Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Pourquoi est-ce que nous remercions Hachem d'avoir entraîné les égyptiens à nous haïr?

La réponse est que lorsque nous essayons de nous assimiler, comme les juifs l'ont fait en Egypte, alors Hachem s'assure que nous ne soyons pas acceptés (par eux)"

[Beit haLévi - Rabbi Yossef Dov haLévi Soloveitchik]

Les chiens & l’Egypte

"Quant aux enfants d'Israël, pas un chien n'aboiera contre eux" (Bo 11,7)

-> "Selon nos Sages (guémara Baba Kama 60b) : "Lorsque le prophète Eliyahou arrive dans une ville, les chiens se mettent à jouer gaiement, mais quand vient l’ange de la mort, ils poussent des cris plaintifs".

Durant cette nuit en Egypte, la guéoula des juifs se déroula en même temps que la mort des premiers-nés égyptiens, ce qui a entraîné que les chiens étaient confus.
[devaient-ils être heureux de la présence de Eliyahou haNavi ou bien triste par celle de l'ange de la mort?]

En résultat de cela : "pas un chien n'aboiera" (11,7) = tous les chiens en Egypte ont gardé leur bouche fermée"

[Rabbi Aharon Yaakov Greenberg - Itouré Torah]

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-> Le 'Hatam Sofer explique que durant la nuit de Pessa'h, les chiens virent 2 choses simultanément : d'un côté, la destruction qui vint frapper l'Egypte, comme il est écrit : "Et Il ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour frapper" (Bo 12,23). Les chiens qui virent l'ange de la mort auraient dû aboyer.
Mais d'un autre côté, Hachem descendit en Personne, comme il est dit : "Moi et non un ange ... Moi et non un envoyé ... Je suis Hachem ... et non un autre" (Ramban - Bo 12).
Lorsque Hachem descendit, Il était accompagné par 9 000 myriades d'anges, avec évidemment parmi eux, Eliyahou haNavi.

A ce moment précis, les chiens se retrouvèrent dans une confusion totale car d'un côté, ils devaient aboyer, mais de l'autre, ils devaient se réjouir ; alors que firent-ils?
Finalement, ils se turent et restèrent silencieux.

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-> Rabbi David Feinstein est d'avis que c’est une preuve que seul Hachem est intervenu en cette nuit (ni l'Ange de la mort, ni Eliyahou haNavi n'étant présent).

-> Diverses statues d'animaux surplombaient les portes de la capitale égyptienne.
Ces statues possédaient des pouvoirs magiques : si un esclave tentait de s'enfuir, l'animal émettait des sons qui ameutaient les gardes, et était imité des voix de tous les animaux de la même espèce.
Hachem avait prévu le départ des juifs par la porte surmontée des statues de chiens. Bien que ces bêtes fassent généralement davantage de bruit que les autres animaux, ils allaient rester totalement silencieux cette nuit-là.

Moché dit au nom de D. : "Contre les juifs, pas un chien n'aboiera, qu'il soit homme ou bête" (v.11,7) = Que le chien fût né d'un animal, ou qu'il fût taillé dans la pierre par un homme et doté de pouvoirs magiques, il allait demeurer silencieux.
Bien que la voix de ces chiens [dotés de pouvoirs magiques] s'entendit habituellement à des centaines de kilomètres, ces chiens allaient rester muets cette nuit-là.

Selon d'autres, les "chiens" mentionnés dans ce verset font allusion aux égyptiens eux-mêmes. Ils méritaient ce qualificatif pour s'être moqués de Moché et avoir eu l'audace de le chasser après son entrevue avec Pharaon.
Moché leur dit : "Pas un de vous, espèces de chiens, n'osera élever la voix contre un juif, homme ou bête" ...
Moché s'adressait à "l'homme et à la bête", aux chiens pourvus de 4 pattes comme à ceux munis de 2 pieds. En effet, comme Hachem avait totalement soumis l'Egypte au pouvoir de Moché, ce dernier n'eut aucune crainte à les qualifier de chiens.
[Méam Loez - Bo 11,6-7]

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b'h, voir également :
- https://todahm.com/2017/02/19/41349
- De la gratitude : même envers les animaux : https://todahm.com/2015/02/16/de-la-gratitude-meme-envers-les-animaux

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-> Dans le livre Chem Michimon sur le Pérek Chira, l'auteur demande : pourquoi Rabbi Yéchaya s'étonna-t-il précisément du chant du chien et non pas de celui du serpent, qui nous fit fauter et engendra la mort dans le monde?

Il cite un commentaire inédit au nom du Mabit.
Dans les Pirké Dérabbi Éliézer (chap.11), il est rapporté qu'après que D. créa Adam Harichone et lui insuffla un souffle de vie en lui octroyant une âme, la taille de l'homme était d'un bout du monde à l'autre. Les créatures le voyaient et le craignaient, ils pensaient qu'il était leur créateur et tous se prosternaient devant lui.

Adam leur disait : « Vous vous prosternez devant moi ? Venez avec moi, vêtissons-nous honorablement pour faire régner notre Créateur, comme le fait un peuple à l'égard de son roi. »
Adam partit et fit régner D., lui et toutes les créatures à sa suite.
Ils s'exclamèrent : « L'Éternel règne, de majesté Il est revêtu.

Le Mabit nous révèle que tous se prosternèrent excepté le chien.

Soudain, Rabbi Yéchaya entendit que les chiens, qui n'avaient pas entonné de chant depuis la création du monde, commencèrent à chanter. Que dirent-ils ? « Allons ! Prosternons-nous, inclinons-nous, agenouillons-nous devant l'Éternel, qui nous a créés. »

Comment est-ce possible ? Les chiens sont effrontés, pendant deux mille quatre cent quatre-vingts ans, ils n'ouvrirent pas leur gueule et soudainement, ils se souvinrent du Créateur du monde ? Que se passa-t-il ?

L'ange dit à Rabbi Yéchaya : depuis 'Habakouk Hanavi, D. ne délivra pas ce secret ! Je te le dévoile : les chiens reconnurent D. depuis le jour où ils sortirent d'Égypte, quand D. leur ordonna de ne pas aboyer cette nuit-là.

S'ils n'avaient pas reconnu D., ils auraient dit : "Nous ne sommes pas prêts à recevoir des instructions, personne ne nous commande ... "
Mais les chiens reconnurent la présence du Créateur, ils se soumirent et se turent.

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-> Le Sifté Cohen nous apporte un merveilleux enseignement (au début de la Parachat Chémot) : avant l'esclavage, l'Égypte était complètement ouverte.
Chacun pouvait y entrer et y sortir à sa guise. C'est ce à quoi fait allusion le mot « Mitsraima»: le « Mem» est ouvert au début et à la fin du mot.
Mais dès que l'esclavage débuta, le mouvement devint à sens unique. On pouvait y entrer, mais pas en sortir, car les portes de l'Égypte étaient scellées par des sorcelleries, pour que personne ne s'évade. C'est l'allusion du mot « Mitsraïm » : le « Mem » est ouvert au début, mais fermé à la fin.
Comment cela marchait concrètement?

Les égyptiens créèrent, par un tour de magie, des formes d'homme et d'animaux qui étaient gravées dans les dix portes de l'Égypte. Au premier portail était dessinée la forme d'un cheval, au deuxième celle d'un âne, au troisième celle d'un chien. Il y avait aussi le dessin d'un chien, d'un lion, d'un agneau, d'un taureau, d'un chameau, d'un mulet, accompagnés d'une forme d'être humain. Si quelqu'un s'échappait, l'animal qui se tenait au portail se mettait à crier. Ainsi, tous les animaux de la même espèce se mettaient à crier. Ils repéraient quelle porte le fuyard avait empruntée et ils pouvaient ainsi le poursuivre.

Mais lorsque les Bné Israël sortirent d'Égypte, D. indiqua à Moché de sortir précisément par la porte où apparaissait la forme du chien, pour montrer les prodiges de D. et diffuser le miracle : que même le chien, le plus éhonté des animaux, est soumis à D., qui domine toutes les forces du monde. D. fit comprendre à Pharaon : Je vais t'infliger une plaie, mais pas seulement à toi, même à tes chiens en lesquels tu croyais tant. Je t'avertis par quelle porte les enfants d'Israël sortiront et à quel moment. Tu t'apercevras que les chiens seront muets de stupeur et ne pourront rien faire, comme il est écrit (11; 7) : « Quant aux enfants d'Israël, pas un chien n'aboiera contre eux » : depuis la forme de l'homme dessinée sur chaque portique jusqu'aux diverses espèces d'animaux apparaissant aussi sur les portails.

Pourquoi les chiens n'aboyèrent-ils pas?

Rabbénou Béhayé rapporte un commentaire selon la Torah ésotérique.
Le chien est un animal matériel, motivé par un pouvoir destructeur, force qui n'est jamais assouvie. Lorsque le cadavre d'un animal ou la chair d'un animal impropre à la consommation se détériore, la Torah ordonne de les donner au chien.

Lors de la plaie des aînés, l'attribut de justice était en vigueur et tous les premiers-nés périrent. Puisque le pouvoir destructeur provient de l'attribut de justice, les chiens crièrent lors de la deuxième garde de la nuit. C'est ce que nous enseigne le Talmud (Bérakhot 3a) que lors de la deuxième garde de la nuit, les chiens crièrent, car ils virent l'ange de la mort arriver sur l'Égypte. Nos Sages (Baba Kama 60a) nous dévoilent que lorsque les chiens aboient, c'est l'ange de la mort qui arrive dans cette ville !

Le trait de caractère des chiens est donc la justice et s'ils aboient lors de la deuxième partie de la nuit, cela nous apprend que l'attribut de justice est en vigueur à ce moment-là.

Le grand miracle fut qu'ils aboyèrent aux visages des Egyptiens, mais non à ceux des enfants d'Israël. C'est ce que dit le verset (id.) : « Quant aux enfants d'Israël, pas un chien ne remuera la langue.... afin que vous reconnaissiez combien l'Éternel distingue entre Mitsraim et Israël. » À cet instant, les Égyptiens furent très sévèrement jugés et les chiens aboyèrent vis-à-vis d'eux alors que les enfants d'Israël firent l'objet de miséricorde. C'est pour cela que les chiens se tinrent muets de stupeur lorsqu'ils franchirent le portique.

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=> Posséder un chien dans une maison est-il bien ou néfaste ?

-> La guémara (Shabbat 63a) contient des paroles caustiques envers celui qui possède un chien. Il affirme que celui qui élève un chien chez lui empêche la bonté de résider dans sa demeure... Rav Na'hman au nom de Rav Its'hak dit qu'il enlève aussi la Crainte du Ciel.

Pourquoi élever un chien est-il une entrave à la générosité? Comment cela retire-t-il aussi la Crainte du Ciel?

Le Maharal dans son livre Nétivot Olam (Nétiv Ha'hessed 85) nous enseigne un principe fondamental. Toutes les créatures détiennent du bien et de la bonté, excepté le chien qui n'a rien de bon. C'est l'essence du chien et en particulier s'il s'agit d'un chien méchant. Celui qui possède une telle créature dans sa demeure et lui donne une place fait fuir la bonté de son foyer.

Il n'y a plus de Crainte du Ciel, car le chien, qui est foncièrement mauvais, n'est pas considéré comme une partie intégrante du monde.
Hachem est la cause de tout et de ce fait, la Crainte du Ciel s'étend sur tout l'univers... Mais le chien, éloigné du monde, qui entre dans une maison enlève la Crainte du Ciel qui s'y trouve.

C'est la raison pour laquelle le chien aime son maître, car il est sous sa direction et il n'est pas soumis au monde que D. dirige. Il affectionne son maître plus que tout et le suit partout. En élevant un chien chez soi, la Crainte du Ciel disparaît.

Le chien croit que ses moyens de subsistance proviennent de ses maîtres et non d'Hachem. Il se révolte ainsi contre D. en disant : "Je n'ai pas besoin de Toi, j'ai mon propre maître!" C'est un mauvais chien, il annihile de la maison de l'homme toute Crainte du Ciel, tout acte de générosité et toutes les bénédictions.

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+ La médisance :

-> Le "chien" fait allusion au péché de la médisance, selon l’affirmation : "Celui qui émet du lachon hara mérite d’être jeté aux chiens" (guémara Pessa’him 119a), parce que ses paroles sont assimilables à des aboiements.

-> Lorsque les juifs sont sortis d’Egypte, les chiens ont réussi à se contrôler en n’aboyant pas.
Hachem a donné à l’homme un intellect, et cependant il est incapable de se contrôler et de refuser d’écouter celui qui lui dit du lachon ara.
Il devient alors même inférieur à un chien.
[le Maharal – rapporté par le ‘Hafets ‘Haïm]

En ce sens, le Séfer 'Harédim (chap.33) enseignent que ceux qui disent du lachon ara sont souvent réincarnés en chiens, et pire encore, ils souffrent alors énormément du fait qu’ils se souviennent de leur réincarnation précédente en tant qu'être humain.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.40,8) affirme qu'une des raisons pour lesquelles les juifs ont mérité d'être libérés d'Egypte est car : ils se sont écartés de toute médisance.
De même, le midrach (Vayikra rabba 32,5) rapporte que les juifs en Egypte n'ont pas dit de lachon ara sur autrui, et qu'ils ont résidé ensemble dans la paix.

=> "aucun chien n’a aiguisé sa langue" = puisque qu'aucun juif n'a aiguisé sa langue contre un autre juif, alors de même Hachem n'a pas aiguisé sa langue contre eux!

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+ La vérité :

-> "Contre tous les enfants d’Israël, aucun chien n’a aiguisé sa langue (לֹא יֶחֱרַץ-כֶּלֶב לְשֹׁנוֹ)" (Bo 11,7)

Le mot pour : "chien" (kélev - כֶּלֶב) peut également se lire : "comme le cœur" (ké lév).
Le verset peut alors se comprendre différemment : kélev léchono (כֶּלֶב לְשֹׁנוֹ) : "comme le cœur (était) la langue (léchono)".

Ce que les juifs ressentaient dans leur cœur était ce qu'il exprimait avec leur bouche.
Leur bouche et leur cœur étant unis dans l’honnêteté et ils étaient totalement attachés à la vérité.

C'est pour cette raison qu'ils ont mérité une protection supplémentaire et que tous les jugements difficiles ont été éliminés.

-> Le Déguel Ma'hané Ephraïn continue en disant que c'est l'application du principe suivant :
"Beaucoup des soucis qui arrivent sur quelqu'un sont dus au fait qu'il est ancré dans le mensonge et qu'il ne s'attache pas à la vérité.
En effet, les mots de sa bouche et son cœur ne sont pas en accord.

Une personne dont la bouche et le cœur sont en cohérence, aura la capacité d'annuler tous les jugements difficiles qui sont sur elle.
Ainsi, le fait de parler des paroles de vérité et de sincérité, a le pouvoir d'entraîner la disparition de ses soucis."

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+ La joie complète :

Au regard de l'énorme joie de sortir d'Egypte après un terrible esclavage, qu'est-ce que cela peut changer que les chiens n'ont pas aboyé?

-> Rabbi Zelig Pliskin répond que Hachem voulait que leur joie soit maximale, à 100%, avec aucune réduction (même minime) en raison de la peur d'entendre tous les chiens d'Egypte aboyer en même temps.

Nous devons apprendre de là que lorsque notre prochain est en train de vivre une occasion particulièrement joyeuse, nous devons faire attention à ne pas lui diminuer sa joie (ex: si un de ses enfants revient avec une super note, ne venons pas lui dire que la majorité de la classe a également eut une bonne note ; si quelqu'un est fier de son nouveau vêtement, ne lui disons pas qu'il aurait pu l'acheter moins cher ailleurs, ...).

-> "Le visage d'une personne est un lieu public (réchout harabim).
Nous devons faire attention à toujours montrer aux autres un visage heureux, car un visage triste entraîne une certaine transmission de cette tristesse à autrui. Or, nous n'avons pas le droit de causer de dommages (nézek) à une propriété publique."
[rabbi Yé'hiel Mordé'haï Gordon]

Les chiens nous apprennent qu'il faut faire attention à nos expressions externes (irritation, tristesse, ...), car cela a le pouvoir de se trasmettre chez nos frères juifs. (en voyant autrui triste, on peut en venir à rechercher dans notre vie des raisons justifiant de la tristesse, ... une spirale négative est enclenché!)
Sachant que nous devons aimer notre prochain, pourquoi leur transmettre de tels sentiments?

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+ La gratitude :

-> b'h, dvar Torah : https://todahm.com/2015/02/16/de-la-gratitude-meme-envers-les-animaux

"Afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils que Je Me suis joué de l'Egypte" (Bo 10,2)

-> "Le terme : "afin que" (oulmaan - וּלְמַעַן) n'apparaît dans la Torah qu'à une seule autre reprise : "afin que vous prolongiez vos jours" (Ekev 11,9).

Chaque personne possède un nombre d'années de vie prédéfinies.
Cependant, même si quelqu'un a pu vivre une vie longue et bien remplie, s'il enseigne à ses enfants la Torah, alors Hachem lui prolonge sa vie (au-delà de ce qui était prévu initialement).

=> On peut allonger ses jours si l'on raconte de la Torah à ses enfants, et aux enfants de tes enfants.

[le Pardes Yossef - rabbi Yossef Patzanovsky]

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-> b'h, autre divré Torah sur ce verset : https://todahm.com/2018/01/01/5966-2

La jalousie : Savoir se satisfaire de ce que l’on a

+ La jalousie : Savoir se satisfaire de ce que l’on a :

-> "Le fait d'être satisfait de ce que l'on a matériellement est la fondation de toute la Torah."
[Gaon de Vilna - Even Chléma 3,4]

-> "Nous devons avoir une confiance sincère dans le fait que Hachem accorde à chacun ce dont il a besoin en fonction des racines de son âme, et selon ce qu'il est venu réaliser dans ce monde.
C'est le plus haut niveau, celui de l'Attribut de : "yech li kol" (je possède tout).
C'est ce que [Hachem dit à Avraham] : "Soit entier" (véhéyé tamim) = manquant de rien.
[Rabbi Aharon kotler - Michnat rav Aharon]

-> "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)
Le Imré Moché commente : il l'a béni du trait de caractère de savoir se satisfaire avec ce que l'on a, ce qui entraîne le sentiment d'être béni "en toutes choses".

-> "Le tsadik vivra par sa émouna" (Habakouk 2,4)
"Le tsadik mange pour apaiser sa faim (le strict nécessaire) ; mais le ventre des réchaïm n'en a jamais assez." (Michlé 13,25)

Le Gaon de Vilna commente : La émouna et le fait d'être content de son sort (histapkout) sont liés, car ils constituent les 2 principaux conduits pour posséder tous les traits de caractère positifs.

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-> Quoiqu'une personne puisse manquer, Hachem ne souhaite pas lui donner, et ce que Hachem ne donne pas, il n'existe aucun moyen de l'avoir.
[Ibn Ezra - Chémot 20,14]

-> "Je n'ai jamais eu besoin de quelque chose avant de l'avoir, car tant que je ne l'avais pas, j'étais sûr de ne pas en avoir besoin (sinon Hachem me l'aurait donné!)."
[Rabbi Yé'hiel de Zlotchov]

-> Quand est-ce qu'une personne sait qu'elle a besoin de quelque chose?
Lorsque Hachem la lui fournit.
[Rabbi Shlomke Zhviller]

-> Nous récitons tous les matins : "chéassa li kol tsorki" (Qu a fourni tous mes besoins).
En effet, absolument tout ce que je peux avoir besoin pour réaliser ma mission dans ce monde, tout ce dont j'ai besoin pour acquérir ma part dans la Torah, tout cela Hachem me l'a octroyé.
[rav Chlomo Wolbe - Alé Chour]

-> "Que ton cœur n'envie pas le sort des pécheurs, mais s'attache constamment à la crainte de Hachem" (Michlé 23,17)

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+ "Un des principaux outils avec lequel Hachem juge le monde est le : mesure pour mesure.
Lorsqu'une personne est poussée à acquérir autant que possible du monde matériel, Hachem va également lui demander de nombreuses mitsvot.

D'un autre coté, une personne qui va toujours se satisfaire du minimum, on ne lui demandera pas d'amasser une quantité importante de mitsvot.
Ce trait de caractère sera bénéfique pour lui dans ce monde et va également le défendre dans le monde à venir."

[le Ben Ich 'Haï]

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-> "Si tu convoites quelque chose qui appartient à ton prochain, sa belle voiture par exemple, et que tes yeux sortent de leur orbite, songe que tu dois prendre aussi, en même temps, tout son "paquet" : ses malheurs, ses difficultés, ses épreuves, "tout ce qui est à ton prochain!"
Es-tu prêt à cela?"
[un des Admorim]

-> Selon le Maharal, l'harmonie spirituelle nécessite 3 choses : être en paix avec Hachem, avec son prochain, et avec soi-même.

La jalousie nous empêche de reconnaître les bénédictions qu'Hachem nous a déjà octroyé, ce qui nous convainc qu'Il n'est pas autant impliqué pour nous que pour les autres, qu'Il n'agit pas au mieux à notre égard, qu'il y a de l'injustice.
Nous ne sommes alors pas en paix avec Hachem, et également avec autrui, car nous surestimons ce que les autres ont, tandis que nous dévalorisons ce que D. nous a déjà généreusement accordé.
[une même chose peut être incroyable chez autrui, et banal, normal chez nous!]

[Nous avons tous un package global unique : avec des choses en plus (qualités, ressources, ...) et d'autres en moins (défauts, ...) par rapport à autrui. Ils constituent les outils nécessaires pour réaliser la mission de notre vie, sur laquelle nous aurons des comptes à rendre.
Refuser de se satisfaire de notre situation, c'est ne pas accepter le rôle que Hachem nous a donné dans la vie.
Nous ne sommes pas à notre place, ni en paix avec nous-même : je mérite mieux, si j'avais ... alors je ..., c'est pas là que je veux être/faire, ...

Il faut avoir l'humilité d'accepter que nous dépendons totalement de D., et avoir la lucidité, la responsabilité d'être à notre place, sous peine de ne jamais parvenir à une harmonie spirituelle.]

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-> Une personne qui est satisfaite d'elle-même, ne désirera pas ce qui appartient à d'autres.
[Rambam ; Barténoura]

-> Une personne qui n'est pas satisfaite de son sort dans la vie, deviendra jalouse des possessions d'autrui.
[Abarbanel - Pirké Avot 4,21]

-> Une personne contente de son sort, non seulement ne lorgne pas le bien d'autrui, mais elle se réjouira dans leur bien.
[Yaavéts]

[c'est la notion d'avoir un bon œil. Je suis plein, heureux de mon sort car c'est Hachem qui s'en charge.
Ayant tout ce qu'il faut en interne, je peux me réjouir du bien chez autrui, sans avoir un regard de jalousie!]

[La jalousie commence lorsqu'il y a un sentiment de manque en moi, que contrairement à autrui Hachem nous a un peu oublié.
Plutôt que de chercher son bonheur chez l'autre, nous devons revenir vers nous même et renforcer notre émouna. Ce qu'il nous manque se trouve déjà en nous!]

Si chaque animal reçoit sa nourriture en son temps, si chaque goutte de pluie à son trajet personnalisé (cf. guémara Baba Batra 16a), ... comment peut-on nous (les enfants du Hachem, but ultime de la Création), se sentir manquer de quelque chose

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-> "A chacun sa place" (Pirké avot 4;2)
Si chacun possède une place, alors pourquoi se plaint-on sans cesse que l’on n’a pas de place?

Parce que chacun convoite une autre place que la sienne.
[Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora]

-> Lorsqu'une personne est jalouse des talents, des traits de caractère ou des possessions d'autrui, elle agit comme un enfant immature.
Elle désire ardemment la douceur que possède autrui, sans s'arrêter pour considérer que ce qui est profitable à une personne, peut être dangereux chez une autre.
[Rabbi Meisels - Si'hot baAvodat Hachem]

-> Les gens ressentent de la jalousie uniquement parce qu'ils pensent qu'ils ont exactement les mêmes besoins que les autres.
[Rav Ezriel Tauber]

[Hachem nous offre en cadeau ce qu'il y a de mieux pour nous, mais plutôt que de Le remercier, nous préférons faire confiance à notre intellect limité (car humain et non divin) et nous plaindre qu'autrui a reçu mieux que nous!]

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-> Dans le monde à venir, D. organisera une danse pour les justes. Ils vont former un cercle et Hachem sera au centre, chacun Le désignera avec le doigt.
[guémara Taanit 31a]

Le Maharal (tel que cité par le rav Dessler) explique que l'idée du cercle est que chaque membre est à égal distance du centre : Hachem.
De plus, chacun y est constamment en mouvement, arrivant à ce qui était auparavant la place d'un autre.

Selon le Maharal, cela fait allusion que dans le monde à venir :
-> 1°/ chaque personne sera proche de Hachem en fonction de l'utilisation des ses capacités personnelles.
Ainsi, quelqu'un qui avait peu de capacités, mais qui a utilisé au maximum ses capacités limitées, sera au même niveau que celui qui avait des facultés très élevées, et qui les a exploitées autant que possible.

=> Il existe une différence apparente dans ce monde, qui n'existera plus dans le monde à venir, où toutes ces personnes formeront un cercle à égale distance de Hachem.
[certes dans ce monde (éphémère) nous pouvons apparaître comme moins bien garnis que d'autres, mais dans le monde futur (éternel) nous serons tous logés à la même enseigne en fonction de notre travail unique dans ce monde.]

-> 2°/ En plus de notre récompense pour nos efforts dans le service de D., il y aura également une récompense pour notre participation dans l'harmonie globale du peuple juif, qui a été possible lorsque chacun accepte le rôle unique qui lui a été attribué sans regarder avec jalousie les capacités des autres.

=> Dans le monde à venir, chacun dansera en mouvement, arrivant en permanence à ce qui était auparavant la place d'un autre, car en ayant réalisé son rôle dans ce monde sans vouloir être à la place d'un autre, il a permis que chacun soit à sa bonne place dans l'entité juive globale.

[pour qu'une danse en rond fonctionne, il faut que chacun des membres joue le jeux, en étant à tout moment à sa place. Si quelqu'un veut aller plus vite, dans une autre direction,... cela dysfonctionne.]

Chacun en restant à sa place permet que la symphonie de D. fonctionne au mieux, créant ainsi un kidouch Hachem.

Il existe dans ce monde une apparente disparité (ex: il y a plein d'êtres humains avec des ressources différentes), mais la réalité éclatera au grand jour dans le monde futur : nous sommes tous des membres d'une entité juive globale, tous unis par ce doigt désignant Hachem.

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+ Les Sages de la maison d'étude de rabbi Yanaï apprennent du verset (Dévarim 1,1) : "Di Zahav" que Moché s'est "dressé" contre Hachem. Selon eux, Moché a dit à Hachem : "Maître du monde, c'est à cause de l'argent et de l'or (zahav) que Tu as donné à profusion aux enfants d'Israël, jusqu'à ce qu'ils disent : "daï" (די - c'est assez!) qu'ils ont fait le veau (d'or)."
[Hachem a accepté ces arguments de Moché affirmant que le Ciel était essentiellement responsable du veau d'or par cause de l'excès de richesses accordées]
[guémara Béra'hot 32a]

-> Hachem a gratifié les juifs de tant d'argent et d'or à la sortie d'Egypte qu'ils ont dit : "ça suffit! c'est assez!" (daï). En effet, ils ont emmené dans le désert la richesse "empruntée" aux égyptiens avant leur départ d'Egypte, ainsi que l'énorme butin récupéré sur le bord de la mer après l'engloutissement de tous les égyptiens. [Maharcha]

-> Un homme est en général insatisfait de sa part et désire toujours plus d'argent, car il lui semble toujours avoir des manques.
En effet, nos Sages enseignent : "Un homme ne quittera ce monde qu'avec la moitié de ses désirs dans sa main" (midrach Kohélét rabba 1,13).
Celui qui possède 100 en désirera 200 ; s'il obtient 200, il en désirera 400 ...

=> Comment alors les juifs ont-ils pu dire : "c'est suffisant!" (daï) à la quantité d'argent et d'or qu'ils possédaient (alors que par nature un homme n'est jamais satisfait par ce qu'il a)?

Nous pouvons répondre que la convoitise d'argent et l'insatisfaction permanente de notre situation économique ont pour origine la souillure (zouama) que le serpent (symbole du yétser ara) a communiqué à 'Hava et à ses descendants.
Or, il est dit dans la guémara (Shabbath 146a) que lorsqu'Israël s'est tenu au mont Sinaï, avant le don de la Torah, cette souillure a cessé (puisqu'Israël a retrouvé le niveau d'Adam et 'Hava avant leur faute) et n'est revenue qu'après la faute du veau d'or.

C'est pour cela qu'avant le don de la Torah, ils ont pu dire : "ça suffit (daï) [aux richesses]".
[rav Wasserman - Kovets Biour Aggadot 8,6]

=> On voit de là, à quel point dans sa nature, un homme n'est pas satisfait de ce qu'il a, désirant toujours plus.
Un juif doit travailler son caractère, au point d'en arriver à toujours se satisfaire de ce qu'il a. [tendre vers cet état d'avant la faute de Adam et 'Hava!]

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-> "Car Tu viens en aide à un peuple pauvre et Tu rabaisses les yeux hautains" (Téhilim 18,28)

Selon le rav Moché Feinstein, lorsqu'un homme envie les biens matériels du prochain, c'est une preuve qu'il est mécontent de son sort ; il ressent ainsi une certaine frustration et se sent pauvre et malheureux.
Si au contraire, une personne est satisfaite de la part que Hachem lui a accordée, la pauvreté cesserait d'être ressentie comme une disgrâce.
C'est pourquoi, le roi David dit dans ce verset qu'Hachem rabaissera les yeux envieux pour venir en aide au "peuple" qui se sent pauvre : en élimant l'envie, on l'élimine la "pauvreté" imaginaire.

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La jalousie des talents d'autrui conduit à la dépression :
-> On peut parfois sombrer dans le désespoir en entendant parler d'un grand talent dont on est dépourvu. On peut commencer à se considérer comme rien ...
La dépression commence à obscurcir l'éclat de l'âme. En fait, toute l'identité spirituelle d'une personne devient sombre lorsqu'elle se compare à une autre personne qui possède des talents qu'elle n'a pas.
Il faut donc se renforcer soi-même et ne pas être jaloux de la portion .... de quelqu'un d'autre. Il faut apprendre à être vraiment heureux avec sa propre part.
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 2:330]

La colère : c’est s’autodétruire

+ La colère : c'est détruire notre "moi" le plus intime :

-> La colère est pour le yétser ara, ce qu'est une brèche dans un mur pour un voleur.
[Séfer haMéchalim 76]

-> La colère rend l'homme impur de l'intérieur et de l'extérieur : elle éradique son âme, au point qu'il ne lui reste pas même un ligament dans la sainteté.
[midrach Pin'has]

-> Une personne qui se met en colère déracine et détruit tout ce qui est saint en elle.
Quoiqu'elle ait pu atteindre [en spiritualité], la colère le détruira.
[Rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha - Roua'h haKadech 3]

-> Qui ne protège pas son âme de la colère supprime la Sainteté suprême et instaure à la place les forces du mal (sitra a'hra).
Assurément, un individu en colère se rebelle contre Hachem (qui est en lui) ... il Le met en pièces sous l'effet de sa colère et y fait régner un "dieu étranger".
[Zohar - Tétsavé 182a]

-> La colère a pour effet d'éveiller le grand Accusateur : Essav, c'est-à-dire Edom, à partir duquel s'anime en chaîne [des multitudes] d'Accusateurs qui oppriment et dominent celui qui se met en colère.
Son image divine l'abandonne et il perd son visage d'homme.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Likoutei Etsot p.47]

-> Une personne en colère déracine et détruit tout ce qui est saint en elle, et la passion enflamme le corps.
Elle perd son âme la plus élevée et sainte, qui est alors remplacée par les forces de l'impureté ...
Son âme (néfech) lui est arrachée et remplacée par un dieu étranger.
[Zohar 2:182]

-> En ce qui concerne la colère, mon maître [le Arizal] était extrêmement prudent, plus que pour toute autre faute, car aucune autre faute n'impacte de la sorte l'âme d'une personne.
En effet, lorsqu'une personne se met en colère, l'âme qui est en elle la quitte, et est remplacée par une âme provenant du côté impur ('hits'onim).
[Rav Haïm Vital - rapporté dans le Naguid ouMétsavé - Chaar haYi'houdim]

-> Selon le rav Haïm Vital :
"Mon maître [le Arizal] faisait très attention à la colère, plus qu’à toutes les autres fautes, même quand il se mettait en colère pour une mitsva.
Et quand j’enseignais à mon frère, qu’il ne savait pas aussi bien que je l’aurais voulu et que je me mettais en colère contre lui, même dans ce cas mon maître me le reprochait beaucoup.
Toutes les autres fautes produisent un défaut dans un seul membre [du corps], mais la colère porte atteinte à toute l’âme et la rend impure."

-> "Dans la colère, tu te déchires toi-même" (Iyov 18,4)
Lorsqu'une personne est en colère, elle déchire en morceaux sa sainte âme et la détruit.
Et puisqu'il ne peut pas y avoir de vide, alors l'espace laissé libre est pris par "le côté obscur".
Le Maor vaCémech (paracha Tazria) conclut : "Lorsque les forces de vie d'une personne partent, un esprit d'impureté y entre [à la place]".

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-> Rabbénou Yona note que dans la colère, il y a la rage qui est une tendance animale, faisant perdre toute raison, et causant des dégâts qu'on n'aurait jamais imaginés à tête reposée.

C'est ainsi que le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) enseigne :
"Celui qui est en colère pourrait détruire le monde entier si il le pouvait.
Il est hors de contrôle comme une bête sauvage, et prêt à commettre toutes les fautes du monde si sa colère le mènerait à cela, car il est totalement dominé par sa colère.

Le Séfer haMéchalim dit : "la colère est à l'intelligence, ce qu'est un nuage au soleil".

Une personne a beau être rayonnante de sagesse, la colère va tout recouvrir, ne laissant s'exprimer que sa partie/face sombre, sa folie.
Un tout petit peu de colère suffit à faire perdre la clarté de jugement, d'une quantité considérable de sagesse!

-> "le sot donne libre cours à sa folie" (Michlé 13,16)

-> "Tout celui qui se met en colère ... développe sa sottise"
[Rav Yirmiya de Difti - guémara Nédarim 22b]

-> "La colère est à demeure au sein des fous" (Kohélet 7,9)

-> Le Ram'hal ajoute également : "derrière toute expression de colère se cache le désir inconscient de tuer quiconque contredit notre volonté."

-> Le Sifté 'Haïm enseigne qu'en se mettant en colère, on donne le contrôle de soi-même à notre mauvais penchant, qui en profite alors pour exploiter librement nos mauvaises tendances.

[Durant notre colère, c'est comme donner les clés de son être au yétser ara, et lui dire : "Fais ce que tu veux avec!" Bien évidemment, au final ce sera à nous d'en régler la note, au combien salée! ]

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-> Une personne a beau avoir de très nombreuses mitsvot importantes à son crédit, mais elles sont toutes perdues lorsqu'une âme impure vient remplacer l'âme sainte qui est à l'origine de ces bonnes actions.
Ce processus se reproduit à chaque fois qu'une personne se met en colère.
Et le pire, est que les suppléments d'âmes de tsadikim reçus, lorsque nous avons réalisé une mitsva avec un grand dévouement, sont également perdus.
[Réchit 'Hokhma - Chaar Roua'h haKodech 7]

-> L'ensemble des fautes ne portent atteinte qu'à un seul membre, à l'exception de la colère qui porte atteinte à l'âme toute entière, en la bouleversant intégralement.
En effet, lorsqu'il se met en colère, l'homme voit son âme sainte l'abandonner pour être remplacée par une essence émanent de son écorce [matérielle].
[...]
L'homme colérique ne réussit rien aussi longtemps qu'il détient cette tendance, même s'il est un véritable tsadik dans toutes ses voies. Car par sa colère, un tel individu détruit tout ce qu'il a édifié. Il chasse son âme pure ...
[...]
Tous les efforts qu'un homme aura fournis pour atteindre la sainteté s'évanouissent dès lors qu'il se met en colère, comme si tout ce qu'il a entrepris n'était d'aucune utilité ...

Toutes les fautes (à l'exception de la colère) ne font que porter une atteinte que la téchouva est à même d'effacer, tandis que la colère déchire et supprime notre âme, ce qui entraîne que son préjudice requiert de nombreuses réparations, afin de restaurer sa sainte âme qui lui avait été arrachée.

C'est pour cela qu'on doit être très vigilant à ne pas se mettre en colère, et ce même pour une mitsva."

[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kédoucha - Roua'h haKadech]

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-> Une âme qui a été détruite est tellement difficile à récupérer.
Une personne colérique est constamment en train de détruire ce qu'elle construit, et entraîne le fait que son âme (néchama) la quitte encore et encore.
[Réchit 'Hokhma]

-> Qu'est-ce qui peut être pire que d'être obligé de recommencer de nouveau à partir de zéro, pour récupérer toutes nos mitsvot perdues [par notre colère], a de maintes et maintes reprises?!
La seule façon d'éviter de constamment régresser est de contrôle sa colère.
[le 'Hida - Moreh BeEtzba]

-> Nous nous donnons tellement de mal à être un réceptacle pour la présence divine.
Comment peut-on activement s'engager dans des actions qui entraînent l'exact contraire?
[Rabbi David de Lida]

[d'une certaine façon, ce que l'on pense gagner grâce à notre colère, sera toujours infiniment trop cher payé, par rapporte à ce que nous allons y perdre!

Le Steïpler rapporte que la plaie des grenouilles est appelée au singulier : tséfardéa (Chémot 8,2). Pourquoi cela?
En réalité au début, une seule grenouille est venue, mais à chaque fois qu'un égyptien frappait une grenouille, celle-ci se divisait en 2, entraînant un gain de la colère chez cet égyptien qui continuait à frapper.
L'idée est que la colère aveugle toute logique la plus évidente, et nous conduit à agir de telle façon à aggraver notre situation, en étant prêt à tout perdre!

Notre égo : Plutôt mourir, tout perdre, que de ne pas avoir le dernier mot! => Est-ce que cela en vaut vraiment la peine?]

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-> "Une personne colérique n'acquiert rien dans sa main, si ce n'est sa colère" [guémara Kidouchin 40b]

Rachi commente : il ne gagne rien, mais ne fait que se détruire.

Le Méor Enayim commente : Chaque nuit [après s'être endormi], lorsque l'âme monte en Haut, la Main [Divine] écrit toutes les fautes que cette personne a pu faire durant sa journée.
Cependant, si elle s'est mise en colère pendant ce jour, alors uniquement cette faute est écrite, et rien d'autre n'a besoin alors d'être noté.
En effet, tout est inclut dans la colère, car la colère est ce qui précède et annonce toutes les autres fautes.

C'est pourquoi, la guémara dit qu'elle : "n'acquiert rien dans sa main, si ce n'est sa colère", car cela est tout ce qui sera finalement mis par écrit. C'est l'unique faute pour laquelle Sa Main [Divine] y appose une signature.

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-> Lorsqu'on se met en colère, des anges du mal vont collecter nos remarques et les apporter en-Haut.
Ils disent alors : "Ceci est l'offrande qu'Un-tel nous a offerte!"

Les voix Célestes puissent des cris dans tous les cieux : "Malheur à un-tel, qui a servi des dieux étrangers! Malheur à la personne qui s'est égarée! Bénie est la personne qui arrive à se maîtriser!"
[Zohar Tétsavé 182:1 - rapporté par le 'Hida]

-> Lorsqu'un homme jette un objet sous le feu de sa colère, tous ces préposés du côté du mal s'en emparent.
Ils le hissent et le rapprochent vers ce côté, puis ils s'écrient : "Voici l'offrande d'un tel!"
Cet appel se répand dans tous les firmaments, et l'on proclame : "Malheur à un tel, qui sous l'effet de la colère, a suivi une divinité étrangère et a servi un autre dieu!" [...]

Heureux l'homme qui prend garde ... qui ne chute pas par sa colère dans le gouffre profond dont il ne peut plus remonter.
[Zohar - Pékoudé 263,2]

+ "Louez Hachem, vous tous, ô peuples, glorifiez-le, vous toutes, ô nations! Car immense est sa bonté en notre faveur" (Téhilim 117,1-2)

-> Nos Sages (guémara Pessa'him 118b) demandent : Si Hachem est bon envers nous, pourquoi est-ce que les autres nations Lui chantent des louanges?

Et de répondre : uniquement elles sont au courant d'à quel point Hachem nous protège, en faisant échouer autant de tentatives d'attaque contre nous, sans que nous en soyons conscients.

"Lorsque Hachem parle à propos d'un juif, Il est envahi par de l'amour et de l'émotion."
[midrach Yalkout Chimoni - Yimiyahou 315]

Ce midrach compare ensuite la proximité du peuple juif avec Hachem, aux vêtements que l'on porte directement sur la peau, tandis que les autres nations ne sont mis qu'ensuite.

-> "[Israël est] Le peuple proche de Lui" (am kérovo - Téhilim 148,14)

-> "Vous serez mon trésor entre tous les peuples!" (Yitro 19,5)

Rachi commente : "Vous serez pour moi un trésor plus cher que les autres peuples.
Mais ne dites pas que vous seuls m’appartenez, et que je n’en ai pas d’autres que vous! Qu’ai-je d’autre qui puisse rendre évident l’amour que je vous porte?
"Car à moi est toute la terre". Mais à mes yeux et devant moi ils ne comptent pas."

[Hachem aime tellement fortement le peuple juif que cela rend quasi inexistant l'amour qu'il a envers tout autre peuple, toute autre créature (anges, animaux), l'univers entier, ...]

-> "mon trésor" = ségoula.
Le rabbi David de Leilov explique que la particularité du Ségol (voyelle qui a 3 points), est que quelque soit son sens, il reste toujours un Ségol.
De même, Hachem nous appelle : "am ségoula" = le peuple du "ségol", pour nous faire comprendre que même si le peuple juif se conduit mal (Lui faisant tourner la tête par son comportement), il reste toujours un Ségol pour Hachem, il reste toujours Son peuple adoré, Son "trésor plus cher que les autres peuples".

[de même que le ségol peut être tourné dans tout les sens, et il reste identique, de même en est-il pour l'essence du peuple juif : partout où il se trouve, quelles que soient les situations qu'il traverse, il reste le même, conserve son identité et subsiste éternellement.]

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-> Le mot : "ségoula", vient de : "ségol", qui est composé de 2 points en bas et d'un point en haut.
Ils représentent les 2 yeux et la bouche. [on doit inverser l'utilisation habituelle qu'on en fait, plein de notre animalité (égo), pour les réserver à la sainteté.]
Le message est : si tu gardes tes yeux et ta bouche, alors tu seras un "ségoula", un trésor spécial pour Hachem.

Comment est-ce qu'un mikvé purifie-t-il?
Le rabbi Shlomke dit que c'est parce que dans un mikvé on a nos yeux et notre bouche qui sont fermés, et cela purifie!

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-> "Vous serez pour Moi une סְגֻלָּה Ségoula entre tous les peuples" (Yitro 19,5)

-> Le Ibn Ezra commente : "Agréable et distingué, qu’on ne trouve nulle part ailleurs".
[à noter que le mot "Ségoula" rappelle le mot français "singulier"].

-> Cette distinction d’Israël d’entre les peuples, est aussi celle procurée par la Mila (circoncision), comme l’indique le Baal haTourim : les dernières lettres des mots: לִי סְגֻלָּה מִכָּל הָעַמִּים (li ségoula mikol aamim - "Vous serez pour Moi une Ségoula entre tous les peuples") forment le mot מילה (Mila).

-> Le mot Ségoula (סְגֻלָּה) s’apparente au mot Ségol (סגול), le nom de la voyelle formée de 3 points disposés en triangle et dont la pointe est dirigée vers le bas. Israël est donc appelé "Ségoula" en référence à l’enseignement de la guémara (Chabbath 88a) : "Loué soit le Miséricordieux, qui a donné une triple Torah (Torah, Néviim et Kétouvim) à un triple peuple".

-> On peur rapporter à ce propos, quelques précisions du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) concernant la triple dimension du peuple juif (justifiant son appellation de "Ségoula") :
a) le peuple juif tire son origine des Patriarches : Avraham, Its’hak et Yaakov, qui sont au nombre de trois.
b) le peuple juif porte 3 noms : Yaakov (יעקב), Israël (ישראל) et Yéchouron (ישורון) [à noter que ces 3 noms commencent par la lettre Youd (י), qui s’apparente à un point, ainsi ces 3 Youd regroupés, forment-ils la voyelle "Ségol"] ;
c) l’âme d’un juif est constituée principalement de 3 composantes : le Néfech, le Roua’h et la Néchama.

[pour prolonger cette idée d'am ségoula : https://todahm.com/2020/03/23/quelques-privileges-provoques-par-le-don-de-la-torah ]

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+ Avoir conscience que Hachem est toujours avec nous => Plus facile d'accepter que tout est pour le meilleur :

-> Hachem affirme aux juifs : "Je suis toujours avec vous, et prêt à pourvoir à tous vos besoins."
[Rachi - Béchala'h 17,8]

-> "Dans toutes leurs souffrances, il [Hachem] a souffert avec eux (les juifs) ... il les a portés et soutenus pendant toute la durée des siècles" (Yéchayahou 63,9)

-> "Je ne craindrais aucun mal, car Tu es avec moi" (Téhilim 23,4)

=> Où que nous puissions être, quoiqu'il se passe dans notre vie, nous pouvons toujours trouver du réconfort à l'idée que Hachem est toujours avec nous.

Lorsque Moché répond : "Qui suis-je pour aller vers Pharaon et faire sortir d'Egypte les juifs?", D. ne lui répond pas : "Tu en as les capacités".
Mais, plutôt : "Je serai avec toi" (ki ééyé ima'h - Chémot 3,12).

Le 'Hozé de Lublin explique que Hachem lui signifiait : "Peu importe qu'elles sont tes capacités, puisque Je serai avec toi à chaque étape du chemin".

=> Dans notre vie également, plus nous avons conscience d'à quel point D. nous accompagne à tout moment, moins nous avons besoin d'explications à nos incompréhensions.

[on décharge sur Lui notre fardeau émotionnel, persuadé que tout est pour le bien, et que c'est seulement nos moyens de compréhension limités qui conduisent à nous inquiéter à tord!]

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-> Le Séfer Yad Yossef affirme que lorsque Hachem a dit à Avraham que les juifs souffriront en Egypte, Il lui a également montré combien bénéfique pour eux serait chaque minute d'esclavage.

C'est pour cela qu'à ce moment (brit ben habétarim), Avraham n'a émis aucune prière pour eux, car D. lui a clairement fait comprendre comment chaque gramme de souffrance était nécessaire pour recevoir le plus grand des cadeaux donné à l'humanité : la Torah.

-> "Le peuple chercha des sujets de récrimination ; c'était mal aux oreilles de Hachem" (Béaaloté'ha 11,1)

Dans le désert, les juifs se demandent : Que sommes-nous venus faire ici? Qu'allons-nous manger et boire?

Le Ramban vient nous en expliquer la faute : ils auraient dû suivre la volonté de Hachem pour eux avec joie et de bon cœur.
En effet, il est vrai qu'ils étaient dans une situation difficile, et effrayante [isolés en plein désert], mais cependant, ils auraient dû penser : "Si c'est l'endroit dans lequel Hachem souhaite que nous nous trouvions en ce moment, cela doit forcément être le meilleur pour nous, et c'est pourquoi nous l'acceptons avec joie!"

-> Le Or'hot Tsadikim (Chaar haSim'ha) écrit que celui qui a une émouna et un bita'hon total en Hachem, va toujours être heureux quoiqu'il puisse se passer, car il sait que Hachem est la cause de toute chose et qu'Il ne fait que ce qui est le mieux pour nous.

-> Selon le Ramban (introduction à Iyov), un des principes fondamentaux de la Torah est la émouna que Hachem est conscient, et impliqué dans les moindres détails de nos vies.
Le fait de dire qu'une chose est trop insignifiante ou futile pour que Hachem s'en occupe, est une négation de la Torah.

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-> "Alors s'ouvriront les yeux des aveugles" (Yéchayahou 35,5)

Le Ram'hal commente : dans le futur, Hachem ouvrira nos yeux, et nous aurons alors la capacité de voir que absolument tout ce qui s'est passé dans notre vie n'a été que pour le bien.
[il n'était pas possible de faire mieux!]

Alors se réalisera le Téhilim (126,2) : "notre bouche s'emplira de rire [car comment ai-je pu tellement me prendre la tête sur des choses qui était en réalité des bontés de D.], et notre langue de chants de joie [louant et remerciant Hachem pour Ses bontés à notre égard]."

-> "D. Tes lois sont justes et avec raison j'ai été affligé" (Téhilim 119,75)

-> "Son oeuvre est parfaite, car toutes Ses voies sont justice. D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit" [Moché rabbénou - Haazinou 32,4]

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-> Le Ben Ich 'Haï (guémara Taanit 21a) fait remarquer que le mot : "oï" (malheur - אוי) a la même valeur numérique que le mot : "tov" (bien - טוב).
[ce qui nous apparaît comme un malheur, est en réalité une bonté de Hachem, mais nous ne le comprendrons que dans le monde à venir.]

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-> "Si c'était moi, le Maître du monde, je ne changerais rigoureusement rien.
Je suis fermement persuadé que tout ce que fait D. est [ce qu'il y a de meilleur] pour le bien de l'homme. Ce sont nos défauts qui nous empêchent de percevoir la droiture de Ses voies."
[rabbi Lévi Its’hak de Berditchev]

-> Le 'Hafets 'Haïm disait : "Lorsqu'un malheur s'abat sur quelqu'un, on peut dire qu'il est amer ou douloureux, comme peut l'être un médicament au goût déplaisant, mais jamais qu'il est mauvais, car tout ce que fait D. est pour le bien."

-> Un jour, le 'Hafets 'Haïm répondit à quelqu'un se plaignant que sa vie pourrait être meilleure :
"Comment pouvez-vous être sûr que cela n'irait pas plus mal?
Hachem, Le Miséricordieux et Compatissant, sait mieux que vous ce qui est pour votre bien. Si Hachem a décidé de ne pas vous accorder plus que ce que vous avez, c'est sûrement parce qu'il sait que cela vaut mieux pour vous!"

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-> Rabbi Moché de Kobrin dit que lorsqu'une personne accepte [concrètement] que ce qui lui arrive est en réalité bon, puisque provenant de Hachem, alors elle réalise davantage que ne peut le faire un jeûne ou une souffrance.
En déclarant face à l'adversité : "gam zou létova" (cela aussi est pour le meilleur!), alors nous expions nos fautes de cette façon plutôt que par des souffrances.

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-> La guémara (Pessa'him 54b) rapporte 7 choses que Hachem nous cache : le jour de la mort, le jour de la consolation, ...

Rachi commente le "jour de la consolation" = c'est le moment où une personne sera soulagée de ses inquiétudes.

"Hachem parla à Moché : ... tiens-toi devant Pharaon" (Vaéra 9,13)

-> Le midrach rapporte que l'entrée de la porte du palais de Pharaon était très basse, afin que tout celui qui voulait y pénétrer était obligé de se prosterner devant une idole égyptienne qui faisait face à cette porte.

Cependant, lorsque Moché et Aharon se sont approchés de cette porte, elle est miraculeusement devenue plus haute, et ils n'ont même pas eu besoin de baisser leur tête pour entrer.
[surtout qu'ils avaient tous les deux une taille d'environ 5 mètres (10 coudées)]

-> Le Alshich haKadoch dit que c'est ce que Hachem signifie lorsqu'il dit à Moché : "tiens-toi devant Pharaon" = lorsque tu arriveras devant lui, tu n'auras pas besoin de te prosterner, vas-y en te tenant bien droit [fier de ton patron : Hachem!].

Le Alshich rapporte qu'il en a été de même lorsque Yaakov a rencontré Pharaon. Hachem a produit un miracle en agrandissant la porte du palais, afin de le dispenser de se prosterner devant les idoles.
En effet, il est écrit : "Yossef amena Yaakov, son père, et le présenta en se tenant debout devant Pharaon" (Vayigach 47,7).

[Pharaon représente le yétser ara.
Le message est que lorsqu'il nous arrive de faire face au yétser ara, il faut bomber le torse, avoir la tête haute : être fier de ses origines (je suis juif! mon père c'est Hachem!), et avoir conscience que nous devons donc agir avec toute la grandeur qui va avec (tu connais la valeur d'une mitsva! comment puis-je faire un acte si bas pour mon rang si élevé de juif?)]

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni 181), nous rapporte quelques miracles qui se déroulèrent à l'occasion de cette visite chez le roi d'Egypte :
"Le palais de Pharaon possédait 400 portes, et chacune d'elles était gardée par des lions, des ours et des bêtes sauvages qui ne laissaient personne entrer, à moins qu'on ne leur amène de la viande à manger.
Lorsque Moché et Aharon arrivèrent, toutes les bêtes se rassemblèrent, elles se frottèrent à leurs jambes et les accompagnèrent jusqu'à Pharaon."

On apprend également dans ce midrach, que c'était le jour d'anniversaire de Pharaon, et que tous les rois de l'Est et l'Ouest s'étaient réunis en son honneur.
En voyant Moché et Aharon arriver dans la salle du trône, ils leur apparurent comme des Anges célestes, leurs yeux brillaient comme le soleil, ...
Ils furent saisis de tremblements et se prosternèrent devant eux.

Le midrach (Yalkout Chimoni 176) nous enseigne qu'au début l'ensemble des 71 Anciens accompagnèrent Moché et Aharon, mais au fur et à mesure qu'ils prenaient conscience des dangers auxquels ils s'exposaient, ils se sont tous désistés.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2015/02/16/2717

"Le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (Vaéra 7,12)

-> "Normalement, lorsque quelqu'un vainc une autre personne, la "dévorant", il est habituel que le vainqueur se remplisse d'orgueil, de fierté du fait de sa victoire (je suis le meilleur!).
Cependant, lorsque le bâton de Aharon a avalé ceux des magiciens de Pharaon, son bâton n'est pas devenu plus gros, ni n'a montré aucun changement de sa taille. Il est resté "humble".

Cela est un rappel au fait que de même que son bâton n'a pas grossi, de même Aharon ne s'est à aucun moment rempli de fierté, ni n'a changé sa nature humble, alors qu'il avait lui-même réalisé cet énorme miracle."

[le Maguid de Jérusalem - Rabbi Shalom Mordé'haï haCohen Schwadron]

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+ Pourquoi les bâtons se sont-ils changés particulièrement en serpents?

Le rav Shimshon Pinkous donne la réponse suivante.

-> "Hachem dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et entre toutes les créatures terrestres : tu te traîneras sur le ventre, et tu te nourriras de poussière tous les jours de ta vie." (Béréchit 3,14)

Rabbi Mendel de Kotzk enseigne que le serpent se déplace horizontalement en regardant toujours vers le bas (la terre, la matérialité), et il ne lui manque jamais de nourriture (il y a plein plein de poussière!).
A l'inverse, les autres animaux sont dépendants de l'aide de Hachem pour trouver leur nourriture, ce qui leur permet de développer une relation spéciale avec D.

=> Ainsi, les serpents ont la pire des malédictions : ne pas pouvoir se tourner, se lier toujours davantage avec Hachem.
[à l'image d'un père disant à un enfant : "Tiens 10 millions d'euros, mais que je ne te revois plus jamais!"]

-> Rachi explique que la 1ere plaie (le sang) était dirigée spécifiquement contre le Nil, qui était une divinité chez les égyptiens, en raison du fait qu'il ne pleuvait jamais en Egypte, et le Nil était ainsi leur unique source d'eau!

Rav Chimchon Pinkous explique que symboliquement cela ressemble au serpent. Puisqu'il ne pleuvait jamais dans ce pays, les égyptiens ne devaient jamais lever les yeux vers le Ciel (la spiritualité) pour espérer de la pluie, vitale à l'agriculture.
En résultat de cela, ils n'avaient aucune dépendance avec Hachem, puisque tout ce qui se passait dans leur vie pouvait s'expliquer scientifiquement, et apparaître à leurs yeux comme totalement naturel.
[comme le serpent, ils étaient tournés vers la terre (matérialité), et ils ne manquaient pas d'eau (abondance du Nil) les empêchant d'entretenir une relation personnelle avec Hachem]

=> La sortie d'Egypte n'était pas qu'une libération physique d'un esclavage atroce, mais cela représentait également un départ philosophique plus profond.
C'était quitter un monde vide de spiritualité, dans lequel tout est compris et expliqué selon la science et la nature, pour une nouvelle réalité dans laquelle nous déclarons avec confiance que Hachem dirige chaque aspect de l'univers (petit ou grand) et de notre vie quotidienne.
Que nous sommes fiers d'être Son peuple élu.

[le serpent représente également tout]

<------>

“Prends ton bâton, lance-le devant Pharaon et il deviendra un serpent" (Chémot 7,9)

Rabbi Méïr Shapira de Lublin y voyait une allusion au fait que l’entourage a beaucoup d’influence sur l’homme, pour le meilleur et pour le pire.

Ainsi, même le bâton de D. sur lequel le Tétragramme était gravé, si on le lance devant Pharaon, dans un environnement criminel et dépravé, deviendra un serpent, une bête féroce.
Cependant, ce serpent venimeux se transformera de nouveau en bâton de D. si ce sont les mains de Moshé qui le tiennent.

De même, Moshé fait comprendre à Pharaon que le peuple juif, lorsqu’il sera coupé de l’influence néfaste de l’Egypte (représentée par le serpent : le yétser ara, l'immoralité, ...), pourra s’élever à des sommets de spiritualité.

-> Le Imré 'Haïm (Toldot), au nom du 'Hatam Sofer, rapporte que Avraham ne pouvait pas imaginer que son fils Its'hak pouvait être influencé par Ichmaël.
Its'hak était un tsadik, et sa sainteté et son énorme sagesse allaient très certainement l'immuniser des mauvaises influences.
Cependant, Hachem était d'accord avec Sarah, et Il a dit à Avraham : "Tout ce que te dira Sarah, écoute-la!".
En effet, même le plus grand des tsadik peut être négativement influencé par un mauvais environnement.
Personne n'en est immunisé!

[à l'inverse un lieu particulièrement vertueux, a la capacité de nous tirer vers le haut!]

<----------------->"

-> b'h, divré Torah également sur ce sujet :
- https://todahm.com/2015/02/16/2725
- https://todahm.com/2018/03/04/6277

-> "10 objets furent crées la veille du Shabbath [de la Création] au crépuscule. Ce sont : la manne, le bâton [de Moché], ..." (Pirké Avot 5,6)]

<----------------->

"Ils jetèrent chacun son bâton et ils se transformèrent en serpents et le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (v.7,12)

-> Rachi : Redevenu bâton, il a avalé tous les autres.
[le midrach précise que le bâton d'Aharon qui avait repris sa forme de bâton, a avalé les autres bâtons qui avaient encore l'apparence de serpents. L'exploit est qu'un bâton inerte avalait des créatures vivantes!
Le 2e miracle est que le bâton d'Aharon a avalé de nombreux serpents sans changer d'aspect.]

-> Le midrach rapporte :
"Un grand miracle se déroula avec le bâton : bien qu'il ait englouti tous les autres bâtons jetés à terre, qui étaient nombreux au point de pouvoir former 10 bottes, il ne s'épaissit pas pour autant.
Et tous ceux qui le voyaient pouvaient sans hésitation affirmer : "Celui-ci est le bâton d'Aharon"."

=> Le Béer Yossef dit que le message est le suivant : les égyptiens au lieu d'avoir été un bâton docile, il se sont transformés en bourreaux impitoyables qui frappent sans motif, à l'image du serpent.
Le bâton d'Aharon symbolise les tourments (les 10 plaies), qui vont être si terribles, que les souffrances qui ont pu être imposées aux juifs (les coups de "bâtons" des égyptiens), vont être "avalées" par ce bâton, puisque comme oubliées en comparaison de la grandeur et de l'intensité des plaies.

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-> Le midrach (Chémot rabba 9,6) rapporte que lorsque le bâton d'Aharon se transforma en serpent :
"A cet instant, Pharaon commença à les tourner en dérision, et à glousser comme une poule.
Il leur dit : "En général, on amène de la marchandise là où elle fait défaut. Ne savez-vous pas que j'ai la connaissance de toutes les sorcelleries?"
Sur le champ, il fit appeler des écoliers qui firent de même.
Bien plus : il fit appeler sa femme et elle aussi réalisa ce même prodige, tout comme des enfants de 4 et 5 ans."

Le rav Yé'hezkel Levinstein dit qu'e l'on peut apprendre 2 leçons sur la nature humaine, applicables chez chacun d'entre nous :
1°/ D. met un homme à l'épreuve, et Il lui laisse la possibilité de se tromper.
En effet, l'épreuve a pour objectif de déterminer si l'homme optera pour les fausses apparences ou bien s'il consentira à voir la main de D. (la Vérité ou l'illusion).

Ici, la seule présence miraculeuse de Moché et Aharon dans la salle du Trône du palais (sans avoir reçu aucune invitation!) aurait dû suffire à le convaincre.
(la prédiction des magiciens sur la venue du sauveteur juif est clairement en train de se réaliser, cf. les nombreux miracles pour entrer et parvenir jusqu'à Pharaon, l'apparence d'anges Divins de Moché et Aharon, ...).
=> La malveillance de son cœur l'a aveuglé, l'empêchant de voir l'évidente réalité, préférant se réfugier dans ses illusions!

2°/ Lorsqu'un homme s'engage dans une voie erronée, il lui est quasiment impossible de rebrousser chemin et de reconnaître qu'il a tort.
A l'image d'un joueur au casino qui sans cesse se persuade de : "je vais me refaire" causant une augmentation de ses pertes ; un homme dans le faux se persuade d'être sur le bon chemin, en utilisant tout argument venant défendre sa cause.

Ce principe est clairement illustré par Pharaon, où chaque plaie ne suffit pas à lui faire reconnaître qu'il s'est trompé, lui faisant payer ainsi un prix très cher.

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-> Lorsque Aharon jettera son bâton devant Pharaon, celui-ci deviendra un serpent.
Ceci symbolise Pharaon : un serpent peut perdre sa peau mais il reste le même serpent. Pharaon semble changer d'attitude et mais il reste toujours le même.

De plus, lorsque Aharon attrapera le serpent, il se transformera à nouveau en un bâton de bois.
Bien que Pharaon semble à présent aussi meurtrier qu'une vipère, lorsque vous l'attraperez, il ne sera pas plus dangereux qu'une baguette de bois.

Le 1er signe sera le bâton pour montrer à Pharaon que Hachem le frappera comme un chien.
Mais puisqu'il est roi, il n'est pas convenable de le lui dire ouvertement.
Le bâton est un signe pour lui faire comprendre cela [indirectement].
[...]

Hachem avait une importante raison d'employer le symbolisme d'un bâton se transformant en serpent.
Lorsqu'une personne se prosterne devant D., elle doit complètement se pencher en avant de sorte que toutes ses vertèbres se courbent.
Lorsqu'ensuite elle s'incline, elle doit être droite, le dos raide comme un bâton, mais lorsqu'elle se relève, elle doit le faire petit à petit, comme un serpent se redresse.
Telle est la façon dont on doit se pencher pendant la amida (guémara Béra'hot 12b ; Ora'h 'Haïm 113,6).

Pharaon avait nié l'existence de Hachem et dit : "Qui est D. que Je doive écouter Sa voix?" (Chémot 5,2).
On lui montra donc le signe d'un bâton transformé en serpent, comme pour dire : "C'est ainsi que tu te prosterneras devant Hachem. Tu te courberas comme un bâton et tu te redresseras comme un serpent. Ce sera un signe que tu te seras totalement soumis D."
[Méam Loez - Vaéra 7,8-10]

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-> "Quand Pharaon vous parlera en disant : produisez un prodige pour vous" (Vaéra 7,9)

-> Le rabbi Shalom de Belz enseigne :
On peut s'interroger. Pharaon aurait dû plutôt demander : "Produisez un prodige pour nous"! Car Moché devait prouver aux égyptiens qu'il est réellement l'envoyé d'Hachem.
En fait, Pharaon était tellement racha et ne cherchait tellement pas à changer et à croire en Hachem, que même si on lui apportait toutes les preuves les plus convaincantes, il ne croira toujours pas.
Seulement, dans son hérésie, Pharaon suspecta que même Moché et Aharon ne croient pas vraiment. Même eux ont en fait besoin d'une preuve et d'un prodige pour se convaincre.
"Produisez un prodige pour vous" = car pour nous, cela ne servira à rien. Mais par contre vous, vous en avez besoin.

-> Le Haflaah explique également :
"Produisez un prodige pour vous" = Donnez un signe pour vous-mêmes.
En effet, la force de l'impureté de l'Egypte était devenue si puissante que Pharaon osait tenté d'éveiller en Moché et Aharon des doutes sur le pouvoir de Hachem.
Pharaon leur disait : Vous-mêmes, vous ne croyez pas à ce que vous dites, vous-mêmes vous avez besoin, pour ainsi dire, d'un signe.

-> "Quand Pharaon vous dira : faites-vous un prodige" (v.7,9)
Le Noam Elimélé'h explique :
Logiquement, Pharaon aurait dû plutôt dire : "Faites-nous un prodige"!
En fait, la différence entre un prodige réalisé par de la sorcellerie et un miracle réalisé par un Juste envoyé par Hachem, consiste en la connaissance du sorcier de son tour de magie. Il sait bien que ce n'est que mensonge. Ainsi, il n'est nullement impressionné par son prodige.
En revanche, le Juste qui réalise un miracle, reste toujours émerveillé par la grandeur d'Hachem Qui réalise ce prodige. Il ne sait jamais à l'avance tout ce qu'Hachem fera et en sera toujours impressionné.
Ainsi, Pharaon dira à Moché et Aharon : "Faites-vous un prodige" = c'est à dire : réalisez une merveille qui sera une source d'étonnement pour vous aussi, et non pas uniquement pour les égyptiens. Cela sera une preuve que ce signe sera d'origine Divine, et non pas l'effet de la sorcellerie.

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"Le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (Vaéra 7,12)

=> Pourquoi Hachem a-t-il demandé à Aharon de faire ce miracle, et non pas à Moché?

Le Maharil explique qu'une personne ne peut pas réaliser un miracle plus d'une seule fois.
Or, Moché avait déjà fait ce même miracle au buisson ardent : "il le jeta à terre et il devint un serpent" (Chémot 4,3), et ainsi il ne pouvait plus le refaire.

Pour prouver cela, le Maharil rapporte l'épisode d'Elicha avec le fils de la Choulamite qui était mort (Méla'him II 4,20-37).
Lorsque Elicha a entendu ce qui s'était passé, il a donné son bâton à son serviteur Gué'hazi, et lui a demandé de le placer face au visage du garçon, ce qui le ramènera à la vie.
Cependant, lorsque Gué'hazi a fait cela, rien ne se passa, jusqu'à ce que Elicha lui-même intervienne et ressuscite l'enfant.
Pourquoi le plan initial n'a-t-il pas fonctionné?

Le Panéa'h Raza explique que Gué'hazi était sceptique sur la capacité du bâton d'Elicha à faire revivre les morts, à tel point que Gué'hazi l'avait déjà utilisé en le plaçant sur un chien mort, qui est effectivement revenu à la vie.
Cependant, puisqu'il avait déjà réalisé ce miracle une fois, il ne pouvait plus le refaire une 2e fois sur le fils décédé de la Choulamite.

Le Panéa'h Raza ajoute que cela explique également pourquoi Bil'am n'a pas utilisé son pouvoir de malédiction son âne lors de son obstination à ne pas poursuivre son chemin.En effet, s'il l'utilisait une fois à ce moment, il ne pourrait plus le faire ultérieurement en maudissant le peuple juif.

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+ Pourquoi Hachem fit-Il une telle chose : que le bâton d'Aharon n'a pas grossi, même après avoir avalé de nombreux autres bâtons des sorciers égyptiens?

-> Le Imré Chefer dit que le bâton d'Aharon était destiné à réaliser de grands et nombreux miracles.
Si ce bâton avait grossi après avoir avalé les bâtons des égyptiens, certains auraient pu croire que c'est la présence des bâtons égyptiens dans le bâton d'Aharon, qui a permis de réaliser ensuite toutes ces merveilles.
Dès lors, le dégât aurait été important, car, au lieu de reconnaître la Main d'Hachem et Sa Toute-Puissance, Qui réalise les miracles qu'Il souhaite, certains auraient pu penser que c'est la force de la sorcellerie d'Egypte,
incarnée par ces bâtons, qui a contribué à tout cela.
=> C'est pourquoi, Hachem fit disparaître toute trace des bâtons des égyptiens dans le bâton d'Aharon, pour qu'on sache bien que la sorcellerie égyptienne n'a aucune présence dans ce bâton, et tous les miracles qui seront accomplis par son intermédiaire, ne viennent que d'Hachem, et aucunement de par la force d'une quelconque sorcellerie.

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-> Le Ktav Sofer explique que le bâton d'Aharon symbolise le Pouvoir Divin, alors que les bâtons des égyptiens symbolisent le pouvoir de Pharaon. Le fait que le bâton d'Aharon avale ceux des égyptiens fait allusion au fait que le Pouvoir Divin va dominer l'Egypte.
Mais quand un roi domine un autre roi, cela peut se faire de 2 façons : soit le 1er roi domine et soumet le second, qui continue à exister mais se plie au 1er roi. Mais, il est aussi possible que le roi dominant fasse totalement disparaître l'existence du second royaume.
Ainsi, si le bâton d'Aharon avait grossi, cela aurait signifié que le Pouvoir Divin dominera celui de Pharaon tout en maintenant son existence. Mais, Hachem avait prévu que suite aux 10 plaies, Il allait complètement anéantir le
royaume d'Egypte, qui allait cesser d'exister (dans l'Histoire, l'Egypte dont on parlera après est un peuple tout à fait différent).
=> C'est pourquoi, le bâton d'Aharon n'a pas grossi, pour signifier que le pouvoir de l'Egypte n'aurait plus aucune existence et serait anéanti. On ne pouvait même plus distinguer leur présence dans celui d'Aharon.

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-> Le Béer Yossef compare ce passage au rêve de Pharaon dans la paracha de Mikets, quand les vaches maigres dévorèrent les vaches grasses, et qu'elles ne grossirent pas. Cela signifiait que les années de famine allait être tellement dures qu'elles allaient faire oublier les années d'abondance.
Il en est de même concernant les bâtons. Le bâton d'Aharon c'est le bâton qui frappera l'Egypte, alors que les bâtons des égyptiens symbolisent les coups et les souffrances que les égyptiens imposèrent au peuple juif.
Le bâton d'Aharon avala ceux des égyptiens sans grossir = cela fait allusion au fait qu'Hachem se prépare à frapper l'Egypte de coups et de plaies tellement durs et tellement redoutables, que ces coups feront même oublier les souffrances que les égyptiens imposèrent aux juifs pendant cet esclavage.
Les souffrances qu'Hachem enverra à l'Egypte seront bien plus terribles que celles que l'Egypte fit endurer aux juifs au point que ces dernières seront même insignifiantes comparées à celles qu'Hachem leur imposera.

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-> Le Imré Emet explique qu'à travers l'esclavage et les souffrances en Egypte, il s'avéra que le peuple juif se sépara intrinsèquement de l'Egypte et des autres peuples, au point qu'ils ne puissent plus se mélanger et s'assimiler dans aucun autre peuple.
En effet, plus les juifs tentèrent de se fondre à l'Egypte, et plus on les fit souffrir, leur faisant ainsi comprendre qu'ils ne peuvent pas se mélanger.
A la fin de l'exil d'Egypte, Israël fut constitué en tant que peuple ne pouvant définitivement plus jamais recevoir une influence étrangère. Dès lors, quand les juifs essaieront de s'assimiler et de suivre les influences extérieures, on leur rappellera toujours leurs particularités.
Le peuple Juif ne peut plus s'imprégner réellement des influences étrangères des nations du monde.

=> Le bâton d'Aharon symbolise le peuple juif et les bâtons des égyptiens représentent les influences des nations étrangères, en l'occurrence de l'Egypte.
Le bâton d'Aharon avale les bâtons des égyptiens sans grossir, car les influences et les traces étrangères ne peuvent pas s'imprégner ni s'installer au sein du peuple juif.
Après la sortie d'Egypte, le peuple juif est devenu un peuple à part, séparé de tous les autres, et ne pouvant plus être influencé par aucun "bâton" étranger.

"Je vous prendrai pour Moi comme peuple ... et vous saurez que Je suis Hachem votre D." (Vaéra 6,7)

Hachem est au-delà de toute pensée. En effet, personne ne peut concevoir Hachem par la pensée, tellement Il est élevé.
Malgré tout, Il nous a donné Sa Thora, et par elle, c’est-à-dire en la saisissant et en la comprenant, on peut parvenir également à "saisir" Hachem.

C'est pourquoi, il n'est possible de connaître Hachem qu'à travers la Torah, car de par Lui-même, Il n'est pas perceptible.

Cela est en allusion dans ce verset :
- "Je vous prendrai pour peuple" = cela fait référence au don de la Torah ;
- "et vous saurez que Je suis Hachem" = c’est par la Torah que l’on peut prétendre"saisir" et connaître la Réalité Divine.

[Kédouchat Lévi]

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-> "Je vous prendrai Moi comme peuple, Je serai pour vous D." (Vaéra 6,7)

-> A première vue, il semblerait que les mots "comme peuple" soient en trop dans le verset puisqu'il aurait suffi à la Torah de mentionner "Je vous prendrai pour Moi, Je serai pour vous vous D."
On peut expliquer que le mot : "lé'am" (comme un peuple - לעם) est composé des mêmes lettres que le mot "amal" (labeur/effort - עמל), car Hachem notre D. nous a délivrés d'Egypte pour que nous puissions mettre nos forces et nos efforts au service de la Torah.
Nos Sages ont enseigné à propos du verset : "Parce que l'homme est né pour l'effort" (Iyov 5,7) : l'homme a été créé uniquement pour ressentir l'effort de l'étude de la Torah et de l'accomplissement des commandements.
Ainsi le mot "li" (pour moi - לי) de notre verset a une valeur numérique de 40 qui correspond aux 40 jours d'attente en vue du don de la Torah mais également aux 40 jours qui permettent la formation d'un embryon.
L'homme est né pour appartenir à Hachem et accomplir la Torah et les commandements. C'est ainsi qu'il prendra intégralement part au peuple d'Israël.
[Dorech Tsion]

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-> "Je vous prendrai pour Moi comme peuple" (vélaka'hti ét'hem li léam - וְלָקַחְתִּי אֶתְכֶם לִי לְעָם).

Les 1eres lettres de ces 4 mots permettent de former : Elloul (אלול), le mois durant lequel nous devenons proche de Hachem par nos prières et notre téchouva.

Cela fait allusion à la promesse que D. a fait : si nous faisons une téchouva sincère, alors Il nous prendra pour Lui comme Sa nation choisie (en amenant immédiatement le machia'h!).

[le Bné Yissa'har - Rav Tzvi Elimélé'h Shapira de Dinov - Igra déKalla]