Aux délices de la Torah

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L’importance de ne pas être jaloux d’autrui

+ L'importance de ne pas être jaloux d'autrui :

-> Le Agra déKala écrit :
"Il est connu que les 10 Commandements sont un synopsis de toute la Torah, et que le dernier des 10 Commandements : "Tu ne convoiteras pas" (lo ta'hmod) est un résumé de tous les 10 Commandements.
[Ainsi, "Tu ne convoiteras pas" est l'essence de toute la Torah.]
"Tu ne convoiteras pas" signifie que nous devons être satisfait de ce qu'Hachem nous a donné, même s'Il se retient de nous accorder quelque chose de bien qu'Il a donné à d'autres.
Nous devons être satisfaits du fait que seulement Hachem sait ce qui est véritablement bien pour chaque personne. Et par conséquence, il n'y a aucune raison d'être jaloux de notre prochain."
[et cela constitue le résumé de toute la Torah!]

-> Le rabbi Méïr de Prémichlan disait que l'essence de toute la Torah est de faire du 'hessed, d'aimer les autres juifs (ahavat Israël), et d'avoir de bonnes midot. Etre jaloux d'autrui est l'exact opposé de ce qu'est la Torah.

Trouver du temps pour la Torah

+ Trouver du temps pour la Torah :

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin enseigne :
Manquer de temps n'est pas une raison valable pour ne pas étudier la Torah.
Lorsque Hachem a proposé la Torah à la nation d'Essav, ils Lui ont demandé ce qui est écrit dans la Torah, et Hachem leur a répondu que la Torah interdit le meurtre.
Ils ont répondu : 'Notre père nous a béni : "tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée (al 'harbékha tikhyé - Toldot 27,40), alors comment pouvons-nous accepter la Torah qui interdit le meurtre? Cela va retirer toute notre source de vie!'
De la même façon, toutes les nations du monde n'ont pas voulu accepter la Torah car elles ont dit qu'en l'acceptant cela les empêcherait de vivre.
Nous disons la même chose qu'eux, lorsque nous affirmons ne pas trouver de temps pour étudier la Torah, car cela va nous retirer de la subsistance.

[d'une certaine façon, nous avons obtenu la Torah grâce à notre émouna aveugle (naassé vénichma) en Hachem, et en manquant de émouna sur notre subsistance (en faisant une hichtadlout exagérée au détriment de la Torah), alors nous nous comportons d'une façon similaire aux autres nations qui n'ont pas témoigné d'une émouna solide. (leur faisant perdre le droit à la Torah!)
Ainsi, un juif se doit de regarder avec honnêteté son temps, et en trouver pour étudier la Torah.]

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-> Nos Sages (Kidouchin 40) disent : "Lorsqu'on désire faire une mitsva, et qu'on est empêché de la faire [indépendamment de notre volonté], alors on est crédité comme si on avait [réellement] réalisé la mitsva".
En se basant sur cela, le 'Hochen Yéhochoua explique que lorsqu'on étudie à chaque fois que nous le pouvons, alors cela atteste que si nous avions davantage de temps nous étudierons davantage la Torah.
C'est ainsi que même si nous étudions par exemple une heure par jour (car c'est tout le temps que nous avons de libre), alors nous avons au crédit comme si nous avions étudié la journée toute entière.

Cependant ceux qui ne recherchent pas à utiliser chacun de leurs moments de disponible pour étudier la Torah (mais des fois oui, des fois non), alors ils témoignent que s'ils avaient davantage de temps, ils ne l'utiliseraient pas nécessairement pour étudier la Torah.
C'est pourquoi, lorsque ces gens n'utilisent pas de façon active dans la Torah leurs moments de libre, alors non seulement ils perdent ces temps (non exploités), mais en plus ils perdent la journée toute entière (qui n'est plus considérée comme entièrement consacré à la Torah).

[dans le même ordre d'idée nous avons une obligation toute particulière d'étudier le Shabbath. En effet, ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir le faire à plein temps la semaine, attestent ainsi que dès qu'ils ont un moment de libre (la journée de Shabbath), alors ils l'exploitent pour la Torah! ]

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-> Le rav Israël Salanter enseigne que nous ne savons pas la date exacte du don de la Torah (le 6 ou 7 Sivan), ni où se trouve exactement le mont Sinaï (il y a différents avis, mais rien de certain).
Ainsi, nous ne savons pas quand et où la Torah a été donnée, et ce afin de nous enseigner que tout moment et tout endroit sont parfaits pour se consacrer à la Torah.

[en effet, parfois on se dit : "je ne peux pas étudier ici : l'atmosphère n'est pas assez productive pour l'étude", ou bien : "je ne peux pas apprendre maintenant, je ne suis pas assez en forme" ...
De même que nous ne connaissons pas l'endroit, ni le temps idéal pour le don de la Torah, de même nous devons considérer chaque endroit et moment comme idéal/parfait pour que l'on étudie la Torah.
(le yétser ara repousse tout à plus tard (et donc à jamais, car le temps passé ne reviendra jamais!), quand l'endroit et le temps seront hypothétiquement meilleurs!) ]

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+ Avoir conscience de la valeur du temps :

-> Le rav Yonathan Eibschutz fait remarquer que toute personne très malade serait prête à donner tout son argent pour pouvoir vivre même quelques instants de plus.
Mais nous qui sommes en bonne santé, nous sommes prêts à gâcher tellement de temps, le tuant sans scrupule, voir le sourire aux lèvres!
La raison est que nous n'apprécions pas la valeur du temps à sa juste valeur.

Plus quelqu'un a conscience de la valeur du temps, plus il est vigilant à l'utiliser au mieux.
[c'est tout le travail principal du yétser ara : que nous déprécions notre temps pour l'exploiter le moins possible. Il nous anesthésie dans des futilités, il nous fait croire que nous sommes immortels, qu'il y a encore plein de temps (plus tard!), ...]

[nous sommes dans ce monde pour un temps très court, durant lequel nous devons accumuler un maximum de Torah et de mitsvot, qui constituerons toutes nos ressources pour notre éternité, car ensuite il n'est plus possible d'exploiter ainsi le temps (la Vérité éclate, et notre libre arbitre disparaît).]

-> Nous devons ainsi constamment travailler sur la gestion de notre temps, développer notre volonté sur ce qui est essentiel (préparer notre monde éternel), et le plus important prier Hachem (car sans Lui, on n'est et ne peut rien!).

Tout juif a une part dans la Torah

+ Tout juif a une part dans la Torah :

-> Les 10 Commandements commencent par "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage" (Yitro 20,2).
=> Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je suis Hachem qui a créé le monde"?

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot Shavouot 5562) écrit :
"La Torah n'a pas été donnée à des individus en particulier, elle a été donnée à tout le peuple juif, à la fois la 'helbéna (les personnes les plus bas) ensemble avec les béssamim (les tsadikim).
Cela a été fait de façon intentionnelle pour permettre à chaque juif d'obtenir une part dans la Torah ...
C'est la raison pour laquelle nous avons reçu la Torah peu après la sortie d'Egypte, bien que nous n'étions pas encore méritant du don de la Torah.
Cela nous enseigne qu'on ne doit jamais perdre espoir d'acquérir une part dans la Torah.
Et même si nous sommes à un niveau très bas, nous sommes équivalent au plus grand".

-> A la sortie d'Egypte, les juifs étaient arrivés au 49e niveau d'impureté (sur 50), les anges ont même dit à la mer Rouge : "Pourquoi les juifs doivent-ils être sauvés alors que les égyptiens se noient? Les juifs ont également vénéré des idoles!"
Si la Torah a pu leur être donnée, il est évident que la Torah peut également nous être donnée. Chaque juif a un droit à l'étude et à l'observation de la Torah.
[rav Elimélé'h Biderman]
[c'est notre yétser ara qui nous pousse à penser que Hachem ne nous désire pas tant que ça, qu'Il n'accorde pas d'importance à notre étude de la Torah, comme cela on ne s'y investit pas pleinement. Or, la réalité est totalement opposé à cela!
On peut l'illustrer avec les paroles du Steïpler : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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-> "Ils se tinrent debout au bas de la montagne" (Yitro 19,17)
Le Beit Aharon (roch 'hodech Sivan) dit que ce verset fait allusion au faible niveau de la nation juive lorsqu'ils ont reçu la Torah.
Il écrit : "Tout le monde peut recevoir la Torah, peut importe ce qu'il est. Même ceux au niveau le plus bas peuvent recevoir la Torah.
C'est le sens du fait que la Torah a été donné aux juifs alors que "ils se tinrent debout au bas de la montagne".

-> Le Zohar (vol.2, 68) écrit : "Yitro était un prêtre respecté de premier rang. [A l'époque, ] il était comme "le pape" pour tous les types de cultes d'idoles.
Lorsqu'il loua Hachem en disant : "maintenant je sais que Hachem est plus grand que tous les autres dieux" (ata yadati ki gadol Hachem mikol élokim), alors l'honneur d'Hachem a été augmenté dans tous les mondes, en-haut et en-bas".

Nos Sages rapportent que de nombreux prêtres d'idolâtries attendaient de voir la réaction de Yitro face aux miracles de la mer Rouge. En effet, Yitro était le responsable spirituel des non-juifs de cette époque, et ils agiraient en fonction de ce qu'il ferait.
C'est pourquoi lorsque Yitro loua Hachem pour les miracles de l'ouverture de la mer Rouge, ils ont suivi son exemple, et ils ont également loué Hachem.
Cela a créé un énorme kidouch Hachem.

=> Dans la Torah, le don de la Torah suit le récit de Yitro qui rejoint le peuple juif.
Quelle est la signification de cet enchaînement des choses?

Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet - Yitro) explique que la Torah veut encourager chaque juif à accepter la Torah. Personne ne doit ressentir qu'il n'est pas assez méritant, car peu importe à quel point il a pu chuté [spirituellement], il n'est pas tombé plus bas que Yitro. [qui avait essayé toutes les adorations d'idoles possibles, et était la référence, le chef mondial des idolâtres]
Si Yitro a pu recevoir la Torah, alors nous aussi.
[quoiqu'il puisse faire, un juif sera toujours appelé : "fils adoré d'Hachem", et par ce lien (à l'inverse des non-juifs) nous avons toujours énormément de valeur aux yeux d'Hachem!]

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-> Le midrach (Tan'houma - Dévarim) écrit :
"Hachem a proposé la Torah à toutes les nations du monde, mais elles l'ont refusée.
Alors, Hachem a proposé la Torah aux Bné Israël, qui l'ont acceptée."

-> Le Imré Emet (5667) souligne que Hachem aurait véritablement donné la Torah aux non-juifs s'ils l'avaient acceptée.
Ainsi, si même un non-juif peut potentiellement étudier et observer la Torah, alors à combien plus forte raison un juif, qui a en lui une partie d'Hachem [beaucoup plus élevée que les non-juifs] et qui est un descendant des Patriarches [et Matriarches], peut lui étudier la Torah et observer les mitsvot.

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-> Il est écrit : "Je vous ai portés sur l'aile des aigles, Je vous ai rapprochés de Moi" (Yitro 19,4)

L'aigle est un animal non cashère, impur.
Le Sfat Emet (rapporté par son fils le Imré Emet - Yitro 5691) explique que Hachem nous a porté sur un oiseau non casher afin de nous enseigner que même celui qui a beaucoup fauté (et qui est à l'image d'un animal impur, non casher), s'il étudie la Torah alors il sera rapproché d'Hachem.
En effet, peu importe le niveau où l'on est, l'étude de la Torah a la faculté de nous élever à de très hauts niveaux.
C'est ce qui s'est passé en Egypte : les Bné Israël étaient au 49e niveau d'impureté, et Hachem les a amené très proche de Lui jusqu'à ce qu'ils soient aptes à recevoir la Torah, qu'Il leur parle directement.

De plus, la nature d'un aigle est de muer/renouveler ses plumes chaque année, et il devient alors comme un tout nouvel oiseau (voir Rachi - Téhilim 103,5).
Ainsi, Hachem nous a pris sur les ailes d'un aigle pour nous apprendre à être comme l'aigle, qui recommence toujours à nouveau.
[à l'image de l'aigle qui perd ses plumes pour de nouvelles, de même nous devons savoir se renouveler (avoir un regard neuf, frais), toujours s'améliorer, faire téchouva (en quittant nos mauvaises habitudes, comportements - à l'image de l'aigle qui perd ses plumes et devient comme un nouvel oiseau), ... ]

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-> Les 10 Commandements commencent par "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage" (Yitro 20,2).
=> Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je suis Hachem qui a créé le monde"?

Les Richonim expliquent que la sortie d'Egypte est en réalité une meilleure source pour renforcer notre émouna que la Création du monde, car en plus de la émouna, la sortie d'Egypte nous renforce dans la Providence divine (hachga'ha pratit) constante et également à quel point Hachem aime le peuple juif.

La lecture des 10 Commandements

+ La lecture des 10 Commandements :

1°/ Prendre conscience de l'importance de toute lecture de la Torah :

-> Le Shévet Moussar (34,19) décrit ce à quoi nous devons penser lorsque nous entendons une lecture de la Torah :
"Imagine que la bima est le mont Sinaï et que tu reçois la Torah du mont Sinaï.
Pense que Hachem et Ses anges sont présents, comme cela l'a été au don de la Torah.
Visualise que c'est Moché Rabbénou qui lit la Torah et que toute la nation [juive] se tient autour du mont Sinaï pour écouter la Torah de sa bouche".

-> La Michna Broura (146,19) écrit :
"Selon la halakha, il est permis de s'asseoir lorsque l'on écoute la lecture de la Torah, mais le Maharam de Rothenbourg dit qu'il est bien d'être debout. La raison est que lorsque nous écoutons la lecture du Séfer Torah, on doit s'imaginer comme si l'on écoutait la lecture de la Torah au mont Sinaï, et au mont Sinaï tous les juifs étaient debout."

=> Il en découle de cela qu'à chaque fois que la Torah est lue, c'est réellement et concrètement un petit don de la Torah.

-> Avant de se rendre à la synagogue le matin de Shavouot pour réciter la prière de Cha'harit, le rabbi de Berditchev s'écria : "Je vais rencontrer Hachem!"

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2°/ La lecture des passages relatifs au don de la Torah :

-> Le midrach (Psikta 12 ; Yalkout Chimoni Yitro 271) enseigne :
"Hachem dit à la nation juive : 'Mes enfants lisent cette paracha [du don de la Torah] chaque année, et Je considérerai cela comme s'ils se tenaient devant Moi au mont Sinaï et qu'ils recevaient la Torah".

-> Nous lisons 3 fois par an les 10 Commandements : à Shavouot, le Shabbath de la paracha Yitro, et celui de Vaét'hanan.
[ainsi, le don de la Torah au Sinaï n'est pas un événement lointain, il se reproduit réellement 3 fois par an!]

-> Le Beit Avraham en explique la raison :
Les patients très malades ont besoin de médicaments puissants, mais leur corps est trop faible pour les supporter.
C'est pourquoi, le médecin va administrer les médicaments en 2 ou 3 doses. [plutôt qu'en une seule]
De la même façon, nous acquérons de fortes doses de émouna lorsque nous lisons les 10 Commandements. Mais l'expérience spirituelle qui vient de la lecture de ce passage de la Torah est très intense et peut être trop puissante pour nous qui sommes faibles [spirituellement parlant].
C'est pour cela que l'impact est divisé en 3 portions (à Shavout, à Yitro, à Vaét'hanan), pour qu'ainsi nous puissions absorber son message.

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-> Le rabbi de Satmar explique "Naassé véNichma" comme signifiant : si une personne se prépare elle-même en faisant de bonnes actions (naassé), alors elle va mériter d'entendre (nichma) Hachem qui dit "ani Hachem Eloké'ha" (c'est le début des 10 Commandements - Yitro 20,2).
[plus nous agissons de notre mieux pour Hachem, plus nous nous permettons de pouvoir entendre et internaliser l'énorme message d'émouna des 10 Commandements]

-> En ce sens également, un vendredi soir de Shabbath Yitro, rabbi Lévi Its'hak de Berditchev a dit : "Demain lorsque les 10 Commandements seront lus, les gens avec des oreilles saintes entendront Hachem dire les 10 Commandements".

-> A ce sujet que la perception du don de la Torah est propre à chacun, on peut citer le Méam Loez (Yitro 20,1) :
"Chaque personne entendit la voix de D. selon sa capacité personnelle.
Par exemple, les femmes enceintes perçurent une voix très douce afin que la frayeur ne provoque pas de fausse couche ...
Au Sinaï, la voix de D. était si puissante qu'elle fit trembler toute la terre. Cependant, les personnes faibles l'entendirent comme une voix douce et délicate pour pouvoir la supporter et la comprendre.

Chaque personne présente au Sinaï saisit la Torah selon sa connaissance préalable.
Certains la comprirent au niveau de la guémara (analyse logique), d'autres au niveau de la michna (les lois), tandis que d'autres ne la comprirent qu'au niveau de la Torah (selon son sens littéral).
Certains saisirent la signification externe des mots tandis que d'autres en perçurent les mystères kabbalistiques plus profonds.

Le jour où la Torah fut donnée, tout dépendait de la préparation spirituelle individuelle de chacun".

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-> Le 'Hidouché haRim (Shavouot) enseigne :
"Hachem nous a donné a Torah comme un cadeau, et nos Sages (guémara Baba Batra 65a) nous disent que lorsque quelqu'un donne un cadeau, il doit le donner avec un bon œil (généreusement)".
De même, lorsque Hachem nous a donné la Torah, Il nous l'a donnée avec un bon œil. Cela signifie qu'Il nous a donné les forces et la sagesse nécessaires pour comprendre la Torah."

+ Tout celui qui souhaite mériter des délivrances d'Hachem sera attentif au commandement d'honorer son père et sa mère et de pourvoir à tous leurs besoins.
[Zohar - rapporté par le rav Bénayahou Shmouëli]

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-> Tout celui qui honore ses parents, le Créateur se souviendra de lui.
Par le mérite d'avoir honoré ses parents en s'inquiétant de pourvoir à tous leurs besoins, Hachem se souvint de Noa'h et témoigna : "Car en toi J'ai vu un juste devant Moi". Par ce mérite, il fut préservé du Déluge.
Par le mérite d'avoir honoré son père en accomplissement sa volonté, le roi David eut le mérite d'épouser la fille du roi Chaoul.
[...]
Il est rapporté dans la guémara que tout celui qui honore son père et sa mère profite d'une aide providentielle unique pour comprendre l'étude de la Torah.
En ce sens, les élèves du Arizal racontent à son sujet qu'il se souciait d'aller chaque vendredi chez sa mère, la rabbanite Sarah afin de lui embrasser la main avant Shabbath. Il eut le mérite, par l'honneur qu'il lui rendit, d'accéder à des niveaux très élevées.
[Séfer Méa Chéarim]

"Et Hachem descendit sur le mont Sinaï" (Yitro 19,20)

-> Le midrach (Bamidbar rabba Nasso 13) enseigne :
Rabbi Chmouël bar Na'hmani enseigne que lors de la création du monde, Hachem désira avoir une demeure pour résider parmi les créatures du monde d'en-bas.
Lorsqu'Adam et 'Hava fautèrent, la Présence divine se retira du monde d'en-bas pour remonter dans le premier firmament. Puis, lorsque Caïn tua Hével, la Présence divine quitta le premier firmament pour remonter au second.
A l'époque d'Enoch, Hachem s'éloigna jusqu'au 3e firmament.
La génération du Déluge quant à elle, éloigna la Présence divine au 4e firmament.
La génération de la tour de Bavél l'éloigna jusqu'au 5e.
Les habitants de Sodome l'éloignèrent jusqu'au 6e.
Enfin, arrivèrent Amrafel et ses proches qui éloignèrent le Maître du monde jusqu'au 7e firmament.

Que fit Hachem?
Il "replia" les générations jusqu'à Avraham qui accomplit la volonté du Créateur et rapprocha Sa Présence divine jusqu'au 6e firmament.
Its'hak, par son service divin irréprochable, rapprocha Hachem jusqu'au 5e firmament.
Yaakov jusqu'au 4e et la tribu de Lévi jusqu'au 3e firmament.
Amram la rapprocha jusqu'au 2e firmament, tandis que Moché replaça la Présence divine au 1er firmament.
Enfin, lorsque tout le peuple reçut la Torah d'un cœur entier, la Présence divine descendit dans notre monde et Se rapprocha jusqu'à une hauteur de 10 téfa'him de notre monde.

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-> "Hachem descendit sur le mont Sinaï, sur la cime de la montagne ; Hachem appela Moché sur la cime de la montagne ; Moché monta" (Yitro 19,20)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le mot montagne en hébreu se dit Har (הַר), il s’écrit Hé et Rech, si on prend les lettres qui précèdent Hé et Rech dans l’alphabet, on obtient Kouf et Dalet, si on les rajoute à Hé et Rech on obtient le mot Kdérah, une marmite.
Pour nous enseigner en allusion que le Har Sinai était comme une marmite, dans laquelle on met de la viande crue, pas très ragoutante ni consommable en l’état, puis on en sort un met délicat et appréciable. Les Bné Israel au Har Sinai ont perdu l’impureté enracinée au fond d’eux depuis la faute d’Adam Harichon avec le serpent. C’est pour ça qu’ils devaient rester au pied de la montagne, comme s’ils étaient à l’intérieur de la marmite en train de se transformer en met de choix.
Par contre Moché, né pur et déjà prophète, sans aucune imperfection, lui n’a pas besoin de cette transformation. C’est pour ça qu’Hachem l’appelle près de lui et au dessus de la marmite, au point que le Arizal dira à propos du verset : "Moïse parlait et Hachem répondait dans la voix (littéralement)" (Yitro 19,19).
Les mots "répondait dans la voix" se lisent "répondait deux voix" (ב קול – deux voix à la place de בקול – dans la voix) pour nous dire que la prophétie de Moché était si grande que les deux voix s’habillaient et se mélangeaient.

"Aharon vint ainsi que tous les anciens d'Israël, pour manger du pain avec le beau-père de Moché devant D." (Yitro 18,12)

-> Rachi demande où se trouvait donc Moché pendant ce temps?
Il se tenait debout et les servait.

=> Pour quelle raison Moché ne mangea-t-il pas avec eux et se tenait-il debout en les servant?

-> Le verset suivant est : "Ce fut le lendemain, Moché s'assit pour juger le peuple ; le peuple se tint debout près de Moché depuis le matin jusqu'au soir" (Yitro 18,13).
Selon Rachi : il s'agissait du lendemain du jour de Yom Kippour.
Le rabbi Shalom de Belz explique qu'ainsi le repas qui fut organisé était le jour même de Yom Kippour.
Les Bné Israël n'avaient pas encore reçu la Torah et ne connaissaient pas les lois de Yom Kippour. Cependant, Moché les connaissaient et c'est la raison pour laquelle il ne mangea pas avec eux.

-> D'après le Ramban, ce repas était en l'honneur de la conversion de Yitro qui s'immergea dans un mikvé et fut circoncis.

-> D'après la Mékhilta, ce repas était en l'honneur du remariage de Moché et de Tsipora.
En effet, lorsque Moché partit pour libérer les Bné Israël d'Egypte, il divorça de son épouse, comme il est écrit : "Yitro, le beau-père de Moché, prit Tsipora la femme de Moché, après qu'il l'eût renvoyée" (Yitro 18,2).
Concernant le guét, qui est le contrat de divorce ordonné par la Torah, il est écrit à son sujet : "Il écrira pour elle un contrat de divorce et le lui donnera dans sa main et la renverra dans sa maison" (Ki Tétsé 24,3).
Ainsi, en juxtaposant les 2 versets de la Torah, nous comprenons que Moché divorça de Tsipora en la renvoyant chez elle avant de rentrer en Egypte pour délivrer le peuple juif.
Tsipora avait la possibilité de se remarier mais elle décida d'attendre jusqu'à ce que Moché fasse sortir le peuple juif d'Egypte.
Moché n'ayant pas reçu le statut de Cohen Gadol qui fut attribué à son frère Aharon, il resta un Lévi et put donc épouser une femme divorcée.
Ainsi, tous les anciens honorèrent le remariage de Moché et de Tsipora par une 'houpa et des kidouchin et firent un festin avec les 7 bénédictions durant une seule journée, car en cas de remariage les festivités du mariage ne durent qu'une seule journée au lieu de 7.
[Dorèch Tsion]

"Lorsqu'ils rencontrent un problème, il vient vers moi, et je juge entre un homme et son prochain" (Yitro 18,16)

=> A priori, il aurait été plus juste que la Torah s'exprime ici au pluriel : "ils viennent vers moi" puisque devant chaque litige, il est nécessaire de faire comparaître des témoins.
Pourquoi le singulier est-il employé ici : "il vient vers moi"?

-> Le Maharal explique que seules 2 personnes réussirent à juger correctement, sans l'aide de témoin, durant toute l'histoire de l'humanité. Ce furent Moché Rabbénou et le roi Chlomo.
Moché avait la capacité de connaître la vérité grâce à son niveau de prophétie, tandis que Chlomo y parvenait grâce à son niveau de sagesse.

Cependant à l'avenir, lorsqu'arrivera le machia'h, il jugera le peuple grâce à son odorat comme il est écrit : "Il sentira avec la crainte de D., il ne jugera point selon ce que ses yeux verront, il ne décidera pas selon ce que ses oreilles entendront" (Yéchayahou 11,3).
Il n'aura pas besoin d'entendre les différents partis, comme Moché et n'aura pas besoin de les voir, comme le roi Chlomo mais il n'aura qu'à le sentir pour discerner qui est honnête et qui ne l'est pas.

D'après ceci, nous pouvons comprendre la réponse de Moché dans la Torah lorsque Yitro vint le conseiller pour éviter qu'il ne se fatigue trop par la multitude de jugements à réaliser seul.
Moché lui répondit à ce sujet : "Lorsqu'ils rencontrent un problème, il vient vers moi" = lorsqu'il y a un jugement à réaliser, la prophétie vient vers moi et me fait savoir comment juger. Je n'ai donc pas à me fatiguer tant que cela pour arriver à déceler la vérité.
C'est la raison pour laquelle il est écrit au singulier : "il vient vers moi" qui désigne la prophétie.

Celui qui étudie les lois relatives au service [dans le Temple], ce sera comme si le Temple était reconstruit de son vivant.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

"Que ta maison soit une maison de réunion pour les Sages" (Pirké Avot 1,4)

-> Le Sfat Emet rapporte la guémara (Yérouchalmi 6b [ou 3a selon d'autres versions]) :
Rav Guidel dit : Quiconque dit une parole au nom de celui qui l'a prononcée [doit] considérer que [ce dernier] se tient devant lui".

=> Ainsi, lorsque nous étudions et citons les noms les noms des Sages, nous avons le mérite qu'ils se présentent devant nous. Après une étude sérieuse, il se peut qu'ils soient des centaines de tsadikim qui viennent dans notre propre demeure pour écouter les paroles que nous rapportons en leurs noms au sein de notre foyer.
C'est une façon d'appliquer pour de vrai le : "que ta maison soit une maison de réunion pour les Sages".

-> Le rav Israël Meïr Lau enseigne à ce sujet :
La bénédiction qui se déverse dans nos maisons est à alors infinie, la paix peut y régner, car ce sont nos Sages [en Torah] qui font régner la paix dans le monde. Là où ils se trouvent règne la paix.

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-> Cette michna des Pirké Avot se comprend évidemment dans son sens littéral.
Surtout, en ajoutant le fait que : "Plus grande est la fréquentation (proximité avec les Sages) de la Torah que l'étude en soi" (rabbi Chimon ben Yo'haï - guémara Béra'hot 7b).
[on apprend concrètement comment mettre en vie les valeurs de la Torah, et indirectement cela nous influence positivement, nous tire vers le haut.]

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-> Celui qui aime [s'attache à] un Talmid 'hakham, la Torah s'attachera à lui et à sa descendance.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Par le fait de se lever en l'honneur d'un Talmid 'hakham, on méritera d'acquérir la Torah [dont il est le représentant].
[Séfer haMidot - limoud]

-> Il sera très bénéfique d'observer la bouche du Rav pendant qu'il enseigne.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui entend l'enseignement de la bouche même du Rav, en profitera davantage.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

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-> Nous avons accès à la sagesse des plus grands maîtres des générations précédentes grâce aux nombreux livres qui ont été publiés.
En achetant ces livres, nous transformons nos maisons en un lieu de rencontre pour les Sages ...
Nous devons nous rappeler que nous assis à la poussière de leurs pieds, que notre compréhension n'est qu'une goutte dans l'océan de leur vaste connaissance, et approcher la discussion avec le respect adéquat.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,4]