Aux délices de la Torah

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Notre relation avec la matérialité (3e partie) :

+ Notre relation avec la matérialité (3e partie) :

-> Le luxe nécessite de l'argent. L'argent demande un grand investissement en temps.
Qui est-ce qui veut échanger des milliers de pages de guémara pour des extravagances décoratives?"
['Hafets 'Haïm]

[le fait de décorer luxueusement notre maison dans ce monde éphémère, vient au détriment des décorations de notre "maison" dans le monde à venir éternel.]

Au cours d'une visite chez un de ses proches qui avait des stores à ses fenêtres, le 'Hafets 'Haïm a dit : "Je vois des pages de guémara suspendues aux fenêtres".

=> En ce sens, le Steïpler faisait remarquer que l'on met des pages du talmud sur nos murs, des pages de michnayot sur nos tables et nos chaises élaborées, et toutes les halakhot décorent nos habits à la mode.

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-> Chacun ressent qu’il lui manque de l’argent, mais peu de personnes réalisent qu’il leur manque de la sagesse.
[Baal Tsor haMor – Rav Moché Saba]

-> Le 'Hafets 'Haïm déplorait que l'on consacre tellement de temps, de soucis à acquérir des biens dans ce monde passager, et qu'en parallèle, nous ne pensons que très peu à notre monde à venir.
[en témoigne le fait que l'on va jalouser autrui sur ce qui a une durée de vie courte, au lieu d'avoir une jalousie positive afin d'acquérir un maximum de mérites éternels.]

Le 'Hafets 'Haïm disait : "Nous investissons la plupart de nos efforts à agrandir et à décorer notre maison dans ce monde, et nous ne réalisons pas que par cela nous réduisons la taille de notre maison éternelle ".

-> Le Séfer 'Hassidim (84) explique que les plaisirs dans ce monde diminuent notre récompense dans le monde à venir.
[Nous ne devons pas oublier que ce que nous voulons véritablement, ce n'est pas ce monde-ci, mais c'est avoir le plus possible de proximité avec Hachem.]

-> Lorsque nous arriverons dans le monde de Vérité et que nous nous rendrons compte que nous avons préféré échanger des diamants (Torah, mitsvot) contre de vulgaires lentilles, et même pire que nous avons jalousé d'en avoir, en arrivant à critiquer la gestion du monde faite par Hachem, nous en ressentirons alors une honte terrible et éternelle, qui ne diminuera jamais en intensité.
[Rav Shabsai Yudelevitz - Drachot haMaggid]

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Nos Sages font remarquer que la Torah a été donnée :
- dans le désert = lieu où il y a le strict nécessaire, allusion au fait que nous devons savoir être heureux avec peu ;
- avec le feu = il faut avoir un enthousiasme et une dévotion ardentes pour l'étude de la Torah ;
- avec l'eau (selon le Shirat Dvora, les Nuées faisaient aussi tomber de l'eau). Or, selon la guémara (Taanit 7a), l'eau symbolise l'humilité, car dès que possible elle quitte sa place la plus élevée pour aller vers le bas.

=> Pour acquérir la Torah, il faut sacrifier de la matérialité, afin de pouvoir laisser de la place pour se lier au maximum à la spiritualité.

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-> "C’est un avantage pour moi d’avoir connu la misère, pour que j’apprenne Tes préceptes." (Téhilim 119,71)

-> "Soit vigilant à l'éducation des enfants de pauvres, car c'est [plus probable que ce soit] d'eux que sortira la Torah!"
[guémara Nédarim 81a]

-> Le roi David dit à Hachem : "Maître de l’univers! … Le riche se fait remarquer [devant Toi] grâce à sa richesse [qui lui permet d’être généreux]. Mais que doit faire le pauvre?"
"Le pauvre atteindra la célébrité grâce à ses enfants … D. accorde aux pauvres des fils qui deviennent des maîtres de Torah."
[Tana débé Eliyahou rabba – chap.18]

-> Lorsqu'il était jeune, le Nétsiv a rendu visite au Rachash, et ce dernier lui a demandé de clarifier une difficile explication de la guémara (Tossafot), qu'il n'arrivait pas à solutionner.
Le Netsiv lui a brillamment répondu avec un commentaire sublime.
Le Rachash a été ravi de sa réponse, et il a demandé au Nétsiv : "Pourquoi est-ce que cette explication ne m'a-t-elle pas été révélée? [Pourquoi est-ce que moi je n’ai pas trouvé la même chose?]"
Le Nétsiv lui a alors dit : "Parce que vous étudiez la Torah dans l’abondance, la richesse et les honneurs, alors que moi je peine dans l’étude de la Torah. Quand on acquiert la Torah avec difficultés, par des efforts, de nouvelles sources s’ouvrent à l’homme".

=> On voit de là que même si une personne étudie à la perfection dans le luxe, elle aurait pu atteindre des niveaux plus élevés si elle l'avait fait en se contentant du minimum.
[ainsi, lorsque l'on jalouse les biens d'autrui (souhaitant être plus riche), on doit avoir conscience que l'on renonce à de la Torah qui va avec notre situation actuelle!]

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-> Le rabbi Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou II, p.39) explique que : "celui qui tient à son âme s’éloignera de l’abondance en ce monde-ci et se consacrera uniquement à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des mitsvot avec amour.
Malheur à celui qui aspire à ce monde-ci et le poursuit, s’imaginant qu’il méritera les deux. Il finira par trébucher, car le matérialisme aura une emprise sur lui et le transformera en quelque chose de totalement matériel, et la gloire de la Torah s’en trouvera amenuisée.
Celui qui opte pour la Torah et fuit les désirs de ce monde-ci est comme quelqu’un qui fuit un danger mortel."

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-> Nous apprenons du roi David que le juif ne se lie pas à l'argent et à l'or.

On raconte à son sujet qu'il était paré d'une couronne en ornée de diamants, trophée de guerre, qui pesait plusieurs centaines de kilos.
La guémara (Avoda zara 44a) rapporte qu'il parvenait à la porter par un phénomène magnétique qui la maintenait en l'air, au-dessus de sa tête. [selon rabbi Yossi, ben rabbi 'Hanina]

Le roi David voulait ainsi faire comprendre aux juifs que l'or et l'argent n'avaient aucun rapport avec lui, se trouvant au-dessus de tête, hors de son esprit.
De plus, il ne passait pas son temps à compter sa fortune, si bien que son esprit, ainsi libre, pouvait s'imprégner de Torah et de sainteté, comme il est écrit : "Ta Loi (Toraté'ha) a pénétré jusqu'au fond de mes entrailles" (Téhilim 40,9).

La Torah était en lui, dans son corps et dans sa tête. Quant aux honneurs et à la couronne royale, ils étaient suspendus dans les airs, n'ayant aucune prise sur son corps.
Ce fut de cette manière qu'il combattit le mauvais penchant durant toute son existence.

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-> L'amour de l'argent est comparé à l'idolâtrie.
[Iguéret haKodéch - à la fin du Noam Elimélé'h]

[d'une certaine façon lorsque nous donnons tellement d'importance à notre argent, au point de lui vouer un cule idolâtre, nous ne laissons alors plus de place pour que Hachem réside en nous. Ainsi, plus la matérialité a de la place à nos yeux, moins D. n'a de place pour être avec nous!]

["Tout homme qui a en lui de l'orgueil, c'est comme s'il était idolâtre" - guémara Sotah 4b]

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-> "L’homme court après l’argent et cherche la richesse, mais il ne sent pas et ne comprend pas du tout que plus il reçoit d’un côté, plus les forces du mauvais penchant augmentent en proportion.
Le pauvre croit que s’il avait de l’argent, il serait le maître de son argent, alors que le résultat est que l’argent qu’il a acquis devient son maître."
['Hafets 'Haïm]

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-> "Accorde-moi ni la pauvreté ni la richesse" (Michlé 30,8)
Rabbénou Bé'hayé explique que le roi Chlomo affirme qu'il est préférable de n'être ni pauvre ni riche, car ces 2 états sont mauvais.
Lorsqu'un homme est riche, il devient aisément orgueilleux. Le monde lui appartient, et il ne prête aucune attention au monde futur.
Quand un homme est pauvre, il flatte autrui, ment et accomplit d'autres péchés sans s'en rendre compte.

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-> "La fortune ne sert à rien au jour de la faute" (Michlé 11,4)
-> "Par le 'hessed et la verité, la faute sera expiée" (Michlé 16,6)
-> "Celui qui donne la tsédaka et pratique la justice est préféré par Hachem à un sacrifice" (Michlé 21,3)
-> "La tsédaka sauve de la mort" (Michlé 10,2)
Nos Sages expliquent : Même si quelqu'un a fauté et que l'ange a la permission de le frapper, la tsédaka qu'il a donnée a aidé des gens à vivre, et elle sauvera son âme de la mort.

=> Combien nous devons voir nos richesses comme un moyen magnifique pour améliorer notre vie spirituelle, et non uniquement notre confort matériel éphémère, ou bien encore de le laisser dormir à la banque plutôt que de l'investir pour fructifier nos mérites éternels.

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-> Une personne qui renonce aux plaisirs matériels obtient [entre autre] le bénéfice suivant : elle ne réduit pas la récompense qui lui est destinée au monde futur. Si un homme profite de la vie en ce monde et assouvit tous ses désirs, il risque de perdre une si grande part de sa récompense qu'il ne lui restera rien au monde futur.
[...]

Dans le domaine spirituel, l'âme vient en ce monde pour acquérir les pierres précieuse et l'or que sont les commandements et les bonnes actions. Ces richesses peuvent être acquises seulement ici-bas.
Au monde futur, elles seront revendues à très bon prix.

Lorsque le voyage se fait long, certains commettent l'erreur d'échanger ces magnifiques "pierres précieuses" contre de vulgaires valeurs matérielles.
Ils perdent ainsi leur capital pour le monde futur.

Par contre, les hommes perspicaces ne vendent pas leurs bonnes actions à bas prix. Ils savent que la différence entre prix d'une bonne action en ce monde et dans le monde futur dépasse l'imagination.
Elle est bien plus importante que celle de la vente d'une pierre précieuse en Inde ou à Venise.
Comme l'enseigne nos Sages : "Une heure de tranquillité au monde futur est meilleure que toute la vie en ce monde" (Pirké Avot 4,22).

[Méam Loez - Kédochim 19,1-2]

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-> L'avare n'a pas confiance en Hachem et porte constamment son œil (ayin - עין) sur son argent (késsef - כסף).
Ce lien entre son œil (עין) de guématria 130 et son argent (כסף) de guématria 160, donne une guématria totale de 290, qui est la valeur numérique du mot : "tsar" (étroit - צר).

[lorsque nous regardons notre vie par des yeux matériels (argent), plutôt que spirituels, il en découle que nous avons un regard qui est très étroit. Nous passons à côté de notre vie, se comportant de façon très petite par rapport à nos potentialités! ]

Par contre, l'homme généreux et bienveillant fait confiance à Hachem et porte constamment ses yeux vers Lui.
[Ben Ich 'Haï]

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-> voir également : L'attirance pour l'argent, un esclavage : https://todahm.com/2022/05/18/lattirance-pour-largent-un-esclavage

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+ Pourquoi est-ce la sagesse ou la richesse, et non pas les deux?

-> Rabbi Its'hak dit : Celui qui veut acquérir la sagesse (de la Torah) doit tourner son visage vers le Sud et celui qui veut acquérir la richesse (matérielle) doit tourner son visage vers le Nord.
Il existe un signe (pour se souvenir de ces directions) : la Table (dans le Sanctuaire) était placée au Nord et la Ménora était placé au Sud.
[guémara Baba Batra 25b]

-> Selon rabbi Its'hak, un homme tourne son visage vers le sud dans sa prière pour acquérir la sagesse ou bien son visage vers le nord pour acquérir la richesse.
Du fait que s'il tourne son visage vers le sud, il ne peut pas simultanément le tourner vers le nord et inversement, il semble donc qu'il soit impossible de devenir à la fois Sage en Torah et riche ; c'est l'un ou l'autre!
Pourquoi cela?
C'est parce que tout don attribué à un homme (la sagesse ou la richesse) dans ce monde-ci est une épreuve pour lui : va-t-il s'enorgueillir de ce don et ramener les choses à lui, preuve que cette sagesse ou cette richesse matérielle est extérieure à sa personne, ou bien va-t-il utiliser ce don pour autrui et pour mieux servir Hachem?
Or, l'épreuve d'un homme sage est différente de l'épreuve d'un homme riche ; c'est pourquoi le Ciel ne donne pas en général à un même homme riche ; c'est pourquoi le Ciel ne donne pas en général à un même homme sagesse et richesse, car cela constituerait 2 épreuves très difficiles à gérer.
Cependant, si un homme a travaillé sa qualité d'humilité, modestie, alors il ne se sentira pas "propriétaire" de cette sagesse ou de cette richesse matérielle, et pour lui, ces dons ne sont qu'un outil pour mieux servir Hachem ; un tel homme pourrait bénéficier des 2 tables : spirituelles (par sa sagesse) et matérielle (par sa richesse).
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.4]

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-> "Ce qui se trouve dans les Cieux, en haut, ou sur la terre, en bas" (Vaét'hanan 5,8)

Le Ben Ich 'Haï interprète : pour le niveau spirituel (bachamayim - dans les cieux), regarde plus haut (mima'al) que toi, et pour le niveau matériel (baarets - sur la terre), regarde plus bas (mita'hat) que toi.

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=> Quelle est l'intention des signes : la Table et de la Ménora?

L'emplacement dans le Temple de la Table, symbole de la parnassa, au nord, et de la Ménora, symbole de la sagesse au Sud ont été choisis par rabbi Its'hak pour se remémorer des directions dans lesquelles il faut se trouver pour acquérir la richesse ou la sagesse.

-> Le Maharcha explique :
La Table, placée au Nord dans le Temple, ne contenait que les pains de proposition (lé'hem apanim) consommés par les Cohanim de service. Si cette Table (choul'han) symbolise la richesse matérielle, c'est-à-dire la table des princes et des riches, c'est pour enseigner à ces derniers qu'ils ne doivent pas compter sur leurs excédents financiers et matériels, car ils ne se rassasieront que du pain qui vient de la direction Sud opposée.
La Ménora placée au Sud se suffit de l'huile mise dans les gobelets pour éclairer.
Cette Ménora, qui symbolise la lumière de la Torah et sa sagesse, vient enseigner à celui qu'aspire à la sagesse qu'il doit se suffire (et être content) de peu, afin d'illuminer son âme appelé : lumière Divine (ner Elokim).

-> Le Méor Enayim enseigne :
L'activité essentielle d'un homme doit s'exercer sur les choses qui ont le plus de valeur, c'est-à-dire les paroles de Torah et la sagesse qui sont plus précieuses que l'or fin ...
Si la recherche des besoins matériels devient l'essentiel et l'activité de la Torah provisoire et secondaire, nous ne pouvons acquérir ni l'une ni l'autre.
C'est ce message qui est véhiculé dans les signes de la Table et de la Ménora.
En effet, la Ménora, symbole de la sagesse de la Torah, est placée au Sud, donc à droite (si on se place à l'ouest, face à l'est) et la droite représente le côté fort (comme la main droite) ; la Table symbole de la parnassa (subsistance) est placée au Nord, donc à gauche et la gauche représente le côté faible (comme la main gauche).

Notre relation avec la matérialité (4e partie)

+ Notre relation avec la matérialité (4e partie) :

+++ Le matériel est quand même nécessaire :

-> "L'argent est une bonne chose, tant qu'il est utilisé à de bonnes fins, et tant que l'on n'en devient pas trop attaché."
[l'Alter de Novardok]

-> En donnant la manne avant la Torah, Hachem a indiqué que les besoins matériels nécessaires sont un prérequis pour le service Divin.
[Rabbi Meir d'Apta - élève du 'Hozé de Loublin - Ohr Lashamayim]

-> "Etre excessif avec ses désirs est un extrême, et l'absence totale du moindre plaisir en est l'exact opposé.
Les 2 sont détestables."
[Rambam - Chémona Pérakim - chap.4]

-> Celui qui prend la route de l'ascétisme est appelé un fauteur.
[Rambam - Hilkhot Déot 3,1]

-> Lorsque nous sommes anxieux, tendus, tristes, ... nous ne pouvons pas donner notre maximum à Hachem.
Dans la limite du raisonnable, il peut alors être nécessaire de profiter des plaisirs de ce monde (permis par la loi juive), afin de retrouver nos pleines aptitudes pour servir Hachem dans la joie.
[Rav Yossef Leib Bloch - Chiouré Daat]

-> Le Maharil rapporte que Rabbénou Tam plaçait des pièces en or sur sa table d'étude dans le but d'élargir sa compréhension des passages difficiles de son étude.
[l'idée est qu'il ne faut pas repousser totalement la matérialité, mais faire en sorte de l'utiliser pour que notre spiritualité s'en trouve renforcée!]

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-> Le Pélé Yoets transmet l'idée que le fait de se réjouir des plaisirs matériels de ce monde, n'a pas pour finalité de toujours en vouloir davantage (en enviant ce que possède autrui), mais cela doit être canalisé pour développer notre amour de Hachem.
En effet, si j'apprécie ce bien matériel passager, à plus forte raison je me dois d'aimer mon Créateur qui est la Source de tout amour et de tout plaisir.

-> Le Kli Yakar développe également cette idée, en comparant l'argent au feu.
D'un côté, on ne peut pas s'en passer, mais d'un autre côté, nous ne devons pas en être trop près.
Les plaisirs doivent nous servir afin d'aimer davantage D. (reconnaissance) en réponse à tout ce qu'il fait pour nous.
A l'inverse, une attitude ingrate où la finalité est d'avoir toujours davantage ou différemment, ne fait que développer de la jalousie.

-> Le Réchit 'Hokhma dit que les bontés de D. doivent inspirer en nous de la joie dans notre cœur, comme il est écrit : "Je serai heureux et en joie par Ta bonté" (Téhilim 31,8).

[De nos jours, quoique nous puissions avoir, cela semble ne jamais être assez.
Ce qui étaient les luxes d'hier, sont devenus les indispensables d'aujourd'hui.
=> N'oublions pas de l'apprécier, de remercier Hachem pour ces bontés! En effet, combien notre vie est luxueuses/confortables par rapport à celles de nos ancêtres de par le passé!]

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-> "L'homme doit apprendre de son aspiration pour la matérialité comment aspirer à la spiritualité".
[rav Saadia Gaon]

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-> "L'essentiel de l'amour dont on aime son propre corps et sa propre âme doit provenir de l'amour qu'on porte à son Créateur, comme un homme aime les instruments de son art et veille à ce qu'ils ne se salissent pas et ne se cassent pas, parce qu'il s'aime lui-même et veut pouvoir continuer à s'en servir.
C'est bien plus encore qu'il doit veiller sur son corps et son âme, afin qu'ils ne se souillent ni ne se brisent, car ce sont eux les instruments qui lui permettent de servir Hachem.
C'est là-dessus que doit porter toute l'intention quand on veille sur son corps et son âme, alors Hachem viendra à notre aide et sera notre soutien."
[Pélé Yoets]

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-> "Ne fais pas pour toi d'idoles de métal" (Ki Tissa 34,17)
Selon rabbi Mendel de Kotzk, cela signifie : "ne fais pas du métal un dieu!"

-> "Tu réuniras l'argent dans ta main" (Réé 14,25)
Le rabbi Méir de Prémichlan explique : "Il faut que tu restes, en toute circonstance, le maître de ton argent et que lui ne devienne jamais ton maître".

[ainsi il faut être vigilant à ce que la matérialité soit un outil permettant de mieux servir et grandir Hachem, et non l'inverse comme s'efforce à le faire notre yétser ara.]

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-> "Avraham se leva de bonne heure, sangla son âne" (Vayéra 22,3)
Nos Sages ont dit à propos de cet âne, qu'il est celui qui a porté la femme et les enfants de notre maître Moché, et il sera l'âne qui portera le machia'h ...

Le Maharal explique : l'âne qu'a monté Avraham, Moché, et qui portera le roi machia'h, c'est "le matériel" (un âne en hébreu se dit 'hamor, le matériel se 'homer, la différence est seulement dans la ponctuation, mais les 2 s'écrivent de la même manière : חמר), car ces 3 tsadiim ont complètement vaincu le matériel, au point de le dominer entièrement.

Avraham a dominé son penchant au matériel, et il a pu surmonter ses instincts naturels pour aller sacrifier son fils unique qui est né lorsqu'il avait 100 ans.
Moché a été choisi pour devenir le libérateur du peuple d'Israël, juste après avoir complètement dominé son penchant au matériel.
Le machia'h sera celui qui réussira à dominer le penchant au matériel et le dompter entièrement.

Quant à nous, bien que parfois nous ne réussissions pas à entièrement dominer le matérialisme, il est recommandé de prendre cette tâche à cœur. On s'efforcera au moins de ne pas se laisser dominer par lui ...
Que ce ne soit pas une domination illimitée, afin de ne pas marcher dans la rue avec le matériel sur nos épaules.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

"Pourquoi le 2e Temple fut-il détruit?
Parce que la haine gratuite régnait parmi les hommes."
[guémara Yoma 9b]

=> Nous devons adopter l'attitude opposée : nous devons aimer autrui uniquement parce qu'il est juif et parce qu'il est un enfant du Créateur.
En effet, rabbi Akiva dit : "Bien-aimé est l’homme pour avoir été créé à l’image [de D.]" (Pirké Avot 3,14).

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-> Le Saba de Slabodka enseigne :
"Nos Sages, animés de l'esprit Divin, nous ont révélé quelle fut la faute ayant entraîné la destruction du Temple et notre exil : "Pourquoi le 1er Temple a-t-il été détruit? A cause des 3 fautes que les hommes commettaient : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre.
Mais à l'époque du 2e Temple, pendant laquelle les hommes s'adonnaient à l'étude de la Torah, aux mitsvot et faisaient preuve d'altruisme, pourquoi celui-ci a-t-il été détruit? Parce que la haine gratuite régnait alors.
Cela nous apprend que la haine gratuite équivaut aux 3 fautes que sont : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre." (guémara Yoma 9)

Comment pouvons-nous rester indifférents devant ce texte [de la guémara], alors que la haine gratuite continue de nous narguer?
Qui sait combien de souffrances et d'épreuves nous attendent encore? Serions-nous donc meilleurs que nos ancêtres? Ils se consacraient eux-mêmes à la Torah, ils respectaient les mitsvot et pratiquaient la charité, et pourtant cela ne les a pas protégé contre la colère Divine.
Or, qu'en est-il pour nous? Nous nous consacrons à la haine gratuite, elle est notre occupation permanente, de jour comme de nuit. Et nous avons en plus l'outrecuidance de nous lamenter sur notre exil.

Nos Sages, soucieux de notre sort, nous ont donné les clés de la délivrance, pour nous permettre d'en sortir. En instaurant ces 3 semaines de deuil, ils ont voulu nous inciter à réveiller notre cœur et à nous ouvrir les voies du repentir. Mais que faisons-nous?
Bien que nous nous conformions à la lettre aux lois et coutumes qu'ils ont édictés, nous les accomplissons comme des enfants, sans prendre conscience de leur sens et sans chercher à nous améliorer.
[...]
Est-il possible de purifier le cœur sans s'adonner au moussar? Ceux qui soutiennent ces choses sont peut-être sincères et agissent pour la gloire du Ciel, mais en définitive, ils retardent la délivrance!"

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-> "La haine gratuite équivaut aux 3 fautes que sont : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre." (guémara Yoma 9b)

=> Les 3 semaines de deuil sont particulièrement propices pour prendre conscience de cette réalité.
Nous n'avons pas de "concurrence" avec Hachem (puisqu'étant Divin), alors notre égo n'est pas blessé, mais avec autrui que c'est difficile d'éviter d'avoir de la haine gratuite!
Pourtant, c'est une faute tellement grave!!

"Hachem, nous a donné une terre sacrée, dont la sainteté est proche de celle du Gan Eden."

[le Chla haKadoch - Chaar haOtiyot - entrée Kédoucha]

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+ "Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez, car c'est à vous que Je le donne à titre de possession." (Massé 33,53)

-> Le Ramban écrit : "Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez" = d'après moi, ces mots constituent un commandement à accomplir.
[La Torah] leur ordonne ici de s'installer dans le pays qu'ils auront conquis, car Il le leur a donné, et ils ne devront pas dédaigner l'héritage de D.

-> Le Séfer 'Harédim enseigne : "A chaque instant passé sur la terre d'Israël, on accomplit la mitsva d'y résider.

D'après le Ramban, cela constitue l'une des 613 mitsvot de la Torah.
Or, nous savons que la récompense des mitsvot provient essentiellement de la joie avec laquelle nous les accomplissons, comme il est écrit : "Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. avec joie" (Dévarim 28).
Dès lors, celui qui habite dans le pays d'Israël doit avoir continuellement ce sentiment [de joie], par amour pour cette mitsva qu'il accomplit à chaque moment.

Par ailleurs, il doit ressentir de la crainte et de l'appréhension, comme l'enseigne Rabbi Chimon bar Yo'haï : "Toute mitsva qui n'est pas réalisée avec amour et avec crainte n'est pas une mitsva"."

"Quand nous voyons un juif arriver à la synagogue une fois l'an à Yom Kippour, nous le considérons avec clémence.
A plus forte raison, devons-nous porter ce regard sur ces juifs vivant toute l'année, non dans une synagogue, mais à l'intérieur d'une arche sainte [qu'est la terre d'Israël]."

[le Saba de Slabodka - rapporté dans le Tnouat haMoussar (tome 3 p.93)]

"L'homme n'a pas de part dans la Torah de Moché, notre maître, qu'à partir du moment où il acquiert la conviction que chacun de nos faits et chaque événement de notre vie relèvent du miracle, et n'émanent ni de la nature ni de la conduite du monde."

[Ramban - fin paracha Bo]

[il s'agit bien des moindres petits détails de notre vie individuelle, et non uniquement d'un un point de vue général.]

"Si un homme a fait un vœu à Hachem ou prête serment pour imposer une interdiction à sa personne, il ne profanera pas sa paroles ; selon tout ce qui sort de sa bouche, il fera." (Matot 30,3)

-> L'idée que les mots d'une personne sont sacrés est la fondation de l'obligation de garder les mitsvot.
En effet, nous sommes liés aux mitsvot car nous les avons accepté de bon cœur au mont Sinaï et avions juré de les accomplir.
Si nos mots sont sans valeur, il est est de même avec notre engagement dans la Torah.

La Torah introduit les lois sur les vœux par les mots : "Voici la chose (zé adavar) qu'a ordonné Hachem" (Matot 30,2), sous-entendant que c'est l'unique chose qu'Il nous commande.
Il est bien évident que nous avons pleins de commandements divins, mais la Torah met l'accent sur le fait que cette mitsva (de garder Ses mots) est le commandement sous-jacent, car pour celui qui ne garde pas Ses mots, c'est toute son acceptation de la Torah qui est sans valeur.

[le 'Hatam Sofer]

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-> La guémara (Nédarim 8a) enseigne que l'on peut faire un vœu afin de réaliser une mitsva.

=> Puisque l'ensemble du peuple juif a juré au mont Sinaï de respecter les mitsvot, quel est le sens de faire un nouveau vœu pour accompli une mitsva? Ne sommes-nous pas déjà obligés la faire par le vœu du mont Sinaï?

La guémara répond que tout nouveau vœu qui peut amener de la motivation à une personne, est permis.
=> Si le 1er vœu n'était pas suffisant, quel sera le gain d'un vœu supplémentaire?

Lorsque l'on jure de faire une mitsva, le nouveau vœu va amener un vent de "fraîcheur" sur l'ancien, transformant son engagement intellectuel en une émotion pleine de vie.
Cela va assurer que la perpétuité de la mitsva.

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin – Pri Tsadik]

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-> Moché pouvait communiquer les paroles de D. de 2 façons : soit comme les autres prophètes en transmettant le message qu'il avait reçu de Hachem ; soit directement par le fait que la présence Divine parlait en utilisant sa bouche.

Cependant, Moché pouvait utiliser ce dernier niveau de prophétie uniquement lorsque le peuple juif suivait la Volonté de D.
[le Malbim]

=> La paracha des vœux nous apprend l'importance des nos mots, au point où même Hachem peut les utiliser pour nous parler.

D. a créé le monde entier par 10 Paroles.
Ainsi, nous qui avons une partie Divine en nous, combien pouvons-nous créer (ou détruire) par les très nombreux mots que nous prononçons en permanence?

[un vœu = quelques mots simples, anodins aux conséquences très engageantes!]

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+ "Exerce la vengeance des enfants d'Israël sur les Midianites" (Mattot 31,2)

-> Le Baal haTourim fait remarquer que le sujet sur les vœux est suivi par le récit du peuple juif allant en guerre contre Midiyan. Cela nous apprend que les juifs peuvent faire des vœux en période de danger et de guerre.

-> La loi de "il ne profanera pas sa parole" (lo ya'hél dévaro) ne s'applique qu'aux juifs.
Un vœu a le pouvoir de rendre un chose qui nous est permise, interdite.
Cependant, Hachem a donné cette force uniquement au peuple juif.

Lorsque nous faisons un vœu, nous augmentons l'Attribut de rigueur (midat hadin), par le fait de rendre une chose interdite.
Nous apprenons de Yaakov : "Yaakov prononça un vœu" (Vayétsé 28,20), que lorsque nous traversons une période de crise, il est bien de faire des vœux, car l'Attribut de rigueur ne règne pas dans un moment de danger (Tossafot - 'Houlin 2b).

Le midrach (Béréchit rabba 26,6) fait remarquer qu'en période de rigueur dans le monde, il y a une absence de rigueur au Ciel.
Ainsi, en période de danger, le fait de faire un vœu va provoquer de la rigueur dans ce monde, mais pas au Ciel, ce qui permet d'être épargné de toute mauvaise conséquence.

Cependant, lorsqu'il n'y a pas de période de danger, on ne doit pas créer de la rigueur, comme il est dit : "Tu ferais mieux de t'abstenir de tout vœu que d'en faire un et de ne pas l'accomplir" (Kohélet 5,4).

[Rabbi Shimon Schwab ]

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-> Nos Sages ont enseigné : il ne faut pas s'habituer à prononcer des vœux, de peur d'en venir à ne pas les accomplir. [guémara Nédarim 20a]
Rav Dimi, le frère de rav Safra, disait : Prononcer un vœu, même s'il est accompli, est considéré comme une faute. [guémara Nédarim 77b]

-> "C'est un piège pour l'homme d'abuser des choses saintes, comme de prodiguer des vœux" (Michlé 20,25)
Ce verset signifie que si quelqu'un fait des vœux, Hachem ouvre le carnet où sont inscrits ses actes et les examine minutieusement.
D'après une autre explication, l'accomplissement des vœux fait que le carnet de ses actions s'ouvre.
En effet, il arriva qu'un homme fît le vœu d'offrir un holocauste, mais ayant tardé à l'apporter au Temple, son bateau sombra en mer.
[guémara Yérouchalmi Nédarim réglé - rapporté dans le Tour Yoré Déa]

[d'où l'habitude de procéder à une annulation des vœux par exemple la veille de roch 'Hodech Elloul, de Roch Hachana, ...]

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-> "Moché parla aux chefs de tribus" (Matot 30,2)

Le passage de la Torah qui traite des vœux et serments a été essentiellement transmis par Moché aux chefs d’Israël. On peut s’interroger sur cela puisque finalement, les vœux concernent tous les juifs et pas uniquement les chefs.

-> Le Chné Lou’hot haBrit explique qu’un homme qui se voue à enseigner la Torah et à rapprocher les cœurs des Juifs d’Hachem, doit avoir constamment devant lui le principe selon lequel un homme ne peut "arranger" son prochain que si au préalable il s’est "arrangé" lui-même, tout au moins concernant le domaine qu’il cherche à corriger chez son prochain. Un homme qui réprimande un autre et le pousse à changer et à corriger son comportement, s’il n’a pas lui-même lutté pour corriger ce défaut en lui, s’il n’a pas réussi à dépasser cette faiblesse, alors ses paroles ne porteront pas leurs fruits.
Les chefs d’Israël, qui sont chargés d’enseigner la Torah au peuple, mais aussi plus modestement les parents et les éducateurs, doivent eux-mêmes en premier, appliquer et respecter ce qu’ils exigent de leurs disciples. Sinon, ils prennent le risque de ne pas être écoutés. A contrario, un enseignant qui constate que ses leçons ne portent pas leurs fruits doit se remettre en question, car peut-être qu’il n’est pas entièrement en accord avec ce qu’il enseigne.

Les lois des vœux attestent de l’importance de la parole. Quand un homme prononce un vœu, cela l’engage dans sa vie et il doit s’y conformer avec application.
Comme le dit le verset : "Il ne profanera pas sa parole, tout ce qui sortira de sa bouche, il le fera". Cela est le principe de base de l’enseignement. Tout maître ou éducateur doit l’intégrer profondément. Car pour que son message puisse avoir un impact dans le cœur de ceux qui l’écoute, il lui faut appliquer tout ce qu’il prononce et exige de ses élèves, comme s’il s’agissait d’un vœu qu’il prenait sur lui. Moché adresse donc ce message aux chefs d’Israël.
"Tout ce qui sortira de sa bouche", tout enseignement que ce chef et ce Maître transmettra à ses disciples, tout bon comportement qu’il attendra d’eux, "il le fera" et tâchera de l’appliquer lui-même. C’est ainsi qu’il sera assuré de toucher les cœurs et rapprocher ses disciples du chemin de la Torah et de la crainte d’Hachem.

"Exerce la vengeance des enfants d'Israël sur les Midianites" (Mattot 31,2)

Le moment est venu d'infliger aux Midianites la punition pour avoir entraîné le peuple à l'immoralité et à l'idolâtrie, fautes qui ont coûté la vie à 24 000 personnes à la suite du fléau.
Quant aux Moabites, ils seront épargnés.

-> Rachi (31,17) rapporte la guémara (Yébamot 60b), qui enseigne qu'on faisait passer les femmes Midianites devant le Tsits (bandeau frontal du Cohen Gadol), et à ce moment, le visage de toute femme en âge de se marier devenait vert. Elle était alors mise à mort.

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-> Le midrach (Chir haChirim rabba 4,3) rapporte que les soldats juifs qui ont combattu les Midianites faisaient attention à mettre les téfilin des mains avant ceux de la tête (comme l'exige la loi juive), et c'est pourquoi Moché les en a félicités.
=> Quelle est la signification de ce midrach?

-> Tous ceux qui sont partis en guerre contre Midian étaient des tsadikim et des Sages qui avaient le mérite d'avoir le roua'h haKodech.
[Min'ha Béloula]

-> La sainteté des téfilin est plus grande que le tsits (le bandeau frontal du Cohen Gadol).
En effet, le nom de D. n'est écrit qu'une seule fois dans le tsits, et 21 fois dans les téfilin.

-> La guémara (Sotah 44b) dit qu'une personne qui parle entre la mise des téfilin des mains et ceux de la tête a fauté, et ne doit pas partir en guerre, car seul celui qui est totalement juste et qui n'a pas transgressé même une petite faute peut aller en guerre.
Ainsi, le fait d'accomplir les mitsvot dans les moindres détails est une condition pour réussir le combat.

-> Selon le Yichma'h Moché (Pin'has 25,11), lorsque le peuple d'Israël faute cela entraîne : une distanciation entre Hachem et les juifs, et également le fait que le Nom Divin soit incomplet.
C'est donc ce qu'a entraîné la faute avec les midianites.

Rabbi Yaakov Schechter émet l'idée que :
- les téfilin de la main symbolisent la nécessité de l'unité parmi le peuple, puisque les 4 parachiot sont écrites sur un seul parchemin.
La 1ere étape est de servir Hachem dans l'unité, tous branchés sur un objectif commun.
- ce n'est qu'ensuite qu'on met les téfilin de la tête qui ont plusieurs compartiments distincts pour les parchemins.
Une fois que l'on est unit (avec son vrai soi-même, avec autrui, avec D.), alors on peut faire que le Nom de D. soit de nouveau grand dans le monde entier.

=> Il y a bien une réparation des dégâts de la faute : rapprochement vers Hachem, et rendre l'éclat du Nom Divin.

-> Le concept de mettre d'abord les téfilin de la main et ensuite ceux de la tête, peut se rapprocher du : "naaché" (la main => nous faisons (la volonté de D.)!), et ensuite : "nichma" (la tête => nous comprendrons (plus tard le pourquoi)!).

En respectant scrupuleusement cet ordre, lors de la mise des téfilin, ils réparaient la faute où un "vent de folie" a poussé le peuple à fauter (faire selon ses envies du moment), au détriment du : "est-ce bien ce que Hachem souhaite que je fasse?".

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-> Le rav David Touitou dit que les téfilin de la tête symbolisent le fait que l'on peut avoir des divergences d'idées, de vision sur les choses, mais les téfilin de la main n'ont qu'un seul boitier, en allusion au fait qu'au final il faut se serrer la main, être en paix, dans l'amour/respect l'un de l'autre.

"Vous désignerez des villes pour vous, elles seront pour vous des villes de refuge, et le meurtrier s'enfuira là-bas, celui qui tue une personne involontairement" (Massé 35,11)

-> "Hachem est bon et droit, aussi montre-t-il aux pécheurs le [vrai] chemin" (Téhilim 25,8)

Cela fait référence aux signes [sur la route] qui étaient positionnés afin d'aider une personne qui avait tué involontairement, à échapper à ses vengeurs en se mettant au plus vite en sécurité dans les villes de refuge.
Rav 'Hama bar 'Hanina ajoute que si c'est ainsi que Hachem agit avec les fauteurs, combien fait-il davantage pour les tsadikim.
[guémara Makot 10b]

-> Le Yérouchalmi (Makot 2,6) explique qu'en plus des (panneaux de) directions, on leur montrait du doigts le meilleur chemin à prendre, et cela est une référence au fait que Hachem aide les fauteurs en leur montrant le chemin pour faire téchouva.

Rav Yérou'ham Lévovitz enseigne que nous voyons là, la grande miséricorde de D.
Non seulement, Il attend patiemment que nous retournions vers Lui après avoir fauté (quoiqu'on est pu faire), mais en plus Il nous aide et nous guide pour arriver à faire téchouva.

-> La femme de Rabbi Méïr : Brouria, dit que l'on ne doit pas souhaiter la disparition des fauteurs, mais des fautes qui sont en eux.
[guémara Béra'hot 10a]

[C'est pour cela que l'on fait tout pour les aider à sortir de cette situation, pour qu'ils puissent exprimer toute la sublime lumière qu'ils ont en eux.]

b'h, voir également : https://todahm.com/2019/02/14/8428-2

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-> Le 'Hafets 'Haïm demande pourquoi lorsque le peuple montait à Jérusalem, il n'y avait pas également des signes (sur les routes) afin d'aider ceux qui réalisaient la mitsva de monter au Temple pendant les 3 régalim?

Le midrach (Yalkout Chimoni Chmouël I - 77) relate que chaque année Elkana montait au Michkan à Chilo et sur son chemin il encourageait ceux qu'il rencontrait à le rejoindre dans cette mitsva.
C'est ainsi qu'à chaque fois, il prenait un chemin différent pour permettre de faire participer tous les juifs.

=> Pour une ville de refuge, le but est que le meurtrier involontaire puisse se mettre en sécurité de ses vengeurs au plus, et pour qu'il puisse rencontrer le moins de personnes possible car en l'état actuel il n'est pas un modèle moral (assassin involontaire en fuite).
[une personne qui ne faute pas, Hachem la protège d'en venir à tuer involontairement. ]

Par contre, pour monter à Jérusalem, il n'y avait pas de direction afin de permettre un maximum de rencontres favorisant une influence mutuelle positive (discuter de Torah et des mitsva, renforcer la émouna, se motiver à venir au Temple, ...).
Personne ne pouvait se dire isolé du monde, des autres juifs, car durant les 3 fêtes, l'ensemble du pays était rempli de juif plein de joie et de fierté de monter ressentir la présence divine au Temple.

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
La reconnaissance de la gigantesque force de l'influence de l'entourage est la raison et le fondement d'une des mitsva que notre sainte Torah nous ordonne.

Il se trouve que de nos jours, lorsqu'un homme se comporte en tant que hors là loi, on le juge et on l'emprisonne avec des gangsters avérés. Que se passe-t-il?
Il vit quelques années avec des crapules, et se "professionnalise" dans tout ce qui concerne le monde du grand banditisme ... Lorsqu'il termine sa peine de prison : il est pour ainsi dire diplômé dans le domaine du gangstérisme ...

En ce qui concerne notre Torah, elle nous enseigne tout autrement ... Lorsqu'un homme a commis une faute, et a tué son prochain sans intention, la Torah l'envoie dans une sorte de "prison", mais de quelle sorte? Dans une ville de refuge!
Quelles sont ces villes de refuge? Les villes des Lévi'im, où sont installés les justes Lévi'im affairés à étudier la Torah!

Là-bas, entouré des grands de la Torah, entre les Cohanim et les Lévi'im, la Torah sait que l'assassin s'imprégnera de la sainteté et de la pureté de cet environnement, il est garanti que lorsqu'il quittera cette ville de refuge après la mort du Cohen Gadol, il se comportera bien et changera son comportement du tout au tout!

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+ La puissance de la prière sincère :

En conséquence de son acte, un tueur involontaire devait rester dans une ville de refuge jusqu'à la mort du Cohen Gadol.

-> Le Sforno fait remarquer que la punition pour chaque meurtrier involontaire est différente, puisque la durée de vie restante du Cohen Gadol n'est pas la même.
Pour certains, ils devront rester très peu de temps dans la ville de refuge, et pour d'autres très longtemps.
=> Ainsi, la punition ne dépend pas du beit din, mais d'un acte de Hachem : la mort du Cohen Gadol.

L'Alter de Kelm fait remarquer que les meurtriers involontaires étaient ainsi conscients que leur libération dépendait d'un acte dépendant à 100% de la volonté de D.
C'est pourquoi leurs prières provenait du plus profond de leur cœur, avec un sincérité totale et la ferme conviction que seulement Hachem pouvait les aider.
De telles prières transpercent le Ciel et sont acceptées.

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-> L'Alter de Kelm apporte une autre illustration de ce concept :
La guémara (Yoma 53b) liste les 3 prières spéciales que récitaient le Cohen Gadol dans la chambre extérieure après avoir terminé son service de Kippour dans le Saint des saints.

La 3e prières était : "Que la prière des voyageurs (afin de retenir la pluie) n'est pas la possibilité d'entrer devant Toi, Hachem".
La terre d'Israël est une terre qui dépend du peu d'eau qui tombe pendant la période allant de Souccot à Pessa'h.
De la sécheresse et de la famine sont des dangers réguliers, d'où l'importance de demander de la pluie dans toutes nos prières journalière.

Cependant, lorsqu'un voyageur était sur la route loin de tout et que le temps lui annonce une forte pluie à venir, il va alors prier à Hachem pour repousser les nuages orageux, pour pouvoir rentrer chez lui sans être trempé.
Bien que sa réaction est naturelle, il manque de prendre en compte les besoins critiques des habitants juifs d'Israël, ne se concentrant que sur son inquiétude de rentrer chez lui plein de pluie.

=> Pourquoi est-ce que Hachem écoute-t-il de telles prières, si défavorables pour la majorité des juifs?

La guémara illustre ici l'énorme pouvoir de la prière provenant du fond du cœur.
Le voyageur a conscience qu'aucun être humain ne peut empêcher la pluie, et il s'en remet alors totalement à Hachem, car Lui seul peut à le pouvoir de l'en sauver.

=> Ainsi, une prière provenant du cœur est écoutée par Hachem, au point que le Cohen Gadol (homme le plus saint), le jour de Kippour (jour le plus saint), dans le lieu le plus saint, doive prier pour annuler ces prières, dans l'intérêt du peuple juif.

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-> A ce sujet, il est intéressant de rapporter la guémara (Shabbath 67a) :
Que doit faire une personne si elle a un arbre dont les fruits sont tombés avant d'être mûrs, lui entraînant une perte financière?

La guémara répond qu'elle devra colorer son arbre en rouge afin d'attirer l'attention des passants.
Les gens vont alors voir son malheur et prier à Hachem de lui montrer de la miséricorde, et alors son arbre va être "guéri".

Même si ce n'était qu'un arbre, et non un être humain, tous les juifs avaient de tels sentiments d'amour envers leur prochain, qu'à la vision d'un arbre en rouge, ils priaient pour son propriétaire.
=> Et ça marchait! Telle est la force d'une prière sincère.

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-> Un assassin involontaire doit fuir dans une ville de refuge et y rester jusqu'à la mort du Cohen Gadol.

La guémara (Makot 11a) dit que pour s'assurer que tous les assassins ne prient pas pour la mort de son fils (cela leur rendant la liberté), la mère du Cohen Gadol leur envoyait de la nourriture et des vêtements.
=> En quoi ces petites attentions pouvaient-elles les convaincre de renoncer à leur liberté?

Rabbi Shlomo Eisenblatt explique que l'objectif de la mère n'était pas de les empêcher de prier, mais plutôt d'empêcher qu'ils aient une prière pure et du plus profond de leur cœur, qui a alors un pouvoir phénoménal, au point de même pouvoir tuer le Cohen Gadol!

La stratégie de la mère était de leur donner des cadeaux provoquant un sentiment de gratitude (plus ou moins conscient) qui va réduire la pureté et l'intention de leurs prières.
Par exemple, au lieu d'en faire une à 100% de leur cœur, ils vont la faire avec seulement 98%, et cette différence de concentration peut faire une grande différence.

-> Cela s'applique également à nos prières! Si l'on prie à 98%, au lieu de 100% de nos capacités du moment, alors on y perd beaucoup!

Nos Sages disent qu'après notre mort, on nous montrera tout ce qu'on aurait pu avoir si l'on avoir plus et mieux priés.

Nos Sages enseignent également qu'on nous montrera également les impacts de nos prières, comme par exemple : grâce à elles tu as aidé au mariage de 200 personnes, tu as contribué à la guérison de 500 personnes, ...

==> Si même une prière d'un assassin voulant la mort du Cohen Gadol est écoutée car faite de tout son cœur, combien à plus forte raison la nôtre!

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+ Pourquoi est-ce que c'était la mère qui envoyait ces cadeaux et non pas le Cohen Gadol lui-même?

-> Le Tiféret Yisraël (Makot 2,6) répond qu'il ne convient pas au Cohen Gadol d'agir d'une manière démontrant qu'il a peur du meurtrier.

-> Rachi (Massé 35,25) : Le Cohen Gadol aurait dû prier pour que ne soit pas, de son vivant, commis un tel crime.
Ainsi, il est considéré comme partiellement responsable de ce qui s'est passé.
=> Si le Cohen Gadol avait apporté lui-même de la nourriture au meurtrier, il aurait donné du crédit à ceux qui l'accusent pour cette tragédie.

-> Le rav Pessa'h Eliyahou Falk explique que si le Cohen Gadol ne priait pas convenable au point d'éviter des meurtres involontaires, c'était sa mère qu'il fallait blâmer pour ne pas lui avoir appris comment prier.
Elle avait ainsi une part de responsabilité.

-> Le Arou'h Laner (Makot 11a) suggère que si c'était le Cohen Gadol qui apportait de la nourriture, chaque pauvre prétendrait avoir tué accidentellement quelqu'un et viendrait dans une ville de refuge afin d'être nourri par lui jusqu'à sa mort, moment à partir duquel il deviendrait libre.

Puisque c'était sa mère qui apportait la nourriture, les pauvres avaient peur qu'elle ne décède tôt, les laissant à la fois sans nourriture et sans possibilité de quitter la ville de refuge avant la mort du Cohen Gadol, puisqu'ils s'étaient prétendus comme étant des meurtriers involontaires.

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+ "Il y restera jusqu’à la mort du cohen gadol qui a été oint par l’huile sainte" (Massé 35,25)

=> Il faut demander pourquoi le verset fait dépendre le séjour du meurtrier involontaire dans la ville de refuge de la mort du cohen gadol.

-> Le Rambam (Moré Nevoukhim 3,40), l’explique en disant qu’on fait dépendre le séjour du meurtrier involontaire dans la ville de refuge de la mort du Cohen gadol parce que cela peut calmer la colère du vengeur du sang sur la mort de son parent.
En effet, il est dans la nature humaine qu’un événement nouveau et important fasse oublier ce qui est plus ancien.
Quand le cohen gadol, aimé de tout Israël, vient à mourir, c’est une grande douleur qui fait oublier une douleur plus petite, et le fait que tout le monde souffre est une demi-consolation.

"Moché dit aux enfants de Gad et aux enfants de Réouven : "Vos frères iraient au combat et vous demeureriez ici?" (Matot 32,6)

Les tribus de Gad et de Réouven ont demandé à Moché de pouvoir recevoir la terre située de l'autre côté du Yarden, au-delà de la terre d'Israël (Ever haYarden).
Ils ont expliqué que puisqu'ils avaient de très nombreux troupeaux, ils avaient besoin de beaucoup de terrain.

=> Pourquoi Moché n'en a-t-il pas été satisfait, les critiquant même?

+++ En leur "faveur" :

-> Les tribus de Réouven et de Gad étaient tellement liées à Moché qu'elles ressentaient le besoin de résider dans la terre dans laquelle serait enterrée Moché (en Ever haYarden).
['Hozé de Lublin]

-> Leur intention en demandant de résider dans le Ever haYarden était dans l'intérêt de Moché.
En effet, il y avait un décret interdisant à Moché d'entrer en Israël.
Au moment de leur demande Moché était déjà en Ever haYarden, et en demandant à recevoir cette terre, ces 2 tribus pensaient qu'elle allait recevoir la même sainteté que celle en Israël.
Cela revenait comme si Moché était déjà en Israël, et le décret serait alors annulé.
[le 'Hidouché haRim, au nom du rabbi Bounim de Peschis’ha]

-> Rav Moché Feinstein (Darach Moché) est d'avis qu'ils ont vu que ce territoire (Ever haYarden) était très adaptée au regard de la taille très importante de leur troupeau.
En effet, cela leur permettrait d'y vivre facilement sans consacrer beaucoup d'efforts à leur subsistance, leur laissant alors du temps supplémentaire afin d'étudier la Torah et faire davantage de mitsvot.

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+++ En leur "défaveur" :

-> "Ils s'approchèrent de lui (Moché) et dirent : "Des enclos pour le menu bétail nous construirons ici pour nos troupeaux et des villes pour nos jeunes enfants". Et nous irons en armes, résolument, à la tête des enfants d'Israël" (Matot 32, 16-17)

Selon le Malbim, les tribus de Gad et Réouven ont accordé trop d'importance à leur bétail.
Elles ont rendu prioritaires leurs biens sur leur corps, et à plus forte raison sur leur âme.

Elles ont fait prioritaire leur bétail sur leur famille (enclos bétail, puis villes pour nos enfants).
C'est pour cela qu'elles ont été punies et qu'elles vont être les 1eres tribus à partir en exil (cf. Divré haYamim I 5,26)..

-> "Vous vous établirez en terre d'Israël" (Massé 33,53)
Selon le Ramban, il y a une mitsva de la Torah nous obligeant à habiter en Israël.
Hachem nous l'a donné, et il n'est pas convenable de la rejeter.
[les tribus de Gad et Réouven devaient humblement se soumettre à la volonté de D., sans trop chercher à faire de savants calculs.]

-> Moché savait que de l'autre côté du Yarden, c'était un endroit de touma (d'impureté), qu'il y avait beaucoup de Moavim qui étaient connus pour agir d'une façon impudique.
C'est pourquoi, il était préoccupé que cela influence négativement les tribus de Gad et de Réouven.

Pour les protéger, il a envoyé la moitié de la tribu de Ménaché, les enfants de Yossef, qui est la fondation de la kédoucha d'Israël (Yossef ayant surmonté les tests en Egypte, pays de l'impureté).
La Torah met cela en avant : "la moitié de la tribu de Ménaché fils de Yossef" (Matot 32,33)
[Rabbi Yissa'har de Belz]

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"Moché leur donna, aux enfants de Gad et aux enfants de Réouven, et à la moitié de la tribu de Ménaché fils de Yossef" (Matot 32,33)

Bien qu'à l'origine, seules les tribus de Gad et de Réouven aient revendiqué les terres situées à l'est du Jourdain, la moitié de la tribu de Ménaché recevra l'ordre de partager également ces territoires.
Pourquoi Moché inclut la tribu de Ménaché alors que celle-ci n'a pas demandé d'y être?
On peut citer comme réponses :

-> En leur associant une partie de la tribu de Ménaché, Moché assure un point de contact pour ne pas isoler les 2 tribus avec le reste du peuple. En effet, la moitié de la tribu de Ménaché restera étroitement liée à sa famille de l'autre côté du Jourdain.
Leurs rapports auront donc une influence positive sur les tribus de Gad et de Réouven.
[Déguel Ma'hané Efraïm]

-> Aucune communauté ne peut se maintenir au plan spirituel, voir continuer à exister, sans abriter en son sein de grands maîtres de la Torah pour la guider.
Or, la tribu de Ménaché compte justement de telles personnalités, et avant d'accéder à la requête de Gad et Réouven, Moché pose la condition qu'une partie de Ménaché accepte de vivre avec eux.
En agissant ainsi, Moché donne l'exemple aux générations à venir.
[Haamek Davar - Dévarim 3,16]

-> Puisque Ménaché (fils du vice-roi Yossef) a été celui qui a causé que ses frères déchirent leurs habits lorsqu'il les a pourchassés en Égypte, et qu'il a retiré la coupe du sac de Binyamin, son héritage (en Israël) a été divisé.
Au lieu que toute sa tribu reçoive une part dans une seule zone, elle a reçu une moitié en Israël et une autre moitié de l'autre côté du Jourdain.
[Yalkout Réouvéni]

-> Le Méam Loez (Dévarim 3,17) écrit également à ce sujet :
La moitié de la tribu de Ménaché a été punie en ne recevant pas de part en terre sainte avec ses frères à cause de la faute suivante : lorsque les fils de Yaakov sont descendus en Egypte pour acheter du blé et que Yossef les a accusés d'espionnage, Ménaché a pris la coupe de Yossef et l'a glissée dans le sac de Binyamin (Béréchit 44,2).
Ménaché a demandé à ses frères pourquoi ils avaient volé la coupe, et lorsqu'on l'a découverte dans le sac de Binyamin, tous les frères ont déchiré leurs vêtements (Béréchit 44,12-13).

Comme Ménaché avait fait souffrir les autres tribus dans cet épisode, D. l'a puni en ne lui accordant pas de part en terre sainte avec les autres tribus. La moitié de la tribu a donc reçu sa part avec les descendants de Réouven en Transjordanie et l'autre moitié, avec les autres tribus en terre sainte.
Hachem a puni Ménaché mesure pour mesure. Comme ses frères ont déchiré leurs vêtements à cause de lui, son pays a été déchiré car D. se montre très exigeant envers les tsadikim.