais renoncer à demander la miséricorde de D.
[chaque prière prend un temps différent avant de s'accomplir, mais par définition aucune prière n'est inutile ]

-> Rabbi Gamliel Rabinovitch enseigne que le but principal d'une prière n'est pas qu'elle soit entendue par D.
L'objectif : c'est la prière en elle-même, car elle permet de se connecter à Hachem.

Le mot "téfila" vient du mot "naftali", qui signifie selon Rachi (Béréchit 30,8) : s'associer, se lier avec .
Au travers de la prière, nous nous lions et nous attachons avec notre Créateur.
Plus nous y mettons du cœur, plus ce lien sera solide et profond.

Selon nos Sages, notre requête n'est pas exaucée par le fait de l'avoir demandée, mais par le mérite d'être devenu plus proche de Hachem, d'avoir mis toute sa confiance en Lui pour obtenir l'objet de la requête.

Quoi qu'on puisse demander à Hachem, cela restera toujours secondaire par rapport au fait que cela nous aura permis de renforcer nos liens avec papa Hachem.

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+ "J'ai imploré Hachem à ce moment en disant (לאמר)" (Vaét'hanan 1,23)

Le terme "en disant" (lémor) signifie que le message doit être transmis à quelqu'un d'autre, généralement au peuple juif.
Quel est ce message?

Même si une personne est dans une situation difficile, elle doit toujours prier à Hachem dans la joie, comme si elle n'avait aucune souffrance ni douleur.

En effet, bien que Moché était dans une situation remplie de souffrances de ne pas pouvoir entrer en Israël, il a néanmoins prier dans la joie.
Le terme : לאמר (en disant) peut être lu : לא מר (sans amertume - lo mar).

[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï]

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-> Moché ne voulait pas uniquement entrer en Israël afin de pouvoir y accomplir toutes les mitsvot liées à cette terre.
Il voulait préparer la terre d'Israël pour le peuple juif.
Il voulait y réaliser toutes les mitsvot d'une façon parfaite, ce qui aurait préparé le terrain et rendu leur accomplissement beaucoup plus facile pour les générations à venir.

Nous retrouvons ce même principe avec Yossef.
Le midrach (Vayikra rabba 32,5) dit que Yossef est venu en Egypte avant les autres juifs, et qu'il s'est protégé de l'immoralité très présente là-bas.
Par son mérite, tous les juifs ont été protégés de l'immoralité lorsqu'ils sont venus ensuite en Egypte.

Hachem a répondu à Moché que bien qu'il ne pourrait pas aller en terre d'Israël et y réaliser les mitsvot, néanmoins, en raison de son désir intense de le faire, cela sera compté comme s'il l'avait.
Grâce à cela, il sera plus facile pour tous les juifs d'y accomplir les mitsvot.

[le Béer Moché]

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-> Selon la guémara (Sotah 14a), Moché va partager une part avec Avraham, Its'hak et Yaakov, qui étaient importants en Torah et misvot.
Moché a mérité cela pour avoir déversé son âme, et s'être totalement sacrifié pour le peuple juif.

On aurait pu penser que Moché allait recevoir une récompense sur le principe que celui qui veut réaliser une mitsva, mais qui en est empêché par une raison extérieure à sa volonté, c'est comme s'il l'avait réalisé.
[ce qui est le cas de Moché qui voulait aller en Israël]
Mais la guémara va bien au-delà, puisqu'elle dit que sa récompense est comme celle de nos Patriarches.

Selon nos Sages, un enfant peut cumuler des mérites pour son père (et mère) une fois que celui-ci est mort.
En effet, si son père ne l'avait pas mis au monde, l'enfant n'aurait pu accomplir aucune mitsva.
Le père partage donc le mérite des mitsvot que va faire son fils.

De même, nos Patriarches reçoivent une récompense pour tous les mitsvot que les juifs ont pu faire à chaque génération, car ils sont nos pères.

Puisque Moché s'est totalement sacrifié pour le peuple juif, il est également considéré comme un père, et il bénéficie donc des mérites de toutes les mitsvot des juifs.

[On a pu voir (dvar torah précédent) que si Moché voulait aller en Israël c'était principalement pour en faire bénéficier tous les juifs à venir.
Alors qu'il est sur le point de mourir, il va implorer de toutes ses forces Hachem, et ce pendant 515 prières différentes.
Cela symbolise bien à quel point Moché se comportait et se souciait du peuple juif, comme un père avec ses enfants.

Par cela, il va mériter de bénéficier de toutes les mitsvot futures des juifs, dont celles faites en Israël. ]

[le 'Hen Tov]

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+ "J'ai imploré Hachem à ce moment en disant" (Vaét'hanan 1,23)

-> Les personnes pieuses des générations précédentes se préparaient pendant une heure avant de prier afin de pouvoir diriger leur cœur à leur Père au Ciel. [guémara Béra'hot 30b]

Elles passaient cette heure de préparation à prier à Hachem de pouvoir diriger convenablement leur cœur à Lui lorsqu'elles feraient la prière ensuite.

Le verset nous indique que Moché a agi de la même façon.
"J'ai imploré", que "à ce moment " (le moment de la prière), je pourrais "en disant", adresser à Hachem tout ce que j'ai dans mon cœur.

[le Divré 'Haïm]

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-> La guématria de "implorer" (vaét'hanan - ואתחנן) est de 515.

Moché a fait 515 prières à Hachem, Le suppliant de pouvoir entrer en terre d'Israël.
[Mégalé Amoukot]

-> Le Pné Yéhochoua donne 2 explications à propos du chiffre 515.

1°/ La 1ere explication :

Moché implora Hachem "en ce moment".
Rachi d'expliquer : Après que j’ai conquis le pays de Si‘hon et de Og, j’ai pensé que le vœu [d’interdiction d’entrée en terre d'Israël] avait peut-être été annulé.

Hachem a dit à Moché de ne pas craindre Si'hon et Og (Dévarim 2,32;3,2), car Il avait déjà livré l'ange en charge de leur terre dans les mains de Moché.

La guémara (Baba Batra 121a) rapporte que Hachem lui a dit ces paroles le 15 Av.
En ce jour, il était clair que tous ceux qui étaient destinés à mourir dans le désert, suite à la faute des explorateurs, étaient bien morts.

Du 15 Av jusqu'au jour de la mort de Moché le 7 Adar, il y a 200 jours.
Si Moché avait imploré D. au cours de ses 3 prières journalières, il serait arrivé à un total de 600 fois.
Cependant, il est interdit de prier pour nos besoins personnels pendant Shabbath (Michna Broura 288,22).
Si nous retirons les prières qu'il ne pouvait pas faire les 28 Shabbath de cette période, on arrive à un total de 516 prières.

Il est à noter que la prophétie n'est pas revenue à Moché avant le 15 Av dans la matinée, ne lui permettant pas d'implorer Hachem durant la prière du soir de ce jour.

=> Du matin du 15 Av, jusqu'à sa mort le 7 Adar à l'heure de Min'ha (Tossafot - Ména'hot 30a), Moché a prié pour l'annulation du décret précisément 515 fois.

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2°/ La 2e explication :

Le Pné Yéhochoua enseigne qu'il existe 6 types de rigueur, énoncés dans la guemara Shabbat (qui sont : קצף, אף, חימה, משחית ,משבר, מכלה).
Or, le nom Divin correspondant à l'Attribut de rigueur est le nom "Elohim - אלהים", dont la guématria est de 86.

Ainsi, les 6 types de rigueur correspondent au nombre 516 (6 x 86 = 516).

Moché souhaitait prononcer 516 prières pour adoucir les 6 types de rigueur et ainsi mériter d'entrer en terre d'Israël.
Moché était proche du but, mais Hachem l’a empêché de prononcer la dernière prière, car Il ne voulait pas qu’il adoucisse toutes les rigueurs, ce qui lui permettrait d’entrer en terre d'Israël, chose qu’Hachem ne souhaitait pas. C’est pour cela qu’Hachem lui demanda d’arrêter de prier.

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,23) enseigne à ce sujet :
Moché a tant supplié Hachem que le ciel et la terre se sont mis à trembler.
Le ciel et la terre se sont dit : "Peut-être le moment où D. désire renouveler Son monde est-il arrivé?"
Une voix Divine s'est fait entendre : "Le moment de renouveler le monde n'est pas venu, mais Moché prie et supplie D. de lui permettre d'entrer en terre sainte".

A ce moment-là, le décret ayant été scellé, D. a annoncé à toutes les portes du ciel de ne pas accepter la prière de Moché. Les portes célestes devaient rester closes.
Comme sa supplication était aussi tranchante qu'une épée à laquelle rien ne résiste, aucun ange ne put s'approcher pour fermer les portes. Lorsque les anges de l'Armée céleste virent que D. avait interdit de laisser passer la prière de Moché, ils se sont exclamés : "Bénie soit la gloire de D. depuis Sa place!" (Yé'hezkiel 3,12).
Hachem ne montre de favoritisme à personne, grand ou petit.

Comme le révèle la valeur numérique du mot : "vaét'hanan" (je suppliai), Moché a offert 515 prières.
En effet, tel est le nombre de prières quotidiennes des anges.
Nous l'apprenons du verset : "Leur pieds étaient un pied droit (yéchara)" (Yé'hezkiel 1,7).
Le mot "yéchara" a une valeur de 515.
[...]

Moché a imploré (vaét'hanan) plutôt que prié (vaétpalal) car bien que les tsadikim accomplissent de nombreuses bonnes actions, ils ne demandent pas à D. de les exaucer en vertu de leurs mérites.
Ils sollicitent un don gratuit car ils ne veulent pas que D. déduise ces bienfaits de leurs acquis. Ils désirent conserver intact leur capital au monde futur.
Nous voyons que Yaakov a dit : "Je ne suis pas digne de tous les bienfaits".
Il craignait que les bienfaits que D. lui avait prodigués, en le sauvant de Lavan ne réduisent ses mérites.

D'ailleurs, Moché aurait également pu demander à D. de répondre à sa prière par le mérite des commandements particuliers qu'il accomplirait en terre sainte, ce qui était sa principale motivation. Malgré cela, Moché n'a demandé qu'un don gratuit (matnat 'hinam - vaét'hanan, de la même racine que 'hinam : gratuit).
Ainsi, les tsadikim désirent que le capital de leurs bonnes actions reste entier pour le monde à venir.

Comme Moché savait que D. donne gratuitement à ceux qui n'ont pas de mérites, il a supplié Hachem comme un pauvre supplie les passants : "Ayez pitié de moi et donnez-moi la charité!"

De plus, en demandant un "cadeau" de la main généreuse de D., les tsadikim savent que ce présent est alors sans limites car le pouvoir de D. est illimité.
[un prière basée sur nos actions, donne droit au mieux à un présent en fonction de nos actions, donc limité! C'est pour cela qu'il faut toujours demander à D. un don gratuit!]

Nos Sages ont enseigné qu'il est interdit de compter sur son propre mérite et de penser : "J'ai accompli tant de bonnes actions que ma prière sera certainement agréé".
En réalité, nous sommes devant D. comme des serviteurs qui doivent accomplir tout ce que son maître leur demande. Nous devons donc faire tout ce qu'Il nous ordonne.
De même qu'un serviteur n'est pas en droit de demander la moindre récompense à son maître pour ses actes, nous ne pouvons exiger aucune récompense en échange de ce que nous faisons "pour D."
[b'h à ce sujet, voir également : https://todahm.com/2019/07/08/9693-2 ]
[...]

Selon certains commentaires, Moché a employé le mot "je suppliai" (vaét'hanan) plutôt que "prié" (vaétpalal), car il demandait : "Maître du monde! Puisse-t-il être Ta volonté que ma prière s'énonce facilement et que je bafouille pas".
De même, nous commençons la prière de la Amida en disant : "D. ouvre mes lèvres et ma bouche dira Ta louange" (Ado-nay chéfataï tifta'h ...).
Nous prions D. d'ouvrir notre bouche pour pouvoir parler devant Lui. Nous Lui demandons ainsi que nos paroles s'écoulent aisément et que nous ne soyons pas troublés.
Si les prières d'un homme quittent sa bouche sans confusion ni erreur, c'est bon signe.
[Moché s'exclame ainsi : ] "Je suppliai (vaét'hanan) D. à ce moment-là en disant (lémor)" = "Ma supplication concernait la parole : je suppliai D. d'être capable d'exprimer ma prière convenablement".
[les maîtres 'hassidiques avant de prier, priaient de pouvoir bien prier. De même, Moché a supplié de pouvoir faire une belle prière.]

En ce sens, la guémara raconte que lorsque rabbi 'Hanina ben Dossa priait pour les malades, il était capable de prédire lequel survivrait et lequel mourrait.
Il a expliqué : "Si j'exprime facilement ma prière et que les mots s'échappent de ma bouche sans erreur, je sais que ma demande est acceptée. Par contre, si ma prière est confuse et que je bafouille, c'est le signe qu'elle n'est pas agréée".

La guémara rapporte également que lorsque rabbi 'Hanina ben Dossa a prié pour le fils de rabban Gamliel, il affirma qu'il guérira.
Rabbi 'Hanina ben Dossa expliqua : "J'ai une tradition de la maison de mon père : si ma prière s'énonce facilement, je sais qu'elle est acceptée".

"Hachem m'a dit : C'est trop pour toi (רַב-לָךְ)! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

-> Moché a demandé à entrer en terre d'Israël.
Le midrach explique que Hachem lui a dit qu'il tenait une corde par les 2 côtés :
- Si Moché entrait en Israël, alors les juifs n'auraient pas de possibilité d'expier leurs fautes (kappara) ;
- Si les juifs expiaient leurs fautes, alors Moché ne pouvait pas entrer en Israël.

Pourquoi est-ce que les 2 sont interdépendants?

Puisque le peuple juif a pleuré pour rien (suite au rapport des explorateurs), Hachem a défini ce jour (le 9 Av) comme un jour de pleurs pour les juifs (guémara Sotah 35a).
Les 2 Temples ont été détruits en ce jour, et le peuple juif a été envoyé en exil.

En réalité, ce décret difficile a été d'un grand bénéfice, car Hachem a pu libérer sa colère sur des pierres et du bois (le Temple), plutôt que sur le peuple juif.

Si Moché était entré en Israël, le Temple n'aurait jamais été détruit, et les juifs ne seraient jamais partis en exil. Cela aurait empêché toute expiation de leurs fautes.

[le 'Hatam Sofer]

-> Rachi (v.3,26) sur : "C'est trop pour toi!" : Par ces mots, D. interdit à Moché de continuer à prier de peur qu'on ne dise : "Le Maître (rav) est trop dur et l'élève, trop obstiné".

Si Moché faisait encore une seule prière, il aurait alors pu entrer en Israël.
Dans ce cas :
- "le Maître est trop dur" = Hachem n'aurait pas permis à Ses enfants d'expier leurs fautes ;
- "et l'élève, trop obstiné" = tout cela parce que Moché s'est "obstiné" à vouloir absolument aller en Israël, en priant une fois de plus malgré l'avertissement de D.

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-> Rabbi Bounim de Pchis'ha rapporte un midrach Tan'houma qui cite le verset : "Le pauvre parle par supplications, et le riche lui répond avec insolence" (Michlé 18,23).

Le midrach attribue la phrase : "Le pauvre parle par supplications" à Moché ; et les termes : "Et le riche lui répond avec insolence" : à Hachem, le Riche du monde, qui lui dit : "Cela suffit pour toi ! (רב לך - rav la'h)".

Évidemment, on ne peut que s'étonner sur ce midrach qui "ose" dire que Hachem est celui qui "répond avec insolence".
Comment le comprendre?

Rabbi Bounim de Pchis'ha explique qu'en fait Moché ne pouvait pas aller en terre d'Israël, car en y entrant, il aurait amener la délivrance finale, et il n'y aurait plus alors eu de destruction ni d’exil.
Or, Hachem a prévu que la délivrance devait intervenir par le machia'h, qui descend du roi David.
Ainsi, il n’était pas possible que Moché entre en Israël, amenant avec lui la rédemption.

Cette explication se retrouve en allusion dans les mots d’Hachem qui dit : "רב לך" (cela suffit !), car le mot "רב" est l’initial des deux noms "רות בעז" (Ruth Boaz), faisant allusion au fait que la délivrance devra venir par un descendant de David, qui descend lui-même de Ruth et de Boaz.

Et si on complète par les lettres supplémentaires des noms “רות בעז” (autres que la 1ere lettre), on en vient à former le mot "Azout – עזות", qui signifie "insolence".

C’est à cela que fait référence le midrach, en attribuant le verset : "Et le Riche lui répond avec insolence (עזות)", à Hachem.
Le midrach vient en fait expliquer les termes d’Hachem : "רב לך" (cela suffit !), signifiant que la délivrance ne peut venir que par un descendant de Ruth et Boaz, et non par Moché.

En effet, le mot "עזות" (azout - insolence) associé au terme "רב" (rav - cela suffit) produit justement les deux noms "רות בעז" (Ruth Boaz).

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+ Hachem me dit : C'en est assez pour toi!" (Vaét'hanan 3,26).
Selon rabbi Lévi, c'est avec le mot "rav" (c'en est assez) que Moché adressa un avertissement (à Kora'h et ses compagnons de révolte) : "C'en est assez pour vous (rav la'hem), enfant de Lévi!" (Kora'h 16,7) ; c'est avec le même mot "rav" que le Ciel adressa (en retour) un avertissement (à Moché qui désirait entrer en terre d'Israël) : "C'en est assez pour toi (rav la'h)" (Vaét'hanan 3,26).

Autre explication de l'avertissement "rav la'h" adressé à Moché : Tu as un Maître (rav) sur toi ; et qui est-il?
Il s'agit de Yéhochoua.

Autre interprétation de "rav la'h" : Assez! Ne me demande plus (d'entrer en Israël), afin que les gens ne disent pas : "Combien le Maître est sévère et combien l'élève et obstiné".

Pourquoi tant de sévérité (envers Moché)?
On répond dans la maison d'étude de rabbi Ichmaël : "La charge supportée par un chameau est proportionnelle à sa force".
[guémara Sota 13b]

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-> Même si Moché avait raison de ne pas apprécier l'attitude hostile de Kora'h et de son assemblée venus contester le pouvoir de Moché et Aharon qu'Hachem leur avait confié, il n'avait pas à leur dire : "rav la'hem" (c'est assez pour vous).
En effet, il y avait dans leur opposition, inspirée par un motif impur de jalousie et de recherche d'honneur et de pouvoir, un aspect positif d'ambition de s'élever et de se rapprocher d'Hachem.
L'expression excédée de Moché : "rav la'hem" est venue décourager Kora'h et ses amis dans leur volonté d'ascension spirituelle.
C'est pourquoi, Moché a été sanctionné, mesure pour mesure, et il n'est pas entré dans le pays d'Israël, lui qui aspirait à y entrer pour bénéficier de la sainteté de cette terre et des mitsvot liées à cette terre, donc à s'élever davantage sur le plan spirituel.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 17)]

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+ "Rav la'h" = [Moché] Tu as un Maître (rav) sur toi [et c'est Yéhochoua]. Quel est le sens?

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Bien que Yéhochoua ait succédé à Moché, comment lui, qui a toujours été l'élève de Moché, peut-il devenir son maître?
En réalité, rabbi 'Hanina enseigne : "J'ai beaucoup appris de mes maîtres, plus encore de mes compagnons d'étude et par dessus tout de mes élèves" (guémara Taanit 7a).
On en déduit que l'élève fait progresser son rav (maître), et donc l'élève Yéhochoua pourrait être considéré quelque peu comme le rav de Moché.
De plus, Yéhochou n'est certes pas le maître de Moché, cependant l'enseignement : "Le visage de Moché ressemble au soleil et celui de Yéhochoua à la lune" (guémara Baba Batra 75a), la royauté attribué à Yéhochoua augmentera la gloire de son maître Moché.
C'est ce message que Hachem voulait adresser à Moché en lui disant "rav la'h" = l'accession de ton élève Yéhochoua à la royauté augmentera ton rayonnement, puisque si l'éclat de la "lune" augmente, c'est que l'éclat du "soleil" a augmenté.

L'inversion des lettres du mot : "rav" (רב) donne le mot : "bar" (fils - בר).
Cela fait allusion au fait qu'un élève est considéré comme le fils du rav, comme si le maître l'avait engendré.
Ainsi, l'intention d'Hachem qui a dit : "rav la'h" est de dire à Moché : ton disciple Yéhochoua est comme un fils (bar) pour toi.

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+ "Hachem me dit : C'en est assez pour toi!" (Vaét'hanan 3,26).

-> Hachem dit à Moché : "Cela suffit! Ne me parle plus de cela. Tu Me demandes d'annuler Mon serment. C'est une requête de taille! Après la faute des explorateurs, J'ai prêté 2 serments : celui de détruire les Bné Israël dans le désert parce qu'ils ne méritaient pas d'entrer en terre sainte.
Même lorsque viendra le machia'h et que les morts ressusciteront, ces juifs n'entreront pas en terre d'Israël. Le 2e serment était que tu n'entrerais pas en terre sainte.
De 2 choses l'une : ou J'annule ce serment alors le premier serment (de détruire les juifs dans le désert) doit être maintenu ; ou bien J'annulerai le 1er serment et Je pardonnerai aux juifs mais le décret te concernant devra être maintenu.
Décide à présent lequel des 2 serments doit prévaloir".
[...]

Ainsi, Hachem dit à Moché : "Si tu veux que J'annule Mon serment afin que tu puisse entrer en terre sainte, tu effaceras le penchant pour l'idolâtrie et le Temple se maintiendra. Si le Temple n'est pas détruit puis reconstruit, les juifs frappés par le décret ne pourront jamais entrer en terre sainte. Si tu désires que les juifs occupent le pays, Je dois maintenir le serment que tu n'y entres pas".

Il est important de comprendre ceci : si Moché était entré en terre sainte, c'est lui qui aurait construit le Temple. Dans ce cas, la maison de D. n'aurait jamais été détruite. Lorsque les juifs auraient fauté, D. n'aurait pas déversé Sa colère sur le bois et les pierres du Temple mais sur les juifs.
Ainsi, D. a-t-Il décrété que Moché n'entrerait pas en terre sainte et ne construirait pas le Temple pour assurer la survie des juifs.
[...]

Hachem dit Moché : "Si tu ne veux pas que Je déverse Ma colère sur les Bné Israël, Je dois maintenir Mon serment. Tu ne pourras donc pas entrer en terre sainte".
Selon certains commentaires, lors de la faute du veau d'or, 5 anges de destruction sont descendus frapper les Bné Israël. Moché a évoqué le mérite des 3 Patriarches et est parvenu à chasser 3 de ces anges. Il en est resté deux : Af et 'Héma.

Moché dit à Hachem : "Détruis l'ange appelé Af et je détruirai celui appelé 'Héma".
Moché a creusé un trou dans le sol et a enterré 'Hema afin de l'immobiliser. Lorsque les Bné Israël ont fauté, cet ange a ouvert la bouche comme pour les avaler. Moché a donc été enterré en face de cet endroit. Quand cet ange voit la tombe de Moché, il se cache.

Par bonté envers les Bné Israël, D. n'a pas laissé Moché être enterré en terre sainte.
Hachem dit à Moché : "Si tu veux que J'annule Mon décret : 'Laisse-moi, je Te prie (na), traverser le Jourdain', tu dois aussi annuler : 'Pardonne, je Te prie (na)' [la faute des explorateurs].
En disant : 'Pardonne, je Te prie', tu as empêché l'ange d'engloutir les Bné Israël.
Si tu désires obtenir 'pardonne, je Te prie', tu dois renoncer à ta requête : 'Laisse-moi, je Te prie, traverser le Jourdain'."
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,26]

-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,27) écrit également :
On peut se demander puisque D. a dit à Moché : "Ne me parle plus de cela", pourquoi répéter : "Tu ne traverseras pas ce Jourdain"?
Hachem voulait dire que même les ossements de Moché ne traverseraient pas le Jourdain et ne seraient pas enterrés en terre sainte.
En voici la raison : Moché a été enterré en face de Péor, car en ce lieu était enfoui un ange mauvais qui voulait détruire Israël. Depuis, lorsque cet ange voit la tombe de Moché, il prend peur et est incapable de nuire aux juifs.
[...]

Hachem dit à Moché : "Lève les yeux vers l'ouest, le nord, le sud et l'est et jouis de ce spectacle car tu ne traverseras pas ce Jourdain" (Vaét'hanan 3,27).
Hachem disait à Moché : Lève les yeux vers les 4 extrémités du monde où les juifs seront dispersés. Regarde, tu ne traverses pas le Jourdain afin de mériter de les conduire en terre sainte après la résurrection".

Hachem avait émis le décret contre Moché et contre Aharon en même temps. Aharon est mort hors de terre sainte et la même règle devait donc s'appliquer aux 2 frères.
[...]

Il faut savoir que c'est un honneur pour un défunt qu'un homme important s'occupe de son enterrement. Bien que les descendants de Yossef et autres Bné Israël étaient présents, c'est Moché qui avait pris le cercueil de Yossef car c'était un honneur pour Yossef que Moché s'occupe de sa dépouille mortelle.
Comme personne n'était supérieur à Moché dans sa génération, c'est D. qui aurait dû l'enterrer. Or si Moché était entré en terre sainte, Yéhochoua aurait été le dirigeant et il l'aurait enterré.

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,29) écrit aussi :
Hachem dit à Moché : "Donne des instructions à Yéhochoua, renforce-le et encourage-le. Le fait même que tu seras enterré ici [en face de beit Péor] donnera à Yéhochoua la force de ne pas craindre l'ange appelé Péor".
Il est donc écrit juste après : "Nous étions campés dans la vallée en face de beit Péor" (Vaét'hanan 3,29).
Yéhochoua n'aura pas peur de cet ange susceptible de nuire aux juifs s'ils fautaient.

Ce verset nous apprend allusivement que D. a refusé la prière de Moché afin qu'il conduise les juifs en terre sainte à la résurrection.
La Torah le laisse entendre par l'expression : "Nous étions campés dans la vallée" au pluriel, alors que Moché parlait de lui seul.
Au moment de la résurrection, il allait venir en terre sainte avec les juifs enterrés dans le désert. En le voyant, l'ange prendrait peur et ne leur ferait aucun mal.

Cela nous montre l'humilité de Moché. Il ne voulait pas laisser entendre que le peuple juif serait protégé par son mérite.
"NOUS étions campés" au pluriel veut dire que le mérite d'Aharon et de tous les autres tsadikim enterrés à cet endroit protégerait par les juifs.

"Seulement, prends garde à toi et garde ton âme avec soin, de peur que tu n'oublies les choses" (Vaét'hanan 4,9)

-> Le terme : "se souvenir" (za'hor - זכר) a une guématria de : 227, en correspondance avec les 227 forces qui aident une personne à retenir son étude.
Le terme : "oublier" (chakha'h - שכח) a une valeur de : 328, en allusion aux 328 forces qui entraînent une personne à oublier son étude.
Chaque fois que nous revoyons ce que nous avons appris, cela va éliminer une des forces qui nous conduit à oublier.
Ainsi, si nous revoyons 101 fois notre étude (227+101=328), cela conduit à neutraliser les forces nous poussant à oublier l'étude.
C'est alors que les forces nous aidant à retenir notre Torah prennent le contrôle.
[Kli Yakar]

-> Le Kli Yakar explique que l’Ange préposé à la mémoire se nomme זכר et dispose de 227 forces (ko'hot). Quant au Malakh responsable de l’oubli, il s’appelle שכח et possède 328 forces (ko'hot), soit 101 de plus que son pair.
Chaque session d’étude affaiblit une force de l‘Ange de l’oubli. Après 101 révisions, on finit par échapper à son emprise et on peut donc garder son étude en mémoire.

[ זכר est le mot signifiant “souvenir” tandis que שכח est "oubli". Le Gaon de Vilna (Vaét'hanan 6,7), parmi d’autres, note que 101 est justement la différence entre les 2 mots זכר (soit 227) et שכח (soit 328).]

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-> "La révision supplémentaire (la 101e) permet de garder en mémoire sa leçon.
Quiconque oublie une nouvelle étude, D. ne lui permet pas de découvrir de nouvelles choses.

Un homme doit ressentir les mêmes souffrances lorsqu'il perd un enfant ou oublie une étude.
Dans le monde futur, on lui demandera s'il a étudié la Torah et comment il a passé ses jours.
S'il ne s'est pas préparé correctement, il endurera une honte plus terrible que la mort.
"

[Méam Loez - Béréchit 1,28]

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-> "Il n'y a pas de comparaison entre le fait de revoir son étude 100 fois, et le fait de la revoir 101 fois."
[guémara 'Haguiga 9b]

-> Selon Rabbi Akiva Eiger, le fait d'étudier quelque chose de nouveau est facile, mais revoir ce que l'on sait déjà est plus difficile. Cela va à l'encontre de l'affinité humaine pour la nouveauté.

En étudiant une 101e fois, on prouve davantage que l'on étudie par amour pour la Torah, et non pas pour amour de la nouveauté.

[selon nos Sages la barre des 100 révisions est le moment où l'on ne perçoit plus de nouveautés dans notre révision]

-> Le nombre 101 est important en raison du nom de l’ange Michaël (מִיכָאֵל), responsable de la Torah et de la mémoire, et dont la valeur numérique est de 101.
Ceci nous enseigne qu’un homme qui révise 101 fois est aidé par l'ange Michaël, qui lui donnera la faculté de retenir tout ce qu'il a appris.
[le Méam Loèz (Réé 12,28)]

-> Le livre "Ségoulot Israël" donne une ségoula au nom du Choul’han Aroukh du Arizal : constamment réviser son étude, de façon à l’avoir bien en bouche, car l’ange préposé à la mémoire est Mikhaël, nom qui a la valeur numérique de 101.
C’est ce qu’ont dit les Sages : celui qui étudie un passage cent fois n’est pas semblable à celui qui l’étudie cent et une fois, car l’ange préposé à l’oubli s’appelle "mem samekh", ce qui a la valeur numérique de cent, et l’ange qui a enseigné à Moché s’appelle Nignazazel, ce qui a la valeur numérique de cent un, et on conservera son enseignement des secrets de la Torah.

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-> La paracha Tétsavé (תצוה) a 101 versets, et peut être découpée en : ת צוה : la lettre tav (ת) symbolise le Talmud, l'étude qui doit être répétée 101 fois, qui est la valeur numérique des 3 dernières lettres צוה.
En effet, le Arizal nous enseigne que celui qui répète 101 fois ce qu'il a appris, soumet par son effort l'ange de l'oubli.

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-> Si une personne étudie une michna et veille dessus pour s'assurer de ne pas l'oublier, alors on lui fournit l'occasion d'étudier davantage de Torah et de la retenir.
[רבנו מיוחס - sur Ekev 11,22 : "Garderez bien (chamor tichméroun) toute cette loi que Je vous ordonne"]

-> "Ce sera, si écouter, vous écoutez" = Si tu écoutes [ce qui t’a déjà été enseigné] autrefois, tu comprendras le neuf (guémara Soucca 46b).
De même : "Ce sera, si oublier, tu oublies" (Ekev 8,19) : si tu commences d’oublier, un jour viendra où tu oublieras tout. C’est ainsi qu’il est écrit dans une méguila : "Si tu m’abandonnes un jour, deux jours t’abandonnerai-je".
[Rachi - Ekev 11,13]

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-> "Voici mon ange ira devant toi" (iné mal'akhi yélékh léfanékha - הִנֵּה מַלְאָכִי יֵלֵךְ לְפָנֶיךָ - Ki Tissa 32,34)
Nous observons que le terme : "ange" (mal'akhi - מַלְאָכִי) a une guématria de 101. Il s'agit ici de l'ange Mikhaël qui est unique pour le Créateur car Il devance le Maître du monde avant que l'homme ne meure par un baiser divin, comme nous en trouvons une allusion dans un autre verset : "yéchakéni minéchikot piou" (qu'il me prodigue les baisers de sa bouche - Chir haChirim 1,2).

Le mot : "piou" (bouche - פִּיהוּ) a également une guématria de 101 car tout celui qui aura fourni des efforts par sa bouche en répétant 101 fois ce qu'il a appris, aura le mérite de mourir par un baiser divin.
On peut également ajouter que le mot "yélé'h" (ילך) du verset : "iné mal'akhi yélékh léfanékha" a la même guématria que le terme "halakha" (הלכה). Ainsi celui qui répétera 101 fois la loi, cette dernière ira toujours devant lui.

-> "Où trouveras-tu la sagesse?" (véa'hokhma méayin timatsé - וְהַחָכְמָה מֵאַיִן תִּמָּצֵא - Iyov 28,12), le terme "méayin" (où - מֵאַיִן) a une valeur numérique égale à 101 pour nous apprendre que la sagesse se trouve chez celui qui répète 101 fois son étude.
[rapporté dans le Tsror ha'Haïm (Tétsavé)]

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+ "Voici ce qu'a ordonné (צִוָּה) Hachem" (Matot 30,2)

Selon le Tsvi laTsadik, la Torah nous enseigne comment retenir notre Torah.
La guématria de : tsiva (צִוָּה) est de : 101.

=> Si on veut retenir son étude, nous devons la revoir 101 fois.

-> Le Méam Loez (Réé 12,28) fait un commentaire similaire en se basant sur le verset : "Moché nous a ordonné la Torah, l'héritage de la congrégation de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4). ["a ordonné" = valeur de 101].
Cela sous-entend que si la congrégation de Yaakov (les juifs) étudie et révise la Torah 101 fois, elle restera son héritage permanent.

Il cite également le verset : "Moché nous a ordonné la Torah, l'héritage de la congrégation de Yaakov" (Divré haYamim I 16,15).
Le mot : "tsiva" (ordonnée - guématria de 101) veut dire que si l'on révise 101 fois ce que l'on a étudié, on sera récompensé en le retenant pour 1 000 générations.

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-> Le rav Eliezer Ginsburg fait remarquer que : Amalek (עמלק), peut se lire : amal kaf (עמל ק - effort de 100), en allusion à une personne qui n'est prête à étudier que 100 fois, et non pas 101.
Le but d'Amalek est de nous refroidir (kar'ha), même d'un peu : "Pourquoi revoir mon étude une 101e fois, 100 fois c'est déjà très bien!"
Pourtant comme on l'a vu : "Il n'y a pas de comparaison entre le fait de revoir son étude 100 fois, et le fait de la revoir 101 fois." [guémara 'Haguiga 9b]

Il faut combattre et se débarrasser de Amalek, cette tendance à ne pas aller au maximum de nos capacités pour Hachem.

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+ "Car ce n’est pas une chose vide pour vous (מכם)" (Haazinou 32,47)

Le terme "מכם" (mikèm) ayant pour valeur numérique 100, c’est comme si l’on disait : "Si vous la (la Torah) trouvez vide, c’est parce que vous l’étudiez 100 fois (comme la valeur de מכם)" et non pas 101 fois.
Si vous trouvez la Torah vide, cela vient de vous (מכם), de votre faute!
[Péninim Yékarim]

-> "Heureux celui qui vient ici (après sa vie sur terre dans le monde futur) en possession de son étude de Torah (son savoir) dans "sa main"." (guémara Pessa'him 50a)
Le mot : "ici" (lékan - לכאן) a une valeur de 101, et il désigne le monde futur, allusion au fait que celui qui arrive dans le monde futur avec une étude révisée 101 fois [est heureux!].
[Maharal - Nétivot Olam]

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-> "Nous oublions aussi facilement (notre étude) que mettre un doigt dans un trou"
[rav Achi - guémara Erouvin 53a]

-> "Les paroles de Torah sont plus difficiles à acquérir qu'un vase d'or ou d'or fin, et plus facile à perdre (par l'oubli) que le verre (facile à briser)."
[rabbi Méïr - guémara 'Haguiga 15b]

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-> Le rav Moché Feinstein invita quelqu’un à ce qu’il nommait son second Syoum Ha-Shass. L’invité était perplexe sachant que Rav Moché avait déjà fini le Shass bien plus que 2 fois.
Le rav Moché Feinstein expliqua alors considérer chaque session de 101 fois comme une seule fois. Son second Syoum Ha-Shass représentait donc en réalité sa 202ème révision.

-> Le rav Its'hak Hunter remarqua une fois que personne n’était devenu grand par l’étude de la Torah. La grandeur tenait dans la répétition et la révision de son étude.

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-> Rav Na'hman dit : "L'étude de sujets anciens (déjà étudiés, mais oubliés) est plus difficile que l'étude de sujets nouveaux ; c'est comme l'argile dérivée de l'argile"
[guémara Yoma 29a]

-> Selon Rachi, il est plus difficile de pétrir et de remodeler de l'argile qui a déjà été utilisée, provenant d'un ancien mur d'argile par exemple, que de pétrir et de modeler l'argile provenant d'une terre nouvelle, donc jamais utilisée.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.3,p.124) donne l'explication suivante :
Pour quelle raison une étude ancienne sur laquelle nous revenons est plus difficile qu'une étude nouvelle?
C'est parce qu'en abordant l'étude d'un texte nouveau de Torah, l'étudiant sait qu'il ignore tout de ce thème (sougia) et il fera des efforts pour comprendre et approfondir ce thème.
Par contre, dans la reprise d'un thème déjà étudié, l'étudiant pense la connaître et ne cherche donc pas à l'approfondir, ce qui affaiblit la qualité de son étude.
Cependant, l'homme qui approfondit une étude ancienne, comme si elle était nouvelle à ses yeux, est digne de louanges et il n'est pas concerné par l'enseignement de rav Na'hman.

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-> Le Gaon de Vilna interprète également les paroles du roi David dans les psaumes dans ce sens, comme il est écrit : "Cantique des degrés. Je lève les yeux vers les montagnes pour voir d'où viendra mon secours" (chir lamaalot essa énaï él éarim, méayin yavo ezri - שִׁיר לַמַּעֲלוֹת אֶשָּׂא עֵינַי אֶל הֶהָרִים מֵאַיִן יָבֹא עֶזְרִי - Téhilim 121,1)
Le mot "méayin" (מֵאַיִן - d'où) a une valeur numérique de 101 car si la personne répète son étude à 101 reprises "yavo ezri" (יָבֹא עֶזְרִי - mon secours viendra).

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-> "Le cœur du sage est à droite et le cœur du sot est à gauche" (Kohélét 10,2)

Lorsqu'un sage étudie, il revient souvent en arrière pour réviser en tournant les pages de son livre hébraïque vers la droite.
Par contre, lorsqu'un sot étudie, il ne révise pas et avance en tournant les pages de son livre toujours vers la gauche, par autosatisfaction, persuadé qu'il a déjà tout compris et qu'il est inutile de réviser.
Ainsi, la droite est associé au sage et la gauche est associé au sot.
[rav Lumbroso]

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-> "On ne peut comparer celui qui révise son étude 100 fois et celui qui l'a révisée 100 fois" [guémara 'Haguiga 9b]

Le Yalkout Léka'h Tov (du rav Yaakov Beifuss) rapporte que dans les temps futurs, les divers niveaux spirituels se dévoileront dans toutes leurs nuances.
Même le fait que l'un a révisé son étude 100 fois et le second 101 fois apparaîtra clairement aux yeux des hommes.
En effet, à l'échelle de la spiritualité, la moindre différence a une portée considérable, bien que nous soyons aujourd'hui incapables de la saisir.

Autre part (Noa'h 9,23), le Yalkout Léka'h tov écrit également à ce sujet :
La portée inouïe d'une implication totale dans l'accomplissement des mitsvot, au point qu'une si petite nuance (101 fois vs. 100 fois) puisse engendrer un immense fossé.
Dans les temps futurs, de la même manière que nous distinguerons nettement la différence entre le tsadik et le racha, nous pourrons également voir ce qui différencie celui qui aura investi tous ses moyens dans l'étude (devenant ainsi un authentique "serviteur de Hachem").

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-> On raconte à ce sujet que le Gaon de Vilna, alors qu'il était déjà devenu le maître incontesté de toute sa génération, rencontra un homme qu'il avait connu enfant.
Ce dernier l'interrogea sur sa prodigieuse réussite : "Comment êtes-vous parvenu à un tel niveau d'érudition? Lorsque nous étions enfants, nous étions dans la même école et à l'époque, on ne remarquait pas une telle différence entre vous et moi!"
Le Gaon de Vilna lui répondit : "Connaissez-vous l'enseignement de la guémara 'Haguiga (9b), dans lequel il est dit que l'on ne peut comparer celui qui révise 100 fois à celui qui révise 101 fois?"
A la réponse affirmative de son interlocuteur, le Gaon de Vilna poursuivit : "Croyez-vous aux affirmations de cette guémara?"
Après que l'autre se fut exclamé : "Bien entendu!", le maître enchaîna : "Quant à moi, je n'y croyais pas! Et c'est pourquoi j'ai voulu les vérifier par moi-même!"

[cela prouve le niveau supplémentaire que peut atteindre un homme qui investit tous ses efforts dans l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot!]

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-> "Il y a une alliance scellée avec ce qu’on étudie dans une maison d’études, si bien que ce ne sera pas rapidement oublié."

[guémara Yérouchalmi Béra'hot 5a]

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-> Une heure d'étude de Torah est plus précieuse à Hachem que 1 000 jeûnes ...
Je recommande que tu révises ce que tu as déjà étudié, car les gens ne désirent [pas vraiment] revenir [sur ce qui n'est plus tout nouveau à leurs yeux].
Une telle étude est désintéressée (lichma), et cela expiera vos fautes comme une souffrance.
[le Stéïpler - dans une lettre]

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-> Le Avot DéRabbi Nathan (chapitre 24) enseigne :
"On peut étudier la Torah pendant 20 ans et l’oublier en 2 ans. Comment? Si on reste 6 mois sans réviser, on finit par dire de l’impur que c’est pur et du pur que c’est impur ; si on reste 12 mois sans réviser, on mélange les Sages ; 18 mois sans réviser, on oublie les thèmes essentiels des traités ; 24 mois sans réviser, on oublie les choses essentielles, et comme on a dit de l’impur que c’est pur, qu’on mélange les Sages et qu’on a
oublié les thèmes essentiels des traités, on finit par rester sans rien dire.
Chlomo a dit à ce propos : "Je suis passé près du champ d’un paresseux et de la vigne d’un homme privé de sens, et voilà qu’il était tout envahi par l’ivraie, les ronces en recouvraient la surface, l’enclos de pierres était en ruines"."

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-> En acceptant les épreuves avec amour, l'individu n'oubliera pas ce qu'il a son étude [de Torah].
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui étudie à haute voix, prolongera ses jours, et gardera en mémoire ce qu'il apprend.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui n'a pas d'orgueil, gardera en mémoire ce qu'il apprend.
Egalement celui qui transmet aux autres la Torah qu'il apprend.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui consomme du pain le matin, retiendra son Talmud, et méritera d'étudier et d'enseigner.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui apprend la Torah mais ne la révise pas, ressemblera à celui qui sème mais ne récolte pas.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui révise son étude, la Torah elle-même sollicitera d'Hachem qu'Il lui révèle les raisons et secrets de la Torah.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui ne révise pas son étude [de Torah,] éprouvera des difficultés à élever [faire grandir] ses enfants.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud

-> Il sera plus dur d'apprendre un enseignement oublié, que d'en étudier un nouveau.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

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-> Si quelqu'un oublie un enseignement de son étude, alors des querelleurs se dresseront contre lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

-> Celui qui a appris la Torah, puis a délaissé l'étude, ses adversaires le poursuivront.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

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+ De 100 à 101 = louer la bonté et la justice d'Hachem :

-> Nos Sages (guémara 'Haguiga 9b) disent : "Celui qui révise 100 fois son étude n'est pas comparable à celui qui la revoit 101 fois".

-> Le Béer haParacha commente :
Le téhilim 100 commence par "mizmor létoda" ("téhilim de reconnaissance"), et il fait allusion aux moments de joie et de prospérité, durant lesquels l'homme est plein de gratitude et d'amour envers Hachem. Il Le loue alors pour toutes Ses bontés.

Le téhilim 101, quant à lui, dit "léDavid mizmor 'hessed oumichpat achira, lékha Hachem azaméra" ("de David, téhilim, je veux chanter la bonté et la justice ; à Toi, Hachem, j'adresse mon cantique").
Nos Sages expliquent : "je veux chanter la bonté et la justice" signifie que David remercie Hachem tant pour les moments heureux que pour les périodes difficiles : "Si c'est la bonté, je chante, si c'est la justice, je chante".

Ce degré élevé de émouna est l'essence de l'homme : savoir reconnaître que le Créateur ne lui fait que du bien, et même s'il s'agit d'un bienfait caché, il n'en reste pas moins un bienfait entier.

Le Béer haParacha conclut qu'on trouve une allusion à ce propos dans la guémara citée plus haut : "Celui qui révise 100 fois son étude n'est pas comparable à celui qui la revoit 101 fois".
Celui qui accomplit le téhilim 100, et remercie Hachem pour toute bonne chose, n'est pas comparable à celui qui accomplit le téhilim 101, et remercie aussi pour ce qui lui semble être un obstacle. Ce dernier a un degré bien supérieur.

Il faut constamment se rappeler que le comportement d'Hachem est toujours bon. Lorsqu'il nous parvient sous forme de Bonté ou de Justice, ce ne sont que des illusions d'optique car en vérité Il n'est que Miséricorde.

Précisons également que tout ce que nous possédons est un pur cadeau [gratuit] qui nous provient de la bonté d'Hachem. Hachem ne nous doit rien!
Si l'on intègre cela, nous remercierons toujours le Créateur et accepterons, avec amour et sérénité, Sa conduite envers nous.

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-> Celui qui révise son étude cent fois ne ressemble pas à celui qui la révise cent-une fois. Il en ressort que l’homme qui ne révise son étude "que" cent fois entre dans la catégorie de "celui qui ne Le sert pas", tandis que celui qui la révise cent-une fois fait partie de "celui qui sert D.".
La guémara pose alors la question évidente : Est-ce que celui qui révise son étude cent fois est qualifié de "celui qui ne Le sert pas" ?

Le Baal haTanya explique que, jadis, les étudiants en Torah avaient coutume de réviser 100 fois chaque enseignement qu’ils apprenaient, et cette pratique constituait donc pour eux une habitude.
C’est pourquoi un homme n’en était pas pour autant considéré comme un serviteur d’Hachem dans son étude. Seul celui qui révisait 101 fois, qui ajoutait une révision à l’habitude répandue, était appelé serviteur d’Hachem, grâce à cette unique fois supplémentaire qui dépassait sa nature.

-> Sur ce sujet, le Bné Yissa'har (Pin'has 25,11) enseigne :
Qu’un homme serve D. suivant ses tendances naturelles et ses traits de caractère innés (comme quelqu’un qui pratique la bienfaisance parce qu’il aime naturellement prodiguer du bien) ne constitue pas une grande innovation dans son service d’Hachem. En effet, la chose lui est facile et il ne doit pas combattre son yétser ara pour l’accomplir.
Or, ce qui fait la valeur essentielle du service d’Hachem et de la satisfaction qu’il engendre pour D., est de briser sa nature, de surmonter son mauvais penchant, et d’accomplir une bonne action en contradiction avec sa tendance et son désir naturels.

[ainsi, certes en quantité ce n'est qu'une seule révision, mais en qualité cela a énormément d'importance aux yeux d'Hachem, car on a surmonté la tendance naturelle.
Cela s'applique dans tous les domaines de notre service Divine, où ce qui peut paraître une petite victoire, a en réalité une grande importance et appréciation pour Hachem.]

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+ Inviter Hachem à notre étude de Torah :

-> Celui qui s'engage uniquement dans l'étude de la Torah (et non dans le 'hessed) est comme quelqu'un qui n'a pas de D. [kol aossek baTorah bilvad, domé kémi chéén lo Elokaï - guémara Avoda Zara 17b]
Cela peut être compris comme faisant référence à quelqu'un qui s'engage dans la Torah seul (bilvad), sans attachement (dvékout) et sans conscience d'Hachem. C'est comme quelqu'un qui n'a pas de D.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:6,7) écrit qu'avant d'apprendre, il faut avoir l'intention de s'attacher à Hachem.

Même au milieu de l'apprentissage, on peut s'arrêter un peu pour penser à la crainte d'Hachem et ce n'est pas considéré comme une perte de temps (bitoul Torah), car cela permet à la Torah de rester près de soi.

La guemara ('Haguiga 9b nous dit qu'il n'y a pas de comparaison entre quelqu'un qui apprend un sujet de Torah 100 fois et quelqu'un qui l'apprend : méa véé'had (101 fois).
Une autre signification est qu'il n'y a pas de comparaison entre celui qui apprend un sujet 100 fois et celui qui l'apprend 100 fois avec le é'had (Hachem).

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-> "Sois vigilant et prends bien garde de ne pas oublier les choses que tes yeux ont vues. Ne laisse pas [ce souvenir] quitter ton cœur tous les jours de ta vie" (Vaét'hanan 4,9)

-> Le Méam Loez commente :
A présent, Moché met les Bné Israël en garde : "Les nations vous estimeront et diront qu'il n'existe pas de peuple aussi sage et intelligent à condition que vous étudiiez la Torah, observiez les commandements et ne les oubliiez pas. Si vous abandonnez par contre le droit chemin, si vous oubliez la Torah en négligeant de l'étudier, vous serez méprisés et considérés comme des sots par les nations."

Cela est comparable à un roi qui a marié sa fille. Tant qu'elle reste mariée, son époux est honoré car il est le gendre du roi et il est proche de lui jour et nuit. Mais s'il ne veut plus de la princesse, le roi s'éloigne de lui. Le gendre ne sera plus respecté par le peuple car l'honneur dont il jouissait provenait uniquement de son lien de parenté avec le roi.

Le verset dit donc : "Sois vigilant et prends bien garde".
L'estime dont tu jouis auprès des nations provient de ta vigilance et du fait que tu prends bien garde à tout ce que tes yeux ont vu au mont Sinaï. Ces peuples t'admireront si tu n'écartes pas la Torah et les commandements de ton cœur durant toute ta vie. Tu dois observer les commandements non pas parce que tu les trouves justes et nécessaires mais pour la seule raison que D. te les a ordonnés.
[...]

Pour se rappeler de ce qu'on a étudié, 3 conditions sont nécessaires :
1°/ Il faut étudier à voix haute.
Un disciple de rabbi Eliézer ben Yaakov étudiait silencieusement. Après 3 ans, il avait oublié tout ce qu'il avait appris.
Rabbi Chmouël dit à rabbi Yéhouda : "Lorsque tu étudies, ouvre la bouche afin que tu vives longtemps et que tu n'oublies pas ce que tu apprends", car si tu n'oublies pas la Torah, tes jours s'allongeront.
"Ils sont la vie pour ceux qui les trouvent (motsaéhem)" (Michlé 4,22).
Celui qui prononce (motsiéhem) les paroles de Torah à haute voix aura la vie, car il ne les oubliera pas et ne sera pas passible de mort ...

Hachem protège l'homme qui étudie à voix haute et prononce distinctement les mots, comme un oiseau protège ses petits de ses ailes. Aucun danger ne l'atteindra.
De plus, par son mérite cet homme maintient le monde ; D. se réjouit de lui comme au jour de la Création du ciel et de la terre. Lorsque cet homme quittera ce monde, son âme ira directement au monde futur.

2°/ La 2e condition pour avoir une bonne mémoire est de réviser sans cesse.
Plus on révise ce que l'on a appris, plus longtemps cela nous reste en mémoire. Si un homme étudie un passage et ne le révise pas, il ressemble à celui qui sème mais ne récolte pas. Il profitera peu de ses efforts car il oubliera son étude.
L'homme qui révise de nombreuses fois est appelé un serviteur de Hachem. Il n'existe aucune commune mesure entre l'homme qui revoit un chapitre 100 fois et celui qui le révise 101 fois.

"Tu verras la différence entre le tsadik et le racha, entre celui qui sert D. et celui qui en Le sert pas" dit le verset (Mala'hi 3,18).
L'expression "celui qui sert D. et celui qui ne le sert pas" semble superflue : si un homme est tsadik, ne sert-il pas D.? S'il est racha, Le sert-il? Cette répétition nous enseigne qu'un homme tsadik ayant étudié un passage 100 fois n'est pas appelé un homme qui "sert D." autant que celui qui l'étudie 101 fois.

Tel est le sens du verset : "Sois vigilant et prends bien garde" (הִשָּׁמֶר לְךָ וּשְׁמֹר נַפְשְׁךָ מְאֹד - hichamer lé'ha ouchmor nafchékha méod - Vaét'hanan 4,9).
Les initiales de ces mots sont : hé, lamed, vav, noun et mém. La valeur numérique de ces lettres sans le lamed est de 101, chiffre qui indique le nombre de révisions nécessaires.
La lettre "lamed" évoque la notion d'étude (limoud). Ce verset fait donc allusion à la nécessité de réviser 101 fois notre étude afin qu'elle reste en mémoire.

Rabbi Chimon ben Lakich révisait 40 fois ce qu'il avait appris, en parallèle aux 40 jours pendant lesquels la Torah a été donnée à Moché.
Rav Adda bar Ahava révisait 24 fois, en parallèle aux 24 Livres de la Torah.
Rabbi 'Hiya bar Abba révisait tout ce qu'il avait étudié tous les 30 jours avec son maître, Rabbi Yo'hanan, afin de ne rien oublier.

La révision apporte un avantage supplémentaire : lorsqu'un homme arrive au monde futur et connaît bien ce qu'il a étudié, on annonce en Haut : "Bénie soit ton arrivée!". En effet, le 1er jugement de l'homme porte sur l'étude de la Torah. On lui demande : "As-tu fourni des efforts dans l'étude de la Torah?"

3°/ La 3e chose qui favorise la mémoire est l'humilité.
Le verset dit : "Et du désert à Matana" (Bamidbar 21,18). Si un homme fait de lui-même un désert que tout le monde foule aux pieds, D. lui offre la Torah en cadeau (matana), c'est-à-dire qu'il ne l'oubliera pas.
Les paroles de Torah sont comparées à l'eau. Comme l'eau qui coule des hauteurs aboutit dans les endroits bas, la Torah ne reste qu'en ceux qui sont humbles et modestes.

Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania (guémara Taanit 7) explique l'idée que les hommes laids n'éprouvent pas de fierté, et comme ils sont humbles, ils n'oublient pas ce qu'ils ont étudié.
Certes, il y a des personnes belles et sages, mais elles auraient été encore plus sages, si elles avaient été laides.
La Torah dit : "[La Torah] n'est pas au ciel" (Dévarim 30,12). La Torah ne peut être gardée chez un homme fier dont la tête est aux cieux.

Si un homme ne prête pas attention à ce qu'il étudie et l'oublie, il perd sa grandeur et cause l'exil de ses descendants. C'est considéré comme s'il avait oublié D.

Hachem lui dit : "La Torah a été donnée en 40 jours. L'âme est formée en 40 jours car c'est le temps qu'il faut à l'embryon pour prendre forme humaine. Si l'homme préserve la Torah en son cœur pour ne pas l'oublier, Je préserverai l'âme qui est en lui ; sinon, Je prendrai son âme".

Il est écrit ici : "Sois vigilant et prends bien garde à ton âme".
Ce verset nous recommande de ne pas oublier la Torah afin que D. veille à notre âme et ne nous la reprenne pas.

L'homme est comparé à un nourrisson. Comme le nourrisson tète à chaque moment, l'homme doit étudier la Torah constamment.
La Torah dit : "Si tu m'abandonnes un jour, je t'abandonnerai 2 jours". Imaginons 2 personnes qui se rencontrent puis se quittent et s'en vont dans 2 directions opposées. Lorsque l'une s'éloigne d'un kilomètre, la 2e a elle aussi parcouru un kilomètre si bien qu'elles se trouvent à 2 kilomètres l'une de l'autre.