Aux délices de la Torah

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La crainte est inspirée par quelque chose de plus grand que la personne. En effet, il est interdit de craindre quelque chose d'inférieur à soi.
Par exemple, si quelqu'un craint autre chose que D., c'est comme s'il commettait une idolâtrie, à D. ne plaise ('Hovot haLévavot - Ahavat Hachem 6).

En revanche, il n'en va pas de même pour l'attribut de l'amour. Une personne est autorisée à aimer quelqu'un de moins important qu'elle, comme un membre de sa famille.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hayé Sarah 24,6]

[il existe certainement des entités qui sont plus grandes (c'est-à-dire plus puissantes) que nous-mêmes mais moins puissantes qu'Hachem, et l'on pourrait donc supposer que nous serions justifiés de les craindre.
Cependant, le rabbi de Berditchev nous dit que ce n'est pas le cas ; nous ne devons craindre que D.
Cela implique vraisemblablement que, puisque l'âme divine d'un juif est "une partie de D. en haut"(Iyov 31,2 ; Tanya chap.2), il n'y a en fait rien de plus puissant qu'un juif, si ce n'est D. lui-même.
Craindre quoi que ce soit d'autre que D., impute donc à cette entité un pouvoir supérieur (ou au moins égal) à celui d'Hachem.
Comme David l'a dit au redoutable géant Goliat : "Tu viens à moi avec une épée, une lance et un javelot, mais je viens à toi avec le nom de D." (Chmouël I 17,45).

En cela, le rabbi de Berditchev fait écho aux dernières paroles du père du Baal Chem Tov à son fils :
"Mon enfant, ne crains personne et rien d'autre au monde que D. seul, et aime chaque juif sans exception, peu importe qui et peu importe la situation dans laquelle il se trouve, avec toute la profondeur de ton cœur et la flamme de ton âme" (Séfer haSi'hot 5701). ]


Lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle crée un esprit de sainteté qui affecte le monde entier ...

Un principe général veut que lorsqu'une personne accomplit une mitsva, l'attribut Divin exprimé par cette mitsva se propage dans le monde entier.
Par exemple, si la mitsva est une expression de bonté ('hessed), son accomplissement suscite la bonté dans le monde entier, ce qui signifie que tout le monde veut faire (davantage) du 'hessed.
Il en va de même pour toutes les autres mitsvot. L'accomplissement d'une mitsva suscite la qualité exprimée par cette mitsva dans le monde entier.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hayé Sarah 24,14]

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[ tout juif, par sa réalisation des mitsvot influence positivement soi-même et autrui! ]

Faire les mitsvot = servir Hachem pour Lui faire plaisir de nous combler du meilleur

+ Faire les mitsvot = servir Hachem pour Lui faire plaisir de nous combler du meilleur :

-> "Il (Avraham) ordonne à ses enfants et à sa famille après lui de garder la voie de D., en pratiquant la droiture et la justice, afin que D. fasse venir sur Avraham tout ce qu'Il a dit à son sujet (Vayéra 18,19).

-> Lorsqu'une personne croit avec une foi inébranlable que D. aime être bienveillant envers le peuple juif, il s'ensuit qu'en demandant à D. de la bonté et des bénédictions, l'objet réel de sa demande est le propre plaisir de D.
Hachem aime accorder Sa bienveillance au peuple juif parce que le peuple juif suit la Torah et y adhère.
Voici donc la signification du verset "parce qu'il ordonne à ses enfants ... de garder la voie de D." = parce qu'Avraham ordonne à ses enfants d'adhérer à la Torah de Dieu, Hachem prendra plaisir à leur accorder Sa bienveillance, ce qui est l'intention des mots "afin que D. fasse venir sur Avraham tout ce qu'Il a dit à son sujet".

[Avraham savait que D. aime accorder Sa bienveillance à ceux qui gardent Ses voies. C'est la raison pour laquelle Avraham a demandé à ses enfants de suivre les voies de D. ]

Ainsi, nous pouvons certainement accomplir les commandements de D. dans l'intention que, ce faisant, Hachem fasse venir "sur Avraham tout ce qu'Il a dit à son sujet" = c'est-à-dire que D. nous accordera Sa bienveillance à ce titre. Il ne s'agit pas de servir Hachem "à condition de recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3), car D. nous accorde Sa bienveillance parce qu'Il se réjouit de le faire, puisque nous adhérons aux directives de la Torah (les mitsvot).
Il est donc certainement heureux de nous accorder Sa bienveillance.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 18,19]

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[ Hachem aime être bienveillant envers nous lorsque nous observons ses commandements (mitsvot).
Dans cette perspective, servir D. pour qu'il nous accorde Sa bienveillance, Ses meilleurs bénédictions/bontés, peut être considéré comme le servir pour Lui plutôt que pour nous.
C'est (si l'on peut dire) Lui permettre de se faire plaisir, en nous faisons plaisir! ]

Tout juif peut accomplir les mitsvot à l’identique d’Avraham

+ Tout juif peut accomplir les mitsvot à l'identique d'Avraham :

-> Tout le service Divin qu'Avraham a accompli, en servant D. avec amour et avec une grande intelligence, était insignifiant à ses propres yeux. Il considérait que tout cela n'était rien en comparaison de toutes les faveurs et de tous les miracles que D. avait accomplis pour lui. Il considérait donc son service comme insuffisant, pensant : "Même si je m'améliore par toutes sortes de bonnes actions et d'œuvres, que suis-je?"
Il en vint donc à la conclusion qu' "il ne suffit pas que j'observe seul une mitsva particulière, même si je le fais avec une grande intelligence". Au lieu de cela,

Avraham a inclus une intention supplémentaire dans sa pensée chaque fois qu'il observait un commandement d'Hachem, à savoir, l'accomplir pour le bien de l'ensemble du peuple juif.
En effet, tout le futur peuple juif était inclus dans la pensée et l'esprit d'Avraham, car tout enfant futur est caché dans le potentiel de son père (Tikouné Zohar 15 [35a]).

La racine et la source générale de tout le peuple juif et de tous les descendants d'Avraham pour toutes les générations jusqu'à l'époque du machia'h étaient présentes dans son cerveau.
Par conséquent, lorsqu'Avraham accomplissait un commandement, il le faisait avec toutes ses facultés, ainsi qu'avec toutes les branches généalogiques qui étaient destinées à s'étendre à partir de lui.

Ainsi, 2 avantages pour ses descendants en ont résulté :
- le premier bénéfice est survenu parce qu'il a observé toutes les mitsvot de la Torah, toutes les mitsvot rabbiniques, y compris leurs détails mineurs, et même le érouvé tavchilin (guémara Yoma 28b).
Puisque c'était le cas, il s'ensuit qu'une fois qu'il a commencé à observer les mitsvot pour le bien de tout le peuple juif, chaque mitsva qu'il a observée était un acte communautaire, créditant tout le peuple juif d'avoir observé les 613 mitsvot en puissance.
- l'autre avantage résultant de ce type de service est qu'il a tracé une voie claire pour ses descendants après lui, afin qu'ils puissent comprendre la logique sous-jacente des mitsvot et les observer facilement.
En effet, ils les ont tous déjà accomplies au moins une fois en potentiel, en même temps qu'Avraham. Il est donc facile pour chaque juif de rendre réel ce potentiel en accomplissant les mitsvot, puisque la porte a été ouverte à l'époque d'Avraham.

À la lumière de ce qui précède, nous pouvons comprendre la déclaration de nos Sages : "Chacun doit se dire : "Quand mes actes se rapprocheront-ils des actes d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov?" (Tana déBé Eliyahou rabba 25,2).
À première vue, cela laisse perplexe. Comment chaque personne peut-elle atteindre le niveau de service divin et de compréhension divine d'Abraham, qui était un véritable véhicule pour la bonne séfira, c'est-à-dire la bonté d'Hachem?
La vérité, cependant, est que l'intention de nos Sages n'est pas que les actes d'une personne soient équivalents aux actes d'Avraham lui-même.
Leur intention est plutôt que les actes d'une personne atteignent le niveau des actes de cette personne elle-même, qu'elle a accomplis lorsqu'elle était à la source du peuple juif tout entier, c'est-à-dire Avraham.
Puisque chaque personne a déjà accompli toutes les mitsvot grâce au pouvoir d'Avraham, il lui suffit de retourner à sa source, au pouvoir d'Avraham, et d'actualiser ce potentiel.
Elle peut alors atteindre le même niveau de performance que celui avec lequel la mitsva a été accomplie lorsqu'elle a été accomplie avec la puissance d'Avraham.
C'est ce que signifient les mots "les actes d'Avraham".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 18,17-19]

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=> Nous ne devons pas penser que nous devons accomplir les commandements de D. uniquement avec nos propres forces ; chaque juif possède en lui les mérites et les capacités de notre ancêtre Avraham.
Par conséquent, par ce lien qui nous rattache à Avraham, nous pouvons accomplir les commandements de D. [avec la puissance d'Avraham] et d'ainsi susciter la bienveillance Divine pour toute la création.
[ainsi un juif ne doit jamais se dévaloriser, déprimer, car il est relié à la force de nos Patriarches/Matriarches et alors b'h, tout devient possible! ]

Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges

+++ Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges :

"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces, car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur" (Vayéra 18,5)

=> À première vue, il semblerait inconvenant pour un hôte de dire à son invité : "Tu cherches mon hospitalité pour manger ma nourriture."

Le comportement d'Avraham à cet égard peut s'expliquer comme suit :
Tous les anges tirent leur subsistance des mitsvot que le peuple juif accomplit.
Or, D. avait retiré le soleil de son bouclier, rendant le temps extrêmement chaud, de sorte que personne n'était dehors en train de voyager (Baba Métsia 86b). Hachem a fait cela afin qu'Avraham, qui souffrait à cause de sa circoncision, n'ait pas à faire d'efforts pour accueillir les passants.
Ainsi, Avraham n'était pas en mesure d'accomplir la mitsva de recevoir des invités.
En conséquence, la nourriture que les anges célestes recevaient normalement de l'observance des mitsvot par Avraham leur était refusée.

C'est pourquoi Avraham, conscient que ses invités étaient des anges, dit : "car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur", c'est-à-dire "afin que je puisse accomplir la mitsva de recevoir des invités et vous donner ainsi votre subsistance".

[ ainsi, les mitsvot que les juifs accomplissent dans ce monde "nourrissent" les anges.
Les anges sont les messagers divins qui transmettent nos mérites à D. et la bienfaisance divine, sous ses nombreuses formes, à travers les mondes.
Ainsi, en "soutenant" les anges, nous aidons D., pour ainsi dire, à s'assurer que le mécanisme spirituel qu'il a mis en place pour gérer l'univers fonctionne correctement.]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces ... il (Avraham) les plaça devant eux ... et ils (les 3 anges) mangèrent" (Vayéra 18,5-8)

-> Ces versets peuvent se comprendre sur la base de ce que le Ohr ha'Haïm (Ki Tavo 26,5) écrit, expliquant le passage de la Torah décrivant l'obligation d'apporter les premiers fruits de chaque année au Temple et de les présenter au Cohen.
Il écrit que les anges, même Michaël, le plus grand des anges de service, sont parfois appelés Cohen Gadol et parfois désignés par un nom différent.
Le critère déterminant est le suivant : les anges reçoivent leur vitalité des mitsvot et de l'étude de la Torah accomplis par le saint peuple juif. Lorsque le peuple juif est à son niveau, accomplissant la volonté de D. comme il est censé le faire, Michaël est appelé Cohen Gadol ; dans le cas contraire, il est appelé Cohen ordinaire.
Nous voyons donc que les anges tirent leur pouvoir spirituel de l'accomplissement des commandements de D.

Les mots de notre verset : "et ils mangèrent" y font également allusion, car la vitalité des anges provient des mitsvot du peuple juif, c'est-à-dire de l'énergie Divine générée lorsque le peuple juif observe la volonté d'Hachem et exécute Ses commandements.

Il s'ensuit que c'est la raison pour laquelle Avraham a accompli la mitsva d'accueillir des invités, afin que les anges puissent tirer leur subsistance de l'accomplissement de cette mitzva.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression "il prit et plaça devant eux", ce qui signifie qu'il plaça devant eux pour qu'ils "mangent" la mitsva d'hospitalité qu'il avait accomplie pour eux, "et ils la mangèrent", ce qui signifie qu'ils en tirèrent leur vitalité.

C'est aussi le sens allégorique de la phrase "Il se tenait au-dessus d'eux sous l'arbre, et ils mangeaient", car l'arbre est aussi une métaphore de la Torah (guémara Béra'hot 32b), comme dans le verset : "[la sagesse de D.] est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

Machiah & les juifs dépasseront totalement les anges

+ Machiah & les juifs dépasseront totalement les anges :

-> La Massora (voir Baal haTourim Béréchit 2,4-5) note que le verset "le jour où D. fit la terre et les cieux" et le verset "Sa gloire est sur la terre et dans les cieux"(Téhilim 148,13) sont les deux seuls versets de tout le Tana'h dans lesquels l'expression "terre et cieux" apparaît.
[ la Massora (littéralement, "tradition") est le corpus littéraire qui énumère et numérote les occurrences des divers éléments textuels du Tana'h afin d'en assurer la bonne transmission et l'intégrité. ]

Cela peut s'expliquer de la manière suivante : À l'époque actuelle, les anges se trouvent sur un plan spirituel plus élevé que le peuple juif. Mais à l'ère messianique, le peuple juif sera sur un plan plus élevé que les anges, car alors "le monde sera rempli de la connaissance de D." (Yéchayahou 11,9) .
Le peuple juif sera pour ainsi dire dans le cercle le plus intime de D., à tel point que les anges devront demander aux Juifs : "Qu'est-ce que Dieu a fait ?" (Balak 23,23).

[ même si par l'exercice de notre libre arbitre nous sommes supérieurs aux anges, actuellement, la conscience du divin des anges est supérieure à la nôtre. Dans le futur messianique, lorsque le monde physique et nos âmes auront été suffisamment raffinés pour atteindre la conscience divine pour laquelle D. nous a créés, notre conscience divine sera supérieure à celle des anges.
Ainsi, ce sera "le monde [physique/matériel]", plutôt que les mondes spirituels, le domaine des anges, qui "sera rempli de la connaissance de D.".
Nos Sages (Yérouchalmi Shabbath 6,9) ont donc déclaré que "dans l'avenir, D. fera en sorte que le domaine des justes [c'est-à-dire le peuple juif tout entier] soit plus intérieur [c'est-à-dire plus proche de Lui] que celui des anges de service. Ainsi, les anges interrogeront les juifs en leur disant : "Qu'a fait D.?", c'est-à-dire : "Qu'est-ce que D. vous a enseigné?"
La question "Qu'a fait Dieu ?" est tirée de la prophétie de Bilam : "On dira alors à Yaakov et à Israël ce que D. a fait" (Balak 23,23). Rachi explique : "le temps viendra où l'attachement [du peuple juif] à D. sera révélé aux yeux de tous, car [le peuple juif] sera [au sens figuré] assis devant Lui, étudiant [les nouvelles révélations de] la Torah [sortant] de Sa bouche. Leur domaine sera plus intérieur que celui des anges gardiens, de sorte que ces derniers devront demander au peuple juif : "Qu'a fait D.?" [signifiant : quelles nouvelles révélations de la Torah vous a-t-il enseignées? ]"

C'est ce que laisse entendre la phrase "Voici les générations du ciel et de la terre" (Béréchit 2,4). Le mot pour "générations" [toldot] peut également être traduit par "produits". Ainsi, "les générations" sont le but d'une entité. En d'autres termes, ce verset nous informe que le but de la création du "ciel et de la terre" est que, lorsque le machia'h arrivera, la terre devrait précéder le ciel, comme le dit le verset, "le jour où D. fit la terre et le ciel", la terre précédant le ciel.
En d'autres termes, à l'avenir, le peuple juif, qui vit sur terre, précédera, c'est-à-dire prendra le pas sur les anges qui vivent au ciel.

[ de manière allégorique, ce verset se lit donc comme suit : "le but des cieux et de la terre, [que D. avait déjà à l'esprit] lorsqu'ils ont été créés, est le jour [futur] où D. fera en sorte que la terre précède le ciel. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,4-5]

Humilité & crainte d’Hachem = répandre de la bonté dans le monde

+ Humilité & crainte d'Hachem = répandre de la bonté dans le monde :

-> À chaque instant, tous les mondes reçoivent leur subsistance et leur vitalité du Créateur, et c'est l'humanité qui suscite cette émanation, la faisant se répandre sur tous les mondes.
Lorsqu'une personne souhaite susciter un nouveau flux d'effluves/émanations Divins, afin qu'ils soient accordés à tous les mondes créés, elle doit s'attacher au "néant", c'est-à-dire au niveau de la Divinité qui n'est pas contractée, afin d'être infusée dans les mondes créés.
En annulant son existence et en s'attachant au "néant" divin dans ses pensées, pour ainsi dire, la nouvelle émanation qu'elle cherche à susciter, qui n'existait pas dans le monde auparavant, est attirée dans le monde.

[ l'égocentrisme empêche la conscience divine (et la vitalité divine qui lui est associée) de s'écouler dans le monde. En remplaçant notre conscience égocentrique par la conscience de notre propre "néant", c'est-à-dire de notre dépendance totale à l'égard de D. pour la poursuite de notre existence et de notre bien-être, ou, plus encore, de notre propre inexistence par rapport à l'existence de D., nous nous vidons (et au moins une partie du monde) de notre (et de son) égocentrisme inhérent. Cela permet à une nouvelle force de vie divine supplémentaire de s'écouler dans la réalité créée. ]

C'est par sa crainte de D., en raison de son immense respect/admiration pour le Créateur, qu'une personne peut annuler sa propre existence indépendante et s'attacher au "néant", pour ainsi dire. C'est ainsi qu'un nouvel émanation se répand dans le monde, chargé de bonté, comme nous l'avons dit.

[La crainte de D. que le Kédouchat Lévi mentionne ici n'est pas la crainte d'un châtiment, mais la crainte inspirée par l'expérience écrasante de notre propre néant face à Hachem. Ce choc d'une paralysie radicale et impressionnante est l'expérience de la perte totale de l'ego. ]

[rabbi Lévi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,4-5]

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[on ne parle pas d'être "néant" dans le sens négatif, mais au contraire on est conscient d'à quel point nous existons à chaque seconde grâce à D., que nous avons une partie Divine en nous qui permet de faire des choses énormes si D. nous le permet, ...
Plus Hachem est énorme à nos yeux, plus nous apprécions notre partie Divine (souhaitant l'exploiter au mieux), tout en se sentant "néant" en comparaison. ]

Le pouvoir des mitsvot

+ Le pouvoir des mitsvot :

-> La Torah est l'instrument par lequel D. a créé le monde (Zohar 2;161a).
Tout dans le monde contient des lettres de la Torah et des étincelles sacrées de l'énergie créatrice Divine qui en sont revêtues.
Le corps humain comprend 248 membres correspondant aux 248 commandements positifs, et 365 nerfs correspondant aux 365 commandements négatifs (Zohar 1;170b). Les mitsvot fournissent l'énergie vitale aux membres et aux nerfs d'une personne.

La terre possède également 248 membres, comme en témoignent les références au "cœur de la terre", à la "bouche de la terre" (Yéchayahou 40,10), à l'"œil de la terre" (Bamidbar 16,32) et ainsi de suite.
Comme le corps humain, la terre est également dynamisée par les mitsvot.
Ainsi, lorsqu'un juif accomplit des mitsvot, tout le monde dynamisé par ces mitsvot devient le sien.
C'est ainsi que Yéhochoua a conquis les 7 pays de Canaan. Yéhochoua percevait l'énergie vitale de chaque ville et la mitsva qui y était liée.
Il accomplissait alors cette mitsva, et en faisant cela pour chaque ville, il était ainsi capable de les vaincre toutes.
[...]

Si les nations du monde disent au peuple juif : "Vous êtes des bandits, car vous déplacez les 7 nations cananéennes", les juifs peuvent rétorquer : "Le monde entier appartient à Hachem, car Il l'a créé et l'a donné à celui qu'il a trouvé bon à ses yeux".
L'expression "celui qu'Il a trouvé bon à Ses yeux" fait référence au peuple juif, qui accomplit les mitsvot correspondant à chaque entité créée, ce qui donne à chaque entité créée sa vitalité intérieure.
Hachem a conféré à sa nation l'énergie de toutes choses, à savoir les mitsvot.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,1]

Sachez que par nos bonnes actions et activités, nous éveillons les attributs Divins pour qu'ils accordent une généreuse bienveillance Divine à tous les mondes supérieurs, aux anges, aux âmes et aux palais célestes.
C'est nous (tout juif), par nos bonnes actions, notre observance des mitsvot et notre étude de la Torah, qui faisons affluer la bienveillance Divine dans tous les mondes (en-Haut et en-bas).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,2]

Les mitsvot nous permettent de transcender la nature

+ Les mitsvot nous permettent de transcender la nature :

-> C'est un principe fondamental de notre foi que D. a tout créé, qu'Il est tout" et que le flux de Sa bienveillance créatrice est incessant, car à chaque instant, Il accorde une bienveillance créatrice à Ses créatures, à tous les mondes, à tous les palais célestes, à tous les anges.

Nous récitons donc dans nos prières : "Béni sois-tu, Hachem, notre D., Roi de l'univers, qui forme la lumière et crée les ténèbres" (yotser or ouboré 'hochékh), au présent, et non pas "qui a formé la lumière et créé les ténèbres" (yatsar or oubara 'hochékh), au passé.
Hachem forme et crée continuellement tout, à chaque instant, car à tout moment, Il donne de la vitalité à tous les êtres vivants, et même en ce qui concerne les êtres non vivants, tout vient constamment de Lui.
Il est donc omniprésent et englobe toute la création ...

[selon le Rambam (michné Torah Yessodé haTorah 1:1-4) l'existence de D. est intrinsèque, ce qui signifie qu'elle ne dépend de rien d'autre ni de personne d'autre pour être ; en revanche, l'existence de tout ce qui n'est pas Dieu, c'est-à-dire de toute entité créée, est contingente, ce qui signifie qu'elle dépend de Dieu pour être. Toutes les entités créées ne possèdent donc pas d'existence intrinsèque ; elles doivent leur existence à tout moment à D.
Il s'ensuit que nous ne devons pas seulement notre existence initiale à D., mais aussi notre existence à chaque seconde à Hachem. Si D. nous retirait son énergie créatrice, nous cesserions instantanément d'exister. ]

Or, lorsque la conscience d'une personne est celle de son "néant" (ayin), toute sa vie fonctionne de manière supranaturelle, alors que lorsque la conscience d'une personne est celle de sa propre identité (yéch), sa vie fonctionne selon la nature du monde.

Dans la mesure où une personne reste inconsciente de sa propre identité, se considérant plutôt comme rien d'autre qu'une manifestation de D., elle accède à la transcendance de D. sur la nature ; c'est pourquoi les tsadikim sont capables de défier apparemment les lois de la nature.

[Cette existence surnaturelle n'est pas l'apanage uniquement des tsadikim, mais au moins une partie de ce niveau de vie est accessible à chaque juif. ]
En effet, c'est en observant les mitsvot et en étudiant la Torah que nous joignons notre individualité inhérente à la perspective la plus sublime, celle de notre propre néant.
[la Torah et ses commandements sont Divins et ne sont donc pas limités par les contraintes de la nature. Par conséquent, grâce à eux, nous pouvons transcender notre conscience et notre orientation personnelles inhérentes, atteignant ainsi un niveau de conscience divine ("néant"). Cela nous permet, en conséquence, de transcender la nature. ]
[rabbi Lévi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,1]

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=> En accomplissant les mitsvot de D., nous pouvons atteindre un état au-delà de la naturalité de ce monde, qui sinon ne serait que du ressort des tsadikim.