Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Alors Moché et les enfants d’Israël chantèrent l’hymne suivant" (Béchala'h 15,1)

-> Le rav ‘Haïm Kanievski demande : pourquoi avant la Amida, dans la prière d’arvit, nous disons "Voyez, enfants, Sa vaillance, louez et glorifiez Son Nom" (raou banim ét guévourato, chibé'hou véodou lichmo), alors que dans celle de cha’harit, nous affirmons : "Pour cela, les bien-aimés loueront" (al zot chibé'hou aouvim)?
Comment, en l’espace d’une nuit, nous sommes passés du statut d’enfant à celui de bien-aimé?

Il explique qu’il existe une différence de fond entre un fils et un bien-aimé. Le statut de fils est irrévocable. Même un enfant qui ferait les plus grandes bêtises envers son père resterait son enfant.
Ceci est corroboré par la guémara (Kidouchin 36a) : "Rabbi Meïr affirme : qu’il en soit ainsi ou autrement, vous êtes appelés enfants [de D.]"
Par contre, seul un fils honorant son père mérite le titre de bien-aimé.

Dans les Pirké de Rabbi Eliezer, il est rapporté que, lorsque nos ancêtres se retrouvèrent dans la situation périlleuse où la mer leur faisait face et les égyptiens étaient à leurs trousses, ils eurent très peur, abandonnèrent toutes les abominations égyptiennes auxquelles ils étaient attachés et firent complète téchouva.

Le Rambam écrit (Hilkhot Téchouva 7,6) : "Le repentir rapproche les personnes éloignées. Celui qui, la veille, était détestable, abominable, éloigné et répugnant aux yeux de D., ce jour-là, est bien-aimé, agréé, proche et ami de Lui."
=> Ainsi, avant la séparation de la mer, les enfants d’Israël avaient le statut d’enfants, alors que le lendemain matin, après qu’ils se furent repentis, ils devinrent Ses bien-aimés.
D’où la différence entre la prière du soir où nous évoquons le statut de "fils" (banim) et celle du matin où nous mentionnons celui de "bien-aimés" (aouvim).

"La peur d’un homme lui met des obstacles, mais celui qui a confiance en Hachem en sera victorieux" (Michlé 29,25)

-> Rabbénou Yona explique :
"La peur qu’un homme ressent est une faute dans son âme. C’est pourquoi elle lui met des obstacles et lui place des ennemis ; car il ne convient pas pour celui qui a vraiment confiance en Hachem qu’il se mette à craindre les hommes ou les obstacles matériels.

"Celui qui a confiance en Hachem en sera victorieux" = c’est-à-dire victorieux de son épreuve. Et ce par le mérite de son bita'hon et même s’il avait été décrété à son sujet de la souffrance, Hachem l’en sauvera.

Celui qui a peur de l’homme et dont la peur remplit son cœur, est en fait en train d’oublier Hachem et de faire sortir de son cœur la confiance qu’il avait en Hachem.
C’est ce que le roi David dit : "Hachem est avec moi, je n’aurai pas peur, que me fera un homme" ? Ou bien : "Si Tu mets contre moi une armée (im ta'hané alaï), ô Hachem, je n’aurai pas peur ; en cela j’ai confiance (bézote ani botéa’h)" ; ...

Ne faiblis pas ton cœur, ne le laisse pas s’attendrir lors de la souffrance ou de l’épreuve car l’espoir en Hachem est troublé par ta peur et même si la souffrance est proche, Hachem ne manque pas de moyens de te libérer et de te sauver ; comme il est écrit dans Tehilim : "beaucoup de délivrance et de rachat Hachem possède" (arbé imo fédoute).
La bonté d’Hachem est grande et sa compassion est infinie et lorsqu’il verra à quel point tu souffres et que tu es dans la difficulté : n’aura-t-il pas pitié de toi? Et devant ta soumission et ton humiliation ne va-t-il pas te sauver?
Si seulement tu espères en Lui, tu te souviens de Lui et tu fais sortir la peur de ton cœur pour y placer à sa place la confiance."

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-> b'h, voir commentaire de rabbénou Bé'hayé à ce sujet : https://todahm.com/2017/04/26/5204-2
-> également sur ce sujet : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2

"Servez Hachem dans la joie, venez devant Lui en chantant" (Téhilim 100,2)

=> Pourquoi cela?

-> Le rav Chimchon Pinkous répond :
Car celui qui n'est pas joyeux pendant la prière montre par là qu'il ne sait pas devant qui il se trouve.
En effet, celui qui est devant Hachem (en face à face comme lors de chaque Amida), et qui n'est pas joyeux n'est certainement pas conscient de l'infinie bonté de son Créateur, de l'infini amour qu'Il porte à toutes Ses créatures et en particulier au peuple juif, et de l'infini pouvoir de chaque mot de prière et de chaque chant.

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=> La guémara (Béra’hot 32a ; Avoda Zara 7b) enseigne qu’avant de faire une demande à Hachem, il faut d’abord Le louer, Le remercier.
C'est pourquoi par exemple la Amida commence par 3 bénédictions de chants et de louanges, et seulement ensuite nous faisons nos demandes à D.
Pourquoi chanter et louer Hachem est-il indispensable pour être quitte de sa Amida ou de son obligation de prier?

-> Le rav Pinkous (Chéarim baTéfila) répond :
Un service on peut le demander à tout le monde : de l'argent à un riche, un soin à un médecin, ...
La prière s'appelle Avoda : un service Divin, car pendant celle-ci le serviteur s'annule devant le Maître.
Il faut donc préalablement exprimer sa conscience du Divin, du Maître devant qui l'on se tient, de notre annulation devant Lui, et seulement par la suite nous pourrons exprimer toutes nos demandes qui viendront renforcer le fait que nous ne dépendons que de Lui.

Tou biChevat – recevoir une abondance de bons fruits

+ Tou biChevat - recevoir une abondance de bons fruits :

-> Tou biChevat est le jour où des trésors du Ciel se déversent dans le monde, une abondance de "fruits" tant spirituels que matériels.
Le Zohar fait remarquer le pluriel de l'expression ''nouvel an des arbres'' (roch Hachana la'ilanot), pour suggérer qu'il s'agit également d'un nouvel an et d'un temps d'abondance pour l'homme, comme il est écrit : "Car l'homme est comme l'arbre des champs" (Dévarim 20,19), et il a une grande influence en ce jour.
Le Targoum Chéni (sur la Méguilat Esther 3) rapporte qu'au moment où Haman tira au sort les mois les uns après les autres (en cherchant le mois le plus propice pour anéantir le peuple juif), il tomba sur le mois de Chevat, et il dit : "Le premier du mois de Chevat est le nouvel an des arbres (d'après l'opinion de Beit Chamaï), je ne parviendrai pas à anéantir les juifs en ce mois."
[rav Elimélé'h Biderman]

-> "Même si nous ne suivons pas l'opinion selon laquelle Roch 'Hodech Chevat est le nouvel an des arbres (mais seulement le 15 Chevat), néanmoins, on peut quand même en déduire que le nouvel an des arbres possède la propriété miraculeuse d'arrêter les malheurs qui pourraient s'abattre sur le peuple juif.
[rabbi David Zakout - Sefer Zé'her David ]

-> A Roch Hachana, nous avons peur du jugement [D. est au courant de tout], mais nous sommes également joyeux car nous sommes unis avec Hachem.
Il en est de même à Tou biChevat, qui est un jour de grande joie car la Présence d'Hachem s'y révèle davantage que d'habitude et en ce jour il nous est plus facile de se lier avec Lui.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> On a demandé au rav Shlomo Wolbe quels livres faut-il acheter pour se renforcer en émouna?
Il a répondu : chaque arbre fruitier est un livre de émouna.

-> Le 'Hafets 'Haïm (fin Chmirat haLachon) écrit : nous avons la mitsva de réfléchir à toutes les créatures d'Hachem : de la faune et de la flore, ... et de nous extasier devant elles, comme il est écrit: "levez les yeux et regardez Qui a créé tout cela" (séou marom énékhem ou réou mi bara élé).

-> Le Séfer Mayane haEmouna enseigne que de grands rabbanim se sont interrogés sur l'institution de nos Sages de faire : "Chéé'héyahou" sur un nouveau fruit, comme on le fait sur une nouvelle mitsva ou sur un ami qui nous est cher et que nous n'avons pas vu depuis longtemps.
En effet, que l'on dise "Chéé'héyahou" lorsque l'on accomplit un ordre d'Hachem est compréhensible : on Le remercie de nous avoir fait vivre jusqu'à cet instant. Mais lorsque l'on mange un nouveau fruit et que l'on remercie Hachem : merci de m'avoir fait vivre jusqu'à cet instnat (lazéman azé), cela parait étonnant.

=> Il est donc clair que le fruit par sa texture, sa couleur, son goût, son odeur, sa variété est un moyen de nous rapprocher d'Hachem, d'une façon aussi grande que peut l'être une mitsva.
La joie qu'il nous procure est un tremplin dans notre service Divin car seul celui qui est heureux des bontés d'Hachem est proche de Lui et apte à Le servir et à Le bénir comme il se doit.

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-> Le Néfech ha'Haïm (1,7) rapporte le midrach qui dit :"Hachem est ton ombre" (Hachem tsilé’ha – Téhilim 121,5) : si tu pleures, Hachem pleure avec toi ; si tu ris, il rit ; si tu Lui souris, il te sourit.

Ainsi, lorsque l'homme regarde le Ciel avec joie, avec chant et louanges, il reçoit un comportement équivalent de la part d'Hachem en retour.
Il n'y a pas de choses qui apportent plus de bénédictions ou de délivrance que la joie et le bon cœur ; comme cela est écrit en plein milieu des malédictions de la paracha Ki Tavo : "car tu n'as pas servi Hachem avec joie et bon cœur" (ta'hat acher lo avadta Hachem bésim'ha ou bétouv lévav) = ce qui signifie que s'il y avait eu de la joie et du bon cœur, on aurait pu éviter ces malédictions (même si on les méritait à cause de nos fautes).

=> Il en découle qu'à Tou biChevat, chaque fruit est une occasion de sourire à la vie, ce qui fait sourire Hachem en retour, et alors Il nous comble de bénédictions et de délivrances.

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-> "Fais-moi des mets délicieux comme je les aime et je te bénirai devant Hachem avant de mourir" (Toldot 27,4)

Le rav Chimchon Pinkous commente cette demande d'Its'hak à Essav avant de le bénir :
Il est certain que la demande d'Its'hak de manger de bons plats pour pouvoir bénir l'aîné nous enseigne que la consommation d'un aliment à notre goût peut nous donner une grande proximité avec Hachem qui sera la source de grandes bénédictions.
Lorsqu'un homme se délecte d'un plat ou d'un bon fruit, il peut ressentir, s'il le désire, combien Hachem s'inquiète pour lui, combien Hachem s'occupe de lui, combien Hachem l'aime, combien Hachem le fait vivre, le maintient et le renouvelle et combien Hachem désire sa joie et son plaisir.

La nourriture peut être un moyen de ressentir les bontés d'Hachem, Son amour Divin et une grande proximité avec Lui.
Inversement, celui qui dévore son plat sans réfléchir, "mort de faim", ressemble à un animal qui mange de la même manière et ne s'est pas rapproché d'Hachem mais de son pain ou pire de son ventre ; c'est pour cela que le mot "oneg" (délice) contient les mêmes lettres que le mot "néga" (une plaie spirituelle), car chaque consommation est une grande opportunité, mais à double tranchant."

Le verset dit : "Tu aimeras Hachem ton D. de toutet ton âme" (Vaét'hanan 6,5), et nos Sages expliquent : "Même s'il prend ton âme".
Cela fait allusion au fait que même si le yétser ara te dit qu'il a déjà complètement pris ton âme et que tu n'as plus d'espoir, que tu as définitivement perdu le monde futur, malgré tout ne l'écoute pas et malgré cela, "tu aimeras Hachem ton D."

[Rabbi de Slonim - Torat Avot]

"Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel, le peuple ira en ramasser chaque jour sa provision pour que Je l’éprouve : marchera-t-il dans Mes lois ou non" (Béchala'h 16,4)

-> Le Malbim trouve dans ce passage 7 principes que Hachem a enseignés au peuple :

1°/ La clef de la subsistance est uniquement aux mains de D., ainsi qu’il est dit : "Je vais faire pleuvoir".

2°/ Le pain vient du ciel, pas de la terre. L’essentiel de la nourriture parfaite est la nourriture spirituelle, qui est celle de l’âme. C’est l’essentiel de l’homme, au point qu’il ne vit pas par la nourriture matérielle mais uniquement par ce qui sort de la bouche de Hachem.

3°/ L’homme ne doit pas se fatiguer à amasser une fortune en se mettant en danger par la traversée des mers, des déserts et des îles lointaines, car Celui qui donne la vie donne la subsistance.
Il est vrai qu’on doit faire un petit quelque chose, ainsi qu’il est dit : "le peuple ira en ramasser", mais la subsistance lui est assurée tout près et il la trouvera tout de suite en sortant de chez lui.

4°/ Quiconque a de quoi manger aujourd’hui et dit : "Que mangerons-nous demain?" n’a pas beaucoup de émouna (guémara Sotah 48b).
Il est dit à ce propos "en ramasser chaque jour sa provision, pour que Je l’éprouve : marchera-t-il dans Mes voies ou non", car alors Hachem lui donnera sa subsistance chaque jour, de la même façon qu’Il a préparé la subsistance des lévi'im et de quiconque s’écarte des préoccupations de ce monde pour étudier la Torah, auquel cas il obtiendra sa subsistance facilement par la Providence de Hachem.

5°/ Dans la sainteté il faut une préparation, ainsi qu’il est écrit "ils prépareront."

6°/ Toute la subsistance est fixée, sauf les dépenses pour le Shabbat, qu’on obtiendra en fonction de sa préparation et de son désir de se réjouir de Hachem.

7°/ Par le respect du Chabbat, on gagnera sa vie tous les jours de la semaine, ainsi qu’il est dit "ce qu’ils auront ramassé chaque jour."

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-> "Tout ce qui s'est passé à l'époque de la manne [la subsistance], se passe encore aujourd'hui, seulement la Providence d'Hachem était révélée à leurs yeux alors qu'aujourd'hui elle est cachée, quand bien même elle est similaire."
[rav Yérou'ham de Mir]

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-> "Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel" (Béchala'h 16,4)

-> Concernant le verset qui traite de l'autorisation de cuisiner pendant Yom Tov (un jour de fête), il est dit : "Cela uniquement sera fait pour vous", et nos Sages d'expliquer : "Pour vous et pas pour l'étranger".
[De là on déduit qu'on ne peut pas cuisiner pour un non-juif à Yom Tov]
Si on applique la même explication des termes "pour vous" à notre verset, cela signifiera qu'Hachem va faire pleuvoir du pain du Ciel "pour vous" et pas pour l'étranger.
Il s'agit de l'étranger qui est en nous, à savoir toutes les forces négatives et mauvaises de notre personne.
Le verset vient ici dire que la manne ne nourrissait et ne renforçait que le bon côté de l'homme, mais n'apportait aucune énergie et aucune force aux parties étrangères, c'est à dire au mal qui est en l'homme.
['Hidouché haRim]

"Remplis d’effroi, les Israélites jetèrent des cris" (Béchala'h 14,10)

=> Pourquoi les Bné Israël crièrent-ils?

Le Maor vaChémech explique qu’en réalité, ils crièrent d’avoir eu peur des égyptiens.
Ils éprouvèrent du chagrin d’avoir craint des êtres de chair et de sang. Car, un homme animé d’une authentique crainte de D. a honte d’avoir peur d’une créature matérielle, conscient que seul Hachem doit lui inspirer de la crainte.

"Et elles (les sauterelles) mangeront tous les arbres qui poussent pour vous dans les champs" (Bo 10,5)

-> La plaie des premiers-nés eut lieu le 15 du mois de Nissan.
Il y avait un intervalle d'un mois entre chaque plaie. Il se trouve donc que la plaie de l'obscurité eut lieu le 15 du mois d'Adar tandis que la plaie des sauterelles eut lieu le 15 du mois de Chevat.

=> Les sauterelles mangèrent tous les arbres et tous les fruits d'Egypte, ainsi mangeons-nous toutes sortes de fruits le 15 Chevat pour célébrer la fête de Tou biChevat.

=> Le 15 Adar, eut lieu la plaie de l'obscurité en Egypte. Ainsi à cette même date, le peuple d'Israël célèbre la fête de Pourim, comme il est écrit : "Pour les juifs ce n'était que lumière et joie" (Méguilat Esther 8,16).
Le mot "lumière" (or - אור) a la même valeur numérique que le mot : "Adar" (באדר), soit 207.
Puisque les Bné Israël bénéficièrent de la lumière le 15 Adar en Egypte tandis que les égyptiens restèrent dans l'obscurité totale, il en fut de même pour la chute d'Haman.
"Ce n'était que lumière" = la méguilat Esther s'exprime au passé, faisant référence à la plaie de l'obscurité en Egypte : partout où le peuple d'Israël se tenait, la lumière rayonnait.

[Source : להתעדן באהבתך]

"Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le Ohev Chalom interprète ainsi les propos de Hachem :
"Je libérerai Mon peuple "qu’il soit Mon peuple" (ben ami), c’est-à-dire qu'il se conduise en tant que tel, ou "ton peuple" (ben amé'ha), c’est-à-dire qu'il adopte le comportement des égyptiens.
Dans tous les cas, Je le libérerai."

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=> En quoi le peuple juif et le peuple égyptien sont-ils différents?

Dans la suite de ce verset, il est écrit : "[c'est] demain qu'aura lieu ce signe" (léma'har yiyé aot azé).

Le rav de Branov ('Hamra Tava) explique : lorsqu'un problème arrive à un juif, il pense que "demain" sera meilleur.
Il a confiance en Hachem, et il est persuadé que D. peut lui retirer tous ses soucis en un clin d'œil.
De son côté, un non-juif n'a nulle part où se mettre, où se réfugier dans de la confiance, et c'est pourquoi il reste constamment avec ses problèmes.
[chez un juif : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23)]

Une autre différence entre un juif et un non-juif est dans la façon dont ils perçoivent le présent.
Un juif pense que son présent est bon, car tout ce qui lui arrive est ultimement pour le meilleur.
Un non-juif n'a pas un tel soutien, une telle lumière de positivité.

-> Le 'Hamra Tava enseigne :
La séparation "entre mon peuple et le tien", entre un juif et un non-juif, c'est "demain".
Le non-juif n'a pas de lendemain, le juif : oui!

Lorsqu'un non-juif réussit, il devient ivre de fierté et de gloire, et quand il échoue, il est déprimé et inconsolable.
Chez le juif confiant, ces 2 réactions n'existent pas, car il a un "demain".
Lorsqu'il réussit, il remercie Hachem et se souvient qu'il y a un lendemain, que la roue peut tourner, et qu'il est donc inutile de se pavaner.
Et lorsqu'il échoue, il n'est pas brisé, car il sait que demain, Hachem pourra faire tourner la roue en sa faveur.

Les non-juifs ne s'intéressent donc pas au lendemain, alors que les juifs l'ont toujours à l'esprit.

[on peut ajouter qu'un juif voit ce monde comme un bref passage éphémère, afin d'arriver "demain" (tellement la vie passe vite!) dans le monde éternel de Vérité. En ce sens, d'un côté ce monde est vital car il nous permet de construire le monde à venir, d'un autre côté toutes les souffrances, les richesses, honneurs, ... n'ont que peu de valeur car ça va passer vite (ce n'est qu'un aujourd'hui, par rapport à l'éternité du monde à venir, donc pourquoi y accorder beaucoup d'attention, pourquoi se prendre la tête et le prendre trop au sérieux!). Un juif doit avoir sa tête déjà aujourd'hui, dans son demain!
A l'inverse, les non-juifs (sauf ceux respectant les lois noa'hides), n'ont qu'un aujourd'hui, et pas de demain, et donc ils pensent qu'à profiter à fond avant la fin de la journée!]

-> gam zé yaavor = cela passera également = un juif dans chaque situation où il se trouve doit se rappeler : il y a un lendemain, la situation actuelle ne durera pas éternellement. Elle passera!

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-> Une autre différence entre un juif et un non-juif, est que lorsqu'un juif prie pour être sauvé, alors Hachem répond à ses prières et il est délivré de tous ses soucis.
Comme il est écrit : "Quelle est la grande nation qui a un D. proche d’elle comme Hachem, notre D., à chaque fois que nous L’appelons" (Vaét’hanan 4,7).

Le rav Elimélé'h Biderman commente : "Bien que les non-juifs peuvent aussi prier, ils n'ont pas une telle relation de proximité avec Hachem".

Le Baal Chem Tov enseigne : "Lorsque quelqu'un essaie de fuir les souffrances, les souffrances le pourchassent ... Le conseil est de prier à Hachem, et alors il sera sauvé de ses difficultés".

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-> "Je vous ferai sortir de sous les souffrances de l’Egypte et vous délivrerai de sa servitude" (Vaéra 6,6)

=> Pourquoi la Torah utilise-t-elle le terme : "Sivlot" (סבלות) pour désigner "les souffrances", et non pas le terme plus courant : "avoda kassa" (un travail difficile)?

Le terme : "Sivlot" (סבלות), que l’on traduit par : "les souffrances", peut aussi être rapproché du terme "Sovel" (סובל) qui signifie “supporter, tolérer”, mais également de : savlanout (סבלנות - patience).

Le Tiférét Shlomo explique :
La Torah nous enseigne la raison principale pour laquelle les juifs ont été libérés d'Egypte.
C'est parce que les juifs, même réduits à l'esclavage et sous la douleur, ils n'ont jamais remis en question l'intervention d'Hachem.
Ils n'ont jamais questionné : "Pourquoi souffrons-nous plus que les autres nations du monde?" ...
Pendant toute la durée de leur séjour en Egypte, les juifs ont accepté le décret d'Hachem avec amour, car si c'est bon à Ses yeux, alors c'est bon à nos yeux.

C'est le sens du verset : "Moché alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances (בְּסִבְלֹתָם - bésivlotam)" (Chémot 2,11).
Moché a vu par son esprit saint (roua'h akodech) que les juifs avaient la qualité de : savlanout (סבלנות - patience), le fait d'accepter le décret d'Hachem.
Ils acceptaient tout avec amour.
Grâce au fait de ne pas remettre en question Hachem (même sous d'atroces souffrances), ils ont mérité d'être libérés d'Egypte.

=> C'est cette émouna en Hachem quelques soient les situations qui amènera notre guéoula.
Vivre en tant que juif c'est avoir le bon regard sur notre présent, et notre demain.
C'est être confiant et joyeux car tout est sous contrôle pour notre bien par papa Hachem.

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-> La guémara (Taanit 25a) rapporte que rabbi 'Hanina ben Dossa était dans une pauvreté extrême.
Sa femme lui a demandé : "Pendant combien de temps allons-nous souffrir dans ce monde?"
Il a demandé : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a répondu : "Prie le Ciel de nous donner quelque chose!"
Rabbi 'Hanina ben Dossa a prié et une main est apparue et lui a donné un pied en or d'une table en or.
Il a dit à sa femme : "j'ai vu dans mes rêves que dans le futur les tsadikim auront 4 pieds à leur table, mais notre table n'en aura que 3" [en raison du fait qu'un des pieds de leur récompense future leur a déjà été donné dans ce monde].
Sa femme lui a demandé : "Est-ce que tu veux que tout le monde aura un table complète, tandis que nous mangerons à une table manquante [d'un pied]?"
Il a répondu : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a dit : "Prie Hachem pour qu'il reprenne le pied".
Il pria, et le Ciel reprit le pied en or.
[la reprise du pied est un miracle plus grand que son don]

Le 'Hatam Sofer explique que les 4 pieds de la table en or du monde à venir font allusion à la récompense pour les 4 actions principales que les juifs font pendant leur vie.
Il s'agit de : la Torah, la prière, la bonté ('hessed) et de la "savlanout" (le fait d'accepter les difficultés de la vie avec la croyance que tout est pour le bien).

Puisqu'ils voulaient être libérés de la pauvreté, c'est qu'ils n'acceptaient pas les difficultés de la vie, ils ont alors perdu un pied : celui qui symbolise la "savlanout".
Lorsqu'ils ont réalisé cela, ils sont revenus à un état de "sovél", d'acceptation du décret d'Hachem et ils ont rendu le pied pour leur monde à venir.

-> Le 'Hatam Sofer enseigne également qu'à l'époque de Mordé'haï et Esther, Mordé'haï a cherché à sauver le peuple juif par la prière, et Esther a cherché à le sauver par un optimisme joyeux : par la croyance que tout ce que fait Hachem est pour le bien.
Et il s'est avéré que l'approche d'Esther a été le facteur principal du sauvetage des juifs, car : "une acceptation de sa situation vaut plus que de nombreuses prières".

=> L'acceptation des difficultés de notre vie est la clé pour en obtenir une libération personnelle par Hachem, mais c'est également un pied en or qui nous accompagnera éternellement dans notre monde à venir.
[si nous souhaitons l'avoir en bon état, nous devons y accorder autant d'importance, d'attentions, que les 3 autres "connus" : la Torah, la prière, la bonté.]

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-> "Je ferai une distinction (pédout - פדת) entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Le mot "pédout" (פְדֻת - distinction, séparation), aurait du s’écrire פדות avec un Vav. Il est composé de 4 lettres qui forment quatre mot qui marquent la différence entre le Peuple d’Israel et les nations :
- Pé, la bouche, seul Israel qui a reçu la Torah peut sanctifier sa bouche grâce aux Divrei Torah,
- Dalet, c’est le Dalet de E’had, seul Israel est appelé "Goy E’had" (le peuple unique) tandis que les nations sont appelées "Goy A’her" (le peuple autre), car les âmes d’Israel viennent du monde de l’Atsilout qui est le monde de l’unité. Tandis que celle des nations viennent du monde de la séparation où elles sont "autre" l’une à l’autre.
- le Vav, c’est l’arbre de la vie (la Tiféret), source de la Torah et de la pluie de la résurrection des morts,
- enfin le Tav, comme le dit le Zohar, qui est la Torah. C’est pour ça qu’on dessine sur le front des Tsadikim un Vav avant le jugement céleste.
On comprend ainsi pourquoi le Vav est lu mais non écrit, c’est parce qu’il ne sera visible qu’à la résurrection des morts.

Une autre raison pour laquelle le mot Pédout est écrit sans son Vav (juste פדת), est pour montrer que la Guéoula d’Egypte ne peut être complète tant que le décret des autres exils perdure.
Comme Hashem l’a dit à Moché : "Je suis qui je suis" = Je suis avec eux dans cet exil comme je suis avec eux dans les exils à venir. Et c’est seulement avec Machia’h quand Hachem nous délivrera définitivement que la délivrance, Pédout sera complète.

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-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, [c'est] demain (לְמָחָר - léma'har) qu'aura lieu ce signe" (Vaéra 8,19)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le mot "ma'har" (demain - מָחָר) a les même lettres que réma’h (valeur numérique 248 des mitsvot positives) et que Ra’hem (miséricorde en hébreu et amour en araméen, voir Dévarim 10:18). C’est parce que les Béné Israel ont l’obligation d’accomplir ces 248 mitsvot mais ne peuvent pas toutes les faire chacun séparément, et c’est grâce à l’amour qu’ils ont les uns pour les autres qu’ils peuvent profiter les uns des mitsvot des autres pour se parfaire.
C’est ce que Moché voulait dire, la guéoula viendra des mitsvot qu’ils allaient bientôt recevoir au mont Sinai et de l’amour qu’ils avaient entre eux.

Le mot "ma'har" (demain - מָחָר) a les même lettres que réma’h qui est valeur numérique 248 des mitsvot positives, mais qui veut aussi dire "une lance", c’est la lance que Pin’has a pris dans sa main pour tuer Zimri et Kozbi.
Le Zohar nous enseigne que c’est justement le mérite de ces 248 mots du Shéma Israël qu’il a pris avec lui pour sanctifier le nom d’Hachem.
L’importance des mots du Shéma nous est aussi enseigné à propos du Kriat Shéma Al Hamita (le Shéma Israël d’avant d’aller dormir), au moment ou l’âme va connaitre 1/60e de la mort est s’exploser aux forces du mal, ce Kriat Shéma est appelé un glaive pour les tuer.
C’est encore un aspect de ce Moshé veut dire aux Béné Israel, qu’ils doivent avoir ce mérite des 248 mots du Shéma pour mériter la Guéoula.

-> Le Ben Ich 'Haï (Halakhot - chana 1) écrit également sur le Shéma Israël :
Même si de par la Torah la mitsva du Kriat Shéma est d’une fois le matin et une fois le soir. Nos Sages en ont instaurées 2 autres. Celle d’avant d’aller dormir et celle du début de la Téfila du matin pendant les korbanot.
Et leur ordre d’importance croissante est celui-ci : d’abord le Shéma d’avant aller dormir, puis celui du soir, puis celui des korbanot et le plus important celui du matin.

Ils sont liés tous les quatre et servent tous au même but qui est l’union des sphères supérieures.
Et n’allez pas croire que celui avant d’aller dormir ne sert qu’à se protéger des forces du mal. Il permet d’entretenir la lumière pendant la 2e partie de la nuit (c’est pour cela qu’il faut le faire avant ‘Hatsot, même si on va dormir plus tard).
Celui des korbanot sert à préparer la descente des lumières si grandes que le Shéma du matin ne peut les descendre en une seule fois.
Il faut donc faire attention à bien faire les quatre, en prononçant très clairement chacun des 248 mots.

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-> A propos de la Plaie des «Bêtes Sauvages» (Arov עָרבֹ ), Hachem s’adressa à Pharaon, par l’intermédiaire de Moché, dans les termes suivants : "Je ferai une séparation salutaire פְדֻת (Pédout) entre Mon Peuple et le tien; c’est à demain לְמָחָר qu’est réservé ce prodige הָאֹת הַזהֶּ " (Vaéra 8,19).
=> Quel est le sens du terme פְדֻת (Pédout)?

D’après Rachi, il a le sens de séparation : "Qui opérera une distinction שֶׁיבַּדְ יִּל ‘entre Mon Peuple et ton peuple’".

[Outre la séparation qu’opéra Hachem entre la terre de Gochen et le reste de l’Egypte, Hachem fit une seconde distinction en dehors de la terre de Gochen : lorsqu’un Hébreu et un égyptien se tenaient côte à côte, les bêtes sauvages s’attaquaient au non Juif et épargnaient le Juif - Ohr ha'Haïm haKadoch].

Plusieurs allusions sont contenues dans le terme פְדֻת (Pédout). On peut en citer deux :
1°/ Chaque Plaie avait un double effet : celui de frapper les égyptiens et celui de soigner les
souffrances des Béné Israël.
Ainsi, le terme פְדֻת (Pédout) signifie-t-il "délivrance" pour les Juifs, mais lu de gauche à droite תדף (Tadaf), il signifie "chasser" pour les Egyptiens, comme il ressort du verset : "Lorsqu’Il chassera (לַהֲדֹף - lahadof) tous tes ennemis de devant toi" (Vaét'hanan 6,19).
C’est là le sens de la distinction : "Je ferai une séparation (פְדֻת - Pédout) entre Mon Peuple (une délivrance) et le tien (une désintégration)".
[Déguel Ma’hané Efraïm]

2°/ Le terme פְדֻת (Pédout), écrit tel qu’on le lit פְּדוּת, se décompose en : פת דו (Do Pat – deux "Pains"), en allusion à la Torah Ecrite et à la Torah Orale, comparées toutes deux au "pain", car elles rassasient les âmes de ceux qui les étudient.
C’est la distinction qu’opéra Hachem entre Israël et les Nations, au lendemain de la Sortie d’Egypte, lors du don de la Torah : "C’est à demain (léma'har - לְמָחָר) qu’est réservé ce prodige (aot azé - הָאֹת הַזהֶּ)".
[Ben Ich 'Haï]

-> Le Baal Hatourim relève que le terme פְדֻת (Pédout) n’est employé que 3 fois dans le Tana'h : une première fois dans notre verset, une seconde fois dans le Téhilim (111,9) : "Il envoya une Délivrance (פְּדוּת) à Son Peuple, promulgua pour toujours Son Alliance ; Son Nom est Saint et Redoutable" et une troisième fois dans le Téhilim (130,7) : "Qu’Israël mette Son attente en Hachem, car chez Hachem domine la Bonté et abonde la Délivrance (véarbé imo pédout - וְהַרְבֵּה עִמּוֹ פְדוּת)".
Ainsi, note-t-il que le terme פְדֻת (Pédout) de notre verset est écrit sans la lettre "Vav" (ו), car la délivrance qu’il désigne n’est relative qu’à la Plaie des "Bêtes Sauvages" [cette "séparation salutaire" n’ayant pas conduit à mettre fin à l’Exil d’Egypte, est imparfaite à l’image de l’imperfection du mot פְדֻת ].

Le terme פְּדוּת du premier verset de Téhilim cité fait référence à la Délivrance d’Egypte qui fut une Délivrance parfaite (d’où la présence du "Vav" - ו), car elle permit aux Bné Israël de quitter franchement leur Terre d’Exil et de se libérer du joug de leurs ennemis.
Cependant, étant une Délivrance non définitive, car elle fut suivie d’autres Exils (Babel, Perse, Grèce et Edom), ce n’est que le troisième terme פְדֻת , du second verset de Téhilim cité, qui fait allusion à la Délivrance finale.
C’est pour cela que celui-ci est précédé du terme הַרְבֵּה (arbé - beaucoup) pour indiquer une supériorité de la Délivrance messianique sur la Délivrance d’Egypte.

-> Rabbénou Bé’hayé élabore un commentaire similaire à celui du Baal Hatourim, mais quelque peu différent :
Le terme פְדֻת (Pédout) de notre verset désigne la Délivrance d’Egypte qui fut incomplète car suivie d’autres Exils (d’où l’absence de la lettre "Vav" - ו), tandis que le terme פְּדוּת du premier verset de Téhilim cité ("Il enverra une Délivrance פְּדוּת à Son Peuple") fait référence à la Délivrance finale qui ne sera suivant d’aucun autre Exil (d’où la présence du "Vav" - ו).
=> Pourquoi la présence de la lettre "Vav" (ו) indique-t-elle la Délivrance messianique?

Rachi enseigne sur le verset : "Et Je me souviendrai de Mon Alliance avec Yaakov (יעֲַקובֹ)" (Bé'houkotaï 26,42) : "[Le nom Yaakov] est écrit [dans tout le Tanakh] cinq fois avec un ‘Vav’ et Eliyahou (אֵלִיָּהוּ) [est écrit cinq fois] sans cette Lettre [soit Eliya אֵלִיָּה ].
Yaakov a reçu en gage d’Eliyahou une des Lettres de son nom, comme garantie qu’il viendra annoncer la Délivrance de ses enfants». Ainsi, la "Vav" (ו) est bien celle qui désigne la Délivrance finale (à noter que "cinq Vav" fait allusion aux dernières lettres ו־ה du Nom de D. (יהוה), qui seront élevées au rang des premières lettres י־ה, lors de la guéoula).
[selon la guémara (Ména'hot 29b) : "Avec le nom [Youd-Hé], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres notre monde fut créé" => les 2 autres (ו־ה) renvoient au monde à Venir. ]

=> La lettre "Vav" (ו) sera donc dévoilée à la venue du machia’h, comme semble l’indiquer notre verset : "Je ferai [pour l’instant] une Délivrance (פְדֻת) ; [mais] c’est demain (léma'har - לְמָחָר) [lors de la Guéoula] qu’est réservée cette lettre [aot azé - הָאֹת הַזהֶּ] (la lettre Vav)".
[Chla haKadoch]

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-> "Je placerai une distinction entre Mon peuple et ton peuple. Demain il y aura ce signe" (Vaéra 8,19)

Le terme Pédout (distinction - פדות) signifie aussi "délivrance". Dans ce verset, il est écrit פדת ,en écriture manquante, sans la lettre Vav (ו).
Les lettres פת qui se trouvent aux extrémités de ce mot et font la valeur numérique de 480, évoquent l'aspect des forces du mal qui se nomme (Li-lit - לילית) de valeur numérique 480.
Mais la lettre ד de פדת vient les disloquer . En effet, tant que le mal est présent, la Royauté Divine est voilée. Mais lorsque la Royauté Divine se dévoile, le mal disparaît. Or, la Royauté Divine est indiquée par la lettre ה, dernière lettre du Nom Divin. Cette lettre est formée d'un ד et d'un petit ו. A présent, la Royauté Divine ne s'était pas encore manifestée en Egypte et ne pouvait être représentée qu'en partie, uniquement par le ד.
Mais par la délivrance finale d'Egypte (qui se dit פדות), la Royauté Divine sera alors complète. La lettre ו pourra alors s'ajouter au ד pour former la totalité du ה. Alors, les forces du mal (פת) pourront être totalement disloquées.
Même si à présent, "Je placerai une distinction (פדת)", est écrit sans ו ,car la Royauté Divine n'est pas encore complète. Malgré tout, "demain il y aura ce signe (ot - אות)", qui peut aussi se traduire par "cette lettre (אות)".

=> Cette lettre ו qui manque encore pour compléter la lettre ה apparaîtra demain, c'est à dire prochainement, quand la délivrance (פדות) sera complète. Seulement alors, la Royauté Divine (la lettre ה) se révélera de façon complète (composée du ד et du ו de פדות),ce qui mènera à la dislocation totale du mal (en allusion par les lettres פת aux extrémités de פדות).
[Dvach Lefi]

"Plus ils les persécutèrent, plus ils se multiplièrent et plus ils se renforcèrent" (Chémot 1,12)

-> Rachi explique : dans tout ce qu'ils s'ingénièrent à les persécuter, Hachem s'ingénia en retour à les faire proliférer et se renforcer.

-> Le Chem miChmouël commente :
Cela signifie que dès qu'ils décidèrent de les persécuter, cela leur fut compté comme s'ils avaient déjà exécuté leurs mauvaises intentions.
Car chez un idolâtre, Hachem compte la mauvaise résolution comme un fait accompli (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).
C'est pour cela qu'immédiatement après avoir pris leurs cruels décrets, Hachem transforma le cours naturel des choses et créa des Bné Israël avec un corps nouveau qui leur permettait d'engendrer 6 enfants à chaque grossesse, ce qui n'avait jamais eu lieu jusqu'alors, et "plus ils les persécutèrent, plus ils se multiplièrent".

Le Chem miChmouël conclut :
"Chacun pourra faire un raisonnement a fortiori pour lui-même : si déjà à cause des mauvaises pensées des égyptiens, Hachem modifia le corps des juifs, à plus forte raison lorsqu'un juif prend sur lui une bonne résolution qui l'incite à mieux étudier et à servir Hachem, il est certain qu'Hachem le transformera sur le champ en un autre homme tant dans le domaine spirituel que matériel."