Aux délices de la Torah

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« Barou’h » – sens et implication (2e partie)

+ "Barou'h" - sens et implication de prononcer ce mot au début des bénédictions : (2e partie)

6°/ "barou'h" = c'est une forme d'ordre. C'est comme si nous instruisions Hachem d'envoyer ci-bas des bénédictions, en accord avec l'affirmation de nos Sages : "un tsadik décrète et Hachem réalise".

-> Le Tséma'h Tsédek (Ohr haTorah - Vayéhi) écrit que le mot "béra'ha" est un impératif, c'est un ordre et pas une requête.
Dans la bénédiction des Cohanim (Nasso 6,24), les descendants d'Aharon haCohen sont capables, si l'on peut dire, d'ordonner à Hachem de bénir Son peuple, en disant : "yévaré'hékha Hachem" (puisse Hachem Te bénir).

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7°/ "barou'h" = ce terme a une double signification : à la fois prière et à la fois louange.

-> Le Radak (Séfer haShorashim) écrit que le mot "béra'ha" a de multiples significations, dépendant du contexte.
Lorsque la "béra'ha" est d'en-Haut vers le bas, la bénédiction du Créateur à Ses créations, alors cela signifie un ajout d'abondance et de bienveillance à eux.
Lorsque la "béra'ha" est d'en bas vers en-Haut, lorsque les créations bénissent leur Créateur, alors cela indique notre louange d'Hachem.

-> De même, Abarbanel (Dévarim 33) écrit que "barou'h" est un mot aux multiples facettes, par moment il indique une augmentation de bien et à d'autres moments il signifie une louange et une glorification, tout cela dépendant du contexte.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.3) enseigne :
La vraie intention lorsque nous disons "barou'h" est : de louer Hachem par nos prières, et demander à Hachem d'augmenter Ses cadeaux à notre égard.

[d'une certaine façon, plus je remercie Hachem reconnaissant que tout ne vient que de Lui, alors plus je Lui demande des bénédictions pour l'avenir en y investissant tout mon cœur et toutes mes attentes.]

-> Le Malbim (Téhilim 134,1) dit qu'un des principes de foi est de reconnaître que la Source supérieure de toutes les bénédictions est bénie et augmentée par nos actions en-bas.
L'idée derrière nos bénédictions à Hachem est qu'avec nos bonnes actions et nos prières, le Créateur doit, si l'on peut dire, remplir le "réservoir supérieur", la source de toute l'abondance.
Comme vu précédemment, la bénédiction répond à un "besoin" Divin, puisque Hachem veut que nous tirions la bénédiction de la source de Ses bénédictions, grâce à nos efforts.

-> Nos Sages (Pessikta déRav Kahana 25,1) disent que lorsque les juifs font la volonté d'Hachem, ils intensifient la puissance Divine, comme il est dit : "en Hachem nous créerons de la force" (b'Elokim naassé 'haïl - Téhilim 60,14).
Et lorsque les juifs échouent à faire la volonté d'Hachem, ils affaiblissent la puissance Divine, comme il est écrit : "Tu affaiblis le Rocher qui t'a donné naissance" (tsour yéladé'ha téchi - Haazinou 32,18)
C'est le sens du verset : "et maintenant que la force de Hachem s’agrandisse comme tu l'as déclaré" (véata yigdal na A-donay kaacher dibarta - Chéla'h Lé'ha 14,17).

-> Avec cela, on peut comprendre ce que le rav Azaria Figo (Bina léIttim - drouch 30) écrit au sujet du verset : "Toutes tes œuvres te louent, Hachem ; et tes fidèles adorateurs te bénissent" (Téhilim 145,10)
Il explique qu'il y a 2 aspects à une bénédiction (béra'ha) :
1- louer, remercier, et glorifier Hachem : c'est une obligation de toutes les créations, même les non-juifs, comme il est écrit :"Que toute âme loue Hachem, hallélouka" (Téhilim 150,6) ; ainsi que : "que toute créature bénisse son saint nom à jamais" (Téhilim 145,21) où "toute créature" signifie même les non-juifs ; et "Louez Hachem, toutes nations" (hallélou ét Hachem kol goyim - Téhilim 117,1).

[à propos de "hallélou ét Hachem kol goyim" = le 'Hozé de Lublin a dit une fois : "Nous-mêmes ne sommes pas conscients des nombreux miracles que D. fait pour nous chaque jour. Ce sont les non-juifs qui trament leurs plans contre nous qui le savent! Eux seuls réalisent combien de fois leurs mauvais desseins ont échoué! Ce sont eux qui peuvent louer D. pour sa bonté envers nous!" ]

2- ce que la bénédiction peut accomplir dans les sphères supérieures et ses capacités à faire descendre l'abondance de la Source des bénédictions : c'est quelque chose que seul le peuple juif peut faire, comme le verset le dit : "et tes fidèles te béniront" (Téhilim 145,10), et "nous bénirons Hachem, maintenant et à tout jamais" (Téhilim 115,18).
C'est un cadeau unique du peuple juif, qui a reçu la Torah et garde les mitsvot.
Uniquement les juifs peuvent attribuer de la grandeur au Créateur du monde et augmenter l'abondance dans le monde.

[cela reprend des points précédents (ex: 2°/ & 3°/).
En faisant un constat lucide de notre vie, on ne peut que remercier, louer Hachem, car on ne peut rien sans Lui.
D'un autre côté, si l'on peut dire, Hachem dépend de nous, et par notre prière on a la capacité de Lui donner davantage de force pour qu'Il nous octroie davantage de bénédictions.
Cela ressemble à la vision que nous devons avoir : d'un côté nous devons avoir conscience de notre grandeur, de nos qualités (on a une partie Divine en nous, et on est tellement énorme que chacun de nos actes impactent Hachem, les mondes supérieurs). Forts de cette réalité, nous devons agir en responsabilité.
Mais d'un autre côté, nous devons admettre que tout nous provient du Maître du monde Hachem, et que sans Lui nous ne pourrions pas vivre une seconde supplémentaire.
Ainsi, nous avons tellement de bénédictions chaque jour, qui commencent par "barou'h", pour que l'on travaille sans cesse ce message : nous sommes "barou'h
= parfois on a besoin de plus accentuer le fait que nous sommes des "bénis" (barou'h) dans ce monde au regard des capacités folles que nous avons (que les non-juifs n'ont pas, et cela doit nous nous rendre fiers, joyeux [et non déprimés : je ne suis rien, je ne vaux rien ...])
= parfois on doit se rappeler que nous "bénissons" (barou'h), car à l'image de notre besoin constant d'oxygène, nous avons constamment besoin de prier Hachem pour avoir quelque chose, tellement nous sommes dépendants de Lui pour tout.]

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8°/ "barou'h" = c'est une forme de salutation.

-> Rachi (Vayichla'h 33,11) commente : "Ma bénédiction" = toutes les fois que le mot bera'ha (bénédiction) est employé en liaison avec une audience, il a le sens de "salutation", comme dans : "Yaakov bénit Pharaon" (Vayigach 47,7),"faites avec moi une bénédiction" (Méla'him II 18,31), à propos de San'hériv, "pour le saluer et le bénir" (Chmouel II 8,10), à propos de To’i, roi de ‘Hamath.

-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,7) dit que les bénédictions n'accomplissent rien à moins qu'elles n'incluent du "shalom".
De plus, la michna (Ouktsin 3,12) enseigne que Hachem n'a pas trouvé de meilleur récipient que la paix pour contenir les bénédictions d'Israël, comme il est écrit : "Hachem donnera la force à son peuple, Hachem bénira Son peuple par la paix" (Téhilim 29,11).
=> Si c'est ainsi, on doit avoir l'intention que notre bénédiction serve comme une salutation de paix pour l'entourage Céleste.

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9°/ "barou'h" = ce terme est dérivé de la racine "bérékha" (un réservoir).

-> Le Méoré Ohr (Eré'h Béra'ha - siman 35) écrit que le mot "béra'ha" fait référence à "béré'ha haéliyona" (le réservoir supérieur).

-> Le rav Yaakov Emden (Siddour Amoudé Chamayim) écrit que lorsqu'une personne dit le mot "barou'h", elle débloque le "réservoir supérieur", où toutes les richesses où toutes les richesses qui coulent vers tous les mondes sont stockées.

-> Hachem a créé un monde dans un état incomplet, et Il a ordonné à l'homme de le compléter et de le rectifier, comme le verset affirme : "que Hachem créa pour faire" (acher bara Elokim laasot - Béréchit 2,3), ce qui signifie : pour réparer.
C'est la tâche de l'homme de compléter la Création et de révéler la Divinité et la sainteté dans le monde.
Cela est accompli par chaque bénédiction qui atteste que Hachem est le Créateur qui a créé le monde et qui continue à donner l'existence et la vie au monde à chaque instant.

Nos bénédictions ouvrent les canaux de bénédictions, et avec le mot "barou'h" nous débloquons le réservoir supérieur d'abondance afin que la bénédiction puisse se déverser dans tous les mondes.
En effet, le pouvoir d'une bénédiction commence par une stimulation d'en-bas.
En se consacrant à glorifier et à unifier le Nom d'Hachem par le biais de nos bénédictions, nous sommes capables de faire descendre les bénédictions d'Hachem, comme l'implique le verset : "Elevez vos mains dans le saint service et bénissez Hachem, [alors] Hachem te bénira" (chéou yédé'hem kodech ouvaré'hou ét Hachem, yévaré'hékha Hachem - Téhilim 134,2).

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+ Bénédiction avec autrui :

-> Il faut garder à l'esprit que lorsque l'on fait une bénédiction, en réalité on fait une prière à Hachem de bénir cette personne.

-> Le mot "béra'ha" (bénédiction) signifie littéralement : "tirer vers le bas".
Tout ce dont on a besoin (richesse, santé, paix d'esprit, bonheur, ...) existe déjà dans le réservoir de bénédictions au Ciel. Lorsque nous rencontrons des problèmes dans ce monde, cela signifie principalement que la connexion entre notre source spirituelle [en-Haut] et le monde matériel a été bloquée.
La bénédiction qu'on fait à autrui a la capacité de réparer cette connexion et d'attirer en bas les bénédictions. Comment cela?
En faisant une bénédiction qui vient du coeur pour autrui, cela a la capacité de rouvrir le canal bouché, faisant que le flux du réservoir d'en-Haut peut reprendre.
La bénédiction existe déjà à l'état potentiel dans les mondes spirituels, mais lorsqu'elle est verbalisée sous forme d'une bénédiction, cela prend une existence concrète.
Une autre personne qui a besoin d'une délivrance (yéchoua) ne peut pas toujours tirer vers le bas l'abondance (chéfa) toute seule. Elle a besoin qu'autrui (ex: un ami), qui avec un sourire et une bénédiction, va pouvoir faire le pont entre la bénédiction potentielle en-Haut et la réalité dans ce monde matériel ci-bas.
[d'après le rav Handler]

-> Le Rachba (Téchouvot 5,51) explique que le mot : "béra'ha" (bénédiction) vient de la même racine que : "béré'ha" (un réservoir).
[de même qu'un réservoir contient une vaste quantité d'eau, de même les bénédictions de Hachem sont un réservoir infini de miséricorde et de bonté, dont nos prières sont les tuyaux par lesquels nous pouvons amener sur nous ces bénédictions divines.
En priant pour autrui, on branche un conduit entre le réservoir de bénédictions et cette personne.]

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10°/ "barou'h" = ce mot est dérivé de la racine "béré'h" (un genoux - בֶּרֶך), impliquant le fait de s'agenouiller en totale soumission.

-> Lorsque l'on réfléchit à toutes les significations de "barou'h", on ne peut s'empêcher de s'émerveiller : "qui suis-je pour oser parler directement à Hachem à la 2e personne (barou'h ata), et Lui demander de m'envoyer des bénédictions?"
Le plus nous pensons à cela, le plus nous ressentons une gêne colossale face à notre petitesse en contraste avec la grandeur et la gloire d'Hachem.
Nous en venons à être si humbles que nous nous inclinons, tombons sur nos genoux en signe de soumission totale.

-> Rav Né'hounia ben Hakana (Séfer haBahir - siman 4) écrit que le mot "barou'h" vient de la racine "béré'h" (un genoux), reflétant la soumission totale, comme l'indique le verset : "en mon honneur tout genou se pliera" (ki li ti'hra kol béré'h - Yéchayahou 45,23).
Ce lien entre "barou'h" et "béré'h" est également en allusion dans le verset : "il a fait s'agenouiller les chameaux" (vayavré'h aguémalim - 'Hayé Sarah 24,11)

-> La soumission et l'effacement de soi [au profit d'Hachem] sont les clés pour recevoir les bénédictions et des délivrances, comme nos Sages (guémara Béra'hot 40a) le disent : "un récipient vide peut recevoir [ce qui lui est versé], tandis qu'un récipient plein ne peut contenir [rien de plus]."
Celui qui est égocentrique et qui croit que "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (Ekev 8,17), alors il se distance d'Hachem, la Source de toutes les bénédictions.
"barou'h" = plier les genoux, ce qui diminue la stature d'une personne et représente une annulation de l'égo, est un rappel d'humilité que nous sommes totalement dépendant d'Hachem pour tout.

[si notre égo (moi je, moi je) remplit tout notre être, alors il n'y a plus de place pour que Hachem vienne résider en nous, il n'y a pas vraiment de place pour contenir les bénédictions.
De plus, une personne égocentrique met plus ses espoirs en elle-même, qu'en Hachem, et du coup Hachem la laisse compter sur la naturalité, n'envoie pas plus que ça son aide surnaturelle, ses bénédictions. (débrouille toi tout seul!)]

"Celui qui préserve son regard d'un spectacle indécent mérite d'accueillir la face de la Présence Divine"
[midrach Vayikra rabba 23,13]

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-> Rabbénou Yona (Iguéret hatechouva 19,20) rapporte ce midrach, et explique qu'il provient de la succession des versets : "Il ferme les yeux pour ne pas se complaire au mal" (Yéchayahou 33,15), et ensuite il est écrit : "Tes yeux contempleront le Roi dans sa beauté" (Yéchayahou 33,17).
Ainsi, protéger ses yeux de visions interdites permet de contempler la splendeur Divine.

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-> "Ne vous égarez pas à la suite de votre coeur et de vos yeux ... afin de vous souvenir et d'accomplir tous Mes commandements, vous serez saints pour votre D." (Chéla'h Lé'ha 15,39-40)

Le Targoum Yonathan traduit en araméen : "Vous serez saints = "ce sont ceux qui sont à l'image des anges qui servent devant Hachem votre D."
[ainsi, c'est précisément grâce à ces épreuves de ne regarder que ce qui est permis, que l'homme peut se sanctifier et devenir l'égal des anges.]

La force de la prière

+ La force de la prière :

"Pour la tribu de Ephraïm, Hochéa Bin Noune ... pour la tribu de Yossef formant celle de Ménaché, Gadi Ben Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,8-11)

-> Le Arizal (Chaar haPsoukim) fait remarquer qu'au sujet de Ménaché, est mentionnée également la tribu de Yossef (comme pour toutes les autres tribus qui sont toutes affiliées aux fils de Yaakov), alors que ce n'est pas le cas d'Efraïm.
Il explique que Hachem désirait protéger les explorateurs de la faute et les préserver de la mort ; à cette fin, il associa à chacun d'entre eux le chef de la tribu (grâce à ce qui est nommé dans la kabbale "ibour néchama" (עיבור נשמה) : "la transplantation d'une âme").
Par exemple, au prince de la tribu de Réouven, Chamoua Ben Zakhour, il associa l'âme de Réouven, fils de Yaakov ; à Chafat Ben 'Hori, prince de la tribu de Chimon, l'âme de Chimon, fils de Yaakov, et de même pour chaque tribu.
Or, lorsqu'Il arriva à la tribu de Yossef, qui, étant scindée en deux, envoya deux explorateurs, Il associa l'âme de Yossef à celle de Ménaché, fils de Yaakov, à celle de l'explorateur de cette tribu.
Mais, il n’associa aucune âme à l'explorateur de la tribu d'Efraïm.
Constatant la dangereuse situation dans laquelle se trouvait son disciple Yéochoua, Moché pria afin qu'il n'échoue pas dans sa mission. Et par le mérite de cette prière, il lui fut associé l'âme de Lévi (puisque la tribu de Lévi n'envoya aucun explorateur).

Finalement, ajoute le Arizal, tous les princes de tribu fautèrent, à l'exception de Kalev et de Yéochoua qui furent, seuls, sauvés par le mérite de la prière :
- au sujet de Kalev, la guémara (Sota 34b) rapporte au nom de Rava : "Kalev fuit les mauvaises intentions des explorateurs et alla se répandre en prières sur le tombeau des Patriarches ; il leur dit : "Mes pères intercédez pour moi afin que je sois préservé des funestes desseins des explorateurs!"" (cf également dans le
Zohar 158b).
- Yéochoua, grâce au fait que Moché pria pour lui fut préservé de leurs mauvais conseils (ce qui lui fit mériter d'être associé à l'âme de Lévi).

-> Le rav Elimélé'h Biderman conclut :
Ce qui précède nous montre la valeur de la prière. Le péril qui guettait les explorateurs était, en effet, tellement grand que même leur associer l'âme sainte du chef de la tribu ne suffit pas à les protéger de leurs funestes desseins.
Et néanmoins, Yéochoua et Kalev furent sauvés grâce à la prière.
=> Cela nous enseigne que la prière est encore plus efficace que le mérites des Pères.

Nos étapes et tribulations font l’objet d’un calcul précis d’Hachem

+ Les étapes de l’existence et les tribulations d’un homme font l’objet d’un calcul précis d'Hachem :

"Voici l’itinéraire des Bné Israël ... Moché inscrivit leurs départs et leurs stations sur l’ordre d’Hachem ; voici donc leurs stations et leurs départs" (Massé 33,1-2)

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La Torah est éternelle. Aucun récit d’événements ne s’y trouve gratuitement, mais tout ce qui y est consigné l’est pour toutes les générations, afin de nous enseigner les voies de la vie.
Il en est de même de cette paracha (Massé) qui vient nous apprendre le thème des tribulations de l’existence. Quels que soient les événements qu’il traverse dans sa vie, quels que soient ses pérégrinations et les changements qu’il subit, un juif peut parfois être assailli de doutes et de mauvaises pensées : "Voici ce qui m’est arrivé pour avoir voyagé à tel endroit, pour avoir rencontré un tel, pour avoir ainsi parlé! Malheur à moi! Si je ne m’étais pas déplacé jusqu’à là-bas (et de même pour les autres cas), j’aurais évité tous ces déboires!"
Il se couvre alors de reproches : "A quoi ai-je donc pensé pour faire la bêtise de me rendre à cet endroit?"

Il pourra trouver la réponse à cette question dans notre paracha de Massé (l’itinéraire).

Cher frère juif, tu te trompes, c’est l’inverse qui est vrai : parce que le Créateur désirait qu’il t’arrive telle ou telle chose, Il t’a conduit dans cette voie pour que tu te trouves à l’endroit où cette chose devait t’arriver. Ce n’est pas toi qui y es allé, mais c’est le Ciel qui t’y a conduit!

Ce qui précède nous permet d’expliquer la répétition inversée dont notre verset fait état : "Moché inscrivit leurs départs et leurs stations ... voici donc leurs stations et leurs départs".

Les Bné Israël traversèrent 42 étapes au cours desquelles ils subirent toutes sortes de tribulations plus étranges les unes que les autres.
Par exemple : à Mara, ils découvrirent des eaux amères, tandis qu’à Elime, ils trouvèrent 70 palmiers dattiers et de l’eau douce.
Au cours d’une autre étape, ils ne trouvèrent pas d’eau du tout.

Celui qui ne croit pas que la Providence Divine dirige chacun de nous pensera que c’est justement parce qu’ils allèrent dans ces endroits qu’ils se retrouvèrent dans de telles situations : parce qu’ils vinrent à Mara, ils y trouvèrent de l’eau amère, et s’ils avaient évité de s’y rendre, ils en auraient été préservés.
De même, il pensera que c’est parce qu’ils arrivèrent à Elime qu’ils méritèrent des eaux douces. Mais en réalité, il n’en est rien. Au contraire, c’est parce qu’ils devaient être confrontés à une telle situation dans un certain lieu qu’Hachem les y conduisit.

C'est le sens du verset : "Moché inscrivit".
Ici, Moché enseigna aux Bné Israël que "leurs départs", à savoir leurs tribulations (en hébreu le terme : מוציאהם peut avoir 2 sens, comme dans Yéhochoua (2,23) כל המוצאות אותם : , toutes leurs tribulations) n’étaient pas la conséquence de leurs déplacements, mais (au contraire) "leurs stations", à savoir les lieux où ils se rendirent, étaient tous "sur l’ordre d’Hachem", ce fut Hachem qui ordonna qu’ils se rendent dans de tels lieux afin qu’il leur arrive tel ou tel événement.
Et loin de nous de penser que (fin du verset) "leurs stations", les lieux, entraînèrent "leurs départs", leurs tribulations (pour cette raison, ces 2 termes sont inversés à la fin du verset).

=> Cela nous enseigne un grand principe : Hachem suscite toutes sortes de raisons, parfois étranges, afin qu’un homme se rende dans un certain lieu.
Car c’est précisément là-bas qu’il pourra accomplir la mission qu’Il lui a confiée, et remplir ainsi son rôle dans le monde.

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-> Le Sfat Emet (Massé 5646) enseigne :
"Toutes ces pérégrinations sont énumérées pour faire savoir au Peuple de D., qu’un serviteur d'Hachem ne doit pas désespérer face aux nombreux échecs qu’il peut rencontrer dans sa vie. Il devra savoir que les choses sont ainsi : tout homme a des hauts et des bas ... et cette réalité se retrouve chez chaque individu, quel qu’il soit".

Le mérite du kirouv

+ Le mérite du kirouv :

-> "Amener une personne sous les ailes de la Présence Divine (chékhina) est équivalent à l'avoir formée et l'avoir mise au monde".
[ Tossefta - Horayot 2,7]

-> Si seulement les gens savaient combien d'avantages et de mérites sont acquis par ceux qui apportent du mérite spirituel à la collectivité [en les motivant à faire les mitsvot], ils courraient après cette mitsva comme quelqu'un qui poursuit la vie.
[Zohar - paracha Térouma]

-> La Présence Divine vient principalement sur quelqu'un lorsqu'il va amener les gens à davantage servir le Créateur, chacun à son niveau.
Par le mérite de la collectivité qu'il engage à éventuellement faire téchouva, Hachem va amener sur lui la Présence Divine.
Cependant, le tsadik qui ne va pas à la rencontre de tout individu, mais qui va plutôt uniquement se renforcer lui-même [spirituellement], ne va pas atteindre la Présence Divine car il lui manque le mérite de la communauté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi (Chémini)]

-> Tout celui qui enseigne la Torah à l'enfant de quelqu'un d'autre aura le privilège de s'asseoir dans l'Académie céleste (yéchiva chel maala) ...
Et tout celui qui enseigne la Torah à un enfant d'un ignorant (am aarets), même si Hachem a fait un décret [sévère à son égard], Il l'annule en son honneur.
[guémara Baba Métsia 85a]

-> A l'époque précèdant la venue du machia'h (ikvéta déméchikha), la [mission] principale est d'extraire ce qui est précieux de ceux qui sont [spirituellement] bas.
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - Tsidkat haTsadik (siman 111)]

-> Uniquement les bonnes actions d'une personne ne suffisent pas à la rendre digne de la récompense du monde à Venir. Hachem ne la considère digne [de cela] qu'en raison de 2 autres facteurs en plus de ses bonnes actions.
Le premier est qu'elle enseigne à d'autres le service d'Hachem, les guidant à faire le bien [selon la Volonté de d'Hachem] ... et le deuxième [facteur] est la bonté 'Hachem et sa bienfaisance.
['Hovot haLévavot - chaar haBita'hon (chap.4)]

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-> En s'efforçant de faire du kirouv, nous accomplissons magnifiquement la mitsva d'aimer Hachem.
Il n'y a rien de plus grand que cela, et aucun niveau n'est plus élevé, que de transformer les âmes comme notre Patriarche Avraham l'a fait à son époque.
C'est quelque chose qui est pour l'éternité ...
Lorsque quelqu'un est engagé à rapprocher ceux qui sont éloignés d'Hachem (méazaké ré'hokim), même s'il est décrété sur lui des souffrances, comme par exemple qu'il doit avoir une maladie, au Ciel on va considérer les effets sur ceux qu'ils renforcent et on va le sauver car sa maladie va leur entraîner d'y perdre sans que cela ne soit de leur faute.
Au final, son travail de sauver [spirituellement autrui] va en réalité le sauver lui-même.
[rav Moché Sternbuch]

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-> Le ‘Hatam Sofer ('Hout Yoré Déa - Pitou'hé 'Hotam) expliquant pourquoi Avraham est qualifié d' "Avraham oavi" (אברהם אהבי - Avraham qui m'aimait - Yéchayahou 41,8), il avance qu’il renonça à sa croissance spirituelle personnelle afin d’aider ses contemporains à se rapprocher d’Hachem comme l’énonce un verset : "les âmes qu’ils firent à ‘Haran" (véét anéfech achèr assou bé'haran - Lé'h Lé'ha 12,5). [on peut noter que le verset utilise le terme néfech '(âme), puisqu’Avraham leur insufflait de la spiritualité.]
Or cela lui attira l’affection divine :"Je l’ai aimé pour qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d'observer la voie de l'Éternel, en pratiquant la vertu et la justice" (Vayéra 18,19).

=> C’est cela la messirout néfech (le sacrifice de soi - מסירת נפש). [sacrificier de sa croissance spirituelle personnelle pour permettre celle d'autrui! ]

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-> Même si quelqu'un a essayé [sans succès] de motiver vers le bien la collectivité, alors même s'il n'est pas écouté, la Torah considère comme s'il les avait motivé/inspiré [avec succès].
[Séfer 'Hassidim (104)]

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-> Même celui qui a atteint la plus grande rectification de son âme par son dévouement à Hachem et qui s'est rapproché [du niveau] des prophètes dans leurs bons traits de caractère, son comportement louable, son zèle dans le service d'Hachem, et son amour pur pour Hachem, [cependant] cela n'est pas comme le mérite de celui qui amène les gens dans le bon chemin, redressant les réchaïm au service d'Hachem, car ses mérites se multiplient en fonction de leurs mérites, chaque jour et à tout moment ...
Celui qui se rectifie lui-même aura un petit mérite, mais s'il se rectifie lui-même ainsi que de nombreuses autres personnes, alors il aura ses mérites multipliés en fonction des mérites de toutes les personnes qu'il aura corrigé ...
"ceux qui auront dirigé la multitude dans le droit chemin seront comme les étoiles, à tout jamais" (Daniel 12,3).
['Hovot haLévavot - chaar aavat Hachem (chap.6)]

-> Tout celui qui inspire les autres à être vertueux n'en viendra pas à fauter.
C'est par bonté d'Hachem car il ne serait pas approprié que les bénéficiaires [de cette sensibilisation à Hachem] soient au gan Eden alors que lui [qui les a inspirés] soit au guéhinam.
Il est écrit : "Tu ne laisseras pas Tes pieux expérimenter le guéhinam" (lo titen 'hassidékha lir'ot cha'had - Téhilim 16,10).
Sur quelle base une personne pieuse peut-elle expérimenter le guéhinam?
Cela doit être [que le verset fait référence à une personne ordinaire qui encourage les autres à être méritantes]. Il est considéré comme pieux puisqu'il n'y a pas de piété dans le monde aussi grande que motiver la collectivité à la bonté (mézaké arabim).
Hachem ne permet pas à une telle personne de faire une faute qui entraînera sa perte, puisqu'il ne convient pas de mettre au guéhinam quelqu'un dont le mérite de la collectivité est venu de par son influence.
[Méïri - Beit haBér'hira (Pirké Avot - chap.5)]

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-> Le rav David Cohen (roch Yéchiva 'Hevron) enseigne :
Le rav Itzelé Peterberger (Ohr Yisraël) dit qu'il est connu (voir guémara Yoma 86a) que faire téchouva le jour de Kippour expie toutes les fautes à l'exception de l'offense de 'hilloul Hachem, qui peut être expiée uniquement par la mort.
L'inverse du 'hilloul Hachem est le kidouch Hachem ...
Si le 'hilloul Hachem est la pire faute, cela signifie que le kiddouch Hachem offre le mérite ultime, qui durera pour l'éternité.
Le principe fondamental de kidouch Hachem est d'augmenter l'honneur d'Hachem (kvod chamayim) parmi les juifs en les rapprochant de leur Père au Ciel.
Dans l'introduction au Néfech ha'Haïm, le rav Itzele de Volozhin écrit à propos de son père [le rav 'Haïm de Volozhin] : "il me disait toujours que c'est ça être un être humain. Une personne n'a pas été créée pour elle-même, mais pour faire profiter aux autres dans la mesure où il le peut."
Le rav Itzelé Peterberger, cite le rav Israël Salanter, que si ce principe est véridique concernant les sujets matériels, à plus forte raison cela est vrai en ce qui concerne le chemin vers le monde à Venir [qui est éternel].
Une personne ne doit pas rechercher ses propres besoins sans se soucier des autres. Mais plutôt, elle doit augmenter le "kvod Chamayim" et avoir pitié de l'humanité en inclinant leur cœur à craindre Hachem et à suivre Ses voies.

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-> "Je serai avec toi et Je te bénirai (...) En récompense de ce qu'Avraham a écouté Ma voix et suivi Mon observance, exécutant Mes préceptes, Mes lois et Mes doctrines" (Toldot 26,3-5)

-> Le Sforno explique : Qu'il a "suivi Mon observance" signifie qu'Avraham a toujours suivi la voie particulière qui est la Mienne, c’est-à-dire prodiguer du bien à autrui, comme il est dit : "Toutes les voies d'Hachem sont bonté et vérité" (Téhilim 25,10), et montrer le droit chemin aux pécheurs, ce qu'il fit lorsqu'il a propagé le Nom d'Hachem, et qu'il a, en outre, "exécuté Mes préceptes, Mes lois et Mes doctrines"."

Le Sforno demande également : pourquoi voit-on précisément au sujet d'Its'hak, qu'Hachem le bénit uniquement par le mérite d'Avraham et non par son propre mérite, alors qu'Avraham lui-même, ainsi que Yaakov, méritèrent la bénédiction d'Hachem par leur propre mérite?

Il répond que ce verset concerne une époque où Its'hak n'avait pas encore pris conscience de devoir propager le Nom d'Hachem et de rapprocher les gens de Ses voies.
Le Sforno explique : "Mais, après qu'il eut répandu la gloire d'Hachem, il est écrit à son sujet : "Avimélekh se rendit chez lui à Grar et lui dit : 'Nous avons vu qu'Hachem était avec toi ; à présent, tu es béni d'Hachem’" (Toldot 26,28), et on ne trouve plus désormais à son encontre de contestations jalouses ni de querelles comme au début.
Néanmoins, au sujet de Yaakov, on ne fit pas dépendre du tout son mérite des autres. Car depuis son plus jeune âge, il demeura dans les tentes de la Torah à l'étudier et à l'enseigner, en particulier à la yéchiva de Chem et Ever où, sans nul doute, se rendaient tous ceux qui avaient soif de la parole Divine."

Cela vient nous enseigner à quel point Hachem désire que Ses créatures se prodiguent du bien les uns aux autres (ex: le kirouv), et que, par ce mérite, ils soient dignes de recevoir Sa bénédiction.
[de même que tu fais des efforts pour que ton prochain (également fils d'Hachem) soit davantage proche d'Hachem, alors mesure pour mesure papa Hachem viendra davantage proche de toi, et alors : "Je serai avec toi et Je te bénirai" ]

"Hachem dit à Moché et à Aharon : parce que vous n'avez pas eu foi en Moi afin de Me sanctifier" ('Houkat 20,12)

-> Il est nécessaire de préciser que nous n'avons aucune notion de ce qu’était le niveau de Moché. D'ailleurs, le Ramban écrit que la faute n'est pas explicite dans les versets, ce qui nous suggère la finesse de ce qui lui a été reproché.

-> Le Divré Chmouël explique la raison pour laquelle Moché frappa le rocher au lieu de lui parler, en disant qu'Il fit un raisonnement a fortiori : "Après la sortie d'Egypte et la traversée de la Mer Rouge, alors que les Bné Israël étaient parvenus à un niveau très élevé, Hachem ordonna de frapper le rocher (et il ne demanda pas de lui parler pour en faire sortir de l'eau ce qui aurait été un miracle plus grand). A présent, après avoir chuté par la faute du veau d'or et celle des explorateurs, à plus forte raison est-il nécessaire de le frapper et je ne peux me contenter de lui parler car les Bné Israël ne sont plus dignes d'un tel miracle et d'un tel dévoilement de la Présence Divine!"

Mais en réalité, ce raisonnement est réfutable à sa source car lorsqu'un homme se renforce après avoir chuté, il est alors en mesure d'atteindre un niveau plus haut que celui qu'il possédait avant.
Dès lors, même si les Bné Israël méritaient au début de recevoir de l'eau seulement après avoir frappé le rocher, ils étaient à présent dignes d'assister à un plus grand miracle, celui de voir l'eau sortir grâce à la seule parole de Moché.

-> Le Sfat Emet rapporte quelque chose de terrible en faisant au préalable remarquer que le nom de Moché n'apparaît pas dans la Chirat Habéer (chant du puits). Celle-ci débute uniquement par les mots : "Et Israël entonna alors un Cantique" alors que pour le Cantique de la Mer Rouge, il est écrit : « Et Moché et les Bné Israël entonnèrent un Cantique".
Il explique que cette différence est due au fait qu'avant la faute du veau d'or, Israël était au même niveau que Moché et celui-ci pouvait donc dire un Cantique avec eux.
En revanche, la Chirat Habéer fut entonnée après la réparation de cette faute et lorsqu'ils se furent repentis de leur conduite.
C'est pourquoi le nom de Moché n'y apparaît pas car ils parvinrent alors à un niveau plus élevé que lui, à l'instar de ce que nous enseignent nos Sages : "Là où se tiennent les repentants, même les justes parfaits ne peuvent se tenir!"

=> Cela doit constituer pour toute personne sensée une source de réconfort puisque c'est précisément grâce à ses chutes qu'elle peut se hisser encore plus haut que quelqu'un qui n'aurait pas fauté.
[la guémara (Béra'hot 34b) rapporte : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir".]

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-> Le Bat Ayin explique que Moché fit le raisonnement suivant :
Puisqu'il avait failli par sa parole en traitant les Bné Israël, le peuple saint, de "rebelles", désormais sa parole ne possédait plus la force de faire sortir l'eau du rocher ; c'est la raison pour laquelle il ne parla pas au rocher, mais le frappa.
Il y avait néanmoins une faille dans son raisonnement : c'est qu'il ne crut pas que, grâce à une pensée de repentir, il était possible d'effacer entièrement le défaut qui avait été entraîné.
Hachem le réprimanda alors en lui disant : "Tu aurais dû Me sanctifier et avoir confiance que J'accepte les repentants. Or, tu t'es repenti et, immédiatement après cette faute par la parole, tu es revenu à Moi d'un coeur contrit et brisé. J'ai sur le champ accepté ton repentir. Tu aurais donc dû te renforcer dans l'attribut de bonté, comprendre que ce défaut a été complètement réparé et continuer à penser que l'eau (qui évoque au sens ésotérique l'attribut de bonté) pouvait jaillir par ta simple parole".

-> Le rav Elmélé'h Biderman poursuit :
Certes, nous n'avons aucune notion de ce que sont des niveaux aussi élevés ; cependant, cela nous enseigne que même dans la situation la plus misérable où un homme peut se trouver, la porte est encore toujours ouverte et que s'il se repent, il est immédiatement accueilli avec amour et miséricorde par le Créateur.

C'est suivant cette idée que certains Tsadikim résolvent une contradiction apparente :
En effet, Rachi explique :
- au début de notre paracha ('Houkat), la raison pour laquelle la Torah qualifie la mitsva de la vache rouge de 'hok (חוק - commandement sans raison accessible par l'esprit de l'homme) : "Parce que le Satan et les nations harcèlent les Bné Israël en leur disant : "En quoi consiste cette mitsva et quel est son sens?" C'est pourquoi la Torah écrit : c'est Mon décret (חוק), et tu n'as pas le droit de le contester".
- à priori cela semble contredire ce que Rachi rapporte par la suite : la raison de cette mitsva : "La vache rouge vient expier la faute du veau d'or".

L'explication est la suivante : le yétser ara trompe l'homme et le pousse à réfléchir à cette mitsva et à sa raison : l'expiation de la faute du veau d'or. Car le fait que l’homme réfléchisse à ses échecs le décourage totalement de revenir vers Hachem.
C'est pourquoi Hachem ordonne : c'est Mon décret, et tu n'as pas le droit de le contester = Il ne t'incombe que d'une chose : d’utiliser la force du repentir (téchouva), sans te demander si elle te sera profitable ou non.
L'homme doit oublier (à ce stade) toutes ses fautes et tous ses échecs et doit être convaincu que son repentir sera agréé par Hachem en toute circonstance et pour n'importe quelle faute.

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-> On peut apporter une autre explication sur cette contradiction apparente : la mitsva de la vache rousse est un décret sans raison, et à la fois la raison est "que vienne la mère (vache rousse) essuyer les excréments de son fils (le veau d'or) :
Le Yichma'h Israël rapporte l'explication de Rabbi Its'hak : la faute du veau d'or émanait en réalité d'un manque de émouna.
Les Bné Israël à ce moment (du veau d'or) cherchèrent en effet à comprendre rationnellement ce qui se passait, comme ils s'exprimèrent alors : "Car Moché, cet homme qui nous a fait monter d'Egypte, nous ne savons pas ce qu'il est devenu". (Ki Tissa 32,1)

En effet, quelle différence cela faisait-il, en effet, de savoir ou non ce qui était advenu de Moché? Ils auraient dû à ce moment continuer à suivre Hachem avec intégrité et sans calcul.
C'est pourquoi la réparation de cette faute consista justement à se renforcer dans leur foi sans chercher à comprendre et c'est à cette fin qu'Hachem leur ordonna une loi sans raison apparente (vache rousse) afin qu'ils l'accomplissent uniquement grâce à la force de leur émouna. Grâce à cela, ils expieraient le manque de émouna qui les avait conduits à la faute du veau d'or.

D'après cela, il n'y a aucune contradiction (entre le fait de dire que la mitsva de la vache rousse est sans raison et l'explication qu’en donne Rachi (rapportant rabbi Moché haDarchane) selon laquelle la mère vient nettoyer les excréments de son fils), car cela signifie que la raison de la vache rousse est justement qu'il n'y a pas de raison (afin que l'homme qui l'accomplit se renforce dans sa émouna).

[on voit ici que lorsque l'on cherche à tout comprendre rationnellement, lorsque l'on s'inquiète du futur, alors on ouvre la porte à des fautes (sur le schéma du veau d'or), mais lorsque nous avons des choses qui dépassent notre compréhension, plutôt que de paniquer (comment moi JE peux ne pas maîtriser, comprendre!), alors c'est là que nous devons mettre en pratique notre émouna (c'est un décret d'Hachem pour notre bien, à l'image du décret de la vache rousse).]

Les bénédictions d’autrui

+ Les bénédictions d'autrui :

-> Le Ri miGach (Séfer Haflé vaFélé), l'enseignant du Rambam, dit que la plus grande aide qu'on peut fournir à une autre personne est de lui donner une bénédiction.
Il cite le verset : "Chaque Homme aidera son prochain, et à son frère il dira : "sois fort!"" (Yéchayahou 41,16), et Rachi explique : "ils s'aident l'un l'autre par des bénédictions".

-> "Celui qui a un bon œil est béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9).
La guémara (Sotah 38b) commente : ne lis pas "ou yévora'h" (il est béni) mais "ou yévaré'h" ([celui qui a un bon œil] c'est lui qui bénira).

Les commentateurs expliquent que lorsqu'une personne va bénir un autre juif, alors cela réjouit beaucoup Hachem, puisque cela engendre de la paix et de la camaraderie, qui sont les réceptacles permettant de recevoir les bénédictions, comme il est écrit : "Hachem n'a pas trouvé de réceptacle plus adéquat que la paix pour contenir les bénédictions d'Israël. Comme il est dit : "Hachem donnera la force à son peuple, Hachem bénira Son peuple par la paix" (Téhilim 29,11)." [michna Ouktsin 3,12 = c'est à la conclusion des 6 traités de la michna].

[en bénissant autrui, je renforce la paix, ce qui fait que notre réceptacle des bénédictions Divines est alors plus grand.
De plus, je montre à Hachem que j'aime chacun de Ses enfants, je renforce la notion d'unité (arévim) entre les juifs, et d'une certaine façon à l'image de parents se réjouissant de voir leurs enfants bien ensemble, de même Hachem se réjouit de voir les juifs s'aimer. En témoignant mon affection à autrui en le bénissant, je réjouis D., qui en retour nous comble du meilleur, indépendamment de nos actions.]

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-> "Ne laisse pas la bénédiction d'une personne simple devenir légère à tes yeux"
[guémara Béra'hot 15a]

-> Le Pélé Yoets (Béra'hot p.48) enseigne qu'on doit toujours offrir des bénédictions et nos meilleurs vœux à un ami, car cela peut être un moment propice au Ciel et la bénédiction sera réalisée.
C'est considéré comme une mitsa que de bénir autrui, et celui qui agit ainsi amène du plaisir (na'hat) à Hachem.
Le destinataire doit toujours retourner la bénédiction en disant par exemple : "hamévaré'h mitbaré'h" (celui qui bénit est béni lui-même) ou bien "vé'hén lémar" (et à toi également - וְכֵן לְמָר).

-> La guémara (Méguila 27b) rapporte que Rav Houna était dans une situation financière difficile, et après que Rav lui a donné une bénédiction, il a réussi financièrement.
Lorsque Rav a entendu que sa bénédiction à Rav Houna a réussi, il a dit : "Pourquoi ne m'as-tu pas répondu, lorsque que je t'ai béni en répliquant : "vé'hén lémar"?"
Rachi ajoute que Rav a dit à Rav Houna que peut-être c'était un moment de faveur Divine, et que la bénédiction qu'il a pu conférer à Rav Huna aurait également pu se réaliser pour lui en retour de son : "vé'hén lémar".

[lorsqu'on nous bénit peut-être que c'est un moment très propice au Ciel pour la réalisation de la bénédiction, et en ce sens chaque juif (enfant adoré d'Hachem) peut nous permettre d'avoir de belles bénédictions.]

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-> Cependant celui qui bénit autrui est automatiquement béni, comme le roi Shlomo l'affirme : "Celui qui a un bon œil [qui a une disposition généreuse avec autrui, comme en lui souhaitant de bonnes choses] est béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9).

-> Hachem a promis à Avraham : "Je bénirai ceux qui te béniront" (avarékha mévara'hékha - Lé'h Lé'ha 12,3).
Ainsi, à chaque fois que nous bénissons un juif, Hachem vient nous bénir. Comme l'affirme la guémara (Sotah 38b) : celui qui donne la bénédiction est également béni.

-> Selon nos Sages ('Houlin 49a), cette promesse d'Hachem à Avraham était en réalité une alliance avec la totalité de la nation juive.
C'est pourquoi les Cohanim qui ont l'ordre de bénir le peuple juif vont également être bénis par Hachem, comme il est écrit : "et moi je les bénirai" (Nasso 6,27)

-> "Je [Hachem] vais bénir tous ceux qui te bénisse, même les non-juifs".
[guémara Yérouchalmi Béra'hot - chap.8]

[ainsi même quand un non-juif nous souhaite un "bonne journée" (un bonjour), et qu'il le dit d'une manière polie et courtoise, sans intention particulière de bénir le juif, néanmoins il est assuré d'être béni par Hachem, selon la promesse : "Je bénirai ceux qui te béniront".
Ainsi, lorsqu'un juif dit à son prochain des mots "simples" de type : "bonne journée", cela a un impact même s'il le dit par habitude, sans trop réfléchir à ce qu'il dit.
[de même, lorsque plein de gens vont dire : "mazal tov" a un jeune couple, ils vont impacter positivement le futur de ce couple!
En ce sens également, le Séfer 'Hassidim (487) note que les gens souhaitent à une femme enceinte "mazal tov" avant même la naissance du bébé, et cela est comme une prière pour que l'enfant naisse sous un bon mazal.]

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-> "Dans la mesure avec laquelle nous bénissons les autres, c'est de cette façon dont nous serons bénis"
[rav Avigdor Miller - Torat Avigdor - Nasso]

Le rav Miller transmet l'idée que l'efficacité d'une bénédiction va beaucoup augmenter lorsqu'on y met son coeur et son esprit. Il recommande de réfléchir à l'implication de ce qu'on dit. (ex: je m'apprête à lui souhaiter une réfoua chéléma, et que grâce à cela il puisse aller mieux, guérir, avoir moins de douleur, ...). L'idée est de visualiser ce qu'on peut lui souhaiter et de se rendre compte que c'est énorme car Hachem écoute chaque bénédiction (ce n'est pas de simples paroles sans impact, au contraire).

Le rav Avigdor Miller rapportait souvent qu'une fois l'Alter de Slabodka est passé devant la maison d'un membre du personnel de la yéchiva. Il s'est arrêté et est resté en face de la maison, et il a commencé à prononcer des bénédictions pour cette personne.
Un homme l'accompagnant lui a dit : "Mais il ne vous entend pas".
L'Alter de Slabodka a répondu : "Est-ce que celui qui reçoit la bénédiction a besoin de l'entendre?"

[ainsi, chaque fois que l'on voit un juif on peut le bénir, et à chaque fois on réalise une mitsva, on fait plaisir à Hachem, qui nous bénira en retour de notre bénédiction, ...
En ce sens, le rav Miller disait que l'on doit sortir de notre vocabulaire des mots de type "salut", et plutôt utiliser "bonjour", "bonsoir", "shalom alé'hem", qui sont eux des bénédictions.]

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-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que prier pour une autre personne est un moyen de réaliser la mitsva de témoigner de la bonté à son prochain.

[de plus : "Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er" (guémara Baba Kama 92a). Toute chose positive que nous souhaitons à autrui, nous la souhaitons pour nous (ou nos descendants), ainsi plus on bénit autrui, plus on se bénit fortement soi-même!
[de plus tous les juifs étant unis, si autrui pour qui je prie va mieux, alors par ricochet j'irais également mieux! ]
Selon le Maguid de Doubno, le fait de prier pour son prochain possède un autre avantage : celui d'être plus bavard, de tout oser dire à Hachem, car on le fait dans le cadre d'un acte de bonté, d'amour d'autrui, et non que pour soi-même.]

Après notre mort, nous aurons une vision claire de l'impact exceptionnel de toutes ces prières : combien de personnes se sont mariées grâce à nous, combien ont pu continuer à vivre, combien ont pu retrouver un travail, ...
[A l'inverse, on nous montrera ce qu'on aurait pu faire si l'on avait davantage prié (pour soi, pour d'autres), et cela pourra devenir une source de honte éternelle si l'on a de notre vivant négligé l'impact de nos prières!]

-> b'h, à ce sujet voir également : https://todahm.com/2017/09/27/5606-2

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-> Nos Sages nous avertissent du pouvoir de la langue, d'à quel point le lachon ara peut détruire.
Or, de même que l'on doit croire à son pouvoir de détruire, on doit croire à son pouvoir de bénir.
La guémara (Sotah 11a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est plus grande que Sa mesure de châtiment.
D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm disait que de la même façon que l'on devra rendre des comptes sur nos paroles négatives (lachon ara), de la même façon on devra rendre des comptes sur nos paroles positives que l'on n'aura pas prononcé à autrui.
Cela signifie les compliments, conseils, mais aussi d'une certaines façon les bénédictions. Pourquoi n'as-tu pas béni ton prochain (regarde ce qu'il n'a pas eu à cause de cela)?
Ainsi, on doit être certes sensible à la gravité de dire du lachon ara, mais également à la gravité de ne pas dire du lachon tov. L'un est l'autre sont graves (pour l'un on doit se forcer à se taire, et l'autre à parler (même à bénir dans sa tête, ou même sur un papier!), à sourire).
[n'oublions pas que : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21). ]

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-> Il faut garder à l'esprit que lorsque l'on fait une bénédiction, en réalité on fait une prière à Hachem de bénir cette personne.

-> Le mot "béra'ha" (bénédiction) signifie littéralement : "tirer vers le bas".
Tout ce dont on a besoin (richesse, santé, paix d'esprit, bonheur, ...) existe déjà dans le réservoir de bénédictions au Ciel. Lorsque nous rencontrons des problèmes dans ce monde, cela signifie principalement que la connexion entre notre source spirituelle [en-Haut] et le monde matériel a été bloqué.
La bénédiction qu'on fait à autrui a la capacité de réparer cette connexion et d'attirer en bas les bénédictions. Comment cela?
En faisant une bénédiction qui vient du coeur pour autrui, cela a la capacité de rouvrir le canal bouché, faisant que le flux du réservoir d'en-Haut peut reprendre.
La bénédiction existe déjà à l'état potentiel dans les mondes spirituels, mais lorsqu'elle est verbalisée sous forme d'une bénédiction, cela prend une existence concrète.
Une autre personne qui a besoin d'une délivrance (yéchoua) ne peut pas toujours tirer vers le bas l'abondance (chéfa) toute seule. Elle a besoin qu'autrui (ex: un ami), qui avec un sourire et une bénédiction, va pouvoir faire le pont entre la bénédiction potentielle en-Haut et la réalité dans ce monde matériel ci-bas.
[d'après le rav Handler]

-> Le Rachba (Téchouvot 5,51) explique que le mot : "béra'ha" (bénédiction) vient de la même racine que : "béré'ha" (un réservoir).
[de même qu'un réservoir contient une vaste quantité d'eau, de même les bénédictions de Hachem sont un réservoir infini de miséricorde et de bonté, dont nos prières sont les tuyaux par lesquels nous pouvons amener sur nous ces bénédictions divines.
En priant pour autrui, on branche un conduit entre le réservoir de bénédictions et cette personne.]

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+ Lorsque les bénédictions semblent ne pas fonctionner :

-> On peut être tenter de se demander : pourquoi ne voyons-nous pas les résultats immédiats de ces bénédictions?
Nous ne sommes pas les premiers à poser cette question, Moché a demandé à Hachem : "daigne me révéler Tes voies, afin que je Te connaisse" (Ki Tissa 33,13).
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) explique que Moché demandait à Hachem pourquoi les tsadikim souffrent et les réchaïm réussissent.

De plus, nous n'avons pas une image complète (nous sommes que des hommes) : on regarde les choses à un instant "t", sans prendre en compte les réincarnations, purification des fautes de l'âme, les rectifications des générations antérieures, récompenses supplémentaires d'Hachem, ...
En tant qu'être humain, on ne peut même pas penser comprendre la sagesse d'Hachem, mais néanmoins nous devons être certains que : "Lui, notre rocher, Son œuvre est parfaite" (Haazinou 32,4).

-> Peut-être que ce que la personne demande n'est pas dans son meilleur intérêt.
Par exemple, le fait de ne pas avoir assez de parnassa peut protéger de mauvaises midot, peut servir de "réveil" pour créer davantage de liens avec Hachem, pour obtenir une vie avec plus de spiritualité, ...
De plus, la non réalisation d'une bénédiction peut nettoyer l'âme de beaucoup de douloureux nettoyages dans le guéhinam.
[il existe un principe : une souffrance pour expier des fautes est beaucoup moins douloureuse dans ce monde que dans le monde à venir. ]
Peut-être que cela va créer de la peine à une autre personne.
Peut-être qu'on n'a pas encore prié et mis tous nos espoirs en Hachem, ...

-> Selon nos Sages : les personnes qui sont pressées pour comprendre tout ce qui se passe dans ce monde sont prises dans le monde à venir, où tout est alors clair (il n'y a plus de question).
En ne remettant pas en question ce qui se passe dans notre vie, on reste vivant dans ce monde plus longtemps, puisqu'il n'est pas nécessaire de nous prendre plus tôt pour avoir nos réponses en-Haut.

-> En ce sens, le rabbi de Klausenbourg disait : après avoir perdu ma femme et mes 11 enfants dans la Shoa, "Je préfère être en bas avec mes questions plutôt qu'en-Haut avec les réponses".

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-> Le Pélé Yoets (Béra'hot p.50) rapporte que lorsqu'un enfant cherche la bénédiction de ses parents, non seulement il reçoit une bénédiction de valeur car venant du fond du coeur de ses parents, mais en plus il réalise la mitsa de kiboud av vaém.

Les 100 bénédictions à réciter quotidiennement

+ Les 100 bénédictions à réciter quotidiennement :

-> Le Shomer Emounim (maamar kavanot habéra'hot chap.1) enseigne en se basant sur le Zohar (Lé'h Lé'ha 77a) :
"Lorsqu'une âme est sur le point de descendre dans ce monde, elle est approchée par l'ange Gavriel et elle est instruite comme suit :
Toi, sainte princesse, fille du Roi des Rois, tu es sur le point de quitter les mondes supérieurs et de descendre dans le monde inférieur afin de réparer ce qui doit être réparé, et pour accomplir la mission que Hachem t'a assignée en particulier.
Mais tu dois être prévenue, ma chère âme (néchama), que tu seras confrontée à de nombreux défis dans le monde d'en-bas, et tu rencontreras le yétser ara et les mauvais esprits, qui t'entoureront de tous les côtés, du dedans et du dehors ... ils essayeront de te tenter et de te détourner du bon chemin, et ils te mèneront à suivre tous tes désirs et attirances pour le monde matériel.
Ma chère néchama, tu auras de grands risques de tomber dans leurs pièges et de s'empêtrer dans leurs filets d'impureté.
En tant que messager d'Hachem, c'est pourquoi je te fournis, ma chère, sainte fille du Roi des Rois, les 100 bénédictions à réciter chaque jour, qui sont inestimables, et qui te protégeront de ces mauvais esprits.
[...]

Ma chère âme, soit vigilante avec la récitation de ces 100 bénédictions journalières, et dit-les avec la bonne intention (kavana), et avec crainte et amour d'Hachem, puisqu'elles t'amèneront une grande récompense et joie, ainsi que des bénédictions sans limites qui sont trop nombreuses pour être décrites.
Par le mérite des 100 bénédictions qui sont récitées comme il le faut [chaque jour], 100 lumières spirituelles vont briller sur toi, et tu auras accès aux 100 palais célestes remplis de trésors.
Tes bénédictions vont également profiter aux mondes supérieurs en leur fournissant une bonté supplémentaire, et en retour de cela ils te seront tous d'une grande aide et ils te rapprocheront dans ton service d'Hachem.
Ton corps physique également deviendra beaucoup plus pur et raffiné par la sainte lumière de toutes ces bénédictions.
Même ton yétser ara sera soumis et arrêtera d'essayer de t'attirer après des désirs étrangers et matériels, et tu deviendras purs et saints à tout point de vue.
Lorsque viendra le temps pour toi de retourner à ton Créateur (après 120 ans), et que tu apparaîtras devant le Tribunal Céleste, on te demandera de rendre compte de chacune des bénédictions qui est sortie de ta bouche, si elles ont été récitées avec tous tes sentiments et pensées, pour servir Hachem."

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En ce sens, nos Sages commentent le verset (Lé'h Lé'ha 12,1):
- "Va pour toi (lé'h lé'ha - לֶךְ לְךָ) hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père" =
il s'agit de l'âme qui quitte le gan Eden, la maison de ton père [Hachem], elle est alors parée des 100 "bijoux" qui lui permettront d'être si belle en ce monde ci-bas matériel (לֶךְ לְךָ a une guématria de 100, comme les 100 bénédictions que nous devons réciter chaque jour, et qui sont les bijoux d'un juif!).
- "vers la terre que Je te montrerai" = c'est le monde d'En-Haut. Si nous sommes armés des 100 bénédictions quotidiennes, alors notre âme n'a rien à craindre, puisqu'elle a passé sa vie ci-bas bien équipée pour affronter les défis de ce monde.

[c'est le message que nous transmet l'ange Gavriel avant que nous soyons envoyés dans ce monde.
Les bénédictions sont nos bijoux, notre bouée de sauvetage pour ne pas couler face aux tentations du yétser ara.]

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-> "Tu seras béni à ta venue et tu seras béni à ton départ" (Ki Tavo 28,6)

Le rav Handler explique que selon nos Sages :
- "tu seras béni à ta venue" (barou'h ata bévoé'ha - בָּרוּךְ אַתָּה בְּבֹאֶךָ) = lorsque l'âme entre dans ce monde, on lui donne le "barou'h ata" (début des bénédictions), c'est-à-dire l'arme des 100 bénédictions par jour.
- "tu seras béni à ton départ" (barou'h ata bétsété'ha - בָרוּךְ אַתָּה בְּצֵאתֶךָ) = lorsque nous quitterons ce monde après 120 ans, nous retournerons dans les mondes supérieurs avec toutes les bénédictions qu'on aura récitées de notre vivant. [à ton départ "barou'h ata"]
Ces bénédictions seront les clés qui ouvriront les portes de toutes les magnifiques chambres et palais des mondes supérieurs. Mais la capacité pour l'âme d'utiliser ces clés dépend de comment on avait récité les 100 bénédictions quotidiennes alors dans ce monde.

Lorsque l'âme vient devant la Court Céleste, on lui demande si elle a dit les 100 bénédictions par jour, et de quelle manière. [Mégalé Amoukot (Ekev) ; Maharacha (guémara Shabbath 31a)]
C'est le sens des mots : "barou'h ata bétsété'ha" = tu es venu dans ce monde avec 100 précieuses bénédictions, et lorsque tu quittes ce monde, tu dois les retourner à l'ange Gavriel. Ta part dans le monde d'En-Haut et la perfection de ton âme dépendent de cela.

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-> En inversant les lettres du mot "klala" (une malédiction - קללה), on obtient : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100.
Cela indique que les 100 bénédictions, qui sont des expressions de louange à Hachem, que nous récitons chaque jour, ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.
[le 'Hida - au nom du Arizal]

-> En récitant 100 bénédictions par jour, nous amenons sur nous les bénédictions d'Hachem, et c'est uniquement par le mérite de nos bénédictions que le peuple juif a survécu en exil pendant des milliers d'années.
[Séfer haKané - sur mitsvot p.25) ]

-> Selon le Ba'h (Tour OH- chap.46) le décret du roi David des 100 bénédictions quotidiennes [dites avec kavana] s'applique à chaque génération, et grâce à cette récitation on se protège de toutes les maladies.

-> b'h, également sur les 100 bénédictions quotidiennes : https://todahm.com/2019/10/02/10704-2

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-> Un talmid 'hakham qui était gravement malade vint un jour voir rabbi Shlomo Zalman Auerbach, lui demandant quel engagement il pouvait prendre sur lui-même pour éveiller une miséricorde céleste supplémentaire.
Rabbi Zalman Auerbach lui a dit : "Si j'avais besoin de plus de miséricorde, je me renforcerais pour mieux dire les 100 bénédictions quotidiennes. Dire le mot "barou'h" comme il se doit, dire le mot "ata" comme il se doit, dire le Nom d'Hachem comme il faut le dire".

-> Rabbi Shimshon Pinkous a déclaré que l'une des choses qui l'ont aidé à atteindre le niveau qu'il a atteint était sa décision de faire attention à réciter ses bénédictions 100 fois par jour de la bonne manière.
Il les a dites avec des sentiments d'appréciation pour le 'hessed d'Hachem et son grand amour pour nous.
Chaque bénédiction que nous disons avec une meilleure intention (kavana) nous aide de manière significative.

+ Rabbi 'Hanania segane HaCohanim a dit :
"Tout celui qui place sur son cœur des pensées de Torah, on lui enlèvera de son cœur les pensées de peur de l'épée (même en temps de guerre), les pensées de peur de la famine (même en temps de famine), les pensées futiles, les pensées de débauche, des pensées concernant une femme mariée, ou des pensées folles, la peur des hommes ...
Mais celui qui ne place pas sur son cœur des divré Torah, on lui mettra dans son cœur la peur de l'épée, la peur de la faim, des pensées qui ne servent à rien, des pensées de débauche, des pensées concernant une femme mariée, des pensées idiotes et la peur des hommes".
[ Avot déRabbi Nathan (chap.20, michna 1)]

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-> Rabbenou Bé’hayé ('Hovot haLévavot - prichout chap.2) au sujet des effets de l'étude :
"l'intention de la Torah est que l'esprit dirige tous les penchants et désirs de l'âme et tous les plaisirs du corps ; et que l'esprit soit plus fort qu'eux.
Il est très connu que le renforcement des désirs (taavot) contre l'esprit est la racine de toutes les fautes et la raison de toutes les dégénérescences. Je sais que le Peuple ne s'est rapproché de la matière qu'après s'être éloigné de l'étude de la Torah".

-> "Celui qui demande le désir (taava) se sépare (nifrad)" (Michlé 18,1).
Le Gaon de Vilna explique : le roi Shlomo vient enseigner que seul celui qui se sépare de la Torah réclame la taava, car la Torah casse les taavot. Quand l'homme s'éloigne de la Torah alors les taavote le poursuivent et il les poursuit également.

Les bénédictions d’un tsadik

+ Les bénédictions d'un tsadik :

-> "Tout celui qui a un malade dans sa maison doit aller voir un sage et qu'il implore la miséricorde en son nom".
[guémara Baba Batra 116a]

-> "Car Je [Hachem] décrète une punition sévère [sur une personne ] et lui [le tsadik] l'annule [par ses prières]".
[guémara Moed Katan 16b]

-> Le Maor vaChémech ('Houkat) précise que cette recommandation d'aller voir un tsadik n'est pas limitée qu'à ceux qui souffrent d'un problème de santé, mais la prière d'un tsadik peut aider pour tous les besoins d'une personne.
En effet, nos Sages (guémara Moed Katan 9a) rapportent de nombreux cas où des Tanaïm et des Amoraïm ont envoyé leurs enfants demander une bénédiction d'un tsadik.

-> Selon le Shévet Moussar (chap.39), le mérite des tsadikim est plus grand, et pour ainsi dire, ils ont une meilleure connexion avec Hachem.

-> "C'est un principe fondamental de la foi que Hachem oblige la nature à se plier pour les tsadikim"
[rav Yossef Albo - Séfer haIkrim - maamar 4,chap.22]

-> Selon rav 'Haï Gaon, c'est une tradition qui a été transmise à toutes les générations : Hachem accomplit des miracles par le biais des tsadikim.

-> Néanmoins, en se tournant à l'aide vers un tsadik, on doit toujours garder à l'esprit que Hachem est l'Unique qui envoie les bénédictions (par l'intermédiaire du tsadik).
Hachem dit à Avraham : "Et tu seras bénédiction" (vééyé béra'ha - וֶהְיֵה בְּרָכָה - Lé'h Lé'ha 12,2)
Le Déguel Ma'hané Efraïm commente : Hachem a voulu donner le pouvoir de donner des bénédictions à Avraham et à ses descendants. Le mot "vééyé (וֶהְיֵה) contient les mêmes lettres que le Nom Divin (יהוה) pour nous signifier l'importance de toujours avoir en tête que toutes les bénédictions viennent en réalité d'Hachem.
[ainsi on ne doit pas oublier la source des bénédictions (Hachem), en s'arrêtant sur l'intermédiaire]

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-> "[le tsadik] décrète d'en-bas, et l'Unique [Hachem] accomplit ses mots en-Haut, comme le verset l'affirme : "[le tsadik] prononcera un décret, et il sera accomplit [par Hachem]" (tigzar omer, véyakan la'h - Iyov 22,28)."
[guémara Shabbath 59a ; Taanit 23a ; Sota 12a]

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-> La guémara ('Haguiga 12a) dit : "la lumière que Hachem a créé le 1er jour, l'homme pouvait s'en servir pour voir d'un bout à l'autre du monde. Mais lorsque Hachem a vu qu'il y aura la génération du Déluge (maboul) et la génération de la Dispersion (tour de Bavél), et que leur façon de se comporter serait mauvaise, alors Il a stocké cette lumière pour les tsadikim des générations à venir".

=> Où est-ce que cette lumière a-t-elle été cachée?
Elle est cachée dans la Torah.
C'est pourquoi avec cette lumière cachée, les tsadikim peuvent voir d'un bout à l'autre du monde, et peuvent percevoir le passé, le présent et le futur.
Le Maguid de Koznitz (Sifté Tsadikim) dit que pendant notre long et difficile exil, les tsadikim regardent dans la Torah et ils savent tout dans la vie, comme la michna l'enseigne : "tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1).
Le Sod Yo'hin ouBoaz (chap.2) écrit que celui qui se connecte profondément aux saints mots et lettres de la Torah, peut voir dans les lettres tout l'avenir, et le roua'h hakodech va planer sur lui.

Le rav El'hanan Wasserman (Maayanot Nétsa'h - Avot 6,1), cite le 'Hafets 'Haïm qui dit que la Torah contient toutes les réponses et conseils sur tous les sujets possibles.
Le rav Itzele de Volozhin rapporte la guémara (Taanit 24a) affirmant que nos Sages sont dénommés : "éné aéda" (les yeux de l'assemblée), car leurs yeux peuvent discerner la lumière de la Torah.
Tout est dans la Torah, mais nous avons besoin "de yeux pour voir" pour découvrir où la réponse s'y trouve.

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-> Le Gaon de Vilna (Michlé 16,4) écrit que par le biais de la Torah et de la crainte d'Hachem, une personne retire la partie extérieure, la couche de matérialité du monde qui cache son essence interne, et cette personne mérite alors une certaine forme de roua'h hakodech, même si cela ne lui est peut être pas perceptible.
[les tsadikim dont leur vie est entièrement imprégnée de Torah peuvent faire des miracle, grâce à cette Torah qu'ils personnifient. ]

-> "Il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sortira de sa bouche il fera." (Matot 30,3)
Le 'Hida explique : "Lorsque l'homme surveille attentivement sa langue et la préserve de paroles futiles et de propos interdits, tout ce qu'il demandera à D. sera exaucé."

-> Le Steïpler ('Hayé Olam - chap.30) cite de nombreux exemples de cela, et il affirme que cela continue également de nos jours, c'est une bonté d'Hachem pour renforcer notre émouna pendant cet long exil.
[les tsadikim nous illuminent par leur exemplarité, leurs enseignements, mais également par leurs bénédictions, comme autant de signes d'Hachem pour nous aider à traverser l'exil. ]

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+ Nécessité de croire dans la bénédiction du tsadik :

-> Selon le rabbi de Ribnitz, lorsqu'une personne reçoit une bénédiction d'une tsadik, elle doit avoir une croyance totale dans le pouvoir de bénédiction du tsadik et en sa capacité de faire des miracles, sinon la bénédiction ne sera pas efficace.

-> Le Messé'h 'Hokhma (haftara Vayéra) dit que par le mérite de la croyance totale de la Chounamite dans la capacité du prophète de faire revivre son enfant, alors le prophète Elicha a pu ramener son fils à la vie.

-> Le Yichma'h Israël (Lé'h Lé'ha - sima 7) enseigne que pour être méritant de recevoir les bénédictions d'un tsadik, on doit s'annuler soi-même [son égo] devant le tsadik, puisque cette soumission aide à faire descendre la bénédiction.

-> La guémara (Baba Batra 12a) affirme : "depuis le jour où le 1er Temple a été détruit, la puissance de prophétie a été pris des prophètes et a été donnée aux Sages. Rav Amémar dit : Un Sage est supérieur à un prophète".
Se basant sur cela, le Maguid Taalouma (Yérouchalmi Béra'hot 1,4) statue qu'il est interdit de mépriser le conseil d'un Sage ('hakham), et le faire serait encore pire que de mépriser le message d'un prophète d'Hachem.
Le Tiféret Shlomo (Béchala'h 53b) dit qu'on doit suivre le conseil d'un tsadik même lorsque cela n'a aucun sens à nos yeux.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher - chap.26) explique qu'il y a des niveaux moindres de roua'h akodech qui existent encore aujourd'hui, et lorsqu'un talmid 'hakham donne un conseil ou une bénédiction, cela va souvent s'accomplir car c'est donné "léchem chamayaim" (en l'honneur d'Hachem).
Cette idée est exprimée par nos Sages (Pirké Avot 6,1) : "Celui qui se consacre à l’étude de la Torah de façon désintéressée (lichma) ... il devient une source de sagesse et de conseil pour les autres (étsa vétouchiya - עֵצָה וְתוּשִׁיָּה)".
Le Sfat Emet (Pirké Avot 6,1) explique que "étsa" fait référence aux conseils concernant les sujets matériels, tandis que "touchiya" fait allusion aux conseils liés aux sujets spirituels.

-> Le midrach (Shocher Tov - Téhilim - chap.1) parle de rav Elazar ben Ara'h dont les conseils étaient très bénéfiques. Lorsqu'on lui a demandé s'il était un prophète, il a répondu : "je ne suis pas un prophète, ni le fils d'un prophète, mais j'ai une tradition que tout conseil qui est donné pour l'honneur d'Hachem sera réalisé, comme il est écrit : "le conseil d'Hachem seulement cela se réalisera" (vaatsat Hachem hi takoum - Michlé 19,21).

-> La massékhet Kalla Rabbati (chap.8 ) ajoute que même si le Sage en Torah n'est pas très familier des circonstances, il sait comment conseiller comme il le faut. En effet, son conseil provient de la Torah et a l'approbation d'Hachem.
D'autres fois, les bénédictions et le conseil se réalisent par le mérite du fait que le demandeur croit de tout son coeur dans les mots du 'hakham, et par ce seul métite cela peut s'accomplir.
Mais si sa confiance n'est pas à 100%, alors la bénédiction ne peut pas se faire.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky ajoute qu'une personne qui craint Hachem et qui place un confiance totale dans le 'hakham, suivant tout ce qui lui dit, alors il aura une assistance Divine spéciale, et les mots qui seront placés dans la bouche du 'hakham, et son conseil seront généralement une réussite (à moins que Hachem sachent que ce que la personne demande n'est pas bon pour elle).

Dans le Divré Sia'h, il est rapporté un récit où le rav 'Haïm Kanievsky explique qu'il a pu dire à une femme que tout ira bien malgré l'avis des médecins, car en plaçant pleinement sa confiance dans la émounat 'hakhamim (ex: pas je le fais car peu être que sa marchera ...), elle a rendu possible le fait de passer outre la nature et obtenir un remède qui est surnaturel.

-> Le rav Handler note que très peu de personne atteigne ce niveau élevé d'avoir une émouna en nos Sages qui soit à 100%. On doit donc être honnête avec nous même, connaître nos niveau de émouna.
Nous devons certes travailler à avoir une émouna et bita'hon purs/entiers, mais cela peut être nuisible de se reposer sur le bita'hon si l'on n'est pas à 100% sincère.

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-> Le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) avait un ange (appelé le Maguid) qui lui rendait visite chaque nuit et lui donnait des conseils, du moussar et des divré Torah.
Le Beit Yossef a retranscrit ces échanges dans le Maguid Mécharim.
Le Maguid (l'ange) a dit au Beit Yossef (paracha Vayétsé) :
"Le secret des miracles qui sont faits par les tsadikim vient de l'attachement continuel de leurs pensées à Hachem, en pensant constamment à des mots de Torah.
Grâce au fait d'être connecté à l'Unique en-Haut, ils ont le pouvoir spirituel de faire descendre [du Ciel] ce qu'ils veulent".

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+ Donner son nom :

-> Lorsqu'on demande une bénédiction à un tsadik, il est d'habitude de lui mentionner notre nom.
Cette pratique remonte au recensement de Moché dans le désert, comme le rapporte le Ramban (Bamidbar 1,45).
Ce n'était pas uniquement un décompte par nombre, chaque personne devait dire son nom à haute voix.
Ainsi, chaque juif avait le privilège de passer devant Moché et Aharon et indiquer leur nom.
Moché et Aharon jetaient alors leur regard aimant sur chaque individu et leur donnait une bénédiction individuelle.

-> De même, la Torah rapporte que lorsque Yaakov a lutté avec l'ange, il lui a demandé : "Dis moi quel est ton nom, je te prie" (Vayichla'h 32,30).
Le Messé'h 'Hokhma explique que Yaakov voulait donner une bénédiction à l'ange, et c'est pourquoi il lui a demandé son nom, puisque celui qui donne une bénédiction à quelqu'un doit connaître son nom.
[l'ange a répondu qu'il n'était pas nécessaire pour Yaakov de le bénir car les anges sont déjà bénis. Et le verset se conclut par l'ange qui bénit Yaakov.]

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+ Ne pas sous-estimer le pouvoir de sa prière :

-> "Tout celui qui a un malade dans sa maison doit aller voir un sage et qu'il implore la miséricorde en son nom".
[guémara Baba Batra 116a]

-> Selon le rav Yé'hiel de Goustenin : "Je pense que cette guémara dit deux choses : (1) il doit se rendre chez un sage et lui demander de prier pour lui ; (2) et la personne souffrante doit également prier pour elle-même."

-> Le Meïri explique cette guémara comme suit : On doit se rendre chez un sage ('hakham) pour apprendre de lui les chemins de la prière, afin qu'il sache comment faire la prière."

-> Il est excellent d'avoir des tsadikim qui prient pour vous, mais n'oubliez pas que vous avez aussi le pouvoir de la prière.
Le Noam Elimélé'h (fin de Haazinou) écrit : "Sachez que même si le tsadikim peuvent faire descendre [du Ciel] votre parnassa avec leurs paroles pures, cela se produira certainement lorsque vous prierez le Créateur des profondeur de votre coeur."
=> Cela signifie que lorsque n'importe quel juif prie du tout notre cœur, il a une force de prier qui est plus grande que celle qu'un tsadikim qui priera pour lui.
[rav Elimélé'h Biderman]

[d'une certaine façon, face à la douleur de sa situation, une personne a la capacité d'offrir davantage de coeur en prière, qu'un tsadik ne le fera ("uniquement" par amour d'autrui, sans totalement ressentir la douleur).]

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-> Quelqu'un faisait part de tous ses problèmes au rabbi Mendel de Kotzk.
Le rabbi lui demanda : "Avez-vous prié?"
L'homme répondit : "J'ai tellement de problèmes que je suis incapable de prier."
Le rabbi de Kotzk lui dit : "Alors pourquoi m'avez-vous parlé de tous vos autres problèmes? Votre incapacité à prier est votre plus grand problème! Vous auriez dû me parler de ce problème en premier".

[Hachem désire notre coeur, et pas qu'on ne fasse que déléguer nos prières à autrui. En Lui vidant notre coeur, nous avons alors un pouvoir de prière énorme, supérieur à ceux des tsadikim. ]