Nous ne devrions pas nous considérer comme la génération de la Destruction, mais plutôt comme celle de la Reconstruction. Chaque mitsva que nous accomplissons est une brique dans la reconstruction du Temple.
Lorsque nos Sages ont dit (guémara Yérouchalmi Yoma 4b) que toute génération au cours de laquelle le Temple n'est pas reconstruit est considérée comme ayant contribué à sa destruction, ils faisaient référence aux générations qui n'ajoutent pas leurs mérites [spirituels] à la reconstruction.
Nous faisons allusion à cette accumulation progressive de mérites dans la bénédiction de la Amida disant : "Qui construit (au présent) Jérusalem" plutôt que "Qui construira (au futur) Jérusalem"
[Sfat Emet - Dévarim 5634]
Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> L'air du jardin d'Eden inférieur est extrêmement saint et pur, ce qui fait que le corps des habitants est si raffiné qu'ils n'ont pas besoin de nourriture ; respirer l'air suffit à les rassasier.
La satisfaction et le contentement sont caractéristiques du jardin d'Eden.
Et comme D. a créé un contrepoids pour chaque chose (Kohélet 7,14), il a créé le Géhinam, l'opposé du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 625]
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-> [Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]
[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]
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-> "... dit Hachem, Qui a un feu dans Sion" (Yéchayahou 31,9) = il s'agit du Guéhinom.
[guémara Erouvin 19a]
-> Comment le Guéhinam, qui est soixante fois plus grand que le jardin d'Eden, qui est lui-même soixante fois plus grand que le monde, peut-il être situé à Sion?
Le Guéhinam, étant un lieu spirituel, ne prend pas de place, tout comme le jardin d'Eden, l'Arche et les Chérubins ne prennent pas de place.
De plus, le Arizal (Ets 'Haïm) affirme que le Guéhinam se trouve au nord et le jardin d'Eden au sud.
Dans ce verset, Sion ne fait pas référence à Jérusalem. Il signifie tsiyoun, "un endroit désigné". Hachem a un feu dans un endroit désigné au nord.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Le Guéhinam a 3 entrées : une dans le midbar (généralement traduit par "désert"), une dans la mer et une à Yérouchalayim.
[guémara Erouvin 19a]
-> Les péchés qui font tomber une personne dans le Guéhinam sont constitués de trois cordes.
L'une est midbar, de dibour, "parole".
L'autre est le désir, que l'on compare à la mer : "Tous les fleuves se jettent dans la mer, et la mer n'est pas pleine" (Kohélet 1,7), car une personne veut toujours plus que ce qu'elle a.
La troisième est l'autosatisfaction. Yérouchalayim, de yiré chalem, signifie "il se considère comme parfait", même s'il ne l'est pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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-> Celui qui est arrogant tombe dans le Guéhinam.
[guémara Avoda Zara 18b]
-> Ce n'est pas un hasard si la guémara dit "tombe" plutôt que "va".
Le Guéhinam a trois entrées latérales et une "bouche" ouverte très étroite au sommet, comme une cheminée.
"Il t'a même attiré hors de l'étroitesse" (Iyov 36,16) = hors du Guéhinam, dont la bouche est étroite et dont la fumée s'accumule à l'intérieur (guémara Ména'hot 99b).
Parmi les réchaïm, il y a ceux qui se rendent au Guéhinam par les entrées latérales et qui subissent le bûcher, l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
D'autres tombent dans le Guéhinam par l'ouverture étroite et subissent également la lapidation (sekila), l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
Une personne arrogante tombe dans le Guéhinam ; elle souffre à la fois de brûlure et de lapidation.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]
-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Le Guéhinam a 7 noms : Chéol, Avadon, Béer Sha'ḥat, Bor Sha'on, Tit HaYaven, Tsalmavet, et Eretz HaTa'ḥtit.
[guémara Erouvin 19a]
-> Si Chéol signifie un trou/tombe, comme on le traduit généralement, pourquoi est-ce un nom pour Guéhinam?
Chéol vient plutôt de hashalah, "prêter". Pour souffrir correctement dans le Guéhinam, la partie de l'âme néfech a besoin d'un corps. Comme son propre corps se trouve dans la tombe, on lui prête un autre corps pour qu'elle puisse souffrir.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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-> "Le juste tombe sept fois et se relève" (Michlé 24,16)
-> Le mot "sept" fait allusion au Guéhinam, qui a sept noms. Il arrive qu'un tsadik tombe dans le Guéhinom afin de faire remonter des âmes juives qui y sont punies.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> La guémara demande : [le Guéhinam] n'a-t-il pas aussi le nom de : Tofté ... la guémara répond : [Ce nom est une description,] qui signifie que quiconque se laisse séduire [mitpaté] par son mauvais penchant y tombera.
[guémara Erouvin 19a]
-> Il existe deux types de péché, chacun ayant son propre Guéhinam.
Le premier type de péché provient des attraits du mauvais penchant, qui est une sorte de mauvais ange, une force indépendante du corps. Pour ce type de faute, l'âme est jugée seule dans le Guéhinam.
L'autre type de péché est dû au poison du serpent, qui se trouve dans le corps et dans l'âme.
Chaque fois qu'une personne commet un péché de ce type, une force d'impureté est créée et un corps semblable au sien se forme dans le Guéhinam. Pour intensifier la douleur du pécheur, l'âme est jugée avec le corps fait de l'impureté du péché. De plus, de même que lorsqu'un jumeau souffre, l'autre le ressent, de même lorsque le corps créé à partir du péché souffre dans le Guéhinam, le corps dans la tombe souffre également.
Le midrach (Tana d'Eliyahou Zouta 17) raconte que Rabbi Akiva a trouvé un homme mort qui portait du bois et courait sur les montagnes. L'homme dit à Rabbi Akiva qu'il avait reçu l'ordre de couper du bois avec lequel il serait lui-même brûlé chaque vendredi.
Il s'agissait d'un corps créé à partir de péchés dans lequel la partie de l'âme néfech devait être jugée (Mahara haCohen).
Chaque type de péché a son propre Guéhinam.
La guémara définit le Tafté comme "l'endroit où tombe une personne séduite (mitpaté) par son (mauvais) penchant". Le terme "son penchant" fait référence à celui qui fait partie de lui, issu de la souillure/impureté du serpent [originel].
Le Tafté est donc ce Guéhinam dans lequel l'âme est revêtue d'un corps fait de ses propres péchés, puis jugée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Ceux d'Israël et des nations non-juives qui fautent délibérément avec leur corps descendent dans le Guéhinam, où ils sont jugés pendant douze mois. Au bout de douze mois, leurs corps sont détruits et leurs âmes sont brûlées ; le vent les disperse et elles deviennent de la cendre sous la plante des pieds des justes.
[guémara Roch Hachana 17a]
-> Dans le Guéhinam, il n'y a pas de cendres. Il s'agit d'une métaphore.
Les âmes des réchaïm sont "brûlées" afin de séparer le mauvais du bon. Mais parce qu'il y a tant de mauvais et si peu de bon, il n'en reste pas assez pour leur donner une identité indépendante.
Au lieu de cela, elles seront ajoutées aux grandes âmes des justes. Comparées à ces grandes âmes, les bonnes parties des âmes des réchaïm sont comme des cendres collées à la plante des pieds d'une personne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
-> Le mot "épher" (cendres - אפר), est composé des mêmes lettres que "péer" (gloire - פְּאֵר).
Les juifs étaient destinés à la gloire : "Israël, en qui je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3). En fautant, ils ont transformé leur gloire en cendres.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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-> Cinq représentent un soixantième : le feu, le miel, le Shabbat, le sommeil et le rêve.
Le feu représente un soixantième du Guéhinam.
[guémara Béra'hot 57b]
-> Le feu du Guéhinam est certainement des centaines de milliers de fois plus puissant que n'importe quel feu terrestre. La guémara parle d'un sur soixante parce que dans les lois de la cacherout, "soixante pour un" est le ratio d'annulation ; par exemple, si une once de soupe de poulet tombe dans soixante onces de lait, le lait peut être bu parce que la soupe de poulet est annulée, comme si elle n'était pas là du tout.
Lorsque la guémara nous dit que le feu est un sur soixante du guéhinam, cela signifie que comparé aux feux du guéhinam, un feu terrestre n'est rien.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Les apostats et les traîtres ... le Guéhinam se termine, mais eux ne se terminent pas ... Ils sont appelés "Bné Guéhinam".
[guémara Roch Hachana 17a]
-> Bné signifie "fils de". Certains des réchaïm sont brûlés dans les feux de Guéhinam, puis ils sont renouvelés et brûlés à nouveau.
Ce processus peut se répéter des centaines de milliers de fois pour une seule personne. Puisque ces personnes renaissent et se renouvellent dans le Guéhinam, elles sont appelées "fils du Guéhinam".
Bné peut également être compris comme boné (bâtisseurs de). Au fur et à mesure que le nombre de réchaïm augmente dans le Guéhinam, le Guéhinam se construit et s'étend.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Malheur aux érudits en Torah qui étudient la Torah mais n'ont pas de crainte du Ciel ...
Rava dit aux Sages : "Je vous en prie, n'héritez pas de deux Guéhinam.
[guémara Yoma 72b]
-> La guématria de "yira" (crainte), est deux fois la guematria de "Guéhinam", pour indiquer que si une personne ne craint pas le Ciel, elle sera punie par deux Guéhinam : le Guéhinam de neige, pour ceux dont le mauvais penchant a refroidi leur désir d'accomplir les mitsvot, et le Guéhinam de feu, pour ceux dont le mauvais penchant les a enflammés pour la faute.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits en Torah.
[guémara 'Haguiga 27a]
-> Lorsque A'her [Elicha ben Abouya] mourut, on dit [au ciel] : "Il ne sera pas jugé [au Guéhinam], et il n'entrera pas dans le monde à venir. Il ne sera pas jugé [au Guéhinam] parce qu'il étudiait la Torah, et il n'entrera pas dans le monde à Venir parce qu'il a péché."
Rabbi Méir dit : "Il vaut mieux qu'il soit jugé [au Guéhinam] et qu'il entre dans le monde à Venir. Quand je mourrai, de la fumée s'élèvera de sa tombe!"
Lorsque Rabbi Méir mourut, de la fumée s'éleva de la tombe d'A'her.
[guémara 'Haguiga 15b]
-> Elicha ben Abouya, connu sous le nom de A'her, était un Tanna qui s'est rebellé contre Hachem.
Si le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits de la Torah, pourquoi de la fumée s'est-elle élevée de sa tombe?
Dans le Guéhinam, il y a plusieurs départements : l'un de feu, l'autre de fumée, un autre encore de neige et de grêle.
Les érudits de la Torah ne sont pas jugés dans le feu ; et en effet, Elicha ben Abouya a été jugé dans la fumée.
Une autre façon de comprendre le passage est que le feu de Guéhinam touche les érudits en Torah mais ne les réduit pas en cendres.
Dans le Guéhinam, les réchaïm sont réduits en cendres (Tikouné Zohar 40) ; ensuite, les cendres sont transformées en un corps, dans lequel l'âme entre, pour être à nouveau brûlée, à l'infini.
Les érudits en Torah, cependant, ne sont pas réduits en cendres. Ils souffrent de la douleur de la brûlure mais restent intacts.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
[le Ben Ich 'Haï y écrit que Rabbi Méïr a demandé que Elicha Ben Abouya puisse entrer au Guéhinam afin d'obtenir l'expiation de ses fautes. Au final, il va bénéficier pleinement de son étude de Torah, et il va mériter de s'asseoir à la grande table des justes sages d'Israël. ]
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-> Le Guéhinam est appelé alouka (généralement traduit par la "sangsue"), c'est-à-dire un ver qui suce le sang d'une personne malade et en extrait la maladie.
De même, le Guéhinam enlève les scories des âmes qui y sont jugées, afin de les purifier.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - sur guémara Avoda Zara 17a]
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-> Celui qui se moque des paroles des Sages est jugé avec des excréments bouillants.
[guémara Guitin 57a]
-> Le feu du Guéhinam brûle chaque personne selon l'étendue de sa méchanceté. Mais si l'un d'entre eux est jugé dans des excréments bouillants, les autres souffriront également de l'odeur. Tous insulteront et maudiront cette personne qui s'est moquée des paroles des Sages et qui leur a causé une souffrance supplémentaire. Cette injure sera plus douloureuse pour lui que sa souffrance physique.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Téchouva 4]
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-> Les hérétique s; et les informateurs/traites ; et les apostats [apikorsim] ; et ceux qui ont renié la Torah ; et ceux qui ont nié la résurrection des morts ; et ceux qui se sont séparés des voies de la communauté juive et ont refusé de partager la souffrance ; et ceux qui jettent leur crainte sur la terre des vivants ; et ceux qui ont péché et ont fait pécher les masses, par exemple, Yéroboam, fils de Nébat, et sa compagnie ; tous ces gens descendent dans la Guéhinam et y sont jugés pendant des générations et des générations ...
La Guéhinam se terminera, mais ils ne se termineront toujours pas ...
Et leurs visages au Jour du Jugement seront noirs et couverts de suie comme le fond d'une marmite.
[guémara Roch Hachana 17a]
-> Il existe un Guéhinam dans lequel l'ensemble de la population est punie ; ce Guéhinam finit par prendre fin.
Mais pour chaque apostat et traître, il existe un Guéhinam séparé et personnel, comme nous l'apprend la déclaration suivante : "S'il n'en est pas digne, il prend sa propre part et celle de son ami dans le Guéhinam" (guémara 'Haguiga 15a).
Ce Guéhinam personnel ne s'arrête pas là.
Une autre interprétation est qu'il y a plusieurs Guéhinam pour chaque personne méchante (racha).
Lorsqu'un Guéhinam est terminé, un autre est créé pour lui.
"Et leurs visages sont comme le fond d'une marmite" = lorsqu'une marmite est sur le feu, la partie la plus touchée est le fond ; elle devient la plus chaude et la plus noire.
Lorsqu'un racha brûle dans le Guéhinam, la partie la plus touchée est son visage, car les fautes sont gravés sur le visage, comme il est écrit : "L'expression de leur visage témoigne contre eux" (Yéchayahou 3,9).
Une autre raison pour laquelle le visage des réchaïm est brûlé plus sévèrement que le reste du corps est qu'ils ont le plus péché avec leur visage. Ils regardaient des images illicites, écoutaient des commérages malveillants, disaient des calomnies et mangeaient des aliments non casher.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Dans l'avenir, le jardin d'Eden s'écriera : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm ..."
Et ... le Guéhinam s'écriera : "Je n'ai rien à faire avec les justes. Qui veux-je? Les réchaïm!"
[midrach Chémot rabba 7,3]
-> Cela peut être compris à la lumière de l'explication du Arizal sur le verset : "Hachem tue et fait vivre, fait descendre au Guéhinam et en fait remonter" (I Chmouël 2,6) = il y a des tsadikim dont le seul péché réside dans leurs pensées. Le tribunal céleste les considère comme parfaitement justes, car seul Hachem connaît les pensées de l'homme.
En revanche, il y a des réchaïm qui ont eu des pensées de repentir juste avant de mourir et qui n'ont jamais réussi à se repentir dans les faits. Même un tel repentir a du poids, comme nous le montre la guémara (Kidouchin 49b) : "Si un homme se fiance à une femme à condition qu'il soit parfaitement vertueux, elle est fiancée ... Car même si nous savons qu'il est parfaitement racha, il peut avoir eu des pensées de repentir".
Lorsqu'une personne racha qui s'est repentie en pensée meurt, les anges désignés l'emmènent au Guéhinam parce qu'ils ne connaissent pas ses pensées. Hachem ordonne alors à un ange d'amener l'âme d'un tsadik qui a péché par la pensée au-delà de l'entrée du Guéhinam, afin que la sainteté de l'âme du tsadik attire l'âme du repentant. Le chagrin qu'éprouve l'âme du tsadik lorsqu'elle pense être conduite au Guéhinam expie ses péchés en pensée. [Séfer haLikoutim]
À l'approche de l'ère du machia'h, il y aura de nombreux cas de pécheurs qui penseront à se repentir sur leur lit de mort. Cela provoquera un tumulte sans précédent dans le jardin d'Eden et à Guéhinam.
Les anges qui gardent les portes du jardin d'Eden s'opposeront à l'accueil de ces repentis, qu'ils perçoivent comme des réchaïm. Ils s'écrieront : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm".
Les anges en charge de Guéhinam n'ont aucune objection à accueillir les justes ; ... mais ils s'opposent certainement à ce que les justes descendent pour enlever leurs victimes. Ils s'écrieront : "Je n'ai rien à faire avec les justes, car ils ne viennent ici que pour détruire ma maison. De qui ai-je besoin? Les réchaïm!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 1, Téchouva 1]
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-> Ils t'appelleront par ton nom, t'installeront à ta place et te donneront ce qui t'appartient. On ne touche pas à ce qui a été préparé pour son ami.
[guémara Yoma 38a]
-> Après la résurrection, on vous appellera par le nom qui était le vôtre pendant votre vie.
Ils t'installeront à la place qui t'a été préparée dans le jardin d'Éden, car chaque personne y a une place qui lui est propre et qui a été préparée pour elle avant qu'elle n'entre dans ce monde. En plus de sa propre place, un tsadik reçoit la place qui a été préparée pour les réchaïm, mais il n'y touche pas. Au contraire, il la rend à son propriétaire après que celui-ci se soit repenti.
C'est dans cet esprit que le Arizal (Chaar haKavanot) explique notre demande dans la Amida : "Que Ta compassion s'éveille sur les justes ... et accorde une bonne récompense à tous ceux qui se confient sincèrement en Ton Nom. Mets notre sort avec eux pour toujours" = Mets notre sort avec les justes qui font sincèrement confiance à Ton Nom et qui ne veulent pas profiter des autres. Nous pouvons alors être sûrs qu'après notre repentir, ils nous rendront notre part du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
"Les larmes coulent vers le haut. Lorsque vous voyez les larmes de quelqu'un couler de ses yeux, elles ne descendent pas [perdues inutilement] ... mais elles montent au ciel!
Quand quelqu'un pleure, D. lui donne le plus grand, le plus profond privilège ... celui d'embrasser ses larmes!"
[rabbi Shlomo Carlebach]
Il y a un passage dans les Téhilim qui dit : "Que le péché s'en aille, et non les pécheurs".
Si je vois quelqu'un faire quelque chose de mal, je suis en colère, non pas contre la personne, mais contre ce qu'elle fait.
Comme l'a dit un jour le Baal Chem Tov, la vraie essence d'une personne n'est pas impliquée dans un acte répréhensible. Elle est comme à moitié endormie.
Alors, je suis en colère! Pourquoi n'es-tu pas réveillé? Mais je ne peux pas être trop en colère, parce qu'il était endormi.
La question est de savoir si vous vous mettez en colère contre la personne ou contre le mal.
Si vous êtes une néchama [partie d'Hachem, qui reste toujours pure] dans un corps, il n'y a pas de haine. Si vous avez de la haine, alors vous êtes également mauvais.
[rabbi Shlomo Carlebach]
Shabbath est le monde à Venir en miniature (selon guémara Béra'hot 57b).
Et de même qu'un homme ne peut pas entrer dans le Monde à Venir tant qu'il ne quitte pas ce monde, alors de même nous ne pouvons pas véritablement ressentir la sainteté du Shabbath si l'on ne s'est pas séparé des jours de la semaine.
['Hidouché haRim]
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-> Etant donné que la halakha stipule qu'un non-juif qui observe Shabbat mérite la peine de mort, un juif ne peut pas entrer dans le Shabbat avec la partie non-juive de lui-même. Il doit la bannir avant l'arrivée du Shabbath.
[rabbi David de Lelov]
+ "Qui passait au-dessus des maisons des Bné Israël" (acher passa'h al baté Bné Israël)
-> Un jour, alors que rabbi Moché Leib de Sasov rendait visite à son maître, rabbi Elimélé'h de Lizensk, son rabbi lui fit l'honneur de prendre la parole.
Il enseigna :
"La Torah nous dit qu'Hachem "passa au-dessus des maisons des Bné Israël en Égypte". Devons-nous prendre cela au pied de la lettre? Comment le pourrions-nous? Sa gloire remplit le monde entier.
Nous devons plutôt imaginer que lorsque Hachem passait au-dessus de la maison d'un Bné israël vivant dans un quartier égyptien, Il sautait (posséa'h - פסח) et dansait, pour ainsi dire, et disait avec joie : "Un juif vit ici! Un juif vit ici! "
['Hidouché haRamal]
+ "La Torah nous dit que la Manne (מָן) a reçu son nom parce que les gens ne savaient pas ce que c'était" (מַה הוּא- Béchala'h 16,15).
Et cela parce qu'il s'agissait d'une nourriture spirituelle, une nourriture que les anges, qui servent Hachem, mangent. Ceux qui en mangeaient s'élevaient de jour en jour, de plus en plus haut, à tel point qu'un homme ne reconnaissait plus son ami d'un jour à l'autre et demandait : "Qui est-il?" (מי הוא).
[ 'Hozé de Lublin]
La grandeur des juifs, et également des arabes
+ La grandeur des juifs, et également des arabes :
-> Idéalement, une relation spéciale pourrait exister entre les juifs et les arabes car Ichmaël, l'ancêtre des arabes, a servi de pont entre Israël et le reste du monde, contribuant à diffuser la connaissance d'Hachem parmi les masses populaires.
Pour expliquer le rôle particulier d'Ichmaël, notons que le monde a été créé en 4 catégories : la matière inerte et silencieuse, la végétation en croissance, la vie animale et l'homme parlant.
Israël, par son étude et sa pratique de la Torah, constitue une 5e catégorie, au-dessus des processus de la nature auxquels sont soumises les quatre autres.
Entre chacune des catégories se trouvent des intermédiaires, qui ont des caractéristiques communes avec les créatures situées au-dessus et au-dessous d'elles.
Par exemple, les champignons poussent mais ressemblent néanmoins à des pierres inertes ; les singes ont à peu près l'usage des bras et des jambes mais ne peuvent pas parler.
Ichmaël, fils d'Avraham mais né avant d'être circoncis, constitue un intermédiaire entre Israël et le reste de l'humanité.
C'est pourquoi il est appelé : "un homme sauvage" (Lé'h Lé'ha 16,12). Bien qu'il ait la capacité d'être "sauvage" comme les autres nations, s'il utilise sa capacité à faire le bien, il devient un "homme", dans le sens où seul Israël est appelé "homme".
[Sfat Emet - Vavéra 5650]
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-> Le Kouzari (maamar 'hamichi, 20 - hakdama révi'it) enseigne qu'il y a 5 niveaux dans la création : les minéraux/les objets inanimés, les végétaux, les animaux, les êtres humains et le peuple juif.
Le Kouzari précise : bien que physiquement un juif semble identique au restant de l'humanité, en réalité les juifs sont une catégorie totalement séparée, à part entière.
> Le rabbi de Loubavitch disait que la différence flagrante qu'il y a entre le niveau le plus bas de la création (les objets inanimés, les minéraux) et le niveau des humains, est toujours bien moindre que la différence qu'il y a entre les humains et le niveau le plus élevé de la création : les juifs.
=> Un juif est complétement différent, à un niveau entièrement supérieur aux non-juifs.
-> par exemple, également sur ce sujet : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif
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-> N'oublions pas que l'incroyable grandeur des juifs, va de paire avec une incroyable responsabilité d'agir en conséquent de ses capacités très élevées (Divines).
-> Une des principales tâches de la nation juive est d'avoir un impact sur l'ensemble de l'humanité grâce à notre observance de la Torah, de donner un exemple qui inspirera les non-juifs à vouloir rechercher Hachem.
C'est la raison pour laquelle la Méguila de Ruth est lue à Shavouot, pour montrer que même les non-juifs comme Ruth ont en eux des étincelles de sainteté qui peuvent être allumées au contact des idéaux juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5649]
Plus le temps passe, plus l’intériorité du juif devient brillante
+ Avec le temps le monde spirituel s'obscurcit, impliquant que l'intériorité du juif devient plus brillante :
-> Au cours de l'histoire juive, dimension de l'étude de la Torah a été, et continue d'être, progressivement révélée par les tsadikim de chaque génération suivante.
-> Il est intéressant de constater à quel point l'intériorité de la Torah (pénimiyout haTorah) a été et continue à être révélée par les Sages de chaque génération.
En commençant par la publication du Zohar haKadoch au 13e siècle, qui a permis à chaque juif d'accéder à des enseignements, qui bien que donnés à Moché Rabbénou sur mont Sinaï, avaient été jusqu'alors dissimulés aux yeux du public, ce processus s'est poursuivi avec les écrits du Arizal, du Maharal, du Ram'hal, du Rachach et du Gaon de Vilna, ...
De même, il y a près de 300 ans, le Baal Chem Tov, fondateur du mouvement 'hassidique, a construit une puissante passerelle vers cette dimension de l'étude de la Torah en termes psychologiques relatifs au monde intérieur juif. Et ce chemin a été développé génération après génération depuis.
-> Le rav Shlomo Elyashiv (Léchem Chévo véA'hlama - séfer haBiourim part.11,p.22) écrit :
"Ce qu'il était interdit d'étudier et d'expliquer hier devient permis aujourd'hui. C'est ce que ressent tout véritable érudit. De nombreux sujets dont la nature impressionnante nous empêchait d'approcher dans les générations précédentes, voici qu'ils sont facilement saisis aujourd'hui.
C'est parce que les portes de la compréhension humaine en bas ont été ouvertes grâce à l'augmentation constante du flux des révélations divines en haut."
-> Le rav Avraham Kook (Havou Ohr - p.36) enseigne :
"En même temps que la contrainte tangible de développer l'esprit avec les secrets de la Torah, il y a l'augmentation de l'aptitude et de la capacité à remplir cette obligation.
En outre, ce n'est pas seulement la capacité de l'esprit à saisir des pensées profondes et cachées qui s'est accrue. La capacité à développer [ce domaine de la Torah] de manière concrète, à travers les cours et l'écriture, avec la bouche et le stylo, s'est également renforcée."
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=> On peut s'interroger : quelle est la raison d'un tel développement? Pourquoi est-ce si important que notre génération puisse avoir si facilement accès et comprendre des sujets qui étaient auparavant si dissimulés?
-> Le rav Kalonymus Kalman Shapira (Tsav véZirouz 9) écrit :
"L'âme humaine aime les sensations, non seulement les sensations agréables, mais aussi l'expérience même de la stimulation, même si cette sensation provient de la dépression ou des pleurs.
Les gens regardent des scènes pénibles et écoutent des histoires déchirantes pour pouvoir pleurer et éprouver une stimulation émotionnelle.
C'est la nature humaine et un besoin de l'âme, comme tous ses autres besoins et natures. Par conséquent, une personne intelligente comblera ce besoin par des prières passionnées et l'apprentissage de la Torah.
L'âme dont le service divin est dépourvu de sentiment passionné devra trouver sa stimulation ailleurs : soit elle sera poussée vers des sensations bon marché, voire interdites, soit elle deviendra émotionnellement malade par manque de stimulation."
-> Le rav Yaakov Klein développe :
Plus que jamais dans l'histoire, le cœur et l'esprit du juif d'aujourd'hui sont submergés par des passions négatives résultant de l'accessibilité nouvelle, presque totale, aux plaisirs éphémères que ce monde a à offrir.
Afin de combattre cet assaut d'impuissance, Hachem a accordé à notre génération un accès tout aussi nouveau à la lumière la plus profonde de la Torah ; des enseignements d'une nature profonde, émotionnelle et passionnante qui permettent de placer chaque détail de la Torah dans un système global de lucidité, de sens et d'impact émotionnel.
... dans notre génération se trouve une âme collective qui réclame de la profondeur et de la lumière, de vastes étendues de pensée de la Torah susceptibles d'éclairer l'obscurité impénétrable des myriades de particularités de notre foi. Ce n'est que lorsque la passion et l'excitation offertes par la lumière intérieure de la Torah sont refusées à nos âmes que nous cherchons ailleurs la stimulation dont nous avons si désespérément besoin.
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=> ainsi, nous pouvons mettre en parallèle une accessibilité comme jamais des plaisirs de ce monde (téléphone, télévision, films, ...), avec une accessibilité comme jamais des trésors de l'intériorité de notre Torah.
De même que ce monde a un très fort pouvoir de nous attirer à lui, de même la Torah a de magnifiques choses à nous proposer.
-> Déjà à son époque, le rav Avraham Kook (Orot haTorah) écrit :
"S'il est impossible d'accorder à ces sujets ('hassidout, moussar, kabbala, Aggada, ...) autant de temps qu'à l'étude de la halakha, de la guémara, des poskim, des Richonim et des Achronim, il est tout à fait invivable, en particulier dans notre génération ... d'empêcher ces sujets d'occuper une place respectable."
Ailleurs, le rav Kook écrit (Igrot haRayah - vol.1, p.161) ailleurs :
"Nous devons faire briller la lumière intérieure, que ce soit en augmentant l'étude du 'hassidisme ou de tout autre secret de la Torah, à la fois dans le but de la avoda et de l'étude elle-même, afin que la lumière de la piété se révèle dans le monde et que toutes les rectifications deviennent possibles." ]
-> Rabbi Tsadok haCohen (voir Tsidkat haTsadik 111) enseigne que la yéridat hadorot, la diminution apparente de la stature spirituelle d'une génération à l'autre, n'est qu'un phénomène extérieur.
À un niveau plus profond, c'est tout le contraire qui est vrai ; alors que la société mondiale continue de sombrer dans de nouveaux bas-fonds moraux, les âmes qu'Hachem envoie dans le monde pour Le servir au milieu des terribles saletés [spirituelles actuelles] sont d'autant plus précieuses, enracinées dans les lieux les plus élevés.
[afin d'assurer un libre arbitre, le fait que le monde assure un accès facile, caché, ... à l'impureté, implique que l'accès et l'attrait à la sainteté soit également plus facile et fort.
Notre génération vit dans un monde plus obscur spirituellement, plus loin dans le temps du don de la Torah au mont Sinaï, et pour compenser cela, nous avons un potentiel interne plus important en lumière spirituelle. En ce sens, alors que la lumière de l'intériorité de la Torah était réservée à une élite de sages dans un cercle très privé, maintenant elle est accessible à tous et disponible sur tous les supports.
En ce sens, certains rapportent que la génération du machia'h sera celle où les enseignements du Baal Chem Tov ('hassidout), de rabbi Na'hman, seront très diffusés. ]
Bien qu'elles puissent paraître simples, sans prétention et même indignes, les âmes brillantes de la fin des temps ont soif des secrets les plus profonds de la Torah qui seuls leur permettront de survivre à l'océan d'hérésie, d'immoralité et de superficialité qui menace de les noyer.
-> Selon les mots du rav Moché Weinberger (Song of Téchouva vol.1 - p.158-159) :
"Les juifs d'aujourd'hui doivent s'impliquer dans l'étude de la lumière de la Torah, c'est-à-dire de son sens profond. Ce n'était pas le cas dans le passé.
D'une manière générale, nos grands-pères n'étudiaient pas les écrits du Maharal ou du Ram'hal. Ils se passaient du Sfat Emet, du Tanya ou du Néfech ha'Haïm.
Ils ne voyaient pas la nécessité de comprendre l'ensemble du tableau. Ils croyaient avec une foi simple, ce qui est une chose précieuse.
Mais aujourd'hui, à la fin des temps, les gens cherchent à comprendre les principes de notre religion ... Parce que cette recherche de l'ensemble est de plus en plus répandue, les yéchivot doivent consacrer beaucoup de temps à la présentation de la pensée juive, dont le mot, hachkafa, signifie "regard inclusif".
De nombreux étudiants ont des difficultés avec la guémara parce qu'elle présente une masse de détails dans lesquels ils se perdent. Comme il s'agit d'une génération qui exige de savoir comment tout s'imbrique, ils s'en détournent. Mais après avoir appris la hachkafa, la guémara prend une toute autre allure et devient exaltante."
-> En tant que parents et éducateurs, nous devons nous interroger : Combien d'enfants qui échouent dans nos écoles et perdent le contact avec la Yiddishkeit ne le font pas par rébellion ou par crise théologique, mais simplement parce que la grandeur de leur âme les pousse à avoir soif d'un niveau de Torah qui ne leur est pas accessible ? Avec nos propres
-> L'accent mis sur la Aggada et l'intériorité de la Torah (pénimiyout haTorah) ne doit pas prendre le pas sur l'étude normative de la guémara et de la halakha, mais seulement il doit mériter au moins autant de respect en tant que partie intégrante de la Torah d'Hachem (donnée au mont Sinaï), et qu'il n'est pas moins saint ou moins important que le discours talmudique et halachique.
Cela permettrait d'allumer le feu de l'amour de la Torah en nous, plutôt que d'avoir une avodat Hachem froide et routinière, voir pire une rébellion d'aller voir ailleurs ce que le monde a à nous proposer d'agréable (à défaut de le trouver dans la sainteté).
[adapté de paroles du rav Yaakov Klein]
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:6) écrit :
"Et même s'il s'occupe de paroles de Aggada qui n'ont aucune application pratique dans la loi, il est également lié au discours de Hachem, car la totalité de la Torah, en général et dans toutes ses particularités et nuances [et donc la 'hassidout, midrach, ...], a été prononcée par la bouche d'Hachem à Moché sur mont Sinai ...
Et donc, la sainteté de toute la Torah est absolument égale, sans aucune différence ou changement."
[ainsi d'un côté, il y a une tendance globale accrue de notre génération d'avoir accès à l'intériorité de la Torah, ... pour contrecarrer les attirances du monde extérieur, mais il y a aussi la nécessité d'écouter ses besoins personnels en Torah, afin de pouvoir prendre du plaisir, d'allumer le feu de son amour pour Hachem, plutôt que d'agir en copiant les autres, en faisant ce qui est plus glorieux, ...
Plus la Torah sera attirante, plus on la verra avec joie et fierté, et moins on aura envie d'aller voir ailleurs. Mais pour cela, il faut répondre au besoin de la génération actuelle, et du climat de la société.]
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-> La tristesse, l'anxiété et le chagrin qui sont à la fois la cause et l'effet de la faute, laissent le juif prisonnier d'un cycle misérable d'obscurité et de tourmente intérieure.
Le fil d'actualité quotidien est rempli de violence, de haine, de tragédie, de destruction, de douleur, de mensonges et d'inanité. Le monde est à feu et à sang, et rien ne semble pouvoir arrêter cette spirale infernale.
En réaction, nous sommes devenus insensibles et dépourvus de réaction, faisant l'expérience de la vie à travers un voile de morosité, d'apathie et de désespoir. Mais cela aussi peut être corrigé!
-> Le rav Avraham Kook (Orot haTorah 10:16) enseigne :
"Nous observons que lorsque l'on regarde le monde d'un simple œil d'homme, sous l'influence de la seule perspective révélée de la Torah, sans l'influence de Torat 'Hessed qui jaillit de la source d'une compréhension cachée et divine, la midat haDin prolifère dans une large mesure : la haine de la création et le désespoir abondent de tous côtés.
Il n'y a aucun moyen de rester en sécurité, immergé dans la sainteté, dans une génération où les frontières ont été si largement transgressées, sans l'aide du sens de la nuance accordé par la Torah révélée, ainsi que de la bonté et de la lumière de la Torah cachée.
C'est alors que les énergies de la bonté se mêlent à celles du jugement strict pour produire de la douceur."
-> Ailleurs, le rav Avraham Kook (Orot haKodech - vol.1 p.94) écrit :
"La nature idéaliste de la Kabbale théorique s'exprime dans la "nouvelle 'hassidout" (celle issue du Baal Chem Tov) des dernières générations. Le bien est [considéré comme] absolu et ferme, et le mal n'est qu'une illusion.
Par conséquent, grâce à la clarté de l'intellect et au renforcement de l'esprit, il est possible de tout transformer en bien. Il n'y a pas de place pour la tristesse ; la joie et l'élévation spirituelle doivent tout envahir."
-> Le Gaon de Vilna (Even Shéléma 8:27) enseigne :
"L'intériorité de la Torah (Penimiyous haTorah) apporte une force vitale à l'intériorité du corps, l'âme ...
Le yétser ara n'est pas en mesure d'influencer ceux qui s'occupent de l'étude du rémez et du sod (niveaux d'interprétations cachés de la Torah)"
=> La sainte insolence de notre génération s'exprime par une incapacité à se satisfaire de la simple émuna de nos grands-parents. Nous voulons plus, nous avons besoin de plus, non seulement la vague notion d'un D. qui a créé le monde, mais aussi la pulsation de la reconnaissance de Sa relation et de Sa présence imminente dans notre réalité physique.
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-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour - vol.2) :
La création est extrêmement profonde. L'histoire est extrêmement profonde. Mais il est possible de vivre dans le monde de manière simple.
Nous marchons sur le sol sans penser à tout ce qui se cache dans ses profondeurs. Nous regardons le ciel uniquement pour savoir si nous devons emporter un parapluie, sans ressentir la hauteur impressionnante des cieux. Nous lisons dans les journaux les déclarations de tel ou tel président ou les événements lointains ou proches, sans percevoir la profonde hachgakha (intervention d'Hachem) qui œuvre dans les annales de l'histoire.
Il est même possible de vivre simplement dans la Torah et les mitsvot : porter des tsitsit, enfiler des téfilin, respecter le Shabbath, remplir notre obligation de prier, sans ressentir du tout la profondeur des mitsvot.
Nous croyons avec une "foi simple", sans aucune contemplation et sans savoir quels moyens ont permis aux grands croyants d'atteindre la "foi simple". Mais en vérité, pourquoi devons-nous nous efforcer spécifiquement de pénétrer dans les profondeurs? N'est-il pas possible d'être un bon juif et de vivre simplement, d'accomplir de bonnes actions de manière simple? En effet, il est possible de se retirer de la profondeur de toutes les questions et de rester un bon juif.
Cependant, une telle vie est dépourvue de fraîcheur et de renouveau.
Chaque jour ressemble au précédent, tout est habitude, tout est par cœur. Toute découverte est le résultat d'une plongée dans les profondeurs. Toute véritable innovation dans la pensée de la Torah est le fruit d'une plongée dans les profondeurs.
Le seul moyen de se renouveler est de rencontrer la profondeur qu'il a en lui. Car ce n'est que dans les profondeurs que l'on s'approche du sommet de la vérité.
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=> L'un des outils les plus utiles pour retrouver un sentiment d'émerveillement, de passion et d'enthousiasme dans notre vie est le grand univers de "penimiyout haTorah".
Les enseignements des tsadikim qui ont révélé la lumière intérieure de la Torah ont la capacité de transformer notre perception de nous-mêmes, du monde qui nous entoure et de notre relation avec le Roi des rois.
L'âme de notre génération a intensément soif de ces enseignements. En leur absence, nous commençons à regarder ailleurs pour satisfaire le profond sentiment de manque qui subsiste.
Noa’h – L’importance d’avoir confiance en soi
+ Noa'h - L'importance d'avoir confiance en soi :
-> Dans la paracha Noa'h, Hachem envisage de détruire le monde qu'il vient de créer. La société s'est corrompue au point que l'immoralité de l'homme affecte le règne animal, et il y a peu d'espoir que les choses changent. La seule solution semble être d'appuyer sur le bouton "reset" de toute l'existence.
Il y avait cependant une lueur d'espoir : un homme juste du nom de Noa'h, qui s'en tenait fermement à la décence, étudiant les voies de D. et les mettant en pratique face à une génération de méprisants.
Hachem ordonna à Noa'h de construire un grand bateau pour le sauver du déluge qui allait bientôt détruire le monde, une Arche dont la construction dura 120 ans.
Rachi explique que cette longue période de construction était un stratagème pour amener la génération à changer ses habitudes. Hachem espérait que lorsque la population verrait Noa'h travailler sur ce bateau, elle lui demanderait ce qu'il faisait, et qu'il les avertirait de la destruction imminente du monde.
Cela les amènerait peut-être à prendre peur et à se repentir. Comme le rapporte la Torah, ce plan a malheureusement échoué.
[il est intéressant de noter : selon le Arizal Moché était la réincarnation de Noa'h. Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik 9 & 95) dit que la Torah aurait pu être transmise à la génération du Déluge par le biais de Noa'h, mais que le peuple a gaspillé l'occasio, ce qui a fait que les eaux de "én mayin éla Torah" ("l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b) ont coulé sous la forme du Déluge destructeur. ]
Alors que la pluie commençait à tomber, le verset nous dit : "Noa'h est entré dans l'Arche à cause des eaux du Déluge".
Rachi commente ces mots en disant : "Noa'h, lui aussi, était de ceux qui avaient peu de foi ... car il n'est pas entré dans l'Arche jusqu'à ce que les eaux du Déluge le contraignent."
=> Le rav de Berditchev pose ici deux questions. Premièrement, comment nos Sages ont-ils pu dire que Noa'h était faible dans sa foi alors que la Torah témoigne explicitement qu'il était un tsadik? Deuxièmement, nos Sages enseignent que si un tsadik prie pour annuler un décret céleste, il obtient un succès certain. Pourquoi Noa'h n'a-t-il pas prié pour sa génération?
Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Noa'h) répond à ces deux questions par l'idée étonnante suivante.
Il explique qu'il existe 2 types de tsadikim dans le monde.
- Le premier tsadik passe chaque instant de sa vie à servir D. au plus haut niveau, et conscient de sa stature et de sa capacité à influencer les mondes supérieurs, il prie pour l'annulation de décrets sévères lorsque cela est nécessaire.
- Le second tsadik sert également Hachem toute sa vie, mais il se considère comme tellement inutile qu'il ne pense pas pouvoir vraiment faire la différence (peut-être par excès d'humilité). C'est pourquoi il n'essaie pas d'ébranler les cieux par ses prières.
Noa'h appartenait à la 2e catégorie de tsadikim. Oui, il était un tsadik complet, comme en témoigne la Torah, mais comme le dit Rachi, "Noa'h, lui aussi, était de ceux qui avaient peu de foi".
=> Selon le rabbi de Berditchev, ce commentaire ne fait pas référence à la foi de Noa'h en D., mais plutôt à la foi de Noa'h en lui-même.
Il ne pensait pas que ses prières pouvaient vraiment faire la différence. Au contraire, comme il se considérait comme un racha comme le reste de la génération, il se disait : "Si je dois être sauvé dans l'Arche et que je ne suis pas plus juste qu'un autre, eux aussi seront sauvés!"
"Noa'h était de ceux qui ont peu de foi" = il ne croyait pas du tout en lui-même ni en son formidable pouvoir de prière.
Pouvez-vous imaginer si Noa'h avait cru en ses prières? S'il avait cru en lui-même, il aurait pu sauver le monde entier !!!
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-> Nous devons tirer les leçons de l'erreur de Noa'h, qui tout saint qu'il était, n'a rien fait pour empêcher la destruction d'une génération entière. Nous devons croire très fort en nous-mêmes! Nous devons croire que si D. nous donne la vie à chaque seconde, c'est pour une bonne raison ; que si nous sommes ici, c'est parce que nous y avons notre place, que nous pouvons utiliser nos capacités uniques pour triompher dans nos luttes que D. nous envoie sur mesure, et atteindre des sommets imposants!
Nous devons savoir que chacun d'entre nous a une lumière spéciale à faire briller dans le monde (un apport unique à l'Histoire juive), la capacité unique de laisser le monde juste un peu plus beau que celui dans lequel nous sommes nés.
-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik 154) écrit que tout comme un juif est obligé de croire en D., il est aussi obligé de croire en lui-même.
[de même qu'il nous semble évident que craindre Hachem est un objectif important dans la vie juive, alors de même maintenir une bonne confiance en soi et également central. ]
-> De même, Rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 140 ; Likouté Moharan Tinyana 112) enseigne combien il est important pour un juif d'avoir la foi qu'il est précieux aux yeux d'Hachem, et que peu importe ce qu'il a pu casser tout au long de sa vie, il lui reste toujours présente la capacité de réparer. [si tu penses que tu as détruit, alors pense que tu peux réparer! ]
-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat léPourim 3:1) écrit ailleurs :
"Si une personne renonce à elle-même et pense qu'Hachem ne tire aucun plaisir de son service, bien qu'elle se croie très humble, cela ne s'appelle pas du tout de l'humilité ; au contraire, cela penche un peu vers l'hérésie".
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,4) enseigne :
"Que l’homme ne se dise pas : qui suis-je ? Et dans quelle mesure mes actions auront-elles une quelconque influence?
Mais qu’il sache et qu’il fixe dans son cœur que chacun des détails de ses actions, de ses paroles, de ses pensées, à chaque instant, possède des effets extrêmement grands.
Comment ne pas trembler lorsque l’on se rend compte des conséquences de nos bonnes actions et des destructions terribles de nos mauvaises actions qui sont bien pires que celles que Névou'hadnétsar ou Titus ont pu commettre ; car si ces deux derniers ont pu détruire le Temple d’en bas, leurs actes n’ont eu aucun effet en haut ; alors que par nos fautes nous empêchons Hachem d’exprimer Sa force et Sa bonté sur terre et nous laissons son Temple, en haut et en bas, être rendu impur."
-> De son côté, le rav Yaakov Klein dit :
Le problème de Noa'h était qu'il ne réalisait pas à quel point il était spécial et important. En conséquence, il est resté là à regarder le monde se détruire complètement.
Ne commettons pas la même erreur. Réalisons que nous sommes si étonnants, dotés de capacités incroyables pour accomplir les choses les plus extraordinaires.
J'aime considérer chaque être humain comme une fenêtre spéciale par laquelle la lumière de D. brille dans le monde. Il n'y a pas deux fenêtres teintées de la même couleur ; le travail ne pourrait être complet sans la présence de chacun.
Ensemble, tous les membres de la nation juive forment une énorme fenêtre, le conduit parfait pour apporter la lumière d'Hachem au monde, pour être une "Lumière pour les nations" (Yéchayahou 49,6).
Si un seul individu manquait, la fenêtre resterait incomplète.
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+ En résumé :
-> Si nous voulons réussir la avodat Hachem et mener à bien la mission de notre vie, nous devons toujours croire en nous-mêmes, nous rappeler à quel point nous sommes précieux pour Hachem et quel rôle important nous jouons dans le grand plan directeur de la création.