Aux délices de la Torah

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La terre d’Israël – le saviez-vous?

+ La terre d'Israël - le saviez-vous? :

-> L'erreur des juifs à l'époque de Pourim :
A'hachvéroch a organisé un festin ... avec les ustensiles du Temple ... et même si le festin était parfaitement casher, ils n'auraient pas dû y participer ...
Selon le Rif, lorsque le peuple juif est capable de se réjouir et de participer à une fête qui célèbre sa déconnexion avec la terre [d'Israël] du Temple, il ne peut avoir aucun avenir.
C'est pourquoi il a été décrété qu'il serait anéanti.

-> Le Ramban (Vayichla'h 33,18) affirme que la Torah vient nous enseigner que même après que Yaakov se soit séparé d'Essav (suite à leur rencontre) et se soit installé à Souccot, il craignait toujours beaucoup Essav. En effet, le midrach rabba affirme que pendant toute la période où Yaakov a résidé à Souccot, il a continué à envoyer des cadeaux mensuels ou annuels à Essav afin de l'apaiser.
Le Ramban explique que la raison de la peur de Yaakov était qu'il se trouvait encore en dehors d'Israël, Souccot était en dehors des frontières de la terre d'Israël, où Essav avait le dessus.
Ce n'est que lorsqu'il arriva dans la ville de Sékhem, qui se trouvait à l'intérieur des frontières de la terre d'Israël, que Yaakov put enfin se détendre et se sentir en sécurité, persuadé que le mérite de la terre d'Israël le sauverait de son frère.

-> Le Maharal (Déré'h 'Haïm 5,9) souligne que la terre d'Israël "élève" (spirituellement) les juifs.
Il explique que les Avot (Patriarches) n'ont pu atteindre leur statut élevé que grâce au mérite de la terre d'Israël, qui les a "élevés".

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-> Nos Sages (guémara Béra'hot 4a) nous enseignent que lorsque les Bné Israël ont commencé à retourner en terre d'Israël à l'époque d'Ezra HaSofer, il aurait été approprié qu'un miracle similaire à la sortie d'Egypte soit accompli pour eux.
Cependant, en raison de leur faute, cela n'a pas pu se produire.

Le Maharcha (Yoma 9b) explique que la faute est que le peuple juif n'est pas monté en terre d'Israël avec Ezra. Bien qu'un petit groupe ait rejoint Ezra, la majorité de la nation juive est restée en arrière.

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-> À plusieurs reprises dans la guémara, Rabbi Zéra qualifie les habitants de Bavel de "stupides Babyloniens". Il est intéressant de noter que le 'Havot Yair (Shou"t 'Havoy Yair 15:2) explique que la raison de l'utilisation de cette épithète surprenante est son amour pour la terre d'Israël et son dédain pour les personnes qui n'y habitent pas.

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-> La guémara (Talmud Yérouchalmi - Moed Katan 10a) relate deux incidents intéressants qui soulignent la gravité de la décision de quitter la terre d'Israël.
Un certain Cohen se présenta devant Rabbi 'Hanina et lui demanda : "Suis-je autorisé à quitter la terre d'Israël et à me rendre à Tzour pour accomplir la mitsva de yiboum ou de 'halitza?" (Ces mitsvot sont accomplies à la mort d'un frère qui n'a pas laissé de descendance).
Rabbi 'Hanina répondit : "Votre frère a quitté la terre d'Israël et est mort, Béni soit Hachem qui l'a frappé, et vous souhaitez répéter son erreur?"

-> La guémara raconte ensuite une autre histoire. Shimon Bar Ba se présenta devant Rabbi 'Hanina et lui demanda de lui écrire une lettre de recommandation qui lui permettrait de gagner sa vie en dehors de la terre d'Israël.
Rav 'Hanina répondit : "Demain, (c'est-à-dire dans le futur) je mourrai et je serai avec vos ancêtres dans le monde à venir. Ils me diront : "Nous n'avions qu'un seul jeune arbre précieux en terre d'Israël, et vous lui avez donné la permission de partir en dehors d'Israël?".

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-> C'est pour ne pas avoir eu le mérite de résider en Israël que, lors du festin du Léviathan à la fin des temps, Moché refusera de prendre le verre et de réciter la bénédiction, en déclarant : "Je n'ai pas eu le mérite d'entrer en terre d'Israël, ni de mon vivant, ni après ma mort".
[guémara Pessa'him 119b]

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-> "Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le 'Hatam Sofer (Drashot 'Hatam Sofer - p.224) écrit également que les mots "Hachem chéfataï tifta'h" sont une prière que nous récitons avant la Amida (moment phare de la prière quotidienne), par laquelle nous demandons à Hachem de nous aider à prier correctement.
Il explique cette nécessité en expliquant qu'avant de parler au Roi des Rois, on peut être effrayé et confus, et donc incapable de s'exprimer. On peut être si effrayé qu'on ne peut même plus parler. [en réalisant la grandeur de ce moment, d'être en entretien privé juste en face du Roi des Rois, on en vient à perdre nos mots. ]
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'ouvrir nos lèvres afin de pouvoir nous exprimer, malgré la grande crainte et la terreur que nous ressentons.

Il cite la Haflaah qui dit que c'est le sens du mot "lémor". Le verset rapporte que Moché a demandé à Hachem de pouvoir formuler sa requête, malgré la grande peur qu'il ressentait.

-> Le 'Hatam Sofer se demande ensuite pourquoi Moché n'a eu besoin de formuler une telle requête qu'une seule fois. Il répond que Moché ne priait pas pour pouvoir entrer en terre d'Israël, qui possède une sainteté inimaginable. Moché sentait que cette sainteté dépassait même la sainteté qu'il avait ressentie lors de son ascension au Ciel pendant 40 jours, car la terre d'Israël est encore plus sainte que le Ciel en dehors d'Israël.
Par conséquent, il se sentait incapable d'ouvrir les lèvres pour prononcer sa prière et ainsi il devait implorer l'aide d'Hachem.

[l'idée est incroyable : on croit en apparence que la terre d'Israël est une terre comme une autre. Mais en réalité, lorsqu'on est en terre d'Israël, on est dans un lieu qui est plus saint que le Ciel en dehors d'Israël.
Moché, qui a été au Ciel pendant 40 jours, malgré cela lorsqu'il voyait vraiment la sainteté de la terre d'Israël, il en était si impressionné qu'il en perdait ses mots, et devait prier Hachem : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres!). ]

La grandeur des lettres de l’alphabet hébraïque

+ La grandeur des lettres de l'alphabet hébraïque :

-> Si nous pouvions disséquer une âme, qu'y découvririons-nous? Que révèlerait un examen au microscope?
Quels sont les composants d'une âme? Ses atomes?
Lorsque nous explorons aussi profondément que possible l'anatomie de l'âme, apparaît soudain sous nos lentilles à fort grossissement un alef. Puis nous voyons un mèm et un taf.
Si une âme était de nature génétique, nous découvririons que son hélice d'ADN est composée de lettres hébraïques.

Le rav Avraham Kook aborde ce sujet dans son Orot (sur Erets Israël - chap.7).
En se basant dessus, son fils, le rav Tsvi Yéhouda Kook dit que les lettres hébraïques sont les atomes et les composantes fondamentales de l'âme juive.
Ce n'est pas seulement la forme extérieure, graphique des lettres, qui ont une signification en elles-mêmes (voir Shabbath 104a), mais leur essence intime et leur contenu.
D'ailleurs dans un autre ouvrage (Roch Milim) le Rav Avraham Kook creuse la signification de chacune des 22 lettres de l'alphabet hébraïque.
L'idée est qu'à la différence des lettres de l'alphabet latin qui ne représentent que des sons dénués de toute signification, les lettres de la "langue des choses saintes" ont une existence indépendante et des racines spirituelles dans le monde d'en-Haut. [comme l'affirme le Chla haKadoch - Bayit Aharon]

La sagesse de la Kabbala comprend les lettres ['juives'] comme des forces puissantes, donnant la vie.
La guémara (Béra'hot 55a) enseigne que les lettres hébraïques furent utilisées pour créer le Ciel et la terre. Bétsalel savait combiner les lettres utilisées lors de la Création, et c'était cette sagesse secrète qui lui permit de construire le Michkan.

La Torah elle-même est composée de lettres, chacune représentant l'une des 600 000 âmes juives du monde. La combinaison des lettres qui nous a été transmise dans la Torah est adaptée à notre compréhension, mais elle n'est pas la seule possible (Ramban - Intro Torah).
Hachem Lui-même ordonnance l'armée des lettres "Hachem tsévakot" (Mégalé Amoukot 210).

Outre sa forme alphabétique, chaque lettre a une nature vivante profonde. Chaque lettre contient un concept, une direction, une volonté qui trouve son expression dans l'âme.
Au-delà de l'égo individuel de la personne, il y a une volonté d'existence générale plus profonde. Il existe une force de vie qui est inspirée par Hachem et c'est ce qui inspire l'ego et la psyché de chacun.
Les composantes intérieure de cette force de vie profonde sont les lettres hébraïques.
De même que les lettres sont les constituants de la Torah et du monde, elles se combinent pour former le modèle moléculaire de l'âme. Ce que les atomes sont au monde physique, les lettres hébraïques le sont au monde spirituel.

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-> "L'âme est remplie de lettres imprégnées d'une lumière de vie, pleines de connaissance et de volonté, pleines de quête spirituelle et d'existence complète."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> L'âme est remplie de lettres contenant la force de vie divine qui nous confère notre existence. Elles ont elles-mêmes une connaissance, une volonté et une quête d'inspiration spirituelle.
Toutes les activités fondamentales d'un juif, qu'il s'agisse de sa réflexion, de sa volonté, de son action ou de son imagination, proviennent des lettres de son âme.
Différentes combinaisons de lettres donnent différents types d'âmes. II existe de puissantes combinaisons ainsi que des âmes de moindre pouvoir. Selon l'éclat de ces lettres qui donnent la vie, l'âme d'un homme rayonne avec plus ou moins d'énergie.

-> "Depuis les rayons de ces lettres vivantes, tous les autres niveaux de l'édification de la vie sont remplis de la lumière de la vie, tous les aspects de la volonté, de la connaissance et de l'action, de l'esprit et de l'âme, dans toutes leurs valeurs."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Comme des atomes, ces lettres [hébraïques] existent dans un flux dynamique constant. Elles sont actives, remplies de connaissances, de motivation, d'inspiration et de volonté, affectant constamment la vie de l'âme. Elles sont pleines de visions et d'envol imaginatif.
Elles sont remplies d'existence pleine, non soumises à la nature, et recèlent en elles un modèle pour toute la Création, de la même façon qu'une molécule renferme en elle un système solaire d'atomes et qu'une cellule contient la structure génétique du corps dans son ensemble.
Chaque âme contient un modèle pour le monde entier. Les lettres activent d'autres lettres dans une réaction en chaîne ininterrompue qui est la force motivante de toute la vie.

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+ Les mitsvot :

-> "Lorsqu'on s'apprête [à accomplir] une mitsva, cette mitsva est toujours pleine de la lumière de la vie de tous les mondes , chaque mitsva est remplie de lettres, grandes, merveilleuses parmi les 613 commandements qui sont, leur tour, interdépendantes de chaque commandement, de toute la vie des mondes qui est dans le secret de la foi."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Que se passe-t-il dans l'âme lorsqu'une personne s'apprête à accomplir une mitsva?
Une mitsva de la Torah est également remplie de lettres vibrantes et d'un courant de force divine inspirante. Les mitsvot elles-mêmes sont des fontaines de vie, comme le dit la Torah : "l'homme qui pratique ces mitsvot obtient par elles la vie" (A'haré Mot 18,5).
Les mitsvot sont des voies qui permettent aux lettres hébraïques de couler depuis leur source divine vers l'âme. La force de vie des mitsvot ajoute à la vitalité de l'homme. Elles sont les circuits et les conduites de vie. Et elles aussi, à l'instar des lettres, sont des microcosmes d'existence, jaillissant avec l'énergie qu'Hachem confère au monde.

Lorsqu'un juif accomplit une mitsva, il reçoit une nouvelle dose d'énergie et de vie.
Lorsque les lettres de son âme s'associent aux lettres de la mitsva, une explosion se produit.
Comme une fusion nucléaire d'atomes, une nouvelle vie est libérée pour l'âme et pour tous les mondes.
C'est l'union de l'âme et de la mitsva qui apporte au monde son renouvellement constant.
Et comme chacune des mistvot est intégralement liée aux 613 commandements de la Torah, lorsque nous en accomplissons une, nous libérons la puissance de toutes en une réaction en chaîne qui envoie des ondes de sainteté et de lumière à travers l'univers.
Tel est le mécanisme qui apporte la vie au monde. Nos Sages (Shabbath 88a) ont ainsi enseigné que si, D. préserve, les juifs cessaient d'étudier la Torah, ne serait-ce qu'un instant, le monde entier prendrait fin (Néfech ha'Haïm chap.4&11).

L'interrelation entre les 613 préceptes de la Torah recèle certes un immense potentiel, mais pose également des problèmes ... Lorsqu'une personne n'accomplit qu'une partie des 613 mitsvot, sa force de vie est amoindrie.
Ce qui est vrai dans la vie d'une personne l'est aussi dans la vie de la nation. Ainsi, lorsque la nation juive dans son ensemble ne respecte pas toutes les mitsvot, que ce soit par faiblesse spirituelle ou à cause de l'exil, c'est toute sa vie qui est mutilée et la bonté divine apparaît dans le monde dans une lumière terne, brisée.

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-> "La lumière du D. de vie, la lumière de la vie du monde, vit en harmonie parfaite dans la splendeur de chaque mitsva."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Dans l'observance d'une mitsva, l'âme rencontre la lumière divine. Telle est la signification de la prière de yi'houd que certains juifs prononcent avant d'accomplir une mitsva (léchem yi'houd ...).
La mitsva est le vecteur qui unit Hachem et Sa Chékhina à l'ensemble du peuple juif.
Un juif s'attache à Hachem, non seulement par une méditation abstraite, mais également par la réalisation de mitsvot pratiques.
Lorsque nous accomplissons les mitsvot, nous lions notre vie à la volonté d'Hachem et à la force de vie divine qu'Il a implantée en nous.
Telle est la voie vers la vie authentique, en adhérant à la force de vie divine dans l'accomplissement d'une mitsva, comme nous disons dans la Torah : "Et vous qui êtes restés fidèles à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).

-> "Dès que nous sommes sur le point de réaliser une mitsva, toutes les lettres vivantes qui constituent notre essence se développent, nous devenons plus grands, plus forts et plus puissants dans la lumière de la vie et de l'existence suprême, resplendissante et riche de la richesse de la sainteté universelle, de la lumière de la Torah et de la sagesse .... et l'univers tout entier se renouvelle dans la lumière et la vie.
Le monde est jugé méritant grâce à nos actions ; la lumière et la vérité, la bonne volonté et la satisfaction intérieure embellissent chaque visage."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Lorsque nous allons accomplir une mitsva, l'énergie de nos âmes et la mitsva agissent l'une sur l'autre et toutes les lettres qui constituent notre essence grandissent grâce à une injection de sainteté, de Torah, de suprême sagesse et de vie.
Si nous étions au niveau adéquat pour vivre cette union spirituelle, si nos sensibilités étaient en harmonie avec l'incommensurable richesse de notre vie intérieure divine, lorsque nous allons accomplir une mitsva, nous ressentirions la même extase et la même joie que des fiancés lorsqu'ils s'avancent vers le dais nuptial pour devenir mari et femme.

Lorsqu'un juif accomplit une mitsva, les lettres de son âme sont exaltées par une force de vie accélérée.
Les lettres de la Torah des mondes supérieurs de l'existence fusionnent avec les lettres de l'âme individuelle. Ce "mariage" entre les mondes supérieurs et inférieurs suscite une union de splendeur et de joie. Notre volonté et la volonté divine ne font qu'un.
Nous-mêmes et le monde sommes remplis d'une force, d'une sagesse, d'une sainteté, d'une vaillance, d'une harmonie et d'une joie célestes.
La même plénitude qui présida au don de la Torah revient désormais vers nos âmes.
C'est dans la rencontre de l'homme et de la mitsva que se réalise le projet de la vie. L'homme est en accord avec la volonté divine. L'âme adhère à Hachem.
Les mondes se rejoignent et cette union conduit au renouveau de la création tout entière.

Du fait de la connexion de l'âme à l'ensemble du monde, la moindre mitsva, apparemment mineure est, en fait, une action cosmique qui remplit le monde d'une bénédiction indescriptible.
La réalisation d'une mitsva remplit le monde de Torah, de bonté intérieure et de vérité.
Nous tenons entre nos mains le sort de l'existence. Nos bonnes actions infusent du mérite au monde (Rambam - Hilkhot Téchouva 3,1).
[ "Quiconque accomplit l'une des mitsvot apporte du mérite au monde" (guémara Kidouchin 40b) ]
En observant les mitsvot de la Torah, non seulement nous élevons le niveau de notre propre vie, mais nous améliorons le monde tout entier.
De plus, au tribunal céleste, le jugement d'Hachem en est adouci.

En effet, Hachem a mis entre nos mains la clé de l'existence. La bénédiction divine et la vie sont dispensées dans le monde en fonction de ce que nous faisons (Néfech ha'Haïm 1,3).
En un sens, lorsque nous accomplissons une mitsva, nous donnons de la force à Hachem Lui-même, comme nous disons dans nos prières du matin : "Donnez de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,3).
Israël est, au sens figuré, la source de la puissance divine. Ce sont nos actions qui permettent à la bonté d'Hachem de se manifester dans le monde.
Du fait de l'unité de la création tout entière, les mitsvot que nous accomplissons sur terre ouvrent les valves de la bénédiction céleste dans les mondes supérieurs.
En accomplissant la volonté divine, nous amenons au mariage du ciel et de la terre.

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+ La terre d'Israël :

-> Le rav Avraham Kook écrit que cette union amène un air de satisfaction intérieure sur le visage de chacun.
S'il en est ainsi, pourquoi ne le voyons-nous pas?

En partie parce que l'union entre Hachem et le monde est encore incomplète, comme en témoigne le verset : "Comment chanterions-nous l'hymne d'Hachem en terre étrangère?" (Téhilim 137,4).
Tant que la nation juive ne sera pas pleinement revenue en terre d'Israël, tant que nous ne pouvons accomplir qu'une partie de la Torah et des mitsvot, tant que le Temple fait défaut, la bénédiction et la lumière divines sont amoindries.
Ce n'est qu'avec la délivrance de notre servitude physique et spirituelle, lorsque nous revenons à la Torah nationale tout entière, que les sourires embelliront chaque visage, comme il est dit : "Alors notre bouche s'emplit de chants joyeux et notre langue d'accents d'allégresse" (Téhilim 126,2).

Cela se produit lorsque la nation vit sa vie de Torah authentique en terre d'Israël (Ohr ha'Haïm haKadoch - Ki Tavo 26,1). Car en terre d'Israël, les lettres [hébraïques] de notre âme grandissent. Elles sont amplifiées plusieurs milliers de fois, même sans réaliser une mitsva, car le simple fait d'être en terre d'Israël est en soi une mitsva (Ramban - supplément au séfer haMitsvot du Rambam, mitsva n°4).

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-> "En terre d'Israël, les lettres de nos âmes deviennent de plus en plus grandes ; là, elle révèlent la lumière éclatante ; elles puisent une vie indépendante dans la lumière de la vie de Knesset Israël (toutes les âmes juives) ; elles sont directement influencées par le secret de leur création première.
L'air du Pays d'Israël stimule la croissance vivifiante de ces lettes vivantes avec un éclat splendide, un attrait intérieur et un fracas joyeux, courageux empli d'un afflux de sainteté, "quiconque aura été inscrit pour la vie à Jérusalem"."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Plus simplement, le rav Kook précise que s'il existait un compteur Geiger susceptible de mesurer l'existence des lettres hébraïques, il commencerait à grésiller et à crépiter avec un bruit retentissant en approchant des frontières d'Israël. Car la terre d'Israël est le pays des lettres gigantesques en trois dimensions. C'est le pays des alef et des bet autochtones.
Comme les géants rencontrés par les explorateurs à Hébron, et les fruits gigantesques découverts dans le pays, l'alphabet de la terre d'Israël éclipse l'alphabet lilliputien en dehors d'Israël.
Les lettres prospèrent dans l'air d'Israël et tirent de son sol saint des substances nutritives.
Par contre, en dehors d'Israël, les lettres sont rabougries, comme des plantes qui ont poussé hors de leur milieu naturel.

Lorsqu'un juif fait son aliyah en terre d'Israël, ses lettres s'adaptent et multiplient leur taille. Tout son être devient plus grand. Il se rapproche d'Hachem.
Comparé à la personne qu'il était en dehors d'Israël, il devient un géant, rempli d'un plus grand courage, d'une plus grande sainteté, d'un plus grand bonheur et d'une plus grande sagesse.

Quel est le secret de ce changement?
En terre d'Israël, nos lettres, comme nos âmes, deviennent les lettres géantes du peuple juif (klal Israël). Elles ne sont plus des petites lettres individuelles, elles se multiplient par leur union avec la Knesset Israël. Dans le pays du peuple juif, nos lettres fusionnent avec l'âme immense de la nation.

-> On peut citer le rav Avraham Kook (Orot - Orot Israël - 7,18) :
"L'âme générale du peuple juif (klal Israël) ne repose pas sur l'individu juif, sauf en terre d'Israël.
Dès qu'un juif arrive en terre d'Israël, son âme individuelle est plongée dans la grande lumière de l'âme générale dans laquelle il a pénétré."

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-> Dans sa relation à la nation, l'olé (celui qui monte résider) en Israël devient un juif plus complet ...
Parce qu'il vit en Israël sa vie tout entière est une mitsva, une mitsva qui équivaut à toutes les mitsvot de la Torah (Sifré - Réé 12,29).
La vie divine afflue sans cesse dans son être par l'intermédiaire de sa nouvelle vie de mitsva ... chaque pas qu'il fait sur la Terre sainte est une mitsva, chacune des quatre coudées lui vaut une part plus grande dans le monde à venir (Kétoubot 111a).
Chaque respiration le remplit de vie sainte. Les lettres de la Torah se déversent dans son âme.

Le rav Avraham Kook cite le verset : "et on dénommera saint quiconque aura été sauvé dans Sion et épargné dans Jérusalem, quiconque aura été inscrit pour la vie à Jérusalem" (Yéchayahou 4,3).

En terre d'Israël et à Jérusalem, les lettres de notre âme sont inscrites pour la vie éternelle.
À l'instar des lettres géantes du pays, les mitsvot du pays sont géantes elles aussi, accomplies là où les mitsvot d'Hachem sont censées être accomplies. Elles débordent d'énergie et de vie.
[ "De par leur nature, tous les préceptes doivent doivent être accomplis dans le pays d'Hachem" - Ramban - A'haré Mot 18,25 ]

En terre d'Israël, les mitsvot sont accomplies dans toute leur pureté, sans perturbations ou pollution, accomplies dans le pays d'Hachem. En Israël, chaque mitsva se répercute dans les innombrables âmes du peuple juif, se multipliant au-delà de toute mesure, résonnant dans l'univers, remplissant le monde d'harmonie, de plénitude et d'ordre.
Lorsque la nation mène une véritable vie de Torah en Israël, le projet d'Hachem pour le peuple juif est réalisé. Les voûtes célestes s'ouvrent et la bénédiction divine afflue continûment sur toute la création.

Ainsi également, la Torah de la terre d'Israël est la Torah complète. Comme l'enseignent nos Sages : "Il n'est pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël" (midrach Béréchit rabba 16,7 ; Sifri - Ekev 1).
En terre d'Israël, la Torah est totale, la Torah de la nation, la Torah du Klal, aucune de ses mitsvot ou lettres ne manque.
Dans la terre d'Israël, la Torah est à sa place authentique, irradiant son influence avec un charme particulier, ses lettres célestes brillant de la lumière de la Chékhina. [midrach Téhilim 105]

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+ L'importance de désirer être en Israël :

-> [Si un juif est en dehors d'Israël, qu'il ne peut pas venir y résider] et qu'il éprouve de la nostalgie, de l'aspiration sincère pour vivre en terre d'Israël, alors cet attachement plein de sainteté exerce un impact direct sur les lettres de l'âme d'une personne qui aspire à faire partie du pays.

-> "L'aspiration à voir dans sa gloire la terre chérie ; la nostalgie intérieure pour la terre d'Israël accroît les lettres de sainteté, les lettres de la vie israélienne indépendante qui sont au plus profond de notre essence et de notre être ; elle augmente leur croissance spirituelle intérieure."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> L'âme qui aspire à vivre en Israël est vivifiée par un regain d'énergie sainte.
Le juif qui aspire sincèrement à voir Israël est influencé par sa grandeur. En souhaitant lier son sort au pays, il ressemble à quelqu'un qui s'approche d'une mitsva, courant pour embrasser l'être cher.
Son pouls bat plus vite et les lettres de son âme s'agrandissent pour recevoir un nouvel apport énorme de vie.
Il grandit spirituellement dans son attachement à la terre d'Israël et aux aspirations du Klal Israël (peuple juif).
Aussi bien "celui qui est y né que celui qui aspire à la voir" (Kétoubot 75a) partagent ses bénédictions; tous deux atteignent la plénitude en menant au maximum la vie d'un juif.

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-> L'harmonie et la plénitude planétaire ne peuvent être réalisées que lorsque le peuple juif se trouve en terre d'Israël.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1 ]

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Source : ci-dessus, enseignements du rav Kook, commentés par le rav David Samson et Tsvi Fishman.

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+ Les lettres hébraïques subliment le pouvoir de nos prières :

-> Les mystiques soulignent que les lettres de l'alphabet hébreu ne sont pas des symboles conventionnels pour les sons, mais qu'elles signifient, et sont chargées, des émanations divines, des lumières et des forces créatrices.
Selon la mystique juive, La simple vue de ces lettres sacrées stimule donc la kavana. Ainsi, le Arizal priait toujours à partir d'un sidour (à l'exception de la Amida qu'il récitait les yeux fermés).

-> "Fais une lumière pour la téva (arche) [et achève-la à (la largeur d'une) ama (coudée) en hauteur ...]" (Noa'h 6,16).
Le Baal Shem Tov explique :
Cela signifie que la téva (mot) [téva signifiant aussi "mot"] doit briller.
Ceci est compris par ce qui suit :
Chaque lettre (hébraïque) contient "des mondes, des âmes et la Divinité". Ceux-ci s'élèvent et s'unissent les uns aux autres, avec la Divinité. Les lettres s'unissent alors et se lient entre elles pour former un mot (téva), devenant véritablement unifiées dans la Divinité.
L'homme doit donc inclure son âme dans chacun de ces aspects (en ayant de la kavana). Tous les mondes seront alors unifiés en un seul et s'élèveront, ce qui procurera une joie et un délice incommensurables.
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 75 ]

-> Selon le Baal Shem Tov (Keter Shem Tov - 284) :
"Lorsque vous priez ... concentrez toute votre pensée sur le pouvoir des mots que vous prononcez jusqu'à ce que vous perceviez comment les lumières [divines] contenues dans les mots s'illuminent les unes les autres, générant ainsi diverses lumières.
Les lumières des lettres sont les "chambres" d'Hachem dans lesquelles Il attire Ses émanations."
Ainsi, la concentration sur les mots conduit à l'unité avec leur divinité inhérente : un état de deveikut, d'attachement et d'adhésion à Hachem dont on ne veut pas se détacher.

-> La concentration sur chaque mot [dans notre prière] doit être telle que le mot soit "illuminé et brille".
La dvékout avec Hachem consiste à attacher sa pensée et son intériorité au noyau spirituel des lettres de la Torah et de la prière, le noyau spirituel de la lumière de l'Ein Sof qui se trouve dans les lettres, un "attachement de l'esprit à l'esprit". [Kéter Shem Tov - sect. 44 et 94]

-> La dvékout signifie que lorsque vous prononcez un mot [en prière], vous le prolongez considérablement. En vertu de la dvékout, vous ne voulez pas lâcher ce mot, et par conséquent, vous le faites durer. [Tsava'at haRivach - 70 ]
Ainsi, lorsque nous prononçons un mot (un attachement/lien renforcé avec Hachem), nous le prolongeons longuement et ne voulons pas le lâcher. Il en résulte alors une communion intense, au point que "mon âme soupire et se languit après les parvis d'Hachem" (Téhilim 84,3). Il peut donc être naturel de mourir (kelot hanefech, expiration de l'âme qui se languit d'être proche d'Hachem [comme si elle veut nous quitter pour retourner à Sa source] ) après avoir récité seulement deux ou trois mots de la prière.

-> C'est une grande bonté d'Hachem que l'homme reste en vie après avoir prié.
Dans le cours naturel des choses, la mort devrait résulter du fait d'avoir épuisé toutes ses forces [dans la prière] en raison de l'effort intense fourni pour se concentrer.
[conscient de la grandeur d'une prière, on en vient tellement à vider tout notre cœur, notre intériorité à Hachem (qui est Le seul à pouvoir nous aider), que normalement en devrait en rendre l'âme. ]
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 35]

-> Avant de prier, gardez à l'esprit que vous êtes prêt à mourir en raison de toute l'intense concentration (kavana) investie pendant la prière.
Certains se concentrent si intensément qu'il peut être naturel pour eux de mourir après avoir récité [seulement] deux ou trois mots devant Hachem.
En gardant cela à l'esprit, dites-vous : "Pourquoi aurais-je des arrière-pensées ou de l'orgueil dans ma prière alors que je suis prêt à mourir après deux ou trois mots?"
En effet, c'est une grande bonté de Dieu que de donner [à l'homme] la force d'achever la prière et de rester en vie.
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 42]

Joie & terre d’Israël

+ Joie & terre d'Israël :

-> Le Zohar (Bamidbar 118) relève une contradiction dans les versets de Téhilim suivants :
"Servez Hachem avec joie!" (ivdou ét Hachem bésim'ha - Téhilim 100,2).
"Servez Hachem avec crainte!" (ivdou ét Hachem béyira - Téhilim 2,11).
Le Rav Elazar résout cette contradiction en précisant que lorsque les juifs se trouvent en dehors d'Israël, ils doivent servir Hachem avec crainte, mais que lorsqu'ils sont en terre d'Israël, ils doivent Le servir avec joie.

-> "Et ce sera lorsque vous arriverez dans la terre" (véaya ki tavo el aarets - Ki Tavo 26,1)
Le midrash nous dit que le mot "véaya" (et ce sera) implique toujours un sens de réjouissance, de joie.
Le Ohr Ha'Haïm HaKadoch en explique la raison. Il n'est convenable d'être heureux que lorsqu'on est en présence d'Hachem. Un juif ne peut pas être véritablement joyeux lorsqu'il est éloigné d'Hachem, et ainsi ce n'est qu'en terre d'Israël que l'on peut atteindre le vrai bonheur.
[ainsi, le Zohar ne nous demande pas de servir Hachem avec crainte en dehors d'Israël, mais indique qu'en raison de notre éloignement avec Hachem on ne pourra atteindre que de la crainte en comparaison de la joie, du plaisir intense que ressent notre âme d'avoir papa Hachem aussi proche en Israël. ]

-> "Il n'y a pas d'autre joie que le fait d'habiter en terre d'Israël"
[Or ha'Haïm - Ki Tavo 28,47 -> En sim'ha éla bichivat érets Israël ]

-> Le Sfat Emet (parachat Réé 5661) explique d'où vient la joie supplémentaire de la terre d'Israël.
Nous recevons une âme supplémentaire chaque Shabbath (la néchama yétéra). Cela signifie qu'Hachem nous accorde une plus grande part de Sa sainteté.
Cette exposition accrue à la sainteté d'Hachem est la source de la grande joie que nous éprouvons le jour du Shabbath.
En terre d'Israël également, l'âme d'une personne devient plus puissante (on y a complément d'âme), ce qui signifie que la personne qui vit en terre d'Israël mérite l'équivalent d'une âme supplémentaire, non seulement le 7e jour de la semaine, mais aussi tous les autres jours.
La grande joie que l'on peut ressentir le Shabbath est disponible en permanence en terre d'Israël.

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-> Le rosh Yéchiva de la yéchiva 'Hakhmé Lublin, le rav Meir Shapira, cite un exemple de cela avec Yaakov Avinou.
Lorsque Yaakov fut contraint de fuir la terre d'Israël pour 'Haran afin de se réfugier de son frère Essav, qui voulait le tuer, il construisit un autel avant de partir. La Torah nous dit (Vayétsé 28,18) que sur cet autel, il n'offrit que de l'huile à Hachem.
Plus tard, cependant, lorsque Yaakov retourna en terre d'Israël, il construisit à nouveau un autel et apporta une offrande à Hachem. Cette fois, il apporta non seulement de l'huile mais aussi du vin (Vayichla'h 35,14).
Le rav Meir Shapira explique que ce n'est qu'à son retour en terre d'Israël que Yaakov s'est permis de se réjouir, ce qui était symbolisé par l'offrande de vin.

Terre d’Israël = vivre plus longtemps

+ Terre d'Israël = vivre plus longtemps

-> Le rav Shlomo Alkabetz (dans son Brit HaLévi) aborde l'idée erronée selon laquelle la sainteté de la terre d'Israël dépend de l'installation de la nation juive à l'intérieur de ses frontières. Certains pensent que lorsque le peuple juif ne réside plus en terre d'Israël, la Sainteté de la terre cesse également d'exister.
C'est une grave erreur, explique le rav Alkabetz. La sainteté de la terre d'Israël ne dépend de rien ni de personne d'autre.
Au contraire, la terre d'Israël est intrinsèquement sainte, ayant été rendue telle par Hachem Lui-même au tout début de la Création.

-> Le Bat Ayin (début parachar Dévarim) discute également de la sainteté inhérente à la terre d'Israël, en la comparant à la sainteté du Shabbath et du peuple juif.
Il écrit que le Shabbath est le noyau spirituel essentiel de tous les jours de la semaine. Cela signifie qu'Hachem révèle sa Chékhina le Shabbath, qui, à son tour, renforce les autres jours de la semaine.
De même, la terre d'Israël est le noyau essentiel de l'univers tout entier, et c'est là qu'Hachem révèle Sa Chékhina, donnant du pouvoir au reste du monde.
De même, le peuple juif est le noyau essentiel de toutes les nations.
C'est dans le but de ces trois choses : la terre d'Israël, le Shabbath et le peuple juif, que le monde a été créé.

Le Bat Ayin nous enseigne que toute la création repose sur un triple noyau composé du Shabbath, de la terre d'Israël et du peuple juif.
D'autres sources nous disent que les composantes de ce noyau sont renforcées les unes par les autres.
Le Maharal ('Hidouché Aggadot - Kétoubot 112a) cite le verset de la lecture du Shéma : "Afin que vos jours et ceux de vos enfants se prolongent sur la terre qu'Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner ..."
Ce verset, souligne-t-il, implique que la bénédiction d'une vie prolongée ne semble s'appliquer que "sur la terre qu'Hachem a juré de donner à vos ancêtres". En dehors d'Israël, il semble que cette assurance n'existe pas.

Le Maharal explique pourquoi la longévité d'un juif dépend de la terre d'Israël.
La terre d'Israël a été créée dans l'intention de servir de lieu de résidence au peuple juif. Elle appartient donc au peuple juif et le peuple juif a un lien intrinsèque avec elle. Lorsqu'un juif ne vit pas en terre d'Israël, il est comme un arbre qui a été déraciné et replanté ailleurs.
Un tel arbre, qui a été arraché à son habitat naturel, ne devrait pas vivre très longtemps.
On peut en dire autant d'un juif en dehors d'Israël. Déraciné de l'endroit auquel il appartient, de l'endroit où il est capable de s'épanouir, ce n'est pas propice à une longue vie.

"Lorsqu'une personne quitte la Terre sainte pour allers en dehors d'Israël, elle peut sentir la différence [spirituelle] entre les deux endroits aussi clairement que la différence entre le jour et la nuit".
[rabbi Mordé'haï Shlomo de Boyan ]

La déprime du sacré

+ La déprime du sacré :

Très souvent, lorsqu'une personne qui vit sa vie avec enthousiasme s'approche d'un acte sacré, elle ressent soudain une fatigue et une lourdeur accablantes.
Comment se fait-il qu'elle soit pleine d'énergie lorsqu'il s'agit de choses profanes, et léthargique lorsqu'il s'agit du judaïsme et de la Torah?

Lorsqu'une personne entre en contact avec la sainteté, son âme se trouve dans un état d'illumination supérieure. Elle perçoit plus clairement ce qu'implique la perfection absolue.
En conséquence, la personne ressent ses propres limites et son néant, et éprouve de l'amertume à l'égard de l'acte saint ou de l'idéal qui a provoqué ces sentiments.
Par exemple, lorsqu'une personne s'assoit pour étudier la Torah, elle ressent les exigences d'Hachem en matière de moralité ; elle perçoit la grande responsabilité de l'homme ; elle comprend que chaque action de l'homme est imprégnée d'une importance de vie ou de mort.
En ouvrant le Talmud, elle sent qu'elle s'engage dans un projet si cosmique qu'il est au-dessus de ses forces. Cette personne est peinée et affaiblie par la profondeur insondable de la tâche.
[de même que Hachem est infini, lorsque notre âme fait face à l'expression de l'infinité du divin, elle a comme un vertige, une sorte de déprime paralysante en comprenant la grandeur infinie et éternelle de ce qu'elle s'apprête à faire (ex: étudier la Torah, faire une mitsva ... on impacte le monde, on est très proche et encore plus attaché avec Hachem, ... ) ]

Pourtant, ce sentiment est le fondement même de la téchouva. Toute personne qui se sent accablée lorsqu'elle s'approche des mitsvot et de l'étude de la Torah doit savoir que c'est le signe qu'elle est profondément liée à eux. Qu'il se réjouisse de son angoisse et qu'il aille de l'avant jusqu'à ce que sa douleur soit remplacée par un grand et saint plaisir.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,5]

Le masque du mal

+ Le masque du mal :

Il existe une élite de tsadikim qui perçoivent le monde entier sous un jour positif.
Ils voient le bien en toute chose. Dans la clarté de leur vision, ils voient comment le mal lui-même joue un rôle positif. Ils comprennent que le mal dans le monde est un écran qui tempère la lumière divine, afin qu'elle puisse illuminer le monde, mais le mal n'endommage ni ne détruit la lumière.
Ils comprennent que la lumière pure est bien trop grande pour que le monde puisse la contenir, et pourtant la lumière doit briller.
Par conséquent, il doit y avoir des écrans pour atténuer la lumière, et ces écrans sont le mal dans le monde et ses perpétrateurs.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,12]

Toute téchouva, même celle qui est motivée par la crainte d'une punition, découle en fin de compte du désir de s'unir à Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,8]

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-> En ce sens : "Chaque juif a son propre chemin vers la téchouva. Un téchouva standard, général, ne suffit pas. Chacun doit trouver la voie qui convient à son âme unique et à son rôle unique dans la vie."
[Orot haTéchouva 16,10]

Lorsqu'une personne est trop dure envers elle-même et ne s'attarde que sur le mal, elle risque de ne pas voir le bien dans sa vie, ce qui peut provoquer le désespoir.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,7]

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[sans se reposer sur nos lauriers, par moment on doit "saméa'h bé'helko" (se satisfaire de sa part, de son sort), apprécier les capacités, les moyens spirituels dont Hachem nous a dotés, et que nous devons exploiter au mieux.
Tout en étant sincère et honnête avec nous-même, cela permet de lutter contre notre yétser ara qui cherche constamment à nous attrister, en faisant que nous ne sommes jamais satisfaits de nous (on n'est pas saméa'h bé'helko), conduisant au désespoir et donc au laisser aller, à la faute, ... ]

Chaque âme [juive] possède une "facette" spécifique de la Torah qu'il est impossible de révéler par le biais d'une autre âme.
Seule cette âme peut révéler ces secrets. De plus, si cette âme ne les révèle pas, Hachem ne les révélera pas aux tsadikim.
[rabbi Avraham Azoulaï - 'Hessed léAvraham]