Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les nations non-juives ne fautent-elles pas, elles aussi?
Certes, mais Hachem est uniquement préoccupé par les fautes d'Israël. Comme un père se soucie davantage de la conduite de son fils que du comportement des enfants de son voisin, D. se soucie principalement des actes d'Israël.
[Méam Loez - Eikha 1,8]

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-> Nos Sages racontent qu'au tout début de la Création, D. s'est tenu à Jérusalem et a prié : "Puissent Mes enfants accomplir Ma volonté afin que Je ne détruise pas Mon sanctuaire".
[Méam Loez - Eikha 2,8]

-> Hachem ne punit jamais Israël pour apaiser Sa colère.
Les châtiments ont pour but de nous faire revenir à Lui de tout notre cœur.
Après la destruction de Jérusalem, le peuple juif a été conduit à un repentir sincère : "leur cœur a crié vers D.!" (Eikha 2,18)
[Méam Loez - Eikha 2,18]

-> Toutes les souffrances sont des bénédictions cachées destinées à élever Israël à un niveau supérieur de service de D.
[Méam Loez - Eikha 3,22]

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-> Le Méam Loez (Eikha 3,21) écrit :
En réfléchissant sur la nature de l'exil, un juif doit éprouver encore plus d'espoir. Si les difficultés de l'exil avaient cessé, on aurait pu penser que D. a simplement puni Son peuple puis l'a abandonné.
Cependant, en constatant les souffrances ininterrompues endurées tout au long de notre exil, nous comprenons qu'il s'agit d'une forme d'éducation.
Notre Père céleste édifie la conduite de son enfant, Israël.

Un père qui aime son fils le surveille attentivement, le réprimande pour ses erreurs et cela améliore sa conduite.
Hachem refuse d'abandonner Israël. Il est avec lui à chaque moment et lui apprend à agir de façon juste.
Lorsque ce processus d'éducation sera terminé, Israël délivré.

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-> Ailleurs, le Méam Loez (Eikha 1,12) enseigne :
"La punition du juif est unique car elle résulte de sa relation particulière avec Hachem. Aucune autre nation ne pourrait être punie de la même façon que le peuple juif.

La guémara (Kétoubot 66b) raconte qu'après la destruction de Jérusalem, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a aperçu la fille de Nakdimon ben Gourion, l'un des hommes les plus riches de Jérusalem, ramasser du blé entre les excréments d'animaux appartenant aux romains.
Bouleversé par ce spectacle, rabbi Yo'hanan s'est exclamé : "Tu es heureux, Israël! Lorsque tu accomplis la volonté de D., aucun peuple ne peut te dominer, mais lorsque tu n'accomplis pas Sa volonté, Il te livre non seulement à un peuple bas ... mais aux animaux d'un peuple bas".

A première vue, l'abaissement d'Israël jusqu'aux "animaux d'un peuple bas" n'est pas une raison pour se réjouir!
Cependant, en remarquant l'ampleur du déclin d'Israël, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a souligné la relation privilégiée d'Israël avec Hachem.
Il a montré que son histoire est faite de récompenses ou de punitions.
Comme Israël n'est pas soumis aux lois de la nature, aucune douleur n'est comparable à la sienne.
Les succès et les défaites des nations sont d'envergure limitée. Par contre, Israël a le potentiel de s'élever prodigieusement haut ou de tomber jusqu'à des profondeurs sans précédent.

Il existe une dimension supplémentaire à cette réalité : la véritable tragédie qu'Israël a connue à la destruction du Temple : le recul de la Présence Divine, ne peut être comprise par aucune nation.
Comme le midrach l'explique : "Ce qui m'est arrivé (à moi, Sion) ne vous arrivera jamais à vous".
Seul un juif peut connaître et comprendre la portée de notre tragédie.

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[d'une certaine façon, le fait que le Temple a été détruit et que nous soyons en exil est une preuve manifeste de l'importance que nous avons aux "yeux" d'Hachem.
Le Méam Loez (Eikha 1,1) dit que D. se lamente : "Non seulement J'ai brûlé Ma maison, détruit Ma ville, exilé Mes enfants parmi les nations mais Je dois encore, maintenant, être assis solitaire!"
Hachem nous aime tellement, bien plus qu'un père qui punit son fils pour le bien, et qui en souffre davantage de le faire car c'est son fils.
Ainsi nous pleurons certes de honte de causer de la peine à papa Hachem, mais également nous pleurons en développons notre conscience d'à quel point chaque juif est important à Ses yeux, peut importe ce qu'il peut faire (uniquement pour le fait d'être Son fils!).]

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-> Les juifs sont "les enfants d'Hachem votre D." (Dévarim 14,1).
Un père n'aime pas son fils parce qu'il est intelligent ou parce qu'il lui obéit, mais parce qu'il est son fils. Cet amour est essentiel, fondamental et permanent. Même lorsqu'un fils n'a aucune qualité, son père l'aime de tout son cœur.
C'est de cette façon que D. aime Israël. Quelle que soit notre conduite, nous sommes Ses enfants.
Ainsi, les manifestations externes de la destruction du Temple reflètent la colère. Pourtant, lorsque l'on entre dans le Saint des saints, lorsqu'on pénètre au cœur du sanctuaire, l'amour se révèle par l'image des chérubins enlacés.
[lorsque les non-juifs ont pénétré dans le Saint des saints, ils ont vu les chérubins enlacés, signe de la proximité et de l'amour d'Hachem pour nous.]

Sous cet aspect, bien que l'exil soit une chute évidente, une perte de la majesté d'Israël, une force extrêmement profonde le motive : l'amour.
D'une manière subtile, que seule Sa sagesse fondamentale envisage, D. guide le processus de développement de Son fils.
Une descente en vue d'une ascension est considérée comme une ascension. Bien que la destruction du Temple et l'exil semblent être une descente pour le peuple juif, le but de D. était d'élever le peuple juif à un niveau encore supérieur.
Le midrach (Abba Gourion) dit que le jour où le Temple a été détruit, le machia'h est né.
La destruction du Temple a entamé la préparation à la délivrance. Caché derrière la chute du peuple juif était le désir de D. de faire venir le machia'h et d'élever Israël, et l'humanité entière, à un état de plénitude.

[la guémara (Pessa'him 87b) donne l'idée que l'exil est la graine de laquelle poussera la délivrance. Une graine doit se décomposer totalement dans la terre avant de pouvoir germer et produire une plante.]
De même, la destruction du Temple et notre exil ont pour but de débarrasser Israël de tous ses aspects superficiels, et de lui permettre de fleurir dans la délivrance.
De plus, lorsqu'on récolte des plantes, la quantité dépasse très largement celle des graines plantées. [ainsi en se remémorant les tristes heures du peuple juif et personnelles, on prend conscience qu'on récoltera beaucoup beaucoup plus de belles choses. Nos larmes génèrent un espoir et une joie énormes! ]
Par ailleurs, en accomplissant les mitsvot dans divers pays où nous sommes dispersés, nous démontrons que chaque aspect du monde peut révéler Son unicité et que "Hachem est Un et Son Nom est Un".
[Méam Loez - Eika - Appendice]

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-> b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

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-> La guémara raconte que rabban Gamliel, rabbi El'azar ben Azaria, rabbi Yéhochoua et rabbi Akiva voyageaient ensemble lorsqu'ils ont entendu le tumulte de la ville de babylone à une distance de 120 mil.
Les rabbanim se sont mis à pleurer mais rabbi Akiva a ri.
- "Akiva, pourquoi ris-tu?"
- "Pourquoi pleurez-vous?"
- "Ces non-juifs se prosternent devant des statues et brûlent de l'encens à des idoles et pourtant ils vivent en paix. Le Temple de D. a été brûlé par le feu et nous ne pleurerions pas?"
- "C'est justement pour cela que je ris. Si ceux qui transgressent Sa volonté jouissent de la prospérité, à plus forte raison ceux qui accomplissent Sa volonté".

[lors du 9 Av nous lisons les kinot, et nous rapportons toutes les horreurs que nous avons pu subir au cours de l'Histoire. Mais au lieu de désespérer, nous devons nous rapporter les paroles de rabbi Akiva : "Pourquoi pleurez-vous?"
Plus nous pleurons pendant la période du 9 Av, plus nous développons en nous la certitude que de grandes choses doivent germer devant nous. Combien est beau le futur des enfants de papa Hachem!]

Au Séder de Pessa'h, nous devons nous accouder (c'est-à-dire avoir tout notre poids qui repose sur un point : notre coude), et par cela nous attestons que dans notre vie nous n'avons personne sur qui nous appuyer si ce n'est papa Hachem (ein lanou al mi lé'ichahen éla avinou chébachamayim).
[Séder haAroukh 2,55]

+ Dans la Haggada de Pessa'h (au début de Dayénou), nous disons : "combien de faveurs d'Hachem à nous" (kama maalot tovot mimakom alénou), et non pas : "combien de faveurs à Hachem de nous" (kama maalot tovot lamakom alénou).
Cela nous enseigne que Hachem a du plaisir à nous donner Sa bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

"Ils jetèrent chaque homme son bâton, ils devinrent serpents, et le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (Vaéra 7,12)

-> Il est écrit dans le Zohar :
"Rabbi El'azar a dit : tous ceux qui disent qu'Hachem ne fera pas revivre les morts se sentiront mal à l'aise, se demandant comment Hachem peut-Il créer une nouvelle créature vivante à partir d'un mort?
Que viennent tous ces insensés, tous ceux qui se sont éloignés de la Torah et d'Hachem, et qu'ils constatent que dans la paracha [Vaéra], Aharon avait un bâton de bois sec dans sa main qu'Hachem transforma en serpent, une créature possédant un corps et un esprit de vie.
S'il en est ainsi, il est évident que les hommes qui possédaient déjà une âme sainte et vivante et qui ont gardé la Torah et les commandements en s'affairant à l'étude jour et nuit, une fois la réparation du monde achevée, renaîtront à plus forte raison."

-> "Puissent tes morts revenir à la vie" (yi'hyou métékha - Yéchayahou 26,19).
Il n'est pas écrit : "ton mort sera recréé" car le corps a déjà été créé, il a juste besoin de revivre à nouveau. Il se relèvera à partir d'un os indestructible qui restera constamment dans la terre sans jamais se désagréger.
Tout comme la levure fait monter la pâte du pain, le corps entier se reformera. Puis Hachem insufflera l'âme dans le corps.
Rabbi El'azar dit à Rabbi 'Hiya : Ce que tu dis est juste car ce petit os restant sera alimenté par la rosée de la résurrection des morts, comme il est écrit : "Puissent donc tes morts revenir à la vie et les cadavres des miens ressusciter! Réveillez-vous et entonnez des cantiques, vous qui dormez dans la poussière! Oui, pareille à la rosée du matin est ta rosée : grâce à elle, la terre laisse échapper ses ombres" (Yéchayahou 26,19)). [Zohar haKadoch ח"ב 28]

-> Le rav Yaniv Yaakov enseigne :
La résurrection des morts est comparable à la délivrance de l'exil égyptien.
De la même façon que durant l'exil en Egypte, D. n'a pas laissé la possibilité au peuple d'Israël de sombrer jusqu'à la 50e porte d'impureté mais a toujours préservé une étincelle sainte en chacun de Ses enfants, ainsi Moché ralluma un feu ardent à partir d'une petite étincelle.
Il en est de même pour la fin des temps. Hachem conserve un petit os du corps qui devait retourner à la mort, et à partir de cet os, par l'intermédiaire de la rosée, lors de la résurrection des morts, Il remodèlera chaque corps.

Papa a été expulsé de sa maison!

+ Je voudrais vous poser une question : mes chers amis, si on devait expulser votre père de son domicile pour l'envoyer dans la rue, et à sa place on fait entrer un âne qui ferait ses besoins dans le salon, ou dans la cuisine et dans son lit, est allongé un bouledogue. Qu'auriez-vous fait?
Vous seriez tout agité! En pleurs, criant, sans repos jour et nuit! N'est-ce pas?

Et pourtant, depuis presque 2 000 ans, à D. ne plaise, on a expulsé Hachem de Sa maison, et à Sa place ils ont fait rentrer des ânes. Ils ont fait rentrer sur le mont du Temple des maisons d'idolâtrie des nations, considérées comme des ânes.
Et ils s'y promènent avec leurs ânes, faisant leurs besoins sur un lieu où si le Cohen Gadol avait une pensée inappropriée, il mourrait sur l'instant.
Alors? Est-ce que l'un de nous est tout agité? Est-ce que quelqu'un pleure? Est-ce que quelqu'un pousse des cris? Non ...

On ne ressent pas que nous avons été expulsé de la maison, on ne ressent pas que notre Père a été expulsé de sa maison, c'est pour cela que nous ne souffrons pas.
La seule chose qui nous dérange le jour du 9 Av est : "Quand se termine le jeûne?" ...
Personne ne demande : "Quand se terminera enfin cet exil? Quand sera enfin reconstruit le Temple?
Et ainsi le machia'h ne vient pas!
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

"Le juif ne doit être bouleversé ni par ses difficultés personnelles, ni par les souffrance de notre peuple, mais par la destruction des 2 Temples [source de tous nos malheurs actuels]"
[Méam Loez
- "Ce qui déchire le cœur, ce qui obscurcit nos yeux" - Eikha 5,16]

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-> Le rav Yoël Sirkis, l'auteur du Beit 'Hadach, a beaucoup peiné pour rédiger ses ouvrages de halakha.
Un jour, après avoir compris un passage difficile de son étude, il s'est pris à penser aux nombreux obstacles qui l'empêchaient de publier ses ouvrages et en fut très contrarié.
Alors que son amertume grandissait, il s'est dit : "Plutôt que d'éprouver du chagrin pour mes affaires personnelles, je devrais éprouver de la peine dans la destruction du Temple".
A ce moment-là, il a été décrété dans le ciel que ses livres seraient publiés sans plus de délai.

Les Bné Israël en Egypte

+ Les Bné Israël en Egypte :

-> En Egypte, chaque femme mariée sans exception avait la joie d'avoir des enfants et aucune ne restait stérile. [Nétsiv]
Les jeunes filles se mariaient très jeunes, et avaient immédiatement des enfants. [Nétsiv]
Il n'existe aucun cas de fausse couche et les nourrissons, lorsqu'ils viennent au monde sont tous vigoureux et robustes. [Yalkout Méen Ganim 1,7]

-> Il existe plusieurs opinions :
- elles donnaient naissance à des jumeaux [midrach Tan'houma Pékoudé 9] ;
- à des sextuplés : 3 garçons et 3 filles [Gour Aryié Chémot 1,7] ;
- il n'est pas impossible qu'elles avaient 60 enfants à la fois, comme le font les scorpions. [midrach Chémot rabba 1,8 ; Rachach]

-> Selon nos Sages, le chiffre 6 correspond aux 6 jours de la semaine durant lesquels les égyptiens ont fait souffrir les juifs sans interruption. Or, il est écrit : "Et comme ils le faisaient souffrir, ainsi il se multipliait".

-> L'augmentation de la population juive est si rapide qu'une certaine nuit, 600 000 enfants voient le jour. [midrach haGadol 1,7 ; Sefer haYachar]
Déjà avant la mort de Yaakov, 600 000 personnes étaient déjà nées. [midrach Béréchit rabba 79]

-> Le nombre des juifs atteint presque celui des égyptiens, et par la suite, il va même être 2 fois plus nombreux. [midrach Michlé 19]
Selon le Haamek Davar (Chémot 1,7), tous les juifs sont restés à Gochen, mais d'autres commentateurs pensent qu'au regard de leur nombre et de la petitesse de Gochen, certains juifs vont s'installer en Egypte.

-> Le Malbim dit que la haine des égyptiens était déjà perceptible au temps de Yossef, et lorsque Yaakov est mort, les Bné Israël n'ont pas pu sortir d'Egypte avec son cercueil sans l'autorisation de Pharaon. Ils ont été ainsi obligés de laisser leurs femmes et leur troupeau en Egypte comme gage pour garantir leur retour.

Selon nos Sages (Haggada 'Hakhmé Yérouchalayim), le mélange des Bné Israël avec les égyptiens était contraire à la volonté de D. Lorsque les Hébreux sont sortis de Gochen, [apprenant la pratique de la sorcellerie et de la magie qui étaient populaire en Egypte, allant dans leurs théâtres et leurs cirques, s'efforçant d'être intelligents et bien informés aux yeux des égyptiens], alors Hachem leur a envoyé un roi cruel dont les décrets ont forcé les Hébreux à se séparer des égyptiens.

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-> Dans un but de réduire le peuple juif à l'esclavage, Pharaon a demandé de leur dire :
"Sa Majesté, roi d'Egypte cherche des volontaires pour ses nouveaux chantiers de construction.
Comme la population égyptienne va en s'accroissant, il faut construire des cités pour loger les habitants.
Tous les résidents hébreux résidant en Egypte qui se porteront volontaires pour s'associer à ces projets seront largement récompensés. Tout Hébreu qui travaillera à la construction des quartiers résidentiels d'une veille nouvelle aura le premier choix d'un logement pour sa famille et tout Hébreu qui participera à la construction d'autres bâtiments officiels bénéficiera de cadeaux du trésor royal. [Baal haTourim ; Léka'h Tov (Chémot 1,13)]
Posez une brique, vous aurez droit à une pièce d'or! Posez-en 2, vous en aurez 2! [midrach Haggada Chémot 1,13]"

-> Sur place, ils voient de nombreux égyptiens déjà au travail, et tranquillement ils pensent qu'il s'agit d'un très vaste programme de construction demandant un effort national à partager entre tous, égyptiens comme Hébreux. [Séfer haYachar]
Même le Pharaon va venir, et il participe à l'élaboration des briques. [Yalkout Chimoni 163]

-> Que ce soit pour recevoir les récompenses promises ou parce que la visite de Pharaon sur le chantier les a conquis, les travailleurs Hébreux se mettent de tout cœur à l'ouvrage.
A la fin de la journée, les contremaîtres égyptiens comptent les briques fabriquées par chacun des Hébreux. Ce nombre va devenir le quota quotidien exigé. [midrach haGadol]
Les semaines passent, et Pharaon vient de moins en moins souvent sur les chantier, de même pour les travailleurs égyptiens qui vont progressivement aller sur d'autres tâches, et tous sont promus au rang de contremaîtres, surveillant le travail des hébreux et maniant le fouet, plutôt que les pelles et truelles. [Séfer haYachar]

-> Pour semer la discorde parmi les hébreux, les égyptiens vont créer une police juive dirigée par des contremaîtres égyptiens, chargée de superviser le travail de leurs frères.
Un contremaître égyptien sera responsable de 10 policiers hébreux, et ainsi un seul égyptien gardait 100 travailleurs sous son contrôle. [Yéfé Toar ; Méam Loez]
[selon le rav Yonathan Eibschutz, l'objectif des égyptiens en élevant certains juifs à des positions plus élevées que d'autres, était de créer des disputes, de la haine, au sein de la nation juive. En effet, les égyptiens savaient que les pires tragédies sont arrivées aux juifs à cause de la "haine gratuite" (sin'at 'hinam) entre eux. ]

Si le quota de brique quotidien n'était pas rempli à la fin de la journée, le policier hébreu sera tenu de dénoncer les ouvriers responsables et les malheureux seront sévèrement punis.
Mais les policiers hébreux refusent de collaborer, et au contraire vont s'efforcer de traiter les travailleurs avec bonté et ne dénoncent jamais ceux qui n'ont pas rempli leur quota.
Cette solidarité va provoquer la rage des égyptiens, qui vont les fouetter, et malgré la douleur les policiers hébreux ne vont jamais dénoncer leurs frères.
Le jour viendra où ils seront récompensés : lorsque Moché sera chargé de désigner les membres du Sanhédrin, D. lui dira de choisir ces hommes intègres. [Yalkout Chimoni 163]

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=> Pourquoi Pharaon pensait-il que les Lévi'im étaient des grands patriotes de son pays?

-> Le Ohr haTorah explique :
Lévi n'a pas porté le cercueil de Yaakov lorsque celui-ci a été transporté en dehors d'Egypte pour être enterré en terre de Canaan.
Cela se basait sur les dernières instructions de Yaakov avant qu'il ne meurt.
Cependant, Pharaon pensait à tort que Lévi était motivé par des intentions nationalistes, et que Lévi a refusé de porter le corps de [son père] Yaakov car il était opposé au fait de l'enterrer en dehors d'Egypte.
En récompense de cette loyauté de Lévi pour son pays, Pharaon a exempté toute la tribu de Lévi d'être des esclaves.

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+ Décret de mort des nouveau-nés mâles juifs :

-> Souvent les égyptiens vont jusqu'à affamer leurs propres enfants afin qu'ils pleurent plus facilement, les aidant ainsi à dénicher les nourrissons des hébreux. [midrach Haggada 3,6]
Egyptiens comme égyptiennes, dès qu'ils découvrent la présence d'un enfant, ils courent le dénoncer. [Séfer haYachar]
Les enfants égyptiens eux-mêmes au lieu de jouer à des jeux ordinaires, vont allaient dans les quartiers juifs pour découvrir des signes indiquant la présence d'enfants, et ils s'empressent d'aller prévenir leur père. [Yalkout Chimoni 182]
Quant aux parents qui ont commis le crime de sauver ce nourrisson, ils sont également punis. [Malbim - Chémot 2,1]

-> Les mères n'ont alors d'autre choix que d'aller dans les champs et les vergers se cacher pour donner naissance. Là, sous un pommier, Hachem les fait sombrer dans un profond sommeil afin que l'enfant vienne au monde sans les faire souffrir. Les larmes aux yeux, elles laissent leur enfant à l'ombre du pommier et s'en retournent, le cœur bien gros.
A chacun de ces enfants, Hachem envoie un ange pour prendre soin de lui, le laver, le nourrir et veiller à tous ses besoins.
A côté de chacun l'ange place 2 roches : l'un lui fournit du lait, l'autre du miel.
Miraculeusement, les nourrissons reçoivent également de la crème et de l'huile pour protéger leur peau. Leurs cheveux poussent si vite qu'ils arrivent rapidement pratiquement jusqu'aux genoux et les habillent parfaitement.
Lorsque les égyptiens envoient la police dans les champs, les enfants hébreux s'enfoncent dans la terre et disparaissent sans laisser de traces, et même les charrues labourant la terre des égyptiens ne servent à rien. Dès que les égyptiens ont tourné le dos, les enfants sortent de terre.
[Séfer haYachar]

-> Lorsque ces enfants sont suffisamment mûrs, ils retournent chez eux, et de façon miraculeuse, chacun retrouve et reconnaît ses parents. Grâce à leur ressemblance frappante avec leur père, leurs parents n'ont pas non plus de mal à les reconnaître.
Ce sont ces enfants, qui à la traversée de la mer Rouge, relateront les miracles dont ils ont été témoins et proclameront, dans le cantique qu'ils chanteront à D. : "C'est Lui, mon D., et je veux Le glorifier" (zé Eli véan'véou) [midrach Chémot rabba 1,12]

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (et le Radal), ce décret a duré 3 mois, et Aharon est né durant cette période.

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-> Que sont devenus les 600 000 bébés qui ont été jetés dans le fleuve?

Hachem ne les a pas abandonnés non plus, et à l'instant même où ils étaient précipités dans le Nil, D. a envoyé des anges les protéger.
Les anges les ont repêchés et les ont conduits très loin, sur un rocher dans le désert. Ces enfants aussi ont été nourris de lait et de miel et ont grandi jusqu'à leur maturité. [midrach Chir haChirim rabba 2,23]

b'h, Pour prolonger ce point : https://todahm.com/2019/07/07/9432-2

-> Un des noms de Moché est Avigdor, donné par son grand-père Kéhat, car Moché est comparable à une clôture ; il a empêché les autres enfants d'être jetés à l'eau car le décret de Pharaon a été levé dès que Moché a été déposé dans le fleuve.

-> Dans la Haggada de Pessa'h, nous disons : "c'est elle qui s'est réalisée" (véhi chéamda) = Hachem a protégé Ses enfants contre tous les décrets de Pharaon, et quelque soit la décision de Pharaon : "c'est elle [celle d'Hachem] qui s'est réalisée".
[n'oublions pas dans notre vie que c'est toujours Hachem qui aura le dernier mot, donc autant l'écouter dès le début!]

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-> Lorsque Yo'hévét a donné naissance à Moché, elle avait 130 ans, et toutes ses rides, sa peau et son visage ont alors repris la fraîcheur de la jeunesse. [guémara Sotah 12a]
Moché est né le 7 Adar 2368. [Séder Olam 10]
Il était circoncis, resplendissait comme un ange, et rayonnait de la lumière ayant éclairé le monde durant les 6 jours de la Création (le ohr haganouz). [Yalkout Réouvéni]
Selon le Pirké déRabbi Eliézer (48), cette lumière l'a quitté à partir du moment où il est entré dans le palais de Pharaon, jusqu'au don de la Torah.

Selon un avis, il a été mis sur le fleuve le 6 Sivan, le jour où les Bné Israël recevront la Torah de nombreuses années plus tard.[rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Sotah 12a]

-> La nacelle de de Moché flotte au-dessus de l'endroit où le cercueil de Yossef a été immergé. Le mérite de Yossef protège l'enfant. [Min'ha Beloula]

Myriam regarda ce qui se passa, mais dans le Ciel également un vigile se tint en permanence au-dessus du panier abritant Moché. Les anges observent la peine et la détresse du futur sauveur d'Israël, et ils supplient Hachem de mettre fin à l'épreuve de l'enfant.
D. écoute leur requête, et pour sauver Moché, Il envoi Batya, la fille de Pharaon. [Pirké déRabbi Eliézer 48 ; Radal]

-> Les 2 premières années, c'est Yo'hévét (sa mère) qui va nourrir Moché dans sa propre maison, et déjà à 3 mois, il avait l'esprit prophétique et prédit : "Le jour viendra où je recevrai la Torah de la torche de feu". [midrach Dévarim rabba 11,9]
A partir de ce moment, jusqu'à ce qu'il soit rendu à Batya, Moché apprend toute la Torah de la bouche d'un messager céleste et il devient un érudit exceptionnel dès son plus jeune âge. [Sifté Cohen 2,10]
A partir de l'âge de 2 ans lorsque sa mère le ramène à Batya au palais royal, un ange lui préparera sa nourriture et la lui servira, faisant que jamais Moché ne mangea ou boira une chose venant du palais. [Sifté Cohen 2,10]

La sortie d’Egypte avant l’heure de la tribu d’Efraïm

+ La sortie d'Egypte avant l'heure de la tribu d'Efraïm :

-> Pendant les 40 années où Moché a régné sur le pays de Kouch, une terrible tragédie s'est produite en Egypte.
En effet, 30 ans avant la délivrance, la tribu d'Efraïm a fait une tentative de quitter l'Egypte, avec des résultats tragiques.

Les Anciens de la tribu d'Efraïm, se basant sur des calculs erronés, ont décidé que la période d'exil prédite par D. avait touché à sa fin et que le moment était venu de quitter l'Egypte.
Descendants de Yossef, vice-roi d'Egypte, ils ont toujours été royalement traités.
On ne les a pas soumis aux travaux forcés et ils ont toujours eu la possibilité de quitter l'Egypte si bon leur semblait. Durant toute la période d'esclavage, ils se sont entraînés à la guerre.
Les 120 000 soldats postés aux frontières pour empêcher les hébreux de prendre la fuite, ont un ordre de ne pas arrêter la tribu d'Efraïm si ses membres décident de quitter le pays.
[Yalkout Réouvéni ; Sifté Cohen Béchala'h]

Avec enthousiasme, la tribu d'Efraïm se prépare à monter en terre d'Israël. Ils font leurs bagages, emportant avec eux des sommes d'argent substantielles.
Ils pensent : "Inutile de préparer des provisions pour le voyage. Nous pourrons acheter en chemin toute la nourriture que nous voudrons".
Des milliers d'hommes lourdement armés se mettent en route.

Sortis d'Egypte, ils prennent la route du nord qui est la plus directe pour la terre d'Israël.
En atteignant les faubourgs de Gath, une ville appartenant aux Philistins, ils croisent des bergers qui gardent leurs troupeaux dans les champs.
Ils disent aux bergers : "Nous avons faim. Vendez-nous vos bêtes".
Ces derniers refusent. Les soldats d'Efraïm, soucieux de nourrir leurs familles affamées, ne se laissent pas arrêter par leur refus et prennent les bêtes de force.
A grands cris, les bergers protestent, ameutant les habitants de Gath qui accourent sur les lieux. Voyant des hommes armés, ils se préparent à l'attaque.

Le premier jour, le combat fait des pertes dans les 2 camps.
Les habitants de Gath demandent alors du renfort aux villes voisines : Gaza, Ekron, Ashdod, Ashkelon.
Le 3e jour, les hommes d'Efraïm fatigués et tenaillés par la faim, se retrouvent en face des forces de toutes les villes du pays, soit 400 000 puissants soldats.
Dans les combats qui suivent, tous les soldats d'Efraïm sont exterminés tandis que les Philistins perdent eux-mêmes 20 000.
Toute la tribu d'Efraïm ne compte que 10 survivants.
Les philistins emportent leurs morts mais les dépouilles des gens d'Efraïm restent dispersées dans les champs. Pendant de nombreuses années, la vallée restera jonchée d'ossements.

Pourquoi cette tragédie s'est-elle abattue sur cette tribu?
Parce que malgré leur droit de quitter l'Egypte, la tribu d'Efraïm n'aurait pas dû se mettre en route avant que tout le peuple puisse le faire ...
Les 10 survivants reprennent le chemin de l'Egypte. Ils rapportent leur triste histoire à leurs frères et ceux-ci prennent le deuil pendant plusieurs jours.
[d'après le Séfer haYachar]

-> Selon certains commentaires, ce sont 20 000 hommes qui ont péri ; selon d'autres 200 000.
[voir midrach Chémot rabba 20,12 ; Pirké déRabbi Eliézer 48]

"Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux" (Bo 13,16)

-> De la même façon que l'étude de la Torah prolonge les jours de la vie de l'homme, celui qui met ses téfilin verra aussi ses jours prolongés. Il sera considéré comme affairé dans l'étude de la Torah, jour et nuit, comme il est écrit : "Tout celui qui mettra ses téfilin prolongera sa vie" (guémara Ména'hot 44).

-> Le rav Ovadia Yossef (Méor Israël) explique : "Il semble que la raison de cet enseignement trouve sa source dans le midrach (Téhilim mizmor 1) :
Selon rabbi El'azar, le peuple d'Israël proclama devant Hachem : "Maître du monde, nous souhaitons être affairés à la Torah, jour et nuit, mais nous ne sommes pas libres".
Hachem leur répondit : "Les enfants, accomplissez le commandements des téfilin et Je vous considérerai comme tels".

De la même façon que les paroles de Torah prolongent la vie, comme il est dit :
- "Car elles sont un gage de vie pour ceux qui les trouvent et la santé pour leur corps" (Michlé 4,22) ;
- "Car celui qui m'a trouvée a trouvé la vie" (Moché 8,35) ;
- "Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18).
Ainsi celui qui mettra les téfilin est considéré comme s'il s'adonnait entièrement à l'étude de la Torah, jour et nuit, et méritera la longévité.
C'est le sens du verset ci-dessus : "Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux".

Le désespoir n’existe pas : ne jamais se décourager ni perdre espoir en notre délivrance (personnelle et/ou collective)

+ Le désespoir n'existe pas : ne jamais se décourager ni perdre espoir en notre délivrance (personnelle et/ou collective) :

-> "Viens chez Pharaon, car J'ai appesanti son cœur" (Bo 10,1)

-> Le Sfat Emet (5631) voit en allusion dans ce verset un grand principe concernant le travail qu’un homme doit accomplir sur lui-même : il arrive fréquemment que les gens désirent servir Hachem et que, dès qu'ils commencent, se dresse une véritable armée du yétser ara et de ses sbires sur leur passage afin de les décourager, en cherchant à les faire renoncer à accomplir ce qu'ils avaient prévu.
C'est à cette fin qu'Hachem ordonne : "Viens chez Pharaon" en suggérant ainsi : "Ne t'émeus pas de tous ces obstacles qui t'empêchent de te rapprocher de Moi et de la sainteté, car "J’ai appesanti son cœur" = ces obstacles n'ont aucune force par eux-mêmes, c'est Moi qui les ai placés afin d'augmenter ta récompense et ils sont tout à ton bénéfice.
Pourquoi les craindre?
Même si tu trébuches (à D. ne plaise), ne prends pas la chose tellement à cœur, car une immense récompense est réservée à ceux qui se relèvent sans se laisser dominer par le renoncement!"

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-> Dans la paracha Bo : pourquoi Datan et Aviram ne moururent-ils pas durant la plaie des ténèbres comme tous les mauvais juifs qui moururent pendant ces 3 jours?

Le Roch explique que c'est parce que bien que réchaïm, ils ne désespérèrent jamais de la délivrance.
Cela pour nous enseigner que même un racha comme Datan ou Aviram, parviendra à se corriger entièrement s'il ne désespère pas de sa propre délivrance (la ''sortie d'Egypte'' personnelle de son
âme en exil).
Car : "Israël, bien qu'il ait fauté, s'appelle toujours Israël" (guémara Sanhédrin 44a).

Chaque juif doit savoir que l'amour éprouvé par Hachem pour chacun de Ses fils bien-aimés est très fort et permanent. Même si un juif s'est déjà terriblement souillé par la faute, Hachem attend ardemment qu'il revienne à Lui.

=> Cela nous enseigne que finalement, l'essentiel pour un homme est de ne pas désespérer de son propre salut. Loin de lui des pensées telles que : "Je suis déjà mort au cours des 3 jours de ténèbres, au tréfond de mon Egypte personnelle, puisque j'ai déjà essayé tant et tant de fois sans succès. Il semble donc que je demeurerai éternellement en Egypte!"
Au contraire, il doit fournir tous les efforts afin de ne pas tomber dans le piège du mauvais penchant qui lui suggère qu'il ne vaut rien.
Et il se redressera en disant : "Je suis cher à mon Créateur et je suis Son fils unique. Tout espoir n'est pas perdu. Je suis en mesure de m'élever à des sommets!"
[d'après rabbi Elimélé'h Biderman]

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+ Importance de ne pas désespérer à cause de notre passé :

-> Lors de la sortie d'Egypte, il est écrit : "Ils ne prirent pas non plus de provisions pour la route" (Bo 12,39).

-> Rabbi Zeev de Strikov (Zer Zahav) explique que ce qui est mentionné au sujet de la sortie d'Egypte (qu'ils ne firent pas de provisions) signifie qu'ils ne firent pas téchouva. Car leur désir de suivre Hachem brûlait tellement en eux qu'ils ne purent attendre même le temps de se repentir et ils ne s'attardèrent pas même pour se laver de leurs fautes et de leurs souillures du passé.
Ils ne purent, en effet, se retenir et ils coururent après D. tels qu'ils étaient tant l'amour qu'ils Lui vouaient était intense.
C'est à ce propos qu'il est écrit qu'"ils ne prirent pas non plus de provisions", et cette conduite trouva grâce aux yeux d'Hachem plus que cent repentirs.
Comme il est écrit : "Je me suis souvenu de toi (l'assemblée d'Israël), de ton amour nuptial, de ta marche après Moi dans le désert, dans une terre non ensemencée" (Yirmiyahou 2,3).

Ce travail du juif qui consiste à ne pas s'attarder sur son passé au point de sombrer dans le découragement demeure valable à tout époque.
Au contraire, on doit accomplir les paroles que l'on chante à Shabbath : ''Ton serviteur courra comme un bélier et se prosternera en face de Ta Splendeur'' (yarouts avdé'ha kémo ayal, yichta'havé moul adarékha).
Cette attitude lui fera mériter la suite : ''Ton amitié lui sera plus agréable qu'un rayon de miel et que tous les goûts'' (yéérav lo yédidoté'ha minofét tsouf vékhol ta'am).

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+ Pharaon : exemple du fait qu'il est toujours possible de faire téchouva :

-> Le 'Hida (Na'hal Kedomim - Bo) écrit qu'Hachem ne ferma même pas la porte du repentir devant Pharaon. Il explique ainsi le verset : "Va chez Pharaon car J'ai appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs" (Bo 10,1 - bo él Pharaon : ki ani ikhbadéti ét libo ...)
=> A priori cela est étonnant : en quoi le fait d'appesantir le cœur de Pharaon est-il une raison de venir chez lui?
Bien au contraire, cela aurait dû entrainer que Moché ne s'y rende pas puisqu'à cause de cela, il ne serait pas prêt à entendre de laisser sortir les Bné Israël d'Egypte.

Le 'Hida dit à ce propos avoir trouvé dans les manuscrits de rav Chlomo Astruk (contemporain du Riva et du Ran) que l'on peut expliquer le mot כי (Ki) employé ici pour dire "car", dans le sens de "bien que" (cf. "guéris mon âme bien que (Ki) j'ai péché" - Téhilim 41,5).
D'après cela, le verset se lit : "Viens chez Pharaon bien que J'ai appesanti son cœur" = car même Pharaon le racha pouvait se repentir.

Le 'Hida poursuit en expliquant pour le verset suivant est : "afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils" (Bo 10,2) :
"Car cela aussi est un grand principe digne d'être raconté : comment Hachem a accompli un tel prodige de donner le libre arbitre à l'homme, lui permettant, s'il est méritant, de surmonter son mauvais penchant".

=> Dès lors, un raisonnement a fortiori s'impose : si même Pharaon avait le libre arbitre de faire ce qui est bien aux yeux d'Hachem, il est certain que chaque juif possède la force de s'éveiller à un repentir sincère, fût-il dans la situation la plus misérable, car il n'est cependant pas arrivé au niveau de Pharaon.

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-> Bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon, en le rendant incapable de faire téchouva, Moché a envoyé des avertissements à Pharaon avant la plaie des sauterelles : "Jusqu'à quand refuseras-tu d'être humble devant moi?" (Bo 10,3)
=> Cela semble injuste! Comment Moché pouvait-il attendre un tel comportement de Pharaon, alors que celui-ci avait un cœur endurci par Hachem?

-> Rabbi Shimon Schwab dit qu'on peut déduire de là que bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon dans sa capacité à faire téchouva, Pharaon gardait sa capacité à se rendre humble.
Cette forme particulière de téchouva : la téchouva de l'humilité, est toujours acceptée.

Le Rambam liste différentes fautes pour lesquelles on ne peut pas faire téchouva.
Néanmoins, il y a un principe que : rien ne tient sur le chemin de la téchouva.
=> Comment résoudre cette apparente contradiction?

Tant que nous désirons rester sur le trône confortable de notre toute puissance (je fais ce que JE veux), on peut nous refuser la possibilité de faire téchouva pour certaines fautes.
Cependant, si on choisit de faire une "téchouva de l'humilité", de complétement se rendre humble devant Hachem, alors Hachem nous permet de faire téchouva même sur les fautes dont d'ordinaire le pardon n'est pas possible.

C'est pourquoi à Kippour, on se confesse ainsi : "je suis poussière dans ma vie, et à plus forte raison à ma mort. Voici, je suis devant Toi comme un récipient rempli de honte et d'humiliation" (basé sur la guémara Béra'hot 17a).

=> Ce principe est un grand confort pour chaque juif qui se tient en prière à Yom Kippour, sachant qu'il y aura toujours la téchouva de l'humilité, qui contient une promesse de pardon pour toute personne.
[si la Torah assure que cela était valable pour un racha comme Pharaon, à combien plus forte raison même pour le "pire" des juifs
(chaque juif restera toujours un enfant adoré d'Hachem)!]

-> On peut prolonger cette notion que l'humilité peut tout débloquer, par les paroles du Tiféret Chmouël :
"Un homme désirant réaliser une mitsva ou étudier la Torah, mais qu'il rencontre un obstacle lui rendant impossible de réaliser son désir, et qu'il en a le cœur brisé, alors Hachem Qui connaît les pensées et sonde les cœurs réalisera tout cela pour lui.
C'est-à-dire qu'il lui sera compté comme s'il avait accompli la mitsva et méritera même de ressentir les flux de sainteté qui en proviennent."