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Le chant des grenouilles

+ Le chant des grenouilles :

"Moché cria à Hachem en raison des grenouilles qu'il avait envoyées à Pharaon" (Vaéra 8,8)

-> Le séfer Tséma'h David se demande pourquoi le mot "vayits'ak" (il cria - וַיִּצְעַק) n'est utilisé qu'à propos de cette plaie. Il note également que le mot "al dévar" (en raison de - עַל דְּבַר) semble inutile.

Il répond en citant le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim - remez 889) qui dit que les grenouilles chantent beaucoup de chira (chant) à Hachem, même plus que le David.
La Guemara (Pessa'him 53b) dit que les grenouilles ont sacrifié leur vie pour accomplir leur mission en sautant dans les fours ardents. 'Hananya, Michaël et Azaria ont appris d'elles qu'ils devaient eux aussi sacrifier leur vie pour Hachem.
Il est certain que les grenouilles ont chanté une chira lorsqu'elles ont accompli cette grande mitsva (en réalisant la plaie, avec le kidouch Hachem qui en découle). C'est pourquoi Moché était réticent à l'idée de mettre fin à cette plaie et d'arrêter la chira à Hachem des grenouilles.
Lorsqu'il dut y mettre fin, il pria avec "tsé'aka", ce qui signifie une prière dite dans le cœur, et non à haute voix (voir Zohar Chémot 20a). Il ne voulait pas prier ouvertement pour arrêter leur chira, il a donc prié silencieusement, dans son cœur.

La raison pour laquelle il a en fait prié pour mettre fin à la plaie était "en raison des grenouilles qu'il avait envoyées à Pharaon". Les grenouilles qui se trouvaient dans l'estomac des égyptiens disaient également une chira. Mais comme elles se trouvaient dans un endroit impur, il n'était pas respectueux de leur part de louer Hachem. Moché avait donc une raison d'arrêter la plaie.

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-> Le Tséma'h David explique également ce verset comme signifiant que Moché a prié pour que Pharaon dise une chira à la place des grenouilles, car ce serait un Kiddouch Hachem encore plus grand.
Par conséquent, le verset dit qu'il a prié "en raison des grenouilles qu'il avait envoyées à Pharaon".

Le bétail s’en alla de lui-même

+ Le bétail s'en alla de lui-même :

"Notre bétail également partira avec nous, pas un sabot ne restera, car nous en prendrons pour servir Hachem notre D. ; et nous ne saurons pas avec quoi servir Hachem jusqu'à notre arrivée là-bas" (Bo 10,26)

-> Pharaon dit que le bétail devrait être laissé en arrière [en Egypte] (v.10,24), mais Moché répond que "notre bétail aussi ira avec nous".

Le 'Hatam Sofer explique que Moché disait que le bétail "partira" de lui-même. Ceci est similaire à ce que nous trouvons dans le midrach, où il est dit que la vache d'Eliyahou est allée d'elle-même pour être sacrifiée sur l'Autel (mizbéa'h) et sanctifier le nom d'Hachem.
Lorsque Moché a déclaré qu'il ne resterait pas un seul sabot, il a dit : "Les vaches et les moutons prendront leurs propres pieds et sortiront d'Egypte. Ils ne voudront pas rester là une minute de plus!"

Le verset dit ensuite "car nous en prendrons pour servir Hachem". Cela signifie que nous (le peuple juif) apprendrons du [comportement du] bétail comment adorer Hachem avec une forte volonté et une messirat néfech.

La qualité d’être joyeux à notre génération

+++ La qualité d'être joyeux à notre génération :

"Yossef vit que son père posait sa main droite sur la tête d'Efraïm, et cela lui déplut. Il saisit donc la main de son père pour la retirer de la tête d'Efraïm [pour la poser] sur la tête de Ménaché. Yossef dit à son père : "Non, père, car celui-ci est l’aîné ; pose ta main droite sur sa tête"." (Vayé'hi 48,17-18)

-> Lorsque le yétser ara incite et tente une personne, son objectif principal n'est pas la faute elle-même, mais, comme l'indique le 'Hozé de Lublin, l'objectif principal du yétser ara est la tristesse qui va venir envelopper une personne après avoir fauté, avec laquelle le yétser ara capture totalement sa proie, en disant (par exemple) à la personne : "De toute façon, tu es perdu, tu n'auras pas de part dans le monde à Venir, alors profite au moins de ce monde!"
Et lorsqu'une personne est envahie par la tristesse et la déprime (de sa stature spirituelle), elle se rallie à l'analyse du yétser et se retrouve ainsi prise au piège de son filet.
[l'idée est : comment as-tu pu être si stupide pour en arriver à fauter -> donc tu n'es pas quelqu'un de bien, donc Hachem ne doit pas t'aimer comme tu es un fauteur, Il doit être si loin/repoussé de toi -> donc c'est pas la peine de s'investir outre mesure, ni d'avoir des ambitions spirituelles élevées (meilleur de moi-même), je vais me contenter de faire le minimun, sans vraiment de joie, de kavana, de fierté d'être juif, ... (de sentiments avec Hachem) ]

-> De même, le rav Moché de Kobrin déclare : "La joie n'est pas une mitsva, mais elle permet d'accomplir toutes les mitsvot ; la tristesse n'est pas une transgression/faute, mais elle entraîne à toutes les transgressions".

Cette phrase est également citée au nom du rav Henoch Alexander ('Hachava léTova) : "La tristesse n'est pas une faute, mais la pollution du cœur que la tristesse peut apporter, même la faute la plus grave ne peut l'apporter."

-> Le rav David Abou'hatséra enseigne :
C'est pourquoi, lorsqu'une personne vient servir Hachem, toutes ces pensées inutiles augmentent et soudain, elle se souvient de toutes ses fautes. Pourquoi cela?
Parce que c'est le travail du yétser ara de rappeler à la personne ses fautes, afin qu'elle désespère de servir Hachem.

Comment gérer les affirmations du yétser ara qui provoquent le désespoir?
Lorsqu'une personne réalise que le but du yétser ara est de la pousser dans les profondeurs de la tristesse et du désespoir, elle ne coopérera pas. Au contraire, elle doit se renforcée pour se réjouir de la mitsva qui lui permet de se rapprocher d'Hachem par la prière, l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot.
On ne sera pas du tout influencé par les paroles du yétser ara, même si le yétser vient avec un sac de revendications témoignant d'à quelle point personne n'est pas digne de s'approcher de la sainteté.
Mais la personne doit établir dans son cœur qu'il n'est pas possible pour le yétser ara de lui dire comment servir Hachem, car son but n'est pas de rapprocher l'homme d'Hachem, mais plutôt de le piéger dans son filet, et si c'est le cas, il est certain que toute pensée concernant la bassesse ne vient pas du pouvoir de la sainteté, et n'est pas le moyen de servir Hachem.
Par conséquent, il rejettera ces pensées et se réjouira plutôt d'avoir mérité de servir Hachem, et que sa avoda est très appréciée par Hachem, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve.

[sous couvert de bonne attention (penser à la spiritualité), notre yétser ara met notre nez dans ce qui ne va pas chez nous, alors que ce n'est pas le moment, là nous devons être joyeux et fiers de pouvoir faire la volonté d'Hachem. ]

C'est ce qu'écrit le Baal haTanya (Likouté Amarim 26) : "Pour ce qui est de la tristesse liée aux sujets célestes (spirituels), il faut chercher les moyens de s'en libérer. Il est évident que cela s'applique lorsque l'on sert Hachem, puisque l'on doit servir Hachem dans la joie et l'allégresse. Mais même lorsqu'on est occupé par notre travail et les problématiques de ce monde (matérielles), c'est certainement une ruse du yétser ara qui l'attriste, superficiellement pour des raisons spirituelles, afin d'attirer la personne après lui dans les désirs, comme c'est bien connu."

Que la tristesse nous envahisse pendant notre avodat Hachem, dans l'étude de la Torah ou la prière, ou lorsqu'on est simplement occupé à nos affaires matérielles, voici ce qu'on doit prendre en considération :
"Ce n'est pas le moment d'éprouver une véritable tristesse, ni même de s'inquiéter pour des fautes graves. Pour cela, il faut réserver des moments opportuns, lorsque l'esprit est calme, pour réfléchir à la grandeur d'Hachem contre lequel on a pu fauter, afin que notre cœur soit réellement déchiré par une véritable amertume. Par opposition à la tristesse ; la première est vivante et active, tandis que la seconde est résignée et "morte".
Il y est également expliqué qu'immédiatement après que notre cœur a été brisé pendant les temps fixés (à se focaliser sur nos fautes), nous devons complètement enlever le chagrin de notre cœur et croire avec une foi parfaite qu'Hachem a effacé notre faute et qu'Il pardonne abondamment.
Cette connaissance, qu'Hachem nous a certainement purifié de nos fautes, est la véritable joie d'Hachem qui suit la tristesse."
[à l'image de la période du Temple, où il y avait un lieu dédié (l'autel) pour apporter un sacrifice et effectuer une téchouva de tout notre coeur (s'apitoyant sur la gravité de notre faute, s'imaginant sacrifié en place du korban), et que tout de suite ensuite les Lévi'im jouaient de la musique pour nous sortir de la tristesse et revenir à la vie dans la joie et fierté d'être un enfant d'Hachem (qui pardonne toutes nos bêtises spirituelles), faisant Sa volonté.
De même, on doit réserver des moments cadrés dans notre vie, dans lesquels on se vide de honte, de téchouva, de demande d'aide à Hachem, et ensuite on revient à la vie juive, c'est-à-dire pleine de joie. ]

La règle qui ressort de nos paroles : nous ne devons pas prêter attention aux pensées qui assaillent notre esprit, qui nous disent que nous ne sommes pas dignes de nous approcher d'une avodat Hachem, car c'est la façon dont le yétser ara nous dissuade de servir Hachem.
Au contraire, nous devons être forts et savoir que la avoda de chaque juif, quelle que soit sa situation, est précieuse et chérie par Hachem, et quand on réalise la volonté d'Hachem en continuant à être joyeux, Hachem nous aidera.
Et c'est en accomplissant Ses commandements que l'on comprendra ce qu'il faut corriger. Mais nous devons être forts et ne pas tomber dans la tristesse et le désespoir.

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+ La joie étant un élément fondamental de la avodat Hachem, l'ordre à notre génération est de "faire le bien", même si l'on ne s'est pas encore "détourné du mal" :

-> Selon rav David Abou'hatséra :
Puisqu'il est écrit : "Ecarte-toi du mal et fais le bien" (sour méra vaassé tov - Téhilim 34,15), une personne pourrait en venir à soutenir que les affirmations du yétser ara sont correctes, puisque je n'ai pas encore fui le mal, alors comment puis-je "faire le bien"? [ je dois d'abord me focaliser sur mes fautes, avant de faire le bien, les mitsvot, comme nous pousse à le faire notre yétser ara. ]

Le Tséma'h Tsadik de Vizhnitz (Vayé'hi), cite le verset : "Sème pour toi un sillon, et ne sème pas sur des épines" (Yirmiyahou 4,3), et il l'explique : cela signifie qu'on doit d'abord éviter le mal et seulement après faire le bien, car si on n'évite pas d'abord le mal, les 'hitsonim (forces extérieures à la sainteté) pourront se nourrir de nos mitsvot et de nos bonnes actions, puisque notre âme n'est pas encore purifiée.

Cependant, de nos jours, et en particulier pour les gens comme nous, si nous attendons d'accomplir le "sois bon" seulement après avoir évité le mal, nous passerons toute notre vie sans faire une seule mitsva, car qui peut prétendre avoir atteint la véritable pureté de toute faute.
Par conséquent, le bon conseil est de commencer par "faire le bien", et en faisant le bien, la mitsva l'incitera à faire téchouva pour ses fautes antérieures, et par conséquent, en faisant une mitsva, on est considéré comme ayant également évité le mal.

-> Dans notre verset ci-dessus, Yaakov et Yossef discuter sur : quelle est la bonne façon de commencer à servir Hachem?
Yaakov plaça sa main droite sur la tête d'Efraïm, et Yossef lui dit : "Non, mon père, car c'est le premier-né, pose ta main droite sur sa tête".
Yossef était à un niveau très élevé, il a brisé tout le matérialisme, et dans sa perception, il était facile de commencer par "fuir le mal".
C'est pourquoi il voulait que Ménaché, dont le nom fait allusion à l'évitement du mal, "Hachem m'a fait oublier toute ma peine" (ki nassani Elokim ét kol amali - Mikets 41,51), soit le premier.

Mais Yaakov a vu avec son roua'h hakodech (esprit saint) que dans les générations ultérieures (surtout à celle d'avant la venue machia'h), il y aura ceux qui devront accomplir le "faire le bien" en premier, et donc Yaakov a précédé Efraïm qui fait allusion à "faire le bien", comme le suggère son nom, "Hachem m'a augmenté (fait fructifié)" (ki ifrani Elokim - Mikets 41,52).

Comme nous l'avons dit, une personne ne peut pas faire de comptes pour savoir si elle est suffisamment digne de servir Hachem, car c'est la ruse du yétser ara pour mettre le désespoir dans le cœur d'une personne après avoir fauté.
Au contraire, on doit d'abord entrer dans la avodat Hachem avec de la joie d'accomplir les mitsvot, avec la joie de qu'Hachem ne nous a pas créés comme des non juifs (chélo assani goy), et qu'en faisant le bien, on sera capable de se purifier et de faire une téchouva complète.

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[il en ressort qu'à notre génération, notre principale préoccupation en tant que juif(ve) consiste à faire des efforts pour constamment trouver des astuces qui nous permettent d'être joyeux de pouvoir faire la volonté d'Hachem (ex: mitsvot, prière), d'avoir de la fierté d'être juif, de prendre du plaisir à remercier Hachem sur ce qu'Il fait pour nous, à kiffer Lui parler de tout et de rien, ...
D'une façon secondaire, on réservera des moments, où l'on sortira les poubelles (nos fautes), en faisant une téchouva sincère (comment je peux avoir des choses qui sont si puantes, dégoûtantes!), et ensuite on rentrera fêter la vie, célébrer d'avoir un papa Hachem qui pardonne si facilement, qui nous aime à l'infini. ]

Parler des miracles crée d’autres miracles

+ Parler des miracles crée d'autres miracles :

"Afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils comment Je me suis joué de l'Egypte, et Mes signes que J'ai mis parmi eux, et vous saurez que Je suis Hachem" (Bo 10,2)

-> Le séfer Noam Elimélé'h explique que lorsque Hachem accomplit un miracle pour peuple juif et fait preuve de miséricorde à notre égard en vainquant nos ennemis, Son attribut divin de miséricorde est éveillé et mis à notre disposition à l'avenir.
Lorsque des situations similaires se présenteront plus tard et que nous serons à nouveau confrontés à des ennemis qui souhaitent nous faire du mal, Hachem les détruira en utilisant le même attribut de miséricorde qui a déjà été éveillé.

Il explique que lorsque le verset dit : "afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils comment Je me suis joué de l'Egypte", l'intention est que lorsque nous racontons ce récit à nos enfants (comme lors du Séder de Pessa'h), la compassion d'Hachem sera éveillée et Il détruira tous leurs ennemis qui veulent leur faire du mal.

 

+ L'observation du Shabbath en Egypte :

[ Pharaon dit: ] "Allons, usons de sagesse envers lui" (Chémot 1,10)

-> Le midrach (Otsar haMidrachim - 'Hanoucca) dit que le plan de Pharaon était d'amener les juifs à cesser d'observer le Shabbath.

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Guilyon Divré Torah) explique ce midrach en citant le Tour (Ora'h 'Haïm 281), qui dit que la raison pour laquelle nous récitons la prière de "Yisma'h Moché bématnat 'helko" le Shabbath est parce que Moché a vu que l'esclavage en Egypte était très difficile pour le peuple juif, et il a donc demandé à Pharaon de leur donner un jour de congé chaque semaine. Pharaon accepta et dit qu'ils pourraient avoir un jour de congé le Shabbath.
Moché fut très heureux de cette décision, et c'est ce à quoi fait référence la prière de "Yisma'h Moché bématnat 'helko".

Le midrach (Chémot rabba 5,18) décrit ce que les juifs faisaient le Shabbath, lorsqu'ils étaient libres de travailler. Il dit qu'ils avaient des rouleaux sur lesquels il était écrit qu'Hachem les délivreraient parce qu'ils se reposaient le Shabbath, et ils les lisaient chaque semaine.
Ils se réunissaient également en groupes et racontaient les histoires des Avot, ce qui était pour eux une source d'encouragement. Le fait que les dernières lettres des mots "ét Yaakov ich" forment le mot "Shabbath" y fait allusion.

C'est une allusion au fait que chaque Shabbath en Egypte, les juifs se réunissaient et racontaient les récits de Yaakov et des autres Avot comme une source de 'hizouk (encouragement, renforcement moral).

Pharaon et les égyptiens ne pouvaient pas comprendre. Comment les juifs pouvaient-ils être de si bonne humeur alors qu'ils travaillaient si dur toute la journée?
Ils enquêtèrent jusqu'à ce qu'ils arrivent à la conclusion que le jour du Shabbath était la source de leur force.

C'est pourquoi ils décidèrent de ne plus leur donner congé le Shabbath. En conséquence, lorsque le verset dit que Pharaon a utilisé la sagesse pour comploter contre les juifs (v.1,10), cela signifie qu'il a réfléchi à la question pour déterminer la source de leur force. Lorsqu'il s'est rendu compte que c'était Shabbath, il a décidé de les forcer à ne pas l'observer.

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=> L'exil égyptien contient en lui tous les autres exils à venir après lui. Ainsi, si même Pharaon a compris à quel point le Shabbath est indispensable pour nous donner la force nécessaire pour vivre une vie de juif(ve) épanouie, alors à plus forte raison nous devons nous motiver sur l'importance de ce jour, et en profiter à fond, b'h!

Créer des frontières pour soi-même

+ Créer des frontières pour soi-même :

 "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Egypte avec Yaakov" (véélé chémot bné Israël, aba'im mitsrayéma - Chémot 1,1)

-> Le Sefer Ahavat Shalom explique que nous pouvons comprendre le verset comme suit : "Israël haba'im Mitsrayéma" = si quelqu'un veut atteindre le niveau d'une personne digne du titre élevé de "Israël", il doit "se créer des frontières". [mitsrayim (Egypte) -> métsarim (limites) ]
En d'autres termes, nous devons affliger notre corps en se fixant des limites. On doit fixer des heures pour la Torah et la prière, les mitsvot, les actes de bonté, pour s'immerger dans le mikvé, ...
Sans créer ces "limites" physiques, on ne peut pas atteindre le niveau élevé d'un véritable "Israël".

Le rôle unique de chaque juif

+ Le rôle unique de chaque juif :

"La vie de chaque personne est mesurée. Certaines personnes reçoivent un grand récipient et d’autres en reçoivent un petit. Chacun est tenu de remplir son récipient au maximum. Si un "simple juif" remplit son récipient au maximum, il est plus grand que la personne plus grande qui ne remplit pas son récipient complètement."
[ rav Moché Feinstein - Darké Moché - 'Hayé Sarah ]

=> Hachem ne juge la personne qu’en fonction de ses talents et des circonstances.

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-> Le Or Ha'haïm haKadoch (Vayé'hi 49,28) explique qu'avant de mourir Yaakov bénit ses enfants chacun "selon sa bénédiction", signifiant que chacun reçut la bénédiction qui lui convenait en fonction de son âme et de ses actions. Parce qu’il faut savoir que l’âme de chacun a son propre niveau et ses qualités.
Yaakov voulut, par l’intermédiaire de la prophétie, bénir chaque enfant selon la bénédiction qui lui convenait.

=> Les bénédictions accordées par Yaakov enseignent que chaque personne a des qualités et un potentiel uniques et exceptionnels, et que si chacun exploite et réalise ce potentiel, alors tout le peuple juif connaîtra un grand succès dans toutes ses saintes entreprises.
[ d'une certaine façon, chaque juif est un instrument de musique unique, qui dans la partition collective des juifs génère une musique magnifique, un plaisir sublime à Hachem. Mais si on prend un instrument qui existe déjà, refusant d'exprimer notre unicité, alors on n'apportera pas autant de joie à Hachem, Sa Création est un peu défaillante. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Vaét'hanan) écrit qu’Hachem exige que chaque personne Le serve selon ses capacités. Tout comme il y a des riches et des pauvres, des forts et des faibles, il y a aussi des personnalités différentes. Certaines personnes peuvent servir Hachem et atteindre un niveau très élevé, et d’autres sont incapables d’atteindre ce même niveau.
C’est pourquoi la Torah exhorte chaque personne à servir Hachem "de tout son cœur et de toute son âme", en mettant l’accent sur le cœur et l’âme de chacun.

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Réé) souligne également que les différents types de personnes sont essentiels pour la réussite générale du peuple juif.
Un jour, quelqu’un lui demanda pourquoi le monde avait besoin de ’Hassidim et de Mitnagdim, et pourquoi, même chez les ’Hassidim, il existe de nombreux groupes : certains mettent l’accent sur l’étude et d’autres sur la prière, certains chantent beaucoup, tandis que d’autres dansent davantage. Que manquerait-il au monde s’ils priaient d’une même manière?
Le 'Hafets 'Haïm répondit qu’au lieu de poser des questions sur les différents groupes du peuple juif, il devrait demander au tsar russe pourquoi il avait tant de types de soldats différents : l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie, l’armée de l’air et les plongeurs sous-marins. Que manquerait-il à l’armée s’il n’y avait qu’un seul type de soldat, avec un seul type d’arme, et un seul général qui commanderait tout le monde?
La réponse était évidente ; quand nous devons entrer en guerre et vaincre l’ennemi, nous avons besoin de différents types de combattants. Chacun a un avantage sur l’autre : par exemple, l’infanterie peut se battre à l’épée, ce qui n’est pas le cas de la cavalerie. Cette dernière, quant à elle, peut effrayer davantage l’ennemi. Ceux qui tirent avec des canons et diverses autres armes peuvent mener la guerre sur de longues distances, mais ne peuvent pas faire de combat rapproché.
De même, poursuivit le 'Hafets 'Haïm, pour gagner la guerre contre le yétser ara, nous avons besoin des différents types de ’Hassidim ainsi que des Mitnagdim.
Tous sont des soldats de l’armée d’Hachem. Chacun aide à vaincre l’ennemi, l’un avec sa Torah, l’autre avec sa prière, l’autre avec le chant et ainsi de suite.

Les grenouilles ont parlé aux pierres

+ Les grenouilles ont parlé aux pierres :

"Le fleuve pullulera de grenouilles, elles monteront et viendront dans ton palais, dans ta chambre à coucher ... dans tes fours et dans tes pétrins" (Vaéra 7,28)

-> Le midrach (Chémot rabba 10,3) affirme que pendant la plaie de grenouilles, si un mur était fait de pierres de marbre et que les grenouilles ne pouvaient pas passer à travers, les grenouilles disaient au marbre de se fendre pour qu'elles puissent aller faire la volonté d'Hachem.

Le Beit Avraham de Slonim (Yalkout Si'hot Kodech), cite son père le Divré Shmouel, comme ayant dit : "Un juif doit dire à son cœur [de pierre] de s'ouvrir pour lui permettre d'accomplir la volonté d'Hachem. Si l'on ne fait pas cela, on est pire que les grenouilles qui ont dit cela aux [pierres en] marbre afin qu'elles puissent réaliser la volonté d'Hachem."

La tsédaka protège des forces du mal, du ayin ara

+ La tsédaka protège des forces du mal, du ayin ara :

"C'est un fils plein de grâce que Yossef (ben porat Yossef), un fils plein de grâce pour l'oeil (ben porat alé ayin) ; chacune des filles a grimpé sur la muraille pour le contempler" (Vayé'hi 49,22)

-> Le 'Hida (Na'hal Kédounim) explique que la tsédaka est évoquée dans ce verset. Les lettres qui suivent celles du mot "ayin" (œil - עין) forment le mot "kessef" (argent - כסף).
Cela nous enseigne que l’on peut utiliser l’argent de la tsédaka pour se protéger d'un ayin ara.

A l'inverse, si l'on ne donne pas à la tsédaka, alors le ayin ara aura du pouvoir sur nous.
Mais par le mérite de la tsédaka, on peut être sauvé de Satan et des forces du mal.

De plus, les lettres qui suivent celles de kessef (כסף) forment "atsel" (paresseux - עצל).
Cela nous enseigne que si l’on ne donne pas la tsédaka tout de suite mais qu’on la garde pour plus tard, on est considéré comme paresseux pour ne pas avoir fait ce qu’il faut pour se protéger du mal.

Etre juif c’est avoir et susciter le trait de compassion

+ Etre juif c'est avoir et susciter le trait de compassion :

"Elle (la fille de Pharaon) aperçut le panier ... elle l'ouvrit ... et voici qu’il y avait un jeune garçon qui pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "C'est un des enfants Hébreux"" (Chémot 2,6)

-> Le Zohar (174b) commente sur ce verset : elle "eut immédiatement compassion de lui".

Le séfer Lé'hem Shlomo explique en disant que la façon dont Batya savait qu’il s’agissait d’un enfant juif est que les juifs sont des gens compatissants et miséricordieux, comme le dit la guémara (Bétsa 32b) que si un individu a de la compassion pour les autres, c’est un signe qu’il est un descendant d’Avraham Avinou.
De plus, les descendants d'Avraham (juifs) suscitent également le trait [de caractère] de compassion chez les autres.

En conséquence, lorsqu’elle vit ce bébé, elle se sentit envahie par la compassion et comprit que c’était certainement parce qu’il s’agissait d’un enfant juif.

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-> Hachem s'est choisi (בחר) Yaakov, Israël pour son trésor. (Téhilim 135,4)

-> Israël (les juifs) présente 3 caractéristiques distinctives : ils sont miséricordieux (ra'hmanim - רַחְמָנִים), ils ont honte (baïchanim - בַּיְישָׁנִין) et ils accomplissent des actes de bonté (gomlé 'hassadim - גוֹמְלֵי חֲסָדִים). [guémara Yébamot 79a]
Le mot בחר (choisi - ba'har), est composé des premières lettres de ces 3 caractéristiques : רַחְמָנִים et בַּיְישָׁנִין et גוֹמְלֵי חֲסָדִים
Les 2e lettres de ces mots forment le mot יחוס (une lignée - yi'houss).
Ces 3 caractéristiques montrent qu'une personne est d'origine israélite (juive).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Quiconque a de la compassion pour les créatures d'Hachem, on sait qu’il est de la descendance d’Abraham Avinou ; et quiconque n’a pas de compassion pour les créatures d'Hachem, on sait qu’il n’est pas de la descendance d’Abraham, Avinou.
[guémara Bétsa 32b]