Aux délices de la Torah

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Selon une michna (Pèa 1,1), l'étude de la Torah équivaut à elle seule à toutes les autres bonnes actions dont l'homme tire profit dans ce monde tout en conservant le capital pour le monde futur ...

Le Tana débé Eliyahou enseigne : Heureux l'homme qui se rend comme un bœuf sous le joug et comme une bête de somme en étudiant la Tora toute la journée, car l'inspiration sacrée réside aussitôt sur lui.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

"Choisissez parmi vous (Litt. : retirez d’entre vous - הֵחָלְצוּ) des hommes d’armée ; ils marcheront contre Midian pour exercer sur lui la vindicte d’Hachem" (Matot 31,3)

-> Le Noam Mégadim explique qu’Israël étant un peuple saint, il est soumis à une seule règle lorsqu’il part à la guerre : il doit placer sa confiance en Hachem, seulement en Lui, et non dans les armes, les chevaux ou tout autre élément matériel. Ses yeux doivent être dirigés uniquement vers Hachem.

C’est ce que le verset vient signifier par l’emploi de l’expression : "Choisissez parmi vous [Retirez d’entre vous] des hommes d’armée", voulant ainsi suggérer : "Retirez" [de vos cœurs cette pensée qu’il y a] "parmi vous des hommes d’armée", et "ils marcheront contre Midian" avec une confiance absolue et exclusive en Hachem ; et dès lors, vous serez, à coup sûr, en mesure d’"exercer sur lui la vindicte d’Hachem".

Et le Noam Mégadim de conclure en disant : "Comprends-le bien, et que ces paroles pénètrent dans ton cœur, car ce doit être la même chose dans tous les domaines.
Dans chacune de ses voies, l’homme devra avoir l’intelligence de penser et de ressentir de cette manière, et grâce à cela, il bénéficiera d’une délivrance Divine complète."

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"(Moché envoya) Mille par tribu, mille pour chacune des tribus" (Matot 31,4)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 22,3) explique en disant que, de chaque tribu, furent envoyés 2 000 hommes : 1000 pour combattre au front, et 1000 autres afin de prier pour eux.

-> Le rav Yé’hézkiel Lévinstein pose plusieurs questions sur ce midrach :
1°/ Pourquoi ceux qui priaient furent-ils également envoyés au front ; ne valait-il pas mieux les installer à la synagogue pour prier?
2°/ Pourquoi envoyer 1 000 hommes pour prier par tribu? Ne suffisait-il pas de réunir un minyan, d’autant plus que l’on pouvait compter sur la prière de tous les Bné Israël? Quelle était donc l’utilité d’assigner ce rôle particulièrement à ces 1 000 hommes?
Pourquoi était-il nécessaire que chaque soldat avait quelqu'un exclusivement une personne qui était là au front pour prier pour lui?
3°/ Par-dessus tout, il y a lieu de s’étonner : cette guerre était une guerre de mitsva que Hachem avait ordonnée à Moché en lui disant : "Exerce la vengeance des Bné Israël sur les Midianites". Dès lors, pourquoi fallait-il prier pour la victoire de cette guerre?

Le rav Yé’hézkiel Lévinstein y répond en expliquant que, certes c’était D. qui conduisait la bataille, mais néanmoins l’homme par nature a tendance à penser que c’est "à la force de son poignet" qu’il a pu réussir. Or, ce genre de pensée est "le début de la fin", et l’origine de la défaite.
Et puisque Hachem désirait les protéger de telles pensées, Moché dut envoyer 1 000 hommes, comme le nombre précis de combattants, afin qu’ils prient à proximité de ces derniers.
De cette manière, chacun savait qu’il y avait un homme en particulier qui priait pour lui, et il ne s’attribuait donc pas la victoire à lui-même? mais seulement au Maître du monde qui écoutait la prière de cette personne.
[l’homme est, en effet, influencé par ce que ses yeux voient. Donc, le fait de savoir que quelqu’un dans le camp prie pour lui n’est pas suffisant, et n’écarte pas le danger de penser que la réussite lui revient.]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Nous pouvons avancer une autre raison pour laquelle ceux désignés pour prier devaient se trouver sur le lieu de la guerre. C'était pour qu'ils puissent prier de tout leur cœur et de toute leur âme.
Il est vrai qu'ils pouvaient prier de loin, mais s'ils ne voyaient pas le danger devant leurs yeux, leurs prières n'auraient pas la même passion et la même ferveur.
[voyant sous ses yeux les soldats adverses beaucoup plus nombreux, plus armés, plus entraînés, ... face à ce risque de mort réelle, alors chaque personne attitrée pour prier devait le faire de toutes ses forces, pour s'assurer qu'il ne mourrait pas.
Mais s'ils étaient au loin dans la synagogue, alors ils n'auraient pas conscience de cela, et ils auraient certes bien prié, mais pas de toutes leurs forces, coeur, réduisant alors l'impact de leur prière.
On apprend de là que pour nous même, et pour autrui, il ne suffit pas de remuer nos lèvres, mais il faut s'éveiller pour en arriver à tout donner dans notre prière (que tout notre coeur vibre, parle à Hachem). ]

-> Quelqu'un qui a tué accidentellement devait fuir dans une ville refuge, et y rester jusqu'à ce que le Cohen gadol meurt, car alors il devenait libre.
La michna (Makot 11) nous explique que les mères des Cohen gadol fournissaient de la nourriture et des habits [aux meurtriers qui avaient fui dans les villes de refuge] afin qu'ils ne prient pas pour que leur fils meurt.
=> En quoi de simples habits et nourriture pouvaient les apaiser, car être dans une ville refuge était comme être dans une prison (s'il en sortait avant la mort du Cohen Gadol, il pouvait être tué par la famille de la victime). Ne continueraient-ils pas à prier pour la mort du Cohen Gadol, les laisser libres de mouvement?

La réponse est qu'ils continuaient à prier pour la fin du Cohen Gadol, mais en raison des cadeaux qu'ils avaient reçu, ils ne priaient plus de tout leur coeur et de toute leur âme, et de telles prières sont moins efficaces.

-> Suite à la faute des explorateurs dans le désert, chaque année 15 000 personnes mouraient.
15 000 x 40 ans dans le désert égalent 600 000.
Il était prévu que 600 000 personnes meurent. C'était leur punition pour la faute des explorateurs.
Cependant, la dernière année, le pardon leur a été accordé. Personne ne mourut cette année-là.

Nous pouvons expliquer que lorsque les hommes sont descendus dans leurs tombes chaque année, ils n'ont pas prié de toutes leurs forces pour être sauvés.
Ils savaient que 15 000 personnes allaient mourir cette nuit-là, mais ils pensaient que d'autres mourraient peut-être et pas eux, et ils n'ont donc pas prié de tout leur cœur et de toute leur âme.
Mais en cette dernière année, les 15 000 dernières personnes de la génération précédente (qui ont péché avec les explorateurs [méraglim]) sont entrées dans leurs tombes, sachant qu'elles étaient toutes destinées à mourir.
Nous pouvons être certains que cette nuit-là, ils ont prié pour le salut de tout leur cœur.
Et lorsqu'une personne prie de tout son cœur, ses prières sont exaucés. C'est peut-être la raison pour laquelle, cette fois-ci, ils ont tous survécu.

"Qui, seul, opère de grandes merveilles" (Téhilim 137,4) = tout ce que D. fait est des "grandes merveilles".
Les plus grandes de toutes, sont les merveilles dont Lui seul est conscient.
[Baal Chem Tov]

[ainsi lorsque nous remercions Hachem, cela reste très limité : en fonction de ce que nous comprenons, en fonction de ce que nous avons connaissance, ...]

Obtenir une délivrance & émouna

-> La émouna dans les promesses d'Hachem, même lorsqu'elles semblent ne pas correspondre à la réalité que nous percevons, génère un mérite extrêmement puissant pour nous.
En fait, le midrach (Yalkout Chimoni - Hochéa 2) affirme que la émouna que les juifs en Égypte avaient concernant leur libération éventuelle était en fait ce qui a permis à leur délivrance de se produire.
C'est la raison pour laquelle Moché a d'abord partagé la nouvelle de la délivrance avec les juifs lorsqu'il est retourné en Égypte. Ce n'est qu'ensuite qu'il alla parler à Pharaon (Chémot 4,31 ; 5,1). Il avait besoin d'allumer la flamme de la émouna des juifs avant que la délivrance ne se produise.
De même, le Sforno (Bo 12,11) écrit que lorsque le peuple juif a mangé le Korban Pessa'h la nuit précédant la sortie d'Égypte, il lui a été ordonné de le faire "(avec) vos reins ceints, vos chaussures aux pieds et votre bâton à la main" (Bo 12,11). Les juifs devaient agir comme s'ils étaient déjà en train de partir. Ils démontraient ainsi leur foi en la réalisation de la sortie d'Egypte, ce qui leur permettait de partir (voir Sforno - Vaéra 6,9).

-> Il nous est enseigné que c'est également de cette manière que la délivrance future doit se produire.
Ce même midrach (Yalkut Chimoni - Hochéa 2) poursuit : "Par le mérite de la émouna, nous mériterons la délivrance future et le rassemblement des exilés .... [tout comme] ils ont quitté l'Égypte grâce à [leur] émouna".

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-> Ce concept est également crucial pour notre vie quotidienne.
Le moyen de nous racheter de nos difficultés personnelles est également la émouna.
Le midrach (Béréchit rabba 98,14) affirme que l'on se libère de la souffrance grâce à "l'espoir".
Le rav Yérou'ham Lévovitz explique cette affirmation ainsi :
Supposons qu'un juif souffre et qu'il renforce sa émouna en pensant que toute sa douleur vient d'Hachem. Il affirme qu'Hachem peut mettre fin à sa douleur à tout moment, et cette connaissance l'imprègne du grand espoir que les choses changeront.
C'est précisément cette émouna et cet espoir qui fournissent le mérite par lequel la délivrance [personnelle] d'une personne peut survenir.

Pourquoi en est-il ainsi?
La réponse est simple : Hachem veut nous racheter de nos problèmes. Cependant, Il attend que nous renforcions notre émouna.
En effet, le but même de la souffrance est souvent de renforcer notre émouna et de nous rapprocher de Lui.

"Ma colombe, nichée dans les fentes du rocher, au bord de la falaise, laisse-moi voir ton visage, entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau" (Chir haChirim 2,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chéléma) explique :
Un pauvre qui reçoit un repas gratuit cache son visage à son bienfaiteur par honte (Yérouchalmi - Orla 1:3 ; Kidouchin 36b, Tossafot).
L'âme qui va naître est semblable à un pauvre.

Avant de venir dans ce monde, l'âme se prélasse de l'éclat de la Présence divine. Mais son plaisir est gâché par la honte de recevoir ce qu'elle n'a pas mérité. Elle est gênée de regarder la Présence Divine, comme un pauvre qui est gêné de regarder son bienfaiteur en face.
Hachem envoie donc l'âme dans ce monde pour "gagner" sa récompense éternelle en luttant contre le mauvais penchant.
En rentrant chez elle, elle jouira alors sans honte de l'éclat de la Présence divine.

Hachem dit à l'âme : "Ma colombe, tu es venue dans ce monde, qui est aussi inhospitalier et inconfortable pour toi que de faire ton nid "dans les fentes du rocher (ou) au bord de la falaise".
Le but est que, lorsque vous retournerez chez vous, vous n'ayez pas honte de Me regarder et de "Me laisser voir votre visage".
C'est pourquoi, tant que vous êtes dans ce monde, ne cherchez pas le repos et la détente, mais "faites-Moi entendre votre voix". Élevez-la sans cesse dans l'étude de la Torah, jour et nuit.
"Car si ta voix est douce" dans l'étude de la Torah en ce monde, "ton visage (sera) beau" pour Moi dans le monde à venir.

"Les fleurs se montrent sur la terre, le temps des chants est venu, la voix de la colombe se fait entendre dans notre pays" (Chir haChirim 2,12)

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chéléma) commente :
Dans les jours à Venir, "les fleurs se montrent" = même les enfants seront réputés pour leur sagesse.
C'est ce qui nous a été promis : "Tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand" (Yirmiyahou 31,33) = même les petits seront de grands sages de la Torah (Zohar Vayikra 23a).

"Le temps des chants est venu" = chaque jour deviendra une fête au cours de laquelle nous chanterons le Hallel pour pour commémorer les grands miracles de la rédemption finale.

"La voix de la colombe se fait entendre dans notre pays"= comme la colombe, qui est remarquablement fidèle à son compagnon, Israël se tiendra à l'écart des nations et s'attachera exclusivement à D. et à Sa Torah. Israël restera en permanence "sur notre terre", sans jamais être exilé à nouveau.

+ "Lé'h Lé'ha" = Hachem ordonne à Avraham de quitter son lieu de naissance et de se rendre en Terre Sainte (Lé'h Lé'ha 12,1).
Hachem dit à son fidèle serviteur : Ne pense pas que tu es la même personne autre part qu'en Terre sainte [d'Israël]. Ailleurs, tu n'es pas complet, car tu n'es pas relié à ta racine, qui s'attache à D.
Mais lorsque tu vas sur la Terre [d'Israël], tu vas vers ta racine, vers ton toi-même (Alchikh haKadoch).

De même, Hachem dit aux juifs en exil : "Lève-toi, mon amour, et va vers toi-même" (Chir haChirim 2,10) = lève-toi et quitte ces terres impures, et va vers ta racine en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma ]

+ Israël en exil parmi les nations est comme une rose parmi les épines.
Si les juifs produisent des "roses" de mitsvot et de bonnes actions, ils seront distingués des nations.
Dans le cas contraire, l'ange de la destruction peut traiter Israël comme il traite les nations. Nos Sages ont dit à ce sujet : "Une fois que l'ange de la destruction a reçu la permission de détruire, il ne fait pas de distinction entre les justes et les réchaïm" (guémara Baba Kama 60a).
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

+ Lorsque le Temple était debout, Israël sacrifiait 70 taureaux chaque Souccot, au nom des 70 nations, afin que les nations aient également de quoi se nourrir. En effet, lorsque les juifs vivaient sur leur propre terre [avec le Temple], l'abondance céleste envoyée sur la terre leur parvenait en premier lieu. Les nations du monde recevaient leur part par l'intermédiaire des juifs.

Mais maintenant qu'Israël est en exil, l'abondance va d'abord aux nations, et Israël ne reçoit que ce qui reste. Si les nations du monde s'en emparent les unes des autres, il ne reste pas grand-chose pour les juifs.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

+ Les symboles de la guerre sont l'épée et la lance.
Les nations du monde font la guerre avec des armes physiques. Israël fait la guerre, et gagne, avec la Torah et la prière.
La Torah que les juifs étudient se transforme en une épée spirituelle (Zohar, Nasso 127:2) : "Les hautes louanges de D. sont dans leur bouche, et une épée à deux tranchants est dans leur main" (Téhilim 149,6) = lorsque la Torah est dans leur bouche, une épée mortelle est dans leur main.
Et les 248 (רמ"ח - rama'h) mitsvot positives que les juifs accomplissent deviennent רמח (roma'h - une lance).
Ainsi, lorsque Pin'has "prit une lance dans sa main" (Balak 25,7), il prit le mérite des mitsvot.

De plus, grâce à la Torah et aux mitsvot, les juifs attirent l'abondance spirituelle et physique dans le monde.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 490]