Aux délices de la Torah

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Prières & étude de la Torah

"[Yaakov] rencontra l'endroit et y passa la nuit parce que le soleil s'était couché " (Vayétsé 28,11)

-> Yaakov quitte Béer Cheva où il vit avec ses parents pour se rendre à 'Haran chez son oncle Lavan. Son motif est double, d’une part, échapper à la colère de son frère Essav qui cherche à le tuer depuis qu’il lui a "usurpé" la bénédiction de son père, et d’autre part, trouver une femme.
La guémara ('Houlin 91b) relate que lorsque Yaakov arriva à ‘Haran, il dit : "Est-il possible que je sois passé à l’endroit où mes pères priaient [le mont Moriah où eut lieu le "Sacrifice" [d’Its’hak] et que je n’y ai pas prié?"
Ainsi, dès qu’il décida de rebrousser chemin, la terre "s’est-elle contractée pour lui". Immédiatement, le verset déclare : "Et il rencontra l'endroit" (v.28,11), indiquant qu’il y arriva miraculeusement et se mit à prier sur le saint lieu.

=> On apprend de cet enseignement du Talmud que Yaakov Avinou connaissait l’importance et la sainteté qui régnaient dans ce lieu, et pourtant décida de ne pas s’y arrêter. Pourquoi cette volte-face une fois arrivé à destination? Et surtout pourquoi il n’y pria pas en y passant?

-> Le rav Moché Sternbuch rapporte l'explication suivante :
Yaakov, en chemin pour aller à la Yéchiva de Éver où il étudia durant 14 années (voir Rachi sur le verset cité), pensa qu’il n’était pas judicieux de s’arrêter prier au mont Moriah, car cela diminuerait le temps à consacrer à l’étude de la Torah. Mais en arrivant à ‘Haran, il revint sur sa décision, car il prit conscience que la prière est nécessaire pour l’étude de la Torah.
Pour cette raison, Yaakov se devait de retourner prier. En effet, l’étude de la Torah n’est pas une science comme une autre mais reflète l’intelligence divine, et sans l’aide d’Hachem, il est impossible de la comprendre véritablement!

Aussi, puisque Avraham et Its’hak s’étaient efforcés de prier en ce lieu (le Mont Moriah), celui-ci devenait-il l’endroit approprié pour qu’Hachem exauce la prière de Yaakov, L’implorant de l’aider dans son étude de la Torah. C’est donc pour cette raison que le Patriarche décida de rebrousser chemin.
Il bénéficia pour cela du miracle du "rétrécissement de la terre" (kfitsat hadérekh) qui exprima alors l’approbation et le ravissement de D.

Cette leçon apparait chaque jour dans notre prière. En effet, nous disons dans la bénédiction "Ahavat Olam" du Shéma de la prière du matin : "Et du fait que nos Pères ont eu confiance en Toi, et que Tu leur as enseigné les Lois de Vie pour faire Ta Volonté d’un cœur entier, aussi, fais-nous grâce, notre Père ... et mets dans notre coeur l’intelligence pour comprendre… toutes les paroles de l’étude de Ta Torah, avec amour".
Cela signifie que nos ancêtres n’ont pas mis leur confiance dans leur propre intelligence et discernement pour comprendre la Sagesse de la Torah, mais "nos Pères ont eu confiance en Toi", et ainsi, ils ont mérité que "Tu leur as enseigné les Lois de Vie pour faire Ta Volonté d’un coeur entier", car il n’est point possible de comprendre la Torah uniquement à l’aide des facultés humaines.

Aussi, prions-nous Hachem qu’Il nous envoie l’aide du Ciel indispensable pour la comprendre. C’est ainsi que nous agissons à l’instar de nos ancêtres et implorons Hachem de "mettre dans notre coeur l’intelligence pour comprendre ... toutes les paroles de l’étude de Ta Torah" afin qu’Il éclaire nos yeux dans Sa Torah.
Sachons prier chaque jour Hachem pour arriver à percer les secrets de Sa Sagesse et ainsi mériter la Délivrance procurée par le mérite de l’étude de la Torah.

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-> b'h, également sur "[Yaakov] rencontra l'endroit" : https://todahm.com/2017/12/11/5836-2

Sans le Temple, notre vie est obscurcie …

"Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude ; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos" (Eikha 1,3)

-> Le Méam Loez commente :
En exil, le juif désire ce que possède les non-juifs et s'évertue à l'obtenir. Il court sans cesse pour obtenir ces satisfactions, et les ayant trouvées, en recherche d'autres.
Les juifs vont de l'avant et peinent sans répit, incapables de trouver le repos.
Ce sont l'absence de paix et de satisfaction spirituelle qui causent cette fébrilité. En effet, lorsque les juifs sont en exil, la Présence Divine souffre et cette souffrance crée un ferment dans l'âme du juif.

Le midrach Eikha (1,28) met en parallèle l'exil du juif et celui des autres nations : "Les nations du monde ne partent-elles pas parfois, elles aussi, en exil? Pourtant, bien qu'elles soient hors de leur terre, elles ne connaissent pas [les affres de] l'exil. Elles peuvent manger le pain et boire le vin [de leurs nouveaux compatriotes] ... Israël ne peut manger leur pain ni boire leur vin .. et il ressent l'exil."

En exil, un non-juif peut rapidement adopter les normes sociales de son nouveau pays.
Pour sa part, un juif ne parvient pas à se mêler si facilement à la population. Parfois, les obstacles proviennent de l'extérieur car les non-juifs ne nous permettent pas de nous assimiler à eux.
Cependant, les réels obstacles à l'assimilation sont internes. Comme le juif est différent, comme ses valeurs et son but sont tout à fait différents de ceux des non-juifs, il ne peut trouver de repos dans leur société.
Bien qu'il ne comprenne pas toujours la cause profonde de ce phénomène, le fait que son désir le plus profond soit de retourner à une société de Torah l'empêche de se sentir en sécurité ou en paix en exil.

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[l'idée est très puissante : au-delà d'une souffrance physique que peuvent nous imposer les nations du monde, lorsque nous sommes en exil nous subissons en nous une souffrance interne spirituelle. En effet, nous aspirons à minima à une vie telle qu'elle était à l'époque du Temple, et c'est pour cela que nous pleurons car nous ne pouvons pas être épanouis dans la vie sans cela.
Et même si Hachem fait que notre exil est confortable et que l'environnement est plutôt agréable avec nous, la réalité intérieure est qu'on : "demeure parmi les nations, sans trouver de repos".]

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-> Le Méam Loez (Eikha 1,7) enseigne également :
Même lorsque Israël est en exil, il considère son existence comme une vie de "misère et souffrance".
Le succès matériel, le confort physique et la richesse ne représentent pas le vrai plaisir du juif ; ils ne lui apportent jamais de réelle satisfaction.
Ce qu'un juif désire ardemment, c'est la reconstruction de Jérusalem et l'occasion de retrouver un lien intense avec D. grâce au service dans le Temple.

Au moment de notre plus grande joie, nous devons nous souvenir de Jérusalem ("si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies" - Téhilim 137,6).
Nous rappeler Jérusalem découle naturellement de la conscience qu'aucun plaisir ne peut se rapprocher de la satisfaction spirituelle que nous éprouvions à l'époque du Temple.

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[d'une certaine façon, au comble de la joie le jour d'un mariage nous récitons ces mots et brisons un verre, en ayant à l'esprit que certes nous sommes à un summum de joie de ce monde, mais la réalité c'est que cela n'est rien par rapport à ce que nous avions en permanence avec le Temple.
De même qu'un fiancé(e) est fou de joie d'être lié pour la vie avec sa moitié, de même à chaque instant avec le Temple nous étions fortement liés avec papa Hachem, et il n'y a pas de plus grande joie que cela.
"Si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies" = nous pleurons d'en venir à pleurer pour des choses de ce monde qui sont sans valeur par rapport à l'infinie plaisir d'être à une époque où Jérusalem est doté du Temple!

D'ailleurs, pour illustrer le fait que depuis la destruction du Temple, Hachem nous "a relégué dans les ténèbres" (Eikha 3,6), nous avons la coutume de baisser les lampes de la synagogue la nuit du 9 Av.
Cela doit nous pousser à réaliser que notre vie est dans l'obscurité totale en comparaison de celle à l'époque du Temple!]

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-> "Toute joie est bannie de notre cœur" (Eikha 5,15)

Le Méam Loez commente :
"La joie de notre cœur" désigne le service au Temple. [Depuis] sa destruction, le peuple juif a senti un grand vide au fond de son cœur et sa joie a cessé".

Quelques enseignements liés à la destruction du Temple

+ Quelques enseignements liés à la destruction du Temple :

1°/ La force de l'unité :

-> Le midrach (Eikha rabba 1,20) rapporte que Avraham est rentré dans le Saint des Saints la veille de la destruction du Temple [le 1er Temple].
Hachem l'a pris par la main et ils se sont promenés ensemble dans sa longueur et largeur.
Hachem lui a demandé : "Que fait Mon bien-aimé dans Ma maison?"
Avraham a répondu : "Mon Maître, où sont mes enfants?"
Hachem a répondu : "Ils ont fauté, ainsi Je les ai exilés parmi les nations".
Avraham a demandé : "N'y a-t-il aucun justes parmi eux [qui seraient capables de protéger toute la nation]?"
Hachem a répliqué : "Ils ont tous fauté intentionnellement".
Avraham a demandé : "Pourquoi ne regardes-Tu pas le bien parmi eux?"
Hachem a répondu : "La majorité est mauvaise ... qui plus est, chacun se réjouirait de la chute de son prochain".

-> Le rav Ayeh Leib Heller (Shev Shemaitsa) demande : une fois qu'on a dit à Avraham qu'il n'y avait aucune personne juste (tsadik) en Israël, pourquoi a-t-il quand même demandé : "Tu dois regarder le bien parmi eux"? En effet, Hachem vient juste de lui dire qu'il n'y avait aucune bonne personne parmi eux!

Il existe un principe dans le judaïsme que les juifs peuvent être vus comme une seule entité, et les qualités réparties entre eux peuvent venir ensemble pour former un "tsadik" complet.
Cependant, le seul moyen pour les juifs en tant qu'ensemble de posséder cette qualité, c'est lorsqu'il y a de l'amour et de l'unité entre tous les juifs.

[le rav Mendel Kaplan disait que les juifs sont appelés : "chochanat Yaakov" (la rose de Yaakov). Pourquoi sont-ils comparés à une fleur?
Tout comme de nombreux petits pétales ne sont beaux que lorsqu'ils sont liés ensemble pour former une fleur, il en va de même pour la pleine beauté des juifs qui n'émerge que lorsqu'ils sont tous liés ensemble.

Le midrach (Vayikra rabba 26,2) rapporte que les soldats du roi Shaül tombaient au combat (perdant les guerres) car il se trouvait des diffamateurs qui fomentaient des querelles en son sein. A l'inverse, à la génération du roi A'hav, les soldats étaient victorieux au combat (gagnant les guerres) en dépit du fait que le peuple se livrait à l'idolâtrie, ceci parce que la paix et l'harmonie régnaient en son sein.
En effet, ils ressentaient tellement d'amour et d'unité, qu'il n'y avait pas de diffamateur (et autre lachon ara). Grâce à ces bonnes qualités le corps [collectif] du peuple juif était uni, et alors personne ne pouvait leur faire le moindre mal. ]

Avraham a supplié Hachem de ne voir que les bonnes qualités parmi les juifs, et de toutes les combiner pour former un "tsadik" parfait.
Hachem a dit à Avraham : "chacun se réjouirait de la chute de son prochain". Ainsi, puisque les juifs manquaient d'amour et d'unité, alors le bien en chacun d'eux ne pouvait pas être combiné avec celui de son prochain.

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2°/ Sur quoi prendre le deuil de Jérusalem :

-> Les juifs qui ont vécu à Jérusalem à la suite de la destruction du Temple étaient extrêmement justes, et la guémara (Guittin 57a) rapporte de nombreux exemples de leur piété.
La guémara demande : "S'ils étaient si exceptionnellement justes, pourquoi méritaient-ils d'être punis? C'est parce qu'ils n'ont pas pleuré la destruction de Jérusalem".

Cela est difficile à comprendre. Si la guémara les considérait comme pieux, ils devaient certainement aussi remplir leur obligation de pleurer correctement la destruction de Jéruslem!

Rabbi Yaakov Kamenetsky répond qu'ils ont certainement pleuré la destruction du Temple et leur incapacité à apporter des sacrifices à Hachem.
Le fait que la terre d'Israël soit dévastée et que la population [juive] soit décimée leur a également causé un chagrin sans fin.
Mais toute leur douleur, leurs espoirs et leurs prières pour la construction du Temple étaient entièrement concentrés sur ce qui leur manquait.
Puisqu'il leur manquait un sentiment de douleur pour la Présence Divine (Chékhina) qui est en exil, et pour l'honneur d'Hachem qui est diminué [à cause de la perte du Temple], alors pour cela ils ont été punis.

[cela doit nous servir de leçon, et nous devons également prendre le deuil en pensant à notre papa Hachem]

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3°/ Estime de soi et guéoula :

-> Le 2e Temple a été détruit à la suite du péché de la haine gratuite (sinat 'hinam).
=> Quelle est la raison sous-jacente pour laquelle une personne déteste son prochain?

Rabbi Nathan Wachtfogel (Kovets Si'hot) présente une réponse surprenante : c'est souvent parce qu'une personne se déteste elle-même.
Comme l'affirme la michna des Pirké Avot (4,1) : "Qui est une personne honorable? Celui qui honore les autres". Cela veut dire qu'il est impossible d'honorer les autres tant qu'on ne se sent pas nous-même comme étant distingués et honorables.
["tu aimeras ton prochain comme toi-même" = travaille sur l'estime de toi, comme cela tu pourras estimer au mieux autrui.]
Nos Sages (guémara Kidouchin 70a) présentent également un corollaire à ce principe : "Tout celui qui trouve des fautes en autrui, le fait en se basant sur ses propres fautes" (kol aposhél, bémoumo poshél).
Ainsi, ce qu'une personne dit des autres est en fait le reflet de ce qu'elle pense d'elle-même. Si une personne ne voit que ses défauts et se considère comme défectueuse et indigne, elle ne pourra également voir que le négatif chez les autres. [le rav Wachtfogel rapporte cela au nom du rav Eliyahou Lopian]

Le rav Wachtfogel ajoute :
C'est seulement une personne avec une bonne estime de soi, et qui voit le bien qui est en elle, qui est capable de voir également le bien chez les autres.
=> Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite. Par conséquent, la manière de rectifier la faute de sinat 'hinam est en s'efforçant de se considérer comme quelqu'un qui possède de nombreuses qualités nobles et distinguées.

[de plus, le Temple permet de révéler la grandeur d'Hachem. Or, chaque juif a en lui un partie Divine (son âme). Ainsi en ayant conscience de la grandeur et du caractère élevé de notre âme, nous permettons à Hachem de reconstruire le Temple. La condition est que nous fassions le premier pas en appréciant la valeur de la Divinité en nous (et par ricochet en notre prochain juif).
Selon nos Sages, de la même façon que nous devons avoir confiance en D., nous devons avoir confiance en nous.]

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-> La première haftara que nous lisons pendant les 3 semaines, commence par Hachem confiant au jeune Yirmiyahou d'être son prophète auprès des nations.
Yirmiyahou a protesté qu'il n'était pas digne d'une mission aussi noble : "Hélas, mon Seigneur ... voyez je ne sais pas parler, car je ne suis qu'un jeune (naar anokhi)".
Hachem lui répondit : "Ne dis pas: Je suis un jeune. Mais tous ceux où je t'enverrai, tu iras les trouver, et tout ce que je t'ordonnerai, tu le diras. Ne les crains point, car je serai avec toi pour te protéger" (Yirmiyahou 1,6-7).

=> Pourquoi nos Sages ont-ils établi cette haftara particulière comme une introduction appropriée aux 3 semaines de deuil (du 17 Tamou au 9 Av)?

Rabbi Nathan Wachtfogel (Kovets Si'hot) répond que c'est pour transmettre le message que la racine de la destruction du Temple réside dans la croyance erronée d'une personne : "je ne suis qu'un jeune" et inapte à la grandeur.
Lorsqu'une personne pense qu'elle est incapable de grandes réalisations [spirituelles], elle se retient d'actualiser (de rendre réel) son incroyable potentiel.

En tant que machguia'h de la yéchiva de Lakewood, Rabbi Wachtfogel se lamentait auprès de ses étudiants :
"Qui sait combien de livres n'ont pas été écrits à cause de cette attitude? Si des grands du passé avaient entretenu ces pensées, ils nous manqueraient leurs oeuvres monumentales. Qui sait combien de yéchivot n'ont pas été construites, combien de Torah a été perdue et combien d'institutions n'ont jamais vu le jour à cause de l'attitude d'effacement personnelle du "je ne suis qu'un jeune" (naar anokhi)".

[chaque juif a en lui un "Temple" où Hachem peut résider. Lorsque nous n'avons pas d'estime de nous-même, c'est comme si l'on détruisait ce Temple interne. Ainsi, cette période menant au 9 Av est une période de deuil sur toutes les potentialités magnifiques que nous avions et que nous n'avons pas exploité, car croyant aux paroles de notre yétser ara : "je ne suis rien, je ne suis qu'un jeune dans la spiritualité, c'est pas pour moi (c'est pour les grands en Torah, comme je suis petit Il [Hachem] comprendra que je ne le fasse pas)!"
Ainsi, on doit sortir du 9 Av en étant motivé de vouloir être à notre niveau une grande version de nous-même, qui par ses actions va contribuer à construire le Temple et permettre de révéler le plus largement la grandeur de papa Hachem.]

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4°/ L'attitude de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas :

-> Rabbi Yo'hanan a dit : l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre Temple, a brûlé notre Sanctuaire et nous a exilé de notre terre. [guémara Guittin 56a]

-> Juste avant, cette guémara rapporte que Bar Kamtsa est allé dire à l'empereur romain que les juifs se rebellaient contre lui, et lui demanda de les tester en envoyant un sacrifice en l'honneur du gouvernement, et de voir s'ils allaient le sacrifier.
L'empereur a envoyé un veau de 3 ans, et alors que Bar Kamtsa allait avec le veau au Temple, il a fait un défaut selon certains à la lèvre supérieur et selon d'autres à sa paupière. A un tel endroit cela est considéré comme un défaut chez les juifs [empêchant de pouvoir sacrifier l'animal], mais chez les non-juifs cela n'est pas considéré comme un défaut.
Malgré le défaut, les Sages ont pensé sacrifier l'animal en raison de l'impératif de maintenir la paix avec le gouvernement.
Rabbi Zé'haria ben Avkoulas leur a dit : si les Cohanim font cela, les gens diront que les animaux avec un défaut peuvent être sacrifiés comme korban sur l'autel du Temple. Les Sages ont dit : si nous ne le sacrifions pas, alors nous devons empêcher Bar Kamtsa de faire son rapport à l'empereur. Les Sages ont pensé le tuer afin qu'ils ne puissent pas aller et parler contre eux.
Rabbi Zé'haria leur a dit : si vous le tuez, les gens vont dire que celui qui fait un défaut à un animal qui doit être sacrifié, doit être tué. En conséquent, ils n'ont rien fait, Bar Kamtsa a dit du mal auprès des authorités (les juifs se rebellent la preuve ils refusent de sacrifier le korban de l'empereur), et à la suite de cela la guerre entre les juifs et les romains a commencé [menant à la destruction du Temple].

-> 1ere approche : une piété mal placée :
Le 'Hatam Sofer (paracha Kédochim) enseigne :
Même si une personne est totalement engagée à accomplir la Torah et les mitsvot, elle doit toujours veiller à ce que les mitsvot qu'elle accomplisse ne soient pas faites d'une manière trop stricte qui pourrait entraîner un effet négatif.
Le Shibolé haLéket (Hilkhot Shé'hita) donne l'exemple d'un cho'hét qui serait beaucoup trop strict passant beaucoup de temps dans son abattage (pensant par là exceller dans sa crainte d'Hachem), mais qui va en contrepartie causer une perte d'argent aux juifs.
[cette notion de piété déplacée s’applique à son haut niveau spirituel à Rabbi Zé’haria, mais est surtout une leçon pour nous]

-> 2e approche : un vrai humble n'est pas critiqué :
Le 'Hazon Ich explique la guémara ainsi :
"L'intention de nos Sages n'est pas de critiquer Rabbi Zé'haria ben Avkoulas. En effet, est-ce que l'humilité est un trait négatif? Comment quelqu'un peut-il être critiqué pour être humble?
L'intention de nos Sages est différente. Rabbi Zé'haria n'est pas blâmé pour son humilité. Au contraire, la guémara relate simplement comment Hachem a utilisé une personne humble pour atteindre son but en détruisant le Saint Temple".

[à notre niveau, on apprend de cela : l'importance de faire les mitsvot avec intelligence en ne portant pas atteinte à autrui (à l'image de celui qui met son talith plein de concentration et qui va taper de ses fils autrui) ; et également l'importance de la magnifique qualité d'être un vrai humble.]

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5°/ Hachem prépare le remède avant le mal :

-> Le 'Hida écrit que la fondation du 1er Temple n'a jamais été détruite, depuis que le roi David l'a construite.
S'il avait été autorisé à construire le Temple lui-même, Hachem n'aurait jamais pu détruire le temple, lui aussi, aurait résisté à jamais.
Lorsque David a eu 70 ans, il est venu le moment de construire le 1er Temple, mais Hachem a refusé que David le construise car Il avait vu que dans le futur les juifs fauteraient et mériteraient d'être anéantis.
Hachem a préféré que Sa colère soit déversée sur un édifice de pierre et de bois, épargnant ainsi la nation juive.
Si le Temple aurait été indestructible, toute la fureur d'Hachem aurait été mise sur les juifs, que D. nous préserve.

Bien que le roi David était destiné à vivre 140 années, Hachem l'a pris de ce monde à l'âge de 70 ans, et le travail du Temple a été laissé à son fils, Shlomo.
[le Zohar (vol.1, 168a) dit que David ne serait pas né si Adam ne lui avait pas donné gracieusement 70 années de sa vie. Le même Zohar ajoute que Avraham, Its'hak et Yaakov ont également contribué a 70 ans supplémentaires, faisant que David aurait dû vivre au total 140 ans.]

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6°/ Le message de l'absence du Aron :

-> Pendant les derniers jours du 1er Temple, le Aron (l'Arche sainte) a été cachée afin qu'il ne tombe pas entre les mains de l'ennemi lors de la destruction du Temple.
A l'époque du 2e Temple, il n'y avait pas de Aron dans le Saint des Saints.

=> Pourquoi les constructeurs du 2e Temple n'ont-ils pas fait un autre Aron? En effet, ils ont du refaire une nouvelle Ménora, une nouvelle Choul'han et un nouveau Autel, alors pourquoi pas un nouvel Aron?

-> On peut citer la réponse sublime suivante :
Dans les Chir haChirim, il est écrit : "Détourne de moi tes yeux, car ils me submergent" (Chir haChirim 6,5).
Rachi (sur ce verset) explique qu'au moment de la construction du 2e Temple, Hachem a dit au sens figuré : "Vous êtes aussi beaux pour moi maintenant que vous ne l'étiez auparavant pendant la période du 1er temple. Cependant, dans ce Temple, Je ne rendrai pas l'Arche et les Chérubins (kérouvim).
Ces éléments M'ont poussé à vous couvrir d'un amour excessif, ce qui vous a amené à vous rebeller contre moi."

[par exemple : la guémara (Baba Batra 99a) enseigne que lorsque les chérubins se font face, cela signifie que les juifs agissent selon la volonté de D., et dans le cas contraire, ils se tournent le dos.
(ainsi d'une certaine façon voir les chérubins s'enlacer était comme si Hachem enlaçait concrètement d'amour chaque juif. Cela a pu d'une certaine façon monter à la tête du peuple ...)]

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7°/ Une génération plus grande que celle qui est sortie d'Egypte :

-> La Torah appelle Nissan : "le premier mois" de l'année, et les mois suivants sont appelés : "le second" mois, le troisième" mois ; ... tous sont comptés à partir de la référence qu'est Nissan.
La Torah fait cela afin de rappeler que la sortie d'Egypte a eu lieu en Nissan.
Lorsque les juifs sont retournés en Israël après leur exil à Bavèl, les Sages ont institué que les mois devraient désormais être appelés par leurs noms babyloniens afin de rappeler comment Hachem a fait revenir Israël de sa captivité dans l'exil babylonien. [Ramban - Bo 12,1]
Le fait que le souvenir de cet événement doit remplacer le souvenir de la délivrance l'Egypte est basé sur la prophétie de Yirmiyahou : "En vérité, des jours viendront, dit Hachem, où l'on ne dira plus : "Vive Hachem qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte!" mais "Vive Hachem qui a fait monter, qui a ramené les descendants de la maison d'Israël du pays du Nord [Bavél]" (Yirmiyahou 23,7-8)

=> Pourquoi le souvenir de la délivrance de l'exil de Bavél doit-il être si important qu'il en vient à éclipser les incroyables miracles ouverts qui se sont produits pendant la sortie d'Egypte?

Rabbi Avraham Grodzinsky (Torat Avraham) répond que les juifs qui sont retournés en Israël après l'exil de Bavél étaient, sous certains aspects, plus grands que la génération qui a quitté l'Egypte. En effet, tandis que les juifs ont accepté la Torah au mont Sinaï par la peur, pendant l'exil babylonien ils l'ont acceptée par la joie.

=> Si la génération du 2e Temple était vraiment spirituellement supérieurs à leurs prédécesseurs (d'Egypte), pourquoi la présence Divine a-t-Elle diminuée pendant l'époque du 2e Temple, comme cela est évident par manque de l'Arche (Aron), des Chérubins (Kérouvim), Ourim véToumim, et de la prophétie, qui étaient tous présents durant la période du 1 er Temple (guémara Yoma 21b)?

Rabbi Avraham Grodzinsky commente que c'est spécifiquement la chaude proximité Divine qui s'est manifestée pendant la période du 1er Temple, qui a engendré un sentiment de contentement de soi et d'arrogance parmi la population, qui les a finalement conduits au péché.
Hachem a voulu épargner à la génération de l'époque du 2e Temple ce danger, en minimisant leur capacité à éprouver le même degré de proximité avec la Présence Divine.

[on peut parfois avoir l'impression que Hachem ne nous aime pas en ne nous octroyons pas certaines choses, mais en réalité c'est une preuve de Son amour, sachant que cela ne serait pas positif à notre vie. ]

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8°/ Qui est plus grand?

-> La guémara (Yoma 9b) demande : qui était plus grand, les générations précédents qui ont été pendant la période du 1er temple, ou les générations suivantes qui ont vécu pendant la période du second temple?
Elle répond que le Temple lui-même démontre que les générations précédentes étaient supérieures, car le temple a été restauré aux plus anciennes après une période de 70 ans, mais il n'a toujours pas été restauré pour les plus récents.

=> Comment les générations précédentes, qui ont transgressé les 3 péchés capitaux, peuvent être considérées comme supérieures aux générations ultérieures de la période du 2e Temple, qui ont peiné dans la Torah bien qu'étant soumis à des royaumes étrangers?

-> Le Gaon de Vilna (Even Chéléma - Likouté haGra 3,2) observe que ce n'est pas une simple coïncidence si le 1er Temple a été détruit par Bavél et le 2e Temple par Rome (Edom).
La midrach (Vayikra rabba 13,5) compare l'exil de Bavél à un chameau, et l'exil actuel, l'exil d'Edom, a un cochon.
Le chameau et le cochon sont tous les deux des animaux impurs qui possèdent un signe cashère.
La différence entre eux est que le signe non cashère du chameau (ses sabots non fendus) est extérieur, tandis que le signe non cashère du cochon (qu'il ne rumine pas) est intérieur.

Les juifs qui vivaient à l'épode du 1er Temple étaient comme le chameau, bien qu'ils étaient extérieurement mauvais, leur coeur était bon et rempli de bita'hon et de confiance en Hachem.
Ces défauts ont pu être corrigées dans une période relativement brève, et ils ont donc pu retourner en Israël après 70 ans.
La génération du 2e Temple était l'opposée : ils étaient pieux extérieurement, mais dans leur coeur il y avait de la jalousie e de la haine, qui sont l’antithèse du bita'hon.
[le Séfer ha'Hinoukh (241) enseigne qu'une personne qui a une confiance ferme en Hachem n'aura pas de mauvais sentiments à l'égard de son prochain, puisqu'elle réalise que toute douleur causée par la main de l'homme a été au préalable ordonnée au Ciel.]
Cela est comparable au cochon, qui dissimule son signe non cashère mais qui affiche fièrement ses sabots fendus "cashère" à la vue de tous.
Un tel défaut est beaucoup plus difficile à éradiquer, et c'est la raison pour laquelle le 2e Temple n'a toujours pas été restauré.

[on voit l'importance d'entretenir son coeur pour qu'il soit bon, rempli de bita'hon et d’émouna en Hachem. ]

La géoula

+ La géoula :

1°/ En Nissan ou en Tichri?

-> La Mékhilta cite un débat entre Rabbi Eliézer et Rabbi Yéhochoua pour savoir si la future rédemption aura lieu au cours du mois de Nissan ou bien au mois de Tichri.

=> Quelle est la base de leur argumentation?

Le Malbim (Bo 12,42) commente que les 2 opinions sont d'accords.
Le monde a été créé en Tichri. En tant que tel, Tichri représente le mois qui est sous l'ordre naturel du monde.
Nissan est le mois au cours duquel le peuple juif a quitté l'Egypte de manière miraculeuse. Nissan représente donc un mois qui transcende les lois de la nature.
Si le peuple juif en est digne, la future rédemption se produira de manière miraculeuse, encore plus grande que les multiples miracles vécus lors de la sortie d'Egypte.
Si toutefois nous n'en sommes pas dignes, la rédemption future se déroulera de manière presque naturelle.

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2°/ Le Temple principal :

-> Le Temple principal est le 3e. Le Zohar rapporte que Hachem avait l'intention de faire descendre du Ciel le 3e Temple après avoir fait sortir le peuple juif d'Egypte.
Lorsque les juifs ont chanté à la mer Rouge "Tu les amèneras sur la montagne de Ton héritage ... le Sanctuaire que Tes mains ont établi" (Béchala'h 15,17), ils faisaient référence à ce Temple final, qui ne sera pas construit des mains humaines mais par Hachem.
Lorsque les juifs ont fauté dans le désert, ils sont devenus indignes de recevoir ce Temple indestructible et éternel. [Zohar - vol.3, Pin'has 221a]
Au lieu de cela, les 2 premiers Temples ont été donnés comme un moyen de se préparer pour le futur Temple principal. La sainteté contenue dans les 1er et 2e Temples émanait du 3e Temple, qui est actuellement achevé au Ciel, attendant de descendre.
[rabbi Yossef Dov Soleveitchik - Beit haLévi - Toldot]

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3°/ A quoi ressemblera le machia'h?

=> Comment est-il possible que le machia'h soit universellement accepté par tous les types de juifs alors que chaque segment de la communauté juive et nettement différent l'un de l'autre?

-> Il y a une guémara (Sanhédrin 98b) dans laquelle nos Sages du Talmud demandent aux étudiants de diverses académies de Bavél : "Quel est le nom du machia'h?" L'académie de Rav Shila a répondu : "Son nom est Shilo", l'académie de Rav Yanaï a dit : "son nom est Yinon", et l'académie de Rav 'Hanina a dit : "son nom est 'Hanina".
Puisque le machia'h sera la personne la plus parfaite de sa génération, chaque académie croyait que son rabbi particulier était le plus apte à devenir le machia'h.

Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov al Na'h - Esther 2,15) explique que chaque groupe en Israël possède une qualité exceptionnelle particulière et admire une personne qui est parfaite dans ce domaine particulier.
Puisque le machia'h aura atteinte toutes les manières imaginables de perfection, il sera universellement aimé et respecté par tout Israël.

Quelques enseignements liés aux lois du 9 Av

+++ Quelques enseignements liés aux lois du 9 Av :

+ 1°/ Diminution des lumières :

La raison pour laquelle nous diminuons les lumières dans la synagogue la nuit du 9 Av est basée sur le midrach (Eikha rabba 3,10) suivant : Après avoir détruit le Temple, Hachem a convoqué Ses anges et leur a demandé : "Quand un roi humain est en deuil, comment se comporte-t-il?" Les anges répondirent : "Il éteint les lampes de son palais". Hachem a dit : "Je ferai de même", comme il est écrit : "le soleil et la lune se sont noircis et les étoiles ont retiré leur éclat" (Yoel 2,10).

Puisqu'une synagogue est un sanctuaire miniature et la demeure de la Présence Divine (Chékhina), elle est considérée comme le palais du roi, et il convient de tamiser ses lumières.
Sur la base de ce qui précède, il ne serait pas nécessaire d'éteindre les lumières de sa propre maison la nuit du 9 Av. Cependant, certains ont la coutume de maintenir au minimum l'éclairage de leur propre maison, en accomplissement du verset : "Il m'a placé dans les ténèbres" (Eikha 3,6).
[Chalmé Moéd]

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+ 2°/ Visite au cimetière :

Il y a une coutume de visiter un cimetière le jour du 9 Av (Tossafot Taanit 16a, rapporté dans le Rama OH 559,10).
On peut citer les raisons suivantes :
1°/ c'est comme dire que nous sommes considérés comme des cadavres (guémara Taanit 16a). Cela permet de générer [en nous] des sentiments d'humilté.
[Méïri - Taanit 16a]

2°/ afin que le défunt implore la miséricorde en notre faveur. [guémara Taanit 16a]

3°/ le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]

4°/ le midrach raconte que tout au long du séjour de 40 ans dans le désert, des milliers d'hommes âgés de plus de 20 ans creusaient leur propre tombe et s'y retiraient la nuit du 9 Av.
Le jour suivant ceux qui étaient restés en vie se levaient de leur tombe, tandis que ceux qui étaient morts pendant leur sommeil restaient à cette même place.
Puisque les proches des défunts visitaient ensuite les tombes de ceux qui étaient morts pour assister à leur enterrement, alors dans un but de rappeler cet événement nous faisons une visite au cimetière le 9 av.
[Yichma'h Lev 179]

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+ 3°/ Ablution des mains au lever :

Tout au long de l'année, une personne est obligée de se laver les mains jusqu'aux poignets en se levant (à 3 reprises : une fois à droite, une fois gauche, ..).
La raison en est de laver l'esprit impur qui descend sur une personne pendant qu'elle dort la nuit.
Une exception est faite pour 2 jours de l'année : à Yom Kippour et le 9 Av, où il est permis de se laver à 3 reprises que jusqu'à l'extrémité des articulations.
=> Pourquoi ne nous soucions-nous pas d'enlever entièrement l'esprit impur qui repose sur nos mains en ces 2 jours?

Le Kaf ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 4,14) explique qu'une personne est si pure à Yom Kippour que les forces d'impureté ne s'emparent pas d'une personne dans la même mesure qu'elles le font habituellement, et il suffit donc de simplement se laver jusqu'aux articulations pour éliminer l'esprit d'impureté.
Le 9 Av, c'est le contraire qui est vrai. L'essence du 9 Av est de passer la journée à se concentrer sur nos graves fautes qui ont causé la destruction du Temple. [à nos yeux on serait tenté de se dire qu'elles sont pas si graves, mais elles détruisent encore de nos jours le Temple (puisqu'il n'est pas reconstruit).]
A un moment où une personne se vautre dans ses nombreuses fautes, une petite mesure supplémentaire d'esprit impur qui reste sur nos mains devient une affaire insignifiante sans intérêt.

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+ 4°/ Le Talit et les Téfilin :

Il y a un débat parmi les décisionnaires pour savoir si l'obligation de s'abstenir de porter le talit et les téfilin le jour du 9 Av, est jusqu'à 'hatsot (midi juif), ou jusqu'à ce qu'on termine de réciter les kinot, ce qui peut être même avant 'hatsot. [voir Choul'han Arou'h, Ora'h 'Haïm 555,1 ; Rama OH 559,3]

Rabbi Yossef Ber Soloveitchik (Hararé Kedem) explique la raison d'être de chacunce de ces positions :
-> Après 'hatsot, l'édifice du Temple a été incendié (Michna Broura 555,3).
C'est en fait une source de réconfort pour le peuple juif, puisque Hachem a déchaîné Sa colère contre le bois et les pierres, épargnant ainsi à Israël davantage de châtiments. Ce signe de réconfort diminue quelque peu la sévérité de notre deuil et nous permet de revêtir notre talit et nos téfilin, ainsi que de nous asseoir sur une chaise.

-> Selon l'autre point de vue, lors de la récitation des kinot, on obtient le statut d'endeuillé dont le parent décédé repose devant lui (onen). Tout comme un "onen" est dispensé de toutes les mitsvot en raison de sa préoccupation de s'occuper des exigences funéraires du défunt, de la même façon on doit être si complètement absorbé par les pleurs et l'éloge de la perte du Temple, au point d'être dispensé de la réalisation des autres mitsvot.
Après l'achèvement des kinot, le niveau de deuil est rétrogradé d'un cran, et l'on accède alors au statut d'une personne en deuil qui a achevé l'inhumation de son proche (avél).
Puisqu'à ce stade, il assume le statut d'avél, il devient obligé de mettre sont talit et ses téfilin, comme c'est le cas avec un avél ordinaire.

"Il y a une mitsva d'être triste le 9 Av et une mistsva doit être accomplie dans la joie!"
[Rabbi 'Hassidique - paroles rapportées par le rav Yaakov Haber]

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-> Quand un dirigeant est dans son palais et a tout ce qu’il veut, il est heureux et n’a besoin de personne. Cependant, quand un manque se fait sentir, il appelle ses serviteurs pour chanter et le réjouir.
Dans la même veine, Hachem se sent comme "amoindri" depuis l’absence du Temple. Cela est spécialement le cas pendant les 3 semaines. En conséquence, nous devons, si l’on peut dire, donner du "'hizouk" à Hachem comme l’expriment les mots : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
On l’accomplit en réalisant son avodat Hashem avec enthousiasme et bonheur. Fort de cela, nous pouvons avoir un sens plus profond de : "ivdou ét Hachem bésim'ha" (Téhilim 100,2) = le but de notre avoda est de procurer de la joie à Hachem.

La Guémara (Taanit 26b) affirme que lorsque l’on entre dans le mois d’Av, on diminue la joie ("michéni'hnas Av mémaatim béSim'ha" - משנכנס אב ממעטין בשמחה).
[le rav Schwab met en avant le fait que la guémara parle d’augmenter la joie en Adar et de la diminuer en Av, mais en tout état de cause, la joie dans le service divin d’un juif doit toujours rester présente.]
Cela peut signifier qu’avec la venue du mois de Av, on diminue les plaisirs (absence de consommation de viande et de vin, de douche, ...). Comment mettre en œuvre ces restrictions en souvenir du deuil?
Avec joie. [on amoindrit le deuil par le biais de la joie.]
[d'une certaine façon dans le deuil nous limitons les plaisirs matériels, ce qui permet d'encore plus se focaliser et ressentir les plaisirs spirituels, ce qui amène une joie authentique, profonde.]

De fait, le 'Hazon Ich nous livre un fascinant commentaire. Un prophète (Navi) doit être en joie pour recevoir sa prophétie. En conséquence, Yirmiyahou a dû être joyeux quand il écrivit les Lamentations d’Ei’kha.
Le nom donné au mois de Av est : Ména'hem Av = nous devons consoler Hachem, notre Père dans les cieux.

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-> Le disciple d’un certain Rebbe ‘hassidique (ayant vécu il y a environ 120 ans) vit son Maître dansant joyeusement le 9 Av. En s’approchant, il remarqua que si le Rebbe dansait joyeusement, des larmes d’amertume perlaient en même temps sur son visage. Quand il demanda à comprendre cette ambivalence, son Rebbe lui répondit que si c’est une mitsva de s’endeuiller sur le Temple le 9 Av, comme toute mitswva, il sied de l’accomplir avec joie!

[quand on trouve un sens dans la souffrance (tout vient avec raison et précision d'Hachem pour notre bien ultime), on peut être joyeux, et cela n’est pas contradictoire.]

Lorsque le 9 Av tombe pendant Shabbath

+ Lorsque le 9 Av tombe pendant Shabbath :

-> Le Chla haKadoch (guémara Taanit 33) écrit que les lois de deuil du Temple ne sont pas applicables le Shabbath car l'on arrêtait la construction du Temple le Shabbath.
Puisque prendre le deuil du Temple est notre façon de le reconstruire, ainsi nous ne pouvons pas faire cette mitsva pendant Shabbath.

=> On apprend de là l'importance de s'attrister de la perte du Temple du plus que l'on peut le faire.

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-> Lorsque le 9 Av tombe à Shabbath, la halakha est que l'observance du jeune est repoussée au dimanche. [Choul'han Aroukh - OH 550,3]
Il existe une opinion minoritaire dissidente qui est soutenue par Rabbi, qui est d'avis que dans un tel cas le jeûne n'est pas observé du tout cette année-là. [cela serait abordé davantage plus après ci-dessus ]

=> Sur quelle base Rabbi a-t-il jugé bon d'abolir toute l'institution du 9 Av lorsqu'il tombe en même temps que Shabbath?

-> Le Avné Nézer (rapporté par Chem miChmouël - Dévarim) explique que les fêtes de la Torah ne commémorent pas simplement des miracles Divins qui se sont produits à l'époque biblique.
Hachem a imprimé "la lumière spirituelle" des fêtes dans le tissu du temps, qui se réactive à jamais en ces jours de l'année.
A titre d'exemple, les jours de Pessa'h continuent de vibrer chaque année avec la même énergie miraculeuse [spirituelle] du premier Pessa'h lorsque les juifs ont quitté l'Egypte.

Ce principe ne s'applique qu'aux fêtes joyeuses de la Torah. Cependant, concernant les jeûnes, il y a un axiome contraire : l'énergie négative qui s'est produite un jour de jeûne est contenue dans ce seul jour et ne continue pas dans le futur.
[le Chem miChmouël cite également le 'Hozé de Lublin qui dit que cela est en allusion dans le verset : "Le désastre ne s'y prendra pas à deux fois" (Na'houm 1,9)]

=> La question se pose alors : puisque l'énergie négative qui s'est produite lors d'un épisode tragique de l'histoire juive est limitée au jour où l'événement s'est produit, pourquoi nos rabbanim ont-ils intitué des jours de jeûne pour marquer ces temps sombres?

Le Chem miChmouël répond que les périodes de deuil national contiennent également un élément positif. A une époque de châtiment par D., la nation juive est purifiée de ses péchés et devient immédiatement aimée par Hachem.
Ce lien d'amour Divin et d'apaisement qui émerge spécifiquement pendant les périodes de calamités est la "lumière" spirituelle qui est à jamais intégrée dans la dimension de temps, en ces jours qui sont sinon malheureux.
Nos rabbanim ont institué les jours de jeûne public comme un "récipient" pour nous permettre de capturer la "lumière" inhérente à ces jours-là.

[le Chem miChmouël apporte une preuve de ce concept du fait que les Chérubins (Kérouvim) se trouvaient dans une position d'étreinte amoureuse au moment de la destruction du Temple (guémara Yoma 54). Cela semble étrange à la lumière de la guémara (Baba Batra 99a) qui enseigne que les Chérubins ne se faisaient face uniquement lorsque le peuple juif exécutait la volonté de D. Lorsque les juifs n'accomplissaient pas la volonté de D., ils se détournaient l'un de l'autre.
L'explication est qu'à la suite de la destruction du Temple, les juifs sont devenus purifiés et aimés d'Hachem.]

Hachem a également créé d'autres "récipients" pour contenir la "lumière" Divine.
Le Temple était le "récipient" pour "contenir" la Présence d'Hachem sur terre, et les téfilin sont le "récipient" à travers lequel un homme juif peut "contenir" la Présence d'Hachem dans son corps physique.
L'immense sainteté du Shabbath évite le besoin de tout autre "récipient", et il n'est donc pas nécessaire de porter des téfilin le Shabbath, et le Temple ne peut pas être construit à ce moment-là.

Le Chem miChmouël conclut :
C'est pour cette même raison que selon l'opinion de Rabbi, il n'est pas nécessaire de jeûner une année où le 9 Av tombe un Shabbath. Puisque les "lumières" du 9 Av sont acquises en faisant l'expérience du Shabbath, le "récipient" qui est généralement acquis par le jeûne, devient superflu à ce moment là.

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-> La guémara (Méguila 5b) enseigne : "Rabbi Eléazar a dit au nom de Rabbi ‘Hanina : [Rabbi Yéhouda Hanassi] chercha à abolir [le jeûne du] 9 Av [jour de la destruction du premier et second Temple – Michnat Taanit 4, 6], mais [les Sages] ne l’ont pas approuvé.
Rabbi Abba Bar Zavda a dit devant lui (Rabbi Eléazar) : ‘La chose ne s’est pas passée ainsi ; c’était [un jour] du 9 Av qui tombait Shabbath et que l’on avait repoussé au lendemain.
Rabbi [Yéhouda Hanassi] dit alors: Puisqu’il (le jeûne) est repoussé, qu’il soit repoussé [définitivement], mais les Sages ne l’ont pas approuvé" [voir aussi guémara Yérouchalmi Taanit 4,6].

=> Pourquoi Rabbi a-t-il voulu abolir le jeûne du 9 Av d'une année où il tombait Shabbath? Pourquoi les Sages s’y sont-ils opposés?

On peut apporter les réponses suivantes :
1°/ Tossefot s’étonne de l’intention de Rabbi pour deux raisons :
a) Il est enseigné : "Celui qui mange et boit le jour du 9 Av ne verra pas la consolation de Jérusalem" [guémara Taanit 30b].
b) Un Beit Din ne peut annuler les décrets d’un Beit Din confrère, à moins qu’il ne soit plus grand en sagesse et en nombre.

Tossefot résout la difficulté en apportant deux réponses:
a) L’intention de Rabbi était uniquement d’abolir la sévérité ('houmra) que présente le jeûne du 9 Av par rapport aux autres jeûnes.
b) Son intention était d‘abolir le jeûne, le jour du 9 Av, et de le fixer au 10 Av [jour où le Temple finit de brûler] (selon l’avis de Rabbi Yo’hanan - guémara Taanit 29b).
Dans les deux cas, les Sages ne l’ont pas approuvé.

2°/ Rabbi voulait abolir [pour l’année] le jeûne du 9 Av, lorsque celui-ci tombe Shabbath, car il ne souhaitait pas que l’on jeûne le premier jour de la semaine (étant repoussé au lendemain du Shabbath), pour les raisons évoquées (guémara Taanit 27b) :
a) Parce que c’est le 3e jour après la Création de l’homme (depuis le 6e jour de la semaine précédente) [le 3e jour de la naissance est considéré comme dangereux].
b) C’est à cause de l’âme supplémentaire (néchama yétéra) qui est donnée à l’homme le soir du Shabbath, et lui est reprise à la sortie du Shabbath (la disparition de l’âme supplémentaire provoque une fatigue ressentie jusqu’au premier jour de la semaine).
[midrach Plia - Kétonet Tachbets]

3°/ Il est enseigné que si dans une famille endeuillée un garçon venait à naître, toute la famille se trouverait épargnée (du jugement qui planait sur elle) [Choul’hane Aroukh Yoré Déa 394, 4].
Or, nous savons que dans l’après-midi du neuf Av, est né le machia’h [guémara Yérouchalmi Bérakhot 2,4].
Ainsi, lorsque le 9 Av tomba Shabbath, Rabbi, qui était issu de la "Maison de David" [voir guémara Kétoubot 62b], ressentit, pendant Shabbath, que Machia’h était déjà né et que toute la "famille" [de David] (endeuillée) était maintenant rétablie (à noter que le deuil et l’affliction de la perte du Temple étant bannis le Shabbath, seule la dimension positive du 9 Av est perceptible : la naissance du "Sauveur d’Israël" [Machia’h]).
C’est ainsi, que Rabbi Yéhouda Hanassi souhaita fortement, cette année-là, abolir le jeûne du 9 Av, et cela de manière définitive, car étant déjà repoussé, il pouvait être aussi supprimé. En revanche, les autres Sages, n’appartenant pas à la famille de David, ne saisirent pas une telle perception et manifestèrent alors leur désaccord avec Rabbi.
[Bné Yissakhar]

Le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]

Toutes les tragédies qui ont frappé la nation juive à travers l'histoire sont le résultat direct du 9 Av, et sont donc incluses dans le jeûne du 9 Av.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa - vol.4, 57:11]

L’importance de désirer la reconstruction du Temple

+ L'importance de désirer la reconstruction du Temple :

"Un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu" (Massé 36,9)

-> Le Tiféret Shlomo commente ce verset :
"Cela vient faire allusion à la valeur de la sainteté de la terre d'Israël et de Jérusalem, car chaque homme doit désirer ardemment et de tout son coeur la terre d'Israël et sa sainteté, comme il est écrit : "Recherchez la paix de Jérusalem" (Téhilim 122,6), ou encore "Tsion n'a personne qui la recherche" (Yirmiyahou 30,17) = on en déduit qu'elle a besoin qu'on la recherche (guémara Souca 41a).
Et ce désir en lui-même contribue à la délivrance future.

Si le désir d'un juif s'enflamme pour la terre et la reconstruction du Temple, les Bné Israël seront très rapidement exaucés, car le Temple est déjà construit et se tient prêt En-Haut. Il faut seulement demander à ce qu'il descende … C'est d'ailleurs à cela que fait allusion l'expression "Dévir Bété'ha" (le 'parvis de Ta Maison' - employée dans plusieurs de nos prières comme dans celle de 'Rétsé' de la Amida).
Le mot ''dévir'' (דביר) ) est associé au mot "dibour" (la parole - דיבור), afin de suggérer la nécessité de demander à Hachem qu'il soit reconstruit de nos jours, comme l'enseignent nos Sages : "Celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée" (guémara Taanit 30b).
[En ce sens,] chaque juif qui prononce sincèrement dans sa prière les mots "vélirouchalayim ir'ha béra'hamim" tachouv" (et à Jérusalem Ta ville reviens avec miséricorde - Amida dans le rite achkénaze - ולירושלים עירך ברחמים תשוב), agit réellement dans le Ciel pour anticiper la délivrance".

-> Le Tiférète Shlomo ajoute grâce à cela, une explication des versets suivants (Nitsavim 29,21-23) : "Alors, quand viendra la dernière génération, vos descendants qui naîtront plus tard ... et que diront tous ces peuples : 'A quel propos Hachem a-t-Il ainsi traité ce pays? Pourquoi s'est allumée cette grande colère ?' "
On peut en effet se demander pourquoi on précise ici que ce sera seulement "quand viendra la dernière génération", que l'on posera cette question.
Et de répondre que ce sera la génération qui mettra tout son coeur à demander cette question, et qui se lamentera réellement sur la destruction de la terre et de Jérusalem, qui sera la dernière génération de l'exil.
Car ce sera grâce à son désir ardent qu'elle suscitera la délivrance, et "celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée".

-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachot) affirme que grâce à ce désir intense, l’homme est considéré comme étant déjà présent à l’intérieur du Temple (beit hamikdach) :
""Je me suis réjoui lorsqu’on m’a dit ‘allons à la maison d’Hachem’, nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" (Téhilim 122,1), car même à notre époque, lorsqu’un homme a le coeur joyeux et qu’il désire ardemment la reconstruction du Temple, c’est comme s’il l’avait reconstruit.
C’est ce que le verset : "Nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" signifie, c’est-à-dire que c’est comme si nous nous y trouvions déjà. Par notre pensée, nous lui conférons déjà sa sainteté".

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+ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :

Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).

=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.

-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits (en dehors du Temple, ou bien selon une opinion en dehors de Jérusalem), on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]

=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?

Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.

-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!