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Questions/Réponses – Paracha Béchala’h

+ Questions/Réponses – Paracha Béchala'h :

1°/ Est-ce que dans le désert les bébés mangeaient de la manne, ou bien ils étaient nourris par leur mère?

+ Les femmes allaitaient leurs bébés :

-> La manne ne pouvait pas avoir le goût d’aliments, tels que : les concombres, les melons, les poireaux, les oignions ou bien l’ail (Béaaloté'ha 11,5).

Rachi de commenter : Puisque ces aliments ne sont pas sains pour les femmes allaitant des bébés, la manne ne pouvait pas avoir leur goût.

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+ Les bébés mangeaient de la manne :

-> La guémara (Yoma 75a) enseigne que la manne permettait de résoudre des litiges juridiques.
Par exemple, si une femme divorçait et se remariait immédiatement, et qu'elle donnait naissance à un enfant, la paternité pouvait alors être clamée par les 2 hommes (l'ancien et le nouveau mari).
Moché demandait d'atteindre jusqu'au matin suivant, lorsque la portion de manne pour l'enfant allait tomber à la tente du véritable père.
=> Il semble nous indiquer que les bébés mangeaient de la manne.

Cependant,cela est remis en question :
- pour le 'Hatam Sofer, cette preuve n'est pas suffisante, car peut être que la portion additionnelle était destinée à la mère, afin qu'elle puisse avoir les capacités d'allaiter son enfant.
- Le livre Dagan Chamaïm suggère que cette portion supplémentaire ne tombait que lorsque l'enfant était assez grand pour ne plus être nourri directement par sa mère, ou bien il se peut que cette portion supplémentaire ne tombait qu'une seule fois afin de clarifier la paternité, et non dans un but de nourrir l'enfant.

-> Selon le midrach (Chémot rabba 5,9), la manne prenait le goût approprié à la personne la consommant, et un des exemples qui y est donné, est le fait que chez les bébés elle avait le goût du lait d'une mère.
=> Cela implique que les bébés mangeaient de la manne.

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2°/ Comment les juifs avaient-ils la possibilité de réaliser la mitsa de la tsédaka dans le désert?
En effet, puisqu'ils recevaient la nourriture, la boisson, que leurs vêtements ne s'usaient pas, ... il n'y avait pas de juif dans le besoin.

-> Il est écrit : "Ils en ramassaient [de la manne] chaque matin ... et quand le soleil chauffait, elle fondait" (Béchala'h 16,21).

[le 'houmach Artscroll précise que chaque juif avait quotidienne la même provision de manne, correspondant au volume de 43,2 œufs de taille moyenne, mais cependant plus on était racha, plus la distance nécessaire pour l'obtenir était longue]

-> Rabbénou Bé'hayé répond qu'en raison du fait que la manne fondait dans les 4 premières heures de la journée, ceux qui avaient déjà pu la récupérer, faisaient tsédaka en venant aider ceux qui avaient négliger de le faire, leur évitant ainsi de manquer de manne en ce jour.

-> Le Mochav Zékénim est d'avis que la manne prenait le goût que l'on souhaitait, mais uniquement après que nous en ayons exprimé verbalement notre désir.

Selon lui, il en est ainsi car sinon la Torah ne nous aurait pas demandé de "cuisiner" la manne avant Shabbath (v.16,23), puisqu'il n'y a pas de problématique à "cuisiner" Shabbath par la pensée.
[c'est ainsi que sur le supplément de manne du vendredi, nous devions dire verbalement le goût que nous désirons avoir pour le repas de Shabbath]

Pour revenir à notre question originelle, le 'Hidouché haRim suggère que les juifs les plus riches faisaient tsédaka aux juifs plus simples qu'eux, en leur décrivant verbalement des nourritures luxueuses, et ce afin qu'ils puissent le demander verbalement, profitant alors d'un goût exquis, d'un repas raffiné.

-> Certains commentent que dans le désert, la tsédaka était spirituelle. Chacun venant donner à autrui des perles, des beautés de Torah!

-> Le rav Aharon Leib Steinman explique que les juifs avaient toujours la possibilité d'accomplir des actes de bonté (tsédaka) en aidant un autre juif dans le besoin (ex: physiquement, par des paroles, par de l'écoute, par un sourire/de la considération, ... ).

Selon le rabbi Its’hak de Vork, les juifs faisaient la tsédaka par des mots.
Ils se disaient des mots agréables d'encouragement l'un l'autre, et ceci est une forme de tsédaka.

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3°/ Quelle bénédiction était faite sur la manne?

Il existe de nombreux avis sur la question, et b'h, on peut citer :

-> Rav Yéhouda ha'Hassid écrit que la bénédiction récitée avant de manger de la manne était : "Qui donne le pain du Ciel" (הנותן לחם מן השמים - anotèm lé'hem min achamaïm). [Séfer ha'Hassidim]

-> Le Rama miPano suggère que les mots étaient : "Qui amène le pain du Ciel" (המוציא לחם מן השמים - amotsi lé'hém min achamaïm).

["Moché leur dit : c’est le pain (ou alé’hém) que D. vous a donné à manger" (Béchala’h 16;15).
=> Puisque le pain venait du Ciel, ils faisaient la bénédiction : "amotsi lé’hem min achamayim" (et non "min aaréts" - de la terre).]

-> Le Ben Ich 'Haï est d'avis que la bénédiction était : "Qui fait pleuvoir le pain du Ciel" (הממטיר לחם מן השמים - amam'tir lé'hem min achamaïm), comme le langage de la Torah : "Me voici faisant pleuvoir pour vous du pain du ciel" (inéni mamtir la'hem lé'hem mim achamayim - Béchala'h 16,4)

-> Le Mirkévét haMichné (Béchala'h 4,3) maintient qu'ils récitaient la bénédiction correspondante au goût qu'ils donnaient à la manne.

-> Selon le rav 'Haïm Palagi (Néfech 'Haïm), la Torah décrit que la manne : "avait la saveur d'un gâteau frit au miel" (Béchala'h 16,31), du coup la bénédiction aurait dû être : "boré miné mézonot" (celle sur les gâteaux).
Mais puisque les Bné Israël fixaient leur repas sur la manne, alors la bénédiction appropriée était : "amotsi".

-> Le Bné Yissa'har (Maamaré haShabbatot 3) a pour opinion qu'ils ne récitaient pas de bénédiction sur la manne pendant la semaine.
Cependant à Shabbath, ils disaient : "Qui nous a sanctifié avec Ses mitsvot et nous a ordonné de manger le repas de Shabbath" (אשר קדשנו במצוותיו וציוונו לאכול סעודת שבת - achér kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léékhol séoudat Shabbath).

-> Le Sforno (16,27) écrit que la manne reçoit des aliments du sol, entraînant que la bénédiction à réciter est : boré péri aadama (Qui a créé les fruits de la terre).

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-> La guémara (Béra’hot 48b) enseigne que les juifs récitaient le Birkat haMazon après avoir mangé de la manne.

Cependant, le rav ‘Haïm Kanievsky affirme que les juifs ne faisaient le Birkat haMazone, uniquement lorsqu’ils mangeaient la manne en tant que pain (ayant demandés ce goût et cette composition).

-> On peut également noter que le mot manne est l’abréviation de : "Ma Névaré'h " (Quelle bénédiction doit-on réciter?).
[Le verset peut alors se lire : Les juif se demandèrent :"Quelle bénédiction doit-on réciter?" (מָן הוּא - manne ou) car ils ne savaient ce que c’était" (Béchala’h 16,15)

-> Le Rachba pose la question suivante : les Bné Israël ignoraient-ils réellement ce qu'était la manne en disant : "ma ou" (qu'est-ce que c'est)?
Les 2 lettres du mot "ma" (מה) sont les acronymes de "min aarets" (de la terre) ou bien de "min achamayim" (du ciel). En d'autres termes, les Bné Israël voulaient savoir quelle bénédiction réciter en consommant la manne.

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-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano enseigne qu'à l'avenir lorsque nous viendrons prendre part au repas du Léviathan, la manne conservée depuis le temps de Yéchayahou, tombera du ciel.
La manne est appelée "pain", comme le mentionne la Torah : "C'est le pain que Hachem vous a donné pour nourriture" (Béchala'h 16,15).

On a pu voir que le rav de Pano est d'avis que dans le désert les Bné Israël récitaient sur la manne la bénédiction de : "hamotsi lé'hem min hachamayim" (Qui amène le pain du Ciel).
Il conclut dans ses écrits que nous devrons réciter la même bénédiction dans le futur.
Rabbi Ména'hem Azaria de Pano rapporte également dans ses écrits l'avis de Rabbi Israël Dov, selon lequel dans le futur lorsque la manne tombera nous n'aurons pas de bénédiction à faire dessus. En effet, il s'agit de pain spirituel entièrement absorbé par les 248 membres du corps (guémara Yoma 75b). Or la raison essentielle pour laquelle nous faisons des bénédictions est d'extraire les étincelles de sainteté qui se trouvent dans l'aliment.

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4°/ "Moché dit à Yéhochoua : Choisis des hommes et va livrer bataille à Amalek" (Béchala'h 17,9)

-> Rachi commente : Choisis des hommes = Forts et attentifs à ne pas pécher, afin que leur mérite les assiste.

En quoi le fait d'avoir des soldats forts, était-il une précision importante, sachant que c'est Hachem qui va mener miraculeusement cette bataille?

Le rav Israël Shenker, rapporte la guémara (Yoma 75a) qui enseigne que plus une personne était méritante, plus la manne tombait proche de sa maison. Ainsi, les véritables tsadikim n'avaient qu'à la récupérer à l'entrée de chez eux.

Cependant, la guémara ajoute que la manne tombait également à la porte d'entrée des malades et des personnes âgées, et ce indépendamment de leur niveau spirituel afin de leur éviter la fatigue de se déplacer pour récupérer leur portion de manne.

=> Ainsi Yéhochoua, pour être sûr de choisir des personnes 100% méritante, il devait observer la proximité de la chute de manne, mais surtout y ajouter la notion de personne forte (non malade ou âgée).

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-> "Moché dit à Yéhochoua : Choisis-nous des hommes et sors faire la guerre contre Amalek"

Rachi explique qu'il fallait choisir des hommes forts et craignant Hachem.
=> Puisque la guerre contre Amalek était essentiellement spirituelle, et que c'est surtout les mérites du peuple qui le fera gagner, si on comprend que les soldats devaient craindre Hachem, pourquoi fallait-il aussi qu'ils soient forts? Dans une telle guerre, la force n'entrait pas en ligne de compte!

-> En fait, la guerre contre Amalek était bien spirituelle. Amalek est venu installer le doute dans le cœur du peuple et refroidir leur foi, faisant croire que tout est naturel et pas issu de la Volonté Divine.
Pour vaincre Amalek, il fallait enraciner dans le peuple que même la nature n'est que l'expression de la Volonté Divine.
Ainsi, il fallait choisir des hommes forts, pour que superficiellement on puisse croire que les juifs ont des chances de gagner de façon naturelle, du fait de leur force. Et malgré tout, ces hommes devaient craindre le Ciel et reconnaître que malgré les chances naturelles, en réalité Seul Hachem permettra la victoire et absolument pas leur force.
Cette compréhension-là a permis de rattacher même la nature à la Volonté Divine, niant toute autonomie de la nature. Cela était déjà en soi la racine spirituelle de leur victoire.
[d'après le rav Mikaël Mouyal]

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-> Rachi commente également : Autre explication : Choisis-nous des hommes qui sachent déjouer la sorcellerie dont usent Amalek.

Quelle autre caractéristique liée à la sorcellerie, recherchait Moché chez les soldats allant combattre Amalek?

Rabbénou Efraïm (17,9) écrit que la sorcellerie n'a pas de pouvoir sur une personne qui est née au mois d'Adar chéni.
=> C'est ainsi que les soldats devaient être nés en Adar II, pour que l'important pouvoir de sorcellerie d'Amalek ne lui serve à rien.

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-> [Moché] dit : "Car la main est sur le trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ - al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala'h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ailleurs, sur un autre sujet, la guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence divine réside avec eux.
Rachi (sur cette guémara) explique que le mot hébreu : "ich" (homme - איש) contient une des lettres du Nom Divin (יהוה) : le youd (י). Il en est de même, chez le mot : "icha" (femme - אשה), qui contient la lettre hé (ה) du Nom Divin.

=> Ainsi, selon Rachi, dans le meilleur scénario possible, un couple parfait méritera de faire résider dans sa maison un Nom Divin incomplet (ya - יה), à l'image du verset avec Amalek ci-dessus.
Pourquoi cela?

Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) répond qu'au départ, Hachem bénit le couple avec qu'une partie de Son Nom, afin d'apporter les fondations sur lesquelles il leur sera possible de se construire et de se développer.

Ainsi, un couple doit toujours avoir conscience qu'il est à un niveau incomplet, et qu'il doit constamment chercher à compléter le Nom de Hachem (la présence divine) présent entre eux deux, et ce comportement permet d'amener une pluie de bénédictions sur leur foyer.

[dans le cas contraire, Hachem peut se retirer du couple. Lorsque l'on enlève les 2 lettres Divine (יה) de איש et אשה, il ne reste plus que : un feu (éch - אש), allusion à la destruction, à la colère, ... ]

[De même que nos actions positives diminuent à chaque fois un peu plus l'influence d'Amalek dans le monde, et renforcent davantage celle de Hachem, Lui rendant plus complet Son Nom Divin.
De même dans la vie de notre couple, nous devons agir de façon à pouvoir accueillir davantage de divinité en nous, ce qui contribue à davantage compléter le Nom Divin, qui est lié à notre couple.
Dans tout les cas, plus Hachem est présent, plus nous lui sommes proches, plus nous bénéficions de bénédictions!]

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+ "C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> "Car Hachem a fait choix de Sion, il l’a désirée pour demeure" (ki ba'har Hachem bétsion, iva lémochav lo - Téhilim 132,12)

Lorsque Hachem choisira Sion, alors : "iva" (אִוָּהּ - "il l'a désirée) = il retournera ces 3 lettres (א ו ה), rendant alors le Trône et le Nom Divin complets.
[Maharcha - guémara Ména'hot 87a]

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-> "Avec le nom [Youd-Hé - יָהּ], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres le monde fut créé"
[guémara Ména'hot 29b]

=> Notre travail est de nous parfaire, ainsi que le monde, de l'élever spirituellement afin de mériter cette consolation de D., Qui aura alors Son Nom complet, rayonnant alors de toute Sa magnificence!

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5°/ "Moché prit avec lui les ossements de Yossef, car il avait formellement fait jurer les Bné Israël" (Béchala'h 13,19)

La guémara (Sotah 13a) note que seul Moché a pris les restes de Yossef, le reste du peuple était occupé à "emprunter" des objets de valeur aux égyptiens [réalisant ainsi la volonté de D. et Sa promesse à Avraham].

=> Que sont devenus les ossements de Yossef durant les 40 années dans le désert?
Comment Moché pouvait-il les garder (étant en contact avec un mort), et en même temps être toujours disponible pour échanger prophétiquement avec Hachem (ce qui nécessite d'être pur)?

-> Le Tossafot Shantz (guémara Sotah 13a) écrit que Moché a placé les ossements de Yossef dans une carcasse de mouton vide, et à ce moment le mouton est revenu à la vie, et il a alors suivi Moché dans le désert pendant 40 années.
Le roi David fait allusion à cela, lorsqu'il écrit : "Qui a mené Yossef comme un troupeau" (noég katson Yossef - Téhilim 80,2).

-> Dans le même ordre d'idée, le Hadar Zékénim affirme que Moché a lié les ossements de Yossef à de la peau d'une chèvre, et il a écrit dessus le Nom Divin ineffable, ce qui a entraîné la résurrection de la bête. Cette dernière a ensuite suivi Moché durant les 40 ans dans le désert.

-> Le Séfer haKouchyot explique que l'objectif de Moché en agissant ainsi, était de ne jamais en venir à oublier accidentellement les ossements de Yossef pendant les déplacements dans le désert.
[puisque le mouton ou bien la chèvre le suivait d'elle-même, il n'avait plus besoin de s'en occuper personnellement]

Cependant, le Rokéa'h est d'avis que Moché a oublié une fois les ossements de Yossef, et c'est alors que Hachem les a transformé en un mouton vivant qui a ensuite accompagné Moché.

-> Le 'Hizkouni et le Sifté Cohen enseignent que Hachem a fait en sorte que le cercueil de Yossef se portait tout seul, sans avoir besoin de l'aide de personne pour se déplacer.

=> Selon tous les avis, il en découle que Moché n'était jamais en contact direct avec les ossements de Yossef, le laissant pur et éligible à recevoir la prophétie à tout moment.

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-> "Il (Yossef) a fait jurer les enfants d'Israël en disant : Hachem vous libérera et vous ferez monter mes ossements" (Béchala'h 13,19)

Le midrach explique que ce serment que Yossef a imposé à ses frères était de leur jurer de ne plus du tout lui en vouloir, et lui aussi leur a juré qu'il ne leur en veut plus.
Mais comment cette explication s'inscrit-elle dans la suite et le contexte de ce verset?

En réalité, l'unité et l'harmonie dans le peuple d'Israël (entre les juifs) entraîne la délivrance.
Ainsi, le fait que Yossef et ses frères se sont jurés de ne plus s'en vouloir, cette harmonie générée par ce serment a contribué à ce que "Hachem vous libérera".
Bien plus, grâce à l'unité, chacun s'élève de niveau et grandit spirituellement.

=> C'est ainsi que "vous ferez monter mes ossements" = grâce à l'harmonie qui régnera entre les juifs, alors cela entraînera que mes ossements et ma personne monteront de niveau et je m'élèverai.
[il en est de même dans notre exil : plus nous nous efforçons de faire régner l'unité/la paix entre les juifs, plus nous nous élevons individuellement et collectivement de niveau, et plus nous faisons monter "les ossements" = nous activons la venue du machia'h. ]
[Imré Emet]

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-> Il ne faut pas penser que les juifs n'eurent pas le temps de se préoccuper de la dépouille de Yossef parce qu'ils étaient occupés à accumuler de l'or et de l'argent.
En réalité, ils considéraient comme une tâche essentielle de chercher les ossements de Yossef, toutefois ils désiraient laisser à Moché l'honneur de la mener à bien.
Le consensus général était le suivant : "Sans les ossements de Yossef, nous ne pourrons pas quitter l'Egypte. Puisque Moché est l'initiateur de la sortie d'Egypte, il doit en faire partie. Etant donné que Moché a amorcé la mission de nous faire sortir d'Egypte, qu'il la termine en prenant soin de la dépouille de Yossef.
Qui plus est, ce sera un honneur pour Yossef que Moché soit celui qui prenne soin de sa dépouille mortelle. Après tout, Moché est le plus grand homme au monde.

[De plus,] si nous nous mettions tous à accomplir cette tâche, des problèmes surgiraient sans aucun doute. Il est impossible que 600 000 hommes s'unissent pour la mener à bien. Des divergences d'opinion pourraient surgir [désunissant le peuple!], qui mettraient en danger tout le projet. [la force des juifs réside dans leur unité]
Pour toutes ces raisons, il vaut mieux que seul Moché s'occupe du cercueil de Yossef".

[Rachi sur : "Vous ferez monter mes ossements d’ici avec vous" (v.13,19) = étant donné que c’est à ses frères qu’il a fait prêter serment, nous déduisons du mot it'hem ("avec vous") que les juifs ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribu. (Ainsi, les dépouilles des autres fils de Yaakov furent également emportées hors d'Egypte!)]

Il pourrait sembler très étonnant que la Torah parle des "ossements de Yossef". En effet, les corps des tsadikim ne se décomposent pas et leurs corps restent intacts, comme au jour de leur enterrement.
De plus, Yossef ayant été gouverneur, son corps fut embaumé comme le voulait l'usage (Béréchit 50,26).

En réalité, Yossef avait prié que son corps se décomposât. Il pensait qu'au cours de son travail de vice-roi, il avait certainement commis de nombreuses fautes. Il voulait que la décomposition de son corps fasse expiation de tous ses péchés. [Sifté Cohen - Vayé'hi]
[Méam Loez - Béchala'h 13,19]

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-> "Moché emporta en même temps les ossements (atsmot - עַצְמוֹת) de Yossef" (13,19)

Le Mégalé Amoukot précise que Moché a emporté la force (otsem yado) de Yossef : son authenticité (‘atsmiouto) et sa puissance.
Or quelle était sa force?

C’est qu’il ne s’est pas montré vindicatif et rancunier envers ses frères, qui l’avaient pourtant vendu comme esclave. Il les a nourris, parce qu’il continuait à les aimer.
De même, Moché ne s’est pas fâché des désobéissances et des plaintes que les Bné Israël lui ont adressées. Il a supporté avec amour toute leur charge et leur fardeau, et a couru devant eux tel un cheval pendant les 40 années passées dans le désert.

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-> "Moché prit les ossements de Yosseph avec lui" (13,19)

=> Pourquoi le verset précise-t-il : "Avec lui"? Ces termes semblent apparemment inutiles!

Quand un homme accomplit une mitsva, le gain que cela lui rapporte l'accompagne pour l'éternité, dans ce monde et dans l'autre monde. Ainsi, la mitsva est réellement avec la personne qui l'accomplit.
Contrairement aux gains matériels, comme l'or et l'argent, qui ne lui apportent aucun supplément dans sa personnalité dans ce monde, et l'abandonnent après la mort, ne lui étant d'aucun intérêt dans l'autre monde.

Ainsi, la Torah veut enseigner que Moché a réalisé une grande mitsva en prenant les ossements de Yossef.
C'est pourquoi, le verset signale qu'il les a pris "avec lui", comme pour dire que cette mitsva est vraiment "avec lui" et l'accompagnera pour toujours, contrairement aux biens matériels, qui ne sont pas réellement avec l'homme.
[Kli Yakar]

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+ Bonus (b'h) :

-> "C’est par 10 fois que nos ancêtres éprouvèrent Hachem dans le désert, car il est dit : "Ils M’ont éprouvé par 10 fois et n’ont pas entendu Ma voix" (Chéla'h Lé'ha 14,22)."
[Pirké Avot 5,4]

Il est remarquable de constater que 6 de ces 10 fois, se déroulent dans la paracha Béchala'h, c'est-à-dire tout de suite après la sortie d'Egypte, et les 4 autres fois ont lieu pendant l'année qui suit.
=> Ainsi, pendant pratiquement 39 ans (sur les 40 du séjour dans le désert), nos ancêtres ont été irréprochables, le peuple juif ne fautant à aucune reprise!
Cela témoigne de la grandeur de cette génération, comme il n'y en aura plus jusqu'à la venue du machia'h!

Ces 6 fois dans notre paracha sont :
-> Ils dirent à Moché : "N'y a-t-il pas de tombeaux en Egypte que tu nous aies emmenés pour mourir dans le désert? Que nous as-tu fait là de sortir d'Egypte?" (v.14,11)
=> Ils ont préféré rester esclaves en Egypte que de mourir aux mains des égyptiens à la mer Rouge.

-> "Que boirons-nous?" (v.15,24)
=> Ils se sont plaints de n'avoir rien à boire, si ce n'est les eaux amères de Mara.

-> "... vous nous avez fait sortir dans ce désert, pour faire mourir toute cette communauté de faim" (v.16,3)
=> Ils se sont plaints lorsque leur stock de nourriture a été épuisé.

-> "Ils n'obéirent pas à Moché et quelques uns en laissèrent jusqu'au matin" (v.16,20)
=> Malgré l'interdiction, ils ont laissé de la manne de côté pour plus tard.

-> "le 7e jour, quelques-uns du peuple sortirent pour [en] ramasser" (v.16,27)
=> Malgré l'interdiction, ils sont sortis à Shabbath récupérer de la manne.

-> "Le peuple querella Moché et ils dirent : Donnez-nous de l'eau que nous buvions!" (v.17,2)
=> A Réfidim, ils se sont plaints de ne plus avoir de l'eau.

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Les 4 autres fois :
-> le Veau d'Or (Ki Tissa 32,4)

-> "Le peuple chercha des sujets de récriminations" (Béaaloté'ha 11,1)
=> A Tav'éra, ils se sont plaints de leur moyen de survie dans le désert, se lamentant sur leur sort.
Cela se passa au moment de quitter la région du Sinaï, encore proche des civilisations, et le peuple a paniqué en s'enfonçant dans le désert immense, sauvage et inconnu.

-> "les enfants d'Israël pleurèrent à nouveau, et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger?" (Béaaloté'ha 11,4)
=> Ils ont exprimé leur insatisfaction de la manne, désirant de la viande (entraînant l'apparition des cailles).

-> la faute des explorateurs (Chéla'h Lé'ha 14,1-4)

A la mer …

+ A la mer ...

-> Le nom Divin : Elokim (אלהים) a une valeur numérique de 86, qui est la même que le mot :"haTéva" (la nature - הטבע).
Ce nom de D. peut également se diviser en : "à la mer" (el ayam - אל הים).
L'ouverture de la mer Rouge est une expression éclatante de la maîtrise totale et permanente de Hachem sur la nature.

=> Elokim, représente l'attribut Divin de justice, et il a entraîné que les égyptiens sont morts noyés, à l'image des enfants juifs qu'ils faisaient périr par l'eau.

-> Pharaon a déclaré : "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Le midrach rabba commente :
"Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem – מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de : מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada [de Pessa'h] : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies."
[en plus des 10 plaies précédentes, il y en a eu 50 à la mer!]

Le mot : מִי à l’envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!"

[Toute personne devra reconnaître la toute puissance de Hachem. Ainsi, autant le faire tout de suite, plutôt que d'amener des épreuves sur nous visant à nous le faire admettre par la force.]

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+ "Pourquoi est-ce que Hachem a amené 10 plaies sur l'Egypte?

Les 10 plaies correspondent aux 10 Paroles (maamarot) à partir desquelles Hachem a créé le monde.
Ainsi, c'est comme si D. avait recréé le monde durant les 10 plaies.
En montrant Sa domination totale sur le monde, Hachem a démontré qu'Il avait créé le monde et qu'Il continue à le recréer [à chaque instant]."

[Torat haMin'ha]

"Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres : "Qu’est ceci?" (מָן הוּא - manne ou - litt. c'est la manne!) car ils ne savaient ce que c’était" (Béchala’h 16,15)

-> La Torah nous apprend que les juifs l'ont nommée : "manne", car "ils ne savaient ce que c’était".

Nos maître du moussar font remarquer que les lettres de : "manne ou" (מן הוא) permettent de former : "émouna" (אמונה).
En effet, lorsqu'une personne ne comprend pas ce qui lui arrive dans la vie, lorsqu'elle se demande : "Qu’est ceci?" (מן הוא), la réponse est : émouna (אמונה).
Nous devons alors se focaliser sur notre foi et notre croyance en Hachem.

Plus que cela, le verset comment par : "Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres", ce qui nous enseigne que lorsqu'autrui traverse une période difficile, nous devons être présent en lui fournissant des mots d'encouragement, en essayant de lui remonter le moral.

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-> Le roi David dit : "Comme il est bon ... de raconter le matin Ta bonté ('hassdé'ha), et Ta fidélité (émounaté'ha) pendant les nuits" (Téhilim 92,2-3)

Pendant les périodes ensoleillées de notre vie, nous devons savoir louer et remercier Hachem pour Ses bontés ('hassdé'ha).
Par contre, durant nos moments plus sombres, nous devons se retourner vers notre réserve de émouna (émounaté'ha).
En effet, lorsque notre vision s'obscurcit, nous devons réveiller notre émouna en Hachem, Qui nous fait uniquement ce qui est le meilleur pour nous.
[Notre esprit humain (et non divin) n'a pas les capacités pour appréhender clairement cela sur le moment.]

[Source : adaptation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Guttman]

[une des particularités de la manne était sa capacité à prendre le goût, que l'on souhaitait qu'elle ait.
De même, notre vie a la capacité d'avoir le goût que nous voulons lui donner.
Par exemple, nos problèmes prennent les proportions que nous souhaitons leur accorder ; ou bien en portant un regard plein de émouna, de confiance dans la bienveillance de Hachem à notre égard, alors notre vie devient toute autre.]

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+ "Vous vous rassasierez de pain, et vous saurez que Je suis Hachem votre D." (Béchala'h 16,12)

-> "C'était cela le véritable miracle de la manne : l'homme pouvait être rassasié et quand même reconnaître Hachem".
[rabbi Naftali de Ropshitz]

[nous avons une tendance naturelle lorsque tout va bien dans notre vie, à se dire : "Hachem ne te dérange pas, c'est bon je gère tout seul!", plutôt que de reconnaître l'origine de notre bonheur, et de remercier D. pour cela!]

-> Lorsque nous remplissons notre cœur d'affection, d'amour d'autrui, il n'y a alors plus de place pour la jalousie.
[Rav Yé'hezkel Levenstein - Likouté Yé'hezkel]

-> Lorsque l'amour entre, la jalousie part.
[guémara Baba Kama 72]

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+ Exemples : aimer autrui pour éviter la jalousie :

+ "Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne ensemble" (Ki Tétsé 22,10)
Pourquoi cela?

-> Le Daat Zékénim méBaalé haTossafot apporte la réponse suivante.
Le bœuf est un ruminant (mâchant les aliments avant de les avaler), tandis que l'âne ne l'est pas.
Lorsque le bœuf et l'âne sont attelés ensembles, et que l'âne voit que le bœuf rumine, il pense qu'il est en train de manger quelque chose. L'âne en devient alors jaloux, car il pense que le bœuf a été nourri, tandis que lui non.

En réalité, ils ont chacun la même quantité de nourriture, mais puisque le bœuf doit la mâcher, il donne l'impression qu'il a triché pour en avoir plus.

=> Pour éviter une telle souffrance émotionnelle à l'âne (provenant d'un sentiment de jalousie : pourquoi est-ce qu'on lui donne davantage à manger qu'à moi!), la Torah interdit de les atteler ensemble.

-> Selon le rav 'Haïm Chmoulévitz, si la Torah fait tellement attention aux sentiments d'un animal, combien à plus forte raison elle l'est concernant les êtres humains.

=> On apprend de là qu'il faut être vigilant lorsque nous racontons nos "bonheurs" autour de nous de ne pas en venir à heurter autrui (ex: nous racontons nos magnifiques vacances alors qu'ils n'ont pas les moyens, nous racontons combien notre femme/enfants sont encroyables alors qu'ils n'arrivent pas à se marier, à avoir des enfants, ...).
Si la Torah souhaite éviter que l'âne devienne jaloux du bœuf, alors à plus forte raison, nous devons tout faire pour éviter de déclencher des sentiments de jalousie chez notre prochain.

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-> Au moment de l'inauguration du Michkan, la Torah va décrire d'une façon plutôt répétitive et détaillée, la description des sacrifices que chaque chef de tribu a pu apporter (Nasso 7,12-83)
Pourquoi cela?

Rav Chmouel Greineman enseigne qu'il y avait 12 jours d'inauguration, et que chaque jour une autre tribu apportait un sacrifice.
Au final, chaque chef de tribu a choisi d'apporter exactement le même sacrifice, en copiant celui amené le 1er jour par Na'hchon fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda.
La raison est qu'ils ont volontairement agi ainsi pour éviter l'apparition de tout sentiment de jalousie. En effet, si les sacrifices auraient été différents, il y aurait alors pu avoir des comparaisons, entraînant de la jalousie.
Au contraire, en agissant ainsi, ils ont démontré tout l'honneur et l'amitié qui régnaient entre les différentes tribus.
[on a tous offert le meilleurs sacrifices!]

=> Rav Greineman explique que Hachem était si content de ce comportement, qu'Il a permis que le 7e sacrifice se fasse pendant Shabbath, et Il relate ce fait dans la Torah d'une façon très détaillée, et ce pour chacune des tribus.

Si pour de la spiritualité, il est important d'éviter de la jalousie, à plus forte raison pour de la matérialité.

"Aussi longtemps que l'arrogance, la jalousie et la dispute divisent nos rangs, la guéoula (Délivrance) du peuple juif doit être retardée."

[Kli Yakar]

"Lorsqu'il n'y a pas de jalousie ou de haine entre nous, alors nous n'avons rien à craindre de nos ennemis."

[Rabbi Aharon Roth (l'auteur du Chomer Emounim) - Choul'han haTahor]

"Si une personne me dit qu'elle a un sérieux mal de tête et qu'elle ne peut pas se concentrer convenablement sur sa prière, je lui répondrais : 'Qui vous a dit de prier avec la tête? Vous devez prier avec votre cœur!' "

[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

Le Yétser ara

+ Le Yétser ara :

-> Le yétser ara et l'ange de la Mort sont les mêmes.
[guémara Baba batra 16]

[comment peut-on confier sa vie à celui qui va nous la retirer?
Il agit dans ce monde comme notre meilleur ami, nous incitant à faire des choses, mais après notre mort, il devient notre pire ennemi, lançant des accusations, demandant des punitions pour chaque fois où nous avons pu l'écouter!
=> Il nous tue et nous enfonce pour l'éternité! ]

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-> Le Réchit 'Hokhma enseigne :
Au guéhinam, l'âme qui a fauté verra son yétser ara se tenant devant le Trône Divin, déclarant d'un ton moqueur : "Quel crétin as-tu été! Comme tu es pitoyable. Tu n'as pas écouté Hachem, préférant m'écouter.
Qui suis-je de toute façon? Je ne suis qu'un simple serviteur [de D.].
Pourquoi as-tu échangé un monde éternel pour un éphémère?"

-> "Dans le futur, Hachem va prendre le yétser ara et Il va le tuer devant les tsadikim et les réchaïm"
[guémara Soucca 52a]

=> A l'image de ce qu'il nous propose, le yétser ara est lui-même éphémère!
Comment peut-on lui faire confiance, au détriment de D.?

-> "Dans le futur, Hachem va prendre le yétser ara [qui est aussi l'Ange de la Mort] et Il va le tuer" (guémara Soucca 52a)
Le Toldot Yaakov Yossef (Kédochim), rapportant le Baal Chem Tov, explique que : "Il va le tuer" = Hachem va retirer du yétser ara tout le mal qui est en lui, et il va alors devenir aussi saint, qu'un bon Ange.

=> Ainsi, selon cet avis, la finalité du yétser ara est de devenir bon. Alors, pourquoi lui faire confiance actuellement, au point de lui confier sa vie présente, et à venir?

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-> Le yétser ara nous empêche de discerner ce qui est important, de ce qui est futile.
[guémara Baba métsia 83b]

[il raisonne en termes de : juste maintenant, juste un petit peu (c'est pas si grave!), ...
En instaurant du flou dans les réelles priorités de notre vie, son rôle est de nous empêcher de faire fructifier au maximum les ressources que Hachem nous octroie (le temps, des capacités, ...).

C'est ainsi que dans le monde éternel, au lieu d'être des milliardaires en mitsvot, nous serons alors couverts de milliards de hontes, de regrets (si seulement j'avais fait, pourquoi n'ai-je pas agi au maximum de mon potentiel?, ...)

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-> Rabbi Na'hman de Breslev appelle le yétser ara : le pouvoir de l'illusion (koa'h hamidamé).
Il arrive à convaincre tout le monde que sa main fermée contient ce dont nous avons personnellement besoin.
Hypnotisé, nous suivons alors cette carotte fictive et faisons sa volonté, jusqu'à ce qu'il ouvre sa main, qui est en réalité vide.

Rabbi Na'hman compare les plaisirs de ce monde aux rayons du soleil dans une pièce sombre. Ils semblent être une réalité solide, mais dès qu'on essaie de les attraper, il ne reste absolument rien dans notre main.

[de même, nous investissons beaucoup de temps et d'énergies pour obtenir les choses en apparence brillantes de ce monde (comme les rayons du soleil), mais au final, il ne nous restera rien, et ce pour l'éternité.]

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-> "Lorsqu'un individu laisse ses désirs le contrôler [et non la Volonté de D.], alors il vit la vie d'un animal, et non d'un être humain."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

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-> Pourquoi la guémara (Béra'hot 61a) compare-t-elle le yétser ara (mauvais penchant) à une mouche?

Le 'Hafets 'Haïm donne comme réponse :
Certains animaux sont peureux. Quand on les menace, ils s'enfuient immédiatement et on peur de revenir.
Mais la mouche, elle ne connaît pas la peur. La chasserait-on 100 fois, elle reviendra sans cesse.
De plus, elle importune l'homme sans répit. Il la chasse de son nez, elle se pose sur son front.
Même, s'il change de place, elle le poursuit.

[le yétser ara peut aussi être comparé à une mite, qui même si elle est minuscule, quasiment invisible, peut avec le temps endommager les fondations du plus bel immeuble/palais, jusqu'à le faire s'écrouler ...

D'ailleurs, nos Sages ont dit : "Le mauvais penchant de l'homme le domine chaque jour ... et si ce n'était D. qui lui vient en aide, l'homme serait impuissant contre lui" (guémara Soucca 52 a-b)

C'est pour cela que le Yaarot Dvach affirme que le meilleur moyen de le combattre est par notre prière, en se tournant vers Hachem pour bénéficier de Son aide. ]

-> La rabbanite Feldbrand apporte l'explication suivante au fait qu'il soit comparé à une mouche.
Une mouche a 6 pattes qui vont dans les différentes directions (sauf vers le haut : D.), et des yeux qui font 20% de son corps, en allusion au fait que la force principale du yétser ara réside dans sa capacité à enflammer nos yeux de désir [nous aveuglant aux véritables priorités de ce monde, et nous faisons aller dans toutes les directions sauf celle de Hachem].

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique que la mouche ne fait rien d'autre que de déranger la tranquillité d'esprit des gens, puisqu'elles bourdonnent à proximité de l'oreille et qu'elles volent autour du visage sans pouvoir mordre ou nuire.
C'est le but essentiel du yétser ara : détruire notre sérénité.
[ex: nous ne sommes plus nous même, et le yétser ara prend alors les commandes!]

Une autre similarité est que les 2 sont attirées par les saletés.
Les mouches sont attirées par les plaies ouvertes infectées.
Le yétser ara agit de même puisqu'il va en permanence attirer l'attention d'une personne sur ses défauts et ses fautes, afin de lui causer du désespoir.
Nos Sages disent : "Le yétser ara ne veut pas nous faire fauter, ce qu'il veut c'est mettre en nous de l'abattement qui suit la faute", et alors il peut nous mettre à terre en nous faisant se concentrer sur nos fautes et autres bassesses, saletés internes.
[le moins nous avons de valeur de nous-même, le moins nous agissant avec grandeur spirituelle, le moins nous sommes dérangés à fauter]

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-> Nos Sages ont comparé le mauvais penchant à une mouche (guémara Berakhot 61a).
La mouche, en soi, ne fait pas de mal. Elle ne mord pas, ne pique pas, elle ne fait que s'agiter, voleter de ci de là, mais elle nous rend fous. Finalement, elle est "semeuse de trouble" : comme le mauvais penchant!

Le mauvais penchant peint des tableaux imaginaires, qui sont à notre avantage, mais qui n'ont rien à voir avec la réalité, et nous convainc ainsi que celui-ci nous a fait du mal, que celui-là nous a blessés, que le troisième a médit de nous... et que nous sommes bien obligés de leur rendre le double, "pour qu'ils sachent et qu'ils craignent". C'est ainsi que naît la dispute, que s'amplifie la haine, et que se cultive la médisance.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Le roi Salomon traite le yétser ara de mouche : "Des mouches venimeuses corrompent, font tourner l'huile du parfumeur" (Kohélet 10,1).
Pourquoi?
La mouche ne se lasse pas. Elle va et vient même mille fois. Ainsi est le mauvais penchant. Il ne se lasse jamais de l'homme. Il peut aller et venir même mille fois, jusqu'à faire tomber l'homme dans son domaine.

Cependant, la mouche ne va pas dans les endroits propres. La malpropreté est sa porte d'entrée. Lorsque la mouche trouve la moindre trace d'insalubrité, elle rentre et dérange.
Le mauvais penchant n'a pas le droit de s'approcher d'un homme qui est entier dans son comportement.
Une femme entièrement pudique ou respectant parfaitement le Shabbath, le yétser ara n'est pas en mesure de la faire trébucher dans ces domaines.
Si un homme a trébuché, c'est le signe qu'il a laissé une porte ouverte au mauvais penchant.
Bien que l'ouverture soit minuscule, mais il y en a une, le mauvais penchant l'élargit et dérange ...

Nous devons être des "malades de la propreté" de notre âme du mauvais penchant, surveiller notre âme afin d'être propres de souillures spirituelles. Nous ne devons jamais être indifférents.
Uniquement ainsi, la "mouche", le mauvais penchant, ne viendra ni chez nous ni dans notre famille, ainsi nous arriverons à la véritable intégrité dans ce monde et dans le monde futur.
[...]

La guémara (Béra'hot 61a) nous enseigne que le mauvais penchant ressemble à la mouche.
Le parallèle entre cet insecte dérangeant et le mauvais penchant connu de tous est le suivant :
Celui qui a eu à faire à une mouche sait bien que la mouche est une véritable "embêteuse" ... Elle ne se lasse jamais! Elle peut attaquer mille fois, chaque fois d'un angle différent, et toutes les tentatives pour la chasser, n'empêcheront pas la prochaine attaque ... En effet, le mauvais penchant ressemble tout à fait à ceci ... Lui aussi est un "embêteur", il est également prêt à tenter de faire trébucher l'individu même mille fois, chaque fois d'un angle différent, et il ne se lasse jamais non plus, même si on le chasse sans arrêt.

De plus, il est notoire que la mouche transmet des maladies et des microbes. Lorsque nous voyons une mouche, nous ne pouvons pas savoir de quel microbe elle est porteuse, et lorsqu'on voit la nourriture sur laquelle elle s'est posée, on ne peut pas savoir quelle maladie elle y a laissée ...
Le résultat, nous le découvrions dans une étape plus tard, lorsqu'il est déjà difficile d'y faire face ...

De nouveau, il en est de même en ce qui concerne le mauvais penchant ... Nous ne voyons pas et ne comprenons pas suffisamment les dangers qu'il nous met à la face, mais il ne faut pas en diminuer le risque ...
Le microbe de la faute, les maladies de l'âme, se trouvent au sein du penchant, et il peut nous les implanter sans y prendre garde ...
Si nous ne le combattons pas pour le renvoyer sans compromis, sans comprendre pourquoi et comment, et sans réfléchir à 2 fois, il réussira à nous empoisonner, il sera alors difficile de réparer les dégâts.

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+ Quelques moyens pour lutter contre le yétser ara :

-> La guémara (Kidouchin 30b) nous enseigne que de même que D. a créé le yétser ara, il a créé son antidote : l'étude de la Torah.

Selon le 'Hafets 'Haïm, l'étude de la Torah est notre meilleure arme et armure dans la bataille contre notre yétser ara.

-> La guémara (Baba Batra 78b) nous recommande de mettre en perspective : qu'est-ce que je gagne à fauter (plaisir éphémère)? Qu'est-ce que j'y perds (éloignement de D. et donc de ses bénédictions, le prix futur à payer pour cette faute, ...)?

-> Le rabbi Mendel de Kotzk dit que nous devons être tellement occupés que nous n'avons plus de temps à accorder pour écouter notre utéser ara.
(éviter d'être dans des situations de faiblesse avec lui, et s'occuper de bonnes actions ne lui laissant pas le temps de s'agripper à notre mouvement).

Par exemple, la guémara (Avoda Zara 5,2) écrit : "Lorsqu'une personne est occupée avec la Torah et les bonnes actions, elle est capable de contrôler son yétser ara.

-> Selon Rabbénou Yona, nous devons imaginer notre honte lorsque l'on diffusera en public devant Hachem la vidéo de notre vie (ex: actes cachés, nos pensées, visions), et que nous n'aurons plus aucune raison qui tienne pour justifier nos actes.

-> La guémara (Béra'hot 5a) rapporte que si un personne arrive à garder dans son esprit le jour de sa mort, alors elle sera sauvé du yétser ara.

D'ailleurs, sachant cela, le yétser ara fait tout pour nous encourager à penser que le monde nous appartient, et que nous faisons partie d'une élite de gens qui vivrons éternellement contrairement aux autres (Zohar 3;126).

Le rav Dessler note que même une personne âgée, avec les faiblesses et maladies liées à son âge, se persuade qu'elle est dans ce monde pour rester durablement (pourquoi alors faire téchouva, changer ses habitudes).

[on peut observer nos Sages qui jusqu'à leur dernier souffle pensent à s'améliorer, à étudier la Torah.
Il n'y a pas de demain je vais le faire, car qui sait si je vivrais encore, et de plus ce que je ne fais pas aujourd'hui est une perte définitive, car ce jour ne se reproduira jamais!]

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-> "Si tu l’affames (ton yétser ara) alors il sera rassasié, mais si tu le rassasies (en lui accordant les fautes qu'il te demande de faire) alors il devient davantage affamé."
[guémara Sanhédrin 107a]

-> "L'unique remède prouvé pour guérir du notre faim [au yétser ara] est en l’affamant lui-même"
[Rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

En effet, on pourrait être tenter de se dire : "ok, je vais céder rien qu'une fois à mon yétser ara comme cela il me laissera tranquille ensuite!"
Mais la réalité est toute autre : à chaque fois que nous faisons sa volonté, alors nous aurons davantage d'attirance, de tentation envers ce qu'il nous proposera par la suite.

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-> Ne te focalise pas sur la petitesse de la faute, mais sur la grandeur de Hachem, à Qui nous devons obéir.
[Rabbénou Yona]

-> "Le yétser ara lui-même est content lorsque les personnes ne tombent pas dans ses pièges."
[Rabbi Mendel Menahem de Kotsk]

=> En nous mettant à l'épreuve, le yétser ara (un des anges au service de D.) nous donne une opportunité de se développer spirituellement, de tendre vers la perfection de notre être.
Son plus beau cadeau est de nous voir réussir, car cela signifie qu'il a été utile, qu'il a contribué à nous faire grandir.

Par exemple, le rav Israël de Koznitz (se basant sur la guémara 'Houlin 91b) dit qu'après avoir été battu par Yaakov, le yétser ara (ange d'Essav) s'est empressé de monter au Ciel pour faire des louanges devant Hachem.
En effet : "Ma mission est une réussite, puisque cet homme m'a vaincu!"

[de même, dans la Création du monde, D. caractérise le yétser ara de bonne chose, car il est indispensable à notre croissance spirituelle.]

=> le plus beau cadeau à faire à notre yétser ara, c'est d'écouter son (et notre) patron : Hachem!

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b'h, voir également :
-> https://todahm.com/2020/03/22/12461
-> https://todahm.com/2016/08/22/notre-cher-yetser-ara
-> https://todahm.com/2020/03/22/12508
-> https://todahm.com/2014/05/18/guemara-yetser-ara
-> https://todahm.com/2014/08/08/une-force-du-yetser-ara-faire-que-lhomme-soit-toujours-occupe-pour-eviter-de
-> https://todahm.com/2015/02/16/face-au-yetser-ara
-> https://todahm.com/29018-2

-> https://todahm.com/2021/09/09/32696

-> Surmonter son mauvais penchant = trouver grâce aux yeux d’Hachem : https://todahm.com/2021/11/07/surmonter-son-mauvais-penchant-trouver-grace-aux-yeux-dhachem
-> et aussi sur ce sujet dans le divré Torah : https://todahm.com/2021/11/07/33594

La Torah Orale s'appelle : "Torah chébéal pé" = la Torah de la bouche.
Cela signifie également : la Torah de celui qui domine sa bouche (en ne laissant pas de lachon ara en sortir).
Puisqu'il garde le souffle de ses entrailles, alors il mérite de comprendre la Torah Orale qui est transmise de bouche à bouche, de souffle à souffle.

[Sfat Emet]

Zèle et empressement à agir pour Hachem

Lorsqu'une personne réalise une mitsva avec empressement (zérizout), elle annonce au monde à quel point la mitsva est importante pour elle.
[Sforno - Vayéra 18,2]

-> Les 2 premières lettres du mot : empressement (זריזות) forment le mot : zér (זר) : une couronne.
Notre enthousiasme pour les mitsvot va élaborer une couronne pour Hachem.
[Sfat Emet - Chémot 4,25]

-> L'empressement est un signe d'amour d'Hachem.
[Rabbi Its'hak de Corbeil - Séfer Mitsvot katan]

-> La paresse provient de la tristesse.
Connectes-toi avec Hachem et tu atteindras la joie, et finalement la zérizout.
[Baal haTanya]

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-> Il y a 2 aspects liés au yétser ara : le feu et l'eau.
Il peut nous enflammer avec un désir débordant de faire une faute, ou bien refroidir notre enthousiasme pour les mitsvot par de la paresse.

Nous devons nous y opposer en utilisant l'aspect : "l’eau, c’est la Torah" (guémara Taanit 7a) pour refroidir nos emportements à fauter, et "une Torah de feu" (Vézot haBéra’ha 33,2) pour nous enthousiasmer à accomplir des mitsvot.
[Maguid de Mézéritch]

-> Le Rabbi Yé'hezkel de Kouzmir disait : "Un juif doit constamment être en train de courir : que ce soit pour réaliser une mitsva, ou bien pour fuir une avéra."

[cela ne signifie pas agir sans réfléchir, mais plutôt permettre à nos envies spirituelles de s'épanouir sans déperdition.]

-> Les mitsvot doivent être accomplies avec rapidité, car on ne sait jamais quel obstacle le yétser ara peut placer sur notre chemin à tout moment.
[Pélé Yoetz]

-> Le 'Hazon Ich avait l'habitude de dire : "Une ségoula pour ne pas oublier de faire quelque chose est de le faire immédiatement".

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-> "Tu dois savoir que la qualité du zèle (zérizout) est le début de toutes les autres qualités, car l'homme ne peut pas être toujours plongé dans le livre, il doit manger, boire et s'occuper de ses affaires, c'est pourquoi il faut du zèle et de la prudence pour retourner à son livre et étudier."
[Or'hot Tsadikim - Chaar haZérizout]

-> Le trait de l’empressement (zérizout) est le fondement de tous les traits de caractère (midot).
Il est l'ornement de toutes les autres midot et les perfectionne tous.
[Orchos Tsadikim]

-> "La nature humaine est très lourde, car la poussière de la matérialité est épaisse, c'est pourquoi l'homme n'a pas envie de se fatiguer ni de travailler.
Or celui qui veut mériter de servir le Créateur doit se renforcer contre sa propre nature, et prendre sur lui d'être empressé, car s'il se laisse aller à la lourdeur naturelle, il ne réussira certainement pas."
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.6]

-> Le Ram'hal écrit que les anges sont immatériels et c'est la raison pour laquelle tous leurs actes sont faits avec empressement, comme il est dit : "Et les 'Hayot allaient et venaient tel l'éclair" (Yé'hezkiel 1,14).
La grossièreté de la matérialité empêche l'homme de réaliser ses actes avec zèle. Etant donné que les anges n'ont pas cet élément terre en eux, ils agissent promptement.

-> Cette mida [de la zérizout] consiste à saisir les opportunités qu'Hachem place devant vous.
L'Alter de Slobodka enseignait que la paresse était la racine de tous les échecs. Il poussait ses talmidim à rechercher la grandeur et les encourageait à ne pas laisser la paresse les convaincre que les réalisations étaient hors de leur portée.

->

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"On ne fait pas attendre une mitsva, même si on pense l'accomplir plus tard avec plus de splendeur, car il n'y a pas de qualité plus grande que l'empressement."
['Hafets 'Haïm - michna Broura (90,28)]

-> "N'atteindront le bien que ceux qui s'y précipitent"
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot]

-> "L'homme se lèvera le matin comme un lion pour le service Divin"
[au tout début du Choul'han Arou'h.
Ainsi, le livre compilant les lois juives démarre en mettant en avant l'aspect vital d'avoir du zèle]

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-> "Vois cet homme diligent dans son travail : il pourra paraître devant les rois" (Michlé 22,29)

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1026) rapporte que son père rabbi Moché Aaron Pinto répétait inlassablement que le zèle détermine la moitié du mazal [d'une personne].
[Il ajoute : ] En d’autres termes, le zèle est, en quelque sorte, le réceptacle permettant à l’homme d’être gratifié de toutes les bénédictions. Par conséquent, le paresseux perd tous ces avantages, puisque, lorsque se présente le moment propice pour les recevoir, il n’en est pas digne, ne s’y étant pas préparé.

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
"La guémara (Béra'hot 63a) écrit la raison pour laquelle une prière n'est pas entendue : "Rabbi Tavi a dit, rabbi Yoshiya a dit : celui qui s'affaiblit dans la Torah, il n'a pas de force pour faire face au jour de la détresse."
Comme il accomplit les mitsvot faiblement, lorsqu'il aura besoin d'Haachem, on lui répondra faiblement.
Si un homme sert Hachem avec vivacité, rapidement, lorsqu'il a besoin d'Hachem, on lui répond avec vivacité, rapidement.
Mais s'il est "pesant", que chaque chose lui prend des heures, lorsqu'il aura besoin d'Hachem et l'invoquera, on lui enverra des anges pesants à qui il faudra une très longue période pour présenter sa prière face à Hachem, au point qu'elle n'aura plus aucune utilité ...

Le service divin doit être accompli avec vivacité et enthousiasme, pas avec nonchalance, et lorqu'arrive, à D. ne plaise, le jour de la détresse, on mérite d'être délivré et consolé des Cieux."

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-> Précision :
Il arrive qu'un individu commence à faire quelque chose avant d'avoir vraiment réfléchi aux conséquences. Son processus de délibération est si court qu'il semble faire les choses instinctivement.
À leur sujet, le verset dit : "Les pensées de l'homme diligent tournent à son avantage, et ceux qui sont hâtifs ne récoltent que des pertes" (Michlé 21,5).
L'homme diligent prend le temps de réfléchir et de planifier, tandis que l'homme pressé agit sans réfléchir et sans attendre le moment opportun, et c'est pourquoi il échoue. L'empressement est une bonne politique dans l'action, mais pas dans la réflexion et la planification. Une période d'attente pendant laquelle les idées mûrissent est un bon investissement pour lancer un projet. [Malbim - Michlé 21,5]

-> Ces personnes ont besoin de ralentir et de réfléchir à la conséquence de leurs actions.
Le Ram'hal nous rappelle que l'accumulation frénétique de tâches est l'une des ruses utilisées par le yétser ara pour nous empêcher de prendre le temps de réfléchir à la marche à suivre.

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+ Avoir la valeur du temps :

-> Notre yétser ara a la capacité de nous anesthésier (ex: ça va prend ton temps, il y a le temps, ...), nous faisons oublier la valeur du temps qui passe, et qui est notre bien le plus prévieux.

-> Le temps est l'un des plus grands cadeaux offerts à l'humanité. Perdre son temps, c'est déprécier le don de la vie fait par Hachem. [Rabbénou Yona]

-> "La journée est courte, il y a beaucoup de travail, les travailleurs sont paresseux, la récompense est grande et le maître de maison insiste" (Pirké Avot 2,15).
Dans cette parabole de la vie, le temps appelle l'homme à "bien m'utiliser". Si vous accordez de l'importance au temps, vous l'utiliserez à bon escient.

-> Faites preuve de discernement lorsqu'il s'agit d'investir votre temps. Vous devez faire vos choix en tenant compte de ce qui vous accompagnera éternellement. Si une personne réussit à actualiser/optimiser chaque instant, alors les jours s'élèvent et sont rattachés à leur Source en haut. [éternelle]
Toutefois, cela n'est possible que si l'on exploite au maximum les possibilités offertes par nos journées.
[Sfas Emet]

-> Il n'y a pas de perte plus importante que la perte de temps qui ne peut jamais être récupérée.
[rav Shmouel déOzida]

-> La force de la tribu de Yissa'har provenait de son appréciation du concept de temps, car "les enfants de Yissa'har étaient des hommes qui comprenaient le temps" (I Divré haYamim 12,33).
Ils vivaient avec la conscience que chaque instant était précieux et pouvait être utilisé pour apprendre la Torah. C'est à ce titre qu'ils sont devenus les enseignants du peuple juif.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa]

-> "Une minute perdue l'est à jamais. Savons-nous combien de minutes nous perdons? Arrêtez-vous et réfléchissez au don du temps. Hachem veut que le temps soit utilisé à notre profit [pour de l'éternité, non de l'éphémère].
Si seulement nous réalisions que chaque fois que nous nous occupons de quelque chose sans valeur, nous prenons des diamants et les jetons à la mer. Si seulement nous réalisions la véritable valeur du temps!"
[rav Mordé'haï Gifter]

[témoigner de la zérizout à faire la volonté d'Hachem, c'est exprimer concrètement que nous considérons les mitsvot comme de véritables diamants [de notre monde à Venir éternel]. ]

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-> Le monde a une expression : "le temps c'est de l'argent".
Nous disons : "le temps c'est le monde à Veni
r (olam aba)".
[rabbi Yé'hezkel Levinstein ]

[de même que la majorité des êtres humains courent après l'argent, les honneurs, ... de même les juifs doivent courir après le fait d'amasser des mérites pour leur part dans le monde à Venir, qui sera leur lieu de vie éternelle (sans possibilité d'y ajouter personnellement quoique ce soit après notre mort).]

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-> voir aussi : Servir Hachem avec le feu du zèle, nous fait mériter Sa révélation : https://todahm.com/2025/02/24/servir-hachem-avec-le-feu-du-zele-nous-fait-meriter-sa-revelation