Aux délices de la Torah

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Etudier à haute voix

+ Si nous souhaitons dévoiler des 'hidouchim de Torah, nous devons éveiller la parole d'Hachem et ainsi nous attirerons sur nous un dévoilement de la Torah.

En effet, ce mécanisme est une grande règle générale que nous trouvons dans le Zohar haKadoch (Lé'h Lé'ha 88a) : "Lorsque se manifeste un éveil en bas, il se crée un éveil en haut".
Lorsque nous souhaitons recevoir de l'abondance, nous devons créer un éveil dans les mondes supérieurs grâce à un éveil préalable dans ce monde ici-bas.
Ainsi, chaque juif qui se consacre à la Torah dans ce monde-ci devra faire jaillir de sa bouche le son des paroles de Torah, ce qui entraînera un éveil céleste et ainsi Hachem fera "sortir de Sa Bouche" la Torah des mondes supérieurs.

Aussi, même si un homme connaît des difficultés pour accéder à la compréhension de la Torah, lorsqu'il prononce son étude à voix haute, il se connecte directement avec la Bouche du Créateur. Les capacités de son âme s'en trouvent élargies et par conséquent, son accès à la compréhension de la Torah s'étend sans aucune limite.
[Shvilé Pin'has - Bamidbar]

Alors que les 3 premiers exils (en Babylonie, en Perse et en Grèce) ont finalement pris fin par le mérite de nos 3 Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), notre survie et notre libération de l'exil final ne sera méritée que par des prières de gratitude et de remerciement à Hachem.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5640]

"Chacun selon leur drapeau, selon les signes de la maison de leur père, les enfants d'Israël camperont non loin, autour de la tente d'assignation ils camperont" (Bamidbar 2,2)

-> Le Zohar (Bamidbar 118b) écrit :
"Les quatre étendards du peuple d'Israël correspondent aux quatre camps d'anges de l'assemblée d'Israël qui est la Présence divine ...
L'ange Mikhaël se trouve au sud, à la droite du Trône Céleste. Il est le prince de la bonté représenté par la face du lion.
Gabriel se situe au nord, à la gauche du Trône Céleste. Il est le prince de la rigueur représenté par la face du taureau.
Ouriel est placé à l'est, devant le Trône Céleste. Il est le prince de l'attribut de Tiféret et il est représenté par la face de l'homme.
Raphaël enfin, est à l'arrière du Trône Céleste, à l'ouest. Il est le prince de la royauté représenté par la face de l'aigle.
La Présence divine réside au-dessus des quatre anges. Les premiers à voyager étaient les membres du camp de Yéhouda dont le drapeau correspondait au camp de Ouriel. Puis, arrivaient les membres du camp de Réouven dont l'étendard correspondait au camp de Mikhaël. Le camp de Dan voyageait quant à lui vers le nord, correspondant au camp de Gabriel et le camp d'Efraim voyageait vers l'ouest et représentait le camp de Raphaël".

-> Le Chlah haKadoch dit à ce sujet :
"Hachem notre Maître, que Ton Nom est puissant sur toute la terre!" (Hachem adonénou ma adir chim'ha bé'hol aarets - Téhilim 8,2)

Les anges des mondes supérieurs se réjouirent de l'ordre des étendards du peuple d'Israël sur terre qui reflétaient les quatre camps de la Présence divine entourant le Trône de gloire.
En effet, les lettres du terme "adir (אדיר - puissant) sont les acronymes des quatre tribus qui portaient l'étendard : Efraïm (אפרים), Dan (דן), Yéhouda (יהודה) et Réouven (ראובן).

Les bougies de ‘Hanoucca

+ Les bougies de 'Hanoucca (selon le Sfat Emet) :

-> La mitsva d'allumer les lumières de 'Hanoucca est l'un des rares cas où nous en exil pouvons reproduire le service divin du Temple. Cela est en soi quelque peu réconfortant pour les juifs embourbés dans l'exil.
Lorsque Aharon a regretté son incapacité à offrir les mêmes sacrifices que les Nessi'im de chaque autre tribu au moment de l'inauguration du Michkan, il a été réconforté par les mots : "chél'ha léolam kayamét" = ton rôle dans le Service Divin d'allumer la Ménora restera pour toujours.
Comme le note le Ramban, cela fait référence aux lumières de 'Hanoucca, qui aident à obtenir une étincelle du Temple même pour nous dans l'exil.
['Hanoucca 5633]

-> Même de nos jours, en l'absence du Temple, en allumant les lumières de 'Hanoucca, qui incarnent l'esprit de la Ménora du Temple, nous aussi pouvons atteindre de grandes hauteurs spirituelles.
['Hanoucca 5664]

-> En allumant les bougies de 'Hanoucca, nous ravivons un peu l'aura du Temple.
Cela peut être seulement une ouverture, un début et un aperçu du Temple, mais comme le dit le midrach (Chir haChirim 5,3) : Hachem nous dit : "Faites-moi une ouverture de la taille d'un chas d'une aiguille [dans votre coeur en se repentant sincèrement et en revenant vers Moi], et je vous ferai une ouverture de la taille d'une entrée d'un palais" = si vous me faites une ouverture chaque 'Hanoucca, alors que les bougies de la Ménora ('hanoukia) s'infiltre, J'ouvrirai pour vous les portes du Temples lui-même.
['Hanoucca 5638]
[à 'Hanoucca nous faisons tous un aperçu du service du Temple (Ménora), et par là cette petite ouverture on en réalise une grande vers la guéoula! ]

-> Le Rokéa'h note que les 36 bougies de 'Hanoucca qui sont allumées correspondent aux 36 heures pendant lesquelles la lumière primordiale de la Création (ohr haganouz) a brillé (c'est-à-dire les 3 premiers jours [3*12 heures de clarté]).
Son commentaire n'est pas simplement une analogie numérique, mais révèle également que chaque 'Hanoucca en allumant les bougies, nous sommes en mesure d'obtenir d'une manière ou d'une autre la première lumière de la Création ...
Bien que nous soyons certainement très éloignés des sommets spirituels atteints par les 'Hachmonaïm et leurs fidèles partisans, nous apprécions nous aussi, d'une certaine manière, les rayons de cette lumière primordiale qui filtre vers la terre à chaque 'Hanoucca.
['Hanoucca 5661]

-> Hachem compense non seulement les bonnes actions, mais aussi les pensées nobles et chaque action/effort entreprise menant à l'accomplissement éventuel d'une mitsva.
En ce sens, le mérite et le désir d'allumer la Ménora du Temple est en soi un facteur majeur dans la précipitation de la guéoula.
['Hanoucca 5648]
Ainsi, en allumant les bougies à 'Hanouca nous témoignons de notre profond désir de voir le Temple reconstruit très très bientôt, et cela accélère cette réalisation. En ce sens, le Sfat Emet ('Hanoucca 5648) enseigne : "Par le mérite d'observer 'Hanoucca, nous mériterons la guéoula finale".

-> La valeur numérique de "nér" (bougie - נר) est de 250, correspondant aux 248 mitsvot positives couplées à 2 autres : l'amour et la crainte d'Hachem.
De plus, le terme "nér" (נר) est l'acronyme de "néfech" (נפש) et "roua'h" (רוח).
L'exécution des 248 commandements positifs de tout coeur est le "projecteur" le plus efficace, le meilleur moyen d'extraire l'étincelle de l'étincelle de juive incrustée dans l'âme.
[nér Hachem nichmat adam - "l’âme de l’homme est la bougie/lampe de D." (Michlé 20,27)]
Le miracle de 'Hanoucca est revisiter chaque année. Tout comme à l'époque du miracle originel de 'Hanoucca, la Ménora brûlait de façon surnaturelle, de même nous recevons la capacité extraordinaire de susciter l'étincelle Divine [qui est en chacun de nous] et de la mettre au premier plan.
['Hanoucca 5631]

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-> La guémara (Méguila 30b) relate qu'à 'Hanoucca nous lisons la partie de la Torah (Nasso 7-8,4) décrivant les sacrifices offerts par les Nési'im, les responsables des 12 tribus d'Israël, au moment de l'inauguration du Michkan.
Le midrach (Pessikta rabbati 6) dit que le Michkan a été terminé le 25 Kislev, mais n'a été inauguré qu'à Roch 'Hodech Nissan. [les Nési'im étaient malgré tout prêt à apporter leurs offrandes dès le 25 Kislev]

-> Lors de l'inauguration du Michkan, les Nési'im ont apporté : "12 écuelles d'argent, 12 bassins d'argent, 12 coupes d'or" (Emor 7,84).
Il y a un parallèle entre les 36 récipients qu'ont apporté les princes des tribus, et les 36 bougies qui sont allumées à 'Hanoucca.
C'étaient plus que de simples réceptacles offerts au Michkan, c'étaient des réceptacles qui soutiennent l'univers entier.
De même, à 'Hanoucca, en allumant les 36 bougies, nous aidons aussi à maintenir tout l'univers.
Bien sûr, l'exemple le plus connu de la signification du nombre 36 est l'affirmation de la guémara (Soucca 45b) selon laquelle il y a 36 personnes justes par le mérite desquelles l'univers tout entier est soutenu.

Par ailleurs, le nombre 36 est composé de : 30 jours + 6 jours de la semaine.
En allumant 36 bougies à 'Hanoucca, nous invoquons la bénédiction d'Hachem chaque semaine et chaque mois de l'année toute entière.
['Hanoucca 5650]

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-> A chaque 'Hanoucca, nous cherchons à contrer la mauvaise intention des grecs en nous tenant à l'ouverture de la porte allumant la Ménora ('hanoukia). Nous permettons ainsi à l'impact de cette mitsva non seulement de pénétrer nos âmes mais de s'étendre au monde obscur à l'extérieur.
['Hanoucca 5660]

-> Nous mentionnons le miracle pour montrer que nous faisons un effort initial pour que le miracle soir rappelé au Ciel. En allumant nos bougies de 'Hanoucca, nous amenons Hachem à "se souvenir" du miracle et à allumer la Ménora céleste.
En ce qui nous concerne, nous pouvons dire qu'en allumant la Ménora de 'Hanoucca, nous sommes capables d'allumer l'étincelle Divine, le vrai Michkan, le siège de la Chékhina latent dans chaque âme juive.
['Hanoucca 5631]

-> Le Hallel n'est récité qu'à des occasions où nous percevons que les portes de la droiture sont ouvertes au Ciel, comme le chante le roi David : "pit'hou li chaaré tsédék" (ouvre-moi les portes de la droiture).
En accomplissant la mitsa d'allumer les bougies de 'Hanoucca à l'entrée, nous affirmons que non seulement les protes du Ciel s'ouvrent à 'Hanoucca, mais tout aussi important les portes de l'âme de chaque juif sont ouvertes.
Comme nous le disons : "pit'hou li" (ouvre-moi) = permet à mon âme d'éclater en louange à Hachem puisqu'elle le désire si ardemment.
Certainement, chaque juif entrant dans le Temple sentirait les portes de son âme s'ouvrir toutes grandes, succombant à la Volonté d'Hachem. De même, la lumière de la Ménora ('hanoukia), qui rappelle le Temple, permet au coeur du juif de s'ouvrir.
['Hanoucca 5663]

-> Tout comme les 'Hachmonaïm l'ont emporté sur les ténèbres qui se répandaient dans la vie juive, de même les âmes qui pataugent dans l'oubli spirituel peuvent revenir à chaque 'Hanoucca.
['Hanoucca 5660]

-> Les lumières de 'Hanoucca représentent l'étincelle intérieure incrustée dans l'âme.
Le Shabbath hebdomadaire, quelle que soit la puissance de l'expérience, est de nature transitoire et a peu d'impact sur l'âme intérieur d'un juif.
Cependant, l'esprit de louanges et de remerciements (hallel véodaa) qui imprègne 'Hanoucca laisse un impact si profond que l'étincelle [juive] intérieure pure se diffuse dans toute l'âme.
Chaque juif, peu importe à quel point il a pu s'éloigner, est affecté par 'Hanoucca.
[d'après 'Hanoucca 5633]

-> Chaque 'Hanoucca, le chemin de la téchouva, la route du retour vers Hachem s'ouvre à nouveau. 'Hanoucca est un moment opportun pour revoir sa vie, améliorer ses actions et revenir à Hachem.
['Hanoucca 5658]
[de même qu'à l'époque des 'Hachmonaïm de nombreux juifs étaient dans les ténèbres, assimilés aux valeurs grecques, et pourtant le miracle a eu lieu : ils ont perçu une révélation Divine très puissante, qui a rallumé leur intériorité et leur vision de la Vérité, entraînant un retour vers papa Hachem. Il en est de même à chaque 'Hanoucca, qui est un moment où la téchouva est plus facile et acceptée. ]

-> Pour témoigner Son acceptation de la téchouva [des juifs] qui avait accompagné la défaite des Grecs, Hachem organisa le miracle de la Ménora.
Bien qu'il puisse sembler que l'allumage miraculeux de la Ménora était simplement une restauration du miracle original (continuant jusqu'à la disparition du Cohen Gadol Shimon haTsadik), par lequel la lampe occidentale (nèr maaravi) brûlait de soir en soir (alors que les autres avec la même quantité d'huile s'éteignaient à la fin de la nuit), en réalité un miracle beaucoup plus grand s'est produit.
C'est une démonstration des paroles de nos Sages : "Là où des baalé téchouva se tiennent, des tsadikim parfaits ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 34b).
En effet, la génération de tsadikim (menée par Shimon haTsadik) méritait seulement que la lampe occidentale brûle pendant 24 heures. La génération [à l'époque des 'Hachemonaïm] qui est revenue à Hachem (par sa téchouva) a bénéficié d'une semaine entière de miracles.
['Hanoucca 5663]
['Hanoucca nous illumine la conscience de la puissance positive de la téchouva, alors que le yétser ara nous pousse plutôt à nous dévaloriser, à désespérer (comment as-tu descendre ci-bas par cette faute!).]

-> Il n'y a pas de moment plus opportun pour renforcer notre noyau intérieur de sainteté que le moment où l'on allume les lumières de 'Hanoucca, qui sont extrêmement efficaces pour nous aider à découvrir notre potentiel intérieur.
['Hanoucca 5633]
[peu importe ce qu'on a pu faire, nous gardons toujours notre étincelle divine intérieure, et 'Hanoucca est un moment opportun pour la développer, la faire briller davantage! ]

-> En allumant la Ménora ('hanoukia) et en démontrant notre foi dans les miracles d'Hachem, nous invoquons les Attributs d'Hachem.
Comme indiqué précédemment, nos humbles efforts pour allumer notre Ménora ('hanoukia) suscitent une réponse généreuse d'Hachem, qui allume la Ménora ci-dessus.
['Hanoucca 5659]

-> Lorsque nous allumons les bougies, nous disons : "bayamim ahém bazman azé" (ces jours-là, actuellement). Les miracles historiques de ces jours [de 'Hanoucca], aussi lointains soient-ils, se renouvellent chaque année à cette époque.['Hanoucca 5659]
[à cette période de l'année où les nuits sont longues, symbole de l'obscurité et de période dure, nous allumons les bougies d'espoir et disons : bazman azé], Hachem préservera pour nous les miracles qu'Il a accompli jadis à cette époque de l'année. ['Hanoucca 5660]
[le rôle d'un juif est d'éclairer l'obscurité (ex: Torah et mitsvot), mais d'un autre côté les bougies renvoient le message que Hachem va également nous illuminer notre vie, qu'Il va être à nos côtés constamment. De même qu'Il s'est occupé des juifs à l'époque de 'Hanoucca (bayamin ahém), de même Il s'occupe en permanence de nous (Il ne laisse pas le monde s'auto-gérer) (bazman azé). ]

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-> Comment comprendre que les juifs ne cherchent pas généralement pas à influencer le monde dans son ensemble par leur observance des mitsvot (cela nous regarde avec Hachem), et pourtant l'allumage de 'Hanoucca doit l'être d'une manière visible.

Le Sfat Emet ('Hanoucca 5642) développe l'idée que de même que les Grecs sont venus avec la "lumière" de leur sagesse impurifier les lieux les plus privés du Temple, alors de même Hachem a permis à ce que la Ménora ('Hanoukia) puisse pénétrer dans la "rue" afin qu'un peut de la lumière du Temple puisse irradier le domaine public.

Le Sfat Emet poursuit :
"Tout comme les Grecs ont brisé les barrières de notre maison nationale (le Temple - lieu d'êxtreme sainteté) des regards indiscrets du public, alors de même nous démantelons les barrières de fer érigées par le yétser ara pour empêcher le monde entier de profiter de la lumière des mitsvot. [en amenant aux yeux de tous la mitsva de l'allumage]
Par le mérite de la mitsva [d'allumer les bougies de 'Hanoucca, ] nous supprimerons finalement toutes les barrières séparant les juifs de leur Père au Ciel."

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-> Est-ce que Hachem a besoin de la lumière [du nér maaravi de la Ménora]?
Le midrach (Béréchit rabba 36,2) donne la réponse suivante : "c'est afin de vous élever parce que vous allumez pour Lui [Hachem], Qui allume l'univers tout entier."

[Le Sfat Emet de commenter : ] Israël remplit son rôle d'éclairer le monde au nom d'Hachem en accomplissant des mitsvot.
[ "La mitsva est (comparée à) la bougie, et la Torah la lumière" (ki nér mitsva véTorah or - Michlé 6,23)]
La Torah est elle-même comparée à la lumière et les mitsvot à une bougie capable de rayonner la lumière de la Torah. Par notre observance des mitsvot, en agissant comme une bougie (nèr), une bougie/lampe perpétuelle (nér tamid - comme symbolisé par la lampe occidentale - ner maaravi), recevant et reflétant la lumière de la Torah elle-même, nous faisons proliférer la lumière d'Hachem dans un univers trop matérialiste pour recevoir directement la lumière de la Torah.
['Hanoucca 5634]

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-> La mézouza symbolise l'impact permanent des mitsvot. Tout comme le montant de la porte est un élément permanent de la maison, l'impact [positif] des mitsvot reste également dans la maison juive.
En plaçant la Ménora ('hanoukia) en face de la mézouza, nous exprimons notre ferme conviction que al force de la Ménora persistera également dans la maison.
['Hanoucca 5665]

-> La lampe occidentale (ner maaravi) peut témoigner non seulement de la présence visible de la Chékina dans le Temple, mais aussi de l'étincelle divine intérieure (nékouda apénimit) latente dans chaque âme juive. Tout comme la Ménora a continué à brûler même sans suffisamment d'huile, l'étincelle juive intérieure de l'âme peut également briller même dans les conditions les plus obscures, les plus défavorables.
Bien qu'il puisse sembler que cette étincelle Divine soit une minuscule entité en retrait quelque dans l'âme, en réalité son impact (s'il est correctement exploité) se répercute dans tout le corps humain.
['Hanoucca 5631 ; 5638]

‘Hanoucca – Louer et remercier Hachem

+ 'Hanoucca - Louer et remercier Hachem (selon le Sfat Emet) :

-> Nous pouvons suggérer que le fait de louer et remercier Hachem (Hallel véOdaa) était la cause et la justification de toute la libération de 'Hanoucca, et non pas seulement sa conséquence.
Tous les miracles qui se sont produits à cette époque avaient un seul objectif : permette aux juifs de reprendre leur rôle historique de louer et remercier D. (léodot oul'Hallel).
['Hanoucca 5665]

-> Alors que les 3 premiers exils (en Babylonie, en Perse et en Grèce) ont finalement pris fin par le mérite de nos 3 Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), notre survie et notre libération de l'exil final ne sera méritée que par des prières de gratitude et de remerciement à Hachem.
['Hanoucca 5640]

-> Il est bien connu que les 'Hachmonaïm ont commis une erreur tragique en assumant le trône [de la royauté d'Israël] plutôt que de permettre à un descendant du roi David de régner.
Pour rectifier en partie cette erreur, un rôle majeur a été réservé aux chantes de louanges, qui sont composés à l'origine par le doux chanteur d'Israël, le roi David.
Aussi, les mérites de David, ainsi que ceux des 'Hachmonaïm eux-mêmes ont permis la libération du peuple juif.
['Hanoucca 5642]

-> Le mérite des 'Hachmonaïm n'a peut-être pas été suffisant pour permettre aux miracles de 'Hanoucca de se produire. De plus, [à cette époque] de nombreux juifs s'étaient alors assimilés et ne les méritaient pas.
Cependant, il y avait une source de mérites qui restait : la bonté innée du peuple juif. Bien que les juifs peuvent s'écarter du bon chemin, ils reviendraient sûrement à son rôle historique de faire l'éloge d'Hachem, une fois libéré de l'emprise de la tyrannie grecque.
Hachem était bien conscient de la capacité innée de son peuple à faire des louanges Divine, et ainsi Il a unit toutes les louanges et remerciements futurs des juifs avec le mérite significatif actuel des 'Hachemonaïm, et Il a alors libéré Son peuple.
[si les chants de gratitude à D. sont si présents et importants à 'Hanoucca, c'est d'une certaine façon car ils ont été comptabilisés à l'époque pour nous faire mériter le miracle. Ainsi, notre comportement actuel permet concrètement d'être sauvés des Grecs! ]
[d'après 'Hanoucca 5642]

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-> La guémara (Shabbath 118b) rapporte que celui qui lit le Hallel tous les jours, cela est blasphématoire.
Le texte du Hallel n'est récité que certains jours de l'année, tandis que la capacité de remercier Hachem par une prière est possible tous les jours.
A 'Hanoucca, d'un côté nous disons des prières de remerciements (sous la forme élargie du "Al haNissim") pour célébrer les miracles qui se sont produits pour le peuple juif sur terre.
D'un autre côté, il y a le Hallel qui est réservé aux moments extraordinaires de l'histoire juive (quelques jours dans l'année), et qui se concentre sur l'impact dans le Ciel des miracles de 'Hanoucca.

Rien, pas même la joie des juifs lors de la libération, ne peut être comparé au plaisir que Hachem tire de notre délivrance de la tyrannie [d'un de nos oppresseurs en exil].
Lors d'occasions raréfiées telles que 'Hanoucca, nous avons la chance de percevoir ici sur terre un morceau de la grande joie vécue ci-dessus.
[Sfat Emet]

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-> Même de nos jours, bien que nous soyons des générations éloignées de l'occurrence réelle du miracle de 'Hanoucca, en louant et en remerciant Hachem, nous pouvons aussi nous identifier et vivre le miracle de 'Hanoucca.
['Hanoucca 5648]

-> A chaque 'Hanoucca, les juifs imitent leurs ancêtres en chantant des louanges à Hachem. Ce n'est pas seulement une réponse à Ses miracles qui ont déjà été accomplis, mais cela prouve que nous sommes sûrs de savoir que les louanges et les remerciements (Hallel véOdaa) sont les moyens les plus efficaces, peut-être les seuls, de vaincre nos ennemis contemporains.
['Hanoucca 5645]

-> Le message des remerciements (odaa - comme Al haNissim), de reconnaître et de faire confiance à Hachem, est pertinent à chaque 'Hanoucca, alors que l'aura et la lumière résiduelle du Temple pénètrent jusqu'à nos sites éloignés en l'exil.
['Hanoucca 5657]

-> Louer et remercier Hachem ne se limite en aucun cas à la période de 'Hanoucca.
La guémara (Béra'hot 54b) rapporte que 4 catégories de personnes qui ont vécu une situation potentiellement mortelle doivent réciter la bénédiction de remerciement : "agomel lé'hayavim tovot, chéguémalani kol tov".
Par analogie, les juifs après avoir été libérés de chacun des 4 royaumes (Bavel, Perse, Grèce et Edom) ont loué Hachem.
De même, nous nous inclinons à 4 reprises pendant la Amida, exprimant ainsi notre gratitude pour la libération divine des 4 tyrannies.
Dans la Amida, le passage du "Al haNisim" se situe entre la 3e et la 4e fois où l'on se prosterne. De même, les miracles de 'Hanoucca se sont produits à la fin de la 3e monarchie maléfique (grecque) et juste avant le début de la 4e et dernière tyrannie (Rome - Edom).
['Hanoucca 5642]

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-> Au final, le monde non-juif a perdu de vue son véritable objectif. Au lieu d'aider le peuple juif, la monarchie perse et surtout les Grecs ont cherché à harceler et à détruire l'intégrité spirituelle du peuple juif. [d'une façon similaire, les égyptiens ont été punis car certes ils devaient frapper le peuple juif, mais ils l'ont fait avec beaucoup plus de force et de méchanceté que requis.]
Ayant abandonné sa mission, le monde non-juif a également cédé son privilège (la richesse matérielle) à Israël.
En disant des remerciements (odaa), nous remercions Hachem de nous avoir accordé non seulement les bénédictions qui nous étaient dues, mais aussi la générosité réservée à la Grèce et à la Perse.
['Hanoucca 5656]

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-> b'h, également : le Hallel (selon le Sfar Emet) : https://todahm.com/2022/05/18/le-hallel

Par le mérite d'observer 'Hanoucca, nous mériterons la guéoula finale.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5648]

‘Hanoucca – un moment de renouvellement

+ 'Hanoucca - un moment de renouvellement (selon le Sfat Emet) :

-> 'Hanoucca marque l'achèvement du renouvellement annuel de l'année juive. Alors que nous associons le mois de Tichri (avec Roch Hachana) comme étant le début d'une nouvelle année, en réalité, le sens du renouveau persiste jusqu'à 'Hanoucca. Par conséquent, les bikourim (également associés au renouveau puisqu'ils sont les prémices), qui devaient idéalement être offerts avant Souccot, pouvaient être amenés jusqu'à 'Hanoucca (cf. Bikourim 1,6).
['Hanoucca 5644]

-> Chaque juif percevant le miracle de 'Hanoucca profite d'un occasion annuelle de repartir à neuf, de recommencer à zéro. Le Temple a été souillé, puis il a été purifié au moment du miracle de 'Hanoucca.
De même, chaque juif, peu importe à quel point il a pu s'égarer, peut revenir à son héritage à chaque 'Hanoucca ...
Les âmes qui ne sont pas inspirées par le Shabbath (qui a lieu chaque semaine) sont spirituellement émues par l'observance annuelle de 'Hanoucca.
En effet, une certaine étincelle, une pureté intérieure, reste toujours brûlante dans le coeur de chaque juif, et à 'Hanoucca elle est libérée par le pouvoir du "Hallel véOdaa" (louanges et remerciements à Hachem), pour les miracles qui se sont produits à cette époque.
['Hanoucca 5633 ; 5660]

-> Ceux qui agissent "méhadrin laméhadrin" allument les bougies dans un ordre croissant, une lumière la première nuit de 'Hanoucca et culminent à huit, symbolisant le "maalin bakodech (on ajoute dans la sainteté).
La vigueur renouvelée atteinte à cette époque [de l'année] continuera à se développer pendant le restant de l'année à venir.
['Hanoucca 5640]

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-> Non seulement le peuple juif, mais également tout l'univers lui-même, a été renouvelé au moment du miracle de 'Hanoucca.
L'univers a été créé par le mérite et à une finalité de la Torah et des mitsvot. En empêchant le peuple juif de servir Hachem, les Grecs était en fait en train de détruire tout l'univers.
Lors de la délivrance des juifs et de leur retour à la Torah et aux mitsvot, la survie de monde a été assurée.
['Hanoucca 5648]

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+ Un nouvel élan vers la guéoula :

-> Alors que le miracle de 'Hanoucca nous assure qu'à l'arrivée du machia'h, le peuple juif reviendra à ses racines spirituelles, il est aussi une source de renouveau et d'inspiration pour le juif contemporain qui attend toujours l'arrivée du machia'h.
Il faut garder à l'esprit que les miracles d'Hachem sont importants, non seulement pour le moment où ils se produisent, mais aussi pour soutenir de nombreuses générations futures. En fait, Hachem n'accomplit pas de nouveaux miracles tant que le potentiel complet du miracle précédent n'a pas été pleinement utilisé.
Nous pouvons conclure du fait qu'aucun nouveau miracle [collectif] ne s'est produit depuis le miracle de 'Hanoucca, que le peuple juif n'a pas encore tiré sa pleine mesure d'illumination et de renforcement du miracle de 'Hanoucca.
Une fois que nous aurons été dûment inspirés, la guéoula finale aura lieu.
['Hanoucca 5637]

-> Les miracles de 'Hanoucca marquent non seulement l'élimination de la tendance grecque, mais ils servent également de "nourriture" spirituelle nous soutenant tout au long de l'exil (soit presque 2 000 ans d'exil depuis la destruction du Temple).
Alors que les juifs qui ont vécu dans les 3 premiers royaumes (en Babylonie, en Perse, en Grèce) ont été témoins de miracles, ceux d'entre nous qui ont enduré l'exil final, n'ont pas été témoins de tels miracles. De toute évidence, le miracle de 'Hanoucca était destiné à soutenir la communauté juive tout au long du long exil. C'est notre tâche sacrée et notre défi de nous inspirer chaque année de l'histoire de 'Hanoucca, de nous soutenir et de nous renforcer jusqu'à l'arrivée du machia'h.
['Hanoucca 5636]

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-> En observant 'Hanoucca, les juifs se préparent non seulement à l'arrivée du machia'h, mais aussi aux fêtes associées à cette époque.
Le midrach (cf. Yalkout Yéchayhou 554) rapporte qu'à l'époque du machia'h, le peuple juif rendra visite au Temple à chaque Roch 'Hodech.
En préparation de ces fêtes futures, Hachem a initié le jour de fête (Yom Tov) actuel de 'Hanoucca.
['Hanoucca 5646]

-> Pour le peuple juif après presque 2 millénaires d'exil, dépourvu de Temple et de ses rites sacrés, 'Hanoucca est l'occasion de réapprendre la procédure d'allumage de la Ménora qui était similaire à celle de la Ménora de 'Hanoucca (la 'hanoukia).
['Hanoucca 5638]

[le mot 'Hanoucca est lié à 'hinoukh (éducation). On y apprend comment allumer la 'Hanoukia, allusion à la Ménora, et on renouvelle en nous la certitude de l'arrivée imminente du 3e Temple, où la Ménora y sera quotidiennement allumée.]

-> Plus profondément, les événements de 'Hanoucca ont appris aux habitants de ce monde éphémère (olam azé) l'existence d'un autre monde beaucoup plus permanent qui nous attend à la fin de l'histoire, le monde à venir (olam aba). [de même que l'histoire de 'Hanoucca s'est terminée d'une façon totalement improbable selon la vision de notre monde, de même la fin de toute chose de ce monde sera d'une manière improbable selon la vision actuelle du monde. Oui, il y a Hachem. Oui, il y a un monde à Venir]
En fait, toute notre existence, notre durée de vie ici-bas n'est "qu'une session d entraînement" (un 'hinoukh - éducation) dans une optique du monde à Venir ...
Toute notre existence spirituelle, toute la Torah et les mitsvot d'ici sur cette terre, ne sont qu'un échantillon des trésors spirituels qui nous attendent dans le monde à Venir (olam aba). Ce sont de simples moments d'entraînement [temporaires] afin que nous soyons préparés et à l'aise dans notre [future] éternité.
['Hanoucca 5648]

"Sache que le plus grand plaisir dans ce monde est celui de donner à l'autre, car donner crée un lien entre les hommes, et c'est précisément cet acte élevé qui est le plus souvent la cible des attaques du Satan. Le Satan cherche toutes les excuses possibles pour empêcher toute forme de don."
[rav Elazar Sim'ha Wasserman]

La messirout néfech = la clé de la sainteté

+ La messirout néfech = la clé de la sainteté (kédoucha) :

-> La guémara (Berakhot 20a) enseigne : "Rav Papa demanda à Abayé : Pourquoi des miracles se produisirent-ils pour les générations antérieures [celles des Amoraïm] alors que des miracles ne se produisent pas pour nous? ... Il répondit : 'Les membres des générations antérieures firent de grands sacrifices pour sanctifier le Nom (une messirout néféch), mais pas nous'."

-> Le Torat Cohanim (Emor 9,5) dit que si quelqu'un accomplit un acte de messirout néfech en comptant sur un miracle pour le sauver, aucun miracle ne sera accompli pour lui. Par contre, un homme qui se met en danger sans attendre de miracle bénéficiera assurément d'un miracle.

-> Un exemple de ce concept est le récit des événements ayant conduit à l'ouverture de la Mer des Joncs. La guémara (Sota 37a) dit qu'au début, le peuple juif était debout sur le rivage mais la mer ne s'ouvrait pas. Alors que Moché priait longuement pour eux, Hachem lui dit : "Mes bienaimés se noient dans la mer et toi, tu pries longuement devant Moi? ... Parle aux Bné Israël et qu'ils se mettent en marche!" (Béchala'h 14.15).
La guemara révèle que la mer s'ouvrit seulement après que Na'hchon ben Aminadav s'y fut jeté et fut sur le point de se noyer (Midrach Zouta - Chir Hachirim 2,1).
Pourquoi fallait-il que Na'hchon entre dans la mer pour qu'un miracle se produise? Après tout, le midrach ne dit-il pas (Béréchit Rabba 5.5) qu'au moment de la création de la mer, D. avait mis comme condition qu'elle se fende pour les Bné Israël?
Selon le midrach que nous avons cité, la réponse à cette question est évidente : pour qu'un miracle se produise, le bénéficiaire ne doit pas compter sur un miracle. La mer ne se fendit que quand Na'hchon mit sa vie en danger.

-> Le Maharal (Gour Aryé - Emor 22,32) enseigne que lorsqu'un homme se met en danger pour l'honneur d'Hachem sans attendre de miracle pour le sauver, il gagne le statut de "kadoch", comme Its'hak qui fut sanctifié en se laissant attacher sur l'autel lors de la Akéda.
Une fois qu'un homme devient kadoch, D. accomplira un miracle pour le sauver, car ce miracle ajoutera à la sainteté de Son Nom.

Le Maharal ajoute : "La règle est qu'un homme qui n'attache pas de valeur à la vie dans ce monde aux dépens de la sainteté du Nom divin et qui risque la mort al kiddouch Hachem est kadoch. Puisqu'il est kadoch, il est mis à part et n'est pas sujet aux lois ordinaires, à la nature et à la conduite du monde. Des miracles sont accomplis pour lui parce qu'il vit à un niveau plus haut que le monde."

=> Il en résulte que le Maharal enseigne que les miracles sont accomplis uniquement pour ceux qui agissent avec messiront néfech pour l'honneur de D., car ces actes les définissent comme des "kédochim", des hommes saints, qui suivent l'exemple d'Its'hak.
Un homme qui risque sa vie ou qui se sacrifie pour l'honneur de D. démontre que le but de sa vie est de faire un kiddouch Hachem (soit agrandir l'honneur d'Hachem), et cela le rend digne d'un miracle puisque le miracle cause un kiddouch Hachem.
[selon le Sifté Haim (sur 'Hanouka) mesure pour mesure : le bénéficiaire du miracle défie sa nature en étant prêt à se sacrifier pour l'honneur de D., et D. répond en suspendant pour lui les lois de la nature. ]

Ce n'est pas dans chaque génération que le peuple juif doit résister à la coercition religieuse.
Cependant chaque juif a l'occasion de s'investir dans la forme de messirout néfèch que Its'hak a introduite, par un acte de sacrifice volontaire (lors de la Akéda Its'hak, seul Avraham ayant reçu l'ordre d'Hachem, Its'hak s'est montré à se sacrifier devant la volonté de D.).
Lorsqu'un homme fait de l'accomplissement de la volonté divine son seul but dans la vie, il s'offre en fait en sacrifice à D., et il mérite d'être appelé "kadoch".

‘Hanoucca = quand ma vie s’obscurcit, Hachem est ma lumière!

+ 'Hanoucca = quand ma vie s'obscurcit, Hachem est ma lumière!

=> Pourquoi nos Sages ont institué une fête pour commémorer le miracle de l'huile qui a brûlé par miracle pendant 8 jours. D'autres prodiges, plus grands même, se sont produits au cours de l'Histoire juive, par exemple celui accompli par le prophète Elicha (Melakhim II 4,1-7) quand une goutte d'huile s'est miraculeusement transformée en une quantité immense.
[le Zohar dit (Beréchit p. 88a) que la fiole d'huile appartenant à la veuve d'Ovadia contenait juste assez d'huile pour couvrir un petit doigt. Pourtant, le prophète dit que l'huile s'était accrue par miracle jusqu'à remplir les nombreux récipients qu'ils avaient apportés. Un récipient d'huile peut contenir des dizaines de milliers de gouttes, si bien que la quantité totale d'huile produite représentait des dizaines de milliers de fois la quantité d'origine.]
Pourquoi ce miracle n'a-t-il pas été retenu pour la postérité?
De plus, de nombreux miracles étonnants se produisaient constamment au Temple : la lumière occidentale (nér maaravi) de la ménorah brûlait toujours beaucoup plus longtemps que les autres (Shabbat 22b) [avec la même quantité d'huile, les autres lampes de la ménora tenaient seulement la nuit, tandis que le nèr maaravi restait allumé jusqu'au soir, où l'on rallumait les autres à partir de lui], l'Aron n'occupait aucun espace et le le'hèm hapanim était aussi chaud et frais le jour où on l'enlevait du Choul'han que le jour où on l'y avait posé.
Ces miracles et bien d'autres sont consignés dans la guémara (Yoma 21a) et pourtant, aucun de ces événements surnaturels ne sont commémorés régulièrement par le peuple juif.
Pourquoi nos Sages ont-ils ordonné que précisément le miracle de la fiole d'huile de Hanoucca soit rappelé et proclamé chaque année?

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-> La guémara (Yoma 21b) rapporte 5 choses qui étaient présentes dans le 1er Temple, mais pas dans le 2e :
- le Aron (l'Arche) avec les Lou'hot à l'intérieur ;
- le Ner Tamid (la faculté du feu des sacrifices à se brûler constamment et surnaturellement) ;
- la présence divine n’est pas revenue ;
- la prophétie a été perdue ;
- le Ourim véToumim, le 'Hochen du Cohen Gadol avait perdu sa capacité à répondre aux questions en s’éclairant miraculeusement.

=> Ainsi, à l'époque du 2e Temple a débuté une longue période de voilement divin qui se prolonge jusqu'à nos jours. A ce moment-là, le peuple juif pouvait penser que la Présence divine leur avait totalement été retirée, comme dans ce verset : "Je L'ai cherché [mon "Bien-aimé", une métaphore pour D.] mais je ne L'ai pas trouvé ; je L'ai appelé mais Il ne m'a pas répondu" (Chir haChirim 5,6).
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra), ce verset désigne l'époque du 2e Temple.

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-> Cependant, les 'Hachmonaïm savaient que même lorsque la Présence d'Hachem est dissimulée, cela ne veut pas dire qu'Il a quitté les juifs.

-> Le Mabit (Beit Elokim, Chaar Hatechouva ch.2) enseigne :
"[La Chékhina] nous accompagne en exil, mais elle n'est pas visible. Elle se cache parmi nous, comme Il le dit : "Je cacherai Ma Face ce jour-là" (Vayélé'h 31,18).
On appelle "caché" ce qui est présent à un certain endroit sans être visible ou révélé. Voilà le sens de cette dissimulation : la Chekhina est avec nous, mais elle nous est cachée".

[de même, le Léchèm Chémo Véa'hlama (Chaaré Haléchem - vol.2 11,2) dit : "La révélation de [D.], c'est-à-dire la révélation de la Chékhina, est absente depuis la fin du 1er Temple ... Bien que la Chékhina n'ait jamais quitté le Kotel, comme il est dit dans le midrach (Chémot Rabba 2,2) et dans bien d'autres endroits, elle reste cachée et invisible". ]

-> Shlomo Hamélèkh (Chir Hachirim 2,9) dit : "Voici, Il est debout derrière notre mur, Il surveille par les fenêtres, observe à travers les fentes".
Le Zohar (Parachat Vayikra, p. 114b) explique : "Bien que les Bné Israël aient quitté le Sanctuaire du Roi ... lorsque le désir du Roi Saint s'éveille pour la Chékhina et pour Israël, Il descend vers des niveaux [inférieurs] et monte sur des murs pour les guetter et les observer à travers les fentes du mur et, lorsqu'Il les voit, Il verse des larmes. C'est le sens du verset : 'Il observe à travers les fentes' = [pour] veiller sur eux."

=> Celui qui pense que D. l'a abandonné tombera dans un découragement total et aura le sentiment qu'il n'a plus d'espoir. Mais lorsqu'il sait que D. est avec lui et qu'Il cache seulement Sa Présence, il se sentira capable de L'appeler et de compter sur Son aide.

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
Lors du miracle de 'Hanoucca, non seulement Hachem a sauvé le peuple juif de ses ennemis, mais Il a aussi ôté le masque qui dissimulait Sa Présence.
Pendant 8 jours, Sa gloire a été clairement révélée grâce au miracle de la fiole d'huile. Cette révélation incroyable aux juifs à une époque où les miracles manifestes n'étaient plus courants, fut une leçon non seulement pour la génération mais pour le peuple juif dans toutes les générations à venir. Elle véhiculait le message que, même à une époque où Hachem voile Sa Présence, Il veille constamment sur le peuple juif.

Ceci explique pourquoi le passage "Al Hanissim" souligne que le miracle a eu lieu au temps de Mattityahou. Le miracle de 'Hanoucca était unique en ce qu'il était un prodige manifeste en une époque de dissimulation divine ; bien que la Présence divine fût cachée, Hachem a ouvertement montré Sa grâce au peuple juif pendant 8 jours par la prolongation miraculeuse d'une petite fiole d'huile. Cette leçon devait être retenue pour les périodes d'obscurité ou de souffrance futures : quels que fussent les malheurs qui allaient s'abattre sur eux, les juifs devaient se souvenir que D. était toujours avec eux, même s'ils ne percevaient pas Sa Présence.
[tout ne provient que suite à une décret d'Hachem, tout n'est que miracle (caché ou dévoilé), et en ce sens on peut noter que contrairement au miracle de Hanoucca qui prouvait que D. aide le peuple juif ouvertement, les événements de Pourim montraient que D. met en place les événements en notre faveur sans révéler Sa Providence.]

Nous comprenons à présent la raison pour laquelle c'est le miracle de ‘Hanoucca que nos Sages ont voulu commémorer dans toutes les générations. La guémara (Meguila 14a) enseigne que les prophéties qui ont été conservées sont celles qui allaient être nécessaires pour instruire les générations futures.
De même, le miracle de 'Hanoucca révèle un principe fondamental dont le peuple juif devrait se rappeler à travers toutes ses années d'exil : Hachem ne nous a jamais abandonnés au cours des ténèbres de l'exil. Il est constamment avec nous.

Le miracle de 'Hanoucca s'est produit à un moment où le peuple juif ne bénéficiait plus de miracles, à tel point qu'il craignait que D. l'ait abandonné. Ce miracle a pris 2 formes distinctes : l'une était la découverte miraculeuse de la fiole d'huile scellée du sceau du Cohen Gadol, ce qui peut être considéré comme un miracle "caché" et l'autre était le miracle manifeste (dévoilée) de la combustion de l'huile pendant 8 jours. Ces 2 aspects du miracle véhiculaient le même message : la gloire de D. est révélée même à travers Ses miracles cachés et les prodiges manifestes qu'Il accomplit indiquent que les miracles cachés sont aussi le résultat de Son intervention.

Nous pouvons peut-être ajouter que l'allumage de 'Hanoucca la nuit est significative : ces lumières symbolisent les "étincelles" de la faveur divine révélées par le miracle de Hanoucca.
Ce miracle apprend au peuple juif que la conscience d'avoir Hachem toujours avec lui, même en exil, représenté par "la nuit" (midrach Léka'h Tov, Béréchit 32.25) a le pouvoir d'éclairer les ténèbres de l'exil.
Comme le dit le prophète : "Quand je réside dans les ténèbres, D. est ma lumière" (ki échev ba'hossekh, Hachem or li - Mikha 7,8).