Aux délices de la Torah

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Se réjouir de ce que l’on a

+ Se réjouir de ce que l'on a :

-> "L'homme a été créé pour tirer du plaisir d'Hachem" (Ramh'al - Mesilas Yeshorim, chap.1).
Selon le rav Nathan Tsvi Finkel (Ohr haTsafoun vol.3), roch yéchiva de Slobodka, ce plaisir ne se réfère pas seulement à l'au-delà, mais aussi à ce monde.
Chaque personne est entourée d'un potentiel illimité de plaisir et de jouissance. Le monde, avec tous ses détails, est une source de plaisir. Les expériences d'une personne dans les domaines physique et spirituel lui donnent le potentiel d'un bonheur sans fin.
Ce qui détruit ce potentiel, c'est que nous nous habituons à ce que nous avons déjà et que nous considérons les choses comme acquises. Nous ne tirons pas la grande joie et le plaisir illimité que le monde naturel pourrait nous procurer parce que nous nous habituons à ses vues et à ses expériences.
Afin de nous faire ressentir émotionnellement la bonté d'Hachem, les Sages ont prescrit des bénédictions quotidiennes.
[d'une certaine façon, les bénédiction sont là pour cesser de prendre tout pour acquis, et avoir un regard nouveau où l'on apprend ce que l'on a (ex: on peut boire un bon verre d'eau!)]

-> Lorsque l'on apprend à remercier [Hachem] pour la lumière, le vent, la lune, la nuit, la pluie, le processus d'élimination des déchets, la capacité d'entendre, de sentir et de goûter, le pouvoir de la parole, un logement, un lit, des chaises et une table, l'eau, chaque type de nourriture, la parenté et la paix, ces éléments et d'innombrables autres, contribuent à notre sentiment général de bonheur/joie.
[rav Avigdor Miller]

-> Ailleurs, le rav Nathan Tsvi Finkel (Tnouat haMoussar - vol.3) écrit également :
"Lorsque nous possédons quelque chose depuis longtemps, nous le considérons généralement comme acquis. Depuis le jour de notre naissance, nous avons respiré de l'air et vu la lumière du soleil. et la beauté de la nature. Nous avons la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat et le toucher depuis si longtemps que nous avons perdu l'habitude de les apprécier. Nous prenons nos plaisirs quotidiens et nos réalisations intellectuelles pour acquis."

D'où (Ohr haTsafoun vol.3) son conseil : "Prenez l'habitude de regarder le monde comme si vous aviez été créé aujourd'hui. Imaginez mentalement que vous venez au monde pour la première fois et observez tout avec une certaine fraîcheur. Cet exercice peut transformer la banalité en une expérience passionnante."

-> Le rav Israël Salanter exprimait souvent des sentiments de grande joie à propos du bénéfice qu'il tire du soleil qui brille et qui aide l'humanité de tant de façons.
Le rav Moché Rosenstein demandait : "Pourquoi les autres personnes ne ressentent-elles pas la même joie que le rav Salanter?" La raison principale est que les gens se sentent plus heureux lorsqu'ils possèdent quelque chose qui manque aux autres. Lorsque tout le monde a la même chose, les gens n'ont pas l'impression d'avoir quelque chose de spécial.
Le rav Salanter ressentait un grand amour pour les autres. Par conséquent, le fait que les autres en profitent également augmentait son plaisir. De la même manière qu'une personne ressent plus de plaisir lorsque ses enfants ont également du plaisir, une personne qui aime sincèrement les autres ressent un plaisir accru lorsque les autres en bénéficient également.
[rabi Yaakov Neuman - Darké Moussar]

-> Lorsqu'une personne est malade, elle souhaite vivement guérir. Ellle s'imagine que lorsqu'elle sera guéri, elle ressentira une joie/bonheur constant. Mais peu après sa guérison, elle considère sa bonne santé comme un acquis, une chose due/normale.
[...]
Le principal désir de chaque personne est de vivre une vie de bonheur. C'est la motivation sous-jacente des divertissements tels que les jeux et la musique.
Pourquoi l'art de se réjouir de l'absence de préjudice potentiel serait-il inférieur à l'art d'apprécier la musique? La personne qui peut ressentir de la joie parce qu'elle n'est pas malade ou blessée vit une vie heureuse.
[rabbi Sim'hat Zissel Ziv - 'Hokhma ouMoussar - vol.2]

-> Le Rambam (Yessodé haTorah 2,2) écrit que la façon d'atteindre l'amour d'Hachem est de se concentrer sur Ses actes et Sa création, en prenant conscience de Son infinie Sagesse.
Plus nous apprécions la complexité et la beauté du monde, plus nous apprécierons Hachem.
[on prend tellement tout pour acquis, pour naturel, qu'on passe à côté d'une vie où l'on a de la gratitude et de l'appréciation pour toutes les petites choses du quotidien que Hachem met en place pour nous.
Si on attend que les miracles extraordinaires, que tout soit parfaitement comme je veux, ... alors on se prive d'une vie joyeuse.
Un exemple frappant est que lorsqu'un a un enfant après des années d'attente on est fou de joie, on fête cela beaucoup, mais par contre quelqu'un qui a un enfant rapidement se dit que c'est la normalité (c'est rien d'extraordinaire, c'est la vie!), et ne va pas remercier davantage Hachem, de lui avoir évité des années d'angoisse et des moments sans le plaisir d'avoir un enfant. Or, cela devrait être l'inverse : je devrais être fou de joie, encore bien plus lorsque tout se passe comme il faut!
Cela est transposable dans beaucoup de domaine de la vie. (ex: je suis en bonne santé, et bien d'une certaine façon je devrais être encore plus heureux que quelqu'un qui s'en sort d'une grave maladie, car Hachem me l'a évité!) ]

-> Toute personne vivant aujourd'hui bénéficie de conforts et de plaisirs qui n'existaient pas dans le passé. Toutes les dernières inventions et découvertes technologiques nous servent à un degré remarquable. Pour tout cela, nous devrions être pleins d'appréciation et de gratitude.
[Na'hlat Yossef - Torah]

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-> Chaque fois que votre esprit est libre, faites un effort conscient pour vous concentrer sur le bien que Hachem vous a accordé.
['Hovot haLévavot 10,7]

-> Profitez de chaque occasion pour prendre conscience de la bonté d'Hachem. Cette prise de conscience vous motivera à imiter Hachem et à faire de l'attribut de la bonté une partie intégrante de votre personnalité.
[rabbi Mordechai Gifter - Pirké Torah - vol.2]

-> Le point de vue de la Torah est que Hachem crée constamment le monde entier et tout ce qu'il contient pour chaque individu. Ce concept a le potentiel de donner à une personne un immense plaisir. Réfléchissez-y un instant.
Hachem, Créateur et soutien de l'univers, crée constamment pour nous le soleil, la lune et tous les autres phénomènes du monde. Il nous accorde constamment la vie et, à chaque seconde, il répond à vos besoins. [rabbi Nathan Tsvi Finkel - Tnouat haMussar - vol.3]

-> Chaque fois que vous avez un plaisir, même minime, comme un petit profit, soyez reconnaissant à Hachem. Chaque jour, nous avons de nombreuses occasions de ce genre qui sont facilement négligées.
Ce sont des leçons pour enseigner la conscience de la Divine Providence d'Hachem.
[rabbi Shlomo Finesilver - Hachlamat haMidot - chap.9]

-> Le rav Moché Schwab avait de nombreuses photos de ses enfants et petits-enfants sur les murs de sa maison. Lorsqu'on l'interrogeait à ce sujet, il répondait : "Je veux me souvenir constamment de la grande bonté dont Hachem m'a comblé".

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-> Si vous maîtrisez la capacité d'imaginer votre vie sans tout ce que vous avez actuellement, vous apprécierez ce que vous avez à un tel point que vous vivrez une vie de joie constante.
Si vous étiez perdu dans un désert sans eau ni nourriture et que vous trouviez ensuite du pain, vous apprécieriez ce pain plus que vous n'apprécieriez habituellement le plus somptueux des repas.
Le rav Simcha Zissel ('Hokhma ouMoussar - vol.2) écrit qu'il a personnellement vécu une telle expérience, et c'était comme vivre au paradis. Vous serez toujours en mesure de ressentir cette joie si vous vous entraînez à utiliser votre esprit avec sagesse.

Passez quelques minutes à imaginer ce que ce serait si vous n'aviez absolument rien : pas de famille, pas d'amis, pas de possessions, pas d'argent du tout, pas de connaissances, pas d'yeux, d'oreilles, de mains, de pieds - absolument rien. Continuez ainsi jusqu'à ce que vous le ressentiez réellement. Puis imaginez-vous en train d'obtenir ce que vous avez actuellement, un objet à la fois.
[d'après le rav Mordé'haï Gifter - Pirké Emouna]

-> Chaque jour, nous éprouvons des centaines de petits plaisirs dans les aspects matériels et spirituels de notre vie. Nous pouvons apprendre à nous concentrer sur tous ces événements courants et à reconnaître la bonté d'Hachem.
[Steïpler - Birkat Peretz]

[si notre joie dépend des petites choses/attentions d'Hachem alors nous nous octroyons le fait d'être constamment heureux, mais si nous la faisons dépendre uniquement de grandes réalisations, alors cela ne sera qu'occasionnel.
Le problème c'est que naturellement nous percevons des choses comme n'allant pas "comme je le veux" ce qui génère une certaine tristesse, et pour contrebalancer cela, il nous faut alors pleins de choses qui vont clairement bien pour nous. On y arrive en prenant le temps d'apprécier toutes les petites choses que Hachem fait pour nous au quotidien. ]

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-> Peu importe ce que vous avez, vous pouvez toujours éprouver un plaisir durable qui ne dépend que de vous et de personne d'autre.
[rabbi Sim'hat Zissel Ziv - 'Hokhma ouMoussar - vol.2]
[on garde toujours une maîtrise sur la façon (positive ou négative) dont nous abordons les choses que Hachem nous envoie dans la vie. ]

-> Celui qui profite de ce qu'il a, qu'il ait beaucoup ou peu, sera comme s'il assistait constamment à des fêtes. Il sera toujours de bonne humeur.
À l'inverse, une personne qui se concentre sans cesse sur ce que les autres ont et sur ce qui lui manque souffre constamment.
[Métsoudat David ; Michle 15,15]

-> Les personnes qui se concentrent sur ce qui leur manque sont aveuglées par ce qu'elles ont. Alors qu'elles pourraient et devraient être extrêmement heureuses grâce aux éléments positifs de leur vie, elles continuent à penser à ce qui leur manque.
['Hovot haLévavot -Section 2 ; rabbi Yossef Leib Bloch -Shiouré Daat]
[Il vous manquera toujours des choses que nous aimerions avoir. C'est inévitable. Si nous pensons sans cesse à ce que nous n'avons pas, nous n'apprécions pas ce que nous avons déjà.
Or, la vie est si courte pour la gâcher en attendant constamment une nouvelle chose qui nous rendra alors heureux. Si nous avons confiance en Hachem, alors nous pouvons être heureux avec ce qu'on a (puisque s'Il nous ordonne d'être joyeux, c'est que nous pouvons l'être!). ]

-> Soyons heureux de ce que Hachem nous a donné et ne concentrons pas nos pensées sur ce qu'Il ne nous a pas donné. Imaginez un instant ce que nous ressentirons si nous offrions un cadeau à quelqu'un, bien que nous n'ayons aucune obligation de le faire, et qu'il se plaignait immédiatement que nous ne lui ayez pas donné le double. Nous regretterions certainement de lui avoir donné quoi que ce soit.
Ne pas apprécier ce que Hachem nous donne, c'est se comporter de la même manière.
[Maguid Doubno ; Sefer haMidos]
[nos Sages disent que lorsque nous apprécions ce que nous avons, que nous sommes joyeux, alors Hachem va nous donner d'autres occasions de l'être. ]

-> Le plaisir que nous ressentons avec ce que nous avons ne vient pas seulement de la chose elle-même, mais aussi de celui qui nous l'a donné. C'est la leçon des bénédictions que nous faisons. Elles nous aident à apprécier que le Tout-Puissant est celui qui nous a accordé les plaisirs de ce monde - cette prise de conscience augmente considérablement la valeur de ces plaisirs.
[rav Nathan Tsvi Finkel - Ohr haTsafoun vol.3]

-> Le Saraf de Magalintsa explique que lorsque Hachem voit une personne qui est triste, Il lui envoie de la souffrance, puis lui enlève cette souffrance.
Lorsque la personne est libérée de sa douleur, elle devient pleine de joie. Bien qu'elle ne soit pas mieux qu'avant, elle est heureuse car il ne souffre plus.

[de même lorsqu'une personne est triste et cherche trop à comprendre tout ce qui lui arrive dans la vie plutôt que d'avoir confiance en Hachem, alors on peut la faire monter plus tôt que prévu au Ciel (mourir) pour lui permettre d'avoir les réponses à ses questions (dans le monde de Vérité).]

-> Une personne qui est sincèrement humble sera constamment heureuse.
Une personne humble se rend compte que rien ne lui est dû, et se sent donc satisfaite de ce qu'elle possède. Elle ne lève pas les yeux au ciel pour recevoir ce qui est au-dessus d'elle. Il a constamment la paix de l'esprit et ressent toujours la joie de vivre.
[rabbi 'Haïm Meir Hagar]

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+ Appréciez le fait d'être en vie :

-> La plupart des gens ne comprennent pas que nous devrions nous sentir chanceux et heureux simplement parce que nous sommes en vie.
[rabbi Moché Rosenstein - Ahavat Méchorim]

-> Tant que nous sommes en vie, nous devrions nous dire : "Combien je serais heureux si j'obtenais une grosse somme d'argent. Cependant, aucune somme d'argent ne peut être comparée à la valeur supérieure de la vie elle-même."
[Pélé Yoetz - sim'ha]

[le rav Pliskin disait à ce sujet : Asseyez-vous pendant quelques minutes et imaginez trouver une grande quantité de richesse. Imaginez le plaisir que vous auriez. Essayez d'éprouver ce plaisir. Essayez maintenant de transférer ce plaisir sur le plaisir de vivre.]

-> Au moins une fois par jour, essayez de ressentir la joie d'être en vie. Appréciez le don de la vie. Tous ceux qui sont déjà morts ne peuvent plus s'élever [spirituellement], mais vous êtes toujours en vie et vous pouvez continuer à grandir spirituellement.
['Hinoukh véedoun Hahergechim]

[selon le rav Pliskin : Imaginez-vous dans une situation où vous êtes sur le point de mourir. Ressentez-le réellement. Puis imaginez que l'on vous donne une autre chance. Plus votre imagination sera vive, plus vous serez en mesure de ressentir la joie de vivre.]

-> Pour chaque bouffée d'air inspirée, nous devrions exprimer notre gratitude envers D., Qui accorde la vie. (midrach Béréchit rabba 14,11)

Le Kédouchat Levi (sur Yom Tov de Roch Hachana) explique qu’à chaque expiration, notre néchama cherche à quitter le corps pour retourner à sa Source. Mais Hachem, dans sa miséricorde, l’empêche.

Le Maguid of Mézérich écrit que lorsqu’on expire, la néchama s’attache à sa Source et lorsque l'on inspire, Hachem nous la restitue. Quelque part, nous renaissons donc à chacune de nos respirations!
Cela doit nous emplir d’un sentiment de renouveau et de ferveur.

Le rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1,15) écrit :
"La raison pour laquelle l'âme est appelée néchama est qu'elle provient du mot néchima, qui signifie la respiration. Ne viens pas croire qu'il s'agisse de la respiration de l'homme, mais si l'on peut s'exprimer ainsi, de l'expiration de la Bouche d'Hachem, comme il est écrit : "Il insuffla dans Ses narines une âme de vie" (Béréchit 2,7).

Selon nos Sages : "l'épouse d'un érudit en Torah est comme un érudit en Torah" (Shevouot 30b ; Avoda Zara 39a)
Selon le rav Moché Feinstein, cela signifie qu'une telle épouse doit recevoir le même honneur que l'érudit lui-même.

Shalom bayit – étude d’une lettre du ‘Hazon Ich

+ Shalom bayit - étude d'une lettre du 'Hazon Ich :

-> Le 'Hazon Ich écrit dans une lettre à un avrékh dans sa première année de mariage :
[La Torah ordonne à un mari nouvellement marié : ] "Il sera dispensé [des obligations militaires] pendant un an pour être à la maison et il apportera de la joie à la femme qu'il a épousée" (Ki Tétsé 24,5).
[Il s'agit] d'une obligation. Comment peut-il lui apporter de la joie?
C'est dans la nature de la femme de se réjouir de trouver grâce aux yeux de son mari, et ses yeux sont levés vers lui. Il doit s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité par une conversation abondante et des paroles gratifiantes.
(Bien que nos Sages nous mettent en garde : "Ne conversez pas excessivement [avec les femmes, y compris avec votre épouse]", cela ne concerne que les cas où l'épouse n'a pas besoin d'entendre des paroles gratifiantes, et cela ne fait pas référence à la première année (chana richona), un moment qui nécessite un effort pour s'unir. Cette unité/union est le but de leur création, comme le dit la Torah : "Ils deviendront un seul être," et [quand il y a une véritable "unité" entre eux] nos Sages disent que la Présence Divine (Chékhina) est présente entre un homme et sa femme]. [guémara Sotah 17]).

Parfois, le fait de se témoigner d'un honneur formel et d'une politesse révérencieuse indique un manque de proximité. Il faut être plus proche [de son épouse], sans laisser de place à l'interaction formelle.
L'humour et la légèreté sont plus souhaitables que le sérieux et l'honneur révérencieux. Il faut s'efforcer de se comporter de manière intime, comme la relation entre la main droite et la main gauche d'une personne, qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre, mais plutôt font parties de nous.
Ne parlez pas en utilisant un langage formel ; conversez de manière informelle. En partant, dites où vous allez, et en revenant, partagez avec elle ce que vous avez fait, et faites de même avec d'autres petites choses.
Vous devez également exprimer des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur.
Il est essentiel de prier Hachem pour la miséricorde, comme le disent nos Sages (Béra'hot 63a) à propos du verset : "Dans tous tes chemins, tu Le connaîtras, et Il redressera tes chemins" (Michlei 3,6).

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-> Ci-dessous une compilation personnelle de commentaires du rav 'Haïm Friedlander sur cette lettre du 'Hazon Ich (ainsi que des ajouts de conseils du rav Wolbe) :

La Torah nous enseigne l'importance de l'obligation énoncée dans les mots : "Il sera exempté [des devoirs de l'armée] pendant un an pour être chez lui, et il apportera de la joie à sa femme qu'il a épousée" = en le dispensant de toute responsabilité envers l'effort de guerre, la Torah démontre qu'il a une obligation qui n'est pas moins importante pour l'existence du peuple juif, celle de poser les fondations de son propre foyer!
Cette obligation n'est pas moins importante que l'obligation d'aller à la guerre et de se sacrifier pour le peuple juif ...
C'est le point sur lequel insiste le 'Hazon Ich : "[c'est] une obligation" qu'il ne soit pas encombré par des responsabilités communautaires afin qu'il consacre sa première année à son mariage.

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+ Réjouir sa femme :

-> La tâche du 'hatan pour la première année de mariage est "d'apporter de la joie à sa femme". C'est ainsi qu'il pose les fondations de son foyer et le construit.
[...]
Les mots du 'Hazon Ich "ses yeux sont levés vers lui" englobent 2 points importants.
Premièrement, le regard de la femme sur ses propres actions est entièrement centré sur son mari : être son ézer (aide).
Deuxièmement, elle cherche également à trouver reconnaissance et approbation dans les expressions de son visage et dans ses paroles. Elle ne ressent de la satisfaction et du plaisir que lorsqu'il reconnaît qu'elle a trouvé grâce à ses yeux. Par conséquent, un mari doit aider sa femme à atteindre cet objectif de lui plaire et de lui servir d'ézer kénegdo.

Il a l'obligation de "s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité". L'accent est mis sur "montrer" ; il ne suffit pas qu'elle trouve grâce à ses yeux et qu'il l'aime dans son cœur. Il ne suffit pas non plus qu'il exprime ces sentiments une fois ou en quelques occasions isolées. Il doit lui témoigner son affection et sa proximité au quotidien ; c'est le réconfort qu'elle mérite pour son aspiration constante à être un ézer kénegdo.

Pour expliquer ce point, le rav Yaakov Israël Kanievsky (le Steïpler) écrit, dans une lettre à un avreich :
"... Il est bien connu que le principal espoir d'une femme est d'avoir un mari qui l'aime. Si elle voit que ce n'est pas le cas, elle est presque en danger de mort à cause de l'énorme douleur et du chagrin de sa solitude, elle est [alors] comme une veuve vivante."

Le monde d'une femme, c'est son mari qui l'aime ; c'est tout ce qu'elle espère et désire ardemment. Si son mari ne valide pas cela, son monde devient obscur.
Nos guédolim n'exagèrent pas. Si le Steïpler écrit "presque à la limite du danger de mort", il faut le prendre au pied de la lettre, et il le savait grâce aux cas réels qui lui ont été présentés. Si une femme est émotionnellement brisée, elle tombe dans la dépression et devient susceptible de contracter toutes sortes de maladies ...

Un mari peut rentrer à la maison de temps en temps, préoccupé par une certaine affaire, et donc (involontairement) ne pas donner à sa femme l'attention dont elle a besoin. En conséquence, sa femme est déçue et blessée, et se demande :pourquoi n'est-il pas heureux de rentrer à la maison?
Elle travaille si dur pour lui, pour faire de la maison un endroit agréable pour lui ; pour elle, c'est une offense personnelle. Le monde d'une femme est son foyer, et elle veut s'y épanouir.
(Même si elle travaille à l'extérieur du foyer, elle veut que son foyer soit sa principale source de satisfaction).
Sa satisfaction au foyer dépend entièrement de son mari. Dans la mesure où il lui consacre son attention et exprime son amour pour elle, il lui fait comprendre qu'elle remplit effectivement son rôle d'ézer kénegdo à son entière satisfaction et qu'il est content d'elle et du foyer.

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.6) écrit :
Le fait de respecter sa femme est fondamental, par cela le mari détermine le statut de son épouse au sein du foyer.
La femme s'occupe volontiers des tâches ménagères, même les plus insignifiantes.
Cependant, elle veut se sentir comme une reine dans son foyer et avoir une place de choix aux yeux de son mari et de ses enfants. Si son mari apprécie le bien qu'elle fait et prête attention à son dévouement, elle se sentira honorée.

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+ La proximité par la discussion :

-> Il est écrit : "10 mesures de parole sont des descendues dans le monde ; les femmes en ont pris 9" (guémara Kidouchin 49b) ...

Nos Sages nous révèlent les différentes facettes de la nature de la femme que Hachem a implanté en elle pour la préparer à remplir correctement son rôle.
D'une part, la femme est orientée vers l'extérieur, vers le monde qui l'entoure. Elle est impliquée dans le monde physique, le monde matériel des sens, afin de pouvoir répondre à tous les besoins de son foyer et de sa famille. (Les hommes, en revanche, sont généralement plus tournés vers l'intérieur, vers le monde de la Torah, qui est un monde interne, spirituel).
Pour contrebalancer cette implication dans le monde extérieur, Hachem a créé la femme à partir d'un endroit caché (elle ne vient pas de la tête, des yeux ... d'Adam, mais d'un lieu caché) et a intégré la vertu de la modestie dans chacun de ses membres, comme il est dit : "kol kévoda bat mélé'h" (toute la gloire de la fille du roi est à l'intérieur [c'est-à-dire dans la modestie]" - Téhilim 45,14).
Ainsi, il existe au sein d'une femme 2 forces contradictoires [d'une part, un désir de faire partie du monde extérieur, et d'autre part, un ordre d'Hachem de rester modeste].

Les femmes ont besoin de parler parce qu'elles ont besoin de faire sortir ce qu'elles ont dans le cœur et de l'exprimer aux autres.
Le verset dit : "Le souci abat le cœur de l'homme; mais une bonne parole y ramène la joie" (Michlé 12,25). Ce qui signifie que lorsqu'une personne est accablée par ses problèmes, elle doit les raconter aux autres, et elle se sentira soulagée (guémara Yoma 75a).
Cependant, comme il est dans la nature de la femme de se tourner vers l'extérieur, elle a un besoin émotionnel intrinsèque de transmettre aux autres non seulement ses soucis, mais aussi tout ce qui l'occupe, toutes ses expériences et tout ce qui lui arrive.
Une femme attend avec impatience le retour de son mari pour pouvoir partager avec lui tout ce qui s'est passé dans la journée, que ce soit important ou anodin.
Avant de se marier, elle avait plusieurs personnes à qui elle pouvait s'adresser pour se décharger de ses soucis : sa mère, ses sœurs, ses amis. Mais dès qu'elle se marie, elle considère son mari comme son adresse principale pour partager ses expériences.

[Dans la lettre du 'Hazon Ich, il écrit qu'un mari "doit s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité à travers une conversation abondante et de mots gratifiants".
quand une conversation abondante et des mots gratifiants."]
"Une conversation abondante" est une voie à double sens, qui implique à la fois de parler et d'écouter. Cependant, lorsqu'il converse avec sa femme, le mari doit écouter plus qu'il ne parle. Il doit également écouter les paroles de sa femme avec intérêt.
Si la femme voit que ses paroles sont un fardeau pour lui, elle se sentira étouffée, et donc déçue et dégradée, par le désintérêt de son mari. Par conséquent, un mari doit accorder à sa femme de l'attention pour les longues conversations et lui donner l'occasion de parler dans une atmosphère détendue.
Un moment propice à cela est le repas, lorsque sa femme n'est pas sous pression. Cela peut aussi être à un autre moment de la journée ou de la soirée.

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.24-25) rapporte :
Qui se considère comme une personne plus sérieuse et sainte que le gaon rav Akiva Eiger, dont on dit qu'il avait 36 cours de Torah chaque jour, et malgré cela il trouvait le temps d'avoir des discussions profondes aves sa femme, comme il l'écrit lui-même : "débattant de questions de yirat chamayim jusqu'à minuit!".

-> Lé 'Hazon Ich affirme clairement que toute conversation nécessaire pour mettre sa femme à l'aise n'est pas incluse dans l'interdiction de "Ne pas converser excessivement avec une femme" (Pirké Avot 1,5).
En particulier pendant la première année après le mariage, on devra passer beaucoup de temps à parler avec sa femme et à lui dire qu'on est heureux avec elle. La tâche principale que la Torah assigne à un mari pendant la première année est de créer une union/unité entre lui et sa femme.
La Torah nous demande : "ils deviendront un seul être" à travers la mitsva de "d'apporter de la joie à sa femme" (véchama'h ét ichto). Cette union n'est pas un résultat naturel de la 'houpa et des kidouchin.

Évidemment, il faut continuer à entretenir cette relation même après la première année, car cette union n'est pas quelque chose qui, une fois réalisée, est fixe et immuable. C'est un état qui est sujet au changement et à la fluctuation, et il n'y a pas de limite au niveau d'unité/union qu'ils peuvent atteindre.
[le rav Wolbe rapporte que lorsque les anges ont dit à Avraham que "elle est dans la tente", le but était d'apporter un compliment de Sarah à Avraham. En effet, même s'agissant de nos Patriarche et Matriarche, d'un couple centenaire, et bien il y a toujours besoin d'augmenter le niveau d'unité entre eux. ]

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-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.27-28) écrit:
Il n'y a rien de plus dangereux pour la relation d'un couple que la routine. Grâce aux lois strictes des jours de niddah, la Torah nous aide à nous assurer que la routine ne prenne pas le dessus [et ne sape pas l'intensité de la relation] ...
[en ce sens, selon la guémara (Nidda 31b) : "Pourquoi la Torah sépare-t-elle une niddah de son mari pendant 7 jours? Parce que son mari peut devenir trop habitué à elle et perdre tout intérêt, la Torah a déclaré qu'elle sera rituellement impure pendant 7 jours, et après sa purification, elle deviendra aussi chère à son mari que le jour de leur 'houppa." ]

Tout au long de leur vie, le mariage sera renouvelé : une union plus profonde, un amour plus grand et une appréciation plus forte ...
Un homme doit faire de son mieux pour approfondir sa relation et son appréciation de sa femme, en toute circonstance et à chaque étape de la vie. Pour y parvenir, il doit prêter attention à ce point : au cours des premières années de mariage, un homme a tendance à se laisser tromper par la proximité physique et à penser que leur relation est déjà parfaite, avec une proximité impressionnante, que lui faut-il de plus?
Les femmes, en revanche, ne sont pas influencées par la proximité physique ... Une proximité physique dépourvue de proximité émotionnelle est une insulte pour une femme.
Une femme qui se respecte attend une proximité émotionnelle. Elle attend de son mari qu'il lui porte une attention affectueuse. Si une telle relation est en place, elle désirera aussi une proximité physique.

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+ Une atmosphère positive et agréable :

-> Le 'Hazon Ich poursuit : "Parfois, une relation avec un honneur formel et une politesse révérencielle indique un manque de proximité."
Peut-être l'intention du 'Hazon Ich est-elle d'expliquer les paroles de nos Sages : "[Un mari] doit aime sa femme comme lui-même et l'honore plus que lui-même" (guémara Yébamot 62b) = il ne s'agit pas de l'honorer avec l'étiquette et la politesse ; il s'agit de prendre en considération ses désirs et sa nature.

Le 'Hazon Ich ajoute : "Il faut être plus proche [de son épouse], sans laisser de place à l'interaction formelle. L'humour et la légèreté sont plus souhaitables que le sérieux et l'honneur révérencieux."
[Le 'Hazon Ich souligne l'importance de maintenir] un environnement léger et agréable, par opposition à une atmosphère lourde, tendue et trop sérieuse. Il faut s'assurer qu'une atmosphère joyeuse règne dans la maison.

L'un des bénédictions des shéva bra'hot commence par : "qui a créé la joie et le le bonheur, le 'hatan et la kalla, les réjouissances et les chants d'allégresse, la gaieté et la joie, l'amour et la fraternité, la paix et la camaraderie" (acher bara chasson vésim'ha ...).
Cela signifie que pour créer l'amour, la fraternité, la paix et la camaraderie entre un 'hatan et une kalla, Hachem a créé un esprit de "joie et de bonheur", ... qui repose entre eux.
Il faut s'efforcer de faire en sorte que cette atmosphère imprègne constamment la relation, en particulier pendant la première année, car c'est ce qui crée l'amitié et l'unité/l'union.
Ce n'est pas toujours facile ; il arrive que des événements et des humeurs résistent à une atmosphère heureuse et légère. Néanmoins, il est de la responsabilité du mari de toujours veiller à ce qu'il y ait une atmosphère positive et qu'il présente une attitude agréable.

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+ Le couple - comme la relation entre la main droite et la main gauche :

-> Le 'Hazon Ich écrit : "Il faut s'efforcer de se comporter de manière intime, comme la relation entre la main droite et la main gauche d'une personne, qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre, mais plutôt sont nous-même. "

[La relation entre un homme et son ami est extérieure.] Le Ramban et le In Ezra expliquent tous deux que la mitsva de "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), n'est pas une mitsva consistant à aimer littéralement un autre juif autant que vous vous aimez vous-même. Il s'agit plutôt de vouloir qu'il ait également tout le bien que vous désirez pour vous-même.
C'est pourquoi le verset utilise le mot "vers ton prochain" (léréé'ha), et non "ton prochain" (ét réé'ha).
Cependant, on doit aimer sa femme littéralement comme on s'aime soi-même car ils sont une unité (véayou lébassar é'had), une main droite et une main gauche du même corps.

Cette unité ne se produit pas d'elle-même comme un résultat naturel du mariage ; c'est une tâche qui exige du travail et des efforts. La clé est la mitsva "d'apporter de la joie à sa femme" (vésama'h ét ichto), prendre soin d'elle et lui donner abondamment de bon cœur.
Le Rav Dessler (Mikhtav Me'Eliyahou) explique que l'amour est le résultat du don. En donnant à une personne des actes de 'hessed, on se lie à son bénéficiaire par des liens d'amour. Plus on donne, plus l'amour qui en découle est grand. [plus on s'investie pour autrui, plus on y met une partie de soi-même, et alors plus on est aime cette personne, car inconsciemment il y a davantage de "nous" en elle. D'une certaine façon c'est cela aimer autrui comme soi-même, et qui ne peut être pleinement réalisé qu'avec sa femme, ses enfants] (cette idée fondamentale du rav Dessler doit être le fil conducteur d'un mariage).

Les choses qui occupent l'épouse doivent également être importantes pour le mari, et vice versa, comme l'explique plus loin le 'Hazon Ich. Lorsqu'une femme partage tous les événements de sa journée, qu'ils soient importants ou non, son mari doit l'écouter avec une oreille attentive.
Les sujets qui sont stressants pour elle doivent également le préoccuper. Il se peut que le mari ne voie pas cela de la même manière, qu'il ne les prenne pas aussi au sérieux qu'elle.
Peut-être prend-elle cela plus à cœur parce que ses émotions sont dominantes, alors que son point de vue intellectuel ne leur accorde pas autant d'importance. [majoritairement, les femmes sont de nature plus émotionnelles, les hommes rationnalisant plus avec l'intellect. ]
Néanmoins, le simple fait que sa femme soit troublée doit peser sur lui aussi, tout comme la main droite ressent automatiquement la douleur de la gauche. Par conséquent, il lui incombe de l'encourager et de la renforcer en compatissant sincèrement à sa douleur.

En raison de sa nature sensible, la femme est susceptible d'avoir des humeurs fluctuantes. Il est du devoir du mari d'accepter cela avec patience et tolérance et de la rassurer dans toutes les situations.
Comme l'écrit le 'Hazon Ich, "exprime des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur".

Une femme est particulièrement sensible pendant sa période menstruelle. Les maux de tête et les douleurs corporelles sont courants ; il est compréhensible que cela affecte son humeur et qu'elle ait besoin d'être rassurée et soutenue. Bien que Chazal ait institué des protections et des barrières autour des interdictions imposées par la Torah pendant cette période, le mari doit réaliser que, spécifiquement pendant ces jours, il doit faire un effort pour lui accorder une attention supplémentaire et se préoccuper de son bien-être.
Il ne doit certainement pas minimiser les conversations autorisées. [Ces éléments] contribueront à alléger son fardeau émotionnelle.

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+ Partager sa vie avec sa femme :

-> Le 'Hazon Ich poursuit : "En partant, dites où vous allez, et en revenant, ce que vous avez fait ; faites de même avec les autres petites choses."

Ici, le azon Ish nous donne un autre principe important pour créer l'unité. Il faut impliquer sa femme dans toutes ses affaires, petites et grandes.
Lorsqu'un mari quitte la maison pour s'occuper de quelque chose, il ne doit pas penser : "Qu'est-ce que cela a à voir avec ma femme?" Au contraire, à partir de maintenant, toutes leurs préoccupations sont mutuelles.
Le 'Hazon Ich nous enseigne qu'il faut constamment exprimer ce partenariat en disant à sa femme où il va quand il part et en partageant avec elle ce qu'il a fait quand il revient.

Le 'Hazon Ich ajoute un autre principe : "faites de même avec les autres petites choses". C'est-à-dire que les relations humaines en général, et la relation entre un mari et sa femme en particulier, se construisent à partir de petites choses.
Ce ne sont pas seulement les cadeaux qu'un mari offre à sa femme de temps en temps, à diverses occasions, qui traduisent l'intérêt et l'appréciation qu'il lui porte ; ce sont surtout les petites choses, telles que ses paroles et son visage qu'il a en partant et en revenant, et avec quels mots et quelle expression d'amour il se tourne vers elle ici et là tout au long de la journée.

Le 'Hazon Ich poursuit : ".....exprime des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur."
Cela doit également se faire de manière constante, parsemée tout au long de la journée. Quelques mots ici et là sont plus efficaces que de longues conversations occasionnelles.

Le 'Hazon Ich conclut : "Il est essentiel de prier Hachem de faire preuve de miséricorde, comme le disent nos Sages ... 'Dans tous tes chemins, tu Le connaîtras et Il redressera tes voies'".
À chaque action, une personne doit réaliser que tout est entre les mains d'Hachem et qu'il faut se tourner vers Lui dans la prière pour obtenir l'aide céleste.
Encore plus lorsqu'il s'agit de construire les fondations d'une maison, une tâche qui dépend de la coopération d'une autre personne, sa femme. Par conséquent, il doit se tourner vers Hachem pour obtenir sa miséricorde et lui demander de lui accorder la bonne compréhension dans chaque situation et de couronner ses efforts de succès.

"On pourrait se demander : pourquoi le monde a-t-il été créé avec des couleurs si vives et une telle variété de fruits et d'aliments? Il est certain qu'un monde en noir et blanc, avec du pain et de l'eau pour nous nourrir, aurait été suffisant.
La réponse est qu'Hachem a créé le monde en couleur avec toute une variété d'aliments simplement pour le rendre agréable pour l'humanité.
Et puisque le peuple juif est obligé de suivre les voies d'Hachem, il a la responsabilité de rendre la vie des autres plus agréable par tous les moyens possibles."
[rav Yaakov Naiman - Darké Moussar]

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[ainsi, à Tou biChevat nous multiplions les beaux fruits (avec des couleurs, des formes, des odeurs, des goûts ... différents). Cela doit nous générer une gratitude envers Hachem qui nous chouchoute tellement, et cela doit également nous pousser à vouloir prendre davantage soin d'autrui.
Tous les juifs ne sont qu'un sur l'arbre généalogique remontant à Avraham, et nous devons donc désirer et se réjouir du bonheur d'un autre juif (qui est comme nous un fruit de cet arbre). ]

"La guémara (Roch Hachana 8a) détaille les 4 différents Roch Hachana (nouvelle année) que le peuple juif célèbre tout au long de l'année : 1) la nouvelle année civile (en Tichri), 2) les arbres (en Chevat), 3) le décompte des Yamim Tovim et des royaumes (en Nissan), 4) la dîme du bétail (en Elloul).
Le fait même qu'ils s'appellent tous Roch Hachana doit nous rappeler que chacun d'entre eux est une nouvelle occasion de prendre un nouveau départ."
[Gaon de Vilna]

Le message du récit de la sortie d’Egypte = tout ce qu’Hachem accomplit est pour le bien!

+++ Le message du récit de la sortie d'Egypte = tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien!

"Hachem dit à Moché : ''Va chez Pharaon, car j'ai appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin d'opérer tous ces prodiges en son sein. Et afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils ce que J'ai comploté contre l'Egypte"." (Bo 10,1-2)

-> Rachi commente : "J'ai comploté" = Je me suis ri (de l'Egypte)."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) explique longuement en quoi consista cet ''amusement'' par lequel le Hachem se rit des égyptiens :
Lorsque nos pères se trouvaient en Egypte, esclaves du cruel Pharaon, toutes sortes de questions et de contradictions auraient pu leur venir à l’esprit, telles que :
"Comment le peuple d'Israël, qualifié par Hachem Lui-même de Mon fils premier-né, peut-il être ainsi asservi totalement par les égyptiens, d'une manière qui donne tout à penser qu'ils demeureront, eux et leurs descendants jusqu'à la fin de toutes les générations, esclaves de Pharaon en Egypte? (En particulier, quand on se rappelle que Pharaon est un descendant de Canaan qui fut ainsi maudit pour son péché : "Que Canaan soit maudit (...) et que Canaan soit leur esclave." (Noa'h 9,25-26) Et comment se peut-il que ses descendants asservissent les descendants de Chem?)
De plus, comment se fait-il que tout l'argent et l'or du monde entier soit parvenu en Egypte durant les années de famine, lorsque, des 4 coins du monde, les gens vinrent alors y acheter de quoi subsister? Tout cela suggère que "la servante aurait hérité de sa Maîtresse"!"

Néanmoins, lorsque les Bné Israël sortirent d'Egypte, il s'avéra à quel point Hachem s'était ri des Egyptiens : en effet, Il leur avait donné, durant toutes ces années, l'impression d'amasser pour eux-mêmes, des biens et une richesse incommensurable.
Alors qu'en vérité, tout cela n'avait pour seul et unique but de remettre cette fortune entre les mains des Bné Israël, pour que s'accomplisse ainsi la promesse du Créateur selon laquelle : "Et après cela, ils sortiront avec de grands biens" (Lé'h Lé'ha 15,14).
Ce fut, d'ailleurs, la raison pour laquelle les Bné Israël descendirent en Egypte et y furent asservis par les égyptiens, pour qu'au terme de cet exil, ils sortent avec de grandes richesses et dépouillent l'Egypte pour la rendre "comme un filet vide de poisson" (Béra'hot 9b). Il s'avéra donc finalement que tout ce voilement apparent de la présence Divine et cet esclavage avaient uniquement un but bénéfique.

Et c'est la visée du récit de la sortie d'Egypte : montrer comment Hachem s'est ri des Egyptiens. Car toute cette histoire (la famine et l’abondance qu’elle permit d’amasser, l'asservissement des Hébreux) s'étala sur une durée d'environ 320 ans, pendant lesquels, nombre de Bné Israël naquirent et moururent sans jamais voir son dénouement bénéfique.
Et pourtant, le véritable croyant est convaincu que le Créateur ''a toujours existé, existe, et existera à tout jamais'', et que tout est soigneusement calculé.
=> C'est pour cela qu'il nous incombe de faire le récit de la sortie d'Egypte : afin d'enraciner dans le cœur des Bné Israël, dans toutes les générations, que lors de chaque épreuve ou voilement de la face Divine, ils soient convaincus que Hachem met tout en œuvre pour leur bien. Et même si, à ce moment là l’homme n’est pas en mesure de comprendre les voies d'Hachem, son travail consiste à garder confiance que tout est pour le bien et à attendre que Sa bonté se manifeste.

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+ Toute souffrance dans ses moindres détails provient d'Hachem, et nous est bénéfique :

-> L'esclavage en Egypte a été extrêmement éprouvant, avec des souffrances énormes.
En faisant le récit de la sortie D'Egypte et en essayant de le vivre, nous devons développer en nous l'idée que chaque souffrance, aussi minime soit-elle, est bénéfique, et que tout est minutieusement calculé, pas même une goutte de souffrance n'est perdue. [rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem en ce sens]

-> Le Saba de Kelm explique que les premiers-nés méritèrent d'être dotés d'une sainteté particulière car lorsque Hachem frappa ceux des égyptiens, les premiers-nés des Hébreux eurent très peur de périr également, et la souffrance morale que cela leur causa leur fit mériter ensuite cette sainteté particulière. Et en y réfléchissant bien, on comprendra aisément que ce ne furent pas seulement les premiers-nés qui furent dans la crainte, mais chacun des Bné Israël lors des autres plaies et ils méritèrent aussi grâce à cela une certaine sainteté, comme il est dit : "Israël est consacré pour Hachem" (Yirmiyahou 2,3).
Néanmoins, puisque les premiers-nés subirent un supplément de souffrance, ils méritèrent également un supplément de sainteté.

-> "Et le sang sera, pour vous, un signe sur les maisons où vous vous trouverez, Je verrai le sang, Je passerai sur elles, et le fléau n'aura pas prise sur vous lorsque Je frapperai la terre d'Egypte" (Béchala'h 12,13).
Rabbi Zalman Sorotskin (Oznaïm La Torah) explique : Car ce sang constituait un signe et un rappel qu'ici, dans cette maison, le sang juif fut versé lors de l'esclavage d'Egypte, et ce furent ces mêmes coups et ces mêmes souffrances qu'ils endurèrent alors qui les protégèrent du fléau destructeur.

-> "Et sous Ses pieds se trouvait comme une brique faite de Saphir" (Michpatim 24,10)
Rachi commente : "(Cette brique) était devant Lui au moment de la servitude afin de se souvenir de la souffrance des Hébreux [en Egypte] qui étaient asservis à faire des briques.''
Le rav Chlomo Kluger écrit : A priori, cela peut paraître surprenant : quel rapport existe-t-il entre le Saphir, qui est une pierre précieuse, et ces briques, qui suggèrent la dureté de leurs souffrances?
C'est que chaque peine et chaque souffrance que subit Israël possède une valeur énorme dans le Ciel. C'est pourquoi ces ''briques'' y rayonnent d'un éclat splendide comme celui du Saphir.

Pourquoi le peuple juif est-il compté dans la Torah? Ne sont-ils pas sans nombre?
La Torah nous enseigne que chacun d'entre eux (chaque juif) est un numéro [unique], il est spécial [aux yeux d'Hachem], et qu'il n'y en a pas deux qui peuvent accomplir la même tâche.
[Sfat Emet]

Tou biChevat = un renouveau spirituel

+ Tou biChevat = un renouveau spirituel :

-> "Il y a 4 jours de 'Roch Hachana ... Le premier Chevat est le nouvel an des arbres selon Beit Chamaï ... Beth Hillel disent : c'est le 15 du mois" [guémara Roch Hachana 2a]

-> "Les Bné Israël sont comparés à un arbre... [plus particulièrement] ceux qui peinent dans [l'étude de] la Torah"
[Zohar - Raya Méhémna - Michpatim 121a]

-> Le 'Hidouché haRim (Likouté HaRim sur Tou biChevat) dit que tous les 'hidouchim qui seront découverts pendant toute l'année descendent du ciel à Tou biChevat.
Une déclaration semblable figure dans Chéélot Outechouvot Erets Tsvi (vol.2 p.345) : "Le nouvel an des arbres concerne principalement les 'hidouché Torah."

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=> Cela est surprenant. Logiquement, l'époque de renouveau des étudiants de la Torah ne devrait-elle pas être la fête de Shavouot, jour où D. juge le monde en ce qui concerne l'étude de la Torah?

-> Comme l'enseigne le Chlah (Massékhèt Chevouot, pérèk nèr mitsva 19) :
"De même qu'à Roch Hachana, Hachem désire examiner et juger les actes de l'homme ... le jour du don de la Torah, qui témoigne de la création du monde, Il désire examiner et juger le monde pour ses actes ... Le monde est jugé ce jour-là en ce qui concerne la Torah et les mitsvot qui furent données en ce jour".

-> Le rav Chakh a dit :
"De même qu'à Roch Hachana, toutes les créatures passent devant D. pour être jugées, à Shavouot, le jour du don de la Torah, un bilan est dressé pour les efforts que nous avons fourni pour la Torah.
C'est en fonction de ces efforts que la cour céleste nous accorde la réussite en Torah pour l'année en cours."

-> De même, selon le rav Yéhouda Zev Segal :
"Shavouot est exactement comme Yom Kippour. C'est le jour de jugement de l'étude de la Torah.
Une personne doit corriger ses défauts de caractère afin que la Torah puisse résider en lui."

-> "Pendant la fête de Shavouot, nous sommes jugés sur les fruits de l’arbre" [guémara Roch Hachana 16a]

Le Chlah haKadoch de commenter :
"Ces fruits-là sont en fait les âmes qui s’envolent de l’arbre de D.
Le monde est jugé en ce jour sur la Torah qui lui a été donné ce même jour et qu’il s’est abstenu d’étudier. [qu’avons-nous fait des capacités et des opportunités de Torah que nous avons pu avoir l’année écoulée?]
[…]
Le jugement auquel D. procède lors de la fête de Shavouot ne concerne pas seulement la Torah elle-même, c’est-à-dire de décider quelle perception de la Torah aura chacun de nous, mais aussi quels seront les moyens qui nous permettrons de l’étudier.
[…]
Cette nuit [de Shavouot] est une occasion pour mériter une bonne vie sans aucun dommage tout au long de l’année qui suit.
Et même si à Roch Hachana, on n’aura pas mérité un jugement particulièrement favorable, mais comme moyen pour étudier la Torah, on pourra alors bénéficier de la vie et de toutes bonnes choses."

-> Nos Sages nous enseignent également que Shavouot est le moment où les hidouché Torah arrivent dans le monde.
Le midrach (voir Vayikra Rabba 22,1) dit que toute idée ou interprétation nouvelle que "chaque érudit est destiné à présenter à son Rav jusqu'à la fin de toutes les générations" fut donnée au peuple juif en même temps que la Torah. Shavouot marque aussi la naissance du peuple juif en tant que nation ; c'est à Shavouot que D. dit : "Ce jour, vous êtes devenus un peuple" (Ki Tavo 27,9) ["notre peuple n'est un peuple que par sa Torah" - rav Saadia Gaon] et "Vous serez pour Moi un trésor parmi toutes les nations ... et vous serez. pour Moi un royaume de prêtres et un peuple saint" (Yitro 19,5-6)?

=> Comment concilier cette notion de renouveau de la Torah avec Tou biChevat et Shavouot?

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-> Tout d'abord, il faut rappeler un principe fondamental enseigné par le Ram'hal (Déré'h Hachem IV,7) : dans le calendrier juif, les diverses époques de l'année sont liées à certaines influences spirituelles qui reviennent chaque année à la même époque. De même, un événement qui se produit à une certaine période de l'année peut créer un impact spirituel qui sera "réactualisé" chaque année.
Dans les mots du Ram'hal : "Chaque fois qu'une rectification a eu lieu dans l'histoire ou qu'une grande lumière a brillé, une lumière semblable brillera à nouveau à chaque anniversaire de cet évènement, et les résultats de cette rectification se renouvelleront à l'intérieur de nous ; ... [par exemple] tel est [le lien entre] la fête de Shavouot et le don de la Torah".

-> Le rav David Hofstedter (Darach David) fait le développement suivant :
Chaque année, à Shavouot, nous revivons l'expérience du don de la Torah où nous avons cueilli les fruits de notre développement spirituel, la germination initiale de ces "graines" se produit de nouveau chaque année à Tou biChevat.
C'est ainsi que Tou biChevat représente, à chaque fois, un nouveau début pour le peuple juif, qui est comparé à un arbre, et jette les fondations du renouveau du peuple juif en tant que nation et de détenteur de la Torah.
Comme le dit le Kedouchat Halévi (Likoutim) : "Tou biChevat est la préparation au don de la Torah".

Dans son commentaire (sur Roch Hachana 14a), Rachi explique que le mois de Chevat est une époque où "la plus grande partie de l'hiver est passée, la sève est montée dans les arbres et les fruits commencent à mûrir".
A Tou biChevat, les fruits de l'arbre commencent tout juste à mûrir mais sont encore durs et amers.
[selon la majorité de nos Sages, le bourgeonnement ('hanata) liée à Tou Bichevat fait référence aux premières étapes de développement d'un fruit. ]
Au cours des mois suivants, ils mûrissent lentement jusqu'à Shavouot où ils dégagent parfum doux et agréable. Ainsi, à Shavouot, époque de la récolte, un processus de développement commencé le 15 Chevat atteint son apogée.

Cela peut éventuellement aussi expliquer cet enseignement du Zohar : "Tou biChevat est une époque de renouveau pour ceux qui étudient la Torah", une époque "d'amertume", condition préalable nécessaire pour atteindre la sagesse de la Torah.
En fait, Tou biChevat est la période où les 'hidouché Torah commencent à "mûrir" et Shavouot marque le moment où ils sont prêts à être "cueillis".
Chaque personne peut vivre sa propre réception de la Torah.
Le Sfat Emet (Shavouot - 5635) dit : "Chaque année, le juif reçoit, lors de cette fête, tout ce qu'il est destiné à comprendre et chaque 'hidouch de Torah qu'il est destiné à découvrir".
Ainsi, notre avoda à Tou biChevat est d'accepter avec amour l'amertume qui précède nécessairement notre acquisition de la connaissance de la Torah. [par exemple, en signe de cet amour, le 15 Chevat, il est interdit de jeûner, nous ne faisons pas ta'hanoun.]
[certes l'étude de la Torah est amère et difficile au début, mais si l'homme persévère, D. éclairera sa voie et il goûtera la douceur de la Torah.]
Shavouot est le moment où nous nous réjouissons de l'aboutissement de ce processus et récoltons des "fruits" mûrs ayant commencé à pousser à Tou biChevat.
[d'ailleurs, tous les Tanaim s'accordent à dire qu'il faut se réjouir physiquement à Shavouot (guémara Pessa'him 68b). Rachi explique : "Il faut se réjouir par de la nourriture et de la boisson, afin de montrer que le jour où la Torah fut donnée est agréable pour les Bné Israël". ]

On trouve une indication à cette idée dans la traduction du Targoum Yonathan : "D. lui montra un arbre" = "ilan marir" (un arbre amer).
Comme nous l'avons expliqué, cela fait allusion à l'amertume qui accompagne le début de l'étude de la Torah, une amertume liée à Tou biChevat, le nouvel an des arbres. Là, les fruits de l'arbre sont encore verts et amers, le processus de mûrissement venant seulement de commencer.
Le lien entre Tou biChevat et Shavouot est évident du fait que Shavouot est une époque de jugement pour les fruits de l'arbre (guémara Roch Hachana 16a) ; à Shavouot, Hachem attribue à chacun sa part des fruits qui se sont développés pendant les mois précédents, et détermine de quelle façon chaque personne recevra cette part.

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-> Le Zohar dit : "Les Bné Israël sont comparés à un arbre ... et sont appelés un grand arbre solide, [renfermant] de la nourriture pour tous'. ... Même les anges ne sont nourris que par le mérite des Bné Israël, car si les Bné Israël ne s'investissaient pas dans l'étude de la Torah, [les anges] ne recevraient pas de nourriture ... De même, la Torah est comparée à l'eau ... et l'eau [la pluie] ne descendrait pas d'en haut ... pour faire murir les fruits si ce n'est pour les Bné Israël."
[le sens de ce passage est que : le peuple juif est comparé à un arbre, et les arbres produisent leurs fruits par le mérite des Bné Israël. De même qu'un arbre produit des fruits pour nourrir le monde, les juifs qui étudient la Torah nourrissent le monde. Et de même qu'un arbre produit des fruits lorsque la terre dans laquelle il est planté est arrosée, ceux qui étudient la Torah puisent leur force de la Torah, qui est comparée à l'eau (guémara Bava Kama 17a)]

Sur cette base, nous pouvons comprendre que, de même que le 15 Chevat est une période de développement et de renouveau pour les arbres, c'est un moment de développement et de renouveau pour le peuple juif, parce qu'il fait mûrir les fruits de l'arbre ; comme le Zohar l'indique, c'est par le mérite du peuple juif que la pluie tombe.
Les Bné Israël étant eux-mêmes comparés aux arbres, ToubBiChevat est un moment de renouveau particulier pour ceux qui étudient la Torah car ils sont considérés comme ressemblant le plus aux arbres. Leur Torah fait venir la bénédiction divine sur le monde.

L’arbre – un symbole de la spiritualité

+ L'arbre - un symbole de la spiritualité :

-> Abarbanel (Yé'hezkel 41,22) dit que le mot hébreu désignant l'arbre (ets) provient du terme étsa, qui veut dire conseil.

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-> Le Zohar (Béchala'h, 60a) enseigne : " 'Hachem lui montra un arbre' (Béchala'h 15,25) = il n'est d'arbre que la Torah, comme le dit le verset (Michlé 3,18) : 'C'est un arbre de vie pour ceux qui s'y attachent... Rabbi Abba dit : Il n'est d'arbre que Hachem comme il est dit (Choftim 20,19) : 'Car adam [l'homme] est un arbre du champ'. "'

-> Ce qui caractérise l'arbre, semble-t-il, c'est qu'il possède un "néfech", une force de vie, qui lui donne la capacité de croître.
Sur le verset : "Que la terre fasse pousser de l'herbe" (Béréchit 1,11), le Ramban commente : "[D.] décréta que la terre aurait le pouvoir de faire pousser les choses ... qu'une force qui cause la pousse de la plante émane de la terre. C'est de cette force que tous les divers éléments sont venus à l'existence, et les végétaux et les arbres se développèrent à partir d'eux au Gan Eden, et de ces [mêmes éléments ils poussèrent] dans le [reste du] monde. Tel est le sens du midrach (Béréchit rabba 10,6) : ... 'Il n'est pas de brin d'herbe en bas qui ne possède au ciel un mazal [c'est-à-dire un mala'h, un ange] qui le frappe et lui dise de pousser'."

De plus, l'arbre est la représentation symbolique du processus de transformation d'une force inanimée, physique, en une force vivante liée à la spiritualité. Un arbre pousse lorsque la terre et l'eau, des entités physiques, se mêlent et deviennent les forces qui causent la pousse de l'arbre.
La terre est la partie la plus basse, la plus physique, de la création, visée par la malédiction proférée contre le serpent originel : "Tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie" (Béréchit 3,14). La terre joue pourtant aussi un rôle dans la production des arbres, et les arbres peuvent porter des fruits, qui sont parfois utilisés comme offrandes sur l'autel (c'est-à-dire l'huile et le vin) ou offerts à D. en tant que bikourim.
Bien que ces caractéristiques soient partagées par toutes les formes de la vie végétale, l'arbre est le plus important du règne végétal ; c'est pourquoi il fut choisi comme symbole pour désigner l'homme.
[Darach David]

[selon le Rabbi de Loubavitch, le végétal et le minéral contiennent beaucoup plus d'étincelles de vie, de spiritualité, que l'animal. Ainsi, en fêtant Tou biChevat nous nous rappelons, qu'en les consommant avec bénédictions, on peut faire sortir d'eux de la vie spirituelle. (ainsi, l'homme est comparé à un arbre, car de même par ses actions dans la matérialité, ils peuvent extraire de la vie/spiritualité. [c'est un sens de : un arbre de vie/vivant]) ]

-> Cette transformation d'une force physique inanimée en une puissance spirituelle n'est pas un aspect accidentel du fonctionnement du monde mais une composante essentielle de l'ordre du monde, comme l'enseigne le Ram'hal (Messilat Yecharim -chap. 1) :
"Le monde fut créé pour que l'homme l'utilise ... et s'il ... utilise le monde seulement pour l'aider dans son service de son Créateur, il s'élèvera et le monde lui-même s'élèvera avec lui ... A propos de ce principe fondamental, nos Sages nous mettent en garde (midrach Kohélet rabba 7,13) : Lorsque Hachem créa Adam, Il le prit, lui montra tous les arbres du Gan Eden et lui dit : Vois comme Mon œuvre est belle et louable ... Prends garde à ne pas abimer ou détruire Mon monde."

[Hachem montra à Adam tous les arbres du gan Eden, l'arbre étant utilisé comme un symbole du potentiel d'élévation spirituelle de l'homme dans le monde physique. ]

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-> Le Chem miChemouel (sur Tou biChevat) explique pourquoi Tou biChevat est considéré comme une occasion joyeuse (ex: on n'y récite pas de ta'hanoun) et qui marque le "Roch Hachana" de la Torah en particulier et du service spirituel de l'homme en général.
L'arbre relie la terre (le monde physique) à son fruit (la force spirituelle qui nourrit l'homme et les autres créatures vivantes).
"L'homme est un arbre du champ" (Choftim 20,19) peut être interprété ainsi : la nature de l'homme, comme celle de l'arbre, consiste à être le lien entre le spirituel (sa néchama), et le physique (son corps).

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[à l'image d'une graine, d'une plante qui semble de décomposer/mourir, pour à partir de Tou biChevat mieux se développer et devenir une sublime plante, de même un juif semble mourir à la fin de sa vie dans ce monde, mais on doit être persuadé qu'il y a une résurrection des morts.
Nous devons avoir cela en tête pour que nos actions soient plus spirituelles, et également pour avoir un meilleur moral (pourquoi ce prendre la tête/souffrie, car on est que de passage dans ce monde, l'essentiel étant l'éternité de notre monde à venir où nous récolterons ce que nous aurons semé dans ce monde). ]

Se souvenir de la sortie d’Egypte

+++ Se souvenir de la sortie d’Egypte = comment se rappeler et intégrer la foi dans la providence individuelle :

"Souviens-toi de ce jour où tu es sorti d'Egypte" (Bo 13,3)

-> Le Téchouat 'Hen (paracha Vaéra) enseigne :
"L'exil de l'Egypte était le fait qu'ils croyaient au hasard. Car Pharaon, souverain absolu, niait que le monde fût dirigé par une providence individuelle, suivant le droit et la justice, mais prétendait qu'il était conduit par les lois de la nature.
Or, les Bné Israël étant soumis à sa souveraineté, furent abreuvés par cette vision des choses. Et, à dire vrai, nous ne nous sommes toujours pas entièrement purifiés de cette souillure, et ce yétser ara danse encore parmi nous, et instille dans notre cœur des pensées qui nous incitent à croire au hasard.
C'est afin de sortir de cette confusion que nous sommes tenus de mentionner quotidiennement la sortie d'Egypte et d'enraciner en nous la émouna absolue que tout provient d’Hachem.
Un homme ne peut recevoir ne serait-ce que le moindre coup sur son doigt dans ce monde sans que ce ne soit décrété auparavant dans le Ciel.
C’est Hachem qui dirige les pas de l'homme selon une intention Divine qui nous échappe".

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (Pri haArets - paracha Bo) explique pourquoi Hachem appesantit le cœur de Pharaon et de ses serviteurs pour ensuite les punir :
"Tout avait pour but que les Bné Israël parlent des prodiges d'Hachem et qu'ils sachent qu'Il est le vrai D., qu'il n'y en a pas d'autre que Lui, et que le monde est dirigé par une providence individuelle et minutieusement calculée.
Et en vérité, le cœur des réchaïm est loin de concevoir une telle providence, à savoir que l’homme ne peut recevoir le moindre petit coup, un brin d'herbe ne peut sécher ou être déraciné, une pierre ne peut être projetée, si ce n'est en temps et en lieu voulus par Lui.
Tous les mouvements, grands ou petits, depuis le "timtsoum" originel jusqu'à ceux des créatures les plus basses de ce monde, sont le fait d'Hachem, selon Sa Sagesse infinie, pour la gloire de Son Nom, et ont pour but que se dévoilent Sa Divinité, Sa Sagesse et Sa manière de diriger le monde."

[le ''timtsoum'' est un concept kabbalistique selon lequel, lors de la création, D. ''contracta'' sa présence pour permettre au monde d'exister.]

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-> "Et à partir des grands et célèbres miracles (comme ceux de la sortie d'Egypte et de la mer Rouge, au cours desquels Hachem bouleversa les lois naturelles des cieux et de la terre), l'homme reconnaît les miracles cachés qui constituent le fondement de toute la Torah. Car l'homme n'a pas de part dans la Torah de Moché Rabbénou tant qu'il ne croit pas que tout ce qui nous concerne et tout ce qui nous arrive sont des miracles et non le fruit de la nature ni l’ordre naturel du monde."
[Rambam - fin paracha Bo]