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+ Il arrive ...

La paracha de cette semaine est : ראה (Ré'é), et elle est lue le Shabbath où nous bénissons le mois d'Elloul (אלול), qui évoque le mois précédant Roch Hachana et qui est placé sous la téchouva (le repentir).

Il est fait allusion à l'imminence de ce mois dans le nom de la paracha, qui est l'acrostiche de : ראה אלול הג'ע (ré'é Elloul igui'ya) = Vois, [le mois] d'Elloul arrive!

+ "Accroître son argent et son or, multiplier tous ses biens ..." (Ekev 8;13)

Un juif vint s'enorgueillir de sa richesse auprès du 'Hafets 'Haïm.
Celui-ci lui répliqua : "Si D. t'a comblé de richesses et de moyens, tu as certainement la possibilité de te libérer quelques heures par jour pour te consacrer à l'étude de la Torah.

Le riche de répondre : "Mes affaires ne me laissent pas une minute de disponibilité."

Le 'Hafets 'Haïm lui rétorqua : "Alors tu n'es qu'un pauvre misérable, car il n'est pire indigent/nécessiteux, que celui qui ne trouve pas le temps pour progresser dans l'étude."

Source (b"h) : le livre "guévourot aTorah" du rav Gabriel Cohen

+ La mila : au cœur du conflit entre Yichmaël et Israël ...

-> Le Rav Yits'hak 'Haver écrit que la mitsva de la mila atteste d'une puissante foi en D., qui crée un lien avec le maître du monde.
La circoncision est appelée 'brit mila' ( = l'alliance de la mila) car elle souligne le pacte conclu entre l'homme et son créateur.

-> La circoncision illustre la croyance en D., et elle assure le mérite d'habiter le pays d'Israël, comme l'écrit le Maharal (Nétivot Olam - Nétivot ha'Avoda - chapitre 18) :
"Etant donné que la terre [d'Israël] est sainte et distincte des autres pays, D. a ordonné aux juifs de se circoncire.
En effet, la Terre réclame un peuple séparé des autres, tout comme elle est elle-même séparée des autres pays.
Rien, mieux que la mila, qui représente la sainteté, n'exprime cette séparation différenciant [Israël] des autres nations."

-> A ce sujet, il est écrit dans le Zohar :
"Avraham dit à D. : 'Si seulement Yichmaël pouvait vivre devant Toi.'
Que fit D.? Il leur donna une portion ici-bas, en Terre Sainte ...

Dans le futur, durant un laps de temps considérable, les enfants d'Yichmaël auront le contrôle de la Terre sainte quand elle sera complètement déserte et inculte, exactement de la même manière que leur circoncision est inefficace, superficielle et incomplète.
Ils empêcheront les enfants d'Israël de revenir à leur terre jusqu'à ce qu'ils [les enfants d'Yichmaël] perdent leurs méritent."

-> Le Ramban (Béréchit 1,1) a dit :
"D. a chassé les rebelles [du pays d'Israël] et y a installé Ses serviteurs, pour montrer que c'est parce qu'ils Le servent qu'ils en hériteront.
S'ils fautent envers Lui, le pays les recrachera, comme il l'a fait pour les peuples qui les ont précédés."

==> Plus nous renforcerons notre foi en D. et accepterons Sa volonté, plus nous mériterons de vivre en paix et en sécurité en Israël.

[Tâchons d'être différent d'Yichmaël qui incapable de se soumettre à la volonté de D., se laisse aller à ses pulsions du moment tout en se persuadant que telle est bien la volonté de D. ]

Source (b"h) : compilation personnelle issue du livre "Matsmia'h Yéchoua" du Rav Alexander Aryéh Mandelbaum

+ "Ecoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est un." (Vaét'hanan 6;4)

Ce verset est le 1er du Shéma Israël.

Nous allons voir ci-après une explication du Abir Yaakov (rabbi Yaakov Abe'hssera) dans son "Pitou'hé 'Hotam.

Le Zohar nous enseigne que celui qui "témoigne" ( שמע ... אחד : les dernières lettres forment : עד = témoin - [éd] ) de l’existence/l'unicité de D. en récitant le Shéma, se voit envahi d'une "joie" infinie (après avoir écarté les lettres עד, témoin, il reste les lettres permettant de former : אשמח = je me réjouis! - [échma'h]  )

=> Proclamer l'unicité de D., c'est s'attirer la joie!!

+ "Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur"  (Vaét'hanan 6;5)

Comment peut-on ordonner à quelqu'un d'aimer?
L'amour ne peut s'exprimer que si l'on aime vraiment naturellement.

Le Sfat Emet nous dit que la réponse réside dans la question.
Car si D. nous ordonne : "Tu aimeras ...", c'est que cet amour est déjà profondément ancré dans la nature de l'homme, et que nous n'avons plus qu'à le réveiller.

Ainsi, afin de réaliser le commandement : "Tu aimeras Hachem, ton D.", il faudra faire tout ce qui est nécessaire pour réveiller ces sentiments qui sommeillent en nous ...

Par exemple, le Rambam nous fait remarquer, que lorsqu'un homme observe les prodiges de la nature et de la création, que ce soit dans l'univers ou dans son propre corps, il ressent alors, de manière immédiate, un profond amour envers son Créateur.

Source (b"h) : compilation issue du "Séoudat aMélé'h" du rav Moché Pell

+ [Moché dit à D. : ] "Laisse-moi passer, je t'en prie, je voudrais voir ce bon pays qui est au-delà du Jourdain." (Vaét'hanan 3;25)

Un homme doit toujours prier afin que D. lui montre le "bon aspect" de chaque chose, et lui apprenne à voir avec un œil positif ce qui l'entoure.

Le Ohel Torah, nous dit que c'est pourquoi Moché a demandé : "je voudrais voir ce bon pays" =  que je puisse voir uniquement l'aspect positif de la terre d'Israël.

--> Dans le verset suivant, D. dit à Moché : "Assez, ne m'en parle plus! ..." (Vaét'hanan 3;26)

Nous allons voir ci-après un dvar torah du rav Ovadia Yossef.

Il est écrit dans la guémara Yébamot (64b) : "D. a rendu nos matriarches stériles afin qu'elles prient pour avoir une descendance, car D. désire entendre les prières des tsadikim."

Si c'est ainsi, pourquoi D. empêcha-t-il Moché de prier pour entrer en terre d'Israël?

Le rav de répondre, D. savait parfaitement quelle serait l'issue des prières de Moché.
En effet, la volonté de miséricorde et de compassion de D. sont telles, qu'en demandant un peu au début, Moché aurait obtenu beaucoup à la fin, et serait entré en terre d'Israël.

C'est pourquoi, D. préféra couper court aux prières de Moché, parce qu'il ne fallait pas qu'il entre en terre d'Israël!

Source (b"h) : compilation issue du "Séoudat aMélé'h" du rav Moché Pell

+ "J'ai demandé à D. une grâce en ce temps-là en disant ..." (Vaét'hanan 3;23)

"En ce temps-là" = plus précisément quand?

Selon le rav Israël Salanter, nous pouvons en déduire que l'on ne doit pas dire :
- "Cette période est propice à la prière, ou à l'étude de la Torah" ;
- "Ce n'est pas le bon moment pour étudier" ;
- "Je suis trop fatigué, je n'ai pas la force" ;
- "Je n'ai pas la tête à cela. J'irai prier lorsque je me sentirai mieux ..." ;
- "J'irai étudier quand j'aurai un peu plus de temps ..." ;
- ...

Mais ce verset affirme que c'est possible "en ce temps-là"
== tous les instants sont également propice à la prière, et tous les moments sont bons pour l'étude de la Torah ou l'accomplissement des mitsvot.
Si ce n'est pas maintenant quand?

En effet, l'on voit, que lorsque l'on remet à plus tard une étude de Torah, au final cette étude n'est jamais faite!

Il existe un principe connu : "Avoir le temps, révèle que l'on n'a pas le temps!"
En revanche, si l'on n'a pas le temps, c'est le signe que l'on a le temps.

Essayons de comprendre : lorsque nous avons du temps devant nous, alors nous fonctionnons au ralenti, et nous ne faisons pas grand-chose à cause d'une certaine paresse qui s'installe ...
A l'inverse, ceux qui craignent de ne jamais avoir le temps, accomplissent nombre de choses, car c'est justement sous la pression, qu'ils abattent les tâches les unes après les autres ...

Source (b"h) : le "Séoudat aMélé'h" du rav Moché Pell

La preuve de l’hérésie d’Essav

+ La preuve de l'hérésie d'Essav :

"Essav dit : "Je vais mourir, à quoi me servira ce droit d'aînesse?"" (Toldot 25,32)

-> Le midrach dit (Béréchit rabba 63,17), au nom de Reich Lakich, qu'Essav commença à maudire Hachem et à nier Son existence.
Reich Lakich tire cette conclusion du fait qu'Essav a ajouté le mot "zé" (זה). Essav aurait pu simplement dire : "vélama li bé'hora" (à quoi me sert le droit d'aînesse). Au lieu de cela, il a dit : "vélama zé li bé'hora" (à quoi me sert ce droit d'aînesse).
Reich Lakich dit que puisque le verset se réfère ailleurs à Hachem avec le mot "zé" (zé Eli véanvé'ou - Béchala'h 15,2 - c'est mon D. ...), et Essav a utilisé ce mot alors qu'il était en train de dégrader le droit d'aînesse, il incluait également Hachem dans ses malédictions.

-> Le Zéra Chimchon demande : bien que le mot "zé" puisse sembler légèrement inutile, il semble tout de même drastique d'en tirer la leçon qu'Essav a maudit et nié l'existence d'Hachem?

Le Zéra Chimchon explique comment Reich Lakich a vu cela dans le mot "zé".

La guémara (Erouvin 19a) dit que même les réchaïm, lorsqu'ils sont finalement punis par Hachem pour leurs méfaits, ils proclament la justice d'Hachem et sont d'accord avec Lui pour les avoir punis pour leurs actions.
En revanche, lorsqu'une personne est condamnée à mort par un roi, sa bouche est obstruée afin qu'elle ne puisse pas maudire le roi.
Telle est la différence entre la façon dont le peuple juif accepte la punition d'Hachem et celle dont les nations du monde acceptent la punition de leurs dirigeants respectifs.

À propos de cette guémara, le Maharcha affirme que même parmi les fauteurs juifs, ceux qui sont devenus hérétiques et ne croient pas en Hachem réagissent comme le feraient les nations du monde face à une punition, c'est-à-dire qu'ils maudissent Hachem.

Rachi écrit que lorsque Essav a demandé à Yaakov en quoi consistait le droit d'aînesse, ce dernier lui a répondu que ce droit d'aînesse s'accompagnait de nombreuses punitions possibles, voire de la mort.
En entendant cela, Essav aurait dû demander à Yaakov pourquoi il s'intéressait tant à ce droit d'aînesse. Le fait qu'Essav se soit contenté de vendre et n'ait pas posé cette question à Yaakov montre clairement qu'Essav avait compris que Yaakov était prêt à accepter n'importe quelle punition, voire la mort, associée au droit d'aînesse. Essav n'était pas intéressé par cela et il a rapidement vendu ses droits d'aînesse à Yaakov.

C'est à partir de là que Reich Lakich a compris que le mot "zé" représente plus qu'il n'y paraît.
Cet échange montre clairement qu'Essav ne fait pas partie de ceux qui sont prêts à accepter les punitions d'Hachem et une éventuelle mort de leur plein gré.
Selon la guémara mentionnée ci-dessus, même les réchaïm fauteurs du peuple juif, tant qu'ils ne sont pas devenus hérétiques, acceptent les châtiments d'Hachem.
Cela place Esav dans le groupe des hérétiques. Par conséquent, il est maintenant logique pour Reich Lakich d'étayer son idée, à savoir qu'Essav a nié l'existence d'Hachem à partir d'un mot apparemment supplémentaire, car il n'est plus injuste d'accuser Essav d'hérésie.
Une fois qu'Essav a montré qu'il n'acceptait pas les punitions d'Hachem, il s'est regroupé avec les hérétiques.

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=> La nature d'un juif croyant Hachem, même fauteur, est d'admettre la justice d'Hachem lorsqu'il est puni.
Mais à l'inverse, lorsqu'un juif est hérétique, il va se comporter comme les non juifs, et il va maudire les punitions qu'Hachem.

Les Léviim s'adressèrent à tout Israël en disant : "Aujourd'hui, vous êtes devenus un peuple" (Ki Tavo 27,9)

-> Rachi explique : "Chaque jour doit être comme neuf à vos yeux".
Comment y parvenir? En croyant qu'à chaque respiration, vous recevez une nouvelle vitalité (midrach Béréchit rabba 14,9). Ainsi, vous êtes une nouvelle personne à chaque respiration.

Grâce à cette croyance, vous mériterez d'entendre, chaque jour, le don des 10 Commandements sur le mont Sinaï.
Comme l'indique le verset lorsqu'il dit : "Vous obéirez donc à D. [véchamata békol - littéralement, "écoutez la voix de" - Ki Tavo 27,10].
Sans cette foi, vous n'entendrez pas la voix d'Hachem, mais seulement les mots de la Torah.
Mais lorsque vous entendrez constamment la Torah donnée au mont Sinaï, vous mériterez également d'entendre la voix d'Hachem, votre D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Il y a la Torah, et il y a l'écoute de la voix de D. dans la Torah, l'écoute quotidienne des dix Commandements. Pour ce faire, il faut croire que chaque souffle que l'on reçoit apporte une nouvelle vitalité.

Yéhochoua – l’importance de servir un sage par rapport à apprendre de lui

"Yéhochoua fils de Noun, qui se tient devant toi, lui y viendra ; fortifie-le, car lui le fera hériter à Israël" (Dévarim, 1,38)

-> Moché Rabbénou rappelle comment Hachem lui a annoncé qu’il n’entrerait pas en terre d'Israël et qu’il serait remplacé par Yéhochoua bin Noun. Le Baal Hatourim rapporte un enseignement de nos Sages pour expliquer ceci : "Le fait de servir un grand homme (en Torah) est plus grand que d’apprendre de lui."
Le rav Moché Sternbuch (Dévarim 1,38) explique que l’emploi des mots du verset : "qui se tient devant toi", plutôt que "celui qui apprend de toi" montre que le service de Yéhochoua fut un élément clé, celui qui lui octroya le mérite de devenir le dirigeant du vertueux peuple de l’époque.

Les commentateurs prouvent par ailleurs que Yéhochoua n'était pas l’homme le plus éminent du peuple juif (Michbétsot Zahav - Yéhochoua).
Le Ramban écrit que les 12 explorateurs furent énumérés par ordre de vertu spirituelle : Yéhochoua est le 5e de la liste ; il y avait donc 4 personnes plus prestigieuses que lui. De plus, le Ramban (introduction Yad 'Hazaka) décrit Yéhochoua comme le disciple de Moché, après Elazar et Pin’has, laissant sous-entendre que ceux-ci étaient plus élevés.
Toutefois, le midrach (Bamidbar rabba 24,14) affirme que Yéhochoua eut le mérite de succéder à Moché, parce qu’il le servit en déployant toutes ses forces et pouvait donc servir de dirigeant pour le peuple juif. C’est pourquoi, parmi toutes les qualités et les bonnes actions de Yéhochoua c’est le fait qu’il servit Moché qui est retenu par le Navi.

Ce n’est pas la seule fois que l’on constate que celui qui se met au service d’un grand homme mérita d’atteindre un niveau supérieur à celui d’individus qui auraient, sinon, été plus grands. Le Navi (prophète) raconte qu’Eliyahou était sur le point de monter aux cieux. Cinquante autres prophètes, appelé "Bné haNévi'im" demandèrent à Elicha ce qu’il advenait d’Eliyahou.
Rachi (sur Méla'him II 2,3) souligne qu’en parlant de ce dernier à Elicha, ils l’appelèrent "Adonékha" (ton maître) et non "notre maître".
Ceci nous prouve qu’ils étaient au même niveau qu’Eliyahou et qu’ils auraient donc dû bénéficier d’un niveau de prophétie supérieur à celui d’Elicha. Alors pourquoi mérita-t-il de prendre sa suite, et non eux?

Le Béer Moché (rapporté dans Michbétsot Zahav - Mélakhim II,p.24.) explique qu’Elicha mérita cet honneur parce qu’il excellait dans le domaine du Chimouch 'Hakhamim (se mettre au service du Sage). D’ailleurs, quand nos Sages rapportent l’adage "Chimoucha Guédola Milimouda" (le fait de servir un Sage est plus que d'aprendre de lui), ils prennent l’exemple d’Elicha qui sert Eliyahou. Le verset affirme qu' "il [Elicha] se leva et suivit Eliyahou et devint son serviteur" (Mélakhim I 19,21).
Le Tana déBé Eliyahou (chap.5) souligne que le verset ne dit pas qu’Elicha "apprit" d’Eliyahou, mais qu’il le "servit" ; or le fait de servir un homme sage est plus important que d’apprendre de lui. C’est la raison pour laquelle il mérita de diriger le peuple plutôt que les Bné haNéviim, bien que ceux-ci fussent d’un niveau supérieur au sien.

La Michna de Pirké Avot (6,5) prouve que le Chimouch 'Hakhamim est fondamental pour réussir dans la Torah, c’est l’une des 48 façons de l’acquérir.
Cela signifie que même si quelqu’un étudie constamment, voire devient apte à enseigner, il ne peut atteindre son plein potentiel en Torah s’il ne se met pas, d’une certaine manière, au service des ’Hakhamim (sages en Torah).
Le rav Yaakov Emden (Léchem Chamaïm - Pirké Avot 6,5) explique pourquoi le Chimouch ’Hakhamim est tellement important. Il écrit : "Par ce service, on ne se détache pas du maître, comme il est écrit, au sujet de Yéhochoua : "Il ne bougea pas de la tente". Ainsi, on voit et connait toutes les conduites de son maître. De même, dans le dére'h érets (façon d’agir dans la vie de tous les jours), rien ne lui est caché et même les "paroles futiles" des érudits en Torah sont analysées. C’est pourquoi, dans les générations antérieures, où les juifs craignaient et tremblaient devant les paroles d’Hachem, même un sujet "banal" et des discussions mondaines, entendus de leurs maîtres leur étaient chers."

Le rav Emden nous enseigne que le Chimouch ’Hakhamim ne signifie pas seulement "les servir", mais, à travers leur service, passer du temps avec eux et observer chacune de leurs actions et de leurs paroles. Il semble que cette qualité élève les Guédolim au-dessus de certains érudits en Torah, bien qu’étant de grands Matmidim (assidus à l’étude), ils se dévouaient invariablement et consacraient autant de temps que possible avec leurs éminents maîtres.

Le rav El’hanan Wasserman personnifiait cette vertu de l’élève qui fit tous les efforts possibles, non seulement apprendre de son maître, le ‘Hafets ‘Haïm, mais aussi à le servir et à l’observer. Tandis que les autres disciples apprenaient la Torah du ‘Hafets ‘Haïm, le rav El’hanan le considérait comme un Séfer Torah vivant et s’efforçait d’apprendre de chaque mot et de chaque acte. Dès qu’il entendait que quelqu’un parlait avec son Rav, il demandait à cette personne de lui révéler ce qu’il avait dit (si ce n’était pas secret), selon la version exacte. Son dévouement était tel qu’il devint une nouvelle personne en servant et en observant son maître.

Nous ne pouvons pas aspirer à atteindre le même niveau de Chimouch ’Hakhamim que ces grands hommes, mais les exemples de Yéhochoua, d’Elicha et de Rav El’hanan Wasserman nous montrent qu’il ne suffit pas d’étudier la Torah, sans tenter de servir et d’apprendre de la conduite d’un érudit en Torah.
Malheureusement, il est courant que cet aspect de la Avodat Hachem soit mis de côté, parce que l’on n’a pas conscience de son importance. On peut trouver difficile de se lier à un érudit en Torah, ce qui est certes vrai, mais plusieurs personnes ont prouvé qu’avec suffisamment d’efforts, ceci est possible et ces personnes atteignent souvent des niveaux plus élevés que leurs contemporains, qui sont peut-être plus intelligents et plus Matmidim.
[rav Yéhonathan Gefen ]