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Le pouvoir du tsadik

+ Le pouvoir du tsadik :

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne : chaque bonne pensée ou bonne action accomplie par un juif, où qu'il se trouve, est une nouvelle "brique" dans la reconstruction du Temple sacré. Chaque brique a une fonction différente. Certaines servent de fondations, d'autres de charpente, ...
Chaque mitsva accomplie par un juif, chaque mot de la Torah et chaque prière doivent être apportés au tsadik de la génération.
Le tsadik les élèvera et les placera à leur juste place. Seul le vrai Tsaddik sait comment placer chaque élément à sa juste place. [Likouté Moharan I, 2:6 ]

-> On a un jour demandé à Rabbi Nathan : "Qui est le plus grand? Une personne simple qui se lie au tsadik ou un érudit qui n'est pas lié au tsadik?"
Rabbi Nathan répondit : "Examinez le chapitre sur la construction du Tabernacle (Chémot 35-40). Si un juif éminent avait fait don d'une arche, d'une table ou de tout autre objet de valeur pour le Tabernacle (Michkan) et avait essayé de faire utiliser cet objet sans l'avoir d'abord apporté à Moché, il n'aurait pas été accepté. Mais lorsque même le juif le plus simple faisait un petit don au Tabernacle par l'intermédiaire de Moché Rabbénou, celui-ci était considéré comme très précieux et était accepté sans hésitation". [Avné'ha Barzel p.74 n°62 ]

-> Rabbi Nathan écrit : Le principal espoir d'Israël réside dans sa confiance envers les grands tsadikim.
Une personne peut vaciller, ses forces peuvent décliner, mais le grand tsadik possède une force spirituelle énorme.
Il cherche toujours à repérer chaque goutte de bien qu'un juif accomplit. Ce bien est immédiatement pris par le tsadik et placé à sa juste place. [Likouté Halakhot - Min'ha 7:63].

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-> Au cours de la vie d'une personne. Rabbi Na'hman enseigne : Le tsadik a le pouvoir d'élever toutes les âmes, y compris celles qui n'ont pas fait le moindre effort dans le sens de la spiritualité. [Likouté Moharan I, 13:2, fin).
Il peut rectifier les âmes de ses disciples même s'ils n'ont pas accompli leurs actes, même s'ils ont été négligents. Même s'ils ont été malveillants dans leurs actes, le tsadik a le pouvoir de les élever.

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+ Après la mort d'une personne :

-> La guémara (Sotah 10b) enseigne : le roi David a élevé son fils Absalom des sept niveaux du Guéhinam au Gan Eden.
Rabbi Na'hman dit : "Je peux aussi le faire. Je peux faire sortir une personne des sept niveaux du Guéhinam et la placer dans le Gan Eden". ['Hayé Moharan 298]
Il a également dit un jour : "Il est plus facile de rectifier les âmes de mille personnes déjà décédées que de rectifier l'âme d'un tsadik vivant, car celui-ci a encore le libre choix". ['Hayé Moharan 94 ]

-> Rabbi Nathan écrit :
Quelle est la signification du verset : "Car Tu n'abandonneras pas mon âme au Chéol (Guéhinam), tu ne laisseras pas Ton 'hassid voir l'abîme (cha'hat - guéhinam)" (Téhilim 16,10)? Si quelqu'un est un 'hassid pieux, pourquoi devrait-il descendre au Guéhinam?
Et si les deux parties du verset font référence à la même personne, pourquoi cette redondance ?

Rabbi Nathan répond : Quelqu'un qui est attaché au vrai tsadik ne restera pas dans le Guéhinam. S'il doit subir un châtiment, celui-ci ne durera pas éternellement, car le tsaddik le fera sortir. Pourquoi?
Parce que "Toi, Hachem, Tu ne permettras pas à Ton 'hassid, le saddik, de souffrir au Guéhinam".
Puisque je suis attaché au tsaddik, le tsadik doit venir me sortir de là. Il ne peut pas rester, "car Tu ne souhaites pas qu'il voie le Guéhinam".
Ainsi, mon attachement au Tsaddik est mon assurance pour l'au-delà contre le Guéhinam.
[Likouté Halakhot - Hashkamat HaBoker 4:4 ]

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+ Après le décès du tsadik :

-> Les tsadikim sont plus grands après leur décès qu'ils ne l'étaient de leur vivant (guémara 'Houlin 7b).
Le pouvoir et la capacité dont disposent les tsadikim pour rectifier les âmes sont encore plus grands après leur départ de ce monde.
Nos Sages (Erouvin 19a) enseignent : Avraham fait sortir les juifs du Guéhinam.
Pendant l'exil babylonien, c'est Ra'hel qui a pour ainsi dire forcé Hachem à prêter serment concernant la rédemption des juifs. [Pessita d'Eikha rabbati 24]
Moché a défendu les juifs contre l'attaque d'Haman. [midrach Esther rabbah 7,18] ...

-> Sur son lit de mort, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï se mit à pleurer. Ses disciples ne comprenaient pas pourquoi un homme aussi grand et saint pouvait pleurer.
"Deux chemins s'ouvrent devant moi, leur dit Rabbi Yo'hanan, l'un vers Gan Eden, l'autre vers Guéhinam. Je ne sais pas lequel je vais emprunter" (Béra'hot 28a).

Rabbi Na'hman demanda : "Pensez-vous vraiment que Rabbi Yo'hanan avait peur d'être envoyé au Guéhinam?"
La réponse est la suivante. Rabbi Yo'hanan ne savait pas s'il avait atteint le niveau nécessaire pour entrer au Guéhinam et en retirer certaines âmes alors qu'il était lui-même en route vers le Gan Eden. ['Hayé Moharan 602]

Le Tikouné Zohar (32) ajoute : Le tsaddik entre dans le Guéhinam pour en retirer toutes les âmes qui ont envisagé de se repentir mais ne l'ont pas fait. Le Tsaddik intercède en leur faveur.

Le Arizal écrit également que les tsadikim s'efforcent de corriger, de rectifier et d'élever toutes les âmes de ceux qui ont besoin d'être rectifiés, même après leur propre décès. [chaar HaKavanot - Mizmor Shir léYom HaShabbat).

En fait, leur objectif principal est de veiller à ce que chaque âme soit rectifiée.
En ce sens, rabbi Na'hman enseigne : "Quand le machia'h viendra, il rectifiera tout le monde". [Avné'ha Barzel - p.21 n°4).

La veille de son décès, rabbi Na'hman a dit à ses disciples : "Pourquoi vous inquiéter, puisque je pars avant vous?"
Rabbi Nathan ajouta : "Même ceux qui n'ont pas eu le privilège de connaître le Rabbi de son vivant peuvent encore compter sur lui, à condition de se rendre sur sa tombe sacrée, de lui faire confiance, d'apprendre ses enseignements sacrés et de s'habituer à suivre ses voies". ['Hayé Moharan 122]

Le tsadik = une fenêtre donnant sur Hachem

+ Le tsadik = une fenêtre donnant sur Hachem :

1°/ Nos fautes nous empêchent de constater qu'Hachem nous regarde d'amour :

-> "Voici, Il se tient derrière notre mur, Il observe par les fenêtres, Il regarde à travers les fentes" (Chir Hachirim 2,9).

-> Le rav Saadiah Gaon explique que lorsqu'une personne regarde par une fenêtre, elle voit ce qui se trouve à l'intérieur, et ceux qui sont à l'intérieur la voient également. Cependant, lorsqu'on regarde à travers une fente (fissure), on peut voir ceux qui sont à l'intérieur, mais on n'est pas vu.
Le verset nous enseigne qu'Hachem veille sur nous de deux manières : lorsque nous sommes dignes que la Providence de Hachem se révèle, Il nous accorde toutes sortes de bienfaits et chacun ressent Sa proximité, éprouvant le sentiment que "la proximité de Hachem est bonne pour moi" (Téhilim 73,28) ; ce qui est décrit comme regarder par les fenêtres.
Cependant, à d'autres moments, nous ne sommes pas dignes de la Providence révélée et devons plutôt faire l'expérience de la dissimulation. Même alors, Hachem continue à regarder à travers les fissures et à veiller sur nous.

-> Le Yad HaKétanah écrit :
"Même dans ce long exil et cette grande obscurité, une personne ne doit pas penser qu'Hachem ne veille pas sur nous. En vérité, même dans cet exil amer, Il veille sur nous ; la seule différence est qu'autrefois, Sa Providence était révélée à tous par le fait qu'Il contournait les lois de la nature, alors qu'aujourd'hui, en raison de nos nombreux péchés, nous ne méritons pas de miracles manifestes.
Au lieu de cela, les miracles se produisent par des moyens naturels, rendant la Hachgakha (providence divine) moins apparente.
C'est le sens de "hester panim", comme le dit le verset : "Je leur cacherai Ma face" (Vayélé'h 31,17).

C'est pourquoi il est dit : "Voici, Il se tient derrière notre mur", car cette séparation est de notre propre fait. Auparavant, Il observait depuis les fenêtres, c'est-à-dire de manière ouverte, à l'instar d'une fenêtre où celui qui regarde peut également être vu par ceux qu'il observe. En d'autres termes, Il accomplissait pour nous des miracles manifestes, à travers lesquels Sa Providence était facilement perceptible, car ces merveilles n'étaient pas soumises aux lois de la nature.

Maintenant, cependant, Il regarde à travers les fentes, comme quelqu'un qui voit son prochain à travers les fissures d'un mur. L'observateur voit ce qu'il verrait s'il regardait par une fenêtre ; la seule différence est pour celui qui est observé, car il ne voit ni ne sait qu'il est observé. S'il était observé sans barrière entre lui et celui qui le regarde, il serait clair pour lui et pour les autres qu'il est surveillé [en permanence par un papa aimant]."

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2°/ Le tsadik nous permet d'observer Hachem même en pleine obscurité de l'exil :

-> Même pendant notre exil, lorsque Hachem regarde à travers les fentes [du mur qui nous sépare de Lui] et est donc invisible pour nous, chaque juif a toujours la capacité de discerner la Hachgakha d'Hachem dans la création grâce au pouvoir d'un tsaddik, car les tsaddikim sont comparés à des fenêtres.
Le 'Hatam Sofer (Drachot - drouch Hesped Shovavim 5554) explique qu'un tsadik est appelé "les fenêtres du ciel", car tout comme la générosité d'Hachem est transmise à travers les fenêtres du ciel aux nations du monde par leurs étoiles et constellations assignées, Son influence atteint le peuple juif à travers les tsadikim.
Lorsque le verset dit qu'Hachem veille depuis les fenêtres, il fait allusion au fait que c'est à travers les tsadikim, appelés fenêtres, que Hachem veille sur nous et nous accorde une bonté et une miséricorde abondantes.

Sur cette base, le 'Hatam Sofer explique que le verset : "Car la mort est montée par nos fenêtres, elle est entrée dans nos palais" (Yirmiyahou 9,20), exprime qu'avec le décès d'un tsadik, une fenêtre s'est fermée, empêchant les juifs de percevoir la Hachgakha d'Hachem.

-> Ainsi, le tsadik est la fenêtre à travers laquelle les prières du peuple juif sont transmises au ciel, et à travers laquelle la générosité divine, tant matérielle que spirituelle, nous est transmise.
En effet, le tsadik sert de lien avec Hachem, comme l'a dit Moché notre maître : "Je me tiens entre Hachem et vous" (Vaét'hanan 5,5), afin de relier le peuple juif à son Père céleste.
Yitro a exprimé la même idée à Moché lorsqu'il a dit : "Tu seras pour le peuple en face d'Hachem, et tu présenteras les affaires à Hachem" (Yitro 18,19). Rachi explique que Moché serait le représentant et l'avocat de la nation devant Hashem.
Le Tiféret Shlomo (Yitro) ajoute que le rôle du tsadik est d'intercéder auprès d'Hachem en faveur du peuple juif, pour tout ce qu'il demande.

-> Ailleurs, le Tiféret Shlomo (Mattot) déclare :
"Aucune prière, supplication ou mitsva accomplie par une personne dans ce monde ne peut parvenir devant Hachem, sauf par l'intermédiaire du tsadik, qui est le fondement du monde.
Lui seul escorte et transmet toutes les mitsvot et les bonnes actions du peuple juif, les présentant favorablement devant Hachem, car il unit et relie tous les mondes avec toutes les prières qui s'unissent à lui, pour le bien."

-> De même, Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - Torah 9) enseigne :
"Chaque personne doit attacher ses prières au tsadik de la génération, et le tsadik sait comment se concentrer sur les portes appropriées et amener chaque prière à son entrée appropriée. Car chaque tsadik a un aspect de Moché et du machia'h."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - vol.1 - fin du drouch 9) explique que l'affirmation de nos Sages (Yoma 52a) selon laquelle l'amour d'Hachem pour le peuple juif rend inutile tout messager par lequel leurs prières peuvent monter, n'est vraie que pour les tsadikim qui s'attachent à Hachem. Cependant, pour les gens ordinaires, le Temple servait de point central à travers lequel leurs prières pouvaient s'élever vers le Ciel. C'est pour cette raison que nous prions en nous tournant vers le Temple (Béra'hot 30a).
Après la destruction du Temple, cependant, Hachem nous a laissé un reste : les tsadikim, dont le monde ne compte jamais moins de 36 (Soucca 45b) et dont Hachem désire les prières (Yébamot 64a).
Les prières de chaque juif peuvent être attachées aux prières du tsadik et ainsi s'élever directement vers les cieux.
[Hachem aime et accorde de l'importance à la prière sincère de chaque juif (même celui qui a le plus fauté), et le rôle du tsadik est de contribuer à les élever le plus haut pour avoir le plus de bonnes choses qui en résulte. ]

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-> Moché Rabbénou était particulièrement apte à accomplir cette tâche qui consistait à relier les royaumes supérieur et inférieur, car nos Sages (midrach Dévarim rabba 11,4) interprète la description que la Torah fait de lui comme "un homme de D." (ich haElokim - Vézot haBéra'ha 33,1) comme signifiant que sa moitié inférieure était "humaine" et sa moitié supérieure divine.
Ainsi, concernant sa déclaration : "Écoutez, ô cieux ... et que la terre entende" (haazinou achamayim ...vétichma aarets - Haazinou 32,1), nos Sages (Sifrei - Haazinou 306) expliquent qu'il était proche des cieux et éloigné de la terre, c'est pourquoi il a utilisé le terme "écoutez" (impliquant une écoute de près) pour s'adresser aux cieux, et le terme "entendez" (impliquant une écoute de loin) pour s'adresser à la terre.
Moché servait de pont reliant les juifs à leur Père céleste, et était donc plus proche des cieux que de la terre, possédant le pouvoir d'élever les juifs et leurs prières devant Hachem et de gagner Sa faveur.

Une extension de Moché existe dans chaque génération, car chaque génération a des tsadikim qui peuvent relier le peuple juif au Ciel et présenter leurs prières et leurs demandes devant Hachem de manière favorable. Ce faisant, ils révèlent à ceux qui sont enlisés dans la matérialité que ce monde a un Maître, qui les observe et les guide à chaque instant.
Nous comprenons maintenant que, bien que dans notre exil, Hachem regarde à travers les fentes, Il voit, mais n'est pas vu par nous, néanmoins, grâce au tsaddik, nous pouvons mériter de discerner Sa présence et Sa Providence de la même manière qu'Il regarde par les fenêtres.
Même au milieu d'un exil difficile, et pendant toutes les épreuves auxquelles une personne est confrontée, elle a le pouvoir de percevoir et d'expérimenter la présence de Hachem dans le voile, à travers le tsadik qui révèle qu'il existe un Créateur et que tout est ordonné par la Providence d'Hachem pour notre bien ultime.

... le tsadik sert de fenêtre, permettant au peuple juif de regarder à travers et de percevoir la Providence et la présence de Hachem.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

Etudier des divré Torah = avoir son tsadik d’auteur en face de nous

+ Etudier des divré Torah = avoir son tsadik d'auteur en face de nous :

-> Nos Sages nous enseignent que lorsqu'on dit des paroles de la Torah, on doit imaginer que l'auteur de ces paroles se tient devant nous. [Yérouchalmi - Shékalim 2:8 ]

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne : chaque œuvre d'un tsadik porte [dans ses lettres et ses combinaisons de mots] le visage et l'âme du Tsaddik. [Likouté Moharan I, 192 ]
Ainsi, même de nos jours, en étudiant les œuvres de rabbi Na'hman (et de même avec tout autre tsadik), il est possible de contempler directement le rabbi et de puiser dans sa sainteté.

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-> b'h, pour approfondir ce sujet : https://todahm.com/2024/10/06/lincroyable-impact-detudier-la-torah

La grandeur de dire le nom d’un tsadik

+ La grandeur de dire le nom d'un tsadik :

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne : le destin et la mission d'un homme dans la vie sont déterminés par le nom qui lui est donné. [Si'hot haRan n° 95]
Rabbi Na'hman enseigne également que l'essence de chaque personne est définie par une combinaison des lettres de son nom. [Si'hot haRan n° 44 ]

Le tsadik se voit confier une mission spéciale dans ce monde et son nom indique cette tâche. Lorsque le tsaddik accomplit sa mission, son nom inclut également ses réalisations.
Ainsi, Rabbi Nathan écrit : Le simple fait de mentionner les noms des tsaddikim fait ressortir leurs réalisations et donc leurs mérites. De plus, le fait de mentionner les noms des tsaddikim fait que leurs mérites nous sont attribués. [Likouté Halakhot - Nétilat Yadayim Li'Séouda 4:6 ]

-> Pour faciliter cela, Rabbi Nathan a compilé un livre dans lequel il a répertorié les noms des tsaddikim jusqu'à sa génération. Il l'a intitulé "Shémot HaTsadikim", et quiconque souhaite attirer la sainteté des tsaddikim sur lui-même peut réciter ces noms.

Rabbi Na'hman enseigne que le fait de mentionner les noms des tsaddikim peut entraîner un changement de nature. [Séfer haMidot - Tsadik B:20]
En effet, depuis l'époque du Rabbi Na'hman, les 'hassid de Breslev ont vu comment la récitation du Shémot HaTsadikim leur a apporté l'aide d'Hachem d'une manière étonnante.

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[si tel est déjà l'impact de dire le nom d'un tsadik, à combien plus forte raison d'étudier ses enseignements, et surtout de tendre à suivre son exemple dans notre manière de vivre. ]

Les tombes des tsadikim

+ Les tombes des tsadikim :

-> Il existe une ancienne coutume juive qui consiste à se rendre sur les tombes des tsadikim et à y prier pour avoir une délivrance d'Hachem, pour toutes nos difficultés personnelles et pour tout Israël (Ora'h 'Haim 581:4).
Yossef l'a fait lorsqu'il a été vendu comme esclave (par ses frères). En passant devant la tombe de sa mère Rachel, il s'est arrêté pour plaider sa cause. [Séder HaDorot 2216).
Kalev s'est rendu à Hébron pour prier sur la tombe des Patriarches, afin de ne pas être entraîné dans le complot maléfique des explorateurs opposée à une entrée en Terre Sainte (Rashi - Chéla'h Lé'ha 13,22).
Le guémara (Sotah 14a ; avec le Ein Yaakov - Sotah 54) enseigne : pourquoi la tombe de Moché Rabénou nous a-t-elle été cachée? La réponse est que si l'emplacement de sa tombe était connu des hommes, les juifs s'y rendraient pour prier, et ils seraient immédiatement délivrés de l'exil.
En fait, tout au long du Talmud, du midrach et du Zohar, nous trouvons des histoires similaires sur l'efficacité de la visite du lieu de sépulture de nos tsadikim.

-> Quelle est la raison de ces prières sur les tombes? Le Zohar (III:71b) pose la même question : Rabbi 'Hizkiya et Rabbi Yeisa voyageaient ensemble. Rabbi Yeisa demanda : "Quand le monde a besoin de pluie, pourquoi allons-nous prier sur les tombes des tsadikim?" Pour étayer son argument, il cita le verset : "Ne consultez pas les morts" (Choftim 18,11).
Rabbi 'Hizkiya répondit : "Oui, mais les morts mentionnés dans le verset font référence à ceux qui sont vraiment morts, les réchaïm. Quant aux tsadikim, ils sont toujours vivants".

-> Nos Sages (Baba Batra 16a) disent : Il est le Satan, il est le yétser ara (incitation à faire le mal), il est l'ange de la mort.
Ces 3 notions ne font qu'un. Quiconque suit sa mauvaise inclination s'unit au Satan et goûte ainsi à la mort.
Le Tsaddik, cependant, n'a rien à voir avec le yétser ara. Il est pur et saint. C'est pourquoi les tsadikim ne goûtent pas à la mort, ils sont toujours vivants. Ainsi, nos Sages enseignent que le patriarche Yaakov n'est pas mort (guémara Taanit 5b).
Le Zohar (II:174a) enseigne :
"Moché n'est pas mort. Comment cela peut-il être possible alors que le verset dit clairement : "Et Moché mourut" (Vézot haBéra'ha 34,5)?
Cela est vrai, mais sa mort n'est que relative à notre compréhension et à notre niveau de perception. De notre point de vue humain, il est effectivement parti, mais en réalité, il continue de vivre.
Cela vaut non seulement pour Moché Rabénou, mais aussi pour tous les tsadikim : ils ne connaissent pas la mort. Quiconque est complètement saint, la mort [telle que nous la connaissons] n'a aucun effet sur lui."

-> En ce sens, Rabbi Na'hman de Breslev conseille : il est très bon d'aller sur la tombe du Baal Shem Tov et d'y prier. Le lieu de sépulture d'un tsadik est aussi saint que la Terre Sainte. Le verset dit : "Les tsadikim hériteront de la Terre" (Téhilim 37,29). Cela signifie que les tsadikim méritent que leurs lieux de sépulture aient le même degré de sainteté que la Terre Sainte elle-même. [Likouté Moharan II, 111 ]

-> Rabbi Nathan écrit : le tsadik est celui qui se consacre à révéler Hachem et Sa royauté autant qu'il le peut, et toute sa vie est consacrée à atteindre cet objectif. Ainsi, même lorsqu'il décède, il continue à désirer et à s'efforcer d'atteindre son but.
Mais dans les mondes supérieurs, il n'a aucun moyen d'y parvenir. C'est pourquoi le tsadik attend que quelqu'un vienne sur sa tombe et y prie. Lorsqu'une personne demande à se repentir (téchouva) et à revenir vers Hachem, alors le tsadik poursuit l'œuvre de sa vie : élever les gens vers Hachem et révéler encore davantage Son Royaume. [Likouté Halakhot - Min'ha 7:80 ]

-> C'est donc une très grande mitsva que de rechercher le salut de Dieu en se rendant sur les tombes des tsadikim. Y prier nous permet de nous lier au tsadik et même d'acquérir une partie de la sainteté du tsadik lui-même.
Être là-bas ouvre également une ligne plus directe pour nos prières : elles sont plus facilement élevées vers le ciel, car le tsadik a désormais plus de pouvoir que jamais.
Rabbi Nathan écrit : Rabbi Shimon bar Yo'haï était un tsadik phénoménal. En rédigeant le Zohar, il fut le premier tsadik à avoir reçu la permission de parler ouvertement de la sagesse ésotérique que nous appelons la Kabbale. Son départ de ce monde fut, et reste, une perte immense.
Pourtant, au lieu de déclarer le jour de sa mort, Lag BaOmer, jour de deuil rempli de remords, nous célébrons et nous réjouissons. Pourquoi cela?

La réponse, nous dit Rabbi Nathan, est que lorsqu'un tsadik décède, ses pouvoirs se multiplient. C'est ce que dit la guémara ('Houlin 7b) : "Les tsadikim sont plus grands après leur mort qu'ils ne l'étaient de leur vivant", et cela nous donne une excellente raison de célébrer.
Puisque Rabbi Shimon était déjà si énorme de son vivant, il va de soi qu'aujourd'hui, après avoir abandonné sa corporéité, sa capacité à accomplir les rectifications auxquelles il s'était efforcé d'aboutir durant sa vie est devenue encore plus puissante. [Likouté Halakhot - Hekhsher Kélim 4:4 ]

N'est-ce pas là une raison de nous réjouir? Aujourd'hui, près de deux mille ans plus tard, le pouvoir de Rabbi Shimon bar Yo'haï d'intercéder en notre faveur et de nous aider à nous rapprocher d'Hachem est encore plus grand que lorsqu'il était en vie.
Comme Rabbi Shimon l'a dit lui-même : "J'ai le pouvoir de corriger le monde entier ; je peux exempter le monde entier du jugement céleste" (Soucca 45b). Et, écrit Rabbi Nathan, cela vaut également pour tous les autres tsadikim.

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-> Cela nous permet de comprendre la promesse que Rabbi Na'hman a fait de son vivant devant deux témoins (Rabbi Aharon de Breslev et Rabbi Naftali).
Il a dit : "Quiconque vient sur ma tombe, récite les dix psaumes du Remède général (tikoun haklali) et fait un don à une œuvre caritative en mon nom, même si ses péchés sont nombreux et graves, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, à travers toute la création, pour le purifier et le protéger ... Par ses péyot (boucles), je le tirerai hors du Guéhinam. Peu importe ce qu'il a fait jusqu'à ce jour, mais à partir de ce jour, il doit s'engager à ne plus retomber dans ses erreurs". [Si'hot haRan n°141 ; 'Hayé Moharan n°122 ]
[sur la tombe de Rabbi Na'hman, il faut d'abord mettre de côté les pièces pour la charité, puis réciter les dix psaumes, selon rabbi Yaakov Meir Schechter ]

La mort d’un tsadik, similaire à une destruction du Temple

+ La mort d'un tsadik, similaire à une destruction du Temple :

-> Lorsqu'un grand tsadik (juste) disparaît, le monde juif tout entier est plongé dans le deuil, et même si l'on ne connaissait pas personnellement le tsadik, la perte est palpable. Pourquoi en est-il ainsi?

Le guémara (Béra'hot 8a) affirme que lorsque le Temple a été détruit, une partie de la présence Divine (Chékhina) a été enlevée. Où se trouve la manifestation de D. après la destruction?
Le guémara répond dans les 4 coudées de la Halakha (loi juive).
["Tout ce qu'Hachem a dans ce monde, ce sont les 4 coudées de la Torah" (én lo l'Hachem béolamo éla arba amot chel halakha bilvad) ]

Le Rambam interprète cette déclaration comme signifiant que la présence de D. repose sur les tsadikim (les justes) de chaque génération.

Peut-on alors s'interroger sur la réaction du peuple juif à la disparition d'un tsadik?
Lorsqu'un tsadik quitte ce monde, c'est comme si devant nos yeux le Temple avait été détruit, et nous sommes affligés et pleurons en conséquence.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 2,3 ]

La force du regard d’un tsadik

+ La force du regard d'un tsadik :

"Yaakov leva ses yeux et vit" (Vayichla'h 33,1)

=> Pourquoi ne suffit-il pas de dire que "Yaakov a vu", qu'ajoute-t-on en disant qu'il a "levé les yeux" ?

-> Le Sifté Tsadik (ot 29) explique que la vision d'un tsadik est extrêmement puissante. Comme nous le constatons dans de nombreux cas, son simple regard sur une personne racha peut la détruire (voir Sanhédrin 100a).
Il a également la capacité d'élever celui qui est regardé (midrach Tan'houma Vayéchev 9).

En posant son regard sur Essav, Yaakov espérait attiser cette petite étincelle de bonté qui existe même chez les personnes apparemment les plus incorrigibles. S'il avait réussi, Essav aurait battu en retraite.
Bien qu'il n'y soit pas parvenu, son regard a engendré chez Essav un amour sincère à son égard, et éprouver de l'amour pour un tsadik, même brièvement, n'est pas un accomplissement insignifiant.

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[on voit l'importance de fréquenter des tsadikim, car rien que leur regard peut importer une personne qui est aussi racha que Essav. ]

Les paroles d’un tsadik illuminent et purifient ceux qui les entendent

+ Les paroles d'un tsadik illuminent et purifient ceux qui les entendent :

"Et voici que tes yeux voient... que c'est ma bouche qui te parle" (Vayigach 45,12)

-> Le rav Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique ce verset en citant son rabbi, le Maggid de Mézéritch, qui a dit que tout comme il y a de la lumière et de l'obscurité dans le monde, il y a aussi de la lumière et de l'obscurité à l'intérieur de chaque personne.

Le rav de Berditchev ajoute que lorsqu'une personne entend les paroles d'un tsadik, cela fait ressortir la lumière qui est en elle.
Ainsi, le verset dit que leurs yeux ont pu voir parce qu'ils ont été illuminés et purifiés lorsqu'ils ont vu que la bouche d'un tsadik leur parlait.

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-> La force de se lier à un tsadik : https://todahm.com/2024/11/12/la-force-de-se-lier-a-un-tsadik
-> La force du regard d'un tsadik : https://todahm.com/2025/02/23/la-force-du-regard-dun-tsadik

Se rendre sur la tombe d’un tsadik, par l’étude de ses enseignements

+ Se rendre sur la tombe d'un tsadik, par l'étude de ses enseignements :

-> Le Méor Enayim (Yisma'h Lev - Shabbath) écrit que chaque fois que les paroles d'un sage de la Torah sont étudiées, ces paroles, les enseignements du tsadik, sont l'essence même de ce tsadik.
Et comme on le sait (guémara Yébamot 97a), lorsque les enseignements de la Torah de quelqu'un sont répétés dans ce monde, ses lèvres bougent dans sa tombe, comme s'il répétait ces mêmes mots de Torah.

Le Méor Enayim suggère que l'étude des œuvres/enseignements d'un tsadik, équivaut, dans une certaine mesure, à prier sur la tombe de ce tsadik. En effet, l'essence du tsadik est enfouie dans ses enseignements, et en les étudiant, on se connecte à ce tsadik au plus haut niveau.

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-> b'h, à ce sujet voir aussi : L'incroyable impact d'étudier la Torah : https://todahm.com/2024/10/06/lincroyable-impact-detudier-la-torah

Les tsadikim doivent faire face aux difficultés

+ Les tsadikim doivent faire face aux difficultés :

"Yaakov s'installa dans le pays du séjour de son père, dans le pays de Canaan" (Vayéchev 37,1)

-> Rachi cite le midrach (Béréchit rabba 84,3) qui dit que Yaakov désirait vivre dans la sérénité.
Hachem dit : "Ce que j'ai préparé pour les tsadikim dans le monde à Venir (olam aba) n'est-il pas suffisant? Souhaitent-ils eux aussi vivre dans la sérénité dans le monde?"

-> Le séfer Tséma'h David pose la question suivante : Qu'y a-t-il de mal à ce que les tsadikim souhaitent vivre en paix? N'avons-nous pas constaté qu'Hachem promet la sérénité à ceux qui accomplissent les mitsvot à de nombreuses reprises (par exemple dans Bé'houkotaï 26,6 : "Et je donnerai la paix au pays")?

Il répond que la voie des vrais tsadikim est de servir Hachem avec un amour extrême. Leur amour pour Hachem est si grand qu'il enveloppe tout leur corps et qu'ils deviennent si enthousiastes qu'ils sont sur le point de voir leur âme quitter leur corps. Ils annulent littéralement tout leur être à Hachem et mettent leur vie en jeu pour Le servir.

En raison du grand amour d'Hachem pour eux, Il les force à perdre momentanément de vue leur amour total pour lui, afin qu'ils puissent rester parmi les vivants. Il leur envoie des difficultés terrestres qu'ils sont obligés de gérer, afin qu'ils n'atteignent pas le point de quitter ce monde à la suite de leur avodat Hachem enthousiaste.

Cette explication est en accord avec les mots du rabbi d'Apta, qui demande pourquoi Hachem a créé ce monde de telle sorte que les tsadikim doivent faire face à des problèmes en permanence.
Par exemple, pendant une grande partie de la journée, des gens viennent les voir pour leur parler de leurs problèmes de santé, de subsistance, de shiddou'him, ...
Ne serait-il pas préférable que les tsadikim puissent étudier et servir Hachem en toute tranquillité toute la journée?

Le rabbi d'Apta répond que parce qu'Hachem aime tellement les tsadikim, Il désire les entendre. Il veut qu'ils prient pour Lui, et il leur envoie donc des raisons de le faire constamment.
Il ajoute que les tsadikim servent Hachem avec un tel feu et une telle passion qu'ils risquent d'être brûlés et de cesser d'exister dans ce monde. C'est pourquoi Hachem a pitié d'eux et leur envoie des gens avec leurs problèmes. Cela les oblige à redescendre quelque peu de leur niveau élevé afin de traiter ces questions.

En conséquence, Rachi dit que Yaakov aimait tellement Hachem qu'il voulait Le servir toute la journée. Il ne voulait pas être occupé par des soucis et des problèmes.
Cependant, Hachem ne voulait pas qu'il en vienne à cesser d'exister à cause de sa passion ardente. C'est pourquoi Il envoya les difficultés de Yossef.
Il a dit qu'Il ne voulait pas seulement que Yaakov Le serve paisiblement dans le monde à Venir. Il voulait aussi qu'il Le serve dans ce monde. C'est pourquoi il a décidé de ne pas lui permettre de Le servir jusqu'à ce qu'il ait atteint le degré d'auto-annulation (comme cessant d'exister dans ce monde), et il a abaissé son niveau quelque peu en le forçant à se concentrer sur d'autres choses.

[ nos tsadikim peuvent tellement être lié au Ciel (comme déjà entièrement dans le monde à Venir), qu'ils peuvent en arriver à cesser d'être dans ce monde. En ce sens, Hachem peut leur envoyer des difficultés à gérer (sur eux, ou en autrui), afin qu'ils aient les pieds sur terre, et se tournent vers Lui en prières et en avodat Hachem. ]