Aux délices de la Torah

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Taanit Esther = un jour propice pour nos prières

+ Taanit Esther = un jour propice pour nos prières :

-> Pourim est un jour saint. Et le jeûne (taanit) Esther est aussi un jour très saint.
Le Kav haYachar (chap.96) déclare que ce jour jour est un très bon moment pour pour que nos prières soient acceptées par le mérite de Mordé'haï et d'Esther.
Quiconque a besoin de la compassion d'Hachem pour quelque raison que ce soit, devrait trouver le temps de faire la prière ce jour-là et de réciter le 22e chapitre de Tehilim, dont nos Sages disent qu'il est une référence à Esther (guémara Yoma 29a).
Il faut alors déverser son cœur à Hachem et demander et demander que tout ce dont nous avons besoin nous soit accordé par le mérite de Mordé'haï et d'Esther.

Et les portes du Ciel nous seront ouvertes et notre prière sera acceptée volontiers car le jour du jeûne d'Esther et le jour de Pourim sont des jours d'acceptation et d'amour.
C'est pourquoi il est bon de prier le jour de Taanit Esther et les prières seront entendues et acceptées avec compassion.

Le Kav haYachar ajoute que :
"ce n'est pas pas seulement à Esther que le Roi, Hachem, a tendu son sceptre d'or.
Il le tend à quiconque se connecte avec eux, ce qui signifie le peuple juif vivant en l'exil et souffrant pour la gloire d'Hachem.
Il est certain qu'à travers le récitation de séli'hot et de prières en ce jour, nous éveillons le mérite de Mordé'hai et d'Esther."

Pourim & Its’hak

+ Pourim & Its'hak :

-> "Etalant la richesse de son faste royal et la rare magnificence de sa grandeur cela pendant une longue durée de 180 jours" (Méguilat Esther 1,4)

-> Le rav Aryeh Leib Tzintz (Mélo haOmer - Esther 1,4) explique la signification de ce festin organisé par A'hachvéroch qui dura 180 jours.
La durée de la fête organisée par A'hachvéroch correspond au nombre d'années de la vie d'Its'hak, et c'est le mérite d'Its'hak qui a protégé ceux qui ont choisi d'y assister de manière inexcusable.
Les 180 années de justice d'Its'hak ont protégé les participants au festin qui a duré 180 jours.

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+ Les fils d'Haman :

-> Le guérmara (Mégila 15b) fait état d'un débat sur le nombre de fils d'Haman.
Rav affirme que Haman a eu 30 fils. Dix d'entre eux sont morts, dix ont été pendus et dix ont été réduits à une pauvreté abjecte, contraints de mendier leur nourriture.

Les Rabbanan ne sont pas d'accord et affirment que le groupe d'indigents qui demandaient l'aumône se composait de 70 fils. C'est-à-dire que Haman avait quatre-vingt-dix fils, parmi lesquels il y avait soixante-dix survivants appauvris.
Rami bar Abba a une troisième opinion. Il pense qu'Haman a eu 208 fils. La Meguila y fait allusion dans le pasuk :
"Haman leur exposa la splendeur de sa fortune et la multitude de ses enfants, et comment le roi l'avait distingué et élevé au-dessus des grands et des officiers royaux" (Esther 5,11).

Le mot "vérov" (multitude - וְרֹב) a une valeur numérique de 208, une allusion aux 208 fils d'Haman.
Le 'Hatam Sofer (drachot parachat za'hor) explique pourquoi Haman a jugé nécessaire de faire allusion au nombre de ses fils. C'est parce que la guématria du nom "Its'hak" (יצחק) est également de 208.

Its'hak représente midat hadin (la rigueur stricte, le jugement). Haman a cherché à éveiller la midat hadin d'Hachem contre le peuple juif. Il le fait en se référant au nombre 208, qui est à la fois le nombre de ses fils et la valeur numérique du nom Its'hak, le Patriarche qui symbolisait la midat hadin.
Ce faisant, Haman voulait éveiller l'attribut de jugement strict d'Hachem, ce qui augmentait les chances de succès d'Haman.

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-> Le peuple juif a connu 4 exils différents : Bavel, Madaï, Yavan et Edom.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Tétsavé 27,20) cite le Zohar qui enseigne que la rédemption du peuple juif de chaque exil s'est faite au mérite d'un grand individu spécifique.
L'exil de Bavel a pris fin grâce au mérite d'Avraham, c'est grâce au mérite d'Its'hak que nous avons été délivrés de l'exil de Paras ouMadaï (la Perse). C'est le mérite de Yaakov qui a aidé le peuple juif à sortir victorieux de l'exil de Yavan (la Grèce).

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique ensuite que les mérite de Moché vont nous aider à mériter la guéula finale de l'exil d'Edom, dans lequel nous nous trouvons actuellement.
Le mérite de Moché est le grand mérite de l'étude de la Torah. Puisque le bitoul Torah est si fréquent, notre exil est le plus long des exils.

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-> Selon le Zohar, la guéoula du 2e exil, celui de Perse et de Médie, a été par le mérite d'Its'hak.
Cela explique pourquoi le festin d'A'hachvéroch a duré 180 jours : Its'hak est l'individu désigné qui pourrait fournir le mérite nécessaire pour survivre à cet éxil, et il a vécu 180 ans.
De plus, le nom Its'hak a une guématria de 208, en parallèle aux 208 fils d'Haman.

Pourim Katan

+ Pourim Katan :

=> Qui lit la Meguila à Pourim Katan?

-> Quand il y a 2 mois d'Adar, nous célébrons Pourim pendant le second, car la Méguila est désignée par le terme "cette deuxième lettre de Pourim" (iguéret haPourim azot achénit - Esther 9,29). [Méguila 6b]

Mais השנית (achénit - la 2e) est un mot féminin, qui fait référence à "iguéret" (lettre), qui est également féminin. Le mot 'hodech (mois), est masculin. Si l'instruction ici est de lire la méguila pendant le 2e mois, le verset n'aurait-il pas dû dire השני (achéni - le 2e)?

Pourquoi, en effet, ne célébrons-nous pas Pourim pendant le premier Adar?
La règle générale n'est-elle pas que : "nous faisons les mitsvot à la première occasion, dès que possible" (én maavirin al amitsvot)?
En fait, il y a même une opinion (guémara Méguila 6b) qui dit précisément cela, nous devrions célébrer Pourim dans le premier Adar parce que nous ne devrions pas retarder l'accomplissement des mitsvot.

Cependant, nous suivons l'autre opinion de la guémara en ayant Pourim dans le 2e Adar car : "on préfère placer la guéoula (de Pourim) proche de la géoula (de Pessah - en Nissan)".
Mais pourquoi le fait de rapprocher la géoula de Pourim de celle de Pessa'h est-il si important qu'il l'emporte sur le principe de réaliser les mitsvot dès qu'on peut le faire?

Pourquoi y a-t-il deux Adar?
La lune est appelée "le petit luminaire" (méor hakaton - Béréchit 1,16), parce qu'elle a été diminuée de 3 façons différentes. Premièrement, sa lumière est de loin moins lumineuse que celle du soleil et n'est qu'un reflet. Deuxièmement, sa lumière n'est pas constante, elle est allumée et parfois comme éteinte.
Troisièmement, la lune ne peut pas suivre le rythme du soleil. Les 12 mois de la lune sont censés correspondre à la rotation du soleil autour de la terre. Cependant, elle termine ses 12 mois en 354 jours, alors que le soleil fait le tour de la terre en 365 jours. Elle perd donc 11 jours par rapport au soleil chaque année.
Pour aider la lune à suivre le rythme du soleil, nous ajoutons un Adar supplémentaire tous les trois ans environ.

La relation entre le soleil et la lune symbolise le lien entre "Hachem, qui est notre source et notre protection" (chémech oumagen Hachem - Téhilim 84,12), et le peuple juif, qui est réceptif et "beau comme la lune" (Chir haChirim 6,10).
L'inégalité entre le soleil et la lune exprime l'imperfection de notre relation avec Hachem. Le fait que la lune recule au point de perdre complètement son lien avec le soleil symbolise un hester panim sombre et profond, une dissimulation de la présence d'Hachem.

C'est pourquoi, après environ 3 ans sans mois supplémentaire, nous arrivons à "Pourim katan", le petit Pourim.
Le petit luminaire a déjà pris un retard d'une trentaine de jours (environ 11 jours par an fois 3 années), et (au moment de commencer Adar) nous sommes encore au cœur de l'hiver sombre, loin du printemps.
Nous sommes tout simplement trop faibles pour générer, à travers les mitsvot de Pourim, les lumières dynamiques qui nourriront le ciel et la terre, car la puissance de la géoula de Pourim provient de la force de la géoula de Nissan, lorsque la lune a rattrapé le soleil. Ainsi, nous devons être proches de Nissan afin d'attirer la lumière [spirituelle] de la géoula de Pourim.

Que se passe-t-il donc le 14 du premier Adar d'une année bissextile?
Un an s'est déjà écoulé depuis le dernier Pourim ; pouvons-nous survivre un mois de plus sans lire la méguila?

La vérité, c'est que nous ne pouvons pas, et c'est pourquoi la méguila est lue, mais pas sur terre.
Chaque fois que quelque chose doit être fait mais que nous sommes trop petits pour le faire, Hachem le fait pour nous. Le jour de Pourim Katan, Hachem lit la méguila dans le ciel.

Au lieu de nourrir les cieux avec des lumières générées sur terre, nous sommes nourris par des lumières générées dans les cieux.
Comme un katan, un petit enfant, notre Père subvient à nos besoins.

Les lumières générées par la lecture de la méguila par Hachem percent l'obscurité du hester panim (dissimulation de la Présence Divine), nous donnant la force d'entrer dans le 2e Adar et d'accomplir nous-mêmes les mitsvot de Pourim.

L'adjectif féminin השנית (achénit) fait référence à la lettre de Pourim, et non au mois d'Adar. Lorsque nous lisons la méguila le 14 du 2e Adar, il s'agit de sa 2e lecture, puisque Hachem l'a déjà lue au Ciel.
Bien entendu, cette 2e lecture est beaucoup plus puissante et dynamique que celle d'une année ordinaire. Il s'appuie sur la lecture du plus grand des lecteurs (papa Hachem).

[d'après le rav Moché Wolfson]

L’importance du ta’hanoun

+++ L'importance du ta'hanoun :

+ Relever les étincelles tombées suite à nos fautes :

-> Le ta'hanoun est une tâche spirituelle difficile et importante.
Le Arizal (chaar haKavanot - Néfilat Apayim 2) écrit qu'il s'agit en fait d'un moment dangereux, dans lequel l'âme d'une personne risque de tomber dans les klipot (force du mal/impureté). Cependant, si cela est récité comme il le faut, alors cela peut élever une personne à des niveaux spirituels élevés.
Il y a donc beaucoup à gagner avec le ta'hanoun, mais aussi beaucoup à perdre.

Les hôtes du Ciel interviennent également à ce moment vital. D'un côté, il y a les forces de l'impureté, qui lancent des accusations et affirment que l'âme mérite d'être perdue à cause de ses fautes.
De l'autre côté, il y a les forces de sainteté, les anges qui se tiennent dans le camp de la Chékhina, qui aspirent et espèrent son succès, afin qu'elle puisse émerger indemne dans la lumière.
Si c'est le cas, la Chékhina en bénéficie grandement, car les étincelles de sainteté qui sont tombées sont élevées, ce qui ajoute à l'éclat de la Chékhina.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) explique le verset récité dans le Ta'hanoun séfarade : "Tous ceux qui espèrent en Toi n’auront pas honte. Ceux qui se rebellent pour rien seront humiliés" (Téhilim 25,3)
Cela nous apprend que lorsqu'une personne réussit à accomplir la tâche du ta'hanoun, non seulement elle sera sauvée de la honte, mais tous les saints anges qui espèrent en elle pour le bénéfice de la Chékhina seront également justifiés dans leurs espoirs pour elle.

"Ceux qui se rebellent" fait référence aux sitra a'hra et aux forces du mal qui se rebellent contre la Chékhina. Ils avaient espéré le voir échouer et se perdre parmi les klipot, incapable de revenir.
Ils seront humiliés lorsque leurs espoirs envolés seront brisés et qu'ils n'auront plus rien à montrer.

[ le ta'hanoun = le texte général de vidouï, de confession de nos fautes, ce qui nous permet de profiter de la force de la téchouva. ]

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-> Le Arizal (chaar haKavanot) explique qu'il y a un élément de martyre dans le ta'hanoun. Dans la profondeur de sa kavana kabbalistique, au moment du ta'hanoun on abandonne notre vie pour descendre dans les klipot, afin de sauver les étincelles déchues qui y sont piégées.
Si ces kavanot ne sont pas exécutés correctement, une personne peut rester piégée en bas, incapable de revenir, et perdre ainsi sa vie.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) ajoute que lorsqu'une personne accomplit le ta'hanoun, elle renaît avec une nouvelle vie. La personne qu'on était auparavant a abandonné sa vie, et une nouvelle personne est née à la place.

C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset suivant du ta'hanoun : "Fais-moi connaître tes voies, Hachem, et apprends-moi ton chemin" ( דְּרָכֶיךָ יְהוָה הוֹדִיעֵנִי אֹרְחוֹתֶיךָ לַמְּדֵנִי - Téhilim 25,4)
Les premières lettres de ce verset correspondent à la guématria de ילות (yaloud - né).
Lorsqu'une personne se couvre le visage pendant le ta'hanoun (ou bien qu'elle se courbe, tombant comme "mort" devant Hachem (annulant son égo), exprimant le regret d'avoir pu bomber le torse pour agir contre Sa volonté), alors elle renaît comme un nouvel enfant.
Une telle personne se tourne alors vers Hachem pour qu'Il lui enseigne la Torah, tout comme la Torah est enseignée aux jeunes enfants, qui sont éduqués à marcher sur le chemin d'Hachem.

Le verset utilise deux synonymes pour chemins, "déra'him" et "or'hot".
Nous pouvons comprendre cela en nous basant sur le Zohar (III,88a), qui explique que "déra'him" sont les chemins bien tracés qui symbolisent les explications simples de la Torah. "or'hot" se réfère à un nouveau chemin qui vient juste d'être ouvert, et qui n'a pas encore été emprunté par les masses. Cela fait référence aux secrets de la Torah qui ne sont connus que de quelques privilégiés.
Dans ce verset, le roi David a prié pour la connaissance des deux, puisque toutes les chemins de la Torah sont ouverts à celui qui se sacrifie pour ta'hanoun.

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-> Ceux qui risquent leur vie dans le ta'hanoun pour honorer Hachem bénéficient d'une aide Divine spéciale, qui les conduit sur le chemin de la vérité.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique ainsi la suite du ta'hanoun : "Il enseigne aux humbles Son chemin" (vilaméd anavim darko - Téhilim 25,9). Une personne humble fait abstraction de ses propres intérêts et se consacre uniquement à la réalisation de la volonté d'Hachem.
En retour, Hachem la protège le long d'un chemin droit, sans obstacles ni pierres d'achoppement.
Il est écrit à son sujet : "Heureux l'homme qui se confie en Ta force et qui trace sa route dans son cœur" (Téhilim 84,6). C'est comme si une personne avait un ami de confiance qui l'oriente dans la bonne direction à tous les carrefours de sa vie.

C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique le verset du ta'hanoun : "Guide-moi dans Ta vérité et enseigne-moi, car Tu es le D. de mon salut. C'est vers Toi que j'espère tout au long de la journée" (adéri'héni baamité'ha ... - Téhilim 25,5).
Lorsqu'une personne récite le ta'hanoun avec de la kavana, elle prie Hachem de la guider sur le chemin de la vérité et de dégager son chemin des obstacles qui l'obstruent.

Une telle personne n'imagine pas qu'elle mérite ces conseils en récompense de ses propres efforts ou parce qu'elle a si bien récité le ta'hanoun. Elle se rend compte de ses nombreuses lacunes et ne compte que sur la bonté de Hachem pour la sauver, "puisque Tu es le D. de mon salut".
Telle est notre espérance, non seulement lorsque nous récitons le ta'hanoun, mais aussi tout au long de la journée et de notre vie.

[le ta'hanoun est un moment d'humilité intense, où l'on reconnaît nos torts devant le Roi des rois, et notre désir d'agir selon la volonté d'Hachem, et par cela nous méritons d'être assister et aider par Hachem dans notre vie. ]

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-> Comment expliquer qu'une personne puisse fauter et atteindre des hauteurs spirituelles uniquement grâce à la téchouva et au ta'hanoun?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique en se basant sur le verset : "Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté, car elles sont éternelles" (zé'hor ra'hamékha Hachem ... - Téhilim 25,6).
Ces hauteurs spirituelles précèdent la création du monde et constituent le fondement sur lequel le monde a été construit. Il existe un monde de pureté parfaite qui précède le monde dans lequel nous vivons, et aucune faute ne peut toucher ou nuire à ce monde de perfection.
Lorsqu'une personne met de côté ses intérêts personnels et s'élève au-dessus de ce monde physique, elle atteint ce monde primordial de perfection, où elle est purifiée de ses fautes.

C'est le sens du verset :
"Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté" = dans Ta miséricorde et Ta bonté, aide-moi à atteindre ces hauteurs spirituelles que je ne mérite pas vraiment.
"car elles sont éternelles" = elles ont précédé la création de ce monde et sont hors de portée de la faute.

[ selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde."
De même, la guémara (Nédarim 39b) met la téchouva parmi les 7 choses furent crées avant la création du monde.
En ce sens, faire ta'hanoun c'est se reconnecter avec le monde dans son état le plus parfait, le plus pur, avant la création. ]

Lorsque quelqu'un s'élève au-dessus du monde de la faute en récitant correctement le ta'hanoun, ses pas sont guidés par le Ciel pour marcher sur le chemin de la droiture.
Même s'il faute accidentellement à l'occasion, il ne continuera pas sur la voie de la faute. Il recevra immédiatement un message du Ciel, parfois à travers une courte période de souffrance, pour purifier ses fautes et le ramener sur le chemin de la vérité.
[...]

Hachem guide quelqu'un sur le chemin qu'il a choisi. En faisant les ta'hanoun (je me suis égaré dans la faute, et en réalité j'ai vraiment envie de faire ta volonté, même si le yétser ara peut être trop fort!), on mérite d'être aidés pour aller sur le chemin de la dvékout (l'attachement avec Hachem).

"Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Nous vivrons aujourd'hui : le gentri se sent sur (plus 1 pour la valeur de la phrase).
1 pour la valeur de la phrase).
La guématria הַדְּבֵקִים בַּיהוָה (attachés à Hachem) a une guématria (+1 du kollel) égale à זו נפילה (zo néfila).
Cela fait référence à la néfilat apayim, le fait de tomber sur son visage pendant le ta'hanoun, par lequel une personne mérite de s'attacher à Hachem et de gagner la vie éternelle.

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+ Corriger les fautes liées à la brit :

-> Le ta'hanoun est également efficace pour guérir les dommages causés par la souillure de la brit.

Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 36)
il y a un élément d'abandon de sa vie pour Hachem qui est inhérent au Tachanoun.
Certaines fautes sont expiées par la téchouva seule, mais certaines fautes sont si graves que la téchouva ne peut que retarder la punition, alors que l'expiation complète n'est réalisée qu'avec la mort du fauteur.
La souillure de la brit est une telle faute. Bien qu'une certaine forme d'expiation soit possible même du vivant d'une personne, l'expiation totale se fait par la mort.

Le ta'hanoun étant considéré comme une sorte de "mort", au cours de laquelle le fauteur disparaît et une nouvelle personne renaît à sa place, il peut expier même les fautes de la brit.
Une personne n'a pas besoin de mourir pour être pardonnée. Lorsqu'il abandonne sa vie à Hachem dans la téchouva et le ta'hanoun, elle renaît à nouveau et se purifie des fautes de sa vie précédente.

Réflexions sur Amalek

+++ Réflexions sur Amalek :

+ Qui est Amalek?

-> La Torah (Ki Tétsé 25,17-19) donne 3 ordres concernant Amalek :
"za'hor" = Souvenez-vous de ce qu'ils vous ont fait, racontez verbalement l'histoire de leur attaque en la lisant dans un séfer Torah casher ;
"tim'hé ét zé'her Amalek" = tuez tous les membres de la nation Amalécite jusqu'au dernier ;
et "tichka'h" = souvenez-vous dans votre cœur.

Nous n'avons jamais accompli la mitsva de tuer tous les membres d'Amalek. Yéhochoua et le roi Shaul n'ont pas totalement détruit Amalek ; ils n'ont fait que l'affaiblir. Et nous ne pouvons plus les anéantir, car ils se sont mélangés à d'autres nations et nous ne savons pas qui ils sont.
Ce qui nous amène à nous demander de quel genre de mitsva il s'agit, puisque nous n'avons jamais été capables de le faire et nous ne le pouvons toujours pas.

Tout ce qui est matériel a une essence spirituelle, une âme invisible qui lui donne vie et existence.
Les nations, elles aussi, ont une force vitale, un ange dans le ciel qui les imprègne de vitalité.
C'est pourquoi, lorsqu'Hachem veut détruire une nation, Il massacre d'abord son ange dans le ciel.
Par exemple, à la mer Rouge, l'ange égyptien a été tué avant que les égyptiens eux-mêmes ne soient noyés (voir midrach Chémot rabba 21,5).

Si Amalek doit être complètement éradiqué, son ange doit disparaître.
Mais tuer l'ange d'Amalek n'est pas possible, car l'ange d'Amalek est le Satan lui-même. Et il n'est pas simplement situé dans sa chambre au ciel, dirigeant les affaires de sa nation comme tous les autres anges, il envahit le cœurs des juifs, générant les mauvaises impulsions que nous devons traiter.

Par conséquent, alors qu'Hachem tue d'abord l'ange d'une nation que nous devons conquérir, et que nous la vainquons ensuite sur terre, avec Amalek, les choses se passent exactement à l'opposé.
Nous devons d'abord éradiquer l'ange d'Amalek en éliminant le mal en nous-mêmes et dans le monde. On doit : "éradiquer les traces d'Amalek de sous le ciel" = à la différence des autres anges des nations qu'on peut éradique au Ciel, pour Amalek c'est "sous le Ciel", et plus précisément dans nos cœurs.
Alors ensuite, Hachem accomplira sa promesse, Il "éradiquera complètement le souvenir d'Amalek". Il abattra le Satan dans le ciel.

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+ Amalek nous cache Hachem :

-> Pour comprendre comment Amalek s'y prend pour engendrer le mal, nous devons d'abord comprendre ce qu'est le mal. Mais avant de comprendre ce qu'est le mal, nous devons comprendre ce qu'est le bien.

Le bien, c'est Hachem. Partout où la Présence d'Hachem (Chékhina) est révélée, il y a du bien. Tout ce qui cache Hachem est mauvais.

La nation qui soutient la Chékhina est le peuple juif.
La nation qui manifeste le Satan, la force qui cache Hachem, est Amalek.
Comment cela se passe-t-il?

Dans son examen de l'attaque d'Amalek, la Torah énumère son premier grief contre eux comme "achèr kar'ha badéré'h" (qui a eu lieu sur le chemin - Ki Tétsé 25,18). La signification simple de "kar'ha" (קָרְךָ) vient de la racine "mikré" (מקרה - le hasard).
Rachi donne une autre signification dérive de la racine קר (kar - froid).
Une troisième interprétation vient du mot קרי (kéri), qui est une forme d'impureté (touma).

Avec les merveilles de la sortie d'Egypte, Hachem s'est révélé. Toutes les nations du monde étaient terrifiées à l'idée d'approcher Son peuple, à l'exception d'Amalek. Il a dissimulé Hachem en expliquant que "mikré", c'est arrivé comme ça, par hasard (par exemple l'ouverture de la mer Rouge c'était en raison du fort vent qui soufflait à ce moment).
En fait, en ce qui concerne Amalek, tout se passe comme par enchantement. Il n'y a pas de Main Divine qui guide toute la réalité. Ils ne voient pas Hachem, ne Le connaissent pas et n'ont pas peur d'attaquer ceux qui se considèrent comme Sa nation.

Tout est si clair avant qu'Amalek n'entre en scène. Même sans les merveilles de la sortie d'Egypte, les merveilles de la nature ne témoignent-elles pas d'un Créateur divin et infini?
Mais Amalek a des théories qui expliquent comment tout a pu émerger.
Comme le soulignent nos Sages עמלק (Amalek) a la même guématria que ספק (safék - le doute - 240).
Amalek n'a pas pour but d'amener des preuves, d'apporter des choses qui ont un sens, mais plutôt il rationalise et obscurcit jusqu'à ce que nous soyons confus.
[il refroidit notre émouna. Si par exemple, l'on passe de 95% d'émouna en D., à plus que 85%, alors il réussit son coup, car il développe du doute en nous. (le "c'est vrai, mais peut être que ...") ]

Le résultat de la dissimulation d'Hachem est toujours une froideur spirituelle. Au lieu de la ferveur de la crainte et de l'amour du Ciel, un état spirituel comateux s'installe.

Et comment Amalek s'en sort-il avec un tel scandale ? En introduisant de l'impureté, car l'impureté isole le corps de l'âme, nous empêchant de discerner Hachem et nous refroidissant d'une connexion chaleureuse.

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+ Qui Amalek attaque-t-il?
Ceux qui se sentent en bas de l'échelle spirituelle.

-> Suite aux incroyables miracles de la sortie d'Egypte, les étaient dans le désert totalement protégés par les Nuées de Gloire (anané kavod).
Cependant, à l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles (ané'héchalim - הַנֶּחֱשָׁלִים) qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]

Rachi sur "néhéchalim" commente : "les faibles", les juifs affaiblis à cause de leurs fautes, qui étaient en conséquence repoussées des Nuées [délimitant et protégeant le peuple juif].

Le Targum Onkelos traduit "né'héchalim" par "mit'akharin", les retardataires.
Hachem n'expulserait ou ne rejetterait jamais un juif.
Que se passe-t-il si une personne n'est pas digne d'être dans le camp de la sainteté avec tous les autres juifs? La personne indigne se rejette elle-même.

Lorsque la Nuée de la Présence divine s'est détaché du Michkan, les trompettes ont sonné : Il est temps pour le premier camp, celui de Yéhouda (première tribu à lever le camp), de faire ses bagages et de se préparer à voyager. Tous les juifs commencèrent à rassembler leurs affaires pour être prêts lorsque la trompette annoncerait (le tour de prendre) le départ du camp.

Mais les "né'héchalim" ne se pressèrent pas : "Pourquoi se presser? Nous sommes de la tribu de Dan, la dernière des quatre camps [du peuple juif à devoir quitter le lieu de campement actuel]".
Ils ne partagent pas l'excitation du reste du peuple juif : "ils voyagent selon les instructions d'Hachem" (al pi Hachem yisséou - Béaaloté'ha 9,18).
Ils se prélassent paresseusement jusqu'à attendre le dernier moment. Alors qu'ils se démènent encore pour se réunir, le camp part et ils sont laissés en arrière, en dehors des Nuées protectrices.
Ainsi, Amalek n'a pu obtenir que les "né'héchalim" (les retardataires), tandis que le peuple juif était "badéré'h", en train de voyager sur le chemin du prochain arrêt dans le désert.

=> Et c'est vraiment ainsi qu'Amalek procède.
Amalek, "acher kar'ha", qui nous refroidit spirituellement, il nous convainc que l'amour d'Hachem pour nous est froid (qui suis-je pour intéressé Hachem, surtout avec mon comportement pas toujours top, ...).

En s'attaquant aux juifs qui subissent une forme de désespoir spirituel, qui ne sentent pas dignes d'être aimés/importants par Hachem, , Amalek s'en prend à l'essence même de ce que signifie être un juif : un enfant d'Hachem.
Amalek refuse de reconnaître qu'un juif n'est pas simplement un serviteur d'Hachem, apprécié en fonction de sa loyauté et de ses états de service Divin, mais qu'il fait partie intégrante d'Hachem lui-même, qu'il est l'enfant d'Hachem.
Amalek est d'avis qu'Hachem oublie ses juifs qui ne sont pas très haut spirituellement.

Ainsi, Amalek nous trouble : est-ce que Hachem nous aime?
Or, un juif ne perdra jamais son statut d'enfant d'Hachem, qui quoiqu'il puisse faire restera important, précieux et aimé aux yeux d'Hachem.

[en ce sens si nous avions conscience d'à quel point nous sommes constamment appréciés, aimés de D., alors nous n'en viendrons jamais à fauter, nous aurions de la joie, de la fierté et du zèle à faire les mitsvot.
Amalek endort cette réalité, et donc anesthésie notre relation de proximité avec papa Hachem.
La meilleure réponse à Amalek est : Hachem aime et est constamment avec chaque juif, pour lui octroyer le bien ultime. [chaque mitsva n'est pas une "punition", mais c'est un moyen à notre disposition d'être encore plus proche, encore plus lié avec D. pour l'éternité du monde à Venir, car Hachem désire que nous soyons le plus proche de Lui. Il nous aime! ]
A partir du moment où l'on sent que l'on a la chance de faire partie du cercle de proximité du Maître du monde, de la famille très proche du Roi des rois, alors on n'est plus en dehors des Nuées de Gloire du campement familial juif, et Amalek ne peut pas nous attaquer.
Nous devons être vigilants à cela, surtout dans nos périodes plus difficiles/basses spirituellement.]

[d'après le rav Moché Wolfson]

Hachem aime celui qui chérit le peuple juif. Et plus on intensifie la Ahavat Israël, plus Hachem nous comblera d'amour.
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19 ]

La préciosité de la Torah

+ La préciosité de la Torah :

-> Le roi Shlomo a témoigné que la Torah est : "plus précieuse que les perles, et toutes les choses désirables [de notre monde] ne peuvent lui être comparées" (Michlé 3,15).

-> La guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) affirme que toutes les pierres précieuses du monde ne valent pas un seul mot de la Torah.

-> Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer : les anges sont des créatures spirituelles, dans le monde de Vérité, qui comprennent plus que quiconque la véritable valeur des choses.
Lorsque nous voyons à quel point les anges voulaient obtenir la Torah lorsque Moché est monté au Ciel, on peut comprendre à quel point elle est précieuse.
Combien nous devons être reconnaissants de la bonté que nous fait Hachem en nous octroyant la Torah.

Honorer ses parents après leur décès

Nos Sages (guémara Taanit 10a) nous enseignent que le Gan Eden n'a pas de limite et grâce à l'étude de la Torah, ainsi les parents peuvent y atteindre des niveaux extrêmement élevés (d'où la nécessité de constamment leur envoyer des mérites!).

C'est pourquoi selon le Zohar (Bé'houkotaï 115b) : l'obligation d'honorer nos parents est encore plus grande après leur décès.

De même, le Pélé Yoèts écrit : "L'honneur le plus important est celui que l'on donne après la mort ; ainsi, on fera tout ce qu'il est possible de faire, pour donner de la satisfaction à ses parents".

Raconter la sortie d’Egypte

+ Raconter la sortie d'Egypte :

-> À chaque génération, chacun est tenu de se considérer comme s'il avait été libéré d'Égypte et de rendre grâce au Créateur pour les grands miracles qu'il a accomplis pour nous, lorsqu'il nous a fait sortir de la maison d'esclavage.
Créateur pour les grands miracles qu'Il a accomplis pour nous, lorsqu'Il nous a fait sortir de la maison de l'esclavage.
Cette obligation est un commandement positif de la Torah, qui nous oblige à nous souvenir chaque jour de la sortie d'Égypte. Cependant, il y a une nuit dans l'année, la nuit du Seder, au cours de laquelle il existe une mitsva spéciale consistant à raconter l'histoire de l'Exode dans les moindres détails. Nous rassemblons nos enfants et leur racontons les miracles et les merveilles qu'Hachem a accomplis pour nous cette nuit-là.

-> Nous avons un commandement positif de la Torah de nous souvenir chaque jour de la sortie d'Egypte, et cependant il y a une nuit dans l'année, celle du Séder, au cours nous avons une mitsva spéciale de la raconter dans les moindres détails.
A ce sujet, le Zohar (II,40b) enseigne :
"Quiconque raconte le récit de la sortie d'Égypte et se réjouit de cette histoire est invité à se réjouir avec la Présence Divine (Chékhina) dans le monde à Venir, qui est l'endroit le plus joyeux de tous.
Lorsqu'une personne se réjouit avec son Maître, Hachem, et que Hachem se réjouit du récit de la sortie d'Egypte, Hachem rassemble alors Sa cour et leur dit : "Allez écouter l'histoire de Ma louange, racontée par Mes enfants qui se réjouissent de Ma délivrance".

Les anges se rassemblent alors autour des juifs pour écouter le récit des louanges d'Hachem, alors que les juifs se réjouissent de la délivrance que leur Maître, Hachem, a accomplie pour eux.
Ensuite, toutes les armées du Ciel reconnaissent Hachem pour les miracles et les actions puissantes qu'Il a réalisés, et pour la nation sainte qu'Il a sur la terre.
Ainsi, de la force est ajoutée dans les Cieux, et les Bné Israël (juifs) donnent de la force à leur Maître, dont la force s'accroît lorsqu'Il est loué pour Sa puissance."

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-> Le Chlah haKadoch (Pessa'him, matsa chmoura 160-162) écrit que lorsque nous racontons le récit de la sortie d'Egypte la nuit du Séder, les miracles de la sortie d'Egypte sont ravivés.
Hachem se réjouit de cette histoire, apportant la paix au Ciel, puis à toute la création.
En évoquant les miracles de la sortie d'Egypte, nous rapprochons le peuple juif d'Hachem et chassons les nuages sombres qui nous séparent.
C'est là le véritable sens de la Rédemption : Il sera notre D. et nous serons Sa nation.

La Haggada n'est pas un document ordinaire.
Les lettres qui composent son texte sont des lettres saintes et vibrantes de la Torah elle-même ; elles contiennent la potentialité même des grands miracles qui forment le contenu du récit qu'elles véhiculent.
Ainsi, en récitant la Haggada et en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, il est possible d'attirer d'en-Haut un semblant de ces mêmes miracles, se réalisant par le mérite des personnes engagées dans cette mitsva exaltée.
[Maggid de Zlotchov]

-> Le verset dit : "Les cieux racontent la gloire de D." (achamayim méssapérim kevod kél - Téhilim 19,2).
Bien que cela représente le sens ordinaire du verset, le Zohar (dans la Hakdama) l'interprète différemment, en associant le terme מְסַפְּרִים (messapérim) à un joyau étincelant :"les cieux ... brillent comme l'éclat d'un saphir" (achamayim ... mitnaarin kézohara dé'saphir).
La mitsva de sipour yétsiat Mitsrayim (raconter le récit de la sortie d'Egypte) peut être comprise de la même manière, ספור (sipour) dérivant du terme ספיר (saphir), qui reflète une notion de luminosité.
Il s'agit d'un phénomène tout à fait remarquable puisqu'en racontant les événements de la sortie d'Egypte, tout juif réveille les mêmes lumières spirituelles et les émanations, qui ont été révélées au moment de la délivrance originelle [en Egypte], et ces lumières brillent alors sur le narrateur lui-même. [Ramak]

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-> La réalisation de la mitsva de raconter la sortie d'Egypte peut être comparée au phénomène exprimé par nos Sages (guémara Ména'hot 110a) : "lorsqu'on étudie la portion de la Torah concernant le sacrifice pour le péché ('hatat), c'est comme si on avait réellement apporté un sacrifice pour le péché.
Lorsque l'on étudie la portion de la Torah concernant le sacrifice de culpabilité (acham), c'est comme si l'on avait réellement apporté un sacrifice de culpabilité."

Il se passe quelque chose d'assez semblable lorsque nous récitons les versets cités dans la Haggadahet que nous racontons à nouveau l'histoire de la sortie d'Egyte, qui a été un événement monumental, et à l'époque, le peuple juif était imprégné d'une sainteté et d'une élévation extraordinaires.
Cette sainteté est éveillée et refait surface par l'accomplissement de la mitsva de faire le récit de la sortie d'Egypte.
[Divré Moché]

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-> Le peuple juif a mérité de vivre de nombreux miracles au début de son histoire : la subsistance est tombée pour eux dans le désert sous la forme de la merveilleuse manne ; un puits les a accompagnés dans leurs trajets dans le désert pour subvenir à leurs besoins en boisson ; les eaux de la rivière Yarden se sont fendues en leur faveur lors de leur entrée en terre d'Israël ; et ainsi de suite.
Pourquoi existe-t-il un commandement de ne relater que les événements miraculeux de la sortie d'Egypte, en plus de tous ces autres miracles?

En réalité, il existe une grande différence entre ces miracles et ceux de la sortie d'Egypte. Aussi merveilleux qu'ils aient été, ces autres miracles étaient essentiellement des événements ponctuels, qui ne se produisaient qu'à ce moment précis de l'histoire.
La particularité de la sortie d'Egypte est qu'il s'agit d'un phénomène permanent. La Haggadah déclare : "à chaque génération, on est obligé de se considérer comme si on avait personnellement quitté l'Egypte".
Le Rambam ((Hilkhot 'Hamets Oumatsa 7,6) précise que l'intention est au présent : "une personne est obligée de se voir comme si elle avait quitté l'esclavage égyptien".
Ainsi, en racontant le récit, nous parlons non seulement de ce qui s'est passé à l'époque, mais aussi de ce qui se passe en ce moment même.
Lorsque l'on accomplit cette mitsva et que l'on discute des événements de la sortie d'Egypte, les lumières spirituelles qui ont brillé sur les juifs à cette époque s'illuminent même dans le présent.

Sur cette base, nous pouvons comprendre pourquoi la guéoula devait être réalisée spécifiquement par l'intermédiaire d'Hachem Lui-même.
Nous disons dans la Haggada : "Et Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Ki Tavo 26,8), et non par un ange, ni par un saraf (ange de feu), ni par le biais d'un intermédiaire, c'est uniquement Hachem dans Sa propre gloire et en lui-même. Comme il est dit (Bo 12,12) : "Et je traverserai le pays d'Égypte cette nuit-là...", c'est moi et non un ange ..."

Les effets des actions d'un ange ou d'un autre agent intermédiaire sont limités dans leur portée ; ils peuvent accomplir un acte pour l'instant présent, mais pas un acte qui se répercute pour l'éternité.
C'est une chose dont seul Hachem est capable, car Il est éternel et Sa puissance est illimitée.
Et c'est donc Hachem Lui-même, Qui a exécuté la guéoula, car c'est un événement qui se poursuit dans le temps à chaque génération.
[Nétivot Shalom - vol.2]

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-> On peut se demander pourquoi il en est ainsi. Quel est l'intérêt de parler d'un récit que tout le monde connaît?

L'idée n'est pas nécessairement de partager de nouvelles connaissances et informations (sur la sortie d'Egypte).
Bien que les personnes réunies soient toutes familières avec le sujet, la vérité est que chacun a un certain sentiment pour le sujet qui lui est propre, et qu'il transmet cette saveur spéciale aux autres en le racontant. Même les 'hakhamim (sages) et les nevonim (ceux qui ont de la compréhension) apprécient davantage les actes d'Hachem en en discutant encore et encore.
Il n'y a guère de plus grandes faveurs que l'on puisse rendre à nos semblables que de renforcer leur niveau d'engagement et leur lien avec Hachem.
Il s'agit d'un accomplissement considérable et d'une source de na'hat (plaisir, satisfaction) pour Hachem ; comme il est écrit : "Les personnes qui craignent Hachem se parlent l'une à l'autre, et Hachem écoute et entend, et un livre de souvenir est écrit devant Lui pour ceux qui craignent Hachem et qui contemplent Son Nom" (Mala'hi 3,16).
[Beit Avraham]

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-> "Mes amis qui écoutez ma voix, laissez-moi entendre" ('havérim makchivim lékolé'h achmi'ini - חֲבֵרִים מַקְשִׁיבִים לְקוֹלֵךְ הַשְׁמִיעִנִי - Chir haChirim 8,13)
Le Arizal note que les premières lettres de cette phrase חמלה ('hemla - compassion).
Lorsque les 'havérim (compagnons/amis) s'unissent et écoutent avec grand respect les pensées de Torah qu'ils partagent, ils suscitent une abondante compassion/miséricorde Divine et méritent le salut.

Ainsi, la démonstration d'unité [du récit de la sortie d'Egypte] a une force puissante.
[Beit Avraham]

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-> Le plus on s'engage dans la mitsva du récit de la sortie d'Egypte, le plus notre stature spirituelle augmente.
[rabbi de Kobrin]

-> Le plus d'efforts nous investissons dans le récit de la sortie d'Egypte, le plus important seront les miracles dont les juifs bénéficieront dans le futur.
[Sfat Emet - 5642]