Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

(D. dit à Moché) : "Parle à ton frère : qu’il n’entre pas à toute heure dans le sanctuaire … afin qu’il ne meure pas ; car Je me manifeste dans un nuage au-dessus du couvercle de l’arche" (A’haré Mot 16,12)

-> Qui pourrait se comparer à Aharon, le Cohen Gadol, désigné par Hachem en personne?

Sa stature morale était absolument inégalable.
De plus, avant d'entrer dans le Saint des saints, il s'isolait pendant 7 jours consécutifs : "un isolement de sainteté" (selon les termes de la Tossefta Para - chap.2).

Malgré tout, la Torah lui adresse ici une mise en garde extrêmement stricte : "Qu'il n'entre pas à tout heure dans le Sanctuaire!"
Pourquoi cela?

Rachi de répondre sur notre verset : "Puisque Ma majesté s’y révèle : qu’il prenne garde de ne pas s’habituer à entrer (dans le sanctuaire)"

En effet, toutes ses perceptions dans ce lieu de sainteté exceptionnelles pourraient être affaiblies ou éteintes, à cause de l'accoutumance.
=> On apprend de là que l'accoutumance est le plus grand ennemi de tout sentiment de sainteté (kédoucha) et d'élévation spirituelle, même pour un homme aussi kadoch qu'Aharon.

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-> "Et quand viendra le peuple devant Hachem, lors des solennités celui qui sera venu (au Temple) par la porte du nord, pour se prosterner, sortira par la prote du sud, et inversement. On ne repassera pas la porte par laquelle on sera venu, mais on sortira par la porte opposée" (Yé'hezkiel 46,9)

-> Le Yaabets (commentaire sur Pirké Avot 1,4) de nous enseigner :
"Hachem exige que l'on ne voie pas la même porte à 2 reprises, de crainte de finir par la considérer comme la porte de notre demeure, et à prendre les murs du Temple pour ceux de notre maison ...

La faute du Veau d'or est une conséquence de cette conduite : comme la Tente d'assignation était au milieu du campement, ils finirent par la mépriser et à réclamer d'autres dieux.
Conscient de ce problème, Moché fit installer la Tente à l'extérieur, loin du campement."

-> Rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar) explique que l'accoutumance est le pire ennemi du désir de sainteté et d'élévation.
Lorsque l'homme voit s'ouvrir devant lui de hautes dimensions spirituelles, que des éclairs de sainteté commencent à poindre, la routine vient éteindre ces flammes avec ses torrents de froideur, et étouffer jusqu'à la dernière étincelle.

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-> "Il est dans la nature de l'homme d'avoir du dégoût pour les choses faites régulièrement.

L'homme peut en arriver à dédaigner son maître et même la Torah (qu'il a étudiée).
C'est pourquoi, tu ne dois pas dire : 'J'ai déjà entendu cette parole de Torah de nombreuses fois!', mais (au contraire) : 'Bois leurs paroles (des sages) avec avidité' (Pirké Avot 1,4), comme si tu ne les avais jamais entendues."
[le Yaabets - Pirké Avot 1,4]

Ainsi, pour toute personne étudiant assidûment et régulièrement la Torah, il existe un danger puissant de s'en lasser et de finir par dédaigner le maître et la Torah (que D. nous en préserve), à cause de l'habitude.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 6a) disent que même si un homme seul est assis pour étudier la Torah, alors la présence divine est avec lui.
Ainsi, ne permettons pas à l'habitude d'éteindre notre conscience d'être en présence du Roi des rois : Hachem.

Dans nos prières par exemple, notre bouche nos lèvres continuent à adresser à D. des louanges, mais l'accoutumance refroidit l'enthousiasme et la ferveur.
Elle efface du cœur toute émotion.

=> Notre principal devoir consiste à alimenter continuellement nos émotions spirituelles, et veiller à ce que jamais la flamme du cœur ne s'éteigne.

[chacun doit utiliser des techniques qui lui parlent. Par exemple, à la fin de la amida on peut faire un ajout de prière personnel différent à chaque fois : pour un autre enfant, un autre sujet, ... afin de rendre à nos yeux nouvelle et nécessaire cette prière.]

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-> Dans le désert, chaque jour, le peuple d'Israël recevait la manne, qui tombait du ciel. A force d'habitude, il a commencé à se lasser de don miraculeux, et il se plaignit même : "Et nous sommes excédés de cet aliment misérable" ('Houkat 21,5).

Cependant, arrivés en terre d'Israël après 40 ans dans le désert, la manne cessa de tomber et il est écrit à ce sujet :
"La manne cessa de tomber le lendemain parce qu'ils avaient à manger du blé du pays ; les enfants d'Israël n'eurent plus de manne et ils se nourrirent dès cette année des produits de la terre." (Yéhochoua 5,12)

Rachi de commenter :
"Donc s'ils avaient eu (encore) de la manne, ils n'auraient pas mangé de ce blé, car ils préféraient la manne."

=> Ainsi, mangeant de la manne jour après jour, ils y étaient tellement habitué qu'ils ne savaient plus l'apprécier et l'ont même dédaignée.
Ce n'est que lorsqu'elle a cessé de tomber qu'ils ont reconnu ses avantages et regretté l'absence de cette nourriture aux qualités exceptionnelles.

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-> "As-tu trouvé du miel? Manges-en à ta suffisance (modérément) de peur de t'en rassasier et tu le rejetterais.
Espace tes visites dans la maison de ton ami ; il pourrait en être rassasié (saturé) et finir par t'en vouloir ou te haïr"
[Michlé 25,16-17]

Rachi enseigne sur cette juxtaposition de versets :
"Si tu trouves du miel dont le goût est agréable à lécher, n'en consomme pas (beaucoup) de peur de t'en rassasier et d'en vomir.
De même, retiens-toi d'aller chez ton ami jour après jour, de peur qu'il ne soit rassasié (de tes visites) et ne t'en veuille".

=> Ainsi, même notre ami le plus proche peut se changer en ennemi par la faute de l'habitude, car la nature humaine se lasse de la routine au point d'en éprouver de la répugnance.

"Il y a 2 types d'impureté qui peuvent impacter une personne : une impureté qui entre dans une personne comme le fait de manger des aliments non-cashers, et une impureté qui entoure une personne comme l'idolâtrie.

Nos Sages ont enseigné que Hachem a précipité les juifs de sortir d'Egypte car ils étaient sur le point de tomber définitivement dans l'impureté égyptienne.
En effet, nos ancêtres ont atteint le niveau où l'impureté extérieure d'Egypte s'apprêtait à faire partie intégrante d'eux. Hachem les a pris avant que l'impureté ne puisse pénétrer [leur intériorité].

=> Comment peut-on alors permettre à des aliments non-cashers d'entrer dans son corps?
Cela est possible uniquement si l'on refuse d'admettre la véracité de la sortie d'Egypte!"

[le 'Hida]

Normalement les juifs auraient dû être esclaves pendant 400 années, mais finalement ils ne sont restés que 210 ans en Egypte.

La matsa est appelé : "lé'hem oni" (un pain de misère, de pauvreté), et en araméen : "la'hma anya" (לחמה עניא).
La guématria de : לחמה עניא est de 210.

La matsa fait allusion au fait que si les juifs ont pu être libérés en "avance", c'est parce que leur esclavage était devenu beaucoup plus intense et difficile.

De même que la matsa doit être cuite rapidement pour devenir du pain, de même l'oppression des juifs a dû s'arrêter plus rapidement pour qu'ils ne deviennent pas 'hamets (bloqués pour toujours au 50e niveau d'impureté).

[le Tiféret Israël - Pessa'him 10,5]

"Moché dit : 600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis" (Béaaloté'ha 11,21)

-> Le midrach nous rapporte que lorsque Pharaon a décrété que les bébés juifs devaient être jetés dans le Nil, les mères juives les ont alors cachés dans leur sous-sol/cave afin que les égyptiens ne puissent pas les retrouver.
Cependant afin de les débusquer, les égyptiens amenaient leurs propres bébés dans les maisons juives, et les faisaient pleurer, ce qui entraînait les bébés juifs à pleurer également.
C'est alors que les égyptiens prenaient les enfants juifs et les noyaient dans le Nil.

Rav Lévi affirme que 600 000 enfants ont été ainsi jetés dans le fleuve, et cela a poussé Moché à déclarer : "600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis", et pour chacune de ces 600 000 personnes, un enfant a été jeté dans le fleuve.

-> Le rav Shimshon d'Ostropoli écrit à ce sujet :
En réalité, chacun de ces 600 000 enfants a vécu pendant encore 80 années.
En effet, à la place d'être noyés dans le Nil, ils se sont parfaitement développés dans le fleuve, comme le font les poissons.

Ce miracle a été révélé au grand jour, lorsque les juifs ont traversé la mer Rouge, puisque à ce moment ces enfants qui ont été transportés par les courants d'eau, sont sortis vivant de la mer.
=> Ainsi en plus des miracles sublimes liés à l'ouverture de la mer Rouge, il y a également eu des retrouvailles de chaque juif avec son enfant perdu (persuadé à tord d'être mort noyé!).

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-> Lorsque le machia'h arrivera, il se produira la même chose (ceux qui seront morts reviendront), comme le prophète Mala'hi (3,24) l'écrit : "Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères".

"Moché entendit le peuple pleurer pour ses familles" (Béaaloté'ha 11,10)

-> Selon nos Sages, si une personne meurt sans avoir fait téchouva, alors Hachem prend son âme et l'a fait se réincarner sous la forme d'un animal casher.
Par la suite, lorsqu'il sera égorgé par une bonne ché'hita, cela va permettre à cette âme de recevoir une expiation totale.

-> Le 'Hatam Sofer nous enseigne :
Pendant la 9e plaie, celle de l'obscurité, nos Sages nous rapportent que les 4/5e des juifs sont morts en raison d'un manque de croyance totale en la délivrance imminente, promise par Hachem.

Ces âmes ont toutes été placées dans les corps des animaux que les juifs ont pu prendre avec eux, lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.

Par la suite dans le désert, lorsque les juifs se sont plaints et ont demandé de la viande (à la place de la manne), Moché qui accorde toujours le bénéfice du doute, a compris de leur demande désespérée que ce qu'ils voulaient véritablement, c'était de pouvoir égorger leurs animaux afin de libérer les âmes des nombreux juifs qui avaient pu périr durant la plaie de l'obscurité, juste avant la sortie d'Egypte.

Ainsi, le verset ci-dessus : "Moché entendit le peuple pleurer pour ses familles" = Moché croyait que les juifs pleuraient pour une indignation bien fondée : ils désiraient véritablement pouvoir aider les âmes perdues de leurs proches, et la manière d'y procéder était en consommant leurs animaux.
C'est pour cela qu'ils pleuraient et demandaient de la viande. [certes la manne c'est super, mais comment pouvons-nous la manger sans s'occuper de nos frères juifs "prisonniers" dans nos animaux!]

Malheureusement, ce n'était pas les intentions véritables des juifs, et Hachem, dans Sa sagesse infinie, était capable de le discerner.
Il savait que leurs intentions n'avaient rien d'honorable, qu'ils voulaient manger de la viande uniquement afin de satisfaire leurs désirs personnels.
C'est pourquoi il est écrit dans la suite de ce verset : "la colère de Hachem s'enflamma grandement, et aux yeux de Moché, c'était mal".

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-> "Maintenant, nous sommes exténués, nous manquons de tout : point d’autre perspective que la manne" (11,6)

Le ‘Hida (Pné David) explique :
La nourriture de l’âme se trouve dans les bénédictions sur la nourriture, car le corps profite de la nourriture et de la boisson, et l’âme profite des bénédictions.
C’était donc de cela qu’ils se plaignaient, en disant : Nous nous souvenons du poisson que nous mangions en Egypte gratuitement et des courgettes, ... car il faut dire une bénédiction sur chacune de ces choses individuellement, et maintenant "nous manquons de tout", notre âme n’est plus nourrie de rien, "point d’autre perspective que la manne".
Certes, elle prend le goût de tout ce que nous voulons, mais cela ne nous oblige pas à dire des bénédictions.

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-> "Hachem fut très en colère et ce fut mauvais aux yeux de Moché" (11,10)

Le Min’ha Béloula donne une raison de la signification du changement de langage dans le verset, qui dit que Hachem "fut très en colère" alors qu’à propos de Moché il est simplement dit que c’était mauvais à ses yeux.
C’est que Moché jugeait les bnei Israël favorablement. Il pensait que lorsqu’ils demandaient "qui va nous donner de la viande", ils désiraient vraiment manger beaucoup de viande.
Il ne les a pas soupçonnés de chercher un moyen de nier la providence Divine de Hachem, c’est pourquoi ce n’était pas tellement grave à ses yeux.

Mais Hachem, qui sonde les reins et les cœurs, savait ce qu’ils avaient dans le cœur. Ce n’est pas à la viande qu’ils pensaient, mais ils voulaient tout renier.
Lorsqu’ils disaient "qui va nous donner de la viande", ils voulaient dire : "qui est celui qui a le pouvoir de nous fournir de la viande?"
C’est pourquoi "Hachem fut très en colère". Mais "ce fut mauvais aux yeux de Moché", c’est-à-dire que Moché ne voulait pas les juger défavorablement, il pensait qu’ils voulaient manger beaucoup de viande.
C’était mauvais à ses yeux qu’ils pleurent à propos de la nourriture comme des bébés, mais il ne s’est pas fâché contre eux à la manière dont Hachem S’est fâché.

"Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d'Israël, lorsqu'Il a frappé les égyptiens, mais nos maisons Il [les] a sauvées" (Bo 12,27)

-> Le mot Pessa'h vient du fait que Hachem est passé (passa'h - פָּסַח) sur les maisons des juifs, entraînant qu'aucun juif ne soit mort pendant cette nuit (même de mort naturelle!).

=> Est-ce que nous devons comprendre cela de façon littérale : Hachem est passé directement au-dessus des maisons, tout en punissant les 1ers nés égyptiens?

-> Rabbi Moché de Sassov enseigne qu'en réalité c'est exactement ce qui s'est déroulé.

Lorsque Hachem arrivait à une maison égyptienne, immédiatement il ressentait l'impureté et le manque total de spiritualité qu'il y avait.

Lorsque Hachem arrivait à une maisons d'une famille juive, Il percevait la sainteté qui y rayonnait.
La beauté d'une maison juive, lieu remplie de mitsvot, et possédant un niveau de sainteté élevé, a tellement rendu heureux Hachem, que pour ainsi dire, à chaque fois qu'Il passait sur une maison juive Il s'est mis à danser, et à chanter joyeusement : "Ici vit un juif! Ici vit un juif!"

=> Ainsi, Hachem est littéralement passé sur le toit des maisons juives [y restant, y dansant et exprimant sa joie d'avoir un tel peuple!]
==> Le mot Pessa'h va donc bien au-delà d'un simple passage, puisqu'étant une déclaration d'amour Divine à notre égard!
Combien devons-nous nous en réjouir, en être fier et agir en responsabilité!!

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-> Lorsque Hachem décida de sortir Ses enfants d'Egypte, ces derniers avaient atteint la 49e porte d'impureté. Ils n'avaient pas la capacité de fournir le moindre effort pour créer un éveil à partir du monde d'en bas.
Ils étaient dénués de toute mitsva. Ainsi, dans l'immensité de Sa miséricorde, Hachem les sortit d'Egypte par de grands prodiges et par un éveil supérieur sans même que ne précède un éveil du monde ici-bas.

C'est le sens du verset : "Hachem sautera par-dessus la porte" (Bo 12,23) = c'est-à-dire que d'habitude, Hachem demande avant tout : "Ouvre-Moi une ouverture de téchouva grande comme le chas d'une aiguille, et Moi [alors] Je te ferai une ouverture telle que des charrues et des bœufs pourront rentrer à l'intérieur" (midrach Chir haChirim rabba).
Or ici, Hachem sauta par-dessus la porte sans même que les Bné Israël n'aient provoqué un éveil de leur part, ce qui est contraire aux lois spirituelles qui régissent tous les mondes.
[...]
Hachem réalisa un acte de bonté immense avec le peuple d'Israël. Car en "sautant" le premier degré de réparation qui incombe à l'homme, "éloigne-toi du mal" (Téhilim 34,15) pour espérer en la délivrance, Hachem éleva Son peuple du fond du puits jusqu'au sommet de la montagne : "... et fait le bien" (Téhilim 34,15).
C'est le sens du verset : "Hachem sauta au-dessus des portes d'Israël" = Hachem les éleva immédiatement au niveau des portes de la sainteté en comblant les 49 niveaux d'impureté, puis Israël se redressa durant les 49 jours qui séparèrent la sortie d'Egypte du don de la Torah.
[rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

"Les égyptiens reconnaîtront que Je suis Hachem, lorsque J'étendrai ma main sur eux et que Je ferai sortir du milieu d'eux les enfants d'Israël" (Vaéra 7,5)

-> Rachi (Yitro 18,9) : Un esclave ne pouvait pas, jusque-là, fuir l’Egypte, dont les frontières étaient hermétiquement closes. Et eux [les juifs] ont été 600 000 à sortir.

-> Le Ibn Ezra commente que les égyptiens, la nation la plus puissante en magie, avaient jeté un sort à leurs frontières de telle façon que personne ne pouvait en sortir librement.

-> Le Ben Ich 'Haï dit qu'on trouve une allusion à cela dans le mot : "Egypte" (מצרים), qui commence par un מ, lettre qui est ouverte, signe qu'à l'arrivée des juifs la terre était ouverte. Cependant par la suite, lorsqu'ils ont voulu en sortir cela était totalement impossible, à l'image de la lettre : ם de la fin du mot qui est fermé.

Ainsi, la grandeur de la sortir d'Egypte se tient dans les mots : "Je ferai sortir du milieu d'eux les enfants d'Israël", dont le mot : "mito'ham" (du milieu d'eux - מִתּוֹכָם) peut se décomposer en : מתוך ם (béto'h mém) = de l'intérieur du mém (ם), c'est-à-dire des limites de l'Egypte.

Hachem a libéré les millions de personnes composant Sa Nation en un seul instant, en faisant même des miracles énormes dans les frontières fermées de l'Egypte.
[cela doit renforcer notre émouna dans la certitude d'une guéoula grandiose à tout moment, avec la venue du machia'h!]

Les jours du Omer sont : "comme des jours de 'hol hamoéd allant de Pessa'h à Shavouot"
[Ramban - Emor 23,36]

-> Le Sfat Emet (Emor 5642) fait remarquer que la nécessité de compter le Omer est mentionnée dans la paracha Emor avec les autres fêtes juives.
C'est pourquoi, il écrit que les jours du Séfirat haOmer sont comme des Yamim Tovim.

Le rabbi Ginsburg ajoute que parmi toutes les fêtes listées dans la paracha Emor, il n'y en a aucune triste, ce qui montre clairement que les jours du Omer ne sont pas des jours tristes.
Nous y fêtons notre perfectionnement, notre rapprochement avec l'essentiel de notre vie : la Torah.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 306) affirme qu'à l'origine de la mitsva du Omer, il y a le fait que les juifs sont centrés sur la Torah, et que tout l’objectif de la sortie d’Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.

-> En effet, selon nos Sages la libération d'Egypte n'est qu'un commencement, car : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Piré Avot 6,2)

-> Le Ramban (introduction Séfer Chémot) dit que bien que l’on ait été libéré de Pharaon, la délivrance d’Egypte n’a été complète qu’à notre arrivée au mont Sinaï.
Ainsi, Shavouot est l’objectif ultime, la clôture de ce qui a commencé à Pessa’h.

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-> Nous commençons à compter le Omer à partir du 2e jour de Pessa'h. Pourquoi ne le faisons-nous pas à partir du 1er jour?

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 307) répond que c'est afin de ne pas mélanger 2 joies en même temps.

Le 1er jour de Pessa'h est réservé pour se souvenir de l'énorme miracle de la sortie d'Egypte, et nous ne le mélangeons pas avec la joie d'apporter le Korban haOmer.
En effet, le 2e jour de Pessa'h nous amenions cette offrande, faite de l'orge de la nouvelle récolte.

Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 302) explique qu'à ce moment de l'année la nature commence de nouveau à fleurir, et nous offrons quelques grains en remerciement à Hachem en tant que Korban.
Cela permet de se souvenir de l'immense bonté de D. à notre égard, en permettant au monde de se renouveler.

Par cela nous nous libérons de la tendance naturelle de croire que tout est uniquement grâce à notre travail, à nos forces, ... et au contraire de développer notre émouna, la conscience que nous sommes entre les meilleures mains possibles : celles d'Hachem, et que tout n'est que pour le meilleur!
Quelle joie (de ne plus avoir de doutes pour notre avenir, que des certitudes de bonheur)!!

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-> La guémara (Kidouchin 38a) enseigne que la manne a cessé de tomber pendant la 40e année dans le désert, lorsque Moché est mort le 7 Adar. Cependant les juifs ont pu continuer à manger la manne qu'ils avaient déjà pu mettre de côté, et ce jusqu'à la date du 16 Nissan (le 2e jour de Pessa'h).
A ce moment, pour la 1ere fois depuis la sortie d'Egypte, ils ont dû commencer à travailler pour subvenir à leurs besoins.

C'est pour cela, que chaque année, en ce jour (le 16 Nissan) où ils ont dû commencer à travailler pour leur subsistance, les juifs doivent apporter le Korban Omer. En effet, cela doit permettre de nous rappeler de la manne, et nous éviter d'en venir à s'attribuer à soi-même (ex: nos efforts, notre talent) notre réussite matérielle.

Puisque cela n'est pas suffisant, nous comptons quotidiennement à partir de ce jour, pendant une période de 7 semaines de 7 jours.
Le Maharal enseigne que le chiffre 7 est associé à la nature (téva - 7 jours de la semaine), et en comptant 7 semaines de 7 jours, nous enracinant totalement en nous l'idée que même si notre subsistance/réussite semble provenir d'une origine naturelle (j'ai fait, alors j'ai eu!), en réalité elle provient à 100% de Hachem.
Nous devons nous focaliser sur ce message à chaque jour du Omer : rien ne peut se passer dans ce monde, sans que Hachem n'a émis un décret en ce sens!

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-> Le rav Aryeh Carmel enseigne :
[L’offrande du] Omer à Pessa’h était issue de la récolte d’orge, tandis que l'offrande de Shavouot provenait du blé.
L’orge est principalement destinée aux animaux, alors que le blé est plus pour les hommes.

Les 49 jours du Omer sont un processus de raffinement/d'élévation permettant de passer d’une liberté physique (que nous partageons avec les animaux), à un but et à une destinée spirituelle (qui est seulement une aspiration humaine).

=> Roch Hachana correspond à la Création de l'homme, Pessa'h celle du peuple juif, et Shavouot est le moment où tout cela prend forme spirituellement, justifiant alors leur existence.
La période du Omer est ainsi une période de grande joie puisque chaque jour on se rapproche davantage de notre perfection, de notre raison d'être : la Torah, la spiritualité.

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-> Nous comptons la période de Pessa'h à Shavouot pour démontrer que les 2 sont liées.
Pessa'h est la libération du corps (guéoulat hagouf), et Shavouot est la libération de l'âme (guéoulat hanéfech).
Une personne ne peut être complètement libre, tant qu'elle ne libère pas son âme [prisonnière de la matérialité], car sinon on reste un [simple] esclave au service de son yétser ara.

En réalisant la volonté de Hachem pendant la période du compte du Omer, on mérite de combiner ce que représentent Pessa'h et Shavouot, et par là même, atteindre une délivrance totale.
[Maharam Shick]

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-> Les juifs ont reçu l'ordre de compter à partir du 1er jour où [l'offrande du] Omer (le 2e jour de Pessa'h), qui était fait à partir de farine d'orge, était amenée [au Temple], et ce jusqu'à Shavouot, le jour où ils ont reçu la Torah.
Cela est pour nous enseigner la notion que dans la vie il est nécessaire de combiner la farine et la Torah ("Sans farine [de quoi se nourrir], point de Torah ; sans Torah, point de farine " - im en kéma'h, en Torah - Pirké Avot 3,17).
[le Maharal de Prague]

[la farine sert de base au Korban du 1er jour du Omer, et la Torah nous est donnée après le compte des 49 jours. Cela symbolise que la parnassa est certes nécessaire, mais à nos yeux elle doit rester que la base de l'échelle nous permettant de nous élever spirituellement au maximum de nos capacités.

Par ailleurs, les 49 jours du Omer, séparant le Korban Omer de Shavouot, font allusion au fait que : "la Torah est acquise par 48 vertus" (Pirké Avot 6,6).
Chacun des 48 premiers jours on travaille sur une vertu, et le 49e sert de révision de la totalité.
Cela peut se rapprocher de :
- "Sans Torah, point de savoir-vivre ; sans savoir-vivre, point de Torah" (Pirké Avot 3,17 -> én déré'h érets, én Torah)
- "le savoir-vivre précède la Torah" (midrach Vayikra rabba 9,3 ; Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré’h érets kadma laTorah).

- "La Torah, qui, venant du Ciel, fera pousser ce qui se trouve dans le cœur de l’homme.
Si le cœur est bon, la Torah augmentera sa crainte de D.
Mais si (D. nous en préserve), son cœur cultive du poison, il trébuche encore davantage par son étude et le point faible qui est en son cœur se renforcera jusqu’à ce qu’il déborde."
[le Gaon de Vilna – sur michlé 19,9]

- "Si quelqu'un est méritant, la Torah devient pour lui un élixir de vie (sam 'haïm). [זכה נעשית לו סם חיים]
S'il ne le mérite pas, la Torah devient pour lui un élixir de mort (sam mita)."
[guémara Yoma 72b]

=> En recevant la Torah à Shavouot nous ne pouvons pas rester identiques. Elle a en elle une telle force/puissance de nous faire changer, que nous devons être vigilants à l'orienter vers le bien, vers un épanouissement positif.]

Pessa'h est le Roch Hachana de la émouna.
A Roch Hachana nous faisons téchouva et prenons sur nous de mieux servir Hachem durant l'année à venir, tandis qu'à Pessa'h, nous nous focalisons sur notre émouna en D.

[Netivot Shalom - Rabbi Shalom Brezovsky]

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-> Le Zohar appelle la matsa : "le pain de la émouna" (mé’hla dimééménouta – Zohar II, 183b).

-> Il est écrit dans le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 21) :
"La sortie d’Egypte est une grande fondation et un pilier important de notre Torah et de notre émouna ... car c'est notre preuve totale de la Création du monde à partir du néant, et qu'il n'y a pas d'existence antérieure à Hachem, dont Sa volonté et Sa puissance permettent l'existence de toute chose ...

A tout moment D. peut changer la naturalité comme Il l'a fait en Egypte lorsqu'Il a modifié le fonctionnement de la nature à notre avantage, nous apportant d'énormes preuves de Son existence.

Cela doit suffire à réduire au silence tous ceux qui nient que Hachem a créé le monde.
Raconter à nouveau la sortie d’Egypte renforce notre émouna en la puissance de Hachem et en Sa capacité à gérer toute espèce et tout être humain, petit ou grand."

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-> Pessa'h est un moment très propice à la Guéoula. Or une fois que la fête se termine, on pourrait être déçus, et perdre notre émouna que le machia'h arrivera un jour.
C'est pour cela que l'on a l'habitude de faire la Mimouna à la sortie de Pessa'h.
Le mot "Mimouna" vient de : "Mi émouna".
"Mi" qui désigne un Nom de D., c'est-à-dire que nous montrons à Hachem que bien que le machia'h n'est toujours pas là, notre émouna reste toujours intacte.
[au lieu de nous attrister, nous sommes joyeux et confiant en sa venue imminente, surtout que suite à notre renforcement spirituel à Pessa'h, nous souhaitons agir au mieux de nos capacités pour entraîner sa venue très rapidement!]

[une autre signification : la mimouna vient du nom de : Rav Maïmon (le père du Rambam), dont la hiloula est le soir de la sortie de Pessa'h]

"[Le peuple d'] Israël ne peut pas être délivré tant qu'il ne forme pas un ensemble unifié."

[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

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-> "Toute âme louera Hachem" (Téhilim 150,6)
Le rav Moché Sherer fait remarquer que ce dernier verset des Téhilim utilise la forme au singulier (âme - néchama), et non pas plurielle (néchamot).

=> L'élément principal qui empêche la venue du machia'h est notre manque d'unité.
Si nous voulons véritablement le machia'h, alors dans chacune de nos interactions avec autrui, nous devons agir de telle façon à se rapprocher, et non pas à s'éloigner l'un de l'autre.

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-> b'h, voir également la partie : "L'unité & la venue du machia'h" : https://todahm.com/2021/05/23/limportance-de-lunite