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+ Paracha Pékoudé : (Dvar Torah prononcé dans le cadre d’un mariage)
A l'approche du mariage, le 'hatan et la kalla sont souvent saisis par l'anxiété, la peur de ne pas réussir à construire la maison juive idéale, remplie de Torah et de mitsvot.

On peut remarquer que ce n'est pas un phénomène nouveau.
Moshé et le Klal Israël avaient préparé, sans ménager leurs efforts, tous les éléments constitutifs du Michkan, et au moment de bâtir cette maison de D., ils ne savaient pas quoi faire.
Moshé dit à D. : " comment le Mishkan peut-il être assemblé par l'Homme?"
D. lui répondit : "Impliquez-vous à assembler le Michkan avec vos mains, et alors se sera comme si c'était vous qui l'aviez installé, mais en réalité, il va s'élever et tenir de lui même".

D. donne ainsi une très belle leçon à Moshé.
Lorsqu'une chose doit être faite, il ne faut pas être désabusé ou effrayé, parce que cela semble difficile/impossible.
Il faut se retrousser les manches et donner le meilleur de soi-même en toute honnêteté.
D. nous bénira avec succès, et ce qui peut paraître impossible deviendra alors possible.
Le midrach dit : "Une personne agit de ses mains, et D. bénira le travail de ses mains" (adam osé béyadav vé'Hakadoch Barou'h ou, mévaré'h maassé yadav).

Ainsi, chers 'hatan et kalla, il ne faut pas être désabusé à l'idée de devoir construire une maison de Torah au sein de la communauté d'Israël.
Vous n'êtes pas les 1ers et pas les derniers à affronter ce challenge.
Souvenez vous du conseil de D. à Moshé : travaillez sincèrement/de bonne foi en donnant le meilleur de vous-même, et au final vos efforts seront couronnés de succès.

En anglais, il existe un jeu de mot exprimant ce que D. attend de nous.
Lorsqu'on agit (GO) et qu'on réalise (DO), D. va nous aider pour que tout soit pour le bien (GOOD).
[GO + DO = GOOD!]

 

Source (b"h) : issu d’une série de divré Torah sur la paracha de la semaine, que le Rabbi Moshé Bogomilsky a prononcé pour des mariages (adaptation et traduction personnelle b"h).
Que le mérite de ces cours puisse permettre, à toute personne du klal Israël, de trouver son conjoint facilement et rapidement, b"h.

+ Paracha Vayakél : (Dvar Torah prononcé dans le cadre d'un mariage)
On a pu voir dans la paracha Térouma, les instructions que D. a donné à Moshé concernant le Michkan.
Le Aron (l'Arche), qui abritait les Tables des 10 Commandements, était l'élément central/le plus important.

Citant la guémara Yoma 72b, Rachi explique que l'Arche devait être faite avec du bois d'acacia recouvert par de l'or pur à l'intérieur et à l'extérieur.
Il y avait ainsi 3 réceptacles : un en bois d'acacia, un en or à l'intérieur et un en or à l'extérieur.

L'Arche étant le contenant du trésor le plus sacré du peuple juif, on comprend facilement le fait de l'entourer d'or, mais pourquoi l'utilisation du bois, élément ayant peu de valeur?

Chacun des 2 éléments renvoie à une qualité pertinente de la Torah.

L'or = est durable et solide, à l'inverse des autres matières dont le temps a un impact sur elles.
Un métal peut subir la corrosion, être terni, se rouiller avec le temps.
Les tissus se pourrissent, se désintègrent, s'effilochent, se déchirent, deviennent fade.

L'or est ainsi, une des rares exceptions à ce phénomène.
L'or représente la grande valeur et l'aspect éternel des concepts que la Torah nous transmet.

A l'image de l'or, la Torah est une chose que le temps ou les conditions environnantes ne peuvent changer (cf. principe Rambam n°10 = "la Torah ne changera point à aucune époque, D. préserve").
C'est ainsi que le roi David compare l'étude de la Torah à la valeur de l'or : "elles sont plus précieuses que l'or" (Téhilim 19;11)

Mais, l'or a un gros défaut : il est sans vie!
Le bois a l'avantage de venir d'une origine vivante : il grandit, a des racines, produit un feuillage et des fruits.

Ainsi, la Torah est comparée non seulement à l'or, mais aussi à un arbre ("elle est un arbre de vie pour ceux qui s'en rendent maîtres" - Proverbes 3;18)

Ainsi, ce qu'il manque à l'or, est apporté par le bois.
La longévité/durabilité de l'or fusionne au sein de l'Arche avec la vitalité/dynamisme du bois.
L'éternité et la vie sont les symboles de la Torah.

Chers 'Hatan et Kalla, vous êtes sur le point de construire votre Michkan, dans lequel l'Arche et la Torah auront une place centrale.
N'oubliez jamais le message de l'or et du bois de l'Arche.
= les valeurs de la Torah sont éternelles et chaque génération doit contribuer à apporter sa nouvelle part de vie dans la Torah afin qu'elle se développe de façon continue et épanouie.

[Le fait que le bois est recouvert d'or, nous apprend qu'il faut toujours rester humble à l'intérieur (le bois a peu de valeur) et qu'il faut toujours être souriant/irradiant de positivisme avec autrui quoi qu'il arrive dans notre vie (brillance de l'or).
Lorsqu'il y a une solide réussite dans la vie (à l'image de l'extérieur en or), il faut au fond de nous même se considérer comme sans valeur (tout vient de D.!) et comme éphémère/de court passage sur terre (à l'image du bois).

Source (b"h) :  issu d'une série de divré Torah sur la paracha de la semaine, que le Rabbi Moshé Bogomilsky a prononcé pour des mariages (adaptation et traduction personnelle b"h).
Que le mérite de ces cours puisse permettre, à toute personne du klal Israël, de trouver son conjoint facilement et rapidement, b"h.

"On lamina de fines plaques d'or, et on en coupa des fils pour les entrelacer ..." (Pékoudé 39;3)


Des lingots d'or, on fit de très minces fils, qu'on fila avec la laine bleu ciel et écarlate.

On peut y discerner l'allusion suivante : les gens qui possèdent beaucoup d'or ne doivent pas s'en enorgueillir, mais se mêler aux gens simples et pauvres.

 

Source (b"h) : Siftei Tsaddik rapporté par le Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

"100 socles pour les 100 talents, un talent par socle (adém)" (Pékoudé 38,27)

De même que le sanctuaire reposait sur 100 socles, chaque juif doit réciter 100 bénédictions par jour.
Comme les socles étaient les fondements du Michkan, les bénédictions sont les fondements de la sainteté de chaque juif.

Le mot édén (un socle - אדן) vient du mot : adnout (autorité, le Seigneur - אדנות).
Par les bénédictions que le juif prononce chaque jour, il témoigne devant le monde entier que Hachem est le Seigneur (adon) de toute la Création, ainsi qu’il est écrit : "La terre et tout ce qu’elle contient appartient à Hachem".
Les 100 bénédictions que le juif fait sortir de sa bouche tous les jours deviennent donc 100 socles pour le sanctuaire intérieur de chacun d’entre eux.
['Hidouché haRim]

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-> A l’origine, ces 100 bénédictions ont été instituées pour protéger les Bné Israël, comme le rapporte le Tour (chapitre 46) au nom de Rav Nétrounaï, le Roch Yéchiva de la ville de Méta Ma’hsia :
"Le Roi David institua 100 bénédictions, comme il est écrit (Chmouël II 23,1) : "oukam al" (הֻקַם עָל), le mot על étant de valeur numérique cent, car chaque jour cent personnes mouraient en Israël sans que l’on en sache la raison. Jusqu’à ce qu’il (David Hamélekh) en recherche la cause, qu’il comprenne par son esprit prophétique, et qu’il institue les cent bénédictions pour tout Israël".

-> Le Zohar (Lé'h Le'ha) enseigne à ce sujet :
"Lorsqu’une âme doit descendre dans ce monde, Hachem lui fait prêter serment qu’elle accomplira les mitsvot de la Torah et qu’elle suivra Sa volonté. Et Il lui transmet cent clés de bénédiction, et ces cent clés sont les cent bénédictions comme la valeur numérique de Lé'h Lé'ha ( לך לך )".

-> Au début de la paracha Ekev, le Zohar revient sur ce thème en disant :
"Celui qui prononce une bénédiction en l’honneur d'Hachem est lui-même béni et reçoit pour lui une part de chacune des bénédictions qu’il a prononcées et devient un récipient apte à les recevoir.
Lorsqu’il descend, il repose sur la tête de celui qui a béni et c’est ce qui est écrit : "En tout endroit où Je rappellerai mon Nom, Je viendrai vers toi et Je te bénirai" (Yitro 20,20).
Et après que la bénédiction repose sur sa tête, elle se répand sur toutes les créatures"
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Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Zohar nous apprend donc que, grâce au fait qu’un homme bénit Hachem, l’abondance se déverse du Ciel sur le monde entier et sur lui-même en particulier, et il mérite que les portes de la bénédiction et de la réussite s’ouvrent devant lui.
Dès lors, quel est l’insensé qui jetterait négligemment une bénédiction de sa bouche en perdant ainsi cette précieuse source d’abondance?
[Tandis que la plupart des gens ont l’habitude de rechercher la bénédiction de grands tsadikim pour réussir dans leurs affaires ou pour mériter d’avoir des enfants, il y a ici une occasion formidable de jouir de la bénédiction de la Source même de toutes les bénédictions, et les gens la négligent complétement. ]

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-> Le Yessod vé Chorech haAvoda écrit à ce sujet :
"Mes amis et mes frères si chers à mon cœur, faites attention devant qui vous vous trouvez lorsque vous sortez les mots de votre bouche. Adoptez le principe suivant : à chaque bénédiction que vous prononcerez, lorsque vous direz "Barou'h Ata" (Béni Sois-tu), représentez-vous être réellement en train de parler devant le Créateur et vous tenir en face de Lui. Car c’est véritablement le sens de ces mots. Et c’est un grand devoir pour chacun, à chaque prière et à chaque louange, que les paroles qu’il prononce en l’honneur d’Hachem ne le soient pas à la manière d’une obligation machinale (à D. ne plaise) mais au contraire représentent des mots exprimés face au Créateur qui emplit toute la Terre de Sa gloire".

 "Il fit le bassin de cuivre et son socle en cuivre en utilisant les miroirs des femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de Communion (ohel moéd)." (Vayakél 38,8)

-> Rachi commente :
Les femmes d’Israël possédaient des miroirs dans lesquels elles se regardaient lorsqu’elles se faisaient belles. Et même ces miroirs, elles n’ont pas hésité à les offrir pour la construction du tabernacle.
Mochè répugnait à les accepter, car ils ont pour vocation d’encourager le penchant au mal.
Hachem lui a dit : "Accepte-les! Ils me sont plus chers que tout (ki élou 'havivim alaï), car c’est grâce à eux que les femmes ont donné le jour à des armées d’enfants en Egypte!" Quand leurs maris étaient épuisés par leur dur travail, elles allaient leur apporter nourriture et boissons. Elles leur donnaient à manger puis elles prenaient leurs miroirs. Chacune se regardait dans le miroir avec son mari, et elle lui disait tendrement : "Je suis plus belle que toi!" Elles éveillaient ainsi le désir chez leurs maris, elles s’unissaient à eux, devenaient enceintes et accouchaient.
[...]
Ce sont ces miroirs-là qui ont servi à la fabrication de la cuve, dont la fonction est de rétablir la paix entre l’homme et sa femme, car c’est de l’eau qu’elle contient que l’on fait boire celle dont le mari est jaloux parce qu’elle s’est isolée (femme Sotah).

[on voit que les miroirs peuvent être des objets permettant d'amener la paix et l'harmonie entre un homme et sa femme, et en ce sens, ils ont toutes leur place dans le Michkan!]

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-> Le Arizal écrit qu'un autre but de ces miroirs dans le Michkan était : "Avant qu'une personne n'apporte un sacrifice (korban), le Cohen regardait intensément son visage et il était alors capable de retrouver les mauvaises pensées qui ont mené à la faute, ce qui lui permettait de le purifier.
Puisqu'il est interdit de regarder le visage d'une femme, le Cohen utilisait les miroirs pour y regarder [de manière indirecte son visage] et ainsi la purifier de ses pensées [fautives]."

=> N'est-il pas interdit à un homme de regarder une femme avec insistance que ce soit directement ou indirectement?
Ainsi, en quoi le fait de regarder dans le bassin changeait quelque chose?

-> Le rav 'Haïm Elazar Shapiro (Min'hat Elazar) répond que de nombreuses personnes venaient au Michkan dans un but de regarder les Cohanim et leurs jeunes apprentis réaliser leur Service quotidien.
Si un homme simple et inculte devait observer les Cohanim regarder fixement le visage d'une femme (dans un but d'identifier ses pensées à l'origine de sa faute liée au sacrifice), cet homme ne comprendrait pas la véritable raison de cette façon d'agir, et il pourrait en venir à penser que cela est autorisé (en effet, si même les Cohanim le font!), et il risquerait de se relâcher dans la tsniout.
=> On utilisait donc les miroirs pour qu'une personne extérieure n'en vienne pas à penser à tord qu'il est permis de regarder avec insistance une femme, ce qui l'amenerer à fauter par la suite.
[un visiteur occasionnel observant au loin le Cohen regardant par terre dans le bassin, et non directement le visage, n'en viendra pas directement à penser qu'on a le droit de regarder une femme.
De même que les femmes utilisent leurs miroirs pour se faire belle aux yeux de leur mari, les protégeant ainsi des tentations extérieures, de même les miroirs dans le Michkan permettait d'éviter d'inciter à ce type de faute]

-> Les Tossefot (dans leurs commentaires sur la Torah) expliquent que quand une femme venait au Temple apporter un sacrifice, le Cohen ne la regardait pas, pour ne pas éveiller en lui le désir et le mauvais penchant. Mais comme il devait quand même voir qui était là (pour identifier ses pensées fautives), il la plaçait donc près du bassin (kiyor) et la voyait par le biais des miroirs.

Il existe 2 types de mauvais penchant :
-> un provenant de la dimension physique et corporelle. Le corps qui provient de la terre, tend par nature vers la matérialité et est attiré par les plaisirs qui le satisferont.
-> un autre qui est situé à l'extérieur de l'homme : il s’agit d’une force d’impureté créée par Hachem. C’est à ce propos que l’on dit que le mauvais penchant est un ange mauvais. C’est un ange de feu qui tire l’homme vers la faute.

L’une des différences entre ces 2 types de mauvais penchant est que le premier, inhérent à l’état physique de l’homme, peut être maîtrisé. L’homme peut, par son travail sur soi et ses efforts, raffiner son corps et se libérer de son penchant naturel qui tend vers la matérialité. En revanche, l’homme ne peut pas se mesurer à l’ange de feu.
Ainsi, l'homme peut réussir à maîtriser le mauvais penchant naturel qui se trouve en lui, mais l’ange de feu se trouve à l’endroit de la faute, et il ne peut pas vaincre définitivement ce 2e penchant (l'aide Divine étant toujours requise).
C'est pour cela, si l’ange veut faire fauter un homme (même un tsadik) avec une femme, alors il se tiendra près de cette femme et quand l’homme s’approchera d’elle, il l’incitera à la faute.
[c'est ainsi que l'on peut comprendre comment des géants comme Rabbi Akiva et Rabbi Méïr Baal haNess, alors déjà très âgés, ont pu courir vite comme des jeunes jsuqu'au sommet d'un arbre pour l'un, et d'une montagne pour l'autre, ne pouvant s'empêcher de retrouver une femme d'une beauté irréelle, qui n'était autre que le yétser ara déguisé (guémara Kidouchin 81a)]

=> On peut comprendre l’attitude des Cohanim. Ceux-ci, qui devaient être des tsadikim parfaits, étaient sensés avoir neutralisé leur penchant naturel. Ils ne redoutaient donc que l’ange de feu.
C’est pourquoi, ils ne regardaient pas directement la femme venue au Temple, pour ne pas risquer de se "frotter" à l’ange de feu, qui pourrait se trouver près d’elle. Mais, ils la voyaient par les miroirs du bassin (kiyor), car le désir qui s’éveille en voyant une femme par un miroir provient du penchant naturel qui est en lui, et non de l’ange qui se trouve près de la femme elle-même. Et les Cohanim, qui étaient sensés s’en être libérés, n’avaient rien à craindre de cela.

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-> "Il fit le bassin de cuivre et son socle en cuivre en utilisant les miroirs des femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de Communion (ohel moéd)" (Vayakhél 38,8)

-> Rachi décrit le dialogue entre Hachem et Moché concernant le don des femmes pour le Michkan. Moché pensait que l’utilisation de ces miroirs était inappropriée, parce qu’ils furent utilisés pour séduire. Hachem lui dit que ceux-ci étaient non seulement admissibles, mais qu’ils étaient les dons les plus précieux à Ses yeux, parce qu’ils furent l’origine de la naissance de "légions" d’enfants juifs durant l’esclavage d’Égypte.
=> Plusieurs questions peuvent être soulevées sur ce Rachi. Tout d’abord, sur quoi repose exactement le débat entre Hachem et Moché? Deuxièmement, même si l’on peut comprendre qu’Hachem considérait ce don comme acceptable, pourquoi le valorisait-Il plus que toute autre offrande?

Moché Rabbénou avait certainement compris que les femmes avaient de bonnes intentions en s’embellissant grâce aux miroirs. Néanmoins, il estimait que malgré leur motivation, ces objets avaient été utilisés pour une cause très matérielle. Par ailleurs, le Michkan, pour lequel les miroirs étaient censés servir, devait être le lieu de résidence de la Présence Divine. Un lieu tellement saint devait, d’après lui, être construit uniquement avec des matériaux parfaitement purs, sans aucune attache au monde physique.
L’approche de Moché concorde avec son niveau sublime dans la avodat Hachem (service Divin). Son éminence le détachait de la matérialité. La grande fréquence de ses prophéties l’amena, contrairement à tous les autres prophètes, à se séparer de sa femme. Aussi, il passa 40 jours sur le Mont Sinaï, sans manger ni boire.

Toutefois, Hachem lui fit remarquer que pour toute autre personne, le niveau suprême n’est pas atteint par une séparation totale du monde physique. Le but de l’homme est plutôt d’élever sa nature humaine pour la avodat Hachem. Les miroirs que les femmes utilisèrent pour enfanter et faire régner la paix dans leur foyer étaient les objets les plus chers à Hachem, parce qu’ils canalisèrent les désirs les plus physiques et les orientèrent vers un Service Divin honorable et authentique.

Le Soukat David relie cette idée à l’exhortation de la Torah à servir Hachem de tout notre cœur (oul'ovdo békhol lévavékhm ouvé'hol nafché'hem - Ekev 11,13). Le terme "lévavkhem" (לְבַבְכֶם) est employé pour parler du cœur.
Le mot "lev" (cœur), est ici écrit avec deux lettres "beih". Nos Sages affirment que cela fait référence à 2 cœurs, c’est-à-dire aux 2 penchants : le yétser hatov et le yétser hara.

=> Comment servir D. avec son mauvais penchant?
Le rav Yissa'har Frand explique : "Ces femmes en Égypte furent capables de relever ce défi. Elles réussirent à servir D. même avec leur "mauvais penchant". Elles prirent les miroirs et se rendirent séduisantes pour inciter leurs maris à s’unir à elles. Cet acte est généralement considéré comme trivial, mais elles parvinrent à l’élever : elles utilisèrent la beauté de la manière la plus digne".

-> Le rav Yéhonathan Gefen ajoute à cela :
Plusieurs leçons peuvent être tirées de ce développement. Tout d’abord, on nous rappelle que l’objectif d’un juif dans ce monde est d’élever sa nature, son physique à des fins louables. Mais on nous montre également le caractère sacré que peut avoir la relation entre un homme et sa femme. De simples miroirs furent, à ce point, chéris par Hachem parce qu’ils symbolisaient la sainteté que l’on peut atteindre quand les conjoints ont de nobles motivations.

Nos Sages mettent ce point en relief en affirmant que si les époux vivent dans le Chalom (la paix), ils méritent la Présence Divine.
L’histoire suivante, au sujet du géant en Torah le rav Chlomo Zalman Auerbach, nous montre le niveau de Shalom Bayit que l’on peut atteindre, une fois ce précepte intériorisé.
Un disciple raconta qu’il raccompagna un jour le rav chez lui et le vit ajuster son chapeau et son manteau, comme on le fait avant d’entrer chez une personne importante, pour un rendez-vous sérieux. L’élève s’interrogea de la raison de cette attitude, ce à quoi le rav répondit : "Quand on est sur le point de se tenir devant la Présence Divine, il faut être respectable. Je vais entrer chez moi ; or il est écrit : "Si un homme et sa femme sont méritants [vivent dans l’harmonie], la Présence Divine réside parmi eux". Je m’apprête donc à rencontrer la Présence Divine (chékhina)".

Cette histoire nous montre l’aspect élevé du mariage, selon la conception de la Torah, mais aussi combien notre approche du mariage doit être influencée par cette perception. En ennoblissant cette relation physique, nous pouvons émuler les femmes vertueuses qui assurèrent l’avenir du peuple juif.

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 "Il fit le bassin de cuivre et son socle en cuivre en utilisant les miroirs des femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de Communion (ohel moéd)."

-> Le Maguid de Mézéritch disait : Chacun doit considérer son prochain comme un miroir.
De même, que le miroir reflète les défauts, ainsi en voyant les défauts de son prochain, on doit les reconnaître chez soi-même et apprendre comment s'en débarrasser.
Tel est le sens de l'enseignement : "Qui est sage? Celui qui apprend de tout homme." (Avot 4;1).
Quand les Cohanim venaient se laver les mains et les pieds avant d'accomplir le service, et qu'ils devaient aussi se laver de toute imperfection spirituelle, de tout défaut et de tout intérêt personnel, le bassin de cuivre composé de miroirs leur rappelait que, pour voir leurs propres défauts, il leur fallait se sentir concernés par leurs prochains.
S'ils ne regardaient qu'eux-mêmes, il leur serait très difficile de découvrir leurs défauts.

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-> Le bassin (kiyor) était utilisé pour préparer les Cohanim à leur service. Le fait d'y nettoyer leurs mains et pieds, leur permettait de s'engager ensuite dans des occupations saintes.
De même, les femmes élèvent leur mari et enfants à un niveau plus élevé en les préparant à leur service Divin et à la kédoucha.
C'est pour cela le kiyor a été fait depuis les miroirs utilisés par les femmes.
[Haémek Davar]

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-> Le Kli Yakar rapporte que l'eau du bassin servait aussi à préparer l'eau que devaient boire les femmes 'sota' (soupçonnées d'adultère) pour révéler si elles avaient commis la faute d'adultère ou étaient innocentes.
Les femmes pieuses offrirent les matériaux pour la fabrication du bassin et montrèrent ainsi leur modestie et leur piété, en ne craignant pas la clarification qu'opérait l'eau du bassin.

[Le Kli Yakar dit également à ce sujet : Pour se maquiller, les femmes juives possédaient des miroirs qu'elles n'ont pas hésité à offrir en tant que matière première pour les besoins de la construction du Michkan (le Tabernacle). Néanmoins, Moché rejeta cette offre, car elle provenait d'un objet qu'on pouvait trouver lié au Yétser haRa.
Mais D. lui commanda : "Accepte-les, car ils me sont très chers : en Egypte, les Bénot Israël les ont utilisés pour séduire leur mari afin de continuer à procréer ... Ces miroirs serviront à fabriquer le Kior, le bassin d'airain, et celui-ci sera ainsi un symbole de la bonne entente entre un mari et sa femme."]

Source (b"h) : rapportés par le Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah)

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-> "Les hommes vinrent avec les femmes, toute personne généreuse de cœur. Ils apportèrent bracelets et anneaux de nez" (Vayakel 35,22)

=> Pour quelle raison furent-elles accompagnés de leurs époux?

-> D'après la loi stricte, une femme n'a pas le droit d'offrir quelque chose de précieux même pour la charité, de peur que l'époux ne soit pas d'accord. Ainsi, elles vinrent avec leur mari pour montrer le consentement de leurs époux.

-> Le Min'ha Béloula explique que les femmes ne crurent pas leurs époux lorsqu'ils commencèrent à se saisir de leurs bijoux. En effet, elles redoutaient qu'ils reproduisent une seconde fois la faute du Veau d'or.
Ainsi, elles les accompagnèrent pour voir de leurs propres yeux que leurs bijoux allaient bien servir à l'édification du Michkan.

-> Le Kli Yakar explique que les femmes refusèrent de donner leurs bijoux en or car l'édification du Michkan avait pour but d'expier la faute du Veau d'or. Les femmes n'ayant pas fauté, elles refusèrent de donner leur or afin qu'on ne dise pas d'elles qu'elles prirent part dans cette faute.

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-> Le Sifté Cohen enseigne que ces miroirs n’étaient pas des miroirs de décoration.
Leur rôle était d’être utilisés comme séparation entre la Tente d’assignation et l’autel. En effet, le bassin qui avait été construit avec les miroirs de cuivre séparait la Tente d’assignation de l’autel, et cachait les femmes qui se tenaient à l’entrée de la Tente d’assignation pour qu’on ne les voie pas.

Moché a usé de sagesse en faisant le bassin avec les miroirs de cuivre, car grâce à eux les femmes pouvaient regarder le bassin et suivre tout ce qui se faisait autour de l’autel et dans la cour du Sanctuaire, tel que c’était reflété dans le bassin.

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"Les hommes sont venus avec (littéralement : sur) les femmes" (Vayakél 35,22)

Rachi explique que "les hommes sont venus" apporter les bijoux et parures, alors qu’ils étaient encore "sur leurs femmes" = elles les portaient encore sur elles.
Pourquoi cela? Ne pouvaient-elles pas les apporter dans un sac ou dans leurs mains?

En portant les bijoux sur elles, les femmes montrèrent qu’elles ne se séparaient pas de ceux-ci parce qu’elles n’en voulaient plus, elles attestaient qu’ils étaient importants pour elles et leur servaient de parure, ce qui compte beaucoup pour une femme. Et malgré cette importance à leurs yeux, elles les offraient au Michkan.
=> Ainsi, elles voulaient proclamer que les bijoux qu'elles donnaient, étaient les plus importants pour elles (ceux qu'elles préféraient!), mais que le service d’Hachem avait encore plus de valeur à leurs yeux.

[Rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

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-> "Les hommes sont venus avec les femmes"
Cela implique que les femmes ont été les premières à donner et que les hommes n'ont fait que suivre leur exemple.
Cela est particulièrement notable car au moment de la faute du Veau d'or, les mêmes objets étaient requis pour le créer, et à ce moment les femmes ont refusé de donner et de participer à la construction de quelque manière que ce soit.
[Plus ou moins inconsciemment,] cela pourrait s'expliquer simplement par le fait que les femmes détestent généralement se séparer de leurs beaux bijoux. [elles n'auraient alors pas participé au Veau d'or non pas par amour d'Hachem, mais par amour pour elles-mêmes!]
Cependant, au moment de la construction du Michkan, elles se sont dépêchées, venant les premières apporter leurs bijoux préférés, et il a alors été évident rétroactivement que la pureté de leur comportement au moment du Veau d'or.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Le Malbim dit de même :
Quand les hommes sont venus, ils ont déjà trouvé là les femmes, qui s’étaient dépêché d’apporter leur offrande pour le Michkan. C’était caractéristique des femmes de cette génération : elles n’avaient pas pris part à l’épisode du Veau d’Or, et avaient absolument refusé de donner leurs anneaux dans ce but, alors que maintenant, pour le Michkan, elles s’étaient dépêché d’apporter en premier et de donner avec joie leurs plus belles possessions.

-> Ainsi, on a vu que le comportement des femmes nous indique rétroactivement quelle fut la véritable raison de leur opposition avant la faute du Veau d’Or. Ce n’était pas par affection pour l’or ou l’argent, étant donné que ce n’est pas ce qui les retint de s’en défaire en l’honneur du Michkan. Leur refus émanait de motivations pures, elles ne voulaient pas prendre part à ce grave sacrilège.
=> Le rav Avraham Pam en tire l'enseignement suivant : cela signifie que les actes accomplis dans un domaine peuvent être révélateurs de ceux effectués dans un autre domaine. En l’occurrence, l’empressement des femmes de se défaire de leurs bijoux pour le Michkan prouva leur sincérité quand elles refusèrent de le faire pour le Veau d’Or.

Cette idée est rapportée par le Beit haLévy, sur la paracha de Vayigach. Lorsque Yossef révéla son identité à ses frères, il leur posa la question : "Mon père est-il encore vivant?" (v.45,3). En entendant ceci, les frères restèrent sans voix et complètement décontenancés.
Le midrach (Béréchit rabba 93,10) compare la révélation de Yossef au Jour du Jugement. Il souligne que les frères ne purent répondre à Yossef qui était plus jeune qu’eux, alors quand Hachem viendra, pour ainsi dire, nous réprimander, nous resterons d’autant plus muets.

Le Beit haLévy développe davantage ce lien (dévoilement de Yossef & Jour du Jugement), en expliquant tout d’abord la question de Yossef sur l’état de son père, au vu des événements et des déclarations faites précédemment, Yaakov était évidemment encore en vie !? ("Mon père est-il encore vivant?")
Il explique que Yossef était en réalité en train d’exprimer indirectement un reproche. Yéhouda venait de finir un long discours pour convaincre Yossef de ne pas garder Binyamin comme esclave, car cela briserait le cœur de Yaakov. En évoquant le bien-être de ce dernier, Yossef laissait sous-entendre que leur prétendu souci pour leur père ne semblait pas cohérent avec la vente de leur frère qu’ils conclurent plusieurs années auparavant. Ils n’avaient alors manifesté aucune préoccupation pour le deuil que leur père vivrait par la perte de son fils bien-aimé. Ainsi, les frères, à travers leur action passée, venaient de démentir cet argument.

Le Beit haLévy explique ensuite la similitude entre la "réprimande" de Yossef et celle du Jour du Jugement. En ce jour redoutable, chacun sera questionné sur ses diverses actions, y compris les fautes commises et les mitsvot qu’il faillit à accomplir correctement. On présentera sûrement des excuses, mais celles-ci seront scrutées minutieusement et évaluées selon les autres actions effectuées dans le même domaine.

Par exemple, un homme peut justifier le fait de ne pas avoir donné suffisamment d’argent à la tsedaka, sous prétexte qu’il n’en avait pas suffisamment pour vivre. Mais toutes ses dépenses seront alors examinées, si l’on découvre que pour d’autres causes, il était tout à fait disposé et suffisamment aisé pour débourser de grandes sommes, alors sa justification sera infondée et mensongère. Les dépenses effectuées pour ses besoins personnels donneront donc une mauvaise image de celles faites pour la tsedaka.

=> Nous apprenons de cela et du comportement des femmes avec le Michkan, une leçon importante : il est essentiel d’analyser la cohérence de nos actions.
Par exemple, une personne qui prétend ne pas avoir assez de temps pour étudier devra justifier ce manquement, au Jour du Jugement. S’il eut en réalité suffisamment de temps pour d’autres activités, alors son argument sera sérieusement compromis. Ses actions dans d’autres domaines montrent qu’en vérité, le problème n’était pas le manque de temps, mais la place occupée par l’étude dans la liste de ses priorités. Mieux vaut entreprendre une introspection sérieuse et corriger ce genre d’incohérences avant le Jour du Jugement.

==> Puissions-nous prendre exemple sur les femmes vertueuses de cette génération, comme le rapporte le Malbim : "elles n’avaient pas pris part à l’épisode du Veau d’Or, et avaient absolument refusé de donner leurs anneaux dans ce but, alors que maintenant, pour le Michkan, elles s’étaient dépêché d’apporter en premier et de donner avec joie leurs plus belles possessions".
De même que b'h, nous puissions nous retenir d'investir nos capacités (matérielles, spirituelles, émotives, ...) à de mauvais buts (sour méra), et au contraire courir dans la joie les donner dans de bons objectifs (assé tov). Amen!

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-> "Les hommes vinrent en plus des femmes" (vayavo'ou aanachim al anachim - v.35,22)

Le 'Hidouché haRim enseigne :
L’offrande pour le Temple représentait comme un repentir pour la faute du Veau d’Or.
Or les Sages ont dit: "Là où se tiennent les baalé techouva, les justes parfaits ne peuvent pas se tenir."
Il s’ensuit donc que les hommes qui avaient péché par le Veau d’Or étaient maintenant devenus des baalé téchouva, et se trouvaient à un niveau plus élevé que les femmes qui n’avaient pas participé à cette faute.
C’est pourquoi il est dit : "Les hommes vinrent en plus des femmes", ils étaient au-dessus (al - עַל) d’elles.

-> "Toute la communauté des enfants d’Israël se retira de devant Moché" (Vayakel 35,20)
Le Or ha’haïm haKadoch explique l’insistance du verset sur le fait que les enfants d’Israël se retirèrent "de devant Moché" (milifné Moché).
Connaissant l’aspiration profonde de ce dernier d’accomplir les mitsvot ainsi que sa grande richesse, ils craignaient qu’il n’apporte lui-même tout le nécessaire au tabernacle. Ainsi, s’empressèrent-ils de chercher leurs donations, afin de parvenir à le précéder, ce que laisse entendre le terme "milifné" (devant [Moché]), pouvant aussi être compris dans le sens de "lifné", avant.

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-> Etant donné la faute du Veau d’or que les hommes avaient commise, il leur incombait de se dépêcher de construire le Michkan afin de retrouver le niveau qu’ils avaient perdu.
Les femmes, quant à elles, ont offert leur contribution par simple amour de la mitsva ...

"Quiconque agit pour respecter un ordre est plus grand que celui qui agit sans en avoir l’obligation" (guémara Kidouchin 31a). En effet, le mauvais penchant s’attache à celui qui est soumis à une obligation pour l’empêcher de respecter la volonté de D. Pour vaincre son yétser hara et réaliser le commandement de Hachem comme il se doit, l’homme a besoin d’investir plus d’énergie et de faire preuve d’un zèle supplémentaire.
Ainsi les hommes, à qui revenait l’obligation d’apporter une contribution pour l’édification du Michkan, ont dû montrer un empressement particulier pour accomplir leur devoir. C’est pourquoi il est dit "les hommes en plus des femmes" : le terme ‘en plus’ fait allusion à une ascension et à une élévation.
Il signifie que pour pouvoir s’élever, les hommes avaient besoin d’un élan supérieur à celui des femmes.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°719]

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-> Le Daat Zékénim écrit que par le mérite des femmes d'avoir données avec joie et enthousiasme leurs bijoux pour le Michkan, à l'opposé total de leur refus de les donner pour le Veau d'or (Ki Tissa 32,2-3), elles ont mérité un jour de fête qui leur est dédié : chaque Roch 'Hodech.

=> Pourquoi ce jour est-il particulièrement approprié en récompense de leurs pieuses actions?

-> Le Chémen haTov explique les femmes ont excellé à de nombreuses reprises dans une confiance absolue en Hachem, en ne perdant jamais totalement espoir même dans les moments les plus obscurs.
Par exemple : en Egypte, alors que les hommes succombaient sous les travaux éreintants et les décrets diaboliques de Pharaon (ex: tuer tous les bébés garçons, rendre leur esclavage encore plus difficile), contrairement aux hommes, les femmes n'ont jamais perdu espoir dans le futur.
Après une journée harassante, elles remontaient le moral de leur mari, le cajolaient, se faisaient belles avec leurs miroirs (qui vont être utilisés pour confectionner le Bassin du Michkan), et ce afin de maintenir une vie conjugale normale, permettant de mettre au monde des légions d'enfants.
Malgré la douleur et l'incertitude ambiante, elles ont toujours gardé espoir en une délivrance prochaine de Hachem, à l'image de Myriam (sœur de Moché) qui a poussé ses parents à se remarier, ce qui a permis la naissance du sauveur : Moché rabbénou.

De même dans le désert lorsque les hommes ont mal calculé la date de retour de Moché du mont Sinaï avec les 1eres Lou'hot, et cela a entraîné qu'ils sont tombés dans le piège du Satan (leur montrant que Moché était mort). De leur côté, les femmes ont gardé espoir, refusant de prendre part au Veau d'or (puisque persuadées que Moché reviendrait!).

Le Michkan représente le fait que même après une tragédie nationale comme le Veau d'or, même après qu'une personne a pu tomber au plus bas, il est toujours possible d'aller de l'avant, de retrouver une proximité avec Hachem.
[le Michkan symbolise la réparation du Veau d'or - v.28,21].
Dès le moment où les femmes ont eu connaissance de cette opportunité énorme d'injecter de la nouvelle vie dans la nation abattue par la faute du Veau, elles ont saisi l'opportunité, courant pleines d'enthousiasme et de joie.

[Imaginons la situation : le peuple réuni apprend la volonté de D. qu'ils doivent construire le Michkan, et que cela servira d'expiation au Veau d'or. Les hommes, contents de pouvoir obtenir le pardon pour leur terrible faute, et de pouvoir retrouver une proximité avec Hachem se sont dépêchés d'apporter leurs contributions.
Mais ils se sont faits largement doublés par les femmes, qui avaient encore davantage d'envie et d'impatience de pouvoir participer à l'élévation du peuple juif (alors qu'elles n'en avaient pas besoin pour être pardonnées, puisque n'ayant pas fauté!)

=> Roch 'Hodech symbolise le concept que lorsque tout semble triste/désespéré, il est nécessaire de toujours s'accrocher et de croire en un avenir brillant.
De même qu'à Roch 'Hodech, la lune semble totalement absente, que la nuit est quasi totalement noire/obscure (sans lueur d'espoir), en réalité c'est précisément à ce moment que le processus de renaissance va s'enclencher : la lune va revenir et ne faire que s'agrandir.
Cela rappelle une leçon que les femmes juives ont toujours su et vécu.

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-> "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d’alors, et il en sera de même pour la rédemption future." (Guémara Sota 2b)

-> "D. a mis plus de Bita’hon (confiance en D.) dans la femme que dans l’homme" [guémara Béra’hot 17a]
La suite b'h : https://todahm.com/2016/04/25/4498

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+ "Il [Bétsalel] fit le Bassin (kiyor) en cuivre et son socle en cuivre, avec les miroirs des femmes qui s'étaient massées à l'entrée de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (Vayakél 38,8)

-> Rachi : les femmes s'étaient massées près de la tente de Moché pour apporter leurs miroirs.

-> Les femmes s'assemblaient toujours près de la tente de Moché pour prier et écouter les enseignements de D., et s'éloigner des tentations et des bas plaisirs de ce monde.
[Onkelos ; Ibn Ezra]

=> Nous voyons également ici le haut niveau des femmes juives!!

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+ "Toute femme sage de cœur fila de ses mains ; et elles apportèrent, tout filés, la laine azur, pourpre et écarlate et le lin" (Vayakel 35,25)

-> Quelle différence cela fait-il si les femmes ont filé elles-mêmes ou non?

Certains l’ont expliqué en citant les paroles du rav "Tséda laDére'h" qui peuvent se rapporter à ce sujet :
"Il y a des gens qui achètent un vêtement tout prêt au marché et le donnent à la tsédaka, et d’autres qui connaissent la grandeur de la récompense de la mitsva, et s’efforcent de faire le vêtement de leurs propres mains.
En cela, ils recevront une grande récompense."

C’est ce que dit le verset "toute femme sage de cœur fila de ses main" = une femme de sagesse, qui connaît la récompense des mitsvot et la grande valeur du travail pour les accomplir, filait de ses propres mains et apportait le fil au Sanctuaire, sans l’acheter tout prêt pour le donner.

-> Le rav Mikaël Mouyal commente ce verset :
Apparemment, les termes ''avec ses mains'' semblent en trop, car il est évident que c'est seulement avec ses mains que l'on peut filer?
En fait, nos Sages disent que les Justes (tsadikim) ont une maîtrise sur leurs désirs et leur penchant. Si leur cœur leur dit de faire un acte qui ne convient pas, ils savent se retenir et se maîtriser et ne commettront pas cet acte.
Dans ce sens, on peut lire notre verset de la façon suivante : "Toute femme Sage, dont le cœur est dans ses mains, elle fila" = pour faire le travail du Michkan, il fallait employer des personnes dont le cœur et les envies sont dans leurs mains, entre leurs mains. C'est à dire, qui domine son cœur.

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-> " Ils firent le bassin en cuivre... avec les miroirs" (Vayakél 38,8)

-> Le Toldot Yaakov Yossef commente :
Ce bassin dans lequel le Cohen se lavait mains et pieds au début de son service devait être réalisé avec des miroirs. Ainsi, avant même son service de la journée, le Cohen pouvait se voir dans le miroir et de la sorte, il prenait conscience que le travail qu'il allait effectuer le concerne également.
Certes, il apportera des sacrifices pour que le peuple soit pardonné. Mais il devait également penser que lui aussi soit inclut dans ce pardon. Ainsi, il atteindra l'humilité. Le Cohen ne doit pas agir que pour les autres, comme si lui n'avait pas besoin de tout cela. Il devait aussi se sentir concerné et savoir qu'il a aussi besoin de l'expiation.

Les justes créditent leurs villes

+ Les justes créditent leurs villes :

"Yaakov sortir de Béer Chéva et alla vers 'Haran" (Vayétsé 28,10)

-> Rachi commente : "Le départ d'un juste d'une ville a un impact. Tant qu'il est dans la ville, il en est la gloire, l'éclat et la splendeur. Lorsqu'il quitte la ville, sa gloire, son éclat et sa splendeur disparaissent".

Les trois qualités : la gloire, l'éclat et la splendeur, correspondent à 3 attributs importants : la crainte du Ciel, la sagesse de la Torah et un caractère admirable.

La gloire fait référence à la crainte du Ciel, car il n'y a rien de plus glorieux que la crainte du Ciel, comme l'a dit le roi Shlomo : "Une femme qui a la crainte du Ciel sera exaltée" (Michlé 31,30).

L'éclat fait référence à la sagesse de la Torah, car une lumière rayonnante émane du visage des érudits de la Torah, comme l'a dit le roi Shlomo : "La sagesse d'une personne éclaire son visage" (Kohélet 8,1).

Enfin, la splendeur fait référence à un caractère admirable, qui apporte de la splendeur à une personne, comme l'indique la Michna : "Quelle est la bonne voie qu'une personne doit choisir? Tout ce qui est splendide pour celui qui l'accomplit et qui lui apporte la splendeur des autres" (Pirké Avot 2,1).

Les 3 aspects du juste : la crainte du Ciel, la sagesse de la Torah et les traits de caractère admirables, sont mentionnés par ordre d'importance.
La crainte du Ciel est l'attribut le plus important de tous, comme le dit la Torah : "Que vous demande Hachem? Uniquement de crainte Hachem votre D." (Ekev 10,12).
La crainte du Ciel est même plus importante que l'étude de la Torah, car nos Sages nous disent que la sagesse de la Torah n'a aucune valeur sans la crainte du Ciel. La guémara (Shabbath 31b) compare celui qui étudie la Torah mais ne craint pas le Ciel à celui qui construit une porte pour une cour inexistante. La Torah est la porte que l'on franchit pour atteindre la cour de la crainte du Ciel. Si l'on se contente d'étudier la Torah sans atteindre la crainte du Ciel, notre étude de la Torah n'a que peu de valeur.
Enfin, si la sagesse de la Torah n'est qu'une porte d'accès à la crainte du Ciel, le perfectionnement du caractère est une porte par laquelle il faut passer pour atteindre la sagesse de la Torah.
Il n'est possible pour une personne d'atteindre la véritable sagesse de la Torah qu'après avoir perfectionné son caractère.

Il existe un trait de caractère particulier qui est une condition préalable absolue à la sagesse de la Torah : l'humilité.
Moché était extrêmement humble, comme l'indique la Torah : "L'homme Moché était très humble, plus que n'importe qui sur la face de la terre" (Béahaloté'ha 12,3).
C'est pourquoi il a mérité de recevoir la Torah d'Hachem. Il est impossible de devenir un véritable érudit de la Torah sans être humble et effacé. En effet, la Torah est comparée à de l'eau. L'eau coule toujours vers le point le plus bas, et de même, la sagesse de la Torah n'est atteinte que par ceux qui sont humbles.
[Maharal - Gour Aryé ]

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=> Les justes sont gratifiés de la crainte du Ciel, de la sagesse de la Torah et d'un caractère admirable.
Il faut d'abord parfaire son caractère avant d'atteindre l'érudition de la Torah, et il faut d'abord étudier la Torah avant d'atteindre la crainte du Ciel, parce que l'étude de la Torah est une porte d'entrée vers la crainte du Ciel.

Pourquoi Yossef a fait semblant de les soupçonner

+ Pourquoi Yossef a fait semblant de soupçonner ses frères :

"Et a coupe, la coupe d'argent, mets-la dans l'ouverture du sac du plus jeune avec l'argent de son achat" (Mikets 44,2)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch demande pourquoi Yossef a agi de la sorte. Ce n'était certainement pas pour faire souffrir ses frères, car nous voyons clairement qu'il leur a donné à manger et à boire et qu'il a agi avec gentillesse à leur égard.
Il donne les explications suivantes :
Il souhaitait leur fournir une expiation pour l'avoir "volé". Il les a accusés de vol pour qu'ils aient l'embarras d'être soupçonnés d'une faute similaire à celui qu'ils ont commis, ce qui servirait de kapara.
Il voulait voir s'ils seraient prêts à se sacrifier pour sauver Binyamin. S'ils le faisaient, ce serait le signe qu'ils avaient agi de manière fraternelle envers leur frère et cela constituerait une kapara pour ne pas l'avoir traité de la même manière.
Il faisait allusion au "vol" qu'ils avaient commis en le vendant, dans l'espoir qu'ils se rendent compte par eux-mêmes qu'il s'agissait de Yossef.

La dépendance est comme la mort

+ La dépendance est comme la mort

"Yaakov embrassa Ra'hél, il éleva sa voix et pleura" (Vayétsé 29,11)

-> Rachi commente : "Yaakov a pleuré parce qu'il est arrivé chez Lavan les mains vides. Il dit : "Eliezer, le serviteur de mon grand-père, possédait des bagues, des bracelets et des objets de valeur, mais je n'ai rien".

Rachi explique qu'Elifaz, fils d'Essav, avait poursuivi Yaakov dans sa fuite, avec l'intention de le tuer, comme le lui avait demandé son père. Cependant, lorsque Elifaz rattrapa Yaakov, il s'abstint de le tuer parce qu'il avait été élevé sur les genoux de Its'hak. Élifaz demanda à Yaakov comment il pouvait accomplir les instructions de son père sans le tuer, et Yaakov répondit : "Prenez mes biens, un pauvre est considéré comme mort".

-> Maharal (Gour Aryé) explique :
Les pauvres sont considérés comme morts parce que la définition de la vie est l'autosuffisance. Celui qui compte sur les autres n'est pas vraiment vivant, car sa subsistance dépend de la bonne volonté d'autrui.
C'est pourquoi la Torah qualifie de "vivante" une source qui fait jaillir de l'eau de sa source, et de "morte" un puits qui ne se remplit que d'eau de pluie. La source n'a pas besoin d'être remplie par une source extérieure, mais le puits dépend de la pluie comme source.

En effet, même une personne riche est considérée comme morte si elle prend des cadeaux. Le roi Shlomo a déclaré : "Celui qui méprise les cadeaux vivra" (Michlé 15,27), ce qui implique que celui qui aime les cadeaux n'est pas vivant. Pourquoi en est-il ainsi?
La réponse est que celui qui accepte des cadeaux, même s'il est riche, se perçoit comme manquant.
C'est pourquoi il accepte des cadeaux pour combler ce manque. En tant que tel, il n'est pas autosuffisant et est considéré comme une personne morte.
La michna (Pirké Avot 4,1) précise : "Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort".
Un pauvre qui se suffit à lui-même et s'abstient de recevoir des cadeaux est riche, mais un riche qui n'est pas satisfait de son sort est pauvre.

Cependant, même une personne qui se suffit à elle-même n'est vraiment vivante que si elle vit perpétuellement dans ce monde et dans le monde à Venir.
Dans ce monde, on vit à travers ses enfants, et dans le monde à Venir, on vit à travers la Torah et les mitsvot qu'on a accomplies.
Ainsi, celui qui n'a pas d'enfant est considéré comme mort, car il ne vivra pas dans ce monde après sa mort, comme l'a dit Ra'hel à Yaakov : "Donne-moi des enfants, sinon je suis morte" (Vayétsé 30,1).
De même, les réchaïm sont considérés comme morts, car ils ne vivront pas dans le monde à Venir.

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=> Seul celui qui se suffit à lui-même et qui vivra perpétuellement dans ce monde et dans celui à Venir est considéré comme vivant.
Celui qui prend aux autres, qui n'a pas d'enfants ou qui n'a pas le mérite de vivre dans l'autre monde est aussi considéré comme mort car il ne vivra pas éternellement.

Béchala’h – miracle dissimulé

+ Béchala'h - miracle dissimulé :

-> L'un des plus grands miracles de l'histoire est l'ouverture de la mer Rouge. Pourtant, ce miracle n'était pas aussi clair que nous pourrions l'imaginer ; il était en fait quelque peu caché.
La Torah indique qu'un vent violent a précédé l'ouverture de la mer (Béchala'h 14,21).
Le Ramban (Béchala'h 14,21 ; 15,9), le Ran et le Séfer ha'Hinouh (mitsva 132) expliquent tous que Hachem a produit ce vent pour déguiser l'événement en phénomène naturel.
[cependant, Rabbénou Bé'hayé (Béchala'h 14,21) est d'avis que la mer s'est d'abord ouverte et que le vent a ensuite soufflé, asséchant le sol humide afin que les juifs puissent le traverser plus facilement. ]
Mais pourquoi Hachem camoufla-il le miracle?

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+ Minimiser les miracles

-> Le Séfer ha'Hinoukh affirme que chaque fois qu'un changement dans la nature est nécessaire, Hachem minimise le miracle, le faisant paraître presque naturel.
Par exemple, bien qu'un feu soit miraculeusement descendu des cieux sur le mizbéa'h (Autel) dans le Michkan et le Temple, le Cohen était obligé d'allumer un feu chaque jour sur l'Autel. Ainsi, on pourrait perdre de vue la main Divine et attribuer le feu au Cohen.

Autre exemple : le Ramban (Béréchit 6,19) note que, selon les dimensions données dans la Torah, l'arche de Noa'h n'aurait pas pu contenir tous ces animaux et toute la nourriture nécessaire pour les nourrir pendant un an. Il a dû s'agir d'un miracle. Alors pourquoi ordonner à Noa'h de construire une grande Arche? Pourquoi pas une petite?
Là encore, c'était pour rendre le miracle moins évident.

Selon le Séfer ha'Hinoukh, le miracle de l'ouverture de la mer Rouge reflétait cette façon générale dont Hachem dirige le monde et était donc déguisé dans la naturalité. Ce déguisement est nécessaire, explique-t-il, parce que nous ne sommes pas assez saints pour faire l'expérience de la révélation d'Hachem dans un miracle ouvert.

[ Rabbi Zundel de Salant (Mikhtav méEliyahou I) explique que c'est pour cette raison que, bien que nous devions avoir la émouna et le bitachon qu'Hachem pourvoit à tous nos besoins, nous devons également faire une hichtadlout, un véritable effort pour atteindre nos objectifs.
L'effort donne l'impression que les moyens de subsistance d'une personne sont le résultat de processus naturels. Si une personne gagnait sa vie sans autre effort que la prière, il s'agirait d'un miracle incontestable. C'est pourquoi nous revêtons notre foi de l'illusion de l'effort. ]

Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel III) fait remarquer qu'Hachem veut que nous ayons notre libre arbitre et que nous choisissions le bien. Si les miracles étaient trop dévoilés, si l'intervention d'Hachem (la hachgakha) était évidente, nous nous sentirions obligés de suivre Ses ordres ; le mal ne serait pas une option. [il n'y aurait plus véritablement de libre arbitre]

=>Aujourd'hui encore, les miracles abondent dans notre vie quotidienne, mais pas de manière flagrante. De temps en temps, nous devons prendre du recul et nous recentrer, en reconnaissant que toutes nos réalisations apparentes, et la nature elle-même, sont l'œuvre du Divin.

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+ Tromper les égyptiens :

-> Bien que le Ramban reconnaisse qu'Hachem dirige généralement le monde de manière dissimulée, il considère l'ouverture de la mer Rouge comme une exception. Le but des plaies en Egypte était d'affirmer qu'Hachem a créé et continue à diriger le monde. Par conséquent, ces miracles ont "enfreint les règles" et n'ont pas été cachés.
Le miracle de l'ouverture de la mer Rouge était similaire, soutient-il, et par conséquent il n'aurait pas dû être dissimulé non plus.
Néanmoins, selon le Ramban et le Ran, Hachem a déguisé ce miracle afin que les égyptiens le considèrent comme un phénomène naturel et suivent sans crainte le peuple juif dans la mer.

-> b'h, voir par exemple sur le détail des mérites de la mer Rouge : https://todahm.com/2018/02/20/la-traversee-de-la-mer-rouge

-> Ces miracles pendant l'ouverture de la mer Rouge sont complètement révélés ! Si Hachem a dissimulé le miracle de l'ouverture de la mer Rouge pour les égyptiens, pourquoi a-t-il accompli des miracles aussi évidents pour les Bnei Yisrael?

La sortie d'Egypte n'a pas seulement mis fin à l'asservissement des Bné Israel ; il a également marqué le début d'une relation spéciale entre eux et Hachem.
Comme l'écrit le Ramban (intro au Séfer Chémot), la sortie d'Egypte a culminée avec la construction du Michkan, dans lequel Hachem a résidé parmi les Bné Israel.
Alors qu'ils quittaient l'Egypte, Hachem voulait leur montrer que leur vie était sur le point de changer radicalement. Grâce à ces miracles particuliers survenus au cours de leur voyage à travers la mer, les Bné Israel ont fait l'expérience profonde et tangible d'une relation magnifique avec leur Père aimant.

"Les épices, l'huile pour la lumière, l'huile pour l'onction et les encens" (Vayakel 35,28)

-> La racine du mot kétoret (encens) est kotor, ou "attachement".
Le rav Eliyahou Eliezer Dessler (Mikhtav méEliyahou V) explique que son étymologie fait allusion à la capacité de l'encens à créer un attachement (dvékout) avec Hachem.
L'offrande d'un parfum odorant fait allusion à l'idée que nous nous attachons à notre Créateur sans motifs indignes. Cette offrande dit : "Nous voulons faire Ta volonté et Te donner le plaisir et la satisfaction de nos actes".