Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur (Séet - שְאֵׂת), ou une dartre (Sapa'hat - סַפַּחַת) ou une tâche (Bahérét - בַהֶרֶת), pouvant dégénérer sur cette peau en affection lépreuse (néga tsaraat - נֶגַע צָרָעַת)" (Tazria 13,2)

Le midrach (Vayikra Rabba 15,9) enseigne que les 4 formations de "lèpre" sont une allusion aux 4 Empires de l’Exil du peuple juif : "Séet : c’est Babel ... Sapa’hat : c’est la Médie ... Bahéret : c’est la Grèce ... Néga Tsaraat : c’est Edom (Rome)".
=> Quelles sont les implications de la comparaison d’Edom (le dernier exil de l’histoire) avec l’affection lépreuse "Néga Tsaraat"?

1°/ Le mot "Néga" (plaie - נגע) est l’anagramme du mot "Oneg" (Délice - ענג), allusion au Shabbat, comme il est écrit : "Si tu considères le Shabbat comme un délice " (Yéchayahou 58,13 - וקראת לשבת ענג).
De même, le mot "Tsaraat" (lèpre - צרעת) est l’anagramme du mot "Atséreth" (Fête - עצרת), allusion aux Solennités, comme il est écrit : "Une fête pour Hachem" (Réé 16,8).
La plaie de la peau "Néga Tsaraat" symbolise la dissimulation de D. dans la Nature, fortement ressentie durant l’Exil d’Edom (les mots Or [עורֹ - peau] et Yiver [עִוֵּר - aveugle], sont formés des mêmes lettres).
Le Shabbat et le Yom Tov sont au contraire les témoignages de la Présence de D. dans le Monde et dans l’Histoire. Ils ouvrent les yeux et le coeur de l’homme pour que celui-ci ressente le Créateur du Monde, ils déchirent la "peau (עור) de la Nature" pour qu’apparaisse la lumière (אור) cachée du Divin (le Aleph se substitue au Aïn). [Sfat Emet]

2°/ L’exil d’Edom est le plus douloureux des exils, au même titre que la plaie de "Néga Tsaraat" est la plus sévère des quatre, car Essav (Edom) reçut la bénédiction (celle de "vivre par son glaive") directement de la "force du Vieillard" (Its’hak Avinou). [Midrach cité - Yets Yossef]

3°/ Edom sera frappé "d’affections lépreuses", à la Fin des Temps, lors de la Délivrance finale. [Matanot Kéhouna sur le midrach]

4°/ La plaie d’Edom (Néga Tsaraat) est composée de 2 mots (contrairement aux 3 autres) car le dernier Exil présentera deux facettes : la domination d’Essav (l’Occident) et la domination d’Ichmaël (l’Orient).
Les premières et dernières lettres de "Néga Tsaraat" (נֶגַע צָרָעַת) totalisent la même valeur numérique (avec le
collel: +1) que celle du mot Torah (611).
Les lettres centrales forment par ailleurs le mot "Gara" (Diminuer - גרע). Ainsi, l’augmentation de l’étude de la Torah réduira jusqu’à annulation le joug de l’Exil d’Edom. [Ma’hsof HaLavan]

5°/ La comparaison de la "Néga Tsaraat" avec l’Empire d’Edom, nous indique la fin de notre Exil. En effet, la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne : "Le Fils de David (Machia’h) ne viendra que lorsque le gouvernement (d’Edom) tout entier aura tourné à l’hérésie ... (Car il écrit: ) – Il est tout entier devenu blanc (de la Néga Tsaraat), il est pur - (Tazria 13, 13)".
Le ‘Hatam Sofer (voir aussi le Maharcha) nous explique que lorsque Edom se retournera contre nous, approcheront alors les temps messianiques, car Israël reviendra vers D. et l’implorera de le sauver de ce Roi "dur comme l’était Haman en son temps".

6°/ La guémara (Sanhédrin 98b) relate que le Machia’h (Libérateur de l’Exil d’Edom) est appelé "le Métsora (“lépreux”) de la maison de Rabbi (Yéhouda HaNassi)".
Ainsi, dans l’épisode où Rabbi Yéhochoua ben Lévi demande au prophète Élie où se trouve le Machia’h, celui-ci lui répond qu’il est lépreux et se trouve parmi un groupe de lépreux affligés de souffrances.
Le Machia’h est ainsi désigné car il se trouve en exil et qu’il ressent la douleur et l’affliction liées à une telle condition. De même, est-il séparé du monde (de fait de son élévation), à l’instar du Métsora qui est isolé des autres.
La paracha de métsora relate le "jour de la purification" du Métsora, ce qui, s’agissant du Machia’h, évoque le moment où celui-ci se révèle et délivre le Peuple juif.
A ce titre, le Ohr ha’Haïm nous décrit de manière magistrale (cf.ci-dessous), comment le processus de purification du Métsora fait allusion au processus de la Délivrance du peuple juif.
[b'h, d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Tazria Métsora 5781]

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=> Comment la purification du Métsora (lépreux) fait-elle allusion à la Délivrance d’Israël?

Voici une synthèse du commentaire du Ohr Ha’Haïm HaKadoch (Métsora 14,1-9) :
- "Voici la Loi du Métsora" = ceci est une allusion aux Bné Israël qui se sont rendus impurs (la domination des Nations) par les "infections" de la Tsaraat [les souffrances infligées] (en raison de la médisance) ;
- "Le jour de sa purification" = lorsqu’il purifiera son langage et son comportement (et qu’il sera en mesure de mériter la Délivrance) ;
- "On l’amènera devant le Cohen" = Il s’agit d'Hachem appelé "Cohen" selon les dires du Zohar. A cause de leurs fautes, les Bné Israël se sont éloignés de D., aussi, à travers leur téchouva et leurs bonnes actions, se trouveront ils rapprochés de leur Créateur.
- "Le Cohen sortira du camp" = Hachem "sortira" du Lieu de Sa Chékhina (la terre d'Israël) vers les terres impures des Nations, dans lesquelles les juifs ont été exilés à cause de leurs fautes, comme il dit : "Et Hachem sortira et combattra contre ces Nations" (Zé'haria 14,3) ;
- "Et il examinera le lépreux" = D. verra alors que le peuple juif a fait téchouva et qu’il s’est purifié des "plaies" occasionnées par la Tsaraat (la médisance et plus généralement la haine gratuite, cause première de son dernier Exil) ;
- "Le Cohen ordonnera que l’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs" = il s’agit des 2 Machia’h (Machia’h Ben Efraïm [Yossef] et Machia’h Ben David) dont les âmes très élevées, sont comparées aux oiseaux (capables de s’élever dans les hauteurs du Ciel). Aussi, le Zohar (Balak) compare-t-il le Libérateur à un grand oiseau qui va s’élever et dominer le Monde.
Selon la Tradition, Machia’h Ben Efraïm viendra en premier, puis mourra [tué dans la Guerre de Gog ouMagog - voir guémara Soucca 52b], et ensuite seulement se dévoilera Machia’h Ben David.
- "Du bois de cèdre, du cramoisi et de l’hysope" = désigne le mérite des 3 Patriarches qu’Hachem associera [à celui du Machia’h Ben Efraïm] ;
- "Le Cohen ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive" = la mort du Machia’h Ben Efraïm fera expiation pour le Peuple, ainsi que rachat de leur âme, désignée par "un vase de terre", en raison de la formation du corps de l’homme à partir de la terre, et de leur bassesse spirituelle comparée à "un vase de terre" prêt à se briser. Cette expiation et ce rachat seront nécessaires à cause de l’absence de Torah, comparée à "de l’eau vive", au sein d’Israël.
- "Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope; et il les trempera, avec l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive" = Hachem accordera au Machia’h Ben David (l’oiseau vivant) le mérite des Patriarches et l’investira de la vengeance de la mort du Machia’h Ben Efraïm.
- "Il en fera 7 fois l’aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre" = Hachem raffermira Sa Miséricorde à l’égard d’Israël, cela conduira à l’expiation des 7 niveaux d’impureté et annulera, en conséquence, tous les obstacles à l’attachement au divin.
- "Puis il le déclarera pur, et il lâchera dans les champs l’oiseau vivant" = Alors, grandira le Machia’h Ben David, auquel la royauté lui sera donnée pour régner sur le Monde entier.
- "Celui qui se purifie lavera ses vêtements, rasera tout son poil, et se baignera dans l’eau ; et il sera pur" = Les Bné Israël laveront les "vêtements" souillés de leur âme (leurs actions), se détacheront des plaisirs de ce Monde (leurs comportements - Midot), et purifieront leurs pensées dans l’eau de la Torah.
- "Ensuite il pourra entrer dans le camp" = Le peuple juif retournera vers le "Camp de la Chékhina" (le Temple), à Jérusalem, qui descendra construit du Ciel.
- "Mais il restera 7 jours hors de sa tente" = Cependant, il ne pourra s’approcher pour s’unir à la Chékhina tant qu’il n’aura pas laisser passer les "7 jours de propreté" (à l’instar du processus de purification de la femme Nidda).
- "Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil ; il lavera ses vêtements, et baignera son corps dans l’eau, et il sera pur" = Le "7é jour", entièrement purifiés, les Bné Israël recevront la lumière de la Sainteté et s’uniront alors à la Chékhina (Présence Divine).
[b'h, d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Métsora 5779]

-> La cérémonie [du puisage de l'eau destinée à la libation] était accomplie au Temple dans une joie intense tous les soirs de 'hol hamoed.
Pour commémorer cette réjouissance, nous allumons de nombreuses lampes et bougies, nous chantons et jouons d'instruments de musique dans les synagogue à 'hol hamoed, comme on le faisait au Temple.
Si nous accomplissons cette mitsva comme il convient, nous sommes assurés d'avoir l'occasion de nous réjouir toute l'année. Car, pendant l'année, un homme est traité selon la façon dont il se conduit pendant la fête de Souccot.
S'il est empli de tristesse, il le restera toute l'année. Par contre, s'il se réjouit, éprouve du contentement et oublie ses problèmes, c'est un signe qu'il sera joyeux toute l'année à venir et que la tristesse et les soupirs le quitteront.
[Méam Loez - Pin'has 29,35-39]

Ne jamais désespérer du repentir :

+ Ne jamais désespérer du repentir (téchouva) :

"Demain, Hachem fera savoir qui lui est consacré pour apporter les offrandes" (Kora'h 16,5)

=> Cette annonce de Moché face aux chefs du Sanhédrin qui revendiquaient la Kéhouna (la prêtrise) pour eux-mêmes, mérite quelque explication. En effet, pourquoi en a-t-il repoussé l'échéance au lendemain et ne leur a-t-il pas donné la possibilité d'apporter leurs encensoirs sur le champ afin de déterminer qui était le Cohen authentique désiré par Hachem?

-> Le Arougat haBossem explique que tous les juges du Sanhédrin étaient Tsadikim et Moché savait qu'avant d'aller dormir, ils examineraient leurs actes de la journée écoulée. Ils prendraient alors certainement conscience de leur erreur (d'avoir contesté la suprématie d'Aharon en tant que Cohen) et se repentiraient.
C'est effectivement ce qui arriva. Néanmoins, en faisant cet examen de conscience, ils furent tellement remplis de honte en pensant qu'il n'existait aucun espoir de repentir pour la faute commise, qu'ils préférèrent mourir plutôt que de vivre.

Mais en réalité la main d'Hachem est constamment tendue pour recevoir les repentants et ils n'auraient pas dû s'inquiéter de cela car l'essentiel du repentir dépend précisément de la honte ressentie pour avoir enfreint la Volonté Divine.
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) n'ont-ils pas enseigné : "Un pincement de cœur (de regret) vaut plus que de nombreux coups"?

-> "Hachem parla ainsi à Moché : Dis à Eléazar, fils d'Aaron le Cohen de retirer les encensoirs du milieu de l'embrasement ... Les encensoirs de ces hommes, coupables de leur propre mort, on les transformera en plaques minces dont on revêtira l'autel, parce qu'ils ont été présentés devant Hachem et sont devenus saints ; et ils serviront d'enseignement aux enfants d'Israël" (Kora'h 17,2-3).
Cela vient faire allusion à l'erreur qu'ils commirent en désirant "rendre leur âme", étant certains que tout espoir était perdu.
Les encensoirs servirent à recouvrir l'autel "comme souvenir pour les Bné Israël" (זִכָּרוֹן לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל - Kora'h 17,5) afin de rappeler aux générations futures que l'homme ne doit jamais renoncer à se rapprocher d'Hachem même s'il est rongé par la honte de ses fautes. Car au contraire, c'est précisément le point de départ de son repentir.

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-> Dans le même ordre d'idées, le rav de Trisk explique la raison pour laquelle on récite plusieurs fois le verset : "lam'natséah lé bné Kora'h mizmor", avant de sonner du Shofar à Roch Hachana (dans le rite Achkénaze).
Car chacun se trouve en cet instant crucial au milieu d'un examen de conscience.
Parfois, celui-ci peut conduire l'homme au découragement et à la résignation en pensant que tout espoir est perdu. C'est pourquoi on lui rappelle que les fils de Kora'h étaient déjà en train d'être engloutis dans la terre lorsqu'ils eurent des remords au dernier instant et que grâce à cela, ils méritèrent d'être préservés de nombreuses souffrances du Guéhinam (guémara Sanhédrin 110a).

Cela représente pour nous un enseignement : même lorsqu'une personne se trouve "enterrée" par ses fautes, elle est encore en mesure de revenir à son Créateur qui agréera son repentir.
D'ailleurs, l'essentiel du yétser ara consiste à conduire l'homme au découragement plus que la faute elle-même qu'il lui fait commettre.

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

Le Zohar enseigne que tous les Dinim (les décrets sévères) dépendent des yeux et de la bouche, en s'appuyant sur les paroles de la michna (Baba Batra 131a) : "Le juge (allusion à Hachem) n'a que ce que ses yeux lui montrent (allusion à ce que l'homme contemple des siens), voulant ainsi signifier que le Jugement Céleste de l'homme dépend de la manière dont il préserve ses yeux et sa bouche.
[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> Une fois, Baba Salé dévoila à quelqu'un où il se trouvait à une certaine heure, si bien qu'il fut
évident pour tout le monde qu'il était animé d'un esprit prophétique.
Lorsqu'on lui demanda comment il avait pu mériter que de tels secrets lui soient dévoilés, il répondit simplement : "Lorsqu'un homme préserve son regard des visions interdites, on lui donne le mérite d’avoir des visions Célestes!"

Gardez mes commandements et pratiquez-les : Je suis Hachem (ouchmartem mitsvotaï vaassitem otam - Emor 22,31)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :

Ce verset se compose de 3 parties :
- garder les mistvot = c’est la perfection dans la mistva au niveau de la pensée, car le mot "shmira" s’accorde avec le cœur.
- les pratiquer = c’est la perfection dans l’action.
- Je suis Hashem = il est évident que ces 2 niveaux l’action et la pensée doivent s’accomplir tous les deux avec amour pour Hachem, Sa Torah et Ses Mitsvot.
Donc une fois l’amour dans la pensée et une fois dans l’action nous donne 2 fois le mot Ahava (Amour) qui a pour valeur numérique 13 et deux fois 13 donne 26 la valeur numérique de Youd – Hé – Vav – Hé, le Saint Nom d’Hachem.
=> C’est donc en respectant les mitsvot à ces 2 niveaux, la pensée et l’action, avec perfection technique mais aussi avec amour, que l’on dévoile le nom et la présence d’Hachem dans le monde.

"Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles" (Bamidbar 1,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Ce verset se traduit littéralement par "lève la tête de toute la communauté", il nous permet de prendre une leçon sur la manière dont on doit regarder nos frères juifs qui se sont éloignés du droit chemin. Même s’ils en arrivent à force de concessions et d’imitations du monde non-juif, à ne plus être différents d’eux extérieurement, il reste un dernier rempart, qui des fois est même assez incompréhensible. C’est l’insistance à conserver la mitsva de la brit mila et de ne pas accepter les mariages mixtes.
Ces 2 choses là sont le dernier recours contre l’assimilation totale et c’est grâce à elles que le peuple juif est toujours là, certes affaibli par les exils, mais toujours présent.

L’idée de toujours garder un œil bienveillant sur le juif qui s’égare, de lui chercher une défense plutôt que d’accuser et primordiale et même quand il y a une mistva de parler durement à quelqu’un pour l’aider à se ressaisir, cela doit être superficiel, mais au fond de soi et surtout envers le Créateur, on se doit de n’être que de bons avocats pour nos frères.

On le lit ici dans ce verset, dans le terme "Lève la tête" pour parler du décompte, "de TOUTE la communauté", il n’y avait pas besoin de dire toute la communauté, comme si on allait recenser une partie seulement. Mais c’est pour nous dire de toujours chercher les circonstances atténuantes chez l’autre, chez tous les autres, même les plus éloignés, ceux qui se préservent des mariages mixtes "selon leurs familles" et n’ont plus que la brit mila de "leurs maisons paternelles".

Toutes les âmes du peuple d'Israël proviennent du Trône de gloire d'Hachem dont une partie de Sa lumière réside à l'intérieur de ces dernières, comme il est écrit : "Car la part d'Hachem est Son peuple" (Haazinou 32,9).
[Zohar Michpatim 94]

L’incroyable grandeur de chaque juif à notre génération

+ L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération :

=> Avec la baisse de niveau spirituel génération après génération, notre yétser ara aimerait nous faire croire que nous ne sommes pas si importants aux "yeux" d'Hachem, car notre service Divin est infiniment moindre qu'à l'époque de la guémara par exemple. Qu'en est-il véritablement?

-> "Si les générations passées étaient comme des anges, alors nous sommes comme des hommes ; s’ils étaient comme des hommes, alors nous sommes comme des ânes"
[Rabbi Zeira au nom de Rabba bar Zimouna - guémara Shabbath 112b]

Rabbi Méïr d'Apta (Ohr laChamayim - Tétsavé), qui était un élève du 'Hozé de Lublin, écrit que cette norme s'appliquait à leur époque, mais cependant de nos jours où il y a tellement d'obscurité [spirituelle] et où malgré cela nous nous renforçons à servir Hachem selon nos capacités, nous sommes considérés comme plus grand que les tsadikim des générations passées.

[le monde est actuellement si impur et immoral, et malgré toutes les influences négatives nous continuons à servir Hachem, cette capacité a ne jamais désespérer et à toujours se renforcer en spiritualité témoigne de notre grandeur.]

-> Le Arizal a dit à rabbi 'Haïm Vittal que de nos jours, dans l'obscurité de l'exil, même un seul cri ou gémissement qui vient des profondeur de notre cœur, est similaire à de nombreux jeûnes des générations antérieures.
Le Yichma'h Israël ('Hanoucca 56) souligne que si cela était vrai à l'époque du Arizal (il y a environ 450 ans!), alors imagions la valeur d'un seul soupir ou gémissement de notre part de nos jours, à quel point il est apprécié par Hachem, puisque l'exil et les difficultés [spirituelles] de nos jours se sont tellement accrus.

Le Zéra Kodech (Vaéra) dit que quelqu'un qui est à un niveau si bas qu'il ne peut pas ouvrir sa bouche pour parler comme il le faudrait à Hachem, doit savoir qu'uniquement le désir et l'aspiration à parler/prier à Hachem comme il le faut, est quelque chose d'extrêmement important aux "yeux" d'Hachem.
Ceci a été écrit il y a 250 ans, et donc à combien plus forte raison c'est applicable de nos jours!

-> Le Beit Aharon (Pessa'h) rapporte une idée qu'il dit avoir trouvé dans de nombreux ouvrages.
Il dit que ce sur quoi les générations précédentes devaient travailler des jours et des mois pour l'obtenir, il est actuellement possible de l'accomplir en une heure, en raison du fait que le monde d'aujourd'hui est plus bas spirituellement.
Et cela a été enseigné il y a 300 ans!

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-> Le Ohr laChamayim [Tétsavé] (1767-1831), cite le séfer Brit Ménou’ha sur l’expression "si les générations précédentes étaient comme des fils d’anges, alors nous sommes des fils d’hommes ; si elles étaient comme des fils d’hommes, nous sommes comme des ânes" (im richonim bné mala'him anou bné anachim ... - guémara Shabbath 112b).
Cette norme s’appliquait à leur époque. Cependant, aujourd’hui où il y a tant de ténèbres et pourtant, nous nous efforçons de servir Hachem selon nos capacités, nous sommes considérés comme plus grands que les tsadikim des générations précédentes.

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-> Le rav 'Haïm Vital écrit que le Arizal lui a dit qu'il avait une âme extrêmement sainte.
Le rav 'Haïm Vital lui a demandé comment il pouvait affirmer une telle choses alors que qu'en piété il ne pouvait même pas se comparer au plus petit des Richonim.

Le Arizal lui a répondu :
"Vous devez savoir que la grandeur d'une personne ne dépend pas de ses actions. Elle dépend plutôt de l'époque et de la génération dans laquelle elle vit. Une toute petite action dans cette génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies dans les générations précédentes, car de nos jours, l'impureté a énormément augmenté, bien plus qu'auparavant."
Il poursuit en lui disant que, pour cette raison, son âme est plus grande que celle de certains Amora'im et même Tana'im de l'époque de la Michna.

Le 'Hafets 'Haïm (Tsipita Liyéchoua chap.1) a développé une idée similaire à celle-ci, notant que la source de cette idée est l'enseignement : "une fois avec difficulté vaut plus que 100 fois sans difficulté" (Avot déRabi Nathan - chap.3).

-> Sur la base de cette idée, le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bamidbar p.147) écrit :
"De nos jours, il y a un garçon à la yéchiva qui s'efforce de comprendre les écrits d'un gadol des générations précédentes, mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à comprendre pleinement ce que le gadol a écrit. Cependant, il est très possible que ce ba'hour soit plus grand que ce gadol. En fait, il n'y a aucun doute à ce sujet ; mais nous ne pouvons pas le dire trop fort, car cela pourrait conduire à l'orgueil."

-> "Et ce que les justes des générations précédentes ont mis des jours et des mois à atteindre, il nous est possible de le réparer en un instant, car notre monde est bien plus bas ... C'est pourquoi il ne nous est demandé qu'une infime parcelle ... Avec une ouverture aussi petite que le chas d'une aiguille, on peut mériter une grande richesse spirituelle."
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - vol.4]

-> "Dans ces générations, chaque personne bénéficie d'une aide céleste plus importante que celle qui existait dans la génération des Tanaïm, car dans une génération licencieuse, celui qui s'efforce de toutes ses forces dans la Torah et le service d'Hachem est plus digne de recevoir l'aide céleste."
[rav Israël Salanter]

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-> Le rav 'Haïm Vittal a demandé à son maître le Arizal : "Comment pouvez-vous dire que mon âme est si élevée alors que je ne peux pas atteindre le talon des plus petits des générations antérieures?"
Le Arizal lui a répond que la grandeur de quelqu'un dépend du moment et de la génération dans laquelle il est, car une petite action dans cette génération équivaut à de nombreuses mitsvot des générations antérieures puisqu'il y a beaucoup plus d'impuretés de nos jours.
=> Le Arizal a prononcé cela il y a environ 450 ans (alors qu'il était dans un lieu rempli de sainteté : Tsfat). Ainsi, à combien plus forte raison cela s'applique à nous où l'impureté s'est infiniment développée!
Nous devons donc avoir conscience de l'opportunité que nous avons : même la plus simple des mitsvot équivaut à des tonnes de mitsvot accomplies par les anciennes générations.

-> Le rav Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta (le Ohév Israël) a fait comme remarque au sujet de sa génération : "Nous sommes ce que nous sommes, et nous sommes très loin [spirituellement] des générations antérieures. Mais depuis la création du monde, Hachem n'a jamais eu autant de plaisir qu'Il n'en a avec nous".
Cela a été prononcé il y a plus de 200 ans, alors imaginons combien davantage de plaisir Hachem prend-Il à nous voir rester fidèles à Sa volonté, malgré les difficultés et l'obscurité spirituelle.
=> Nous devons avoir en tête que : "depuis la création du monde, Hachem n'a jamais eu autant de plaisir qu'Il n'en a avec nous".

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-> L'Admour de Kaznitch, qu'aujourd'hui, lorsqu'un simple tailleur crie "Shéma Israël Hachem E'had", il accomplit exactement ce que Rabbi Akiva fit lorsqu'il mourut en sanctifiant le Nom d'Hachem et que son âme quitta son corps en prononçant le mot "E'had".

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-> D'une certaine façon, ce concept peut également s'appliquer au sein d'une même génération, comme l'enseigna le Steïpler à un chauffeur de taxi : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites

[cependant, il faut être très vigilant à n'utiliser cette réalité que pour réchauffer notre cœur pour davantage servir Hachem, plutôt que de l'utiliser pour s'enorgueillir, et se justifier par facilité de moins agir, car nos actions ont plus de valeur que dans le passé.]

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-> "L'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout homme sur la face de la terre!" (Béahaloté'ha 12,3)

-> Le Rachab donne l'explication suivante :
Le midrach (Chémot rabba 40,2) nous dit que Hachem a montré à Moché le séfer de Adam haRichon, dans lequel il a pu voir toutes les générations de l'Histoire de celle de béréchit jusqu'à celle de la résurrection des morts.
Lorsque Moché a vu la génération précédent la venue du machia'h et qu'il a vu à quel point ils s'efforçaient d'avoir de la émouna et de servir Hachem, alors il en est devenu si humble au point de déclarer : "ils sont plus grands que moi!"
[il est écrit : "véa'ich Moché, anav méod MIKOL aadam" = Moché était très humble PAR RAPPORT, en raison d'autres personnes (ceux avant l'arrivée du machia'h= nous!).]

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-> "[Yossef] tomba au cou de Binyamin et pleura" (Vayigach 45,14).

-> Rachi de nous expliquer : "Et pleura" :
[Yossef] pleura pour les 2 Temples sur le territoire de Binyamin, qui seront détruits, et Binyamin pleura pour le Tabernacle de Chilo sur le territoire de Yossef qui sera détruit.

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer - vol.1 - drouch sur 8 Tévet) est dérangé par cela : comment Yossef et Binyamin ont pu pleurer alors que c'était Shabbath (cf. midrach Béréchit rabba 92,4), et qu'il est interdit de pleurer à Shabbath?

-> Le rav Yéhochoua Alt explique que lorsque Binyamin et Yossef ont eu une vision du futur, de ce qu'il se passerait dans notre exil, qui a été causé par la destruction des sanctuaires, et ils ont également vu que nous surmonterons les tests jusqu'à ce que le Temple soit reconstruit.
Ainsi, ils n'ont pas pleuré de tristesse (sur les destructions), mais plutôt ils ont pleuré de joie et d'émotions de voir la grandeur de notre génération qui reste fidèle à Hachem, malgré la grande obscurité et les difficultés spirituelles.
Or, de tels pleurs sont permis pendant Shabbath (Ora'h 'Haïm 288 - Taz).

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-> Quand une princesse se trouve au palais, un serviteur qui lui rend un service en sera bien-sûr récompensé. Mais ce salaire n'égalera pas le plus petit service qu'il lui rendra quand elle se trouvera exilée et en détresse.
Ainsi, dans notre génération où la sainteté est "exilée" et le mal se renforce, la plus simple mitsva accomplie a une valeur bien supérieure aux grandes mitsvot accomplies à l'époque.
['Hessed léAvraham]

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+ Pourquoi le machia'h ne vient-il pas?

-> Selon le 'Hidouché haRim (Sia'h Sarfé Kodech - vol.2, 176), il se peut que notre exil dure si longtemps car c'est agréable à Hachem lorsque les juifs étudient la Torah même quand ils ont de très nombreux problèmes et que gagner sa vie est si difficile.

-> Le Shomer Emounim (maamar ha'bita'hon vé'hischazout 10) dit que la raison de cet long exil ... est parce que Hachem aspire et attend impatiemment que tous les juifs retournent à Lui peu importe à quel point ils ont pu tomber.

-> Lorsque le rav Yissa'har Dov de Belz (1854-1926) était à Vienne, il a été impressionné par un certain garçon qui étudiait la Torah avec passion pendant des heures le jour du Shabbath.
Voulant en savoir plus, le rav lui a parlé.
Le garçon lui a rapporté qu'il avait été engagé dans l'armée, et il a ajouté : "Généralement, les soldats sont forcés de profaner le Shabbath. J'ai parlé au chef de mon peloton et j'ai demandé d'avoir mon Shabbath de libre, en échange du fait de travailler des heures supplémentaires pendant la semaine.
Cela a été un miracle qu'il accepte ma requête. Afin de payer en retour Hachem pour cela, j'essaie de faire que tout mon Shabbath soit saint pour Hachem, en m'immergeant dans la Torah".

Lorsque le rav Yissa'har Dov de Belz répétait ce récit, il ajoutait : "Qui sait si cette Torah n'empêche pas la construction du Temple?"

[évidemment que l'on doit s'analyser et tout faire pour constamment s'améliorer pour contribuer à la venue du machia'h. (en plus d'attendre impatiemment sa venue)
Mais d'un autre côté, nous ne devons pas désespérer, mais plutôt se dire que s'il n'est pas encore venu c'est pas parce qu'on est nul, mais au contraire car Hachem adore tout particulièrement notre étude, nos mitsvot, qui sont faites dans un contexte d'une obscurité spirituelle importante.
Cela doit nous booster à encore davantage apporter de la joie, du plaisir à notre papa Hachem!]

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-> On dit de plusieurs grands tsadikim qui ont vécu à des époques de malheurs divers pour le Klal Israël (comme les massacres cosaques de Tach v'Tat en 1648-49) qu'ils ont promis avant de mourir que lorsqu'ils monteraient au Ciel, ils ne se reposeraient pas jusqu'à ce qu'Hachem fasse venir la guéoula finale. (comme par exemple le Yisma'h Moché)
Après leur décès et alors que le machai'h n'était pas encore arrivé, ils apparurent en rêve à quelqu'un et lui révélèrent que dans le monde à venir, les choses apparaissent différemment.
Ils réalisèrent alors qu'à l'heure actuelle, Hachem veut que chaque individu ait encore la possibilité d'acquérir plus de mérites pour l'éternité dans un environnement stimulant, plutôt que d'insister sur la venue immédiate du machia'h, car nous n'aurons alors plus de telles opportunités (car le libre choix tel que nous le connaissons, n'existera plus).

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-> "L'être humain ne connaît pas sa valeur" (lo yada énoch er'ka - Iyov 28,13)
Ainsi selon la Torah, nous avons tous naturellement tendance à sous-estimer notre propre valeur.
Nous sommes tous dotés d'une partie d'Hachem ('hélek Eloka mima'al - Iyov 31,2), ce qui nous donne un potentiel énorme.

-> Le rabbi Mendel de Kotzk a demandé une fois quel est le premier principe de la Torah?
Les élèves ont répondu : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Le rabbi de Kotzk a répondu que c'est le deuxième.
Le premier est de s'aimer soi-même, car on ne peut aimer quelqu'un d'autre que si l'on s'aime d'abord soi-même.
Par conséquent nous avons besoin d'avoir conscience de notre importance, et d'internaliser à quel point nous sommes uniques!

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-> "D. créa l’homme à son image ; c’est à l’image de D. qu’il le créa." (Béréchit 1,27)

-> La guémara (Yérouchalmi Nédarim 9,4) nous enseigne :
"Rabbi Akiva a dit : "Le verset : "Aime ton prochain comme toi-même" (Vayikra - Kédochim 19,18) est un grand principe de la Torah".
Ben Azaï a dit : "Le verset : "Lorsque D. créa l’être humain, il le fit à sa propre ressemblance" (Béréchit 5,1) est un principe encore plus grand"."

=> Comment comprendre l'affirmation de Ben Azaï?

Toute personne n’est qu’une parmi des milliards d’êtres humain, et la terre n’est même pas un grain de sable dans l’univers.
Dans l’histoire du monde, que vaut la durée de notre vie.
Nous sommes constitués d’os, de muscles, de sang, …
Qu’est-ce qui fait que l’on doit à un homme plus de considération qu’à un animal ou un insecte?

Le fait que l’homme a été créé à l’image de D., va le transformer d’un état de "sans importance", "insignifiant" à celui de "sans comparaison", car même s’il semble minuscule, il est le summum, l’aboutissement de toute la Création.

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-> Si quelqu'un ne reconnait pas sa propre valeur, comment peut-il apprécier la valeur d'autrui?
[rabbi Yaakov Yossef de Polnoye]

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-> b'h, exemple de cela expliquant la différence entre Noa'h et Avraham : https://todahm.com/2022/10/01/37644

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-> Un Ba'hour habitant la Suisse était venu étudier en Lituanie. A la fin du Zmane (semestre d'étude) lorsqu'il prit la route pour rentrer chez lui, il décida de faire un détour par la ville de Radine dans l'intention de rendre visite au 'Hafets 'Haïm et de recevoir sa bénédiction.
Dans le train qui l’y conduisit, il rencontra un homme qui lui demanda où il se rendait. Lorsque le Ba'hour lui répondit qu’il allait à Radine, ce juif lui révéla que lui aussi. Au fil de la conversation, le Ba'hour apprit qu'il s'appelait Tsvi Levinson et qu'il était le Roch Yéchiva de Radine, gendre du 'Hafets 'Haïm.
Très heureux de l'apprendre, le Ba'hour lui demanda de l'introduire chez son beau-père.
Il faisait nuit lorsqu’ils parvinrent à destination, aussi, Rav Tsvi lui offrit-il l’hospitalité. Il lui donna à manger et à boire, après quoi il lui prépara un lit avec d'épais coussins et de chaudes couvertures qui convenaient au froid glacial qui régnait alors.

Le Ba'hour se glissa sous les couvertures et juste lorsqu'il commença à peine à se réchauffer, il se rappela qu'il n'avait pas encore prié Arvit. Néanmoins, engourdi par le froid, il eut beaucoup de mal à se lever pour prier. Se souvenant des paroles des 'Machgui'him' qui lui avaient enseigné que l'on ne priait pas avec froideur, il décida de rester allongé encore quelques minutes.

La fatigue du voyage eut toutefois raison de lui, et il plongea dans un profond sommeil, jusqu'à ce que Rav Tsvi le réveille pour la prière du matin. Il avait complètement oublié celle du soir qu'il avait ratée.
Après la prière, Rav Tsvi lui servit du pain puis l'emmena chez le 'Hafets 'Haïm. En arrivant, le Ba'hour sortit de sa poche un papier sur lequel il avait écrit plusieurs questions qu'il désirait lui poser.
Cependant, le Rav ne lui en donna pas le temps, et aussitôt, il lui dit : "Dans le temps, la Russie était un pays très riche, l'or et l'argent abondaient. Je me souviens qu'alors, si quelqu'un faisait tomber une pièce, il ne se fatiguait même pas à se baisser pour la ramasser.
Aujourd'hui, en revanche, la pauvreté est courante (à D. ne plaise) et si quelqu'un fait tomber la moindre petite pièce de cuivre, il se mettra à quatre pattes pour la chercher. Car même la plus petite somme est considérée comme une fortune."

Au début, le Ba'hour demeura interloqué, en se demandant pourquoi le 'Hafets 'Haïm lui parlait de choses aussi profanes.
Cependant, ce dernier poursuivit en disant :
"Jadis, lorsque les juifs vivaient sur leur terre, que le Temple existait, que les Cohanim assuraient leur Service et que les Levi'im occupaient leurs fonctions ainsi que chaque Israël, il régnait (si l'on peut dire) une grande richesse dans le Ciel. C'est pourquoi la prière d'Arvit d'un quelconque Ba'hour n'avait pas une très grande importance.
En revanche, à notre époque où les ténèbres enveloppent le monde et que ceux qui observent la Torah et les mitsvot se font rares, c'est (si on peut s'exprimer ainsi) la pauvreté et la pénurie qui règnent dans les mondes supérieurs. La moindre prière de Arvit d'un Ba'hour possède une valeur extrême et on n'y renonce pour rien au monde!"
Le Ba'hour se souvint soudain de son oubli de prier Arvit. La honte qu'il éprouva fut telle qu'il aurait préféré s’enfoncer sous terre à ce moment-là.

C'est alors que le 'Hafets 'Haïm ajouta :
"Car selon la situation misérable dans laquelle les hébreux se trouvaient en Egypte, il suffit de 2 mitsvot seulement pour qu'ils trouvent grâce aux yeux de leur Père Céleste.
Que penses-tu : avec une seule Mitsva, on peut déjà "acheter" Hachem? On est donc forcé d'admettre que dans une telle période, où tout Israël se trouve démuni de mitsva, chaque petit acte a une extrême importance.
Sache, mon fils, que toi aussi lorsque tu te sens découragé, ne perds pas espoir! Au contraire, c'est à ce moment précis que la moindre petite action est agréée en prenant une valeur incalculable!"

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-> Le rav Aharon Leib Steinman affirme que dans les générations précédentes, à l'exception de quelques individus, le peuple juif était dans l'ensemble pratiquant de la Torah.
Dans ces générations, chaque acte de sanctification du Nom d'Hachem avait un effet sur le monde à un certain niveau.
Cependant, dans les dernières générations, où les gens s'éloignent du judaïsme et où tant de ténèbres nous ont enveloppés, chaque acte positif que nous faisons a un effet beaucoup plus grand et peut affecter les générations plus que cela n'était possible auparavant.
[Yémalé Pi Téhilaté'ha - vol.2 - p.325]

-> Le fait de se trouver dans une génération où les juifs assimilés sont si nombreux apporte un mérite et une récompense particuliers.
Le 'Hafetz 'Haïm ('Homat haDat - Intro) écrit que lorsqu'il n'y a pas beaucoup de gens qui se lèvent pour kevod Shamayim (l'honneur d'Hachem), ceux qui le font, défendent et protègent le peuple juif.

De plus, le 'Hafets 'haïm écrit que dans les générations précédentes, lorsque davantage de personnes étaient des serviteurs d'Hachem, il n'était pas facile pour quelqu'un d'être enregistré dans le séfer des justes qui existe dans la Cour céleste. Seules les personnes qui travaillaient de toutes leurs forces méritaient d'être inscrites dans ce livre spécial.
À une époque où il y a tant de fauteurs, ceux d'entre nous qui se renforcent et mettent en garde les autres contre un affaiblissement de leur observance, même s'ils ne sont pas au niveau des yiré Hachem (craignant Hachem), méritent d'être inscrits dans le spécial séfer zikaron des "yiré Hachem v'choshvé shémo".
[Shem Olam, vol. 2, ch. 1 ; de même dans Zichron Yosef ; voir aussi Otzros HaTorah, Yamim Nora'im, p. 25).

Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - p.170) dit que quelqu'un qui aime le roi à une époque où d'autres organisent une rébellion (agissant contre Sa volonté), peut gravir les échelons beaucoup plus rapidement jusqu'au cercle intérieur des tout proches du roi.
Il dit également que lorsqu'un incendie éclate dans l'entrepôt du roi, on peut y entrer et prendre des objets de valeur (Nid'hé Israel - perek 18).

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+ Il est plus facile pour les prières des gens des dernières générations, qui sont plus proches du moment de la guéoula, [que leur demande pour la venue du machia'h] soient exaucées, et cela plus que les prières des générations précédentes, et ce pour 2 raisons :
1°/ Nous sommes plus proches de la guéoula, et nos prières peuvent donc accomplir plus que les prières d'il y a des années ;
2°/ Toutes les prières des deux mille dernières années sont toujours présentes et se joignent à nos prières. Ainsi, ce ne sont pas uniquement nos prières, mais plutôt les prières de toutes les générations qui s'élèvent devant Hachem.
[le Mabit - Beit Elokim - Chaar haTéfila - ch.17]

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-> b'h, voir : La génération avant le machia'h : https://todahm.com/2023/10/01/la-generation-avant-le-machiah

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+ Lien avec nos fautes à notre génération :

-> Le Maguid de Kozhnitz (dans séfer Avodat Israël) écrit : le verset dit : "Ramenez Israël à Hachem, votre D., car vous avez trébuché dans vos fautes" (Ochéa 14,2).
Les mots "car vous avez trébuché dans vos fautes" font allusion à la souffrance au moment de la destruction du Temple. À ce moment-là, nous trébuchions tous comme des ivrognes, à cause de la douleur et de la confusion que nous ressentions. Comme nous étions si bien dans la souffrance quotidienne et que notre vie était si confuse, Hachem considérait nos fautes comme accidentelles. [comme quelqu'un qui trébuche, sans vraiment le vouloir (ex: tête ailleurs dans ses problèmes, trop fatigué, ...) ]
Le prophète Ochéa nous dit cela pour nous amener à la téchouva. Bien que la règle générale soit que celui qui fait téchouva par crainte d'Hachem transforme ses fautes intentionnelles en fautes accidentels, involontaires (guémara Yoma 86b), dans ce cas, les fautes étaient déjà considérés comme accidentelles.
Par conséquent, lorsque l’on fait téchouva pour de telles fautes, Hachem les transforme en mérites, même si la téchouva est faite par crainte, et Il nous fournit une nouvelle page blanche.

Il est intéressant de noter que le rav Yissa'har Dov de Belz déclare que nous avons une tradition de longue date selon laquelle chaque juif né dans nos générations d’une mère et d’un père juifs a le statut de "tinok chénishbou", un bébé qui a été kidnappé à un jeune âge et n’est pas responsable de ses actes.

Les paroles du Maguid de Kozhnitz devraient être une grande source d’encouragement pour nous.
De nos jours, le concept de "fautes intentionnelles" n’existe pas. Chaque faute qu’un juif commet aujourd’hui est considérée comme involontaire. Cela signifie qu’il n’est pas difficile de faire téchouva.
Il dit que même les pensées de téchouva sont suffisantes aujourd’hui, comme le dit la guémara (Kidouchin 49b) : "Si un homme épouse une femme à condition qu’il soit un tsadik complet, le mariage est obligatoire même s’il est un racha, car nous supposons qu’il a eu des pensées de téchouva."

Il existe une histoire concernant le rav Lévi Its'hak de Berditchev. Il rencontra un jour un homme qui avait fait presque toutes les fautes possibles. Il lui dit : "Je suis très jaloux de toi. Lorsque tu feras téchouva, ce qui sera certainement le cas très bientôt, toutes tes fautes seront transformées en mérites. Tu auras tellement de mitsvot!"
[rav Méïr Itamar Rosenbaum]

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-> On a pu voir que dans l'obscurité de notre exil, chaque mitsva que nous pouvons faire à un éclat, une valeur énorme (plus appréciée qu'à l'époque de nos ancêtres).
Au regard de notre faiblesse spirituelle, on peut vite désespérer d'avoir fait de nombreuses fautes, chutes spirituelles, parfois très graves.
Bien que nous devons tout faire pour l'éviter, en tant qu'humain il est normal de tomber.
On va voir que les nombreuses fautes de notre génération, peuvent s'inverser en de nombreuses mitsvot parfaites, que nos ancêtres n'ont pas.

+ Pourquoi le baal techouva est-il à un niveau supérieur à celui d'un tsadik gamour?

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 26b) enseignent : "à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Il est difficile de comprendre en quoi cette affirmation est exacte. Quelqu'un ayant vécu toute son existence dans la pureté et au service de Hachem ne devrait-il pas être à un niveau plus élevé que celui qui a commencé à suivre Hachem et Ses mitsvot bien plus tard dans sa vie?
Le baal techouva a apparemment perdu beaucoup de temps à compenser les nombreuses années pendant lesquelles le tsadik accomplissait des mitsvot et lui non. Pourquoi donc le baal techouva se trouve-t-il à un niveau supérieur?

Le 'Hida (Pné David - paracha Choftim) explique que celui qui a accompli des mitsvot toute sa vie peut certainement atteindre des niveaux élevés. Mais il n'a jamais eu l'occasion de convertir ses fautes en mitsvot.
En effectuant une téchouva par amour (mé'ahava), le baal téchouva, dont le panel de fautes contenait peut-être les plus graves des fautes, subit à présent une transformation par laquelle toutes ses fautes deviennent des mérites.
Un tsadik ne peut accomplir que les 248 commandements positifs de la Torah. Un baal techouva, en revanche, ayant peut-être commis de nombreuses fautes, y compris celles pour lesquelles il est passible de mita et de karet, compte parmi ses mérites ces fautes très sérieuses ayant été transformées en mitsvot, ce qui fait certainement défaut au tsadik complet (gamour).

-> Le 'Hida ('Homat Anakh - Chir haChirim 6,26) enseigne que cela nous aide à comprendre pourquoi l'allusion de Hodech Elloul, le mois consacré à la téchouva, est : Ani léDodi véDodi li.
Le roi Chlomo attire notre attention sur le fait que lorsque nous nous engageons dans le processus du repentir, nous ne devons pas nous contenter d'une téchouva moyenne, médiocre et ordinaire. Ce que nous recherchons, c'est la "téchouva haut de gamme", la téchouva de léDodi, celle de l'amour. [ani léDodi]
La téchouva par amour est le but à atteindre ; par conséquent, dans ce contexte, Hachem est désigné par nous comme notre Bien-aimé (dodi). Nous nous efforçons d'accomplir le genre de téchouva qui ne nous permet pas seulement d'échapper à la punition, mais qui transforme nos fautes en mérites.
Cet allusion nous encourage à poursuivre le type de téchouva qui nous hissera à un niveau plus élevé qu'au départ, avec beaucoup plus de mérites que précédemment.
C'est la raison pour laquelle la première paracha que nous lisons en Elloul contient la phrase très importante "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé 14,1). C'est là toute la base du concept de téchouva, qui ne peut être efficace que parce que nous sommes les enfants bien-aimés de Hachem.
[à l'image d'un enfant, même si l'on peut faire des bêtises, nous restons toujours l'enfant adoré de ses parents (Hachem), et nous revenons vers Lui plein d'amour. ]

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+ Les mérites acquis par la téchouva par amour sont des mitsvot absolument parfaites :

-> Le Maguid de Doubno rapporte la parabole suivante :
Un couple était fiancé. Le 'hatan était issu d'une famille simple qui ne possédait pas beaucoup de biens matériels. La famille de la kalla, qui résidait dans une autre ville, était quant à elle très aisée. Lorsque les parents se rencontrèrent pour planifier le mariage, le père de la mariée affirma aux parents du marié qu'il couvrirait avec plaisir la totalité des frais du mariage. Ayant compris que la famille du 'hatan n'en avait pas les moyens, il proposa de payer pour toute la soirée. La seule chose qu'il demanda fut que le père du 'hatan lui achète son costume de mariage.
Avec difficulté, le père rassembla suffisamment d'argent pour acheter un costume bon marché que le marié porterait ensuite lors de son voyage pour aller se marier.
En chemin, il trébucha et tomba, déchirant son costume en plusieurs endroits. Il arriva au domicile de sa fiancée la veille du mariage dans une tenue déchirée et froissée, certainement pas appropriée pour se marier. Son beau-père jeta un coup d'œil à ses vêtements et emmena le 'hatan chez son tailleur pour acheter un costume sur mesure dans le meilleur tissu.
Le père de la kalla expliqua à son gendre : "Maintenant que c'est moi qui t'achète un costume, je ne vais pas acquérir le type de vêtements que tu achèterais pour toi-même. Je vais te choisir le genre de costume que je porterais : avec le meilleur tissu, magnifiquement coupé et parfaitement ajusté."

Le Maguid de Doubno explique : même les mitsvot accomplies par un tsadik comportent probablement des imperfections. Elles sont inévitablement impactées par les limitations humaines. Peut-être n'ont-elles pas été accomplies avec une kavanna parfaite lors de leur exécution, ou ont-elles été entachées par une petite mesure d'arrière-pensée. Peut-être que la mitsva manquait de l'empressement, de la sim'ha ou de la yirat Chamayim (crainte du Ciel) appropriés.
Bien que ce tsadik possède de nombreux mérites, ils ne sont pas parfaits ; ils sont limités par les défauts humains.

Un baal techouva, en revanche, a l'avantage que Hachem transforme ses fautes en mitsvot. Et de quelle manière cela se fait-il?
Elles deviennent les meilleures mitsvot possibles, exécutées de la manière idéale dont Il aimerait que chacune d'elles soit accomplie. Ainsi, les mitsvot nouvellement générées du baal techouva sont parfaites et belles, sans aucun défaut.
Ses mitsvot sont générées par Hachem, et elles sont donc l'essence de la perfection. Hachem affirme : "Maintenant que Je te donne cette mitsva, ce ne sera pas le type de celles que tu pourrais faire toi-même. Je vais te conférer le genre de mitsva que Je voudrais : exécutée parfaitement avec toutes les bonnes kavanot."

C'est pourquoi, enseigne le Magguid de Doubno : ""à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 26b)
Un tsadik possède beaucoup de mitsvot et de mérites, mais ils sont tous de nature mortelle exécutés au niveau d'un être humain. Tandis que lorsque le baal techouva accomplit une techouva par amour, il acquiert des mitsvot de nature Divine beaucoup plus élevée.

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+ La puissance du service d'Hachem dans une génération faible :

-> "Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov en tant que El Shadaï, mais sous Mon Nom Hachem Je ne Me suis pas fait connaître à eux" (Vaéra 6,3)

-> Le séfer Likouté Yéhouda cite son grand-père, le Imré Emet qui dit que pendant les périodes où nous sommes bas et abattus (spirituellement), nous devons renforcer notre avodat Hachem parce que le service à Hachem dans des moments aussi difficiles est très précieux.
Même si nous sommes très éloignés d'Hachem et que nous ne pouvons pas sentir Sa présence, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous rapprocher de Lui.

Il ajoute que la plus grande récompense qu'une personne puisse recevoir est de servir Hachem dans les moments difficiles.
De telles générations sont connues comme des périodes où "le nom d'Hachem n'est pas connu". Ce sont des périodes où Son visage est caché, où nous ne pouvons pas sentir Sa proximité et où Sa lumière n'est pas clairement visible. Si nous Le servons dans ces moments-là (malgré l'obscurité), nous serons grandement récompensés.

Il est dit au nom du rav Zoucha d'Anipoli que lorsqu'une personne ressent la puissance de sa avodat Hachem, elle ne peut s'attendre à aucune récompense, car il ne peut y avoir de plus grande récompense que le sentiment qu'elle a déjà éprouvé.
La principale récompense est plutôt pour les moments où l'on s'efforce de se rapprocher d'Hachem mais où l'on n'arrive pas à sentir Sa présence. C'est pour une telle avoda que l'on recevra une grande récompense.

"On atteint l'immortalité pas en construisant des pyramides ou des statues, mais en gravant nos valeurs dans le cœur de nos enfants, et eux sur celui de leurs enfants, afin que nos ancêtres puissent vivre en nous, et nous en nos enfants, et ainsi de suite jusqu'à la fin des temps".
[rav Jonathan Sacks]

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-> "Vos enfants seront ce que nous sommes, alors tâchons d'être ce que nous voulons qu'ils soient"
L'idée est que l'outil éducatif le plus puissant est celui de l'exemplarité.
Si nous avons envie qu'ils prient avec davantage de kavana, sans parler, alors nous devons prier nous-mêmes avec davantage de kavana, et sans parler inutilement.

-> Le rav Yéhochoua Alt enseigne :
Pour effectuer un transfert de spiritualité à ses enfants, nos enfants ont besoin de le voir.
Cela est en contradiction avec la façon dont nous devons se conduire avec autrui : nous devons cacher nos vertus et nos actions spirituelles.
On retrouve cela en allusion dans le Téhilim (31,20) : "ma rav touvé'ha avec tsafanta lir'ékha paalta l'hossim ba'h négéd bné adam" = la plupart (rav) de nos actions doivent être cachées (tsafanta). Cependant, elles doivent être révélées et vues (lir'ékha) à nos enfants (bné adam).

Ce conseil est enseigné également : "anistarot l'Hachem Elokénou, véaniglot lanou oulvanénou" (Nitsavim 29,28) = d'une manière générale, nous devons agir d'une façon cachée (anistarot) et seul Hachem en est témoin (l'Hachem Elokénou). Cependant, avec nos enfants (oulvanénou) cela doit être révélé (niglot).

On rapporte par exemple qu'un homme riche était connu pour répondre aux appels de tsédaka d'une manière privée. Cependant, une fois à un appel il a annoncé à voix haute sa promesse de don.
Il a expliqué son attitude inhabituelle en disant que ses enfants étaient présents et qu'il voulait les éduquer à donner à la tsédaka, ce qui n'aurait pas été possible s'il avait donné la même somme en privé.

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-> On a demandé une fois au rav Moché Feinstein : pourquoi les enfants dans les yéchivot commencent-ils leur apprentissage par le chapitre : "élou métsiout" du traite de Baba Métsia, en opposition avec le traité de Béra'hot qui semble plus pertinent.
Le rav Moché Feinstein a répondu qu'un enfant pourrait alors y apprendre le sujet du temps approprié pour la lecture du Shéma Israël (c'est ainsi que commence le traité Béra'hot), et alors constater que son père ne l'observe pas.
Ceci n'est pas la façon dont un enfant doit commencer à apprendre la guémara.

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-> Rabbi Yaakov Kamenetzky a visité un jour une école qu'avait créé son fils.
A la porte des classes, il y avait une mézouza colorée qui était placée plus bas qu'une mézouza habituelle (c'est-à-dire comme l'exige la loi juive dans le bas du tiers supérieur du montant de la porte).
Cette mézouza colorée était dans le premier tiers en partant du bas, et les enseignants expliquaient ainsi la modification : "de cette façon les enfants seront capables d'atteindre la mézouza et de l'embrasser". [elle était à leur niveau, c'est à dire très bas en hauteur]
Rabbi Yaakov Kamenetzky a souri et a dit que nous ne devons pas baisser la mézouza [en dessous de ce que demande la halakha] afin que les enfants puissent l'embrasser.
A la place, nous devons élever les enfants pour qu'ils puissent atteindre le bon niveau de la mézouza. Nous devons leur mettre une sorte d'escabeau qui permettent aux enfants d'arriver plus haut, et d'ainsi parvenir à hauteur de la mitsva, à la place de descendre la mitsva à l'enfant.

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+ L'exemple négatif de Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> On connaît l'histoire de Kamtsa et Bar Kamtsa qui fut à l'origine de la destruction de Jérusalem (dont le Temple), comme le raconte en détail la guemara (Guittin 55b).
Nombreux sont ceux qui demandent quelle était la faute de Kamtsa, pour que nos Sages le consignent pour toutes les générations comme étant responsable de cette catastrophe aux côtés de Bar Kamtsa.
S'il est vrai que Bar Kamtsa en fut l'auteur puisque ce fut lui qui alla dénoncer les juifs à César, Kamtsa, en revanche, ne fut en rien mêlé à la dispute qui opposa Bar Kamtsa au maître de la fête qui humilia celui-ci en public [le maître des lieux envoya son serviteur chercher son ami Kamtsa pour l'inviter à ses réjouissances et l'émissaire se trompa et alla inviter son ennemi juré, Bar Kamtsa ; lorsqu’il l'aperçut chez lui, le maître de céans le chassa devant toute l'assistance composée de Rabbanim. Voyant que personne ne réagissait, Bar Kamtsa se vengea en allant accuser les juifs de trahison devant l'empereur romain ; il en ressort que Kamtsa, l'homme qui aurait dû être invité ne figura pas du tout dans toute l'histoire].

Certains apportent à cette question une terrible réponse en se basant sur un commentaire du Maharcha (sur cette guémara) qui tend à dire que Kamtsa (l'ami) était le père de Bar Kamtsa (l'ennemi).
D'après cela, on peut expliquer que si Bar Kamtsa avait été éduqué depuis son jeune âge à considérer la dispute comme quelque chose de très grave, et à renoncer à son droit et à sa fierté au nom de la paix, et que Kamtsa avait inculqué à son fils la valeur immense de ceux qui subissent leur affront sans répliquer, il est certain que ce dernier aurait supporté cette immense humiliation en silence.
Cependant, comme il n'entendit aucun de ces propos dans son foyer, il en arriva aux dernières extrémités possibles. C'est la raison pour laquelle le nom du père, Kamtsa, est associé à celui de son fils Bar Kamtsa, pour avoir provoqué la destruction du Temple puisqu'il ne fut pas innocent dans ce qui conduisit à cette catastrophe.

=> Tout cela doit nous enseigner à quel point il est important que les parents enracinent dans le cœur de leurs enfants depuis leur plus jeune âge, la valeur de la renonciation à ses droits en faveur de la paix.
Cela passe par l'exemplarité personnelle, ainsi que par le fait de leur raconter des histoires édifiantes à ce sujet. Ils comprendront ainsi l’ampleur de la récompense réservée à ceux qui renoncent à revendiquer leur droit légitime et qui subissent l'affront sans répliquer.

La réincarnation

+ La réincarnation :

-> Lorsque l'âme est réincarné dans un animal vivant, elle est absolument consciente de sa condition. En effet, elle sait qu'avant d'être un animal, elle était un homme et la souffrance qu'elle en éprouve fait partie de sa réparation.
A la différence d'un être humain qui n'a pas conscience de ses réincarnations précédentes, cette âme réincarnée en animal sait parfaitement quelle réparation elle doit réaliser.

C'est la raison pour laquelle nous devons être extrêmement attentif à ne pas faire souffrir un animal vivant et c'est le secret des paroles de nos Sages : "Faire souffrir un animal est un interdit de la Torah" (guémara Shabbath 128b ; Baba Métsia 32b).

A plus forte raison, on ne leur ôtera pas la vie tant qu'ils n'entraînent pas de dommages à l'homme car il est possible que l'âme d'un juif soit enfermée à l'intérieur. Ainsi, nous veillerons à ne pas faire souffrir gratuitement un être vivant car sa souffrance et déjà si grande qu'il serait cruel de lui en ajouter.

[Parfois nous voyons des animaux comme des chiens, des chats ou encore des oiseaux qui se rapprochent contre toute logique de nos foyers. Même lorsque nous cherchons à les chasser, nous n'y parvenons pas car ils reviennent sans cesse.
Dans ce type de situation, il est fort probable que ces animaux contiennent l'âme d'un homme qui a été réincarné et qui a besoin d'assister à une mitsva ou d'écouter une bénédiction pour accomplir sa réparation ... On les laissera agir et ces animaux disparaîtront d'eux-mêmes. (Tsor ha'Haïm - Michpatim)]

On raconte que lorsque le rav Ovadia Yossef se rendit à sa cérémonie d'investiture en tant que grand rabbin d'Israël (richon léTsion), qui eut lieu dans la grande synagogue de Jérusalem, une colombe blanche se tint à la fenêtre juste à côté de la place du rav Ovadia Yossef tout au long de la cérémonie.
Personne ne réussit à éloigner cette colombe en dépit de tous les efforts fournis.
Plus tard, il expliqua que cette colombe était la réincarnation de sa maman la tsadékette qui descendit des mondes supérieurs dans le corps d'une colombe blanche afin d'assister à la cérémonie.
Comme ses yeux étaient toujours purs et remplis de lumière, il put percevoir l'âme qui résidait à l'intérieur de cette colombe.
[Imré Noam]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béréchit 1,26) enseigne que :
- s'il reste qu'une toute petite réparation, Hachem réincarne une personne en poisson qui est la réparation (tikoun) la plus facile à réaliser parmi les animaux vivants. En effet, le poisson n'a pas besoin d'abattage rituel pour être consommé et pour que l'étincelle de sainteté qu'il contient soit libérée.
C'est la raison pour laquelle les tsadikim qui ne doivent réaliser qu'une petite réparation se réincarnent en poisson.
[c'est pour cela également que nos Sages nous ont enseigné qu'il est important de manger du poisson durant les repas de Shabbath afin d'aider les tsadikim qui ont été réincarnés en poisson à accomplir leur réparation complète.]

- lorsque l'âme doit opérer une plus grande réparation, Hachem réincarne cette âme dans un oiseau pure.
Cette réparation est plus difficile à réaliser que celle du poisson car un abattage rituel est nécessaire avant de consommer l'animal. Ainsi, l'âme réincarnée devra endurer la souffrance de l'abattage rituel afin de compléter sa réparation.

- si l'épuration de l'âme nécessite une plus grande réparation encore, Hachem la réincarne dans du gros bétail permis à la consommation.
Cette réparation est plus difficile à réaliser que la précédente puisque l'abattage d'un oiseau pur ne nécessite de trancher majoritairement qu'un seul des 2 conduits alors que pour l'abattage d'un bovin cela nécessite de trancher majoritairement les 2 conduits (la trachée, l'œsophage, ainsi que la carotide et les veines jugulaires).

- en bas de l'échelle des réincarnations, avant les animaux vivants casher, l'âme peut être réincarnée dans du végétal ou du minéral.
Leur réparation est très lente et fonctionne étape par étape. Cela commence depuis la terre qui fait germer le végétal. Ce dernier sera consommé par un animal qui à son tour sera consommé par l'homme après un abattage rituel.
[il est à noter que les bénédictions avant et après la consommation d'un aliment sont absolument nécessaires afin d'accomplir la réparation des âmes qui se trouvent dans nos aliments.]

- enfin, le Ohr ha'Haïm haKadoch rapporte que la réincarnation la plus fastidieuse consiste à revenir dans le corps d'un animal impur. En effet, il est presque impossible que le peuple juif dans sa sainteté consomme des animaux interdits à la consommation en récitant une bénédiction au préalable.
Ce type de réincarnation correspond à la punition réservée aux réchaïm qui ont abandonné leur foi.

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-> "Voyez, tout cela, D. le fait deux ou trois fois en faveur de l'homme, pour ramener son âme des bords de l'abîme, et l'éclairer de la lumière des vivants" (Iyov 33,29-20)
Selon certains Sages, ce verset nous enseigne qu'après 3 réincarnations en tant qu'être humain, l'homme qui n'a pas réussi à achever sa réparation, reviendra dans le monde matériel et se réincarnera dans le corps d'un animal ou végétal (cf. ci-dessus).

-> De son côté que le Arizal dit que le nombre de réincarnation dépend de la nature profonde de l'homme. Certains hommes ont une partie de "mal" en eux plus grande que la partie de "bien" et inversement pour d'autres.
Ceux qui ont davantage de mal que de bien [sont appelés racha], on leur offre 4 réincarnations maximum en tant qu'humain, et c'est le secret du verset : "Il rappelle la faute des pères sur les fils et sur les enfants de ses fils sur la 3e et 4e génération" (Ki Tissa 34,7).
Ceux dont la part de bien est majoritaire [sont appelés tsadik], et bien qu'ils puissent avoir fauté, Hachem fait preuve d'une grande bonté : le tsadik, c'est-à-dire celui qui aime et conserve les mitsvot, pourra se réincarner jusqu'à 1 000 fois.

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-> Le 'Hida explique que celui qui étudie la Torah au nom du Ciel réjouit son Créateur et ne sera pas réincarné.
Or, nous savons combien la punition de la réincarnation est pénible au point que le Arizal soutient qu'il est préférable pour un homme d'endurer le guéhinam durant 100 ans plutôt que de redescendre en réincarnation dans ce monde-ci, ne serait-ce que pour un seul jour.
[d'après le 'Hida - Midbar Kedmot]

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-> La réincarnation (guilgoul) est par définition une transmigration de l'âme. Il existe deux raisons pour lesquelles l'être humain doit se réincarner : premièrement, lorsque l'homme est condamné après sa mort par le Bet Din céleste, il peut réparer par trois possibilités : le kaf hakala, le guehinam ou le guilgoul.
Deuxièmement, lorsque l'être humain doit accomplir une réparation, cela se détermine en fonction de sa réincarnation. L'âme de l'homme peut se réincarner de quatre façons différentes : en minéral, en végétal, en animal ou de nouveau en homme. Lorsque l'âme se réincarne dans les trois premiers éléments, c'est pour elle une punition. Lorsqu'elle revient dans le corps d'un être humain, c'est une réparation.

L'âme de l'être humain est divisée en plusieurs parties. Lorsque l'homme faute, il endommage une partie précise de son âme. Ainsi pour réparer le dommage causé à sa néchama, la partie de son âme qui a été endommagée se réincarne pour être réparée durant la vie d'un autre homme. C'est la raison pour laquelle une âme peut être réincarnée dans plusieurs êtres humains à différentes époques bien que les réparations soient accomplies ...
[Tsor ha'Haïm - intro Bamidbar]

-> La Torah fait des allusions à la réincarnation. On peut citer :
"Car poussière tu es et à la poussière tu retourneras" (Béréchit 3,19). Selon nos maîtres les mékoubalim, bien que d'après le sens littéral on parle du fait que l'homme vienne de la terre et retournera à la terre, d'après le sens ésotérique, il s'agit du corps.

"Tu leur retires le souffle, ils expirent et retombent dans leur poussière" (Téhilim 104,29)
Le Zohar (Tikouné haZohar 69b) explique que le verset parle de réincarnation.

"Alors retrouve la sève de la jeunesse, il est rendu au jour de son adolescence" (Iyov 33,25)
Comment peut-il revenir au jour de son adolescence? C'est une nouvelle allusion à la réincarnation.

"Que vive Réouven et ne meure pas » (Vézot haBérakha 36,6)
Moché a béni Réouven pour qu'il ne revienne pas en réincarnation.
Rabbénou Bé'hayé explique : après avoir reçu la récompense dans le Gan Éden ou la punition dans le guéhinam : "et ne meure pas", qu'il ne retourne pas dans le monde ici-bas.
Mais pourquoi redescendrait-il s'il est au Gan Éden? Pour s'élever davantage.

"Une génération par une génération arrivent" (Kohélét 7,8).
Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar Pin'has 216b) explique qu'il est ici fait allusion à la réincarnation.