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La magie (1ere partie)

+++ La magie (1ere partie) :

-> D'un point de vue juif, il existe des forces de sainteté et des forces d'impureté.
Hachem a créé un monde dans lequel le côté de la sainteté et le côté de l'impureté sont toujours sur un pied d'égalité (Kohélet 7,14).
[par exemple, il existe 50 niveaux d'impureté, et en parallèle 50 niveaux de pureté. ]

C'est ainsi que la prophétie et l'inspiration Divine, dans le domaine de la sainteté, sont mises en parallèle, dans le domaine de l'impureté, avec divers pouvoirs magiques ou divinatoires.
Le mystique juif et le magicien païen peuvent accomplir des exploits similaires et sembler avoir des pouvoirs similaires, mais les sources de ces pouvoirs sont totalement opposées.

-> Le principal point de distinction entre la magie et la mystique est la perspective. La magie subordonne les besoins d'un monde passif aux caprices personnels du magicien, alors que la mystique juive met l'accent sur notre subordination à une puissance supérieure (Hachem).

-> La michna déclare qu'une personne "qui utilise la couronne périra" (voir Pirké Avot 1,13).
Rabbi Ovadia de Barténoura dit que "la couronne" se réfère à quelqu'un qui utilise le Nom ineffable de D. pour son bénéfice matériel.
Hachem dit : "De même que Je crée les mondes et que Je les détruis, de même Mon Nom crée et détruit les mondes" (Pessikta Rabbati 21). D. a donné du pouvoir à Ses Noms afin que les pieux et les prophètes puissent accomplir des actes par leur intermédiaire et qu'ils démontrent ainsi la "grandeur et la puissance" de D. [voir Sach - Yoré Déa 246:70]
Ces pouvoirs ne peuvent être utilisés que par des personnes ayant un niveau de sainteté et de pureté exceptionnellement élevé, ce qui n'existe pratiquement pas dans notre génération actuelle.

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+ La racine de la sorcellerie :

-> La littérature juive est confrontée à la distinction entre la magie noire et la magie blanche, pouvoirs interdits et pouvoirs potentiellement autorisés.
Le terme "sorcier" (mé'hassef - מְכַשֵׁף) est une contraction des mots hébreux signifiant "affaiblir les agents célestes de D." (ma'hich pamalya chel mala'h).
Il existe un ordre métaphysique des anges et des pouvoirs mis en place par D. qui facilite l'ordre naturel du monde. Toute tentative de modifier cet ordre est considérée comme de la sorcellerie et est interdite.
Ces anges et ces puissances ne sont que des intermédiaires qui transmettent l'effusion Divine dans les domaines physiques.

Le sorcier s'efforce de forcer les forces spirituelles à faire ce qu'il veut.
L'erreur de la magie est de penser que les forces surnaturelles peuvent être indépendantes de D., ou que le magicien est mieux équipé que D. pour répartir cette influence Divine.
Rabbi Yéhoudah haLévi (Kouzari 1:79) écrit que la différence entre la magie païenne et les actes de mystique juif est comparable à celle qui existe entre le médecin sage et le fou qui dispense des médicaments au hasard.

-> La croyance en de nombreuses forces et puissances contredit l'unicité de Dieu et constitue une forme d'idolâtrie. C'est pour cette raison que les interdictions contre la magie dans la Torah sont regroupées avec l'idolâtrie. [voir Rambam - Moré Névou'him 3,37]
La pratique de la sorcellerie affaiblit également la confiance en D., car la personne en vient à se fier à la manipulation magique plutôt qu'à la souveraineté de D. [selon le Yessod Yossef - chap.25]
De plus, lorsqu'on cherche à obtenir quelque chose par des moyens magiques, on se place sous la providence de l'impureté au lieu de s'adresser directement au Divin.

-> Le judaïsme est totalement opposé à la sorcellerie. La Torah interdit explicitement toute forme de sorcellerie, de magie pratique et de pratiques occultes.
[voir Chémot 22,17 ; Vayikra 20,27 ; Dévarim 18,9-13]

Le Rambam (intro Hilkhot Avodat Ko'havim) énumère 11 commandements négatifs relatifs à la sorcellerie. Les détails de ces interdictions sont énumérés dans la guémara (Sanhedrin 65a-b) et dans Rambam (Hilkhot Avodat Kochavim - ch.11).

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-> Est-ce réel?
Il existe 2 approches :
Selon le Rambam (Hilkhot Avodat Kochavim 11,16), les pouvoirs que les sorciers prétendent détenir n'existent même pas. Tous les prodiges qu'ils accomplissent impliquent une forme de tromperie. Selon lui, il est interdit de s'adonner à la magie, car elle n'est que stupidité.
L'autre point de vue, qui est majoritaire, est que de tels pouvoirs magiques existent dans le monde, mais que la Torah interdit d'y participer. [Ramban - Dévarim 18,13 ; Drachot haRan n°4 ; Gaon de Vilna]

Selon toutes les autorités halakhiques, il est interdit de consulter des sorciers en raison du verset de la Torah qui dit : "Intègre tu seras avec Hachem" (tamim tiyé im Hachem - Choftim 18,13) , ce qui signifie qu'une personne doit s'en remettre à D. et ne pas essayer d'obtenir des informations en dehors des paramètres naturels autorisés.

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+ Transmission de la magie selon la Torah :

-> Origine et développement de la magie :
La Torah commence avec Adam et 'Hava dans le jardin d'Eden et parle de "l'Arbre de Vie" et de "l'Arbre de la Connaissance".
L'Arbre de Vie représente la communion avec Hachem, tandis que l'Arbre de la Connaissance représente l'expérience de la conscience de soi.
Hachem dit à Adam qu'il peut manger de tous les arbres du jardin, à l'exception de l'Arbre de la Connaissance (Béréchit 2,9 & ensuite).
D'un point de vue kabbalistique, tous les arbres du jardin d'Eden avaient le potentiel d'être des Arbres de Vie, une expérience du Divin, ou des Arbres de Connaissance, une conscience de soi. [rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik Béréchit 8]
Les séquelles du choix d'Adam pour l'expérience égoïste de l'Arbre de la Connaissance ont ouvert la voie aux générations futures qui devaient choisir entre se connecter à D. ou utiliser les pouvoirs de l'occulte. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Sanhédrin 67b]

-> Après avoir mangé de l'Arbre de la Connaissance, la Torah dit qu'Adam et 'Hava prirent conscience de leur nudité et se couvrirent de feuilles de figuier. (Béréchit 3,7)
Les kabbalistes juifs expliquent cet événement d'un point de vue ésotérique. L'acte de manger de l'arbre était un acte d'égoïsme qui a lancé les forces de l'impureté dans la réalité. Le monde n'était plus une pure extension d'une réalité spirituelle, mais une existence polluée par la grossièreté/impureté.
Adam et 'Hava ont reconnu que la présence de D. avait été retirée, et ils se sont sentis "nus" et vulnérables à ces forces impures. [voir Zohar]

-> Les fruits représentent la fonction première d'un arbre. Les feuilles représentent une partie plus externe et secondaire de l'arbre. Pour les kabbalistes, le fait de se couvrir de feuilles signifiait qu'ils essayaient de protéger leur moi spirituellement nu et vulnérable en utilisant des forces étrangères à la création. (voir Rékanti)
Le Zohar (Béréchit 36b & 53b) dit que se protéger des forces étrangères à la création signifiait apprendre les arts occultes, et qu'en conséquence, le niveau spirituel d'Adam, autrefois élevé, a été diminué.

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+ La génération du déluge :

-> Adam et 'Hava ont abandonné ces pratiques lorsqu'ils ont quitté le jardin d'Eden, mais plus tard, dans la génération d'Énoch et dans celle du Déluge (maboul), ces arts magiques se sont à nouveau répandus, au point que même les enfants les connaissaient.
L'une des raisons pour lesquelles la génération du déluge n'a pas écouté l'appel de Noa'h à changer ses habitudes est qu'elle pensait pouvoir utiliser sa sagesse occulte pour se protéger. [Zohar Béréchit 56a-b]

-> Lorsque la Torah décrit la génération d'Enoch, elle dit : "En ce temps-là, le nom de D. était invoqué de façon profane" - Béréchit 4,26. Les gens de cette époque utilisaient les noms divins pour manipuler la nature. (ainsi, Noa'h on n'a pas peur de ta prédiction de Déluge, car on pourra utiliser les noms Divin, la magie, pour contrecarrer cela.

Le Méam Loez (Noa'h 5,9-11) écrit : "Lors de la période d'Enoch, la magie noire et les sciences occultes se sont développées au point où même les jeunes enfants connaissaient de telles pratiques. Clamant qu'ils ne craignaient rien, les hommes prétendirent détenir des sortilèges avec lesquels ils contrôlaient même les anges préposées au feu et à l'eau, desquels ils couraient donc aucun danger. "

-> D'ailleurs, même le nom de Noa'h n'était qu'une façade pour le protéger, comme l'enseigne le Méam Loez (Béréchit 5,28-31) sur : "Lémé'h ... engendra un fils, il l'appela du nom de Noa'h" :
Mathusalem, dont la sagesse était immense, avertit Lémé'h de ne pas nommer son fils dès sa naissance.
En effet, en ce temps, les maîtres de la magie noire étaient nombreux, et Mathusalem craignait qu'ils usent de leurs pouvoirs contre l'enfant s'ils connaissaient sa destinée.
Son vrai nom fut tenu secret.
C'est ainsi, aux yeux de tous, ils l'appelèrent Noa'h, mais ses proches savaient que son véritable nom était : Ména'hem [signifiant : "celui qui soulage"], indiquant que si les hommes se repentaient, leur vie serait alors plus douce.

-> La génération de la tour de Bavél pensait neutraliser le Divin par leur magie et leur sorcellerie.
Selon Rabbénou Bé'hayé (Noa'h 11,4), ils pensaient que la tour leur permettrait d'atteindre les sphères supérieures, et l'immortalité des êtres célestes.

-> Par ailleurs,selon la guémara (Kidouchin 49b), 10 mesures de sorcellerie ont été données au monde, et 9 d'entre elles furent prises par l'Egypte
D'une certaine façon, lorsque Pharaon dira qu'il ne connait pas notre D., il voulait signifier que l'Egypte étant la capitale de la magie/sorcellerie, ils étaient tellement forts que D. était comme inexistant en comparaison. )

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+ A l'époque d'Avraham :

-> À l'époque d'Avraham, après le décès de sa femme Sarah, il donna naissance à des enfants avec Kétoura. La Torah ('Hayé Sarah 25,1-6) précise que les enfants qu'il a eus avec elle ont reçu des "cadeaux" et ont été envoyés en Orient.
La guémara (Sanhédrin 91a) enseigne que ces "cadeaux" qu'Avraham leur a offerts étaient des noms divins impurs.
En d'autres termes, il leur a donné des secrets spirituels qui ne nécessitaient pas de pureté rituelle et qui décrivaient la manipulation de l'énergie dans la nature.
Ces noms et secrets leur ont été donnés pour les défendre contre les attaques spirituelles nuisibles. (voir Maharal - Gour Aryé Béréchit 25,6)

Il existe également d'autres explications. Le Panéa'h Raza explique que l'objectif d'Avraham était d'éviter qu'ils ne succombent à l'interdiction beaucoup plus sévère de l'idolâtrie et de leur donner à la place une méthode beaucoup plus bénigne pour découvrir l'avenir.
D'autres soutiennent que l'instruction d'Abraham était purement éducative, qu'ils devaient savoir ce qu'il fallait éviter. (voir Maasé Hashem, haKtav véhaKabbala)

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-> Le Méam Loez ('Hayé Sarah 24,30) enseigne :
La lévitation s'accomplissant également par l'intermédiaire de la magie noire, Eliézer s'éleva au-dessus de l'eau [du puits] afin que Lavan ne pense pas qu'il était un sorcier. En effet, ceux qui pratiquent les sciences occultes voient leurs pouvoirs s'amoindrir au contact de l'eau.
[la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu’ils sont en contact avec l’eau (l’eau empêchant tout effet de la sorcellerie).]

-> Lavan savait comment utiliser ces idoles [pour obtenir des pouvoirs extrasensoriels]. Ra'hél les lui vola afin qu'il ne puisse découvrir leur destination. [Méam Loez - Vayétsé 31,19]

-> D'après une opinion (Zohar - Vayichla'h), Lavan ne poursuivit pas Yaakov (lorsqu'il le quitta) pour le combattre physiquement. Yaakov disposait de plus d'hommes que Lavan. Ce dernier désirait tuer Yaakov par des paroles : à l'aide d'incantations magiques ...
Lavan voulait "déraciner" Yaakov de ce monde en usant de la sorcellerie.
[Méam Loez - Vayétsé 31,24]

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-> Selon une opinion, lorsque Yossef vit que la femme de Potiphar essayait de le séduire, il réalisa un double de lui-même sous la forme d'un golem.
Il comptait laisser cet androïde dormir avec la femme de Potiphar, se débarrassant ainsi d'elle.
Sarah avait agi de même avec Pharaon, et Esther eut recours à ce subterfuge avec A'hachvéroch.

Cependant, la femme de Potiphar, elle, connaissait suffisamment la magie pour déjouer cette supercherie.
C'est pourquoi la Torah dit : "Elle le saisit par son vêtement" (Vayéchev 39,12). En hébreu, le mot "béguéd" désigne un vêtement, dont la racine "bagad" signifie : "tromper".
Ainsi, elle "saisit" la tromperie de Yossef, et comprit par quel moyen il tentait de l'abuser.
[Méam Loez - Vayéchev 39,11]

Les rêves

+ Les rêves :

-> Le sommeil et l'ascension de l'âme :
Une tradition ancienne du judaïsme, en particulier dans les textes les plus mystiques (comme le Zohar), veut que pendant notre sommeil, l'esprit humain s'élève temporairement vers les royaumes supérieurs ... L'âme se recharge et peut entrer en contact avec les royaumes incorporels.
Le sommeil est considéré comme un avant-goût de la séparation ultime entre le corps et l'âme, et quantifié comme représentant un soixantième de la mort. [guémara Béra'hot 57b]

-> Rabbi Yossef Karo (Maggid Mécharim), avait un maggid, un ange venu d'en-Haut, qui lui enseignait de nombreuses idées ésotériques. Le maggid lui dit qu'un homme peut souffrir de voir quelque chose dans un rêve plus que lorsqu'il est éveillé, parce que lorsqu'il est éveillé, le corps agit comme une armure protectrice et émousse sa sensibilité. En revanche, lorsqu'il est dans un état de rêve, l'événement peut pénétrer plus profondément et il peut donc souffrir davantage.

-> Signification des rêves :
Il semble qu'il y ait une certaine division quant à la signification et à l'importance des rêves dans la tradition juive :
- Certains points de vue semblent impliquer que les rêves n'ont aucune signification. Les rêves sont considérés comme des déceptions de ce qui était dans l'esprit de l'individu le jour donné. [voir Béra'hot 55b avec Rachi ; Abarbanel (Bérechit 40,24)]
- Un certain nombre de sources accordent une valeur considérable aux symboles contenus dans les rêves et à leur capacité à prédire l'avenir ou à établir la loi juive. [voir par exemple : Kouzari (3:53)]
[voir la guémara 'Haguiga 5b, où D. dit : "Bien que Je leur cache Ma face, Je leur parlerai en rêve"]
Les déclarations assimilant les rêves à des prophéties suggèrent qu'ils sont très spéciaux et dignes d'être sérieusement pris en considération. [voir Béra'hot 57b]

-> On dit : "Les rêves sont divisés en gradations, selon la quantité de vérité qu'ils contiennent".
Le Maharcha ('Hidouché Agadot - Béra'hot 55a) divise les rêves en 3 catégories : (1) les rêves qui dépendent entièrement de leur interprétation ; (2) les rêves qui proviennent des royaumes célestes et sont proches de la vérité, et une interprétation peut les transformer et les rendre réels, et (3) les rêves qui n'ont qu'une seule interprétation et qui se réaliseront.

La plupart des rêves proviennent d'influences externes, comme la nourriture que l'on mange ou notre vécu quotidien ; puis il y en a qui ont une valeur prophétique. En effet, rabbi Na'hman de Breslev écrit qu'il existe 2 types de rêves : l'un qui provient de la nourriture que la personne a mangée, et l'autre de sources angéliques.
En hébreu, les mots "nourriture" (maa'hal - מאכל) et "ange" (mal'akh - מלאך) sont composés des mêmes lettres.

-> Par exemple, le Arou'h haChoul'han (13) écrit que si une personne a pensé aux événements du rêve au cours de la journée précédente ou si elle s'est endormie avec l'estomac plein, il ne s'agit pas d'un mauvais rêve qui nécessite un jeûne (pour annuler les mauvais effets).

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-> Les rêves dans la Torah :
Le mot qui désigne le rêve en hébreu est : 'halom (חלום), qui est lié à la racine 'halam, qui signifie "renforcer" (comme dans Yéchayahou 38,16 - tu m'as renforcé - ta'haliméni), car les rêves sont le résultat de la force de l'âme qui l'emporte sur celle du corps. [rav Aryeh Kaplan]

-> Il existe 10 exemples dans le texte de la Torah où les rêves ont une signification et même une utilité prophétique. Les 10 sont mentionnés dans le livre de la Béréchit :
1. Aviméle'h à propos de Sarah ;
2. Yaakov et l'échelle qui monte au ciel ;
3. Les brebis de Yaakov fuyant Lavan ;
4. Les rêves de Lavan à la poursuite de Yaakov ;
5. Les gerbes des frères de Yossef s'inclinent devant les siennes ;
6. Le soleil, la lune et les étoiles se prosternent devant Yossef ;
7 & 8. Le boulanger et l'échanson en prison en Egypte ;
9 & 10. Rêves de Pharaon concernant les 7 vaches et les 7 épis de blé.

-> La racine du mot pour "rêve" en hébreu apparaît 48 fois dans le livre de Béréchit et 7 autres fois dans le reste des 5 livres de la Torah.
Il est intéressant de noter que la guémara (Méguila 14a) affirme que 48 prophètes et 7 prophétesses ont transmis leur prophétie au peuple juif. [il s'agit des prophètes dont les mots seront éternellement significatifs. ]
Cela témoigne du lien entre les rêve et la prophétie.
De plus, la prophétie était reçue sous la forme d'une vision de rêve (à l'exception de Moché qui parlait debout face à D. - Béaaloté'ha 12,6).

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-> Les rêves dans le Talmud :
On peut rapporter :
Rav 'Hisda (guémara Béra'hot 55a) : "on devrait voir n'importe quel rêve, mais pas un rêve de jeûne".
Cela signifie soit que jeûner en rêve est un mauvais présage, soit que si l'on fait un mauvais rêve alors que l'on jeûne, il ne faut pas y prêter attention, mais plutôt attribuer le rêve pénible à la privation de nourriture. [Rachi ; Aroukh]

-> Rav 'Hisda a également déclaré qu' "un rêve qui n'a pas été interprété est comme une lettre non lue".
Cela signifie que les rêves suivent leur interprétation, et que si le rêve n'est pas interprété, il ne peut être considéré comme un "bon" ou un "mauvais" rêve.
Rav 'Hisda explique également que ni un bon ni un mauvais rêve ne s'accomplit dans son intégralité, car il y a toujours un élément de fantaisie qui s'y mêle.
[ sur la même page de la guémara, Rabbi Yo'hanan dit également, au nom de Rabbi Chimon bar Yo'hai, que de même qu'il n'y a pas de blé sans un peu de paille, de même il n'y a pas de rêve sans un peu d'absurdité. ]
De plus, il dit également qu'un mauvais rêve est meilleur qu'un bon rêve, dans le sens où il peut être le catalyseur d'une téchouva.

Dans cette même section de la guémara (Béra'hot 55b), il y a un débat sur la réalité pratique des rêves, avec certaines preuves qui font allusion à la capacité prophétique des rêves et d'autres qui disent que les rêves sont simplement le produit des pensées quotidiennes du rêveur.

-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2020/07/20/les-reves

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-> Les rêves suivent leur interprétation :
On dit que les rêves "suivent la bouche", ce qui signifie qu'ils suivent l'interprétation qui leur est donnée.
[guémara Béra'hot 55b-56a]

Il est intéressant de noter qu'en guématria, le mot désignant le rêve (cha'halom - חלום), vaut 84 et le mot désignant la bouche (pé - פה), qui vaut 85, ce qui suggère que le rêve vient en premier, suivi de la bouche. Le rêve suit la bouche, son interprétation.

La guémara (Béra'hot 55b) mentionne un certain rêve qui a reçu 84 interprétations différentes et chacune d'entre elles s'est réalisée.
Puisque l'actualisation d'un rêve vient de celui qui donne l'interprétation, la tradition juive recommandent de ne raconter son rêve qu'à son ami.
L'ami est prédisposé à voir le rêveur sous un jour positif ; son interprétation sera donc favorable et le rêve s'actualisera pour le mieux.

La guémara (Béra'hot 56a) parle de Rava et de son collègue Abbayé, qui faisaient régulièrement des rêves similaires et allaient voir Bar 'Hedya pour en obtenir l'interprétation.
Bar 'Hedya donnait à chaque fois des interprétations favorables à Abbayé, tandis que Rava recevait toujours des prédictions sombres. La véritable différence entre leurs prévisions était qu'Abbayé payait l'interprète et obtenait ainsi de bonnes interprétations, alors que Rava ne le faisait pas.
Curieusement, les interprétations se sont réalisées. En effet, comme nous l'avons vu, la façon dont on interprète un rêve peut avoir un effet sur sa réalisation. S'il est qualifié de mauvais, il le sera ; s'il est qualifié de bon, c'est ce qui se réalisera : le rêve "suit la bouche".

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-> A l'époque du moyen âge, les rêves étaient considérés comme ayant la capacité d'atteindre un certain degré de prophétie, bien qu'à un niveau inférieur. [ceci est basé sur la guémara (Béra'hot 57b) où un rêve est considéré comme 1/60e de la prophétie. ]

-> Le Ram'hal (18e siècle - dans son Dére'h Hachem3,1) écrit qu'il existe 2 types de rêves :
1°/ Les rêves naturels sont dus à des causes naturelles et n'ont pas de signification spirituelle ;
2°/ Les rêves spirituels sont le résultat de l'ascension de l'âme (néchama) pendant le sommeil.
Dans cet état, l'âme peut capter des informations de sources spirituelles qui sont perçues dans un rêve.
Ces informations ne sont pas nécessairement vraies et sont perçues avec plus ou moins de clarté. Même les informations exactes peuvent être mélangées à des informations incorrectes, et le rêveur moyen ne sera pas en mesure de discerner quelles parties du rêve, s'il y en a, ont une signification pratique

Ailleurs, le Ram'hal (Kla'h Pisché 'Hokma) écrit que "comme on le voit dans un rêve, où les sujets fluctuent rapidement en un instant ... les éléments réels vus dans le rêve ne sont pas vraiment vus, seule l'imagination fonctionne et montre ce que l'âme expérimente".

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-> Le Gaon de Vilna écrit que le but des rêves est de permettre à l'homme de saisir dans le sommeil ce qu'il est impossible de saisir à l'état éveillé. Il décrivait le corps comme une barrière, et lorsque l'âme s'élève pendant le sommeil, elle est capable de percevoir les choses qui ne peuvent pas appréhendées pendant les heures d'éveil.

-> Le rabbi 'Haïm de Volozhin approuvait les rêves et les visions de l'élite spirituelle, en particulier de son maître le Gaon de Vilna, mais il était en même temps très critique quant à la validité ou à la réalité pratique d'autres rêves.
Lorsqu'un homme interrogea Rabbi 'Haïm sur un rêve récurrent dans lequel il se noyait dans la glace brisée d'une rivière gelée, Rabbi 'Haïm lui conseilla de ne pas y prêter attention car la guémara (Guittin 52a) dit : "Les rêves n'ajoutent ni ne retranchent".
Lorsque l'homme se noya effectivement lors d'un voyage d'affaires dans une fleuve gelé, sa famille interrogea Rabbi 'Haïm sur les raisons pour lesquelles il avait si peu apprécié le rêve.
Il répondit que lorsque la guémara dit que "les rêves n'ajoutent ni ne retranchent", il s'agit de la réalité, et que le fait que cet événement malheureux se soit produit n'avait rien à voir avec le rêve.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin chérissait les véritables révélations des rêves, mais s'opposait farouchement aux affirmations ne relevant pas du domaine de la Torah et émanant de personnes n'ayant pas le calibre spirituel adéquat. Son maître, le Gaon de Vilna, avait adopté la même perspective.

Il est écrit (Biour haGra léSefer diTsinouta) :
Il y avait à Vilna un rêveur qui semblait avoir une vision des affaires privées des habitants de la ville.
Les habitants de la ville étaient à la fois stupéfaits et terrifiés par cet homme. L'homme fut convoqué devant le Gaon de Vilna. Il décrivit alors au Gaon un événement qui s'était produit dans l'intimité de la maison du Gaon, et qu'il ne pouvait pas connaître. Le Gaon déclara que le rêveur était simplement atteint d'une maladie mentale et le renvoya. Le Gaon n'a pas été impressionné.
Ce n'est pas parce qu'une personne a l'intuition de choses qu'elle ne devrait peut-être pas savoir, que cela vient nécessairement d'un lieu de sainteté. À moins que des capacités extra-sensorielles n'émanent d'un érudit de la Torah, les paroles de cette personne doivent être prises avec des pincettes.

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin écrit que les rêves et l'inconscient sont le reflet de l'accomplissement spirituel personnel.
Il (Tsidkat haTsadik) cite son maître le rabbi Morde'hai Leiner sur le verset "Yaakov a rêvé" : les rêves révèlent le niveau d'une personne. Comme les rêves représentent l'inconscient, plus ils montrent le Divin, plus on a purifié son cœur. Par conséquent, seul celui qui est au-delà du désir et rempli de Torah peut atteindre une quelconque vérité par le biais de l'imagination ou des rêves.

Le rav Tzsdok haCohen explique que c'est ainsi que l'on peut même étudier la Torah pendant une journée entière, mais que si l'on n'a pas fui les pensées étrangères, on y reste attaché et on n'y échappera pas dans ses rêves.
En ce sens, le rêve est un indicateur fiable du progrès spirituel d'une personne, puisqu'il ne peut être contrôlé par l'esprit conscient. Tout comme l'intellect peut s'attarder sur la vérité de la Torah ou sur les vanités du monde, l'imagination peut également le faire.
La qualité des rêves dépend entièrement de la perfection des illusions. Bien que les rêves soient le fruit de l'imagination d'un individu, plus l'inconscient est pur, plus la révélation est précieuse.

Rabbi Na'hman de Breslev (séfer haMidot) aborde également l'idée des rêves comme une fenêtre sur l'être intérieur et un rapport sur l'état du développement spirituel.
[de même, le rabbi Yékoutiel Halberstam, écrit que l'exactitude des rêves dépend de la droiture de celui qui rêve. ]

Le rav Tsadok haCohen aborde également les différents niveaux possibles de compréhension Divine par le biais de la Torah, des rêves authentiques et de la prophétie. Lorsque le Jacob biblique fait son rêve archétypal de l'échelle des anges qui montent et descendent, le rêve extraordinaire lui a été accordé en proportion de sa pureté de l'inconscient.
Notre réalité est toujours un rêve par rapport à nos niveaux supérieurs, de même lorsqu'il est dit que la prophétie est venue dans un rêve, c'est parce qu'elle est illusoire par rapport aux niveaux supérieurs de la prophétie. [Pri Tsadik 37,59]

=> Ainsi, les rêves sont un véhicule potentiel de sagesse supérieure, mais que ce potentiel est rarement exploité en raison de la grossièreté spirituelle de la majorité des gens.

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-> Rabbi Schneur Zalman (maamaré Admour haZaken 5565) écrit que les rêves sont enracinés dans makif el'yon, qui est également décrit essentiellement comme un royaume de la bonté Divine qui précède la division du temps et de l'espace, un état dans lequel les opposés coïncident.
[dans nos rêves, nous sommes les créateurs d'un monde où le temps et l'espace, qui limitent toutes les activités de notre corps, n'ont aucun pouvoir. ]

Ainsi, il existe un autre type de logique, un autre système de réalité, auquel on accède potentiellement par le biais des rêves. C'est par ce portail que l'on accède à une compréhension plus profonde du monde et de soi-même.
Rabbi Schneur Zalman décrit également les rêves comme une conscience élargie s'exprimant dans une conscience restreinte.
Ces descriptions de ce que les rêves peuvent atteindre contrastent fortement avec celles de Rabbi Pin'has de Koretz, qui était un de ses contemporain et un disciple du Baal Chem Tov, qui écrit que "les rêves sont les déchets de l'esprit" (midrach Pin'has 10b).

-> Il est écrit : "avec le retour de Sion, nous serons comme des rêveurs" (Téhilim 126,1).
A cet égard, Rabbi Schneur Zalman (Torah Ohr) explique que l'exil est comparable à un état de rêve. Dans l'existence réelle, prier et gagner sa vie ne vont pas de pair. La jouissance physique et la jouissance spirituelle ne peuvent coexister. Ce n'est que dans l'état de rêve de l'exil que le juif est contraint de vivre dans une réalité où 2 opposés peuvent fonctionner simultanément, et cela semble tout à fait normal.

De son côté, le Tséma'h Tsédek explique que l'exil et le rêve sont un processus de guérison. Tout comme dans le sommeil, le cerveau se purifie en "transpirant" les processus de pensée superflus et se renforce, ainsi il en va de même pour l'état d'exil.

-> La guémara (Béra'hot 55b) enseigne que le roi David faisait un mauvais rêve chaque nuit.
La 'hassidout explique que tout au long de la journée, David rectifiait le mal auquel il était confronté et le transformait en bien. Ses cauchemars étaient le résidu maléfique de ce qui ne pouvait être transformé en bien pendant la journée.
De même, les gens peuvent faire de mauvais rêves afin d'annuler les mauvais décrets.

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-> Il est écrit : "avec le retour de Sion, nous serons comme des rêveurs" (Téhilim 126,1).

-> Rabbi Yosef Yitzchak Schneersohn (le 6e Rabbi de Loubavitch, le Rayatz) dit qu'un rêve combine 2 opposés. Il écrit qu'un juif en exil peut être absorbé par l'unité de D. en récitant la prière du Shéma, et plus tard dans la journée, il peut se laisser entraîner par des activités mondaines et par l'orgueil.
Il explique que cela est dû au fait que l'exil est un état de rêve où les opposés peuvent être recherchés simultanément.

Le 4e Rabbi de Loubavitch (rabbi Shmouel Schneersohn) enseigne aussi à ce sujet : le monde n'est pas indépendant ; il est l'expression de la volonté de D. La création pourrait être comparée à une manifestation ou à une extension des pensées de D. Dans la pensée humaine, quelqu'un peut imaginer un monde entier avec des détails, des personnes et des événements. Cependant, les personnages de l'imagination humaine ne pourraient pas se rebeller contre la volonté et le désir de l'imaginateur humain, ce serait absurde.
Néanmoins, il est possible que l'être humain en exil puisse se rebeller contre D., même si toute son existence est une extension de la pensée de D.
Tel est le paradoxe de l'état onirique de l'exil.

-> Cependant, il est à noter qu'il écrit que le verset : "Bien que je m'assoupisse, mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,1), enseigne un résultat positif de l'exil : que bien que je m'assoupisse au temps de l'exil, je suis éveillé au sacrifice de soi.
Le Rayatz explique que c'est précisément pendant l'exil, l'état de rêve, que l'on peut plus facilement éveiller en soi le pouvoir du sacrifice de soi (abnégation).

-> Une nuance intéressante enseignée par le Rabbi Loubavitch (rabbi Ména'hem Schneersohn) est une perspective sur la raison pour laquelle l'être humain dort. Apparemment, on pourrait accomplir beaucoup plus s'il n'était pas nécessaire de rester inactif pendant près de 8 heures [de sommeil] par nuit.
Le Rabbi précise que si le sommeil n'existait pas, il n'y aurait pas de différence entre aujourd'hui et demain, et aucune chance de se renouveler et de repartir à zéro. Le fait que nous devions dormir nous permet de penser que le lendemain sera meilleur, ce qui nous donne une fenêtre d'espoir et de croissance.

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-> "Avec le retour de Sion, nous serons comme des rêveurs" (Téhilim 126,1).

-> Selon rabbi Tsadok haCohen de Lublin, lorsque nous serons témoins du monde spirituel du machia'h, nous comprendrons que notre monde actuel était superficiel et irréel, un rêve fantastique.

-> Selon le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.47), le monde du machia'h sera un monde spirituel de la réalité réelle.

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+ D'après le rav Avraham Its'hak haCohen Kook :

-> Le Rar Avraham Kook explique que tous les rêves contiennent un certain élément de mensonge, étant donné qu'ils proviennent de nos facultés imaginatives et émotionnelles qui, par défaut, contiennent des exagérations et des éléments absurdes.

Le rav Kook explique que le mensonge peut même être présente dans les vrais rêves prophétiques, parce que la vérité dans ces rêves est basée sur la réalité générale de ce qui devrait être.
Les circonstances peuvent changer la façon dont ces événements se déroulent en réalité, mais le rêve reste vrai en tant que scénario alternatif possible.
Par exemple, notre ancêtre Yossef rêve que ses parents se prosternent devant lui. Bien que sa mère soit décédée plusieurs années auparavant, la réalité est que si elle avait été en vie, elle se serait également inclinée devant lui lorsqu'il était vice-roi d'Égypte.

Le rav Kook écrit qu'il est certain que tous les rêves ne sont pas censés être considérés comme prophétiques. Lorsque l'humanité a été créée, dans son état le plus pur, les rêves étaient censés être un moyen de générer une vision prophétique.
Avec la chute d'Adam, l'ancienne élévation spirituelle de l'humanité est tombée à un point tel que les rêves étaient plus faux que vrais.
À l'origine, et dans certains cas actuellement, l'humanité a reçu la capacité de rêver afin de saisir un scénario possible de la façon dont les événements pourraient se dérouler. Ce faisant, elle se donnait la possibilité de s'amender si nécessaire.

Comme nous l'avons vu, la clé essentielle des rêves est leur interprétation. Les rêves peuvent être une expression de l'âme. Les âmes contiennent un mélange de bons et de mauvais traits.
Un même rêve peut avoir plusieurs significations, car il reflète des qualités contradictoires au sein de l'âme.
Lorsque l'interprète des rêves donne une interprétation positive, il aide à actualiser les traits positifs cachés dans l'âme du rêveur. Une interprétation négative, en revanche, favorisera et fera ressortir les traits négatifs.

Les prophètes et les personnes saintes font des rêves importants et significatifs. La plupart des rêves, cependant, sont insignifiants ou inutiles, comme le dit la Bible : "Les rêves disent des choses fausses" (Zé'haria 10,2).
La différence de qualité des rêves est essentiellement basée sur la concentration d'une personne tout au long de la journée. Les serviteurs de D. consacrent leurs pensées et leurs actions uniquement au perfectionnement de toute la création ; par conséquent, leur imagination dans leurs rêves ne sera stimulée que par des sujets liés à la réalité universelle.
Il en résulte que leurs rêves sont d'une grande importance, car ils capturent la vérité intérieure de la réalité.
L'homme moyen, en revanche, s'occupe tout au long de la journée des vanités de la vie quotidienne. Il n'est donc pas surprenant que ses rêves ne soient que des pensées et des désirs vains.

C'est ce que veut dire la guémara (Béra'hot 55b) lorsqu'elle affirme que les anges apportent des rêves prophétiques et que les démons apportent de faux rêves.
Les anges sont des forces constantes dans l'univers, préétablies pour parfaire le monde. Les vrais rêves sont liés à ces forces positives sous-jacentes inhérentes.
Les démons, en revanche, sont des forces impies enracinées dans des désirs privés qui sont incompatibles avec l'ordre universel global. Par conséquent, les faux rêves sont le résultat de ces désirs privés.

La capacité de rêver a été donnée à l'humanité afin d'élargir ses horizons. Une vie plongée uniquement dans le matérialisme est grossière et limitée à une vision très étroite. Les rêves permettent de se libérer de ces contraintes. C'est à partir des rêves que l'on peut surmonter la vision grossière et fragmentée de la réalité et appréhender plus précisément la vérité ultime.

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+ D'après le rav Eliyahou Dessler :

-> Le rav Eliyahou Dessler écrit qu'il existe principalement 3 types de rêves :
1°/ les rêves qui révèlent des aspects négatifs de la personnalité d'une personne qui, autrement, seraient restés cachés et inconnus.
La découverte de ces défauts de la personnalité permet de faire les changements nécessaires.

2°/ les rêves ayant des capacités prophétiques qui donnent un aperçu des scénarios futurs possibles.

3°/ Les rêves qui révèlent des aspects positifs de la personnalité d'une personne qui, autrement, seraient restés cachés et inconnus.

-> Le Or'hot Tsadikim (ouvrage du 15e siècle) enseigne que :
"puisque toutes les pensées d'une personne ne sont pas vraies, tous ses rêves ne sont pas vrais. Si quelqu'un s'habitue à ne penser que des pensées vraies, alors la nuit aussi il aura des visions vraies et connaîtra le futur, comme les anges".

-> Cela fait écho à un ouvrage antérieur, le Séfer 'Hassidim, qui écrit que "si l'on veille à dire la vérité absolue dans toutes ses affaires, ses rêves se réaliseront exactement comme le ferait une prophétie".
[cité par rabbi 'Haïm Vital (chaaré kédoucha IV)]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) cite le parallèle évident entre l'implication d'une personne dans la vérité pendant la journée et la façon dont elle s'exprime dans ses rêves.
Le renforcement de la qualité intérieure de la vérité pendant les heures où l'on est éveillé, renforcera à son tour la qualité du contenu de la vérité dans les rêves. En ce sens, les rêves peuvent servir en quelque sorte de jauge pour vérifier où se situent les préoccupations quotidiennes.

-> Bien que cela soit rare de nos jours, certains rêves peuvent encore avoir des capacités prophétiques.
Le rav Na'houm Velvel Dessler, fils du rav Eliyahou Dessler, se rendit un jour chez le rav Eliyahou Lopian, et pendant le voyage, il faillit être renversé par une voiture. Lorsqu'il arriva, le rav Lopian lui demanda pourquoi il avait l'air si secoué et si pâle. Il raconta au rav Lopian qu'il avait failli être victime d'un accident.
Le rav Lopian se réjouit que le danger soit passé, car la nuit précédente, il avait rêvé que le rav Na'houm avait eu un terrible accident, et il avait prié toute la journée pour qu'il arrive sain et sauf.
Le rav Eliyahou Dessler raconta plus tard à son fils qu'il avait fait le même rêve cette nuit-là et qu'il jeûnait depuis lors.

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-> Le rabbin 'Haim Bellaïche, ancien grand rabbin de Tunisie au début du 20 siècle, écrit que la capacité d'interpréter les rêves est depuis longtemps révolue. C'était quelque chose de répandu et de réalisable à l'époque biblique, mais même à l'époque talmudique, cette compétence était déjà en grande partie perdue.

Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort

+ Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort :

-> L'une des ruses du yétser hara consiste à priver une personne de la tranquillité d'esprit et de la clarté dont elle a besoin pour réfléchir à sa vie.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.2) écrit à ce sujet:
"Il s'agit d'un stratagème astucieux du yétser ara, qui consiste à accabler une personne de tâches incessantes afin qu'elle n'ait pas le temps de s'arrêter et de réfléchir au chemin qu'elle emprunte.
Le yétser ara est un soldat expérimenté, rompu aux stratégies de guerre. Pour échapper à ses griffes, il faut faire preuve d'une grande sagesse et d'une planification minutieuse."

-> Au début, le yétser ara peut sembler être notre ami, nous offrant de merveilleux plaisirs, mais en fin de compte, il se transformera en notre pire ennemi.
Nos Sages (Baba Batra 16a) disent à ce sujet : "Le Satan, le yétser ara et l'ange de la mort sont une seule et même chose". Il descend dans ce monde pour tromper l'homme, monte au Ciel pour susciter la colère d'Hachem contre lui, puis reçoit la permission et réclame l'âme de l'homme".

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-> La voie du yétser ara est de séduire chaque personne avec les arguments qui lui conviennent le mieux. Jeunes et vieux sont attirés par des intérêts différents, et le yétser ara connaît l'appât qui attirera le mieux sa proie.
"Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne" (guémara Kidouchin 30b) = de même que nous évoluons, grandissons, de même notre yétser ara s'adapte chaque jour en nous proposant ce qui nous parle le plus à ce moment (notre point faible, d'envie).
Le fait que nous l'ayons vaincu hier, ne garantit pas que cela sera le cas aujourd'hui. [d'ailleurs, nos Sages concluent que sans Hachem qui viendrait nous aider, nous ne pourrions le vaincre. ]

-> Si une personne suit son yétser ara, que ce soit dans sa jeunesse ou dans sa vieillesse, le yétser ara continuera à la poursuivre lorsqu'elle passera dans le monde à Venir.
À chaque niveau du Ciel qu'elle essaiera de gravir, le yétser ara se mettra en travers de son chemin. Il la poursuivra pour ses fautes et exigera sa punition.

Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit à ce sujet :
"Lorsqu'un tsadik quitte ce monde, il est prêt à monter aux plus hauts niveaux du paradis, mais pas d'un seul coup. Immédiatement après son décès, il est puni afin de le purifier de ses fautes les plus graves. Il peut alors monter au premier niveau du Gan Eden.
Lorsque son tour est venu de monter à un niveau encore plus élevé, il est ramené (au Guéhinam) pour être puni pour ses fautes les plus légères, après quoi il peut passer au niveau suivant du Gan Eden.
Ce processus se poursuit jusqu'à ce qu'il soit finalement puni même pour les fautes si mineures qu'elles sont comparés à [l'épaisseur] des mèches de cheveux ...
Ensuite, lorsqu'il est purifié même de ces fautes, il peut entrer dans le niveau du Gan Eden qui lui est vraiment destiné."

[ si le yétser ara poursuit même les tsadikim au Gan Eden, il poursuit d'autant plus les réchaïm qui ont été pris dans ses filets. ]

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-> Nos Sages (Baba Batra 16a) nous avertissent que le yétser ara "descend dans ce monde pour tenter [l'homme], monte au Ciel pour le poursuivre, reçoit la permission, puis réclame l'âme [pour l'amener au Guéhinam, où elle va souffrir de terribles souffrances pour ses fautes]."
Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) rapportent que nous recevons notre yétser ara au moment de notre naissance, et notre yétser tov à notre bar/bat mitsva.
Ainsi, le yétser ara a de l'avance, et à chaque étape de notre vie (de l'enfance à la vieillesse), il va nous charmer et nous attirer pour notre "bien" dans ses filets (se faisant passer pour notre ami de confiance qui nous veut du bien). Et ensuite après notre mort, il se transforme en notre pire accusateur en faisant que payons au maximum de souffrances cette faute.

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit qu'il y a plusieurs niveaux de récompense pour les justes au Ciel. Après le décès d'une personne, son âme monte à un certain niveau du Paradis.
Des années plus tard, elle aspirera à s'élever à un niveau encore plus élevé, ce qui exige un plus grand degré de mérite. Elle peut avoir commis des fautes mineures qui sont pardonnables aux niveaux inférieurs du Paradis, mais qui l'empêchent d'accéder aux niveaux supérieurs qui exigent une plus grande pureté. Chaque fois que l'âme tente de s'élever, elle est à nouveau jugée pour ses actes.
À chacune de ces étapes de jugement supplémentaire, le yétser ara revient pour la poursuivre à nouveau, afin de l'empêcher de s'élever à un niveau supérieur.
Ce fut le cas de Yéhochoua, le Cohen Gadol, que le yétser ara a continué à poursuivre alors qu'il était déjà au Ciel (Zohar III,214a).

[ainsi, plus nous fautons (sans faire téchouva dessus) en écoutant dans ce monde notre yétser ara, plus nous donnons à notre yétser ara la possibilité de nous mettre des coups de couteau dans notre dos après notre mort.
Dans ce monde, il est tout mignon comme notre meilleur défenseur pour kiffer la vie, et après il sera là comme notre pire accusateur possible. ]

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b'h, nous allons voir quelques réflexions plus générales sur le yétser ara :

-> Lorsque le yétser ara tente de nous séduire et nous propose des choses qu'il prétend nous allons apprécier, nous ne devons pas imaginer un seul instant que le yétser ara a nos meilleurs intérêts à l'esprit. C'est tout le contraire.

Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot - chaar yi'houd hamaassé - chap.5) explique :
"Réalisez que votre pire ennemi dans le monde est le yétser ara. Il est tissé dans les forces de notre âme, mélangé à notre esprit, et s'associe à nous dans tous nos sens physiques et spirituels.
Il domine les éléments de notre être et se cache dans notre poitrine. Il est votre conseiller dans chacune de nos actions, qu'elles soient cachées ou révélées.
Il se cache pour nous surprendre à chacun de nos pas. Pendant que nous dormons, il est éveillé. Nous pouvons l'ignorer, mais il ne nous ignore jamais.
[...]

Il était une fois un homme pieux qui voyait des soldats revenir d'une bataille féroce et difficile, chargés du butin de guerre. Il leur dit : "Vous revenez d'une petite guerre, au cours de laquelle vous avez gagné des trésors. Préparez-vous maintenant à une guerre beaucoup plus importante."
Ils lui demandèrent : "De quelle guerre s'agit-il?"
"La guerre contre le yetzer hara", répondit-il.

-> Le Pélé Yoetz (tachboulot) écrit :
"Menez votre guerre avec des stratégies" (Michlé 24,6)
Combien de plans et de stratégies une personne élabore-t-elle pour gagner de l'argent?
Combien plus doit-il élaborer des plans et des stratégies pour faire la guerre à son plus grand ennemi, le "roi vieux et fou" (référence au yétser ara, voir Zohar I,179a).
On doit se réveiller pour combattre le yétser ara en poussant un puissant cri de guerre.

Il est intéressant de noter que le monde à Venir n'est mentionné nulle part dans la Torah.
Le rabbi Shlomo de Zhvil explique que c'est parce que nous sommes les enfants d'Hachem (Réé 14,1).
Quelle est la différence entre un serviteur et un enfant? Un serviteur fait son travail pour recevoir une compensation. Ce n'est pas le cas d'un enfant. Tout ce que le père possède est à la disposition de l'enfant, tant qu'il ne se rebelle pas ou ne s'enfuit pas. Un enfant n'a pas besoin de salaire car il héritera de tout.
De même, la Torah n'a pas besoin de mentionner la plus grande des récompenses. En tant qu'enfants de D., absolument tout est à nous tant que nous faisons Sa volonté.

Communiquer avec les morts par nos prières

+ La guémara (Béra'hot 18b) cite des opinions divergentes sur la question de savoir si les âmes de ceux qui sont décédés sont conscientes de ce qui se passe dans notre monde physique.

Néanmoins, les Tossafot (16b) écrit que toutes les opinions s'accordent sur le fait que, par la prière de ceux qui sont encore parmi les vivants, les âmes défuntes peuvent être informées des événements qui se déroulent dans le monde des vivants.

Une origine de l’antisémitisme

+ Une origine de l'antisémitisme :

-> "Parce qu'Hachem nous a rendus uniques par Ses lois et Ses préceptes [au mont Sinaï], et que notre prééminence se manifeste dans Ses règles et Ses statuts ... c'est pourquoi toutes les nations idolâtres, animées par l'envie et l'impureté, s'élèvent contre nous, et tous leurs rois, motivés par l'aversion et la calomnie, s'emploient à nous persécuter. Leur désir est de se battre contre Hachem!"
[Rambam - Iguéret Téman]

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-> La guémara (Shabbath 89a) s'interroge : Pourquoi [le lieu de notre mariage avec Hachem, où l'on a reçu la Torah] est appelé : mont Sinaï?

Nos Sages d'y répondre : "Car c'est à partir de là que les nations [du monde] ont commencé à haïr les juifs".
[le mot : "sin'a" : שִׂנאָה = la haine]

Rachi explique : c'est parce qu'elles n'ont pas accepté la Torah lorsqu'elle leur a été offerte [et ce avant que le peuple juif ne l'accepte].
[lorsque les nations du monde ont réalisé leur erreur, et qu'elles ont pu voir les avantages énormes que les juifs en tiraient (l'éternité, la Vérité, ...), elles se sont remplies de jalousie et de haine [même de manière inconsciente].

Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich 'Haï) :

-> "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis Hachem, votre D." (Kédochim 20,7)

-> Au niveau du sens simple (pchat), notre verset est un commandement pour qu'Israël se comporte de manière sainte.
D'un point de vue homilétique, on peut également lire : "Vous avez été sanctifiés, vous serez donc saints, car moi, Hachem, je suis votre D." =Parce que le peuple juif était saint au départ, il a la capacité unique de se sanctifier davantage par l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot.
La preuve qu'ils étaient saints dès le départ est que "Moi, Hachem, je suis votre D." = déjà en Égypte, avant que les Israélites ne reçoivent la Torah et les mitsvot au Sinaï, Hachem s'appelait lui-même " des D. Hébreux" (Chémot 3,18 ; 7,16) ...

Ce point est mis en évidence lors de la purification de la métsora (Vayikra 13,37).Pourquoi le Cohen peut-il le purifier? Parce que la racine de l'âme du juif est déjà pure, il peut être purifié ...

La Torah purifie la personne qui l'étudie. C'est pourquoi elle devait être donnée au peuple juif, qui est enraciné dans la pureté. En effet, D. a imprimé un signe de pureté dans la chair des hommes juifs. L'alliance de la circoncision montre qu'ils sont purs et qu'ils peuvent donc étudier la Torah. C'est pourquoi nous remercions D., dans la grâce après le repas, "pour Ton alliance, que Tu as scellée dans notre chair, et [ensuite] pour Ta Torah, que Tu nous as enseignée", car cette dernière dépend de la première.

La Torah est comparée à de l'eau, comme il est écrit : "quiconque a soif, venez à l'eau" (Yéchayahou 55,1 ; Baba Kamma 17a).
La nature de l'eau est la suivante : si elle se trouve dans un tuyau élevé aux deux extrémités et que sa source se trouve à un endroit élevé à l'une des extrémités du tuyau, elle s'élèvera jusqu'à un endroit tout aussi élevé à l'autre extrémité du tuyau.
Grâce à l'étude de la Torah, une personne atteint la nature de l'eau, elle peut s'élever à un niveau aussi élevé que la racine de son âme.

Dans l'avenir, les morts d'Israël seront ressuscités par la rosée.
La rosée de la résurrection descend d'un lieu qui est source de vie. Pour Israël, dont les racines sont dans le lieu de la lumière, la rosée devient un tuyau par lequel les âmes des morts montent vers le lieu de la vie pour recevoir la vie, afin de ressusciter les corps dans la tombe.
Cela explique ce que Iyov a dit : "Ma racine s'étend jusqu'à l'eau, et la rosée se pose sur mon rameau" (Iyov 29,19) = la racine de mon âme est comme l'eau, qui peut monter aussi haut que sa source.
Moi aussi, je pourrai monter jusqu'au lieu de ma racine. C'est pourquoi la rosée de la résurrection me ressuscitera.
[Ben Ich 'Haï - chana 2 hakdamat Tazria]

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-> Un sadducéen dit à Guéviha ben Pesisa : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront. Les vivants meurent ; les morts vivront-ils?"
Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas. Ceux qui n'ont pas encore vécu (les enfants à naître); vivent ; ceux qui ont vécu [vivront]!"
[guémara Sanhédrin 91a ; Ein Yaakov]

-> Le sadducéen accusait les rabbins de ruiner la foi des gens dans la Torah en déclarant que les morts vivront. En affirmant quelque chose d'aussi incroyablement tiré par les cheveux, disait le sadducéen, les rabbins érodaient la confiance du peuple dans leurs nombreux enseignements vrais et magnifiques et dans la Torah. C'est pourquoi "malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront", car vous serez punis pour avoir détruit la foi des gens en la Torah.

Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas", car en niant la résurrection, vous empêchez les réchaïm de se repentir et d'accomplir les mitsvot. Car ils diront qu'en fin de compte, les justes meurent comme les réchaïm ; à quoi bon alors porter le joug de la Torah et des mitzvot?
[Bénayahou]

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-> [Il est écrit : ] "La terre qu'Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner" (Ekev 11,9).
Il n'est pas dit "de vous donner", mais bien "de leur donner" [c'est-à-dire que D. donnera la terre d'Israël aux Patriarches, qui sont déjà morts].
Nous avons ici une preuve de la résurrection des morts dans la Torah [car pour accomplir sa promesse aux Patriarches, D. devra les ressusciter].

Certains apportent une preuve à partir du verset : "Vous, qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, vous tous, aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4). [Il est évident que le peuple auquel s'adressait Moché était vivant. Le verset dit : même si tous les autres sont morts, vous serez vivants].
De même qu'aujourd'hui vous êtes tous vivants, de même dans le monde à venir vous serez tous vivants.

La reine Cléopâtre dit à Rabbi Méïr : "Nous savons que les morts vivront, comme il est écrit : "Ils fleuriront hors de la ville comme l'herbe de la terre" (Téhilim 72,16). Mais lorsqu'ils se lèveront, le feront-ils nus ou avec leurs vêtements?".
Il a répondu : "Nous pouvons faire des déductions à partir du cas du blé. Si le blé, qui est enterré nu, émerge avec plusieurs vêtements, à plus forte raison il en est de même pour les justes, qui sont enterrés avec leurs vêtements.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Nous pouvons en effet tirer des enseignements sur la résurrection des morts à partir du blé.
Ses grains sont enfouis dans la terre, où ils se désintègrent. Il repousse ensuite, et l'on finira par en faire du pain.
Mais "l'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche d'Hachem" (Ekev 8,3) = ce n'est pas seulement de la "résurrection" du blé que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie après avoir été enterré dans la terre, mais de nombreux versets de la Torah, qui sortent de la bouche de D., que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie.
[Ben Yéhoyada]

-> Que signifie le fait que les justes ressusciteront dans leurs vêtements?
Les vêtements dans lesquels les corps des justes sont enterrés symbolisent les "vêtements" qu'ils ont confectionnés pour leur âme grâce à l'étude de la Torah et à l'observance des mitsvot.
Ce concept est évoqué dans le verset suivant : "La force et la gloire sont ses vêtements ; elle se réjouit au dernier jour" (Michlé 31,25).
[Névé Tsadikim]

-> Si Cléopâtre accepte que les morts ressuscitent, quelle différence cela fait-il pour elle que les morts ressuscitent avec ou sans vêtements?
Ce qu'elle voulait savoir, c'est si les gens seront alors comme Adam et Eve avant le péché, qui étaient si purs et si élevés qu'ils n'avaient pas besoin de vêtements, ou s'ils seront comme l'homme après la faute.
[Bénayahu]

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-> César dit à Rabbi Gamliel : "Vous dites que les morts vivront. Mais ils sont devenus poussière. Comment la poussière peut-elle revivre?"
La fille de César dit à Rabbi Gamliel : "Je vais lui répondre." Elle se tourna vers son père et lui dit : "Il y a deux potiers dans notre ville. L'un fait des récipients avec de l'eau, l'autre avec de l'argile. Lequel est le plus habile?"
César répondit : "Celui qui fait des vases avec de l'eau". Elle lui dit : "Si D. fait des vases avec de l'eau, il peut certainement en faire avec de l'argile!"
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Rachi explique que la fille de César disait : "D. fait l'homme avec de l'eau, car l'embryon commence par une goutte de sperme. Il peut donc certainement faire l'homme avec de la terre."

La question de César elle-même laisse perplexe. La Torah affirme qu'Adam a été créé à partir de la poussière de la terre (Béréchit 2,7). Si César accepte que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'accepte-t-il pas que D. ressuscite les hommes à partir de la terre?
Et s'il n'accepte pas que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'a-t-il pas posé sa question directement sur le récit de la création?

César reconnaît que le récit de la création dans la Torah est vraie.
Mais le roi Salomon a dit : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Kohélét 1,9). L'empereur s'interroge donc : Si D. ne crée rien de nouveau après les 6 jours de la création, comment ressuscitera-t-il les morts? N'est-ce pas quelque chose de nouveau?

Sa fille lui explique que tout ce qui existe de semblable dans ce monde n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau. Puisque, de nos jours, D. façonne les gens à partir de liquide, ce qui est beaucoup plus difficile que de les façonner à partir de la terre, ressusciter l'homme à partir de la terre n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau.
[Ben Yéhoyada]

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+ Guérir les défauts :

-> Rava compare deux parties d'un verset. Le verset dit : "Je fais mourir et je fais vivre", mais il dit aussi : "Je brise et je guéris" (Haazinou 32,39).
Hachem dit : "Ceux que j'ai mis à mort, je les ramènerai à la vie, et ceux que j'ai brisés, je les guérirai.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Hachem ressuscitera d'abord les morts avec les défauts qu'ils avaient au moment de leur mort. Ainsi, tout le monde saura que ce sont les morts qui sont ressuscités.
Ensuite, il les guérira de leurs défauts.
[Bénayahou]

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+ Les effets de l'orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Yéhoyada]

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+ Comment atteindre la terre sainte :

-> Selon Rabbi Elazar, les justes enterrés en dehors de la Terre d'Israël ne reviennent pas à la vie.
Rabbi Ila dit : Ils reviendront à la vie, mais ils doivent d'abord rouler [à travers des tunnels souterrains] jusqu'à la terre d'Israël.
Rabbi Abba s'y opposa. Il souligna que rouler serait douloureux pour les justes [et que D. ne les ferait pas souffrir].
Abbayé répondit : Des tunnels seront creusés pour eux sous la terre. [Ils se lèveront et marcheront dans les tunnels jusqu'à la terre d'Israël, d'où ils émergeront (Rachi)].
[guémara Kétoubot 11a]

-> Apparemment, seuls les justes traverseront les tunnels. Les gens ordinaires arriveront en terre sainte d'une manière différente. Leurs os rouleront jusqu'en terre d'Israël et ils y seront ressuscités.
C'est pourquoi, dans la bénédiction de Ahava Rabba, nous disons : "Fais que nous marchions droit vers notre Terre" = aide-nous à être parfaitement justes afin que nous puissions marcher droit dans les tunnels jusqu'à la Terre sainte plutôt que d'y voir nos os rouler. [Rabbi Moché Sofer]

À Bagdad, les morts juifs étaient enterrés face à l'ouest, vers la terre d'Israël, pour montrer leur foi en la résurrection, lorsqu'ils se lèveront et marcheront vers l'ouest à travers les tunnels jusqu'à la Terre.
[Ben Yéhoyada]

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+ Les éloges funèbres

-> Malheur à ce cortège! Malheur à ce fardeau!
[guémara Moéd Katan 28b]

-> Le "cortège" est l'âme, qui se rend au Gan Eden.
Le "fardeau" est le corps, qui est accablé par son séjour dans la tombe.

Dans un éloge funèbre, le corps et l'âme sont loués pour les mitsvot qu'ils ont accomplies dans ce monde. Nous pouvons comprendre que l'âme soit satisfaite de l'éloge funèbre, puisqu'elle continue à vivre et qu'elle tire du plaisir de la mention de la Torah qu'elle a étudiée et des mitsvot qu'elle a accomplies pendant qu'elle était dans ce monde.
Mais pour le corps, c'est se moquer du mort que de le féliciter pour son travail dans les mitsvot alors qu'il gît comme une pierre dans la tombe.

Dans l'avenir, cependant, le corps vivra à nouveau et jouira de la récompense pour son travail dans les mitsvot. C'est pourquoi il apprécie que l'on fasse son éloge pour ces choses, même s'il se trouve actuellement dans la tombe.
L'éloge funèbre est donc "un honneur pour les vivants" = les âmes ; et "un honneur pour les morts" (guémara Sanhédrin 46b) = les corps.
[Né'hamat Tsion]

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+ Les trois partenaires :

-> Hachem achèvera pour moi. Hachem, Ta bonté dure toujours. Tu n'abandonnes pas l'œuvre de tes mains. (Téhilim 138,8)

-> Il y a 3 partenaires dans la création d'une personne : Hachem, son père et sa mère.
Ses parents lui donnent un corps. D. lui donne une âme, l'éclat de son visage, la vue, l'ouïe, la parole, la capacité de marcher et de penser. Lorsque son heure est venue, Dieu prend sa part et leur laisse celle de ses parents. [guémara Nidda 31a]

-> L'homme a 3 partenaires. À qui revient l'honneur en premier?
Celui de D., bien sûr, pour un certain nombre de raisons. L'une d'elles est que même les parents doivent honorer Hachem. Une autre raison est que la part des parents dans l'homme nécessite également l'assistance divine. De plus, une fois que les parents l'ont mis au monde, il devient progressivement indépendant d'eux, mais il reste dépendant de D. à chaque instant pour lui donner vie et énergie.

Ainsi, même le corps, qui est la part des parents dans l'homme, est considéré comme l'œuvre d'Hachem. Et puisque D. a pitié de son œuvre, Il ne l'abandonnera pas, mais la restaurera lors de la résurrection des morts.
Comme le dit notre verset : "Hachem achèvera pour moi" = Il achève la part de mes parents qui est en moi. En outre, "Hachem, Ta bonté dure toujours" = même après que les parents m'ont mis au monde, D. continue à me soutenir. Ainsi, le corps, qui est appelé la part des parents dans l'homme, est également l'œuvre de Tes mains.
C'est pourquoi "Tu n'abandonneras pas l'œuvre de Tes mains", mais tu la ressusciteras dans le futur.
[Ben Ich 'Havil 3 - haGadol 3]

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-> Rabbi Méïr dit : De quel verset de la Torah découle le fait qu'il y aura une résurrection des morts? Il est écrit : "Moché et les enfants d'Israël chanteront" (Béchala'h 15,1).
Il n'est pas dit "a chanté" (char - שר), mais "chantera" (yachir - ישיר).
C'est à partir de là que nous apprenons la résurrection des morts dans la Torah.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Nos Sages ont dit que le monde à Venir a été créé avec la lettre youd (י) (guémara Ména'hot 29b).
Il y a deux mondes à venir. L'un concerne les corps après la résurrection ; l'autre est le monde des âmes.
La lettre youd (י) fait allusion aux deux. C'est pourquoi le verset qui fait allusion à la résurrection ne dit pas שר (a chanté"), mais ישיר (chantera). Le mot ישיר est composé de שר avec l'ajout de deux youd (י), un pour chaque monde à venir.
[Ben Yéhoyada]

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-> Tout ce que D. fait, c'est d'empêcher l'anéantissement de l'œuvre de Ses mains, les âmes et les corps, afin qu'ils ne soient pas perdus dans les deux mondes.
[Tikouné Zohar 31:76a]

-> Certains juifs, jugés indignes, ne prendront pas leur part dans le monde à venir et ne se lèveront pas lors de la résurrection des morts.
Mais lorsque D. renouvellera les cieux et la terre et détruira complètement le mauvais penchant, ces corps et ces âmes perdus seront également renouvelés et restaurés.
[Bénayahou]

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-> C'est avec cela (bézot - בזאת) qu'Aharon entrera dans le lieu saint. (A'haré Mot 16,3)

-> Nos Sages ont trouvé dans la Torah une allusion à la résurrection des morts. En ce qui concerne les téroumot et les dîmes provenant des produits de la terre sainte, il est écrit : "Tu donneras à Aharon haCohen la térouma mise à part pour Hachem" (Kora'h 18,28).
Comment la dîme a-t-elle pu être donnée à Aharon, qui est mort dans le désert et n'est jamais entré en terre sainte?
Il faut qu'à l'avenir il revienne à la vie et que la dîme lui soit apportée.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Actuellement, le Nom de Dieu et son Trône sont incomplets. Le Tétragramme (יהוה) ne comporte que deux lettres (יה) et le mot כס (kess - Trône), n'a pas d'alef [כסא] (voir Béchala'h 17,16).
Dans le futur, les sept lettres du Nom et du Trône seront complètes. [יהוה et כסא]
Notre verset y fait allusion. Le mot "bézot" (בזאת - avec ceci"), peut être divisé en בז אות (bézaïn ot - avec sept lettres).
Lorsque la rectification sera achevée et que le Nom Divin et le Trône seront complets, Aharon entrera dans "le lieu saint", le 3e Temple, en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - drouchim A'haré Mot]

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+ Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités :

-> Rabbi Eliezer dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités (Yé'hezkiel 37) se sont levés, ont entonné un chant et sont morts.
Quel chant prononçaient-ils? "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde."

Rabbi Yéhochoua dit : Ils ont entonné ce chant : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre au tombeau et en fait remonter" (I Chmouël 2,6).

Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, ont pris femme et ont eu des fils et des filles.

Et qui sont les morts que Yé'hezkiel a ressuscités?

Rav dit : Ce sont les descendants d'Efraïm qui ont calculé la fin [de la servitude égyptienne] et se sont trompés.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura longtemps" (I Divré haYamim 7,22).
Chmouël a dit : Il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
[guémara Sanhedrin 92b]

-> Selon Rabbi Eliezer, les morts que Yé'hezkiel a ressuscités se sont levés, ont chanté "Hachem met à mort avec justice et ressuscite avec miséricorde", puis sont morts à nouveau.
Rabbi Eliezer est du même avis que Rav, qui les identifie comme les descendants d'Efraïm en Égypte qui ont calculé la fin de la servitude égyptienne. Ils conclurent à tort que le temps de la rédemption était venu, se mirent en route pour le pays de Canaan et furent tués par ses habitants.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura pendant de nombreux jours", parce qu'ils s'étaient trompés en calculant le nombre de jours jusqu'à la rédemption.

Ils ont chanté "Hachem fait mourir par la justice" parce qu'ils ont essayé de hâter l'exode et ont quitté l'Égypte sans Sa permission. Ils ont également chanté "et ressuscite avec miséricorde" parce qu'après leur punition, D. les a ressuscités.

Selon Rabbi Yehoshua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre dans la tombe et ressuscite" (I Chmouël 2,6).
Rabbi Yéhochoua est du même avis que Chmouël, qui les a identifiés comme des personnes qui niaient la résurrection des morts. D. les a ressuscités pour enseigner que, tout comme Hachem les avait mis à mort et les avait ressuscités, Il ressusciterait à l'avenir ceux qu'Il avait fait descendre dans la tombe.

Une autre façon de comprendre le différend est la suivante :
Rabbi Yéhochoua opine comme Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, où ils se sont mariés et ont eu des enfants. D'après Rabbi Yéhochoua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite", car, de même que D. les avait mis à mort et les avait ressuscités, de même il les ramènerait un jour dans la tombe pour les ressusciter lors de la résurrection des morts.

Rabbi Eliezer, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités chantaient : "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde" et qu'ils sont morts immédiatement après, estime, comme Chmouël, qu'il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
D. les a ressuscités pour nous enseigner que la résurrection existe bel et bien.
[Ben Yéhoyada]

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-> Des hérétiques demandèrent un jour à Rabbi Gamliel : "D'où vient que Hachem ressuscite les morts?".
Il répondit : "Dans la Torah, il est écrit : "Hachem dit à Moché : Voici, tu dormiras avec tes ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera" (Deutéronome 31,16).
[En hébreu, un verbe peut précéder ou suivre le sujet. Ce verset dit littéralement : "Voici, vous vous endormirez avec vos ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera." On peut donc aussi l'interpréter ainsi : "Vous dormirez avec vos ancêtres et vous vous lèverez" dans la résurrection - "et ce peuple s'égarera].
[guémara Sanhédrin 90b]

Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort

+ Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort :

-> Le roi Shlomo dit au sujet de la mort de l'homme : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit [l'âme] retourne auprès de D. qui l'a donné." (Kohélet 12,7)

-> Le Akédat Its'hak commente :
La finalité de la venue de l'homme sur terre est atteinte lorsque ses deux entités (âme et corps) se séparent complètement sans qu'il ne reste la moindre partie de l'un chez l'autre ...
C'est le sens des paroles du roi Shlomo : la séparation doit s'opérer sans qu'aucune partie de matérialité ne soit rattachée à l'âme ... Il pourra alors retourner à la poussière de la terre lorsque le corps ne détiendra plus de partie du néfech. "Et l'esprit retourne auprès de D. Qui l'a donné"
Comme nous l'ont expliqué les Sages, nous devons rendre l'âme comme elle nous a été donnée, c'est-à dire en état de pureté. (guémara Shabbath 152b)

Parfois, la séparation est particulièrement difficile pour certains hommes car leur néfech a un grand penchant pour la matérialité.
En effet, après s'être affairé durant toute une vie dans la recherche d'une matérialité grandissante, le néfech s'y attache au point qu'il ressent un amour ardent pour cette dernière durant son passage sur terre, et cet attachement ne disparaît pas après la mort.
La force du corps provient du Satan qui est le mauvais penchant qui l'accompagne et le domine. Ainsi, un esprit d'impureté se trouve chez les morts et c'est le sens des paroles de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) qui nous enseignent qu'il est aussi difficile pour le néfech des réchaïm de sortir du corps que de retirer une pelote de laine enchevêtrée dans des ronces.
Car le retour à la terre ne peut s'achever s'il reste encore des forces d'impureté dans le corps, et c'est la raison pour laquelle l'âme monte et redescend vers le corps durant 12 mois.

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1°/ Chez ceux accordant beaucoup d'importance à la matérialité :

-> Le Akédat Its'hak explique en d'autres termes, que les hommes qui ne se sont pas affairés à la spiritualité [pendant leur temps disponible] à travers l'étude de la Torah et le service divin, mais qui se sont seulement préoccupés de la matérialité en poursuivant les futilités de ce monde, lorsqu'arrive le jour de la mort, ils voient leur âme se séparer de leur corps avec difficulté et ce processus est comparable à une pelote de laine qui est enchevêtrée dans des ronces où il est extrêmement difficile de l'en extraire. (Béra'hot 8a)
Cela nécessite forcément de déchirer une partie de la laine jusqu'à en retirer toutes les ronces. Il en est de même pour l'âme qui se sépare du corps et c'est le sens des souffrances endurées jusqu'à ce que la séparation soit intégrale dans la mort.

La source de cet enseignement se trouve dans le guémara (Shabbath 152a), comme il est écrit : "Durant les 12 premiers mois après la mort de l'homme, son corps est encore existant et sa néchama (âme) monte et descend. Cependant après 12 mois, le corps de l'homme se désintègre ... Sa néchama monte et ne redescend plus".
Ainsi le Akédat Its'hak explique que l'âme qui est encore attachée à la matérialité du corps, connaît de grandes difficultés à s'en séparer complètement. Elle monte et descend pour tenter de s'unir de nouveau avec le corps durant une période de 12 mois.

Nous pouvons également y ajouter les paroles du Zohar (Vayé'hi 217b) qui y voit la punition du kaf hakéla (douleur suivant la mort) : "Malheur à cette âme qui va être propulsée comme la pierre d'une fronde, comme il est écrit : "Et l'âme de ton ennemi, il la lancera avec la fronde" (Chmouël I 25,29)."

[ainsi, à travers ces paroles, nous pouvons expliquer que l'âme ne trouve pas de repos à cause de son enchevêtrement dans la matérialité. Ainsi, durant 12 mois, elle monte et elle descend étant catapultée d'un monde à l'autre.]

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2°/

-> Le Ohr ha'Haïm (Bé'houkotaï) enseigne :
"Hachem n'a pas créé Adam pour qu'il s'installe dans le monde et en jouisse tant qu'il ne faute pas, car s'il en était ainsi, il n'y aurait pas d'élévation possible pour l'homme. Au contraire, il chuterait spirituellement puisque le but à atteindre est le monde à venir.
Ce n'est qu'à cause de la faute qu'il dut se munir d'une enveloppe corporelle recouverte de peau dans ce monde-ci.
Lorsqu'un homme s'affaire à la Torah, il peut atteindre une telle force spirituelle qu'il ne ressent pas la douleur de la mort mais l'appréhende comme s'il devait juste passer d'un endroit à un autre.
Ainsi, de nombreux Justes (tsadikim) n'ont pas ressenti la souffrance de cette séparation, et c'est d'ailleurs le sens du verset : "Doux est le sommeil du travailleur" (Kohélet 5,11), car celui qui sert Hachem s'endormira par une mort douce.
Nous pouvons constater qu'Eliyahou Hanavi, par le mérite de sa Torah, atteignit un tel niveau spirituel qu'il n'a pas connu la mort."

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3°/ L'exemple exceptionnel d'Eliyahou haNavi :

-> Il ressort des explications du Ohr ha'haïm haKadoch qu'Eliyahou haNavi eut le mérite de vivre dans les deux mondes comme un homme qui monte à l'étage de sa demeure.

-> Rabbi Chimon Bar Yo'haï dans le Zohar (Vayakel 197a) enseigne :
Il est écrit : "Eliyahou monta au Ciel dans un tourbillon"(Méla'him II 2,11).
Comment Eliyahou haNavi a-t-il pu monter au Ciel avec son corps? Les mondes supérieurs ne supportent pas la matérialité, même si cette dernière est seulement de la taille d'un grain de moutarde.
Rabbi Chimon Bar Yo'haï répond que lorsqu'Eliyahou haNavi est monté dans le Ciel, il s'est démuni de son enveloppe corporelle conçue de matière et l'entreposa dans un endroit spécial qui se trouve entre la terre et le Ciel. Puis, il s'est revêtu d'une enveloppe spirituelle qui lui permit de monter dans le Ciel avec les anges.
Et lorsqu'il redescendait dans le monde ici-bas, étant l'émissaire du Maître de l'univers, il enlevait son enveloppe spirituelle et mettait de nouveau son enveloppe corporelle qui était complètement épurée, puis redescendait parmi les hommes.

=> Il ressort clairement qu'Eliyahou haNavi avait la capacité de vivre dans les deux mondes et si ce n'était à cause de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, Adam Harichon aurait également vécu dans les deux mondes, comme un homme qui vit dans une demeure à deux étages.
Il ressort de cet enseignement que si Adam Harichon n'avait pas fauté, l'âme aurait eu la capacité de se séparer très facilement de son corps, même durant son vivant, comme on enlève un cheveu d'un bol de lait. (guémara Béra'hot 8a)
Lorsque l'homme s'attache à la Torah fermement durant son vivant, son âme quitte son corps au moment de la mort sans souffrance.

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-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2021/09/09/32648

Pleurer le Temple = mériter la première résurrection des morts

+ Pleurer le Temple = mériter la première résurrection des morts :

-> La guémara (Taanit 30b) nous dit que celui qui pleure Jérualem méritera de se réjouir de sa reconstruction, mais que celui qui ne pleure pas le Temple ne méritera pas cette joie.

-> Le Ritva, l'un des plus grands Richonim, donne une explication fascinante de cette guémara.
Il écrit qu'il y aura 2 étapes à la résurrection des morts.
La première aura lieu au moment de la reconstruction du Temple, et la seconde se produira bien plus tard.
Cette première résurrection des morts est destinée à ceux qui ont pleuré le Temple. Ils mériteront de participer à sa joyeuse reconstruction.
La seconde résurrection des morts est destinée à ceux qui n'ont pas pleuré la destruction du Temple comme il se doit. Ils n'assisteront pas à cet événement spectaculaire.
Tous les justes mériteront certainement la résurrection des morts, mais pour ceux qui n'ont pas pleuré le Temple, leur résurrection des morts arrivera trop tard pour qu'ils puissent assister à sa reconstruction.

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+ Ressentir la douleur :

-> Le Meïri, un autre grand Richon, dit ce qui suit : pour qu'une personne soit classée parmi celles qui pleurent Jérusalem, il ne suffit pas de jeûner le jour du 9 Av ou de dire les Kinot, car le deuil est dans le cœur.
On peut accomplir toutes les halakhot correctement, mais si l'on ne ressent pas réellement dans son cœur la douleur et la souffrance, on ne méritera pas de voir la reconstruction du Temple.

=> Ainsi, une personne peut tout faire correctement : elle jeûne, elle fait le prières du 9 Av, elle dit les Kinot, elle est assise sur le sol ; elle fait tout ce qu'elle est censée faire le 9 Av. Mais tout cela n'est pas suffisant.
Le Meïri nous enseigne que si l'on accomplit cette mitsva par cœur, sans ressentir de douleur dans son cœur, on n'est pas en rapport avec la véritable essence du 9 Av.

[nous avons 3 semaines où l'on doit se préparer à ressentir le 9 Av pleinement la perte du Temple. ]

Les morts éprouvent du plaisir lorsque leurs proches se rendent sur leur tombe et qu'ils les sollicitent [d'intervenir auprès d'Hachem] ...
[ Sefer 'Hassidim - 710]