Aux délices de la Torah

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‘Hanoucca & tsédaka

+ 'Hanoucca & tsédaka :

-> Le Magen Avraham (siman תרע) note qu'il y a une coutume spéciale de donner de la tédaka à 'Hanoucca.
Il rapporte que le Séfer 'Hanoukat haBayit (écrit par rabbi Shaul ben David, un kadmon [ancien commentateur] de l'époque du Maharcha) donne une explication de cette coutume.

-> Le système de guématria At-Bach (א"ת ב"ש) permet d'échanger au choix les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alèph) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), …
En utilisant ce système, le mot שמן (huile - chémen) devient ביט, qui a une guématria de 21, la même que אהיה (Eéyé), un des Nom d'Hachem.
De plus, si on applique ce système au mot חנוכה on a סטפלצ, qui a la même valeur numérique que : "sod tsédaka" (סוד צדקה), soit 269.
Ainsi, 'Hanoucca fait allusion au secret (sod) de la tsédaka.

=> Non seulement il y a une coutume/mitsva de donner la tsédaka à 'Hanouca, mais le nom même renvoie au "secret de la tsédaka", comme si c'était l'essence même de ce jour de fête.
[de même que tu allumes les bougies de la 'hanoukia, de même fais en sorte d'allumer de joie le visage de ton prochain! ]

A Pourim, il y a une mitsva spéciale de "matanot laévyonim" (tsédaka et cadeaux aux pauvres), à Pessa'h il y a une mitsva de "maot chittim" (subvenir au besoin de la fête à ceux qui n'en ont pas les moyens). Ainsi, non seulement il y a une mitsva spéciale de donner la tsédaka à 'Hanoucca, mais également 'Hanoucca est le fondement même (le sod) de la mitsva de la tsédaka.

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-> Quelques soient ses actions, un juif est toujours appelé un "fils d'Hachem".
[d'après rabbi Méïr - guémara Kidouchin 36b]

-> La guémara (Baba Batra 10b) rapporte une discussion entre Rabbi Akiva et Turnus Rufus, ce dernier lui demandant si Hachem n'aime que les riches ou s'il aime aussi les pauvres.
Rabbi Akiva a expliqué que Hachem rend certaines personnes pauvres comme moyen pour les riches de se sauver du guéhinam, par le mérite de la tsédaka.
Turnus Rufus a contesté cette réponse, arguant qu'en fait, donner de la tsédaka devait impliquer une punition au guéhinam. Il a proposé l'analogie suivante. Imaginez un roi qui a emprisonné un esclave qui l'avait irrité. Il a alors laissé des instructions strictes à tous pour que le prisonnier ne reçoive ni nourriture, ni boisson. Si quelqu'un désobéissait au roi, le roi serait furieux et punirait sans doute le bienfaiteur charitable.
De même, si Hachem a décidé d'appauvrir un de ses sujets, de quel droit avons-nous de donner de la charité à un pauvre?
Suivant ce raisonnement, donner de la tsédaka devrait donc amener le riche au guéhinam, et non l'en épargner. En subvenant aux besoins des pauvres, il défie ouvertement la volonté du roi.

Rabbi Akiva l'a informé que son analogie est erronée.
La parabole correcte serait une situation dans laquelle le propre fils du roi a irrité le roi, qui l'avait alors jeté en prison. Dans le cas où quelqu'un donnerait à manger au prisonnier, le maintenant en vie, alors le roi le récompenserait. [certes malheureusement il en est venu à le punir, mais cela reste son fils adoré! ]
Tous les juifs sont considérés comme les enfants d'Hachem, et donc subvenir aux besoins d'un juif dans la difficulté, cela équivaut à prendre soin du fils du Roi, pour lequel celui qui donne sera amplement récompensé.

=> Ainsi, la mitsva de tsédaka témoigne du fait que chaque juif est un enfant d'Hachem, et ce même s'il ne fait pas Sa volonté. En effet, si quelqu'un qui aurait fauté ne serait pas considéré comme un enfant d'Hachem, mais plutôt comme un serviteur, alors on n'aurait pas le droit de lui donner de la tsédaka, en accord avec l'analogie de Turnus Rufus.

-> Le midrach (Béréchit Rabba 2,4) rapporte que les grecs ont décrété que les juifs devait écrire sur la corne de leurs bœufs : "Nous n'avons aucune part dans le D. d'Israël".
Le Maharal dit que par ce décret, les grecs cherchaient à rappeler la faute du Veau d'or.
C'est comme s'ils disaient : "Vous pensez que vous êtes liés à Hachem? Mais vous avez fait le Veau d'or, comment pouvez-vous être connectés à Hachem?"
D'ailleurs, en réalité le midrach (Bamidbar rabba 32,7) souligne que suite à la faute du Veau d'or, nous avons effectivement perdu notre statut de 'helek Elokim (d'être une 'partie' d'Hachem).
[le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".]

Selon le 'Hessed léAvraham, le fait d'être "une partie d'Hachem" nous octroie le statut d'être Ses enfants (banim atèm l'hachem).
Ainsi, les grecs ont soutenu : "Vous n'êtes pas les enfants d'Hachem, vous l'avez clairement démontré en péchant avec le Veau d'or. Vous devez cesser de vous engager dans les pratiques qui sont propres aux enfants d'Hachem, et vous devez déclarer qu'en réalité vous n'êtes pas composés d'une portion d'Hachem ('helek Elokim)."
Ainsi, tout ce qu'ils ont fait était dans le but d'annuler la relation paternelle unique/privilégiée d'Hachem avec nous. [ça va, vous êtes comme tout le monde! ]
[d'ailleurs, à 'Hanoucca, nos Sages ont institué une prière nous rappelant cet caractéristique unique : "véa'hakh ka'h baou BANE'HA lidvir bété'ha". En précisant "bané'ha" (tes enfants) on se rappelle que les grecs ont essayé de nos faire annuler ce statut, cette réalité à nos yeux.]

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-> Lorsque Rabbi Méïr a libéré la soeur de sa femme Brouria, il a dit au gardien de la prison : Prononce l'expression magique : "Ela'a déRabbi Méir anéni!" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!) et tu seras sauvé.
On finit par savoir que le gardien avait libéré cette prisonnière.
Il fut condamné à la pendaison. Il prononça aussitôt la formule et bénéficia de circonstances permettant sa libération. [résumé issu de la guémara Avoda Zara 18]

-> Le Maharcha (Avoda Zara 18) se demande pourquoi Rabbi Méïr a utilisé la phrase "Ela'a déMéïr Anéni" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!), impliquant que Hachem est spécifiquement appelé le Dieu de Méïr, et ainsi que rabbi Méïr a une relation tout particulièrement étroite avec Hachem.
Cependant, Hachem n'accorde pas ce niveau d'association avec les tsadikim de leur vivant, quelle que soit la grandeur qu'un tsadik peut avoir, car on craint que la personne ne s'écarte du chemin de la Torah.
Par exemple, à 'Hanoucca nous citons "bimé Matisyahou ben Yo'hanan Cohen Gadol". Nous savons que que Yo'hanan a été Cohen Gadol pendant 80 ans, mais il a dévié du chemin de la Torah tard dans sa vie.
=> Puisque Hachem n'associe pas Son nom à une personne vivante, comment rabbi Méïr pouvait-il déclarer "Ela'a déMéïr Anéni", se référant à Hachem comme SON D.?

Le Maharcha apporte 2 explications :
1°/ en déclarant "Ela'a déMéïr Anéni", rabbi Méïr ne faisait pas référence à lui-même, mais à "Hachem qui illumine avec miséricorde la terre et ceux qui y habitent" (Ela'a améir laarets véladarim aléa béra'hamim). [bénédiction du Shéma]
Le mot "méïr" ne fait pas référence à rabbi Méïr mais plutôt à la bénédiction d'Hachem qui illumine.

2°/ lorsque rabbi Méïr a dit : "Ela'a déMéïr Anéni", il faisait référence au miracle de 'Hanoucca.
La prière de "Ela'a déMéïr Anéni" implique : que le D. qui fourni l'illumination pour le peuple juif pendant les jours de 'Hanoucca me réponde.

[l'exil de Yavan est considéré comme un temps de ténèbres (cf. le midrach Béréchit rabba 2,4 -> sur le mot 'hochékh (obscurité - Béréchit 1,2) = c'est une référence à l'exil de Yavan) ; pendant le miracle de 'Hanoucca, Hachem a illuminé nos yeux avec le miracle de l'huile.
Ainsi dans chaque situation où l'on se sent dans l'obscurité, on prie à Hachem de nous illuminer, comme Il l'a fait à 'Hanoucca (reconnaissance/remerciement sur passé, puis demande future).
En ce sens, cela explique la coutume de donner à la tsédaka en l'honneur de rabbi Méïr, de dire "Ela'a déMéïr Anéni", pour mériter une délivrance, ou bien retrouver un objet perdu.]

=> Rabbi Méïr a été celui qui a affirmé que chaque juif sera toujours considéré comme un enfant d'Hachem, et cela est précisément le message que les grecs ont voulu effacer, ses mots "Ela'a déMéïr Anéni" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!) sont donc particulièrement appropriés.
De même que nous avons gagné à 'Hanoucca par le force d'être les enfants d'Hachem, de même nous avons un pouvoir d'illuminer notre vie des bénédictions Divines, par le fait d'être Ses enfants adorés.
Ne dit pas combien ton problème est grand, mais plutôt combien ton papa Hachem est énorme!

Les juifs ne servaient pas Hachem dans le Temple avec tout le désir et l'éclat qu'implique le fait de se savoir fils d'Hachem, ce qui a conduit à la domination des grecs. Cependant, avec les miracles de 'Hanoucca, Hachem nous est venu en aide, nous sauvant, et témoignant du fait que nous sommes Ses enfants, peut importe nos actions. C'est ce message que nous devons internaliser à 'Hanoucca pour l'année à venir.

La tsédaka est l'essence de 'Hanoucca, et 'Hanoucca est le fondement même (le sod) de la mitsva de la tsédaka. En effet, à chaque tsédaka que nous faisons nous attestons et ancrons en nous le fait que nous sommes tous des enfants d'Hachem, et par cela nous luttons contre ce que les grecs voulaient nous enlever, notre spécificité d'être juif = on est et sera toujours les enfants chéris d'Hachem (et ce peu importe les bêtises qu'on a pu et/ou peut faire!
Aux yeux d'Hachem nous serons toujours des lumières, et ce n'est que notre yétser ara qui nous fait oublier cela afin que nous agissions avec moins d'éclat, de grandeur spirituelle dans notre vie. ).

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-> Le Sfat Emet ('Hanoucca 5642) enseigne :
A chaque 'Hanoucca, le peuple juif ne se contente pas de remercier Hachem pour le miracle de la délivrance, mais nous reconnaissons aussi notre totale indignité d'avoir été le bénéficiaire de Son miracle.
Une telle confession devrait avoir pour effet de nous inciter à nous repentir. En fait, 'Hanoucca est un moment particulièrement propice pour implorer la miséricorde divine, car un pauvre ferait du porte-à-porte pour demande l'aumône.
Au moment du miracle de 'Hanoucca, Hachem ému par notre pauvreté spirituelle, a libéré le peuple juif.
De même, chaque année à cette époque, Hachem tient compte de notre appel à son aide. La coutume selon laquelle les pauvres circulent de maison en maison pour recueillir la tsédaka peut être un moyen subtil de nous rappeler notre statut de pauvre et la nécessité d'implorer Hachem pour la miséricorde.

L’homme = passer du potentiel au réel

+ L'homme = passer du potentiel au réel :

-> À la seule exception de l’homme, tous les aspects de la création naissent complets. Dès le départ, chaque entité existe dans un état de potentiel réalisé. Chaque aspect de la création existe dans son état final et actualisé. Rien ne peut sortir au-delà de sa limite prédéfinie.
Le mot מה (ma) signifie "quoi", et est lié au mot מהות (maout) qui signifie "essence", un mot utilisé pour révéler "ce qu’est" vraiment une chose. Le mot בה (ba) signifie "à l’intérieur" et décrit ce qu’un objet contient déjà.
Le terme בהמה (bééma - qui contient les mots בה et מה) révèle que l’essence d’un animal (son מה) existe déjà en lui (בה ). Un animal "est ce qu’il est" dès le départ et ne peut jamais devenir quelque chose de plus. À partir du moment où un animal vient au monde, son état final est prédéterminé, il n’a aucun potentiel d’actualisation à venir.

Le Maharal commente qu'אדם (Adam - homme) est lié à אדמה (adama - le sol/terre), car il y a un potentiel et une place pour la croissance tout comme avec le sol qui a le potentiel de porter ses fruits.
[rav Yéhochoua Alt]

"Le peuple ne remarqua pas le son des cris joyeux à cause des pleurs des gens" (Ezra 3,13 ).

-> Cela peut faire référence à ceux qui ne réalisent pas ce qu’ils possèdent : ils ne remarquent pas les plaisirs et les joies de la vie car ils se lamentent sur ce qu’ils n’ont pas.

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-> la racine de la plainte est l’éventualisation d’une meilleure situation. La source de la satisfaction est de réaliser que la situation pourrait être pire.
En ce sens, Yaakov était heureux de son sort : "J'ai tout" (yech li kol - Vayichla'h 33,11).

A la naissance de Yéhouda, Léa fut particulièrement reconnaissante, ayant plus que sa part (Vayétsé 29,35 ). Chacun doit avoir ce même ressenti : estimer qu’il a plus que ce qu’il mérite.
En ce sens nous portons le nom de Yéhoudi (יהודי), de la racine "odaa" (הודאה), être reconnaissant pour ce que l’on a et se dire que l’on davantage que son lot.
On commence notre journée dans cet état d’esprit avec "modé ani" (מודה אני ). Immédiatement au réveil, nous remercions (modé) avant même de penser (ani).
Le midrach (Béréchit rabba 14,9 ) explique que nous devons louer Hachem pour chaque respiration.
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

+ Parfois, les météorologues se trompent sur leurs prévisions.
Le rav Yaakov Kamenetsky affirma lui que le bureau météorologique était précis dans ses prévisions, décrivant ce qu’il voyait. Cependant, Hachem est "machiv aroua'h oumorid aguéchem" (Il fait souffler le vent et descendre la pluie - משיב הרוח ומוריד הגָשֶם). [nous affirmons cela 3 fois par jour dans la Amida]
Hachem modifie les périodes et change les temps, et par conséquent, un moment, il peut sembler qu’il va pleuvoir, puis le ciel change.

[cela nous aide à avoir une vision juive des choses, et d'à quel point Hachem en est derrière avec précision! ]

Des lettres couronnées

+ Des lettres couronnées :

-> Il y a certaines lettres dans le Séfer Torah ornées de taguin, des couronnes, placées au-dessus de la lettre. Chaque couronne prend la forme d’une fine ligne verticale semblable à la lettre zayin.
Le Maguen David explique que l’utilisation de couronnes sur ces lettres a la même fonction que les racines d’une plante. Les racines extraient la nourriture du sol pour leur permettre de croître. Dans l’ordre inverse, ces couronnes agissent comme des filtres à travers lesquels la spiritualité descend, via les 10 sefirot, dans le corps des lettres elles-mêmes.

Bien que les couronnes puissent sembler insignifiantes, elles recèlent beaucoup de secrets de la Torah.
Ceci ressort explicitement d’une aggada de la guémara (Mena'hot 29b) selon laquelle Rabbi Akiva était en mesure d’extraire de chaque couronne des lettres, des tas d’halakhot.
Pour comprendre cela, faisons une comparaison avec ce que nous avons aujourd’hui. Une petite puce peut contenir une énorme quantité d’informations. Dans un sens similaire, les minuscules couronnes sur les lettres d’un Sefer Torah contiennent une grande quantité d’informations.
[rav Yéhochoua Alt]

"Il les vit qu'ils étaient attristés" (Vayéchev 40,6)

-> Cela faisait déjà dix années que Yossef séjournait en prison, où la vie était très pénible pour lui. Sans compter la souffrance atroce d'avoir été arraché de sa famille. Et voilà qu'un matin, à peine avait il jeté un regard sur ces 2 compagnons de cellule, il avait déjà constaté qu'ils étaient plus triste que d'habitude.
On peut bien-sûr imaginer qu'ils étaient habitués à se sentir démoralisés car ils étaient eux-aussi en prison. Et malgré tout, Yossef constata un léger changement par rapport à l'habitude, ils étaient un peu plus accablés que d'ordinaire. Et Yossef, malgré ses souffrances et épreuves personnelles, il avait tout de suite constaté cette baisse d'humeur. Et chercha de suite à les aider.

Le rabbi de Loubavitch apprend de là l'importance de porter un intérêt à son prochain. Il s'agit tout d'abord d'être capable de remarquer sa joie, sa peine, sa contrariété, sa gêne ... Puis de chercher à l'aider pour le sortir de sa détresse. Et ce, même si on se trouve déjà soi-même dans une situation difficile, comme ce fut le cas pour Yossef.

Porter un intérêt à son prochain est très apprécié d'Hachem et Il le récompense grandement pour cette attitude. Comme on a pu constater que suite à cet intérêt que Yossef porta à ses compagnons de cellule, les événements se sont enchaînés pour déboucher finalement sur le fait que Yossef se retrouva à interpréter les rêves de Pharaon et, de ce fait, fut promulgué vice roi d'Egypte.
Pour s'être intéressé à son entourage, la récompense finit par venir et il mérita que les choses tournent en sa faveur à un niveau inimaginable. Toute sa réussite finale n'a été possible que parce qu'au début, il a su porter de l'intérêt à son prochain, malgré sa détresse personnelle.
Cela montre bien que le fait d'aider son prochain et lui porter de l'intérêt malgré ses propres soucis, est une attitude très appréciée d'Hachem et qui a la force d'éveiller la Bonté Divine et d'attirer Ses Bénédictions, pour nous libérer de nos problèmes au delà de ce que nous pourrions imaginer.

"[La terre d'Israël est] le trésor de tout le peuple juif, et de tout l'univers".
[Gaon de Vilna - rapporté par rabbi Moché Sorotzkin]

Les souffrances précédent la guéoula

+ Les souffrances précédent la guéoula :

-> "Si tu vois une génération où les souffrances débordent comme un fleuve, alors attends-le [le machia'h], comme dit le prophète : "Quand cela deviendra comme un fleuve étroit… Le Rédempteur viendra à Tsion" (Yéchayahou chap.59)".
[guémara Sanhédrin 98a]

-> Le mizmor "Laménatséa'h" (Téhilim 20) a 70 mots.
Le Gaon de Vilna, se basant sur le Zohar, explique que ces 70 mots correspondent aux 70 dernières années de l'exil, période durant laquelle il y aura de nombreuses souffrances.

-> "Au cours de la dernière année, de terribles souffrances et de nombreux décrets difficiles, l'asservissement sera plus sévère, et de nombreuses maladies ; la nature du monde changera et le goût de tout sera repris et tout sera cher ; il n'y aura pas de paix pour "celui qui sort et celui qui entre" ; et les hommes de foi vont mourir, et immédiatement machia'h va venir". [midrach Hechalot Rabbati 36,5]

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-> Le Sia'h Its'hak (dans son pérouch sur la téfila) enseigne :
Nous disons dans les Pessouké déZimra : "boné Yérouchalayim, Hachem"
"Boné" (construit) est au présent, pour signifier que Hachem construit continuellement Jérusalem.
Le Ram'hal dit : "Toutes les souffrances que nous endurons font véritablement partie du processus de la guéoula".
C'est le vrai sens de "boné Yérouchalayim" = Hachem reconstruit continuellement Jérusalem à travers nos souffrances et nos difficultés.

Le Sia'h Its'hak (pérouch sur Chémoné Esré) ajoute que c'est aussi la raison pour laquelle nous disons dans la Amida le "goél Israël" au présent.
Les difficultés constantes que nous subissons tout au long de l'exil ne sont pas des moyens de vengeance, mais leur but est de nous aider à nous purifier et à nous rendre dignes de la guéoula, ce qui signifie que les difficultés/souffrances en elles-mêmes sont considérées comme faisant partie du processus de la guéoula.

-> La guémara (Béra'hot 5a) affirme : "3 bons cadeaux ont été donnés à Israël : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir, et toutes ne sont donnés qu'à travers la souffrance".
Cela nous dit clairement que pour mériter la bonté d'Hachem, nous devons endurer la souffrance.

[lorsque nous comprenons que nos difficultés et souffrances sont les éléments qui construisent les blocs de construction de Jérusalem, de la guéoula et de toute bonté future [éternelle] que nous recevrons, alors nous pouvons les accepter avec joie et amour.
Chacune nous permet de la rapprocher, de l'embellir, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm dit également que la raison pour laquelle nous pouvons espérer la Délivrance, même si les générations précédentes ne l'ont pas méritée, est parce que la souffrance peut nous amener à la mériter.
[puisque la souffrance nous purifie de nos fautes, augmentent notre mérite de rester fidèle à D. en émouna malgré les galères, .. (surtout qu'avec la baisse spirituelle des générations, tout est plus sombre, et la moindre petite victoire spirituelle a beaucoup plus de valeur)
Les souffrances nous permettent de mériter rapidement la guéoula, car elles réduisent le niveau de téchouva nécessaire pour être méritants pour la guéoula. Bien évidemment, si on fait une téchouva de tout coeur par nous-même, alors on peut minimiser la nécessité de davantage de difficiltés ou d'exil. ]

-> Dans la guémara (Sanhédrin 97b), il y a un débat sur la question de savoir si la guéoula dépend de la téchouva, et il y a ceux qui soutiennent que nous pouvons mériter la guéoula par le fait d'avoir des souffrances.
Le rav Its'hak Aizik Chaver explique que c'est parce endurer une souffrance avec un amour d'Hachem et une émouna forte est en soi une raison de mériter la guéoula.
Le Ram'hal (Daat Tvounot - siman 40) affirme qu'il y a ceux qui mériteront la guéoula grâce à leur droiture, ce qui la mériteront grâce à leur téchouva, et ceux qui la mériteront uniquement sur la base de leur acceptation des souffrances [sans se rebeller car provenant d'Hachem].

-> Le Séfer Emouna véHachgakha (basé sur les enseignements du Gaon de Vilna) dit que le fait que nous restons forts dans notre bita'hon tout au long du 'hevlé machia'h peut être notre principal mérite pour la guéoula.
[Rabbi Ezriel Tauber fait remarquer que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל). En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés. (cette période de troubles nous octroie des mérites permettant de la mériter d'une belle manière)]

-> Le Shévet Moussar (chap.51) ajoute que le fait que nous résistons à toutes les épreuves de l'exil, que nous ne nous rebellons pas, et que nous faisons de notre mieux pour apprendre la Torah et les mitsvot, parfois même en faisant un sacrifice de soi, cela a pour conséquence de nous enlever toutes les accusations contre nous, et sera une formidable source de récompenses lorsque la guéoula arrivera.

-> Le Ram'hal dit que le fait d'espérer en la délivrance, au milieu des douleurs que nous subissons dans l'exil (sans se rebeller contre Hachem, et au contraire voulant être proche de Lui par émouna), cela est un catalyseur très puissant pour activer la guéoula (indépendamment du fait que nous aurons plus de récompenses pour cela après car réalisée dans la douleur).

-> Le 'Hafets 'Haïm (kountrass tsipita lichoua) enseigne qu'à travers l'exil qui traîne, nous accumulons plus de mérites : à la fois le cumul des mérites de chaque génération supplémentaire, et à la fois par le simple fait que nous attendons avec une émouna inébranlable et n'abandonnons pas.

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-> Nos Sages (Pessikta rabbati 37) disent que le machia'h lui-même acceptera de nombreuses souffrances sur lui (spécifiquement pendant la dernière période de la guéoula, les 70 dernières années), afin que de nombreux autres juifs puissent mériter la guéoula.

-> Le Zohar enseigne :
A l'époque de la faute du Veau d'or, Hachem voulait supprimer le peuple juif et ne laisser que Moché Rabbénou et ses descendants, et Moché est intervenu au nom du peuple juif.
Il en sera de même concernant la future guéoula, Hachem a dit à Moché qu'Il était prêt à racheter seulement une infime partie du peuple juif ...
Moché est intervenu à nouveau pour le peuple juif, et a accepté sur lui toutes les difficultés du 'hévlé machia'h afin qu'au moins tous les bénonim du peuple juif puissent mériter la guéoula.

[ainsi de nombreux juifs seront délivrés à la guéoula par les souffrances que Moché va avoir au moment du 'hévlé machia'h.]

-> Après la 2e guerre mondiale, le rabbi de Klausenbourg a rencontré le rav Areleh Belzer et lui a demandé : "Si le machia'h ne vient pas maintenant (après tout ce qui s'est passé) quand est-ce qu'il viendra?"
Le rav Areleh lui a répondu : "Si le machia'h venait maintenant, seulement les individus mériteraient la guéoula. Hachem attend que le peuple juif se reconstruise, puis Il amènera le machia'h".
[Hachem peut repousser la guéoula et endurer tant de douleurs et de souffrances supplémentaires (pour ainsi dire), uniquement pour s'assurer qu'aucune âme (néchama) de ceux qui font les bons choix pendant cette période déterminante, ne soit laissée de côté, comme le dit le verset : "afin que personne ne soit laissé pour compte" (Chmouël II 14,14).
Ainsi, nous devons relativiser les douleurs actuelle de l'enfantement du machia'h, en espérant qu'avec l'aide de D. cela permette que le plus possible de juifs méritent la guéoula grâce à cela. Nos souffrances étant pâles en comparaison des grands avantages qui en découleront pour l'éternité.]

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-> Le Zohar (tikouné Zohar - tikoun 12,27b) dit que la raison pour laquelle Hachem s'est révélée à Moché dans un buisson plein d'épines, était que tout comme une rose est entourée d'épines pour sa protection, le peuple juif en exil sera entouré par le érev rav comme proctection pour eux, en ce que l'inconfort qu'ils nous causent hâtera la Délivrance (guéoula).
Le Gaon de Vilna ajoute que : "c'est pour cette raison qu'Hachem ne se débarrassera pas d'eux".

[bien que nous ne souhaitons pas de piqûres, mais si cela arrive que le érev nous cause préjudice, nous pique, il faut avoir en tête que par cela la guéoula viendra plus rapidement. ]

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-> Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer - chap.32) disent que les souffrances que Yichmaël causent au peuple d'Israël s'intensifieront pendant la période avant la venue du machia'h, en particulier en terre d'Israël.

[Avraham a été inspiré par Hachem pour nommer son fils Yichmaël en fonction de ce qui se passerait dans le futur : le fait qu'à notre époque la descendance de Yichmaël nous cause un grande douleur, motivant le peuple d'Israël à crier de toute coeur à D.
Hachem écoute alors ces prières spéciales (yichma El), et Il apportera alors la guéoula.
Le rav Matisyahou Salomon dit qu'on peut croire que l'on a des difficultés et par conséquent nous prions pour nous en débarrasser. Mais en réalité c'est l'inverse : Hachem nous envoie des difficultés par le biais de Yichmaël afin de nous motiver à prier.
Selon le rav Yérou'ham Lévovitz, cela s'applique à toutes les difficultés de la vie.
(en ce sens si nous prions sincèrement par nous-même, alors les souffrances ne sont plus si nécessaires!)]

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1°/ des difficultés pour nous motiver à faire téchouva afin que nous méritions la guéoula :

-> la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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2°/ les difficultés nous préparent à la guéoula :

-> Le Chla haKadoch (Chémot - Torah Ohr - ot 22) explique que l'exil n'est pas une punition, mais plutôt une guérison pour nous purifier et retirer notre matérialité.

-> Le Ram'hal (Adir baMarom - amoud 22) dit que les épreuves que nous endurons spécifiquement pendant la période des 'hévlé machia'h sont là pour nous purifier de toute impureté qui est devenue une partie de nous.

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne que chaque nation représente des forces d'impuretés spécifiques, qui sont incarnées par certains mauvais traits de caractère.
Quand on est en exil sous la juridiction d'une certaine nation, ce n'est pas un hasard : c'est plutôt une indication claire des domaines dans lesquels nous devons nous améliorer. Etre en contact étroit avec cette nation nous est nécessaire pour surmonter ces mauvais traits de caractère et ainsi nous fortifier contre les mauvaises influences que cette nation représente.
Le rav Dessler ajoute que le but de toutes les souffrances que nous expérimentons en exil est de nous donner des épreuves dans les domaines dans lesquels nous devons nous améliorer pour facilité la purification nécessaire.

Selon le rav Moché Sorotzkin : il s'ensuit donc qu'à mesure que nous nous rapprochons de la venue du machia'h, si nous ne nous sommes pas débarrassés [par nous-même] de tous ces mauvais traits de caractère, les souffrances s'intensifieront dans le but de nous purifier de l'impureté de ces traits.]

-> La guéoula finale ressemble à celle en Egypte.
Il est écrit : "Tu as fait sortir de l'Egypte, du milieu de ce creuset de fer" (Méla'him I 8,51)
- Le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,49) enseigne : "Après la faute d'Adam, toute l'humanité était en ruine ... c'est pourquoi il était nécessaire que le peuple d'Israël soit exilé et asservi en Egypte. C'est ce qui leur a permis de se purifier comme l'or dans le creuset."
- Selon Rabbi Chmouël Aharon Rubin (cité dans le Talelé Orot) :
D. nous punie pour notre bien, afin de nous purifier par l'expiation de nos péchés.
Nos Sages déclarent : "De même que le levain est bon pour la pâte, les sangs sont bons pour la femme ; celle qui a des pertes de sang (menstruel) abondantes aura de nombreux enfants".
Les juifs ont été comparés à une femme nida pour laisser entendre que leurs épreuves : "leurs sangs abondants", apparaîtront en définitive comme une bénédiction : ils doivent passer dans le creuset de la souffrance avant la délivrance ultime.

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3°/ Les difficultés nous permettent de mieux apprécier notre raison d'être dans ce monde :

-> Selon nos Sages, plutôt que d'être une punition l'exil nous sert de catalyseur pour corriger nos lacunes et nous rapprocher d'Hachem.
De même, la principale fonction des souffrances est de nous rapprocher d'Hachem.

-> Selon le rav Eliyahou Dessler, le but des souffrances à notre époque est de diminuer notre attachement à la matérialité, et elles nous enseignent à apprécier la spiritualité et à nous lier à Hachem.
Lorsque nous subissons des difficultés en exil qui affaiblissent notre désir de matérialité et renforcent notre aspiration pour grandir en spiritualité. [face à de vraies difficultés de la vie, tout le superflu devient secondaire, et on se refocalise sur l'essentiel. (ex: face à la notion de la mort, on se rappelle que tout est éphémère, qu'on devra rendre des comptes, qu'on aura besoin de mérites pour "meubler" notre monde à venir éternel, ...)]
Grâce à cela, lorsque le machia'h viendra, nous serons méritants d'une connexion forte avec toute la spiritualité qui sera alors disponible.

[cette notion que la guéoula nécessite que nous ayons une bonne perspective sur la spiritualité/matérialité, est développée par exemple : https://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah ]

-> On peut ajouter l'exemple suivant :
Selon Rabbi Avigdor Miller : Le "creuset de fer" de l'Egypte a purifié les juifs de toutes les saletés spirituelles. Parce qu'ils étaient réduits en esclavage, les Bné Israël ont appris à être humbles et miséricordieux. Cela a affiné leur personnalité.
Ce n'est que par le biais de leurs souffrances en Egypte, qu'ils ont pu devenir méritants de devenir la nation choisie par Hachem et être capable de recevoir la Torah.

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4°/ Les difficultés nous motivent à se préparer pour la guéoula :

-> Le rav Eliyahou Dessler explique que le but du 'hévlé machia'h est de nous éveiller afin que nous nous préparions pour la machia'h. L'une des raisons pour lesquelles la préparation pour le machia'h est vitale est que la façon dont nous vivrons le temps d'après la venue du machia'h peut énormément varier, et cela concerne à la fois le peuple d'Israël dans son ensemble, que chaque individu.

[b'h, voir à ce sujet : la forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous : https://todahm.com/2022/03/18/le-monde-a-venir-depend-de-nous ]

-> "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)
Le rav Moché Sorotzkin dit que le risque d'être pris au dépourvu est que nous n'ayons aucune chance de nous y préparer ; et nous serions alors exclus de cet incroyable moment qu'est la guéoula.
Par conséquent, on nous envoie des souffrances pour nous motiver à nous préparer à l'avance, afin que notre expérience du machia'h soit à un niveau spirituel élevé.
[le yétser ara nous anesthésie dans notre train-train quotidien, du coup Hachem nous envoie des stimulation pour nous éveiller à la Vérité. Ainsi, plus nous faisons ce travail par nous-même, plus on s'évite des temps difficiles, qui ne sont alors plus nécessaires.]

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5°/ les difficultés nous motivent à prier :

-> Nos Sages nous enseignent à de nombreux endroits que la guéoula dépend de la prière, et en particulier de nos prières faites avec sincérité, celles qui proviennent des profondeurs de notre coeur, voir exprimées avec des larmes.
[on peut citer :
- Le Targoum (Yéchayahou 59,16 ; 63,5) dit que même une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula.
- Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19), nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem. ]

-> Le rav Moché Sorotzkin enseigne :
beaucoup de nos souffrances tout au long de l'exil étaient une fonction liée à l'exil lui-même, mais le but des souffrances dans la période précédent la guéoula est entièrement différent.
A ce moment les souffrances peuvent venir uniquement dans le but de nous motiver à prier pour la guéoula.
Lorsque nous prions actuellement, on ne doit pas se concentrer essentiellement à demander à Hachem de retirer nos souffrances, mais plutôt nous devrions implorer pour la guéoula.
[les souffrances n'étant pas une fin en soi, mais plutôt au service de la guéoula. ]

-> Le Méam Loez (Chémot 6,1) :
Le fait que la souffrance des juifs s'aggravât après la visite de Moché à Pharaon était pour le bien d'Israël ...
En effet, constatant qu'ils étaient persécutés au lieu d'être libérés, ils n'avaient pas d'autre espoir que de se tourner de tout leur cœur vers Hachem, et d'implorer Son pardon pour toutes leurs fautes.

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) nous enseignent que la Délivrance (guéoula) ne peut venir que lorsque nous avons abandonné l'espoir de mériter la guéoula.
Qu'est-ce que cela veut dire?
Le rav Moché Sorotzkin dit qu'une explication est qu'il ne faut pas sentir que la guéoula viendra avec l'aide de l'homme ; cela ne viendra que par Hachem Lui-même. C'est l'une des raisons invoquées pour expliquer pourquoi Hachem a endurci le coeur de Pharaon avant que les juifs ne quittent l'Egypte. Cela devait se produire pour que les gens n'aient pas l'impression que Pharaon pouvait les aider d’une façon ou d’une autre à réaliser la sortie d'Egypte.

-> De même, nos Sages enseignent que Esther s'est rendue à un festin en tête à tête avec A'hachvéroch et Haman, dans le but que le peuple juif pense qu'elle était de leur côté et qu'ils n'avaient plus personne sur qui compter que Hachem. En effet avant ils priaient certes, mais ils se disaient ça va on a notre 'soeur' Esther qui est au palais et qui va nous aider à sortir de cette situation difficile.
Mais une fois qu'ils pensaient que même Esther était une "vendue", alors ils ont prié avec sincérité, avec 100% de leur espérance en papa Hachem.

[on voit de là que certes on prie depuis des centaines et des centaines d'années pour la venue du machia'h, mais il ne suffit pas que nos lèvres bougent, notre coeur doit également vibrer à chaque fois, en l'honneur de notre papa Hachem qui attend tellement de pouvoir reconstruire Sa demeure et nous rendre Sa Présence manifeste.]

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-> "Tout malheur qui arrive sur le monde n'arrive qu'en raison du peuple juif [afin qu'il ouvre les yeux et fasse téchouva]"
[voir à ce sujet : Tout ne se passe que pour le peuple d'Israël : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael ]

L’importance d’aspirer à la venue du machia’h

+++ L'importance d'aspirer à la venue du machia'h :

-> La guémara (Shabbath 31a) rapporte qu'après la mort, lorsque l'âme rejoint le monde de Vérité, elle se tient devant le beit din d'en-Haut qui lui posera 6 questions.
La 4e question sera : "As-tu anticipé/attendu la délivrance?" (tsipita lichoua).
=> En quoi attendre le machia'h est si important, au point d'être une des 6 questions qu'on nous posera?
En quoi cela est un critère clé permettant de savoir si notre âme a réussi sa mission sur terre?

-> Le Smak (Séfer Mitsvot katan - mitsva 1) dit que la mitsva de "tsipita lichoua" est dérivée du 1er des 10 Commandements : "Ano'hi Hachem Elokékha acher otsétikha méErets Mitsraïm" (Je suis Hachem Ton D. qui t'a fait sortir d'Egypte).
Cela nous enseigne que de même que nous devons croire que Hachem nous a sorti d'Egypte, de même nous devons croire et aspirer à la guéoula de cet exil.

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+ Les bénéfices de désirer ardemment la guéoula :

1°/ Cela empêche la souffrance :

-> Le fait d'attendre le machia'h et être conscient de ce si bel avenir qui peut arriver d'une seconde à l'autre, nous offre un grand réconfort, surtout dans nos moments de souffrance. [tout cela n'est que temporaire, et très vite on sera dans le monde qui n'est clairement "que bien" (koulo tov).]

-> Le Séfer haTikounim (le Ram'hal y rapporte de notions qu'il a apprises de Eliyahou haNavi et d'anges - tikoun 36), nous apprenons qu'attendre la Délivrance sert à nous sauver de certaines souffrances que nous pourrions autrement subir aux mains des nations du monde pendant notre exil.

-> Nos Sages disent que l'attente du machia'h peut être un mérite pour être sauvé d'un éventuel danger au moment de la venue du machia'h.
A ce moment-là, il y aura un risque accru de préjudice de la part des "anges du mal" (dont le travail principal est de nuire aux réchaïm), mais notre mérite d'anticiper le machia'h servira de bouclier de protection contre eux.
[midrach Yalkout Chimoni Yéchayahou - fin remez תקד ; Pessikta rabbati maamar גילי]

[on peut éventuellement ajouter que lorsqu'une personne aspire à la délivrance pour que l'honneur d'Hachem soit pleinement révélé, pour qu'il n'y ait plus de hilloul Hachem, pour qu'Il arrête de souffrir de l'exil ... alors mesure pour mesure Hachem va également nous combler du meilleur.
N'oublions pas qu'à chaque fois que nous attendant la Délivrance, nous réalisons une mitsva, ce qui est en soit un mérité énorme et éternel! ]

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2°/ C'est un mérite pour entrer en terre d'Israël avant la guéoula :

-> Le rav Moché Sorotzkin rapporte qu'il y a 2 niveaux de rassemblement des exilés (kibouts galouyot).
Tout d'abord avant la venue du machia'h, Hachem amènera des gens en terre d'Israël. Ensuite après l'arrivée du machia'h, il y aura un rassemblement général pour le restant du peuple.
Qu'est-ce qui détermine à quel groupe nous appartiendrons?

Le Messé'h 'Hokhma (Nitsavim 30,3) écrit que ceux qui avaient le désir de vivre en terre d'Israël alors qu'ils étaient encore en exil y seront amenés avant la guéoula, mais celui qui s'est contenté de vivre en dehors d'Israël, qui s'y est senti trop confortable, ne méritera de venir en terre d'Israël que plus tard, après la venue du machia'h.
[grâce à D. nous vivons dans un exil avec un certain confort, au point qu'on peut en venir à s'y enraciner, s'y sentir bien. Mais si on était persuadé que le machia'h va arriver imminemment et que nous serons tous rassemblés en Israël, alors est-ce qu'on vivrait le même type de vie? ]

-> Les Richonim (ex: Ramban - Séfer haGuéoula chaar 4 ; Mabit - Beit Elokim chaar aTéfila chap.17) affirment que tous ceux qui attendent le machia'h pendant leur vie, seront méritants d'une résurrection des morts immédiatement avant la venue du machia'h, afin qu'ils puissent être témoins de tous les miracles qui se produiront au moment de l'arrivée du machia'h.
[mesure pour mesure que tu as aspiré à la guéoula, alors tu pourras la vivre aux premières loges! ]

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3°/ Cela apporte réellement la guéoula :

-> Nos Sages disent à plusieurs reprises que le fait d'espérer et d'attendre le machia'h est un moyen permettant d'aider à la venue de la guéoula.
On peut citer par exemple :
- "la géoula viendra par le mérite du fait que nous l'attendons" - midrach Yalkout Chimoni Téhilim rémez תשלו ;
- "grâce à l'attente [pour la guéoula] qu'auront parmi les juifs pendant l'exil, ils mériteront d'être délivrés" - Ram'hal (Otsarot aRam'hal Téhilim 71,1)

-> Nos Sages (Otsar amidrachim Yéhochoua ben Lévi - קטע ו) enseignent que le machia'h lui-même est bouleversé par le fait que le peuple juif soit en train de l'attendre.
Pour illustrer cela, le 'Hafets 'Haïm relate une histoire vraire :
Après avoir servi comme rav à Varsovie, le Beit haLévi avait décidé de la quitter pour occuper un poste dans une autre ville. Une délégation vint à lui de la ville de Brisk pour lui demander d'y devenir le rav et il refusa.
Quand ils lui ont dit que 25 000 personnes l'attendaient pour être leur rav, le Beit haLévi a décidé qu'il ne pouvait pas laisser tomber autant de monde et il a accepté d'y prendre le poste de rabbin.

Le 'Hafets 'Haïm ajoute que tout comme le Beit haLévi a trouvé qu'il est impossible de refuser sa venue à autant de personnes, si le peuple d'Israël attendait vraiment le machia'h alors eux aussi ne seraient pas refusés.
[à chaque génération il y a des personnes potentiellement machia'h, et au moment où il est choisi alors une âme spéciale du machia'h descendra en lui. Eventuellement, on peut dire que c'est cette âme au Ciel qui est bouleversée de voir autant de juifs qui attendent le machia'h, au point qu'elle se sent "obligée" de descendre.]

-> Le midrach (rabba שה"ש א,ד) dit :
"Pouvons-nous imaginer ce qui résulterait, si nous le peuple d'Israël qui attendons la Délivrance, exprimions à Hachem : "Il n'y a rien au monde que nous voulons plus que Toi!".
[en exprimant à D. que nous ne désirons rien d'autre que Lui, que nous voulons le machia'h pour pouvoir de nouveau être réunis et proches, alors (si l'on peut dire) cela active réciproquement les sentiments d'amour et de bonté d'Hachem à notre égard. La guéoula en est activée.
A l'inverse, si nous sommes confortables dans notre train train quotidien, alors Hachem nous y laisse (si Je ne vous manque pas tant que ça, si vous avez mieux à faire qu'être avec votre papa Hachem!). ]

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4°/ Cela changera notre expérience de la guéoula :

-> En plus de ce qu'on a vu précédemment, le niveau de la guéoula et du Temple dont nous bénéficierons, ainsi que la vitesse à laquelle cela se produira, dépend de notre degré d'attente.
[il n'y a pas un scénario défini, mais plutôt tout dépendra de notre désir préalable à la Délivrance.]

Sur la base de cette idée, le 'Hatam Sofer (sur Soucca 41) explique pourquoi le 2e Temple était à un niveau inférieur au premier.
La raison est que puisque le peuple juif n'aspirait pas au 2e Temple au degré qu'ils auraient dû avoir, alors par conséquent le Temple qu'ils ont reçu n'avait pas le même niveau de sainteté que l'original.

[plus nous aspirons à la guéoula, plus nous mériterons d'avoir éternellement le nouveau Temple (du Ciel) à un niveau le plus élevé possible.
Ainsi, on ne doit pas voir comme un échec le fait qu'on désire le machia'h et qu'il ne vienne pas. Mais au contraire, c'est notre attente actuelle qui construit et sublime toujours plus ce que sera notre guéoula.]

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-> Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
On peut s'interroger pourquoi les 2 réchaïm : Datan et Aviram, ne sont pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Roch répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.

=> On voit donc que le fait de constamment espérer en la venue imminente du machia'h, est une garantie qui va nous permettre de mériter de vivre cet incroyable moment qu'est la guéoula, et cela est valable même pour les réchaïm.

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-> sur la nécessité vitale de demander la guéoula : https://todahm.com/2022/03/18/necessite-de-demander-le-machiah

Guéoula & téchouva

+++ Guéoula & téchouva :

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement, comme il est écrit dans la Torah :
"Et tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui, toi et tes enfants, de tout ton cœur et de toute ton âme. Hachem, ton D., te prenant en pitié, mettra un terme à ton exil, et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t'aura dispersé." (Dévarim - Nitsavim 30,2-3)
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

-> Selon le Zohar ('Hadach - hakdama haZohar fin 12a) :
"Si vous voulez connaître le moment de la guéoula et quand est-ce que vous retournerez en terre d'Israël, faites téchouva et immédiatement vous retournerez en terre d'Israël [dans le cadre de la guéoula]."

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim 95) enseigne : "si seulement Israël faisait téchouva un jour seulement, tout de suite le machia'h viendrait" (ilou Israël ossim téchouva yom éh'ad, miyad aya ben David ba).

-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a dit que ce qu'il voulait dire était qu'il viendra "aujourd'hui", si [ce jour-là] nous faisons téchouva et obéissons à la parole d'Hachem.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, nous avons eu de nombreux moments opportuns où le machia'h aurait pu venir, mais nous avons perdu ces opportunités parce que le peuple juif n'a pas fait une téchouva appropriée pour mériter la guéoula.
Le 'Hafets 'Haïm affirmait qu'il est entièrement possible de faire téchouva en une seule seconde, en acceptant sur nous pleinement la Royauté/joug d'Hachem, que "én od milévado".
Le rav Eliyahou Dessler dit que tout celui qui désire ardemment déraciner le mal qui est en lui doit être un extrémiste. En effet, tous ceux qui ont acquis le monde futur en un instant (koné olamo béchaa a'hat - guémara Avoda Zara 10) étaient des extrémistes. [on voit de là également que la téchouva est question d'un instant, où l'on se jette totalement dans les bras d'Hachem (j'ai fauté par vent de folie, mais Je n'ai que Toi!)]
Le rav Dessler enseigne également : "Une personne qui fait téchouva parce qu'elle reconnaît la Providence d'Hachem dans sa souffrance peut atteindre des sommets sans précédent."

-> "Rabbi Yo'hanan a dit : "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance, comme il est écrit : "Un rédempteur viendra pour Sion et pour ceux parmi Yaakov qui se sont repentis de leur faute" (Yéchayahou 59,20). "
[guémara Yoma 86b]

-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2014/08/08/tout-depend-de-la-techouva

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-> La guémara (Sanhédrin 97b) enseigne :
"Hachem attend le machia'h, et nous l'attendons également, alors qu'est-ce qui le retient?
La réponse est que la midat hadin (l'Attribut de Rigueur) ne permet pas au machia'h de venir."
=> Comment comprendre cela?

Le rav Its'hak Eizik Chaver explique que Hachem repousse la guéoula, malgré le fait qu'Il attend impatiemment de pouvoir l'amener, afin de nous donner l'opportunité de faire téchouva et de mériter la guéoula au niveau le plus haut possible.
[en effet, il n'y a pas un scénario de guéoula, mais plus nous aurons un niveau spirituel élevé, pus la guéoula sera sublime. ]

Le 'Hatam Sofer dit que même si le peuple juif voudrait la guéoula sans faire téchouva, et même si Hachem serait d'accord pour l'amener, nos Patriarches ne seraient pas d'accord. En effet, si nous ne faisons pas téchouva avant, cela implique qu'on aura une guéoula limitée et simple (une Délivrance au rabais, et non exceptionnelle!).
Aussi difficiles que peuvent être les épreuves de l'exil, elles valent la peine d'être endurées par le peuple juif car elles permettront d'avoir une guéoula au plus au niveau possible. [mais on peut se dispenser de tant de galères si on fait sincèrement téchouva par nous-mêmes!]

-> Au final, on devra forcément faire téchouva, mais soit on le fera de nous même, soit Hachem devra augmenter les souffrances jusqu'à ce qu'on le fasse.
En ce sens la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.
Le rav Eliyahou Dessler dit qu'à la suite d'avoir sur nous un roi dur comme Haman, nos coeurs "se briseront". Nous nous tournerons ensuite vers Hachem avec un désir de faire téchouva, et alors Hachem nous aidera à faire téchouva, et par ce mérite nous mériterons le machi'ah.
[on voit de là que nous pouvons mériter la guéoula par le simple fait de vraiment désirer faire téchouva.]

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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-> "Va, mon peuple, retire-toi dans tes demeures, et ferme les portes derrière toi ; cache-toi un court instant, jusqu'à ce que la bourrasque ait passé" (Yéchayahou 26,20)
=> Quel est l'intérêt de passer du temps à l'intérieur lorsque le machia'h arrive?
Les midrachim et les commentateurs expliquent que le but d'aller à l'intérieur est de subir un processus contemplatif d'auto-évaluation, de faire téchouva et de nous renforcer dans la Torah et les mitsvot.
[on est tellement influencé par la façon de vivre et de penser des non-juifs qui nous entourent, on est tellement pris dans la routine de la vie, ... si on attend vraiment le machia'h il faut savoir s'isoler avec soi-même, prendre le temps de faire le bilan, de parler à ce sujet à Hachem, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que la guéoula inclut une téchouva spécifique sur les causes de la destruction du Temple, comme par exemple : le bitoul Torah, la haine gratuite (sinat 'hinam), la dispute (makhlokét), le lachon ara. [voir guémara Yoma 10b ; Shabbath 119b ; Baba Métsia 30b ...]
Nos Sages apportent également des domaines dans lesquels nous devons nous renforcer pour mériter la guéoula et être sauvés des 'hévlé machia'h, comme : l'étude de la Torah et les actes de bonté.

De son côté, le rav Eliyahou Dessler donne le remède général pour nos fautes :
1°/ étudier la Torah = cela chasse le yétser ara ;
2°/ étudier le moussar = pour acquérir la vraie façon de voir les choses ;
3°/ Entraînement personnel à "briser sa volonté" = comme l'écrit Rabbénou Yona (Yessod haTéchouva) au nom du Raavad : "briser sa volonté" est équivalent à de nombreux jeûnes en une seule journée. Cela corrige la cause de la faute elle-même (le yétser ara, qui est une volonté incontrôlée)
[si l'on ne sait jamais se dire non, alors on ne dira pas non au yétser ara] ;
4°/ faire de nombreux actes concrets de bonté = cela sert à contrecarrer les fautes commises envers son prochain. Cela doit inclure à la fois des actes de bonté ('hessed) à des individus, mais aussi des services pour le peuple d'Israël.
[le rav Dessler explique que de même que l'on a pu développer son "égo" (moi je) au détriment des autres juifs, alors de même on doit agir en kappara pour le bien des juifs. (lorsque je faute avec mon prochain, mais également toute faute affecte négativement les juifs individuellement et collectivement, car nous sommes liés les uns les autres)]
Mais aussi du 'hessed dans le coeur : changer son attitude intérieure envers les autres, cultiver des sentiments de sympathie et de volonté d'aider, ainsi que prier pour les autres.

[faire une mitsva avec l'intention qu'elle profite aux autres juifs (ex: j'étudie pour le bien des juifs décédés et vivants, et la grandeur d'Hachem) ;
Le rav Dessler ajoute que si l'on fait quelque chose de mal envers autrui, si ensuite on va faire téchouva dessus, alors certes d'une certaine façon la souffrance qu'elle a pu avoir à cause de nous est largement inférieure au mérite qu'elle aura pour avoir été le moyen permettant notre téchouva. D'une certaine façon cela ressemble à une personne qui souffre de pauvreté, ce qui va permettre à autrui d'accomplir une mitsva de tsédaka, et ce mérite est tellement énorme qu'il dépasse largement l'angoisse et la souffrance liées à la pauvreté. ]

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-> Le Pélé Yoets (Erékh Tsipouï) écrit qu'une personne faisant téchouva sincèrement peut apporter la guéoula.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) dit que nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem.
Nos travail n'est pas de tout faire, mais au moins de remplir notre part, en essayant de faire de notre mieux.
Le rav Moché Sorotzkin ajoute : de même, la téchouva de chaque juif, aussi petite soit-elle a une valeur incroyable. On ne doit pas désespérer en n'arrivant pas à tout réparer en nous, mais on doit faire de notre mieux à notre niveau.

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-> "Si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera"
[Ramban - Katvé haRamban ח"א - amoud שכד]

-> [Eliyahou haNavi nous rapporte que] Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

A ce sujet, le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Lorsqu'un fils tarde à rentrer le soir, son père le guette par la fenêtre ; lorsqu'un mari part en voyage, son épouse attend anxieusement son retour. Comment est-il possible que Hachem "souffre" tellement et que nous demeurions insensibles?
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).
Ô Hachem, incite le peuple d'Israël à se repentir devant Toi en toute sincérité!

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-> Le 'Hafets 'Haïm avait l'habitude de dire le soir du Séder :
"Le moment fixé pour l'arrivée du machia'h "en son temps fixé" (bé'ita - "Le monde a une duré de 6 000 ans" - Sanhédrin 97a) viendra certainement, mais nos Sages nous enseignent que nous pouvons mériter d'amener le machia'h plus tôt par la téchouva.
Cependant, même au moment de "bé'ita", il sera nécessaire de faire téchouva, et Hachem nous forcera à le faire. Si c'est ainsi, pourquoi devrions-nous être si têtus pour atteindre le dernier moment? Nous pouvons tout aussi bien faire téchouva maintenant et être libérés bien plus tôt".

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-> "S'il n'y a pas de stratégie, la nation tombera" (béén ta'hboulot yipol am - Michlé 11,14).
La plupart des commentateurs expliquent que ce verset fait référence à la nécessité de mener une guerre avec stratégie, car sans cela, de nombreuses vies seront perdues.
Mais Rachi enseigne que ce verset fait allusion à une période de souffrances, et la phrase nous dit que lorsque nous traversons une période de difficultés et que cela ne sert pas à nous éveiller à la téchouva, alors le résultat sera "yipol am" (que la nation tombera).

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-> Le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devrions prier pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puisse éveiller le public.

Le 'Hafets 'Haïm dit que puisque nous sommes très proches de la guéoula, les talmidé 'hakhamim doivent renforcer le peuple juif, sinon ils pourront avoir des accusations contre eux de l'Attribut de Rigueur (midat hadin), et même Hachem ne pourra pas justifier l'apathie des talmidé 'hakhamim.
Le Ohr ha'Haïm (Béhar 25,25-28) écrit aussi que si nos dirigeants spirituels ne motivent pas les gens à changer, ils seront plus tard jugés sur leur manque d'implication.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que dans la période de "Ikvéta déMéchikha" (arrivée imminente du machia'h), l'obligation concerne tout celui qui peut sensibiliser davantage à Hachem.
[n'oublions pas qu'un bon moyen d'enseigner à autrui est par le fait de donner l'exemple.]

Ailleurs, le 'Hafets 'Haïm dit que tout celui qui a un sentiment de crainte du Ciel doit essayer d'éveiller autrui à la téchouva.
[ lors de la traversée de la mer Rouge, chaque tribu avait un "chemin" dont les murs étaient transparents pour permettre qu'il y ait une joie parfaite car on pouvait tous voir que son prochain juif était bien là. De même, si nous sommes persuadés que la guéoula est imminente, alors nous devons tout faire pour être soi-même méritant, mais également pour qu'on y soit tous présents. Comment envisager autre chose que tous les enfants de papa Hachem se retrouvent ensemble pour fêter cette grande Réunion de famille à la guéoula.]

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-> "Tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui"
Ce verset fait référence à une téchouva pour l'unique but de suivre la volonté de Hachem.
Ce type de téchouva atteint directement le Trône Divin.
[rabbi Saadia Gaon]

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=> Sur quoi doit-on principalement se focaliser dans la téchouva d'avant guéoula?

D'après le 'Hafets Haïm, à plusieurs endroits, il semble que nous devrions éveiller autrui à faire une téchouva générale sur toutes les fautes qui doivent être corrigées à ce moment.
Mais nous constatons que les Richonim et les A'haronim insistent sur certains domaines spécifiques, qui devront être renforcés ou corrigés par la téchouva avant la venue du machia'h.

1°/ En venir à la pleine reconnaissance et vivre avec la vérité du "én od milévado" :

-> Le rav Saadia Gaon écrit qu'avant la venue du machia'h, les tsadikim doivent voyager d'un endroit à l'autre pour encourager leur prochain juif et les renforcer dans le concept d'unité d'Hachem (yi'houd Hachem).
[comme on l'a vu précédemment, même cela concerne tout juif qui peut influencer positivement un autre juif. (chacun fait du mieux qu'il peut)]

=> Pourquoi cette vérité (én od milévado) est-elle une condition préalable à la guéoula?

-> A plusieurs reprises, nos Sages nous disent que nous ne mériterons de quitter cet exil que par le mérite de la émouna, et notamment en reconnaissant et en intériorisant la vérité du "én od milévado".
L'une des principales causes de tous les exils que nous, en tant que nation, avons dû endurer est le manque d'un bita'hon complet que "én od milévado", que tout ce qui nous arrive vient uniquement d'Hachem.
Si c'est la cause de l'exil, il s'ensuit que nous ne mériterons la guéoula qu'en parvenant à la reconnaissance complète de "én od milévado", sans blâmer, ni donner crédit à aucune autre cause.

De plus, le rav Moché Sorotzkin dit que d'arriver au "én od milévado" est : 1°/ le but de la Création du monde ; 2°/ le but de l'exil dans son ensemble ; 3°/ la fonction spécifique de la période précédent immédiatement la venue du machia'h (ikvéta déméchikha) est d'en arriver à la reconnaissance absolue que Hachem est le source de tout. [ex: alors qu'avec toutes les nouvelles inventions on pourrait en attribuer le mérite à l'être humain]
Lorsque nous aurons internaliser cette Vérité, alors nous aurons atteint la véritable émouna et nous mériterons la guéoula. [ce monde n'est qu'un lieu de préparation, une salle de musculation du fait que tout vient de D.]

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2°/ Vivre en mettant l'accent sur la spiritualité :

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."
[ce sujet est développé au sens large : Se préparer pour le machia'h : https://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah%5D

=> Ainsi, on voit clairement du Sforno que si nous ne modifions pas notre faux système de valeurs pour commencer à vivre avec les vraies priorités de la Torah, alors nous devrons peut-être continuer à attendre la guéoula.
De plus, si ce défaut n'est pas corrigé, même lorsque le Temple sera construit, nous ne pourrons pas expérimenter ses dons spirituels et ses opportunités qu'à un niveau limité.
[plus nous restons liés avec la matérialité, moins nous serons liés avec le monde à Venir (que D. nous en préserve), et inversement.]

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3°/ Retirer l'influence de l'impureté :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - partie.2) nous dit qu'à la fin de l'exil, il y aura une énorme lutte entre les forces d'impureté et de sainteté, et la sainteté sera ainsi agressée dans tous les aspects de l'homme, à tous les niveaux.

[les forces du mal seront détruites avec la guéoula, c'est pour cela qu'elles jettent toutes leurs forces dans la bataille. Nous avons donc une responsabilité particulière de se fortifier les uns les autres dans cette guerre spirituelle pour la sainteté, surtout ceux qui sont plus vulnérables que nous.
Plus que cela, selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar), si les tsadikim ne réveillent [spirituellement] pas le peuple juif alors Hachem devra trouver d'autres moyens de nous éveiller, avec des difficultés et des souffrances.
En effet, nos Sages enseignent : "Si nous nous repentons, tant mieux ; sinon Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman et nous ferons alors téchouva" (guémara Sanhédrin 97a).
Ainsi la téchouva est la clé. Autant choisir de le faire maintenant (se dispensant ainsi de nombreuses souffrances) et d'amener le machia'h au plus tôt.]