Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Si une personne exprime sa gratitude à Hachem, alors Hachem lui fournira davantage de délivrances et d'opportunités de témoigner sa gratitude.

[Rabbi Akiva Eiger - Drouch vé'Hidouch - Tsav 7,12]

Pense bien et tout ira bien

L'inquiétude, est comme un aimant qui a la propriété d'attirer le métal.
De même, telle est la nature de la peur : elle va amener à une personne l'objet de sa crainte et la rendre réelle.
[Arvé Na'hal - Vayétsé]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Kama 60b) rapporte une parabole à propos d'une épidémie que des médecins prévoyaient dans une grande ville.
Avant qu'elle ne commence, un homme a rencontré l'Ange en charge de cette épidémie, et lui a demandé combien de personnes il voulait prendre?
L'Ange lui a répondu : 5 000.

A la fin de l'épidémie, il s'est avéré que 15 000 personnes sont mortes.
Lorsque l'homme a rencontré de nouveau l'Ange, il a demandé pourquoi il lui avait menti puisque 15 000 personnes sont décédées et non 5 000.
L'Ange lui a expliqué qu'il n'avait pas menti, et qu'il avait pris "uniquement" 5 000 personnes.
Les 10 000 restantes sont mortes en amenant sur elles la maladie en raison de leur crainte et de leur panique au sujet de l'évolution de la maladie autour d'eux.

-> "L'esprit d'un homme le supportera dans la maladie ; mais un esprit abattu, qui le soutiendra?" (Michlé 18,14)
Rachi explique que celui qui accepte ce qui lui arrive avec joie et amour, et qui ne met pas d'inquiétude dans son cœur, alors son corps sera capable de surmonter la maladie.

-> En hébreu, l'inquiétude, le souci, se dit : "déagua" (דאגה). Ce mot est composé de chacune des 5 premières lettres de l’alphabet, sauf qu’il manque la lettre "bét" (ב), qui est l’initiale du mot : "bita’hon" (בטחון), comme pour dire : c’est le manque de confiance en D. qui fait que l’homme se soucie exagérément du lendemain.

[il est naturel d'avoir des moments d'inquiétude, mais tout problème prend l'importance que l'on veut bien lui donner. Ainsi, à nous de nous protéger, d'éviter qu'il ne prenne trop de place!]

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-> En hébreu : "badad" (seul, isolé - בדד) est l'acronyme de : "bé’hol déra’hé’ha daéhou" (Dans toutes tes voies, songe à Lui – Michlei 3,6).
=> Pour ne pas se sentir seul dans la vie, nous devons développer notre certitude qu'à tout moment, ce qui nous arrive directement et indirectement ne provient que de la providence Divine.
Que Hahem est toujours présent pour nous, qu'Il nous abandonnera jamais, et qu'Il nous aime toujours infiniment plus que nous ne pourrons nous aimer!

En hébreu, le confinement, l'isolation se dit : "bidoud" (בידוד).
On peut constater que sa valeur numérique est de : 26, comme celle du nom Divin (Tétragramme - יהוה).
Lorsque nous sommes isolés tous seuls, Hachem est avec nous, et ce parce qu'Il ne nous abandonne jamais!
[même si nous faisons les pires fautes, au point de créer énormément d'éloignements avec la spiritualité, en réalité Hachem ne nous laisse pas seul! Il nous aime toujours, et attend notre téchouva.]

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-> "Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive ; ce que je redoute vient m'assaillir" (Iyov 3,25)
Selon la guémara (Béra'hot 60a), ce verset nous enseigne que lorsqu'une personne a peur, cela entraîne la réalisation de ce dont elle a peur.
[rabbi Elimélé'h Bidernman]

-> Les Richonim disent : lorsque nous avons peur de tomber, alors cette peur elle-même va provoquer le fait qu'on tombe ...
Cela est également vrai quand on a peur de devenir pauvre. Penser à cela entraîne que cela se produise ...
Comme il est écrit : "Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive" (Iyov 3,25)
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - guémara Baba Métsia 33]

[le Maharal y explique que lorsqu’un homme craint la pauvreté, cette crainte elle-même provoquera qu’il s’appauvrisse ... En craignant que quelque chose n’arrive, l’homme se place en-dessous de cette chose, entraînant qu’elle se produise effectivement. ]

-> Selon le Riva, les craintes et la peur attirent sur l’homme la manifestation de la rigueur.
Par exemple: Essav venant vers lui avec une imposante armée pour le tuer, alors : "Yaakov eut très peur" (Vayétsé 32,8), et c'est cette crainte qui donnera à l'ange d'Essav la possibilité de blesser Yaakov à la hanche]

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-> Le Maharal rapporte également à ce sujet (Gour Ariyé - Choftim 20,5) une explication de ce qui se passait lorsque les Bné Israël devaient sortir au combat contre leurs ennemis : les gardes du peuple devaient annoncer (avant le combat) : "Qui est l’homme qui a bâti une nouvelle maison et ne l’a pas inaugurée, qu’il retourne chez lui de peur qu’il ne meure à la guerre et qu’un autre homme l’inaugure" (Réé 20,5).
Et Rachi d’expliquer : "Et c’est une chose qui cause une grande peine". Ce que le Maharal développe en disant qu’il existe des personnes qui, lorsque quelqu’un leur prend ce qui est à elles, sont découragées, et ce découragement provoque que leur bonne étoile les abandonne et entraîne leur mort.
Ce qui signifie que l’anxiété et la pensée qu’il pourrait leur arriver du mal sont les causes mêmes de leur perte.

-> On peut également rapporter la raison que donne le Ramban (Vayéra 19,17) de la transformation de la femme de Loth en statue de sel : "Car la vision de l’air empesté ou de toute maladie contagieuse cause un grand dommage et entraîne la contagion. Et il en est de même lorsqu'on y pense. C’est pour cela que le lépreux est confiné et qu’il doit demeurer seul (afin que les autres ne le voient pas et qu’ils ne pensent pas à la lèpre, ce qui entraînerait leur contagion).
De même, ceux qui ont été mordus par des animaux enragés, lorsqu’ils regarderont l’eau ou toute autre vision y verront l’image de leur agresseur, ce qui les rendra à leur tour enragés et ils en mourront, comme cela est enseigné dans la guémara (Yoma 84a), et comme en témoignent les gens versés dans la science de la nature.
C’est pour cela que la femme de Loth fut transformée en statue de sel, car la plaie l’atteignit par la pensée, lorsqu’elle contempla le soufre et le sel qui tombaient sur eux du Ciel, et se colla à elle."

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-> "Une personne est menée dans le chemin où elle désire aller" (guémara Makot 10b)

Qui est-ce qui l'y ménera?
Le Maharcha répond : "Les anges qui sont créés par ses pensées, par sa volonté et ses ambitions".

Ainsi, chaque pensée que nous avons a le pouvoir de créer un ange.
Si nos pensées sont positives, pleines de confiance en Hachem, alors nous créons des anges qui sont prêts à nous amener dans cette direction.
Or, il est écrit : "A ses anges Il a donné mission de te protéger en toutes tes voies. Sur leurs bras ils te porteront" (Téhilim 91,11-12).
=> Imaginons la puissance de toujours garder confiance en Hachem!

A l'inverse, si nous avons des pensées négatives, de frustration, de désespoir, de colère, ... nous créons des anges qui ne sont pas saints.
Au lieu de nous mener vers la délivrance de notre situation, ils nous amènent dans la direction catastrophique de nos pensées.
On s'attire sur nous une malédiction!

Le verset l'affirme : "Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive ; ce que je redoute vient m'assaillir"(Iyov 3,25).
Cela montre bien que : "Une personne est menée dans le chemin où elle désire aller".
[tu es plein d'inquiétudes, tu redoutes le pire, alors c'est cela qui risque de t'arriver. Et inversement, si nous sommes remplis d'espérances, de confiance en papa Hachem!]

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-> Le désespoir d'une personne peut entraîner davantage de mal que toute autre chose.
Mais plutôt, si une personne est remplie d'espoir et de bita'hon en Hachem, cela peut produire le sauvetage, la délivrance d'une mauvaise situation, même si cela implique un bouleversement des lois de la nature.
[Imré 'Haïm - à sa fille]

-> b'h, à l'inverse : https://todahm.com/2021/04/25/31426

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-> b'h, sur ce même sujet : Notre peur génère une réalité négative : https://todahm.com/2021/04/25/notre-peur-genere-une-realite-negative

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-> "Le plus vous pouvez vous retenir de pleurer et d'être dans l'angoisse, et à la place vous placez votre espoir en Hachem, le plus rapidement viendra votre délivrance/salut".
[Sfat Emet - dans une lettre de 'hizouk]

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peschicha disait :
"Hachem aime quand tu es heureux. Lorsque tu Le pries avec espoir et remerciements, et cela accomplira bien plus que pleurer et t'apitoyer sur ton sort".

[ainsi, il est plus efficace de surmonter notre inclinaison naturelle à être triste, et plutôt de prier Hachem avec bonheur, en Le remerciant pour le passé et en espérant pour l'avenir]

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-> Le Baal Chem Tov enseigne qu'une personne prend place spirituellement là où elle dirige ses pensées.
Si l'on est préoccupé par ses soucis, pensant être puni par la Justice Divine, alors on s'attache effectivement à l'Attribut de Justice, de Rigueur Divine (midat hadin).
Cependant, si l'on est certain que Hachem va nous faire des bontés, alors on s'attache à l'Attribut de Miséricorde, de Bonté de Hachem (midat ha'hessed), et cela va amenait de la bonté sur nous.

Il est écrit : "Il a aimé la malédiction : elle est venue le frapper ; il n’avait aucun goût pour la bénédiction : elle l’a fui" (Téhilim 109,17).
=> On peut s'interroger : quelle personne aime les malédictions?
En réalité, personne ne désire des tragédies dans sa vie, mais lorsque notre esprit est en permanence rempli de pensées négatives (de la "malédiction"), et que nous ne faisons aucun effort pour s'en débarrasser, alors nos pensées qui résident en nous vont entraîner une matérialisation de nos craintes ("elle est venue le frapper").
[il est humain d'avoir des pensées négatives qui traversent notre esprit, le problème est lorsqu'on les entretient, les cultivent, qu'on les laisse résider et se développer en nous!]

[on ne peut pas être focalisé sur 2 choses en même temps. Ainsi, en pensant positivement, en remerciant Hachem, ... automatiquement on se vide du négatif, et l'on mérite alors que D. nous comble de bénédictions.]

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-> Rabbi Mendel de Vitebsk a écrit à ses fidèles que s'ils n'étaient pas inquiets et anxieux à propos de leur parnassa (subsistance), alors ils auraient de la parnassa.
Les inquiétudes et le fait d'être beaucoup trop préoccupés par les détails de sa parnassa réveillent l'Attribut de Rigueur, qui va alors limiter l'étendue de notre parnassa.

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-> Le 'Hovot haLévavot rapporte l'idée suivante :
- Ainsi parle Hachem : "Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans les gens [plutôt qu'en D.]" (Yirmiyahou 17,5)
et à l'inverse : "Béni soit l'homme qui a confiance en Hachem, alors Hachem sera sa sécurité" (Yirmiyahou 17,7).
- "Quiconque a confiance en Hachem se trouve environné de Sa bonté" (Téhilim 32,1)
=> Dans une même situation, celui qui verra positivement les choses avec confiance en Hachem, alors il a la promesse d'être entouré de la bonté de D., d'être béni par Hachem, ...

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12) dit que lorsque l'on est persuadé que : "en od milévado" (que rien n'existe de façon indépendante à D.), alors on se place dans une bulle protectrice et rien ne peut nous nuire.

-> "Qu’à tes côtés il en tombe mille, dix mille à ta droite : toi, le mal ne t’atteindra point." (Téhilim 91,7)

En effet, lorsque l'on comprend que les armées qui nous font face n'existent que parce que D. le veut, et ne peuvent pas rien faire sans que Hachem leur en donne la possibilité, alors nous créons un bouclier protecteur.
[quel dommage de s'en priver par notre inquiétude, notre manque de émouna!]

-> "Il lance des glaçons par morceaux" (machlikh kar'ho kéfifim- Téhilim 147,17)
Rachi commente : Hachem envoie le froid en accord avec le nombre de couvertures qu'a besoin une personne pour se tenir chaud.

=> Cela signifie que Hachem non seulement contrôle la température, mais Il contrôle ses différents impacts sur chaque personne.
Ainsi, chaque chose qui nous arrive dans la vie, est déterminée dans ses moindres détails par Hachem.

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-> "Hachem est bon pour ceux qui mettent leur confiance en lui, pour l'âme qui le recherche." (Eikha 3,25)
Or, il est aussi écrit : "Hachem est bon pour tous, sa pitié s’étend à toutes ses créatures." (Téhilim 145,9)
=> Est-ce que cela s'applique à tout le monde ou bien uniquement à ceux qui mettent sa confiance en Lui?

Rachi (guémara Sanhédrin 39b) explique qu'en ce qui concerne une bénédiction générale, comme la parnassa, alors Hachem donne à tout le monde.
Mais lorsqu'il s'agit d'une bénédiction supplémentaire et d'un extra de protection, alors uniquement ceux qui mettent leur espoir en Hachem reçoivent davantage.

=> On voit ainsi que dans une même situation le fait de mettre sa confiance en Hachem, de garder confiance en Ses capacités de nous aider (donc de ne pas désespérer), va nous permettre d'accéder à Son aide supplémentaire, exceptionnelle.

-> De son côté, le Méam Loez (Eikha 3,25) explique ainsi cette contradiction : Hachem accorde aux hommes un monde empli d'abondance pour tous ("Hachem est bon pour tous"). Cependant, en période de détresse et de difficulté, Il offre Sa protection et Sa bénédiction à ceux qui espèrent en Lui ("pour l'âme qui le recherche").

-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2020/05/11/plus-on-a-de-emouna-plus-on-a-de-benedictions

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-> "Par des louanges j'appelle Hachem, et je suis sauvé de mes ennemis" (Téhilim 18,4)
Rachi explique que le roi David dit : "Même avant d'être sauvé je fais les louanges d'Hachem, puisque je suis certain qu'Il m'aidera".

=> Lorsque nous traversons des moments difficiles et que malgré tout nous voyons positivement les choses en louant Hachem, alors c'est cette attitude même qui permettra de provoquer que : "je suis sauvé de mes ennemis".

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b'h, lire également :
-> C'est notre attitude qui va générer notre joie : https://todahm.com/2017/04/26/5179
-> Quelques réflexions sur l'inquiétude : https://todahm.com/2017/09/27/linquietude
-> De nombreux divré Torah sur la confiance en Hachem : https://todahm.com/category/moussarpensee-juive/foiconfiance-en-d

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-> La force de nos pensées : https://todahm.com/2018/12/09/la-force-de-nos-pensees

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-> Lorsqu'il y a un tourment/catastrophe, restez à distance de toute sorte de colère, d'inquiétude, de détresse.
Au contraire, soyez heureux de toutes les manières possibles.
[Ségoulat Israël - au nom du rabbi 'Haïm Vittal]

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-> Il ne faut pas avoir peur ... si ce n'est de Celui qui a amené le tourment/catastrophe (Hachem), et pas du tourment en lui-même.
Gardez avec force votre émouna et bita'hon, car c'est la meilleure protection.
Ne cessez de dire le verset : "Hachem est avec nous" (Yéchayahou 51,12) : Hachem vous protégera et vos enfants.

Ne craignez rien en dehors de Hachem.
Lorsque vous suivez ce conseil, le tourment/catastrophe ne vous nuira pas.
[lettre du rabbi Moché de Kobrin - pendant l'épidémie du Choléra]

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-> "Quand Je (Hachem) susciterai des malheurs contre vous pour que vous vous repentiez, si vous considérez que ces événements sont le fruit du hasard, Je multiplierai Ma colère par la même attitude semblant venir par hasard!"
[Rambam - Hilkhot Taaniyot - chap.1,1-3]

[ainsi plus nous témoignons d'inquiétudes, plus nous exprimons l'idée que c'est le fruit du hasard qui règne dans le monde. Alors, plus Hachem est "obligé" d'augmenter la dose de malheurs pour que l'on se réveille de nos fausses croyances et qu'on en vienne à revenir avec confiance vers Hachem.]

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-> La non-acceptation d'une épreuve ou d'une difficulté peut entraîner son maintien ou son aggravation, alors que l'acceptation sereine de cette épreuve entraîne son élimination, comme disent nos Sages : "sama déyissouré, kiboulé" (le remède aux souffrances, c'est leur acceptation).

Ce principe peut être déduit des versets : "Vinrent en Egypte Yaakov et tous ses descendants avec lui : ses fils et ses petits-fils avec lui (ito), ses filles et ses petites-filles, et toute sa descendance il les emmena avec lui en Egypte" (Vayigach 46,6-7).

Ces versets suscitent au Ohr ha'Haïm haKadoch 3 questions :
- après avoir dit, au verset 6 que Yaakov et toute sa descendance sont venus en Egypte, pourquoi détailler au verset 7 : ses fils, ses petits-fils, ses filles ...?
- pourquoi séparer ses fils et petits-fils de ses filles et petites filles par le mot : "ito" (avec lui )?
- pourquoi le mot : "hévi" (il les emmena) n'est-il dit que pour ses filles et les filles de ses fils?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond ainsi :
Les fils et les petits-fils de Yaakov sont descendus en Egypte pour commencer l'exil annoncé à Avraham, "avec lui" (ito) = c'est-à-dire en acceptant comme Yaakov le décret Divin d'exil.
Par contre, les filles et les petites-filles de Yaakov, ainsi que les autres descendants, ne voulaient pas descendre en Egypte et Yaakov les a emmenées (hévi) de force, contre leur gré.
C'est pourquoi, les fils et les petits-fils qui ont accompagné Yaakov de plein gré (ito) n'ont pas subi les souffrances de l'exil égyptien qui n'ont commencé qu'après leur décès : leur acceptation de cet exil a eu pour effet qu'ils ne l'ont pas subi.
Mais les femmes et les autres descendants, qui n'ont pas accepté cet exil et qui sont descendus en Egypte de façon forcée, devront subir les dures souffrances de l'exil égyptien.

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (sur Vayichla'h 36,27) écrit que lorsqu'une personne accepte ses souffrances, cela constitue le meilleur remède.

[lorsqu'une personne accepte la volonté de D. (sans se révolter : pourquoi tu me fais souffrir!, sans s'inquiéter outre mesure), alors elle devient méritante d'avoir une délivrance de sa situation difficile.
En effet, quand tout va bien, c'est "facile" de faire confiance à Hachem, mais lorsque c'est la tempête dans notre vie et que nous restons malgré tout fidèle au fait que tout vient du même Hachem qui nous aime plus que tout, alors par le mérite de cette émouna pratique nous débloquons la situation.
(D. teste notre niveau de confiance en Lui par des épreuves, et puisque nous avons réussi le test, alors il n'est plus nécessaire de tester, et au contraire nous recevons notre récompense!)

Le Noam Elimélé'h dit qu'à la période précédant la venue du machia'h, il y aura comme une corde d'un bout à l'autre du monde. Malgré le fait que D. bougera la corde nous devrons garder en main cette corde, qui symbolise la émouna, du bita'hon.
Bien que tout aille de travers, nous devons rester solidement accrocher dans notre confiance en Hachem (en théorie et en pratique), quelques soient les situations, et c'est cela qui nous ouvrira le droit à la période du machia'h.

(on peut étendre cela à un niveau personnel. L'essentiel est de garder notre émouna (cette corde nous reliant d'amour avec D.), de ne pas se décourager, s'inquiéter, ... car tout vient avec précision uniquement pour notre bien ultime de notre papa Hachem.)

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+ Par exemple, Rabbi Na'hman enseigne :

-> La peur suscitera l'obstacle [ou l'échec].
[Séfer haMidot - Peur (pa'had)]

-> Celui qui a confiance en D., ne craindra rien ni personne.
[Séfer haMidot - Bita'hon]

-> L'individu qui place sa confiance en Hachem, Hachem le sauvera de tous les malheurs.
[Séfer haMidot - Bita'hon]

-> A cause de la tristesse, Hachem ne sera pas avec l'individu.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> A cause de l'affliction, les ennemis de l'individu se renforceront.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> Celui qui est triste, s'attirera des souffrances.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> Tout celui qui se laisse aller exagérément à sa peine, la douleur le poursuivra.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> En abimant la joie, l'individu sera accablé de maladies.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> L'individu devra se garder de la tristesse, afin de ne pas en venir au deuil, à D. ne plaise.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> La tristesse attirera l'humiliation.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> A cause de la tristesse, l'homme s'affaiblira.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> A cause de l'affliction, des douleurs au cœur se déclareront.
[Séfer haMidot - Tristesse]

-> Grâce à la joie, on donne de la force aux anges qui reçoivent l'influx nourricier des aliments, et ils abaissent les démons, afin qu'ils ne puisent pas de cet influx plus ce qu'il leur est nécessaire ... car la force des anges dépend principalement de la joie.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 5,10]

-> Celui qui est constamment joyeux, réussira.
[Séfer haMidot - Sim'ha]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2016/12/26/4998

-> également : Impact réel de nos craintes et peurs : https://todahm.com/2024/10/06/impact-reel-de-nos-craintes-et-peurs

"Le plus on se préparera durant les semaines où l'on compte le Omer, le plus de kédoucha (sainteté) nous aurons à Shavouot"

[le Tiféret Shlomo]

"Le niveau de proximité d'une personne avec Hachem dans le monde à Venir est déterminé par la quantité de kédoucha (sainteté) que son âme a pu absorber en réalisant les mitsvot dans ce monde."

['Hafets 'Haïm - Torah Ohr - chap.7]

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-> Le Méam Loez (Kédochim 19,2 - "Soyez saints") enseigne :
Bien que notre corps soit fait de chair et de sang, chaque fois que qu'il accomplit un commandement, il atteint un degré de sainteté plus élevé.

Dans la 3e partie du Shéma nous disons : "afin que vous vous souveniez de tous Mes commandements, que vous les accomplissiez et que vous soyez saints pour votre D." (Bamidbar 15,40) = l'observance des mitsvot permet d'atteindre la sainteté.

C'est la raison pour laquelle notre corps renferme 248 membres qui correspondent aux 248 commandements positifs de la Torah.
Les commandements permettent à chaque membre de gagner en sainteté.

Avant d'accomplir certains préceptes, nous récitons une bénédiction qui commence par : "qui nous a sanctifiés par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Nous louons Hachem de rendre notre corps saint grâce à Ses commandements (mitsvot).

Chaque commandement créé un vêtement de lumière dont l'âme se revêtira au monde futur.

[...]

Lorsqu'un homme faute, un esprit impur s'attache à lui. Une marque spirituelle apparaît sur son visage.
Voyant cette marque, les anges le maudissent et s'exclament : "Écartez-vous de cet homme qui a enfreint les commandements de la Torah! Malheur à lui et malheur à son âme! Il n'a pas de part en le D. d'Israël ni de part au monde futur s'il ne se repent pas".
En effet, tant que l'homme ne s'amende pas, ce signe spirituel ne quitte pas son visage.

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-> Quiconque commet une faute ajoute un œil au Satan.
La Torah recommande de ne pas pécher pour ne pas accroître le nombre de yeux du Satan.
En réalité, le Satan est aveugle. C'est pourquoi il est appelé Samael (סמאל), nom dont les lettres forment le mot : "lassouma", qui veut dire "à l'aveugle".

Le Satan a aussi le rôle d'ange de la mort. A la mort d'un homme, cet ange aux multiples yeux apparaît et dit à l'agonisant : "Souviens-toi de telle faute que tu as commise! Tu crois peut-être qu'aucun œil ne l'a vue, mais voici l’œil créé par ta faute!"
Ensuite, il couvre les yeux de sa victime et prend son âme.
[Méam Loez - Kédochim 19,26]

La Torah fixe la date de Roch Hachana ainsi : "Parle aux enfants d'Israël: au 7e mois, le 1er jour du mois" (Emor 23,24), en mentionnant le mois avant le jour.
Or, on peut observer que c'est l'inverse lorsqu'il s'agit de Yom Kippour ("le 10e jour de ce mois") et de Souccot ("le 15 de ce 7e mois"), où le jour vient avant le mois.

Une raison peut être qu'à Roch Hachana, les juifs sont jugés, et que Hachem dans Sa miséricorde va inclure dans Son compte toutes les mitsvot que les juifs s'apprêtent à réaliser pendant ce mois [de Tichri].
Ainsi à Roch Hachana, Il nous crédite déjà pour le jeûne de Yom Kippour, et des très nombreuses mitsvot associées à Souccot et Shémini Atsérét, en considérant comme si on les avait déjà accomplies. [d'où le fait que le mois vient avant le jour!]

Cela augmente les mérites du peuple juif devant la Court Céleste.

[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov]

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[Pour notre jugement, Hachem dans Sa miséricorde va retirer nos fautes (grâce à la téchouva), et va déjà comptabiliser nos mérites à venir.
Cela témoigne du fait que Hachem nous aime infiniment, et qu'Il cherche constamment à nous combler du meilleur, même si nous n'en avons pas forcément conscience!]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

b'h, Nous allons voir 3 explications rapportées par le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou).

-> 1°/ Bannir la jalousie :

Le Ramban (Vayikra 19,17) explique que l'expression : "comme toi-même" n'est pas à prendre au pied de la lettre.
En effet, la nature humaine est incapable de suivre une telle ligne de conduite.
De plus, la règle veut que "ta vie passe" avant celle de ton prochain".
Il est donc impensable que la Torah exige d'accorder à autrui la même importance qu'à soi-même.

=> Selon le Ramban, "aimer autrui comme soi-même" signifie : effacer de son cœur tout soupçon de jalousie, au point de vouloir pour autrui tout le bien que l'on aimerait avoir soi-même.

En effet : "il arrive parfois qu'un homme aime son prochain dans certains domaines bien spécifiques, par exemple s'il lui souhaite la richesse mais non la sagesse ...
Il souhaitera posséder toujours davantage que son prochain dans chaque domaine spécifique

C'est pourquoi la Torah nous ordonne de ne pas laisser cette jalousie malsaine résider dans nos cœurs.
Au contraire, on souhaitera à l'autre tout le bien que l'on aimerait avoir soi-même, sans restriction.
C'est pourquoi, il est dit au sujet de Yonathan qu'il "aimait David comme lui-même", c'est-à-dire qu'il avait effacé de son cœur toute trace de jalousie, au point de lui annoncer qu'il "régnerait sur Israël". "

=> Cette mitsva traite d'une réalité bien humaine, selon laquelle chaque individu se considère comme unique, et aspire à se découvrir une qualité, une valeur ou même une toute petite disposition par laquelle il se distinguera des autres.

La Torah nous signifie que ce sentiment n'est que basse jalousie, car à l'origine de cette attitude, il y a seulement l'illusion de pouvoir se targuer d'être supérieur à autrui.
C'est pourquoi la Torah, nous impose de souhaiter à l'autre tout ce qu'on se souhaite à soi-même, en ayant conscience que cela n'ôtera rien à notre valeur propre.

[quoi que puisse avoir mon prochain, cela ne viendra jamais réduire ce que j'aurai pu avoir, car Hachem n'a pas de limitation]

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-> Le Rambam, sur cette jalousie qui vient limiter l'amour que l'on porte à autrui, n’entend pas qu’il faut aimer le corps de l’autre vraiment comme le sien, ce qui est impossible du fait que l’on ne ressent pas la douleur ou la jouissance physique d’autrui comme la sienne, individuelle. Le but est en fait de ne pas envier le bien dont l’autre jouit, et de ne pas vouloir qu’il soit limité ou ne dépasse pas le nôtre, de même que l’on ne fixe pas de limite au bien que l’on voudrait recevoir à titre personnel ...

Du fait de son aspect matériel, l’homme a tendance à penser que le monde entier lui appartient et, de ce fait, lorsqu’il voit ce que l’autre a, il a l’impression qu’il lui a pris quelque chose et en éprouve dépit et jalousie.
[d'après le rav David Pinto - La voie à Suivre n°1020]

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-> 2°/ "Comme toi-même" véritablement :

Le rav Eliyaou Dessler enseigne :
Une personne qui prodigue le bien de toute son âme s'unit à son prochain au point de ne faire plus qu'un avec lui, et de ne plus pouvoir éprouver la moindre rancœur envers quiconque.

Lorsqu'on comprend que les membres du peuple juif sont comme les différents organes d'un même corps (*), les torts infligés par autrui ne sont plus le fait d'une autre personne, mais de soi-même.
Or, peut-on concevoir de se venger soi-même?
=> A cet égard, aimer autrui "comme soi-même" doit se prendre au sens premier!

(*) : "Si, en découpant de la viande avec une main, on se blesse l'autre main, en viendrait-on pour autant à se venger de la 1ere main?"
[Le peuple juif forme une seule entité, et se venger d'autrui revient à se venger de soi-même.]
[guémara Yérouchalmi Nédarim 9,4 ]

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-> 3°/ De l'amour de D. à l'amour des hommes :

- "Lorsqu'un homme aime son prochain, qui est créé à l'image de Hachem, c'est en fait D. Lui-même qu'il aime et honore"
[Rekanati - Kédochim]

A l'inverse, en agissant contre son prochain, "sache que tu offenses : l'image divine par laquelle l'homme fut façonné". (midrach Béréchit rabba 24).

=> Cet amour du prochain émane ainsi de l'attachement au Créateur, quand un homme se soumet entièrement à Hachem, il ressent également une soumission envers son prochain.
Plus notre soumission à D. s'intensifie, plus nous avons envie d'augmenter nos signes d'amour envers notre prochain, car celui-ci renferme en lui l'image de Hachem.

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-> "Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah."
[midrach Béréchit rabba 24,8]

-> Dans l’ouvrage Yessod Tsadik, il est rapporté qu’une fois, Rabbi Chlomké de Zwil s’adressa à son bedeau, Rabbi Eliahou Roté, pour l’interroger sur le sens des paroles de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même : c’est un grand principe de la Torah". Si ce Sage le décrit comme "un grand principe", il sous-entend qu’il existe aussi un "petit principe" ; quel est-il?

Rabbi Eliahou resta silencieux, dans l’attente de la réponse de son maître.
Celui-ci poursuivit alors : "Par exemple, si tu entends qu’un vendeur d’étroguim a gagné un immense bénéfice, le petit principe t’enjoint de ne pas être jaloux de sa réussite, car “ce que tu n’aimes pas qu’on te fasse, ne le fais pas à autrui” (Chabbat 31), tandis que le grand principe te demande non seulement de ne pas en éprouver de la peine, mais en plus de te réjouir comme si tu avais toi-même gagné cet argent. C’est ce que signifie aimer son prochain comme soi-même."

"Lorsque vous viendrez dans le pays et que vous planterez tout arbre comestible, vous considérez ses fruits comme interdits ; 3 ans ils vous seront interdits, ce ne sera pas mangé. Et la 4e année, tous ses fruits seront consacrés à la louange de Hachem. Et la 5e année, vous mangerez ses fruits" (Kédochim 19,23-25)

-> Durant les 3 premières années suivant la plantation d'un arbre, ses fruits sont interdits à tout usage.
La 4e année, ces fruits sont saints et doivent être consommés à Jérusalem.

-> Le Ramban donne une raison à cette interdiction.
Les 1ers fruits d'un arbre devraient être destinés à louer D. et à Le remercier.
Or, pendant les 3 premières années un nouvel arbre n'est pas suffisamment développé pour produire des fruits sains et ayant un goût d'une qualité supérieure.
La Torah nous ordonne donc d'attendre la 4e année pour pouvoir manger à Jérusalem des fruits ayant le meilleur goût, succulent et d'une belle apparence.
[meilleurs ils sont, mieux nous pouvons en venir à remercier D.]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 10,1) fait remarquer que le verset qui suit cette mitsva de la Orla, est : "Vous ne mangerez pas sur le sang" (Kédochim 19,26), dont Rachi commente : c'est l'interdiction de consommer de la chair des offrandes avant aspersion du sang.

Le midrach explique que la mitsva de Orla a pour objectif de nous enseigner que la patience est une qualité très précieuse.

La nature humaine est telle que nous recherchons à avoir des résultats rapidement, voir immédiatement. Ainsi, après avoir abattu un animal, de nombreuses personnes désirent manger la viande tout de suite.
Pour nous aider à surmonter cette tendance naturelle, Hachem nous ordonne d'attendre jusqu'à ce que tout le sang en soit vidé.

La Torah renforce cette leçon en juxtaposant la mitsva de la Orla, qui nécessite d'attendre 3 années entières avant de pouvoir consommer les fruits d'un nouvelle arbre, avec l'interdiction de manger "sur le sang".

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-> Hachem nous a ordonné de ne pas manger les fruits d'un arbre au cours des 3 années suivant sa plantation parce qu'un esprit impur repose sur l'arbre.
Quiconque mange de son fruit se nourrit de cet esprit.

Après 3 ans, un esprit repose sur l'arbre. En effet, la Torah dit : "La 4e année, tous ses fruits seront saint, destinés à susciter la louange à Hachem" = la 4e année, lorsque l'esprit saint repose sur l'arbre, tous les fruits qui poussent sont considérés comme saints.
[Méam Loez - Kédochim 19,24-25]

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-> "De tout arbre du jardin, tu pourras manger ; mais de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas" (Béréchit 2,16-17)

Rabbi Yissa'har Frand fait remarquer qu'il y a une apparente contradiction : d'un côté Adam a le droit de manger de tout arbre, mais cependant un arbre lui est interdit. Comment comprendre cela?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,26) explique que Adam avait en réalité l'autorisation de manger de l'Arbre de la Connaissance, mais il y avait une condition : il devait attendre jusqu'à Shabbath.
En réalité, si Adam avait attendu, il aurait fait le Kiddouch sur le vin provenant des raisins de l'Arbre de la Connaissance.

=> Ainsi, la faute d'Adam n'est pas d'avoir mangé d'un fruit par nature interdit, mais plutôt de ne pas avoir attendu le bon moment avant de pouvoir le consommer.
Les conséquences d'une telle erreur d'impatience furent énorme, et nous en payons le prix même de nos jours!!

Selon la guémara (Sanhédrin 38b), Adam a reçu l'interdiction de manger de l'Arbre de la Connaissance le 6e jour de la Création (vendredi) à la 9e heure, et à la 10e heure il a fauté.

Un des élèves du Arizal enseigne que si une fois reçu l'ordre il aurait attendu pendant 3 heures, il aurait alors eu la permission pour manger le fruit, mais à la place il n'a pas attendu et l'a mangé au bout de 1 heure.

Pour corriger la faute d'Adam d'avoir échoué à attendre 3 heures, la Torah nous donne la mitsva de la Orla, qui nous demande d'attendre 3 années pleines avant de pouvoir consommer un fruit d'un nouvel arbre.

=> Dans notre génération du zapping, du jetable, de l'instantané, la Orla nous transmet le message que nous ne devons pas nous jeter sur ce qui est nouvellement disponible, mais plutôt : est-ce que c'est le bon moment? est-ce que cela me sera spirituellement profitable?

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-> La récompense pour l'observance de ce commande est très grande car il n'est pas facile à accomplir.
L'homme doit travailler très dur pour cultiver un arbre et il ne le fait que pour goûter de ses fruits.
Malgré cela, il doit se retenir de toucher ses fruits pendant 3 ans.

Lorsqu'un homme observe ce commandement, il atteint un niveau de perfection supérieur à celui d'Adam. En effet, lorsque Hachem ordonna à Adam de ne pas manger de l'Arbre de la Connaissance, il se montre impatient et enfreignit l'ordre de Hachem.
Et pourtant, nous qui avons peiné pour planter un arbre et désirons manger de ses fruits, nous savons nous dominer pendant 3 ans par respect pour le commandement de Hachem.
[Méam Loez - Kédochim 19,24-25]

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-> "L’arbre du champ c’est l’homme même" (Choftim 20,19)

Il existe une coutume répandue de ne pas couper les cheveux d'un garçon avant son 3e anniversaire.

=> Ainsi, de même que nous n'avons pas le droit de consommer des fruits d'un nouvel arbre pendant les 3 premières années, de même nous attendons que 3 années pleines de vie soit passées avant de couper les cheveux d'un garçon.

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-> Dans notre verset, la Torah fait allusion à la façon dont il faut éduquer un enfant à l'observance de la Torah :
- "Pendant 3 ans, il sera orla".
Le mot "orla" signifie obturer. La bouche d'un enfant est obturée jusqu'à l'âge de 3 ans. Ne sachant pas encore s'exprimer convenablement, l'enfant ne peut prononcer de paroles de Torah.

- La Torah poursuit : "La 4e année, tous ses fruits seront saints, destinés à susciter la louange à Hachem" = lorsqu'un enfant entre dans sa 4e année, il faut lui apprendre à consacrer tous ses "fruits", toutes ses paroles, à Hachem.
Il doit prononcer la bénédiction sur tous les aliments qu'il consomme et se laver les mains le matin au réveil et avant chaque repas à base de pain.
Ainsi, même à l'âge adulte, il ne perdra pas ces habitudes.

- La Torah termine le verset ainsi : "La 5e année, vous mangerez de son fruit et accroîtrez sa récolte" = lorsqu'un enfant a 5 ans, on lui enseignera la Torah et il accroîtra ses connaissances chaque jour jusqu'à ce qu'il puisse étudier la michna et la guémara.
L'enfant ne doit pas perdre de temps et sera alors aidé d'en Haut.
[Méam Loez - Kédochim 19,24-25]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,23-24) fait un commentaire similaire :
C'est aussi à cela que fait allusion l'ordre de planter des arbres fruitiers qui symbolisent "les Bné Torah" (les érudits en Torah). Ils sont comparés à des arbres fruitiers car ils nourrissent l'âme du peuple juif par la Torah qu'ils répandent, ce sont leurs fruits.
D. nous enseigne que la raison principale de notre venue en terre d'Israël doit être de planter ces "arbres fruitiers" qui sont les "Bné Torah". Ce qui prouve bien que notre venue en terre d'Israël a un but moral et spirituel et non pas matériel.

De la même manière que les fruits des 3 premières années sont appelés "orla" (prépuce) et sont donc interdits à la consommation, pendant les 3 premières années aucun son de Torah ne sort de la bouche d'un enfant, il ne donne pas encore de fruits. Il ne sait pas encore parler.
Mais, dès qu'il atteint la 4e année et qu'il commence à parler, son père lui apprend le verset "Torah tsiva lanou ..." et "Shéma Israël". Ce sont ses premiers fruits, en parallèle avec ceux des arbres fruitiers que l'on consomme à Jérusalem en signe de réjouissance.
Et, la 5e année ces fruits seront permis à la consommation. De même, lorsqu'un enfant atteint l'âge de 5 ans, il commence à étudier le Houmach et devient alors un arbre fruitier.

-> Il est à noter que le Ohr ha'Haïm haKadoch dit également sur ce passage :
Le verset fait allusion à l'intention qu'un homme doit avoir en y trouve montant s'installer en terre d'Israël. En effet c'est une terre Sainte et Il ne faut pas y aller pour y chercher des plaisirs matériels ou des profits corporels.
La seule intention que l'homme doit avoir est de profiter de la présence Divine qui s'y trouve car c'est le lieu choisi par D. afin de résider parmi nous.
C'est cela qui doit éveiller en l'homme l'engouement et la passion pour cette terre. Grâce à elle l'homme s'élève spirituellement.

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+ "Avraham était âgé de 3 ans lorsqu'il reconnut (pour la 1ere fois) son Créateur"
[rabbi Ami bar Abba - guémara Nédarim 32a]

-> "Lorsque vous viendrez dans le pays et que vous planterez tout arbre comestible, vous considérez ses fruits comme interdits ; 3 ans ils vous seront interdits, ce ne sera pas mangé. Et la 4e année, tous ses fruits seront consacrés à la louange de Hachem. (Kédochim 19,23-24)

Ainsi, durant 3 années depuis la plantation de l'arbre, les fruits sont entourés d'une écorce (klipa) d'impureté, comme l'excroissance qu'on retire à la circoncision ; c'est pourquoi on ne profite pas de ces fruits de qualité inférieure, durant 3 ans.
A la 4e année, l'écorce disparaît, la qualité des fruits s'améliore et ils sont consacrés, c'est-à-dire qu'ils pourront être consommés à Jérusalem, en hommage à Hachem, avec des louanges.
De même, dès qu'Avraham eut atteint l'âge de 3 ans, l'écorce d'impureté se retira de lui et il devint consacré, ce qui lui permit de commencer à reconnaître Hachem et à lui rendre hommage.

De plus, les fruits de l'arbre ont une potentialité durant les 3 ans où ils sont interdits de profit ; ensuite ces fruits passent au niveau de réalisation concrète et deviennent consommable.
De même, l'homme (à l'exemple d'Avraham) est dans un état de potentialité spirituelle au début de sa naissance et il n'atteint le niveau de réaliser la présence d'Hachem qu'à partir de l'âge de 3 ans ; alors il peut commencer à Le reconnaître.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

"Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah."
[midrach Béréchit rabba 24,8]

=> Ce n'est pas un grand principe uniquement dans la Torah, mais dans l’humanité en général, pourquoi alors dire : "ceci est un grand principe de la Torah"?

-> Rabbi Moché Pallier de Kovrin (le Dvach Hassadé) explique que celui qui étudie la Torah avec assiduité et profondeur, a lui aussi besoin de vérifier si son étude est authentique et agréée par le Ciel.
Il doit alors faire passer un test à sa Torah pour vérifier son intégrité. Ce test, c'est l’amour du prochain.

Si cet érudit constate que dans la vie de tous les jours, il considère l’autre, compatit avec lui, tente de l’aider au maximum et lui fait preuve d’intérêt pour lui, alors cela est l’indicateur que sa Torah est valable.

En revanche, celui qui se montre indifférent à autrui, n’essaie pas de l’aider et ressent pour lui de l'antipathie voire de la rancœur, alors même s’il s’adonne à l’étude de toutes ses forces, son étude ne sera pas acceptée.

=> Le test pour vérifier la valeur de notre étude, c’est l’amour du prochain.
"Tu aimeras ton prochain comme toi-même", c’est un grand principe dans la Torah, c’est-à-dire que c’est le grand principe pour prouver la qualité de la Torah d’une personne.

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-> Le Avné Ezel (l'auteur du Mayana chel Torah) explique que l’humanité sans la Torah n’en est pas une.
En effet, toutes les règles de respect de l’autre et de la vie humaine peuvent être bafouées si les intérêts des hommes s’y opposent. Même les civilisations les plus éclairées en sont venues au meurtre, au vol, et au pires cruautés, prétextant que la situation le recommandait.

=> L’amour de l’autre est un grand principe, quand elle émane de la Torah, qui est immuable et invariable.
Mais, l’humanité indépendamment de la Torah, n’est pas une valeur en soi, car elle ne tient pas et ne fait pas le poids face aux différents intérêts des individus, les poussant à faire ce que leurs cœurs désirent.

[seul la Torah provient de D., Créateur de tout, qui nous connaît mieux que nous-même.
L'homme est perverti par ses intérêts et son ignorance, et il est capable de tout justifier comme étant un bien ultime pour le monde. Je peux alors tuer, voler, ... car c'est pour la bonne cause! ]

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-> Le rav Mikaël Mouyal fait le développement suivant.

Le Ramban dit que tout celui qui ne croit pas dans le fait qu'absolument tout ce qui lui arrive est voulu et envoyé par Hachem, n'a pas de part dans la Torah.
Selon nos Sages, le principe essentiel de toute la Torah c'est la certitude que rien ne vient au hasard.

=> Quelqu'un qui a reçu un préjudice de son prochain, comment lui sera-t-il possible de l’aimer comme lui-même, comme s’il ne lui avait rien fait?

C’est uniquement lorsque l’on réfléchit au fait que tout vient d’Hachem et que ce préjudice ne lui est venu en vérité que parce que D. l’a décidé et l’a organisé, du fait de ses fautes, alors on n’en voudra pas à son prochain mais on essaiera de corriger ses fautes.
En réalité, son prochain ne lui a rien fait. Il n’a été que l'outil, le bâton entre les Mains d’Hachem, pour réaliser Son Décret.

=> Par cette réflexion, ni on haïra, ni on en voudra à celui qui lui a causé ce tord. Il sera alors possible de pouvoir en venir même à l’aimer.
Mais sans la foi en Hachem, comment ne haïra-t-il pas celui qui lui a fait du mal?

=> C’est à cela que Rabbi Akiva fait allusion. L’amour du prochain est un grand principe de la Torah, car seul celui qui a intégré le grand principe de la Torah qui est cette foi et cette certitude que tout vient d’Hachem, seule une telle personne pourra réussir à accomplir cette mitsva d’aimer son prochain comme soi-même.

Cette mitsva implique donc d’avoir intégré le principe fondamental de la Torah : rien ne peut m'arriver directement ou indirectement si Hachem ne l'a pas décrété.

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-> Le rav Mikaël Mouyal rapporte une autre explication.

Certains commentateurs montrent que l’amour du prochain permet la réalisation de toutes les mitsvot de la Torah, et n’est pas une mitsva isolée, comme une autre.
En effet, les 613 Mitsvot ne peuvent pas être toutes réalisées par chacun. Certaines mitsvot concernent le Cohen, d’autres concernent les juges, d’autres encore s’appliquent aux femmes, ou encore à des parents. De sorte qu’il n’est pas possible qu’un même individu réalise toutes les mitsvot.

Mais, il existe un conseil pour toutes les accomplir : c'est de faire UN avec toute la communauté.
Quand une personne s’unit avec tout le peuple au point de ne faire qu’une seule entité, alors il peut bénéficier des mitsvot de chaque juif.
Chaque mitsva réalisée par chacun lui sera aussi attribuée, car il est uni et lié à tous les juifs. Par cela, il pourra lui être considéré qu’il a accompli toutes les Mitsvot, même s’il n’est pas Cohen, ni juge, ...

=> Ainsi, l’amour du prochain est un grand principe "dans la Torah", car c’est le moyen de réaliser l’ensemble de toute la Torah.

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+ "Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah.

Ben Azaï disait : "Ceci est l’histoire des générations de l’humanité : [lorsque D. créa l’homme, Il le fit à Sa propre ressemblance]" (Béréchit 5,1) : ceci est un principe plus grand encore.

[En effet, il en résulte : ] Que tu n’en vienne pas à dire : "Si j’ai été humilié, mon prochain peut l’être aussi", car sache qui tu cherches à abaisser : un être créé à l’image de Hachem."
[midrach Béréchit rabba 24,8]

=> De même que la Torah est d'origine Divine, de même chaque juif doit être considéré avec le plus grand des respects puisqu'il a en lui une partie Divine : son âme ('hélék élokim!).

[nous respectons un Séfer Torah, alors combien infiniment plus devons-nous respecter notre prochain juif!]

=> De même que s'il manque à un Séfer Torah une seule de ses 304 805 lettres alors celui-ci n'est plus cacher, de même nous devons aimer chaque juif car il est indispensable à la réalisation optimale du peuple juif.

Seule la matérialité donne une impression de division, car en réalité tous les juifs composent tous un corps unique, dont chaque membre dépend l'un des autres.
Aimer autrui c'est donc s'aimer soi-même (car si un juif va bien alors la nation juive va bien, et par ricochet je vais bien!), surtout que dans notre génération une même racine d'âme peut se retrouver en morceau au sein de plusieurs personnes.

[un juif peut extérieurement mal se comporter, mais nous devons prier pour que cela s'en aille et qu'il puisse illuminer le monde par son attitude, car il a un apport uniquement à amener à l'histoire juive!]

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-> De même que chacune de nos actions doit se faire selon la Torah pour faire plaisir à Hachem, de même nous devons dépasser notre égo blessé pour préserver à tout prix la paix dans la famille juif, car quoi de pire pour des parents que de voir leurs enfants se disputer.

La vie est courte, alors sachons fermer les yeux pour la grandeur de notre papa Hachem.

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-> Un jour, un non-juif vint trouver Chamaï et lui dit : "J'accepte de me convertir à condition que tu m'enseignes toute la Torah pendant que je me tiens sur un seul pied".
Chamaï le repoussa avec sa règle de mesure.

Cet homme alla trouver Hillel, qui accepta de le convertir. Il lui enseigna : "Ce que tu hais, ne le fais pas à ton prochain : c'est là toute la Torah!"
[guémara Shabbath 31a]

-> Rachi commente : "Ce qui inclut le fait de ne pas voler autrui, de ne pas avoir de relations interdites et la majorité des autres mitsvot".

=> Comment comprendre qu'une mitsva "ben adam la'havéro" contient en elle les mitsovt vis-à-vis de D. (ben adam laMakom)?

-> Au-delà de ce qui a été vu précédemment, on peut rapporter l'enseignement du rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim).

Il est écrit dans la guémara (Kiddouchin 40b) : "A tout moment, l'homme doit considérer qu'il est à moitié coupable et à moitié méritant.
[...]
S'il accomplit une mitsva, heureux soit-il, car il aura fait pencher sa balance et celle du monde entier du côté des mérites ; et s'il commet une faute, malheur à lui, car il aura fait pencher sa balance et celle du monde entier du côté de la faute".

De même le Ram'hal enseigne : "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."

=> Quand un homme accomplit les mitsvot de la Torah, il se sanctifie lui-même et suscite ainsi un nouvel apport de sainteté dans le monde, et en conséquence, le bien règne davantage parmi les hommes.
Inversement, lorsqu'un homme faute, l'impureté s'intensifie, et le mal avec elle.

==> Il en résulte que personne n'est plus nuisible au monde que celui qui commet des fautes.
C'est pourquoi même les mitsvot qui sont à priori sans lien avec notre prochain sont tout de même incluses dans le principe de Hillel : ""Ce que tu hais, ne le fais pas à autrui!"

"Avec ceci (bézot - בְּזֹאת) Aharon viendra dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

1°/ Rachi : la guématria du mot : בְּזֹאת est de : 410, comme le nombre d’années qu'a duré le 1er Temple.

Le Sifté 'Hakhamin fait remarquer que l’allusion concerne le 1er Temple et non pas le second, car des Cohen Gadol de la stature d’Aharon (oints avec l’huile d’onction), n’ont existé qu’à l’époque du 1er Temple.

Rabbénou Bé’hayé ajoute que l'emploi du futur : "viendra" (yavo -יבא) fait allusion au Temple prochainement à venir.

[A l'époque du 2e Temple de nombreux Cohanim Guédolim ne méritaient pas leur poste, et puisque la conséquence de mal faire son Service dans le Temple peut être la mort, de très nombreux Cohanim Guédolim décédaient.

Ce titre de Cohen Gadol pouvait être obtenu par de la corruption, et la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,1) rapporte même qu'ils s'attaquaient les uns les autres pour avoir cette position.

En se basant sur la guémara (Yoma 9a), on peut chiffrer cela :
-> le 1er Temple a duré 410 années, pour uniquement 17-18 Cohanim Guédolim ;

-> le 2e Temple a duré 420 années, avec 3-4 Cohanim Guédolim méritants qui ont servi sur 130 années. Ensuite, sur les 290 années restants, il y a eu un total de 300 Cohanim Guédolim, entraînant que chacun était en poste environ 1 année avant de mourir!

(on voit à quel point la soif de pouvoir peut aveugler au point de vouloir acheter, voir tuer autrui pour être Cohen Gadol, sachant que l'on mourra rapidement dans le Temple puisque n'étant pas au niveau requis!)]

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2°/ "Le téchouva, la prière et la tsédaka suppriment le mauvais décret" (prière de Ounétané Tokéf que nous récitons durant les Yamim Nora'im).

Dans la majorité des livres de prières, 3 mots sont écrits directement au-dessus de cette phrase introductive : tsom (le jeûne - צום) ; kol (la voix - קול) ; mamon (l'argent - ממון).
Ils ont tous une même guématria de 136.
En cumulant la valeur de ces 3 mots (136*3), nous obtenons : 408, qui est la valeur du mot : zot (זֹאת).

Ceci est une allusion à notre verset : "Avec ceci (bézot) Aharon viendra dans le Sanctuaire".
Lorsque les juifs font sincèrement téchouva, prient de tout leur cœur, et donnent généreusement à la tsédaka, alors les 3 se combinent pour produire "zot", que va prendre avec lui le Cohen Gadol en entrant dans le Sanctuaire le jour de Kippour, en tant que messager du peuple, et qui va permettre d'accepter sa prière et d'amener le pardon aux juifs.
[Na'hal Kédomim]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Le jeûne (tsom) amène une personne à dominer ses désirs.
La voix (kol) fait allusion à la Torah, et l'étude de la Torah va permettre de mieux faire la différence entre ce qui est permis et ce qui est interdit, le pur et l'impur.
La réalisation de notre ignorance avant d'avoir étudié, va nous pousser à faire téchouva.

L'argent (mamon) : lorsque nous donnons de notre propre argent à la tsédaka, cela amène à vaincre notre orgueil.
En effet, nous réalisons par cela que l'argent (la matérialité) n'est pas le nôtre, et que nous n'avons aucune raison d'en devenir arrogant. Nous devons simplement utiliser au mieux les ressources que Hachem nous confie.
[le Ben Ich 'Haï]

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3°/ Le mot : "bézot" (בְּזֹאת) a la même guématria que : "kadoch" (Saint - קדוש) [valeur de : 410].

Cela renvoie à la rencontre de tous les summums de la Sainteté : le jour de Kippour (dans le temps), dans le Saint des Saints (dans l'espace) et par le Cohen Gadol (chez les êtres humains).

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4°/ "Avec ceci Aharon viendra dans le Sanctuaire (aKodéch)" (A'haré Mot 16,3)

-> Le midrach déduit 10 leçons du mot : "bézot" (avec ceci - בְּזֹאת), et énumère 10 mérites grâce auxquels Aharon avait le droit de pénétrer dans le Saint des Saints : le Shabbath, la circoncision, la Torah, Jérusalem, les Shévatim, Yéhouda, Israël, Térouma, Maaser et les Korbanot.
[le Avné Nézer]

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-> Le grand Kabbaliste Rabbi Shimshon d'Ostropoli, a interprété ce mot : "zot" (זֹאת - bézot = avec "zot"), comme ayant la même guématria (408) que l'année hébraïque : ת"ח (qui est 5408, soit : 1648).

Il était fermement convaincu que les attaques tragiques des Cosaques, et le massacre de milliers de juifs durant cette année, étaient en réalité un moyen pour l'arrivée du machia'h, délivrant les juifs de ce long exil.

Le rabbi d'Ostropoli expliquait :
- "bézot" = en "zot" (זֹאת), cette année 1648 (ת"ח) ;
- "Aharon viendra vers le Kodéch" = le peuple élu (symbolisé par Aharon, qui a été choisi comme Cohen Gadol) entrera dans un état de pureté et de sainteté (kodech) par la venue du machia'h.

Malheureusement, cela ne se passa pas ainsi.
Le machia'h n'est pas arrivé, et de nombreux juifs qui attendaient avec espoir que les mots du grand kabbaliste deviennent réalité, ont ensuite perdu leur espoir et émouna.

Afin de remonter le moral, le Shach (rabbi Shabsi haCohen) a déclaré publiquement en se basant sur les mots du Hallel :
- "mé'ét Hachem haïta zot" (de Hachem que cela provient) = il est vrai que telle était la volonté de D. de nous délivrer en cette année : "zot" (haïta zot!) ;

- de plus : "hi niflat béénénou" (en elle nos yeux verront des merveilles) = les juifs était sur le point de voir d'incroyables miracles ;

- cependant : "zé ayom assa Hachem" (en ce jour Hachem a fait) = Hachem a pris en compte que nous n'avons pas accompli "ayom" (aujourd'hui), que nous trouvons dans le Téhilim (95,7) : " aujourd’hui encore vous écoutiez Sa voix" (hayom im békolo tichmaou) = que nous ne remplissons pas nos obligations de suivre Sa Volonté.

[il existe certes des périodes propices, mais à tout moment par notre comportement nous pouvons permettre au machia'h d'intervenir!]

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5°/ Le mot : "bézot" (בְּזֹאת) a la même guématria que : "kadoch" (Saint - קדוש) et que : "shafél" (bas - שפל) [valeur de : 410].

L’auteur du Sia’h Yaakov Yossef y lit en filigrane l’idée suivante : Hachem signifie à Aharon qu’afin de Le servir, l’homme a besoin de 2 qualités. Il doit à la fois avoir de l’humilité, pour tout ce qui le concerne, et également de l’estime pour ce qui a trait à l’honneur divin.

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-> "Avec ceci (bézot) Aharon entrera dans le Sanctuaire, avec un taureau"

=> Pourquoi le verset ne dit-il pas plus directement : "Avec un taureau Aharon entrera dans le Sanctuaire"? Que rajoutent ces mots préalables : "Avec ceci", pour ensuite dire : "avec un taureau"?

Une explication consiste à dire que ces mots se rapportent au verset précédent qui dit : "Il ne rentrera pas à tout moment dans le Sanctuaire"
Ainsi, le verset poursuit et dit : "Avec ceci Aharon entrera dans le saint" = c'est-à-dire : avec la conscience et le ressenti qu'il est en train de rentrer dans un endroit où il est interdit de pénétrer à tout moment.
Cette conscience créera en lui une crainte et un respect importants de cet endroit où on ne rentre pas comme on veut et quand on le souhaite. C'est avec cet état d'esprit de respect, de crainte et de vénération que le Cohen Gadol y pénétrera. Et non avec la légèreté d'esprit qu'a une personne qui entre dans un lieu "banal" que l'on peut accéder à tout moment.
[Mélo haOmer]

"Du bois de cèdre, du ver à soie et de l’hysope" (Métsora 14,6)

-> Ces éléments devaient être pris par le lépreux pour sa purification.
Nos Sages expliquent que le lépreux qui s’est enorgueilli comme le cèdre (arbre très haut, large et imposant, symbolise l'arrogance - Rachi), doit se rabaisser comme le ver et l'hysope (arbrisseau, symbole d'humilité - Rachi).
[une des raisons de cette plaie est l’orgueil]

=> Le processus de purification du métsora voulait que l’on brûle le cèdre et l’hysope. Si on comprend que l’on brûle le cèdre allusion à l’orgueil, pourquoi brûler l’hysope, qui indique l’humilité?

C’est que pour celui qui ressent qu’il est modeste et humble, cela aussi est répréhensible et se rapproche de l’orgueil (JE suis = rien = je m'enorgueillis de n'être rien!).

Il faut donc brûler l’hysope pour signifier que même quand on se rabaisse, il ne faut pas ressentir que l’on s’est rabaissé et que l’on a fait une grande chose.

La véritable modestie c’est quand elle devient tellement naturelle qu’on ne la sent même pas.
['Hidouché haRim]

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-> "tola'at" (תוֹלַעַת) se traduit par : "un fil écarlate" ou bien plus littéralement : "du ver [à soie]".
Cela fait allusion au fait que le peuple juif est comparé à un ver ("Ne crains rien, ver (tolaat - תּוֹלַעַת) de Yaakov" - Yéchayahou 41,14).

De même que la force principale d'un ver réside, dans sa bouche avec laquelle il file la soie, de même la force du peuple juif se trouve dans sa capacité à parler des mots de sainteté avec sa bouche par la Torah et la prière.

L'hysope rappelle au métsora l'importance de l'humilité.
Le "fil écarlate" (qui est du rouge vif) nous enseigne qu'on ne doit jamais avoir peur d'ouvrir sa bouche pour poser des questions afin d'acquérir des connaissances en Torah, même si pour cela on doit devenir rouge écarlate de honte.
Nous devons demander jusqu'à comprendre totalement la Torah.
['Hatam Sofer]

[ne pas demander est un signe d'orgueil = je préfère me taire plutôt que de montrer mon ignorance.
Ma recherche de vérité vaut bien cette "petite honte" dans ce monde car telle est la volonté de D., qui sinon risque de devenir une honte éternelle dans le monde à venir (de ne pas avoir acquis la Torah pour préserver son égo dans ce monde éphémère).]

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-> La guémara (Moéd Katan 16b) nous rapporte que lorsque le roi David allait en guerre il était dur comme le bois, mais lorsqu'il étudiait la Torah dans le beit midrach, il se faisait souple comme le ver.

Le métsora amené du bois et du fil écarlate (tola'at = litt. un ver) pour faire allusion à ces 2 traits de caractère.
Il doit se faire humble, comme un ver sans prétention, et en même temps il doit s'élever pour faire face aux défis, de devoir dominer son yétser ara, et ne pas tomber dans ses pièges.

["bois de cèdre" (éts éréz) : le rav Yaakov Schechter fait remarquer que le mot : "cèdre" (éréz - ארז) a la même guématria que : "Yits'hak" (יצחק), qui représente la force (guévoura).]
[le Ohév Israël - Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d'Apta]

[tant que l'on vit, nous menons tous une guerre contre notre yétser ara. Ainsi un juif doit certes être humble (comme le ver), mais par moment il est nécessaire d'empêcher le yéter ara de nous dominer en étant très dur (comme le bois).

De plus, le yétser ara cherche à insérer en nous de la tristesse, du doute. Par exemple, lorsqu'il nous fait croire que nous sommes des bons à rien, qu'il nous fait culpabiliser après avoir fait une faute, nous devons nous dresser comme un cèdre majestueux et lui dire que tous les juifs sont saints (même avec les pires fautes) et qu'avec quelques mots de téchouva on peut repartir de zéro en étant de nouveau aimé par Hachem.
A l'inverse lorsqu'il cherche à développer de l'orgueil en nous, nous devons lui rappeler que même le ver viendra bientôt nous dévorer car la vie est courte et des comptes précis seront à rendre.]

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-> Puisque l’hysope, tout comme le cèdre, est un végétal, contrairement au ver à soie, pourquoi le verset ne les a-t-il pas réuni en disant : "du bois de cèdre, de l’hysope et du ver à soi", comme c'est le cas lors de la purification par la vache rousse, dans la paracha de ‘Houkat ?

La Tsaraat (sorte de lèpre) est une punition Divine pour la médisance. Or le ver, en plus d’être un message d’humilité, a aussi la caractéristique de pouvoir ronger avec sa bouche.
=> En juxtaposant le cèdre et le ver, la Torah enseigne que le médisant doit réfléchir au fait qu’il agit comme le ver (minuscule en taille), mais cependant il peut ruiner même un cèdre [d'apparence majestueuse] par sa bouche.
[Kli Yakar]

[notre médisance est tellement minuscule à nos yeux (ça va ce n'est que quelques mots!), mais ses conséquences sont en réalité tellement énormes!]

[à l'image d'une mite, espèce minuscule (7-10mm) qui peut faire s'écrouler un immense édifice en grignotant sa base.
=> Ce qui semble insignifiant (ex: nos paroles) peut faire des dégâts considérables.]