Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Rabbi Chimon dit : "Si 3 personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé des sacrifices offerts aux morts [aux idoles]" (Pirké Avot 3,4)

-> Le Tiféret Shlomo commente :
Même quand quelqu'un peine dans la Torah jour et nuit, il a quand même besoin de réciter et d'étudier de la Torah à sa table.
La raison est parce que Adam, le 1er Homme, avait en lui une âme collective, qui comprenait toutes les âmes qui seront amenées à naître après lui.
Lorsque Adam a fauté, ces saintes âmes ont été souillées, et sont descendues à un niveau spirituel plus bas, se réincarnant en animal, en végétal, et en minéral.
La seule façon pour que ces âmes puissent se réparer et être élevées de leur niveau est grâce à un juif qui va manger ces nourritures dans la sainteté et la pureté, en prononçant les bénédictions relatives, avant et après les manger.
Suite à cela, pour que ces âmes puissent être réincorporées dans le peuple juif, elles doivent accepter de nouveau la Torah.

Ainsi, des mots de Torah doivent être récités à la table où l'on mange, afin de renouveler et revigorer ces âmes.
Si aucune parole de Torah n'est prononcée (en plus des bénédictions), bien que ces âmes seront libérés de leur servitude des klipot (écorces d'impureté), néanmoins, elles n'auront aucune source d'alimentation et elles resteront comme des carcasses mortes.

C'est pourquoi, la michna nous dit que "n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé des sacrifices offerts aux morts" = cela fait référence aux âmes "mortes" d'un malnutrition (spirituelle), puisqu'elles n'ont pas pris part à une nourriture de Torah.

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[ainsi, lorsque nous mangeons, nous devons également penser à nourrir les étincelles d'âme qui peuvent être contenues dans notre alimentation, que ce soit par les bénédictions et par quelques mots de Torah.]

"Considère trois choses et tu n’en viendras pas à la transgression : sache d’où tu proviens, où tu aboutiras et devant qui tu es appelé à rendre compte.
D’où tu proviens : d’une goutte putride ; où tu aboutiras : dans un lieu de poussière, de vermine et de vers ; et devant qui tu es appelé à rendre compte : devant Celui qui est souverain sur les rois des rois, Hachem" (Pirké Avot 1,3)

=> Pourquoi cette michna se répète-t-elle inutilement en posant 3 questions, puis en les répétant de nouveau lorsqu'elle en donne les réponses?

-> Le rav Ména'hem de Vitebsk explique que la michna nous enseigne la leçon suivante :
dans la vie nous sommes des voyageurs et des invités de ce monde.
Lorsqu'on rencontre un voyageur, on lui pose 3 questions : d'où venez vous, où allez vous, et que ferez vous une fois parvenu là-bas?
En résumé, quel est le but de votre voyage?

Chaque voyageur dans ce monde doit se poser ces 3 mêmes questions :
- d'où viens-je?
- où vais-je?
- et que vais-je faire quand j'y serais arrivé?
En effet, nous serons destinés à être jugés au Ciel sur chacune de nos actions (cachées comme dévoilées) que nous avons pu faire au cours de notre voyage dans ce monde-ci.

[notre yétser ara nous pousse à croire que nous sommes immortels, que nous résidons durablement dans ce monde.
Un juif doit travailler à voir ce monde comme un lieu de bref passage, vers l'essentiel : le monde à Venir.
Ainsi, d'un côté on est persuadé que nous sommes des résidants (on a une maison, un entourage qui nous apprécie, des biens, ...), nous sommes bien ancrés dans ce monde, nous avons notre train-train quotidien confortable, et surtout nous sommes contaminés par la vision non-juive qui ne voit pas plus loin que ce monde.
Mais d'un autre côté, nous devons travailler à s'imaginer déjà dans la réalité du monde à Venir.
On doit davantage préparer l'éternité de l'après notre mort, que les quelques années de vie la précédant.
En ce sens, en se posant sans cesse les 3 questions de ce Pirké Avot, on s'assure d'être un voyageur et non un habitant de ce monde.]

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-> De son côté, le rav Israël de Vizhnitz explique ainsi l'apparente répétition de notre michna :
cette michna s'adresse à 2 formes différentes du yétser ara : la fausse humilité et le faux orgueil.
Notre yétser ara utilise ces 2 tactiques contre nous.

1°/ la 1ere fois, la michna s'adresse à la fausse humilité.
Sous couvert d'humilité, le yétser ara nous pousse à croire que nous sommes tellement sans valeur, tellement sans importance, tellement mauvais, alors pourquoi se préoccuper d'une chose élevée comme servir Hachem.
Ainsi, il nous murmure sans cesse : "Quelle est la valeur de ton service Divin? Quelle importance et quel bien peuvent avoir tes prières et ton étude de la Torah?"
[ex: c'est ainsi que certes on va faire la prière, mais on ne va pas y mettre d'intention (kavana), car après tout quelle importance ont mes mots pour le Maître du monde (Hachem), moi qui suis si quelconque. Pour un tsadik oui, mais moi!]

A cela, la michna répond :
- "sache d’où tu proviens" = tu viens des saints Patriarches (dans ton ascendance il y a Avraham, Its'hak et Yaakov : quelle lignée!) ;
- "[sache] où tu aboutiras" = aux Portes du Ciel largement ouvertes devant toi. [chaque âme juive retournera à Sa source réelle, sous le Trône Divin, mais sa proximité avec D. dépendra de ses actions dans ce monde.
En ce sens, chaque mitsva est un conseil de D. pour encore davantage se lier, se rapprocher de Lui pour toujours. Et c'est pour cela qu'il y a autant de mitsvot, pas pour nous faire souffrir, mais pour multiplier les occasions d'encore plus se rapprocher pour l'éternité de papa Hachem.
Les mitsvot témoignent que Hachem désire que nous soyons éternellement le plus proche possible de Lui!! ]
- "devant qui tu es appelé à rendre compte" = le moindre de nos efforts, la moindre de nos pensées, ... absolument tout ce que nous pouvons faire (ou ne pas faire) est extrêmement précieux devant Hachem.
[comment expliquer que le Maître du monde va nous convoquer personnellement, et va analyser chacune de nos pensées, actes, ..., si nous étions quelqu'un de sans valeur, sans importance. Ainsi, la seule explication est qu'on a beaucoup d'importance à Ses yeux, que chacune de nos actions peuvent impacter fortement le monde! ]
Ainsi : ne te rabaisse pas!

2°/ la 2e partie de la michna s'adresse au faux orgueil, à la fausse arrogance, dont notre yétser ara cherche à nous remplir.
Pour combattre cela, la michna nous dit :
- Est-ce que tu sais d'où tu viens? "d'une [vulgaire] goutte putride". Alors, pourquoi alors es-tu si arrogant? ;
- Et où est-ce que tu vas forcément aller? "dans un lieu de poussière, de vermine et de vers" ;
- Et devant qui tu devras [obligatoirement] te tenir en jugement? "devant Celui qui est souverain sur les rois des rois, Hachem". Y a-t-il une seule personne qui peut se tenir devant la court Céleste et ne pas trembler et dont le cœur ne sera pas rabaissé?

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-> Rabbi Bounim de Pshis'ha enseigne
"Chaque personne doit toujours avoir 2 morceaux de papier dans sa poche.
Sur l’un, il inscrira : "Je ne suis que poussière et cendre."
Sur l’autre : "Le monde n’a été créé que pour moi."
Une personne doit avoir l'intelligence de lire chaque papier au bon moment."

=> En effet, notre yétser ara va par moment développer en nous de la fausse modestie, et d'autres fois du faux orgueil. A nous d'ajuster la bonne température de notre valorisation de soi.

"Deux personnes assises ensemble qui n’échangent pas de paroles de Torah" (Pirké Avot 3,2)

-> Le rav Israël Its'hak de Kalish (de Vork) disait :
si 2 juifs s'assoient ensemble, et qu'il ne se passe pas entre eux : ni de conflit ni de désaccord, alors cela en soi est considéré comme s'il y avait des mots de Torah entre eux.

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[cela illustre à quel point Hachem apprécie le fait que Ses enfants soient en paix l'un avec l'autre]

"Les dîmes préservent la richesse" (Pirké Avot 3,13)

-> Les dîmes (masrot) servent comme d'une clôture pour garder notre richesse des étrangers et des intrus.
Si une personne échoue à donner la tsédaka et la dîme de sa richesse, alors elle va perdre sa richesse.
En effet, les forces étrangères du mal auront alors le contrôle sur sa richesse et ses biens, et seront capables de les lui prendre.

Cependant, une fois que l'on prend la dîme (maaser) de sa richesse et que l'on donne la tsédaka, alors cela sert de clôture encerclant et protégeant sa richesse et ses biens, afin que les forces négatives étrangères ne puissent pas entrer.
[Dévarim Né'hmadim]

"Bien-aimé est le peuple d’Israël, car il lui a été accordé un objet précieux" (Pirké Avot 3,14)

-> Le rav Ména'hem Mendel de Kotzk enseigne :
Tout le monde nait avec une capacité innée d'aimer et de désirer l'étude de la Torah.
Cependant, quiconque est privé de véritable intelligence, va canaliser cet amour et cette passion dans du mensonge et de la vanité, comme peut l'être la nourriture.
Par contre, celui qui est sage, va [bien] canaliser son désir, et il peut alors désirer ce qu'il vaut vraiment la peine de désirer.
[Ohel Torah]

"Les valeurs numériques des mots sont comme un dessert sucré pour la sagesse" (guématriot parpéra'ot la'hokhma - Pirké Avot 3,18)

-> Le rav Its'hak de Komarno (dans son Notser 'Hessed) donne un exemple de douce guématria qui exprime un message caché de la Torah.

Nous avons 2 versets dans 2 livres de la Torah (Vayikra & Dévarim) :
- "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (véa'avta léréa'ha kamo'ha, ani Hachem" - וְאָהַבְתָּ אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ - Vaét'hanan 6,5) ;
- "Tu aimeras Hachem, ton D." (véa'avta ét Hachem Eloké'ha - וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ אֲנִי יְהוָה - Kédochim 19,18).

=== on constate que ces 2 passages ont une guématria identique de : 907.
Cela nous enseigne que leur message est également équivalent, car l'amour de notre prochain (aavat Israël) va de pair avec l'amour d'Hachem (aavat Hachem).
Ce sont des choses impressionnantes et merveilleuses.

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[les guématriot ne sont pas le plat principal de notre étude de la Torah, mais elles peuvent lui mettre une touche, un goût encore plus agréable.]

"Il n'y a ... rien qui n'ait pas sa place" (Pirké Avot 4,3)

=> Si tout à sa place, alors pourquoi certaines personnes ne trouvent-elles pas leur place et se sentent si à l'étroit dans leur vie?

Le rav Avraham Yaakov Friedman de Sadigura répond que la raison en est que personne n'est content de sa place (celle prévue par Hachem), mais plutôt souhaite saisir la place de son prochain.

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[plutôt que d'apprécier notre place (car c'est ce qu'il y a de mieux pour nous selon Hachem), on va passer notre vie à convoiter celle d'autrui (car c'est ce que nous croyons être le mieux pour nous), en étant perpétuellement à la recherche de ce que nous avons pas.
Puisque nous ne sommes pas à notre place, alors nous prenons le risque de marcher et de gêner celle d'autrui. ]

Shabbath – un jour d’unité entre les juifs

+ Shabbath - un jour d'unité entre les juifs :

-> "Moché fit assembler toute la communauté des Bné Israël, il leur dit : "Celles-là sont les paroles qu’Hachem a ordonnées de faire. [Pendant] 6 jours, le travail sera fait, et le 7e jour sera pour vous sainteté, un Shabbath de chômage [consacré] à Hachem ; quiconque y fait un travail sera mis à mort"." (Vayakel 35,1-2)

-> La paracha Vayakel commence par nous raconter que Moché rassembla (Vayakél) toute la nation pour lui donner de brèves instructions concernant le Shabbath puis des injonctions plus détaillées sur la construction du Michkan.
Les commentateurs soulignent que le terme employé pour parler du rassemblement (Vayakél) n’est utilisé nulle part ailleurs dans la Torah et ils expliquent de diverses façons l’accent mis, précisément à ce moment, sur le rassemblement que fit Moché de l’ensemble du peuple. Cet événement eut lieu peu de temps après la faute du Veau d’or et l’un des reproches fait aux Juifs en cette occasion, fut leur manque d’unité.
Celui-ci se manifesta tout d’abord, par le meurtre de ’Hour qui les avait réprimandés. De plus, le Talmud Yérouchalmi affirme que chaque tribu façonna et vénéra un veau différent, ce qui montre que même dans leur rébellion contre Hachem, ils n’étaient pas unis.
Rav Yaacov Kamenetsky souligne que Moché les réunit précisément à cet instant, pour rectifier le manque d’unité dont ils avaient fait preuve.

=> Une autre question peut alors être soulevée. Avant de détailler longuement les détails de la construction du Michkan, Moché rappelle aux Bné Israël la mitsva de Shabbath, qui a préalablement été mentionnée plusieurs fois dans la Torah. Pourquoi était-il nécessaire de parler à nouveau de ce sujet à cet instant précis?

-> Rachi explique que la mention du Shabbath précédant les lois du Michkan nous enseigne que la construction de ce dernier reste soumise aux lois du Shabbath.

-> Selon, le Lékha’h Tov, le verset précité indique que pendant Shabbath, les gens se rassemblent dans les maisons d’étude et étudient ensemble les lois relatives au Shabbath. [alors qu'ils sont tous chacun dans leurs préoccupations de la semaine].

-> Pendant Shabbath, dans la 'Amida de Min’ha, nous disons : "Tu es Un, Ton Nom est Un et qui est comme Ton peuple, Israël, nation unique sur terre". Cette prière montre l’unicité du peuple juif, dans son service Divin.

Le rav Méir Tsvi Bergman (Chaaré Ora - vol.1) évoque cette idée quand il parle de l'âme supplémentaire (la néchama yétéra) que nous recevons pendant Shabbath.
Il écrit : "Il semble que le Néfech de Shabbath est la Néchama Yétéra qui provient de "Celui dont tous les êtres vivants dépendent", il ne s’agit pas d’une âme différente pour chaque membre du peuple d’Israël, mais plutôt d’une même âme à laquelle tout Israël est lié, il s’agit de la Néchama de Shabbath et elle unifie le peuple d'Israël".

Bien que profonde, cette idée prise au sens simple indique que la néchama yétéra (âme supplémentaire) de Shabbath comprend l’âme de tout Juif. Nous savons que le peuple juif est à tout moment, considéré comme une seule entité (kol Israël arévim ét zé lazé - guémara Shvouot 39a), mais on dirait que pendant Shabbath, l’unité du peuple juif atteint un niveau plus élevé.

-> Le Chem miChmouël (Bo 5677) demande pourquoi il n’y a pas de Mitsva de Réiya (de se rendre au Temple) pendant Shabbath, comme c’est le cas pendant Yom Tov.
Il explique que spirituellement parlant, le peuple juif forme une seule entité et il n’est donc pas nécessaire que chacun aille au Temple, il suffit que les Cohanim et les personnes impliquées dans le service du Mikdach le fassent et l’on considère que toutes les âmes juives s’y trouvent, bien qu’elles en soient physiquement éloignées.
En revanche, pendant Yom Tov, les Bné Israël n’atteignent pas le même niveau d’unité et chacun est donc tenu de se rendre personnellement au Temple (Beit haMikdach).

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[le rav Yéhonathan Gefen précise à cela, qu'il est vrai que le concept de "kol Israël arévim ét zé lazé" s’applique à chaque mitsva, mais il semble que c’est nettement plus le cas pour le Shabbat, l’accent étant mis, en ce jour, sur l’unité de la nation juive.
Il ajoute que c'est pour cela qu’il faut veiller, particulièrement pendant Shabbath, à éviter toute Ma’hloket (discorde), parce que c’est l’antithèse de ce que représente le Shabbath. ]

Le Birkat haMazon

+ Le Birkat haMazon :

-> Le rav Israël Najara (l'auteur du chant de Shabbath : Ka Ribbon), dénomme le Birkat haMazon comme : "Kli ma'hzik béra'ha" (un récipient qui contient la bénédiction).

-> Celui qui prie ou récite le birkat hamazon intensément, mérite 100 sortes de roses qui entourent le fleuve du gan Eden.
[Rokéa'h - birkat hamazon]

-> "La plus grande des mitsvot et le plus puissant de tous les types de service Divin (avoda) sont les bénédictions" [rav Yossef haYisraëli - Séfer mitsvot zmaniyot - p.504]
Or, le birbat hamazon est la seule bénédiction de la Torah (déOraïta - Ekev 8,10, nous pouvons en déduire que le birkat hamazon est la plus propice de toutes nos prières.
[rav Yé'hiel Spéro]

Lorsque le Rachab a reçu le siddour du Baal Chem Tov, d'un de ses descendants, il a pu remarquer que toutes les pages étaient usées par les larmes. Cependant parmi tout le siddour, une partie étaient la plus nettement déformée par les larmes du Baal Chem Tov : les pages consacrées au birkat hamazon.

-> Si l'on demande aux gens pourquoi nous récitons le birkat hamazon, la majorité répondrait : "parce qu'on vient de manger du pain".
Le rav Yérou'ham Lévovitz rejette catégoriquement cela, et il insiste sur le fait que c'est le contraire.
Nous mangeons du pain afin de pouvoir prononcer le birkat hamazon.
[nous devons réfléchir : que nous apporte notre alimentation par rapport aux apports énormes du birkat]

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-> Rav 'Hanina dit : combien est grande la puissance du birkat hamazon, car il augmente les bénédictions dans les actions de l'homme.
[Zohar]

-> Si on récite le birkat hamazon avec intention (kavana), les bénédictions que nous aurons dites nous accompagneront au moment de notre mort, et proclameront que nous avons béni Hachem avec kavana.
[Zohar]

-> Si quelqu'un est vigilant au sujet du birkat hamazon, ses jours et ses années seront allongés.
[rav 'Haïm Palagi - Kol ha'Haïm]

-> J'ai une tradition de mes rabbanim, que tout celui qui est méticuleux à propos du birkat hamazon, sa subsistance lui sera disponible avec dignité, toute sa vie durant.
[Séfer ha'Hinoukh - Ekev 430]

-> Pourquoi la lettre "pé sofit" (ף) est la seule qui n'est pas présente dans le birkat hamazon?
Car tout celui qui récite le birkat hamazon avec concentration, les anges de la colère (af, kétséf, chékéts - אף קצף שצף) n'ont pas de pouvoir sur lui.
[Tachbatz Katan - cité dans le Ba'h 185]

-> Tout celui qui récite le birkat hamazon avec la concentration requise, alors la colère de Hachem ne régnera pas sur lui. (אַף - af = colère).
[Béer Heitev - Orach 'Haïm 185 - citant le Ba'h]

-> Plus une personne récite le birkat hamazon avec joie et générosité, plus elle va recevoir sa subsistance avec joie et générosité.
[Zohar]

-> Celui qui récite le birkat hamazon à partir d'un texte, avec intention, [par cela] il se retire de lui de nombreuses épreuves et difficultés.
[Atéret Zékénim]

-> Réciter le birkat hamazon à partir d'un texte est une ségoula pour mériter d'avoir des enfants craignant Hachem.
[rav Shloimka Zhviller]

-> Faire le birkat hamazon à partir d'un texte est une ségoula pour mériter des enfants.
[Maharil Diskin]

-> Même un seul birkat hamazon récité avec intention, peut transformer une personne en quelqu'un craignant Hachem (yéré chamayim).
[rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk]

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-> Celui qui récite le birkat hamazon comme il le faut, va mériter d'entendre le birkat hamazon du roi David lorsque Hachem fera le festin pour les tsadikim dans les temps futurs.
[Kav haYachar - chap.7]

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-> Je dis à Hachem : "Tu es mon Maître! Mon bonheur n'est pas en dehors de toi" (amart l'Hachem, Elokim ata, tovati bal alékha - Téhilim 16,2)

-> Plusieurs explications sont données sur :"Mon bonheur n'est pas en dehors de toi" (tovati bal alékha - טוֹבָתִי בַּל עָלֶיךָ), et en particulier sur le terme : "bal" (בל) :
1°/ si tu as mangé et récité la bénédiction à Hachem, et que tu as reconnu que Hachem est ton Maître, alors Je [Hachem] vais épuiser (מבלה) toutes les bontés du monde sur toi.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

2°/ si tu as mangé et récité une bénédiction à Hachem, toutes les bontés du monde seront réunies ensemble (יבללו) et elles vous seront octroyées.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

3°/ Si tu as mangé et récité une bénédiction à Hachem, Hachem n'amènera aucune bonté sur le monde sans t'y inclure (מבלעדיך).
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

4°/ Si tu as mangé et récité une bénédiction, toutes les bontés du monde se produiront (יובלו) et viendront sur toi.
[Yalkout Chimoni Téhilim - remez 667]

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-> L'âme supplémentaire (néchama yétéra), que nous recevons le Shabbath, tire beaucoup de plaisir du birkat hamazon, car c'est une nouveauté qu'elle ne vit pas au Ciel. [Rama de Pano - Assara Maamarot]
C'est pourquoi l'objectif principal des repas du Shabbath est de donner du plaisir à l'âme supplémentaire en récitant le birkat hamazon.
[Agra déKalla - paracha Vayéra]

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-> Il est intéressant de constater que nous disons dans le birkat hamazon : "véal Toratékha chélimadtanou" (pour Ta Torah que Tu nous as enseigné), et ensuite : "véal 'haïm 'hein va'hessed ché'honantanou" (et pour la vie, la grâce, et la bonté dont Tu nous as gratifié).
=> Cet ordre est étrange. Pourquoi d'abord la Torah, et ensuite le fait d'être en vie, et non l'inverse qui serait plus logique (je suis en vie, alors je peux étudier!)?
Le rav de Poniovitch explique : car sans la Torah, quelle vie cela peut-il bien être?

-> Au moment d'arriver au dernier paragraphe du bikart hamazon, nous proclamons avec une grande certitude : "ceux qui recherchent Hachem ne manquent d'aucun bien" (védorché Hachem lo ya'hchérou kom tov - Téhilim 34,11).

[On a tendance à se débarrasser de notre prière, de nos mitsvot, à réduire notre investissement dans la Torah, ... comme si on en sortait gagnant.
Ainsi, en reprenant le fil de notre vie normale avec cette lecture du birkat hamazon, le message est : jamais on perd à faire la volonté d'Hachem, au contraire! ]

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-> Le 'Hovot haLévavot enseigne que le plus grand ennemi des juifs est le yétser ara.
Le Raavad (Séfer Baalé haNéfech) écrit que l'arme la plus puissante du yétser ara est de nous faire croire que c'est notre main, notre propre force, qui nous a permis d'être vainqueurs dans la bataille de la parnassa (ko'hi véotsem yadi assa li ét ha'hayil hazé).
Nos Sages enseignent que le moment le plus risqué pour renforcer cette orgueil (c'est grâce à MOI), a lieu lorsque notre estomac est plein (ex: on pense indirectement : c'est bon Hachem, je n'ai plus besoin de toi, je gère tout seul = car j'ai plus faim).
Précisément à ce moment là, un juif a le birkat hamazon qui lui permet de se reconnecter à l'humilité et à la gratitude.

-> Le rav Shimshon Pinkous enseigne qu'il existe moment où l'existence d'Hachem se manifeste le plus puissamment à tout celui qui y prête attention.
Il ne s'agit pas de Yom Kippour, ni de Shavouot. Mais, c'est le moment où une personne qui est faible et affamée va faire une bénédiction, elle va manger un morceau de pain et alors elle devient revigorée.
A ce moment, cette personne peut atteindre le plus haut niveau de certitude que Hachem existe, car elle mange directement des mains du Créateur, et elle vient de vivre un miraculeux retour de ses forces.
Le rav Pinkous appelle cela : "la reconnaissance du Créateur par le bais du miracle de manger" (hakarat haboré al yédé a'hilla).
Néanmoins, manger est une activité du quotidien, symbole de matérialité.
[en ce sens le birkat hamazon est une magnifique opportunité pour profiter de ce moment propice, et en tirer toutes les forces de certitude en Hachem.
Le Rambam (Hilkhot Avoda Zara 1,2) rapporte que malgré la culture d'idolâtrie environnante, Avraham a découvert l'existence d'Hachem en étudiant les merveilles naturelles du monde environnant.
Ainsi, en tant que ses descendants on peut prolonger ce comportement. Certes, on a fait une bénédiction avant de manger, mais c'est peut être en partie pour nous car on avait faim. Par contre, en prenant le temps d'apprécier et de remercier Hachem, alors on se saisit de cette opportunité pour renforcer notre découverte interne d'Hachem, à l'image d'Avraham.
En ce sens, l'essentiel d'un repas est le renforcement de notre lien avec Hachem que le birkat hamazon va permettre de renforcer.]

-> Le Zohar (Térouma 152) enseigne :
Lorsque Hachem a créé le monde, Il savait qu'il y aura une nation qui choisira de suivre la Torah.
Hachem voulait que Sa nation bien-aimée sache quotidiennement qu'Il l'aime plus que toute autre chose dans le monde, et ainsi Il a créé le besoin quotidien de manger.

[ex: chaque morceau de cookie porte le message suivant de la part d'Hachem : "Je t'aime".
En nous nourrissant, Hachem nous rend plus facile l'étape suivante : ouvrir nos yeux et reconnaître Qui nous nourrit.
Le birkat hamazon nous permet d'avoir en tête l'idée fondamentale : c'est Hachem uniquement qui nous nourrit. Cette conscience réveille alors notre reconnaissance, nous poussant à Le remercier pour Son attention et Sa bonté constantes à notre égard.]

-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch (Ekev 8,11-18) enseigne :
"Le birbat hamazon introduit au sein même du processus banal de notre alimentation une conscience de la providence spéciale d'Hachem, qui a été complétement démontré dans le miracle de la manne.
Chaque morceau de pain mangé est considéré au même titre qu'un cadeau direct d'en-Haut [Hachem], de même que la manne était envoyée aux juifs dans le désert."

Le rabbi Nathan Scherman commente : "En apparence, la manne semble clairement un cadeau provenant du Ciel (Hachem), tandis que le pain est le résultat des efforts de l'agriculteur. Mais en réalité, ils sont identiques : c'est Hachem qui fournit".
Le rav Israël Najara enseigne que Hachem souhaite insuffler en chaque juif une croyance forte dans la Providence Divine, et c'est pour cela qu'Il nous a ordonnés de le remercier après avoir mangé (birkat hamazon), pour que l'on se renforce dans le fait qu'il n'y a absolument rien d'autre que Sa Force qui nourrit.

-> Dans le birkat hamazon, seule la première bénédiction est relative à la manne (notre subsistance), tandis que dans le restant des prières on va se focaliser sur notre amour et désir pour la terre d'Israël, pour Jérusalem, et pour le Temple.
Même avant de dire le birkat hamazon, nous exprimons notre désir pour la guéoula, avec le Tehilim d'introduction : "Chir hamaalot", ou "al naarot bavél".
Pourquoi cela?

Un père aimant ne souhaite pas uniquement délivrer de la nourriture à son fils de loin. Il désire énormément résider avec son fils sous le même toit, partager sa table et baigner dans l'amour de son enfant.
La terre d'Israël fait référence au Palais du Roi (Hachem).
De même que la nourriture témoigne de l'amour d'Hachem à notre égard, le fait de rappeler dans le birkat hamazon à plusieurs reprises la terre d'Israël et Jérusalem, cela réveille en nous une dimension supplémentaire de notre lien avec papa Hachem, car normalement nous devrions être réunis tous ensemble en terre d'Israël, ce qui arrivera très bientôt. b'h
[le birkat hamazon transmet l'idée que Hachem non seulement nous comble du meilleur, mais également Il désire ardemment que nous soyons au plus proches de Lui.
Le birkat hamazon nous donne donc non seulement des forces physiques, mais surtout des forces spirituelles, de la fierté d'être juifs, fils adorés du Maître du monde, Hachem.]

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[parfois on préfère éviter de manger du pain, content de notre stratagème pour se décharger de devoir réciter le birkat hamazon. Mais plutôt que de le fuir, on doit courir, sauter sur l'occasion pour le faire! ]

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-> b'h, également sur le Birkat haMazone : https://todahm.com/2013/12/01/birkat-hamazone

Voyez, je vous ai donné ce pays! Venez prendre possession du pays qu’Hachem a juré à vos pères, Avraham, Its’hak et Ya’akov, de donner à eux et à leur postérité après eux (Ekev 8,1)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Quand on lit ce verset, on est en droit de se demander comment Hachem peut dire aux Bné Israel: "Voyez, je vous ai donné ce pays", alors qu’ils sont encore dans le désert, en transit, et qu’il n’ont pas encore pris possession du pays ni même ne s’en sont pas encore approché pour le voir de leur propres yeux?

En fait c’est justement le secret du "bita’hon" - la confiance en Hachem, qu’Il veut nous apprendre dans ce verset.
Alors que la promesse de la terre d'Israel se rapproche, elle n’est pas encore dans leur mains, et Hachem leur explique comment là mériter et concrétiser ce rêve.
C’est en s’imaginant que, oui, ils y sont déjà, qu’ils ont réellement pris possession du pays où coulent le lait et le miel, alors que ce n’est pour l’instant qu’une promesse, qu’un projet qui même s’il a été formulé par le Créateur du monde ne s’est pas encore réalisé. Mais s’ils se conduisent et se considèrent comme déjà les habitants de ce pays, alors ils prouvent à Hachem leur attachement à Lui et leur confiance aveugle en Lui. Par ce mérite ils mériteront la terre sainte.

Il y a également une condition, c’est que ce pays a été promis aux pères en raison de leur sainteté et de leur droiture, il nous faut donc perpétuer leur conduite pour être digne d’être appelée leur postérité et ainsi mériter de recevoir et de conserver la terre d’Israël.

C’est ce que dit le verset :
Si vous vous considérez comme si "Voyez, je vous ai donné ce pays!" = c’est-à-dire que vous êtes déjà les maîtres des lieux, alors vous pouvez : "Venez prendre possession du pays qu’Hachem a juré à vos pères, Avraham, Its’hak et Ya’akov, de donner à eux"
"et à leur postérité après eux" = c’est-à-dire vous-même si vous perpétuez cette conduite et cet attachement pour Hachem et sa Torah.