Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Hachem parla à Moché, lui disant de donner des instructions aux Bné Israël et de leur dire : "Prenez soin d'offrir Mon sacrifice consumé de nourriture en son temps afin qu'il soit pour Moi une odeur agréable ... Prépare un agneau le matin et le 2e l'après-midi" (Pin'has 28,1-4)

-> Les commandements des sacrifices suivent le chapitre annonçant la mort prochaine de Moché pour nous apprendre que tant que Moché était en vie, les Bné Israël n'avaient pas besoin d'offrir de sacrifices ; le mérite de Moché suffisait pour les protéger.
A présent, son heure était venue, les laissant sans défenseur.
Hachem indique donc à Moché quels sacrifices protégeraient les Bné Israël.

-> Le sacrifice quotidien (le tamid) doit nous enseigner un principe fondamental de notre foi : un homme doit reconnaître le bien qui lui est accordé et ne pas être ingrat.
L'ingratitude est le défaut le plus répréhensible qui soit. Non seulement il n'est pas bon de nier une faveur qu'on nous a accordée, mais s'abstenir de remercier conduirait le bienfaiteur à regretter son acte et à décider de ne plus le répéter.

Nous devons reconnaître en permanence les actes de bienfaisance infinie que D. nous prodigue et pour lesquels nous ne pourrons jamais Le dédommager.
Comment pouvons-nous Lui exprimer convenablement notre reconnaissance pour les 2 remarquables présents qu'Il nous a offerts?
L'un consiste à nous avoir donné la sainte Torah, qu'Il a refusée à toute autre nation, pour nous permettre d'atteindre la perfection spirituelle. Quel meilleur bienfait peut-il exister qu'un bienfait pour l'âme?
Le 2e est de nous avoir accordé une grande faveur en nous libérant physiquement d'Egypte où nous étions esclaves.

Afin de nous permettre de Le remercier et de Le louer pour ces 2 bienfaits, D. nous a ordonné d'offrir le sacrifice quotidien.
Le tamid du matin est lié au don de la Torah qui eut lieu le matin, comme il est écrit : "Ce fut au 3e jour. Il y eut le tonnerre et les éclairs le matin, avec un nuage épais sur la montagne et le son du shofar qui s'intensifiait" (Yitro 19,16).
Le sacrifice de l'après-midi est lié à la sortie d'Egypte car le sacrifice de Pessa'h a été égorgé l'après-midi, comme ile st écrit : "Toute la communauté d'Israël l'égorgera l'après-midi" (Bo 12,6) et notre verset déclare : "et le 2e agneau l'après-midi".

Pour la même raison, Hachem a ordonné qu'une offrande de céréale d'un dixième d'épha de semoule accompagne le sacrifice quotidien.
Cette offrande commémore le grand miracle que D. accomplit lors de la sortie d'Egypte en faisant tomber la manne du ciel pour nous.
Chaque personne récoltait un "omère" de manne (Béchala'h 16,16), égal à un dixième d'épha.
Ainsi, D. nous ordonne ici d'offrir un dixième d'épha de semoule de blé en souvenir de ce mracle.

De plus, ces 2 grands bienfaits rehaussèrent la réputation d'Israël parmi les nations du monde.
Hachem nous a donc demandé de mélanger la semoule de blé à l'huile. Car comme l'huile ne se mélange pas à d'autres liquides, les Bné Israël ne s'assimilent pas aux nations.
Ils reçurent cette qualité unique à ce moment-là.

Hachem nous a aussi ordonné d'ajouter au sacrifice quotidien une libation de vin [pour célébrer Ses bienfaits]. Le vin réjouit l'homme s'il ne consomme pas plus d'un quart de log ; une quantité plus grande le rendrait mélancolique.
[ainsi, nous n'offrons qu'un quart de hin de vin]
[Méam Loez]

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+ Le sacrifice quotidien (le tamid) :

-> Le Méam Loez (Pin'has 28,8) écrit :
A l'exception des 50 jours où les Bné Israël séjournèrent auprès du mont Sinaï, ils ne purent accomplir le commandement d'offrir le sacrifice quotidien car ils demeurèrent 38 ans dans un désert inculte, où l'on ne pouvait obtenir de bétail pour offrir 2 agneaux par jour.
De plus, au cours de leurs déplacements dans cette région où "il n'y a pas de plantes, de figues, de raisins ou de grenades" ('Houkat 20,5), ils ne disposaient ni de l'huile ni du vin qui constituaient une partie indispensable du sacrifice. Ils ne purent pas emporter avec eux des milliers de mesures d'huile et de vin pour le sacrifice quotidien.

Bien qu'il soit dit dans la paracha 'Houkat que les Bné Israël possédaient du bétail ("Pourquoi conduisez-vous la congrégation de D. dans le désert? Pour que nous mourrions, nous et notre bétail?" - 'Houkat 20,4), ils exprimèrent cette plainte à l'époque où ils campaient à Kadech car ils pouvaient acheter du bétail. De plus, cette année-là, ils possédaient une grande quantité de bétail qu'ils avaient pris comme butin après la guerre contre Si'hone et Og.

Comme les Bné Israël ne pouvaient pas accomplir ce commandement à l'exception des 50 jours où ils se trouvaient autour du mont Sinaï, le verset dit : "Tel est l'holocauste quotidien, [le même qui fut] offert au mont Sinaï".
Hachem leur disait : "Comme vous avez offert le sacrifice quotidien au mont Sinaï dans le Michkan édifié au pied de la montagne, vous ferez de même en entrant en terre d'Israël".

Il ne devait y avoir aucune interruption dans l'accomplissement de cette mitsva du sacrifice quotidien, pas même le Shabbath et les jours de fête, comme l'exprime son nom : le "tamid" (sacrifice continuel).
Le mot "tamid" renferme aussi une allusion aux 2 agneaux qui devaient être offerts toute l'année, matin et soir.
Le verset dit : "deux agneaux d'un an sans défaut, chaque jour" (témimim chnayim layom).
La valeur numérique de cette expression est de 730, exactement 2 fois le nombre de jours dans l'année (2 * 365). Cela signifie qu'il fallait offrir 2 agneaux chaque jour, 365 jours par an, sans interruption.

L'expression "en son temps" (bémo'ado) signifie, selon nos Sages, que le sacrifice quotidien devait être offert le Shabbath aussi.
De plus, il fallait l'offrir au cours des 4 premières heures de la journée, lorsque la lumière du soleil inonde progressivement la terre.
On remarquera que les mots "taassé babokère" (prépare le matin) ont la même valeur numérique que "léarba chaot" (pendant 4 heures).

Le tamid du matin et celui de l'après-midi n'étaient pas offerts au même endroit.
Comme le soleil se lève à l'est, le sacrifice était offerts à l'ouest ; le tamid de l'après-midi était offert à l'est car le soleil se couche à l'ouest.
On procédait ainsi pour éviter d'offrir un sacrifice dans la direction du soleil et pour se démarquer des non-juifs qui adoraient le soleil.
Au contraire, on offrait le sacrifice quotidien en tournant le dos au soleil, comme le montre l'expression : "chnayim layom" (2 chaque jour), c'est-à-dire "kénégued hayom" (du côté opposé au lever ou au coucher du soleil).

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-> "Shavouot ... vous présenterez un holocauste de 2 jeunes taureaux, un bélier et 7 agneaux d'un an" (Pin'has 28,26-27)

-> Le Cohen exécutait les mouvements de balancement avec les 2 moutons vivants puis il les égorgeait.
Après leur avoir enlevé la peau, il prenait la poitrine et la patte de chaque agneau et les posait sur les 2 pains. Puis il plaçait ses 2 mains sous les pains, les soulevait et les déplaçait vers les 4 points cardinaux pour évoquer que la terre entière appartient à D.
Il les balançait également de haut en bas pour montrer que le ciel et la terre Lui appartiennent.
Ces mouvements de balancement avaient également pour but, d'une part, de contrer les effets des vents nuisibles soufflant des 4 coins de la terre, et d'autres part, de retenir les pluies nocives par les mouvements verticaux.

Ceci nous montre l'influence et la signification des mitsvot.
Ces mouvements de balancement, qui ne sont qu'un aspect mineur de la mitsva ordonnée ici, contribuent à écarter de nous les dangers.
A plus forte raison, les commandements eux-mêmes ont le pouvoir de prévenir malheurs et calamités et de conduire l'homme à la vie dans ce monde et dans le monde futur.

Après avoir accompli les mouvements de balancement avec ces parts du sacrifices, le Cohen les offrait sur l'autel. Le reste de la viande était consommé par les Cohanim.

"Tout celui qui s'efforce dans l'étude de la Torah, les influences néfastes des astres se retirent de lui"
[Zohar 'Houkat III,216b]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
cela signifie que grâce à Elle (l'étude de la Torah), le mauvais Mazal d'un homme disparaît et se transforme en bon Mazal et en bénédiction.
Tout cela étant le mérite de l'effort dans l'étude.

Toujours avoir confiance en l’énorme pouvoir de nos prières

+ Toujours avoir confiance en l'énorme pouvoir de nos prières :

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Un homme ne doit jamais désespérer de la miséricorde Divine, même s’il lui semble que tout espoir est perdu, car il est certain que la prière possède la force d’annuler les décrets et de modifier
le cours naturel des choses.
Un verset dit : "Les eaux ont monté par-dessus ma tête et j’ai dit : ‘je suis perdu’. Mais j’ai invoqué Ton Nom des profondeurs de la fosse" (Eikha 3,54-55).
Et Rachi d’expliquer : ‘Lorsqu’un homme est dans l’eau jusqu’aux hanches, l’espoir est encore présent, mais lorsque les eaux recouvrent sa tête, il se dit que tout espoir est perdu, mais moi, je n’agis pas ainsi et j’ai invoqué Ton Nom, Hachem’.

Cela pour nous enseigner que même dans une telle situation où un homme semble se noyer, où les eaux recouvrent même sa tête, sans lui laisser entrevoir une quelconque possibilité naturelle de salut, il ne devra pas renoncer. Mais il appellera Hachem de toutes ses forces et Lui, le délivrera.

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-> Le monde t'appartient-il pour que tu puisses en désespérer? En es-tu propriétaire?
Le monde appartient à Hachem, et nous, êtres humains, ne pouvons pas être désespérés.
Tu dois prier et Hachem t'aidera!
['Hazon Ich - au rav Galinski]

-> "Israël espérera en D., car avec D. est la bonté, et nombreuses sont pour Lui, [les possibilités] de sauver" (Téhilim 130,7).

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-> Nous disons : "bit'hou b'Hachem adé ad" (Ayez confiance en Hachem à jamais - Yéchayahou 26,4), c'est-à-dire jusqu'au dernier moment véritablement, car même alors, la délivrance peut arriver.
[rabbi Yaakov Yossef d'Ostraa]

-> De même nos Sages nous affirment : "Même si une épée tranchante est posée en travers de sa gorge, on ne doit pas se retenir de prier" [car Hachem a toujours un moyen pour nous sauver!]
[guémara Béra’hot 10a]

Le rav de Brisk explique que cette affirmation s'applique à quelqu'un qui est accusé d'un crime capital.
L'accusé peut penser qu'il y a toujours espoir uniquement tant que le verdict final n'est pas rendu, mais qu'une fois que le juge l'a condamné, alors c'est terminé.
Nos Sages nous disent que même après qu'un verdict de peine de mort a été émis, et que l'exécuteur a une épée sur le cou de cet homme condamné, il n'est toujours pas trop tard pour que Hachem le sauve.
Hachem peut toujours aider.

[à combien plus forte raison pour nous qui ne sommes pas dans une situation si extrême, nous devons toujours garder confiance en l'aide de D.!]

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-> b'h, voir également : Hachem accepte les prières de tout le monde : https://todahm.com/2021/04/25/hachem-accepte-les-prieres-de-tout-le-monde

A la sortie de Shabbath …

+ Le Zohar (Bérechit 14b) explique qu'à la sortie de Shabbath, toutes les forces du mal, qui avaient été chassées pendant Shabbath, reviennent dans le monde et essaient de s’attaquer au peuple d'Israël.

Il y a trois niveaux pour se protéger d’eux, d’abord la havdala de l’Amida, qui se fait à voix basse, puis le chant de "yochev besséter" qui se dit à voix haute, puis la havdala sur le verre de vin qui atteint le niveau du matériel.
Ces 3 actions portent atteinte à leur force intérieure, moyenne puis extérieure en parallèle aux 3 mitsvot de la sortie de Shabbath.
[Ben Ich 'Haï - Vayétsé (2e année)]

Par nos mauvaises pensées nous trompons notre femme spirituelle

+ Par nos mauvaises pensées nous trompons notre femme spirituelle :

" S’il est venu seul, seul il sortira; s’il était marié, sa femme sortira avec lui" (Michpatim 21,3)
[la Torah parle ici du juif qui s’est vendu comme esclave pour 6 ans ]

-> De son côté, le Ben Ich 'Haï nous enseigne :
En plus du pshat (le sens littéral) du verset, on peut comprendre une allusion faite grâce à une histoire que voici :
C’est un homme qui va vient devant un grand Tsadik et le Tsadik lui demande : "combien de femmes as-tu?", il lui répond : "une seule". Le Tsadik lui dit qu’il ment, et l’homme de répondre qu’il n’a qu’a envoyer son Shamash (serviteur) pour aller vérifier chez lui. Ce à quoi le Tsadik répond : "tu caches tes autres femmes dans des pièces secrètes", l’homme lui répond encore d’aller vérifier chez lui qu’il n’y a pas de pièces secrètes et qu’il n’a cas envoyer son Shamash vérifier. Et le Tsadik de répondre : "le Shamash ne peut pas entrer dans tes pièces secrètes pour vérifier". L’homme s’exclame : « comment le Tsadik peut-il affirmer cela, je n’ai ni autre femme ni pièces cachées...".
Alors le Tsadik s’explique en disant : "sache que je vois que tu es un homme avec de mauvaises pensées, tu désires et tu penses à d’autres femmes, jour et nuit. Ton cerveau et ton cœur sont les pièces cachées ou tu caches ces autres femmes auxquelles tu penses ..."

Revenons à notre verset, l’homme qui est pure de mauvaises pensées est appelé "baal icha" (בַּעַל אִשָּׁה) = l’homme marié ou littéralement le mari d’une seule femme, car il n’en possède qu’une et n’en cache en son cœur ou sa tête aucune autre.
D’ailleurs, la Torah est appelé aussi "la femme" de l’homme, et si la femme physique n’est pas en permanence présente avec son mari, la Torah elle l’est tout le temps, de jour comme de nuit. Comme il est dit : "Ce livre de la Torah ne doit pas quitter ta bouche, tu le méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8).
La Torah est aussi appelé "Une", comme il est dit : "Une seule loi et un seul droit seront pour vous" (Torah a'had oumichpat é'had yiyé la'hem - Chéla'h Lé'ha 15,16).

=> Il en ressort que la Torah est appelée, "femme" et "une".
C’est l’allusion de notre verset, celui qui ne protège pas ses pensées et se laisse aller à regarder, envier et penser à d’autre femmes, trahis sa femme physique d’une part, mais aussi se sépare de sa femme spirituelle qui est la Torah.
Tandis que celui qui sait se protéger de ces mauvaises pensées, est unie avec cette femme spirituelle qui l’accompagnera dans le monde à Venir (Olam aba) lorsqu’il quittera ce monde, comme le dit le verset ci-dessus : "sa femme sortira avec lui" (véyatsa ichto imo).

"Six branches sortiront de ses côtés : trois branches du candélabre d’un côté et trois branches du candélabre (Ménora) de l’autre" (Térouma 25,32)

-> Le Ben Ich 'Haï nous explique :
Il a un parallèle avec la Amida dans ce verset. On sait que la Amida se divise en trois parties principales :
- d’abord les trois premières bénédictions qui sont les 3 branches d’un côté, ce sont des louanges à Hachem ;
- les 12 (en fait 13 depuis l’ajout de "lamalchinim") du milieu qui sont des demandes pour les besoins matériels et personnels ;
- puis les 3 dernières qui sont les 3 branches de l’autre côté, ce sont des remerciements.
Donc avec les 19 bénédictions du matin, qu’on multiplie par deux avec la répétition de la Amida, celles de min’ha, également fois deux et enfin celles d’arvit, on obtient 5×19=95 = la valeur numérique de "hamayim" (les eaux).
C’est le secret du verset : "Répands ton pain sur la surface des eaux" (שַׁלַּח לַחְמְךָ, עַל-פְּנֵי הַמָּיִם - Kohélet 11,1) qui nous enseigne que toute la parnassa (subsistance) d’Israel dépend de ces 3 prières par jour qui font cinq Amidot (avec la répétition).

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-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que les premières lettres de "Hachem chéfataï" (introduction de la Amida) sont de la même valeur numérique que "Ménorah".

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-> "Vous servirez Hachem votre D. (vaadétem [וַעֲבַדְתֶּם] ét Hachem Eloké'hem) ; et il bénira ton pain et ton eau" (Michpatim 23,25)

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Nos Sages nous expliquent que le mot ‘Avoda (travail littéralement - ici service Divin), veut parler de la téfila.
Il y a 3 téfilot par jour et chacune des ‘Amidot il y a 19 bénédictions. On obtient un chiffre de 57 comme le mot : "Zan" (qui nourrit) et comme le mot : "Dagan" (la récolte céréalière) la base de l’alimentation.
=> On voit donc que toute la parnassa d’Israel dépend des 3 téfilot.
La valeur numérique 57 de Zan est aussi celle des noms Divins de EL et Y-H-V-H (31+26) qui sont des noms de miséricorde, qui viennent adoucir les rigueurs pour pouvoir donner la parnassa.
D’ailleurs Y-H-V-H (יהוה) a pour valeur 26 qu’on écrit Caf Vav (כו) auquel on ajoute Aleh Lamed de EL (אל) on obtient les lettres de "o'hél" (אוכל), la nourriture.

Grâce à sa émouna, un homme repousse tous les maux

+ Grâce à sa émouna, un homme repousse tous les maux :

-> Le Zohar (3,199b) rapporte que les deux premières lettres des noms de Balak (בלק) et de Bilaam (בלעם) forment le mot : בִּלבֻּל (bilboul = la confusion).

-> Le Nétivot Shalom explique qu’il s’agit de la même tactique que celle de Haman à propos duquel la Méguilat Esther (9,24) témoigne qu’il désirait "les bouleverser (les juifs) et les anéantir", à savoir qu’il projetait de provoquer en eux la confusion afin de pouvoir les exterminer.
Il savait, en effet, qu’il ne pourrait les vaincre s’il ne parvenait pas auparavant à les désorienter. Ce fut le même stratagème qu’employèrent Balak et Bilaam qui tentèrent d’ébranler la foi intègre qui animait les Bné Israël et qui émanait de leur sérénité d’esprit.

Cette explication permet également de comprendre ce que rapporte un autre passage du Zohar (3,194a et 282b) : les 2 dernières lettres des noms בלעם (Bilaam) et בלק (Balak) juxtaposées forment le nom עמלק (Amalek), car à cause du בִּלבֻּל (bilboul), de la confusion, le juif en viendra à être habité par le doute symbolisé par Amalek (la valeur numérique du nom Amalek (240) est aussi celle du mot ספק (safék = le doute).
Sa émouna en sera également (que D. préserve) refroidie, comme il y est fait allusion dans le verset à propos d’Amalek : "Lorsqu’il t’a surpris".
L’expression employée est "acher har'ha" (il t’a surpris - אשר קרך) qui évoque à la fois le terme "kar"
(froid - אשר קרך) et celui de "mikré" (le hasard - מקרה), ce qui laisse entendre que tout est le fruit du hasard.

Néanmoins, lorsque l’homme se renforce dans sa foi, sans faire aucun calcul, et qu’il garde constamment à l’esprit que Hachem est le Seul qui dirige ses pas à chaque instant, cette confusion et toutes les mauvaises pensées, fruits de son imagination, s’évanouiront.
En rallumant le feu de sa émouna, le juif verra se dissiper tout ce qui assombrit son existence et il retrouvera sa sérénité.
Le rav de Kobrin écrit dans l’une de ses lettres : "Toute la richesse du monde ne vaut pas un seul instant où le juif réside dans la paix et la sérénité d’esprit".

=> C’est pourquoi le yétser ara s’acharne tellement à déstabiliser l’homme et à lui ôter son assurance, car il sait que là réside le début de sa chute.
Il est possible que ce soit la raison pour laquelle nos Sages ont comparé le yétser ara à une mouche (guémara Béra'hot 61a). En effet, comme lui, elle ne possède pas la force de causer directement du tort. Elle ne peut que tourmenter sa victime par des allées et venues incessantes et lui faire perdre sa sérénité afin qu’elle abandonne finalement la source vive de la émouna pour aller s’abreuver à des sources impures.

"Tu feras ses lampes [à la Ménora] au nombre de sept" (Térouma 25,33)

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Le Arizal au nom de Rabbénou Yona, nous explique que celui qui écoute avec attention chaque mot de la ‘Hazara (la répétition de l’Amida) et se concentre sur leur signification et répond Amen comme il faut, il est considéré comme ayant fait, non pas deux, mais trois téfilot.
La première celle à voix basse, qu’il a vraiment dite, la deuxième celle où il écoute avec concentration, on applique le principe que "celui qui écoute est comme s’il l’a dit", et la troisième, celle ou il répond Amen.
Il en ressort que cette homme aura fait sept ‘Amidot dans une journée, trois à Cha’harit, trois à Min’ha et une à ‘Arvit.
Et c’est le secret du verset : "La Sagesse s’est bâti une maison, elle en a sculpté les sept colonnes" (Michlé 9,1).
On comprend aussi, dans Kohelet (4,12), après que le roi Chlomo ait loué l’avantage d’être deux et non seul, il conclut : "Et si un agresseur vient les attaquer, ils seront deux pour lui tenir tête ; mais un triple lien est encore moins facile à rompre". Ce triple lien c’est la troisième téfila que gagne celui qui ne fait pas que répondre à la ‘Hazara, mais l’écoute avec autant de ferveur que sa propre téfila à voix basse.

Et c’est là, la signification du passouk chez nous : "tu feras ses lampes au nombre de sept" (Térouma 25,33) = ce sont ces sept Amidot que l’homme peut faire chaque jour en accordant la place qui lui revient à la répétition de l’Amida.

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-> Même si la raison de la répétition de l’Amida est pour rendre quitte ceux qui ne savent pas prier par cœur, de nos jours où tout le monde prie dans un siddour et ceux qui ne savent pas prier de toute façon ne se rendent pas quitte de la répétition puisqu’ils ne la comprennent pas, cette raison est quasi nulle.
Mais il est une autre raison d’après la Kabbala qui explique que les réparations faites dans l’Amida à voix basse ne sont que la partie basse de ces mondes que l’on répare, tandis que dans la répétition on peut réparer plus haut. C’est pour cela qu’on ne peut faire la répétition qu’à 10 hommes et qu’il faut la respecter autant qu’à l’époque où elle était nécessaire même pour la raison au premier niveau de compréhension.
[Ben Ich 'Haï - Halakhot 1ere année - Térouma]

"Et toi, parle aux enfants d’Israël en ces termes : Toutefois, observez mes Shabbatot car c’est un symbole de moi à vous dans toutes vos générations, pour qu’on sache que c’est Moi, Hachem qui vous sanctifie" (Ki Tissa 31,13)

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Dans ce verset quand Hachem nous dit : "observez mes Shabbatot" (ét Shabbétotaï timorou - אֶת שַׁבְּתֹתַי תִּשְׁמֹרוּ), en hébreu il y a un mot qui n’était pas nécessaire. En effet, il aurait été suffisant d'écrire : "Shabbétotaï timorou", le mot אֶת (ét) étant superflu, il vient ajouter quelque chose, mais qui doit être du même niveau que le Shabbath.
=> Quel est cet autre Shabbat dont Hashem veut parler?

La réponse est dans la suite du verset : "car c’est un symbole de moi à vous", le verset parle ici d’une sorte de Shabbath qui est autant à Hachem qu’à nous. Or le Shabbat est inaccessible à l’homme, dans le sens que d’aucune manière l’homme ne peut avoir une influence sur l’essence même de ce jour, il ne peut que profiter de sa lumière s’il le respecte.
A l’opposé, le Yom Tov est lui dépendant de l’homme, c’est le Beth Din qui décide quant doit tomber la fête, en fixant le premier jour de chaque mois du calendrier.
En fait, il existe une facette du Shabbat où l’homme a effectivement une influence, c’est sur la Tosséfet (le rajout), le temps que l’on rajoute au Shabbat à son entrée ou à sa sortie, en le faisant rentrer plus tôt et sortir plus tard. Ces instant rajoutés, prennent toute la sainteté du Shabbat, on peut y faire kiddouch, continuer à manger séouda chlichi, comme si on était exactement dans le temps imposé.
=> Sauf que là, c’est l’homme qui a décrété que ce serait Shabbath et par là, il est devenu l’associé d’Hachem dans ce Shabbath Divin, où normalement l’homme n’aurait pas du avoir d’influence.

"Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e jour sera pour vous une solennité sainte" (Vayakel 35,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Si le verset prend la peine de nous dire qu’on travaille les 6 jours de semaine c’est forcement pour nous ordonner de le faire, sinon, il n’était pas besoin de nous l’enseigner. Seulement en hébreu, ce "on travaillera" se dit té’assé méla'ha (תֵּעָשֶׂה מְלָאכָה), ce qui ne veut pas dire : "tu feras un travail" mais "le travail sera fait".
Et nous découvrons un secret de la kédoucha et de la bénédiction de Shabbath, c’est que grâce au respect du Shabbath, l’homme peut mériter de se reposer même pendant les 6 jours de semaine, et à l’instar des riches qui ne connaissent pas de dur labeur et qui voient leur travail effectué par leurs serviteurs.
Ainsi Hachem veut nous récompenser, mesure pour mesure, de la même manière que nous nous efforçons d’accomplir comme il se doit la mitsva de repos du Shabbath, nous méritons que notre labeur soit fait tout seul.
Mais la condition pour ceci, vient dans la suite du verset : "le 7e jour pour vous sera kodech" c’est-à-dire saint. Il ne faut pas que le Shabbat soit un moment de manger-boire-dormir, mais un moment consacré entièrement à Hachem. Et là on peut s’attendre à cette grande récompense.