Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"De même que nous attendons davantage de ceux qui sont bénis par des richesses matérielles, de même nous attendons davantage de ceux qui sont riches en connaissances/spiritualité."

['Hafets 'Haïm]

=> Nous devons avoir une évaluation de nos richesses spirituelles, de nos capacités, et ce n'est qu'ensuite que nous pouvons analyser pleinement notre comportement. Plutôt que de ce comparer à autrui, il faut se comparer à ce qu'on pourrait être/faire au regard de nos potentialités internes. Est-ce que tout est investi à bonne escient? Est-ce que je me satisfait d'en exploiter qu'une petite partie? ...
Notre yétser ara cherche à nous faire oublier nos richesses intérieures. En effet, moins l'on a conscience de ce que l'on a, moins nos ambitions spirituelles sont élevés, et nous visons alors petit (au regard de ce que l'on a).
C'est ça tout l'objectif de notre yétser ara : que notre vie passe, et que nous l'ayons le moins exploiter, nous entraînant un sentiment de honte éternelle et un manque total de mérites!

"Pardonne, de grâce, le péché de tes frères et leur faute, car ils t’ont rendu du mal" (Vayé'hi 50,17)

-> Les termes "Pardonne, de grâce" se disent dans le Texte : "sha na" (שא נא), expression composée des initiales des 4 formes figurant sur le Char Céleste (la merkava), comme le décrivit le prophète Yé’hezkel.
Ces 4 figures sont : le taureau (שור), le lion (אריה), l’aigle (נשר) et l’homme (אדם).

Or, le taureau est le symbole de Yossef, comme dans le verset : "C’est l’aîné de son taureau".
=> Les frères veulent signifier ici à Yossef que c’est uniquement s’il leur pardonne qu’il méritera de voir son représentant, à savoir le taureau, sur le Char Céleste. Mais s’il ne leur pardonne pas, alors quelqu’un qui aura gardé rancune ne pourra pas avoir le mérite de se voir représenter sur le Char Céleste.

Ainsi, l’allusion est la suivante : "Pardonne de grâce" (שא נא), car c’est seulement dans ce cas qu’apparaîtront sur le Char, les 4 formes en allusion justement par les initiales de ces mots (שא נא).
Mais si tu ne pardonnes pas, alors il manquera une figure parmi les 4, à savoir celle du taureau, qui fait allusion à Yossef.

[Rabbi Chimchon d'Ostropoli]

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-> Yaakov évoque 3 de ses fils sous l'aspect de bêtes féroces : Yéhouda, un lion, Yossef, un taureau (voir Rachi - Vayé'hi 49,6) et Binyamin, un loup.
Cette comparaison indique que ces 3 tribus vaincront les 3 peuples comparés à des animaux : la Babylonie, comparée à un lion, tombera sous Daniel, issu de la tribu de Yéhouda ; le danger présenté par les Mèdes, sera écarté grâce à Mordé'haï et Esther, issu de la tribu de Binyamin ; quant à Edom-Rome, le taureau, il sera vaincu par le machia'h ben Yossef (midrach Béréchit rabba 99,2 ; Tan'houma 14).

"Ils se tinrent au pieds de la montagne" (Yitro 19,17)

-> Rachi rapporte la guemara (Shabbath 88a) : La montagne a été arrachée à son endroit et a été renversée sur eux comme une coupole.

-> Ensuite, Hachem leur déclara : "Si vous acceptez la Thora, c’est bien. Sinon, là-bas vous serez enterrés".
N'aurait-il pas été plus logique qu'il soit dit : "Sinon, ICI vous serez enterrés", c’est-à-dire sous la montagne?

En fait, nos Sages disent que si les juifs n’avaient pas accepté la Torah, le monde entier aurait été détruit, car le monde n’existe que grâce au mérite de la Torah.
Dès lors, "sinon (si vous n’acceptez pas la Thora, alors) là-bas vous serez enterrés" = pas seulement sous la montagne, mais partout où vous pourrez vous trouver, car tout disparaîtra.
[le 'Hafets ‘Haïm]

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-> La montagne au-dessus d'eux avait une forme semblable à une coupole
Selon rabbi Moché Soloveitchik (véaIch Moché), c'est une allusion au fait que que si les juifs refusaient la Torah, ils auraient certes pu continuer à vivre mais leur vie serait alors limitée/vide, à l'image de d'un prisonnier sous un dôme, une coupole.
En effet, seule la partie matérielle existerait, sans aucune possibilité d'élévation vers le Ciel par la spiritualité.

Ainsi, Hachem voulait leur dire qu'ils ne mourraient pas écrasés physiquement sous la montagne, mais que spirituellement ils allaient être morts, enterrés dans la matérialité.

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+ Celui qui est forcé : c'est là sa force!

-> Le rav Yérou'ham de Mir rapporte la guémara (Avoda zara 2,1) selon laquelle les nations du monde, à la fin des temps, se plaindront à Hachem : "Pourquoi ne nous as-Tu pas retourné la montagne du Sinaï sur nos têtes en nous forçant à recevoir la Torah".
Apparemment, cette montagne retournée sur nous, serait un atout du peuple juif que les nations nous envieront.
D’ailleurs, nous-mêmes nous pouvons nous demander pourquoi une fois que le peuple juif a dit : "Naassé véNichma" (nous ferons et nous comprendrons), il a été nécessaire pour Hachem de nous retourner la montagne sur nos têtes?

La réponse se trouve dans le midrach (Dévarim rabba 4,2) qui enseigne : "la Torah et l’épée sont descendus du Ciel enveloppées l’une dans l’autre" = ce qui signifie que la particularité du don de la Torah est qu’il s’est fait avec une dimension d’obligation extraordinaire (c'est la Torah ou la vie!).
Non seulement les juifs ont concentré toute leur volonté à tel point qu’ils ont pu prononcer le célèbre : Naassé Vénichma, mais en plus Hachem Lui-même a retourné la montagne sur leurs têtes afin d’augmenter leur niveau d’obligation.
La Torah elle-même est descendue du Ciel avec l’épée, ce qui signifie que son application sera maintenant : Pikoua’h nefech : une question de vie ou de mort pour le Klal Israël.

=> Est-ce une manière de nous effrayer, de nous forcer, de nous punir?
Pas du tout. La dimension d’obligation est en réalité le synonyme et le secret de perfection.
Le fait même de pouvoir choisir entre le bien et le mal est un défaut immense qui existe dans l’Humanité.
Certes, c’est ce libre arbitre qui donne à l’homme du mérite, mais le fait même qu’il puisse hésiter avec le mal, avec la paresse, avec la colère, ... est en soi un défaut immense ; même si au final il choisit le bien.
En effet, la Torah qui est parfaite (Torat Hachem temima), devait forcément être donnée dans une dimension d’obligation immense qui serait synonyme de sa perfection.
Les mitsvot n’ont de force que lorsqu’elles sont obligatoires : c'est une injonction d’Hachem ; car là est aussi le secret de leur perfection. [un acte banal, devient infiniment puissant une fois que Hachem nous l'ordonne!]
De même, chaque Ben Israël n’atteindra sa plus grande force et sa plus grande perfection que lorsqu’il aura réussi, de son propre gré, à se rendre complètement contraint et forcé à la Torah et aux mitsvot.

Le rav Yérou'ham de Mir ajoute : "Ne crois pas que quelqu’un qui fait quelque chose en traînant le pas et en forçant sa nature, il s’appelle quelqu’un qui est arrivé à la ‘’parfaite contrainte’’. Voici qu’au sujet des astres nous disons ‘’smeh’im bétsétam vésassim bévoam (ils se réjouissent lorsqu’ils sortent [pour accomplir la volonté d’Hachem], et ils exultent lorsqu’ils reviennent - dans la bénédiction sur la lune).
De même les anges se déplacent comme le feu tant ils sont enthousiastes et empressés d’accomplir la parole d’Hachem.
Lorsque l’on parle de cette ‘’obligation’’ et de cette ‘’contrainte’’ qui sont perfection, il faut plutôt entendre que c’est un niveau où la volonté de l’Homme est tellement puissante et la perception d’Hachem qui L’enjoint, est tellement grande qu’il n’y a plus de place pour l’hésitation, qu’il n’y a plus de place pour la paresse, qu’il n’y a plus place pour le libre arbitre.
En réalité, c’est par le mérite que nos ancêtres ont dit : "Naassé vénichma" qu’ils ont pu voir la montagne du Sinaï se retourner sur eux ; et les nations du monde nous l’envierons à la fin des temps.
Ils demanderont à Hachem pourquoi ils n’ont pas mérité cela et Hachem leur répondra : par votre manque de bonne volonté (comme le prouve la mitsva de Soucca qu’ils vont recevoir, mépriser et fuir son inconfort dès que la chaleur devient trop intolérable pour eux, comme le raconte la guémara).

Il en ressort que n’ont pu être sortis d’Egypte que les juifs qui présentaient en eux une vraie disposition aux mitsvot, une volonté profonde de s’assujettir à la volonté d’Hachem.
Comme le dit le midrach lui-même, beaucoup de Bné Israël étaient encore attachés à l'idôlatrie, d’autres étaient attachés à l’argent et certains n’avaient pas une volonté entière de se soumettre aux mitsvot.
Tous ces Bné Israël n’ont même pas pu entendre l’appel d’Hachem et ont disparus pendant la plaie de l'obscurité car ils n’étaient pas aptes à rentrer et à recevoir le joug de la royauté d’Hachem.
[d'après le Néféch Yéhoudi - Bo (5778)]

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-> Rabbi Its'hak de Gour disait :
On sait qu'au moment où D. a révélé la Torah au peuple d'Israël, il a menacé de retourner la montagne sur lui comme un entonnoir. Mais cela est d'autant plus curieux que le peuple avait déjà proclamé avec solennité : "Nous ferons et nous entendrons" (Michpatim 24,7).

En vérité, au moment où le peuple se tenait au pied de la montagne et qu'il entendit les 10 Paroles : "Tu ne tueras pas", "Tu ne voleras pas", ... les "belles âmes" d'Israël haussèrent les épaules.
Quoi? Et c'est pour nous dire cela qu'on nous a dérangés alors que nous nous attendions à des proclamations plus profondes et plus substantielles.
C'est à nous que l'on dit : "Tu ne voleras pas", "Tu ne convoiteras pas"? Non mais pour qui nous prend-on?

C'est alors que Moché retourna la montagne sur eux et leur dit : surtout ne bougez pas. Cela concerne vous aussi!
Car si vous analysez les choses en profondeur, vous vous apercevez qu'il y a, en chacun de vous aussi, une petite part du mauvais penchant, du mauvais instinct du vol, de celui du meurtre et certainement de celui de la course au profit.
Vous imaginez sans doute que vous êtes à l'abri de cela? Eh bien non : "Tu ne tueras pas", "Tu ne voleras pas", "Tu ne te prostitueras pas", ...

[chacun des commandements impliquent énormément de choses, comme par exemple le fait de provoquer un sentiment de honte à autrui en public, qui est assimilable à être un meurtrier.]

"Ils dirent à Moché : Parle-nous ... que D. ne nous parle pas de peur que nous mourions" (Yitro 20,16)

Pourquoi avaient-ils peur de mourir?
Existe-t-il une mort aussi belle et agréable que le fait de mourir à un tel niveau spirituel, brûlant d’un feu ardent dans l’amour d’Hachem, rejoignant la présence Divine tel un fils qui courre vers son père. Espéraient-ils avoir plus tard une meilleure mort que celle-ci?

Il y a beaucoup d’anges, dans le Ciel qui récitent la louange Divine une seule fois dans leur existence, y mettant toute leur vitalité, au point de disparaître juste après, s’incluant dans la Lumière Divine.
Malgré tout, Hachem ne s’est pas contenté de cela, il a créé un monde matériel pour que l’homme y dévoile Sa Royauté grâce à l’accomplissement des mitsvot et par l’étude de la Torah.

Telle était la crainte du peuple. Ils avaient peur de mourir, car Hachem ne souhaite pas que les hommes meurent dans l’amour d’Hachem [mais plutôt qu'ils vivent dans Son amour].
En effet, pour cela, D. ne manque pas d’anges qui sont ainsi.

[Rabbi Aharon de Karlin – le Beit Aharon]

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-> "Ils dirent à Moché : Parle-nous … que D. ne nous parle pas de peur que nous mourions.
Moché répondit au peuple : "Soyez sans crainte! c'est pour vous mettre à l'épreuve que Hachem est intervenu ; c'est pour que sa crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point." (Yitro 20,16-17)

Rabbi Mendel de Kotzk commente que Moché dit à la nation juive : "Vous ne devez pas avoir peur de la mort (pen namout). Votre peur principale doit être de ne faire aucune faute (lévilti té'hétaou).
[une faute = une forme de mort spirituelle]

"Tout le peuple vit les voix" (Yitro 20,15)

-> Hachem créa le monde par 10 Paroles Créatrices.
Ces Paroles sont constamment présentes dans le monde et ce sont elles qui le font exister sans cesse. Cependant, elles sont tellement cachées qu’on ne les perçoit pas, d'où le risque de ne pas savoir que c’est Hachem qui fait exister le monde. On peut en venir à imaginer, D. préserve, que le monde tient de lui-même.

Mais au moment du don de la Torah, "Tout le peuple vit les voix" = Ils virent clairement ces Paroles Divines qui font exister le monde en permanence. Ainsi, ils purent prendre conscience de façon tangible et claire que Seul Hachem est le Créateur qui maintient le monde et que sans l’existence qu’Il y insuffle, le monde ne peut pas tenir même ne serait-ce qu’un instant.

[Rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm]

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-> Le Kli Yakar enseigne :
"Il est probable que chaque parole qui sortait de la bouche d'Hachem se matérialisait immédiatement et avait une consistance, au point qu'on voyait dans l'air toutes les lettres qui volaient, comme si tout était écrit devant eux.
C'est pourquoi les Sages ont dit que lorsque Moché a brisé les Tables de la Loi (lou'hot), les lettres s'envolaient dans l'air."

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-> Le Ahavat Shalom (rabbi Ména'hem de Kossov) commente sur ce verset :
Lorsque les juifs se tenaient devant le mont Sinaï, leur nature physique se sépara d'eux et pour un bref instant, ils furent capables de voir, avec l’œil de l'esprit, les concepts et les idées que l'on peut comprendre normalement seulement après les avoir entendus.
Ils "virent les sons" signifie que leur esprit appréhendait la Torah directement, sans passer par le processus de l'écoute.

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-> "Or, tout le peuple vit les voix, les éclairs, le son du chofar et la montagne fumante, et le peuple, à cette vue, trembla et se tint à distance" (Yitro 20, 15)

Le Nétsiv (Haémek Davar) commente :
Au début il est écrit "tout le peuple vit", c’est-à-dire qu’ils ont mérité de voir une chose extrêmement élevée en sainteté, plus que ce qu’un ange peut voir et qu’aucun être humain ne mérite de percevoir.
Mais ensuite il est écrit "Le peuple à cette vue, trembla" = ils avaient vu quelque chose qui dépassait en réalité leurs capacités, comme un homme qui porte pendant un moment un fardeau bien trop lourd pour lui et qui ne peut donc plus se tenir immobile et doit s’agiter sans cesse. De même, ‘‘le poids’’ de sainteté était au-delà de la force des bnei Israël, ce qui les a fait trembler.

Pourquoi prenons-nous le deuil de Jérusalem et du Temple?
Ce n'est tant à cause de la gloire que nous avons perdue.
Mais plutôt, nous pleurons car nous avons perdu l'opportunité d'être proches de Hachem.
De plus, nous nous lamentons pour la profanation du Nom de D. qui résulte de notre exil, et de l'état actuel de Jérusalem.

[Rabbi 'Haim Friedlander]

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-> Rabbi Mendel de Kotsk enseigne :
Durant les 3 semaines (du 17 Tamouz au 9 Av), tout celui qui recherche Hachem, le trouvera.

Le travail de cette période triste, est d'utiliser nos peines pour se connecter avec Hachem, plutôt que d'en être accablés.

Le mois de Av est appelé : "Ména'hem Av", car à ce moment notre rôle est de réconforter (ména'hem) notre Père (av) [Hachem].
Cela ne se fait pas tant par des paroles ou des actions, mais plutôt en essayant de ressentir Sa douleur.

Lorsque nous ressentons la souffrance de Hachem (tsaar haChékhina) sur la perte de Sa maison (il est SDF!), nous pouvons alors véritablement Le consoler.

Ce n'est qu'à partir du moment où nous Lui montrons à quel point nous prenons à cœur son honneur, que nous sommes concerner par Sa situation (Il est en exil, Son honneur dans ce monde est absent, et Il s'impose de ressentir nos souffrances!), alors Il désirera à nouveau reconstruire [le Temple].

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Lorsque 'Hanna, la mère du prophète Shmouël, a vidé son cœur à Hachem, lui demandant un enfant, le verset dit : "vatitpallel al Hachem" (et elle a prié SUR Hachem" - Shmouël I 1,10).

=> Pourquoi y a-t-il une utilisation inhabituelle de l'expression : "sur Hachem" (al Hachem)

C'est parce que 'Hanna ne se focalisait pas sur sa propre souffrance (celle d'une femme ne supportant plus de ne pas avoir d'enfant depuis 19 années!).
Mais plutôt, elle s'est dit à elle-même : "Si cela me fait si mal, et que Hachem m'aime tellement, alors il est certain que la peine qu'Il a à me voir souffrir est bien pire que la mienne."

C'est pourquoi, elle a supplié Hachem de lui accorder un enfant, afin que Lui n'ait plus à subir une telle souffrance. Et Il l'a écoutée.

=> Il en découle que la période des 3 semaines (17 Tamouz au 9 Av) est une période où nous devons nous lamenter sur tout ce qui ne va pas dans notre vie, et le canaliser vers notre désir de revoir le Temple construit au plus vite, puisqu'avec une Présence Divine éclatante il en découle un déversement énorme de bénédictions individuellement et collectivement.

Lorsque nos souffrances personnelles se transforment en préoccupation de l'honneur, de la douleur de D., alors à l'image de 'Hanna, elles sont agrées.
==> En ce sens, les 3 semaines sont une occasion unique de nous attacher à Hachem par nos peines recanalisées.

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-> "Prendre le deuil sur la perte du Temple est basé sur la conscience du potentiel [phénoménal] d'élévation possible grâce [à la présence] Temple."
[rav Shlomo Harkavi - Maamaré Shlomo]

-> Le rav Lévi Its'hak de Berditchev dit que si une personne ne prend pas le deuil sur la terrible destruction du Temple, alors sa pratique du judaïsme ne l'est que par habitude, ses actions n'étant pas réellement accomplies dans une optique de sans cesse se rapprocher davantage de Hachem.
En effet, si une personne aime véritablement D. et aspire à Sa proximité, alors comment peut-elle ne pas se lamenter sur la perte terrible du Temple, puisque c'est seulement en la présence du Temple que l'on peut remplir une telle aspiration.

Le Temple était un lieu où la Présence Divine résidait de façon claire et perceptible, duquel il émanait une sainteté se propageant dans tout Israël.
Il permettait de ressentir la Présence Divine, un sentiment de proximité avec Hachem qui entraînait une paix intérieure, une véritable joie et un sentiment de satisfaction/réalisation personnelle.
Il permettait de se laver totalement des conséquences de chacune de nos fautes, ...
Un simple passage au Temple transformait positivement un juif, le purifiant et le rapprochant énormément de Son papa Hachem.
=> Comment peut-on ne pas être désolés que cela ne soit plus le cas? Comment peut-on se satisfaire d'être si éloignés de D., de ne quasiment ressentir Sa Présence?

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-> C'est en ce sens que selon nos Sages si l'on n'est pas vraiment capable de pleurer sur la perte du Temple, alors nous devons pleurer sur notre manque de spiritualité, notre incapacité à se connecter à notre Créateur.

[nous devons nous lamenter d'être arrivés à un stade de notre vie, où la destruction de notre attachement/proximité avec Hachem, ne nous génère aucun sentiment. Nous sommes tellement pris dans notre train-train quotidien, dans notre routine de ce monde matériel, qu'il n'y a plus de place pour prendre le temps d'inclure Hachem dans notre vie.
Les 3 semaines sont ce moment de l'année où nous crions : Stop à cet état de fait! Ce n'est pas normal d'avoir la tête uniquement à nos soucis quotidiens, et d'en oublier notre relation avec notre papa Hachem!
Le mois d'Av s'appelle : "Ména'hem Av", car nous réconfortons (ména'hem) notre Père (av) en se rappelant de Lui et en revenant vers Lui.]

Allusions au 9 Av dans la Torah

+++ Allusions au 9 Av dans la Torah :

+ 1°/ Le déluge :

-> La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av est prédisposée pour les tragédies, depuis le début de l'histoire.

Tossefot dit qu'après le Déluge, Noa'h a ouvert la fenêtre de l'Arche le 17 Tamouz.
En ce jour, Noa'h a envoyé la colombe, mais elle n'a pas trouvé de lieu où se poser.
=> Depuis, chaque année, en ce même jour, un scénario similaire se reproduit avec le peuple juif, qui est comparé à une colombe.

Le 17 Tamouz a commencé une période d'exil dans laquelle les juifs : "sont incapables de trouver un lieu pour poser leurs pieds".
[Daat Zékénim miBaalé Tossefot - Béréchit 8,3 et 9]

-> Le Malbim affirme que Noa'h a ouvert le fenêtre de l'Arche après le déluge le 10 Av.
Selon son avis, cela signifie que tout de suite après une grande destruction, commence une nouvelle ère de reconstruction et de renouvellement.

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+ 2°/ Le guid anaché :

-> Le Zohar (Vayichla'h 170a-b) écrit qu'il y a dans la Torah 365 mitsva négatives correspondant aux 365 jours de l'année solaire.

La mitsva (commandement) qui correspond au jour du 9 Av est l'interdiction de consommer du "guid anaché" (principalement le nerf sciatique)
Cette mitsva provient de l'épisode où l'ange d'Essav "vit qu’il ne pouvait le [Yaakov] vaincre et frappa au creux de sa hanche ; le creux de la hanche se luxa tandis qu’il luttait avec lui" (Vayichla’h 32,26).

Le Zohar de conclure : ceci est un fait annonciateur du 9 Av, comme jour de mauvaise augure pour les juifs, qui y tomberont dans les mains de Essav.

-> "[L'ange d'Essav] lutta avec lui [Yaakov], jusqu'au lever de l’aube" (Vayichla’h 32,25)

De même que l'ange d'Essav a pu faire mal à Yaakov mais sans parvenir à le vaincre jusqu'aux 1ers rayons de soleil (l'aube) qui l'ont guéri, de même, le soleil du machia'h brillera pour nous, et il nous guérira de toutes nos souffrances de l'exil.
[basé sur le Séfer ha'Hinoukh 3]

-> Selon le rabbi Yonathan Eibeschetz (Yaarot Dvach), puisqu'un animal a un nerf sciatique sur chacune de ses cuisses : il y en un a un qui correspond au 9 Av, et un autre qui correspond au jeûne de Guédalia, puisque la mort des tsadikim est équivalant à la destruction du Temple.

[ "La mort des tsadikim est équivalente à l’incendie du Temple" (guémara Roch Hachana 18b)]

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+ 3°/ Quelques autres allusions :

-> "La colère de D. s'est enflammée ce jour-là [du 9 Av suite au rapport des explorateurs]" (Mattot 32,10)

Les mots : "Ce jour là" signifient que dans le futur le 9 Av sera un jour propice aux catastrophes (cf. guémara Sanhédrin 104b).

-> Le peuple juif a pleuré la nuit du 9 Av suite au rapport des explorateurs.
"[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J'établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là] pour les générations à venir." [guémara Taanit 29a]

La Torah mentionne que les explorateurs sont allés en Israël en passant la frontière de Edom.
=> La destruction du Temple, résultante de leur faute, va se faire par les mains d'Edom (Rome).

-> Certains commentateurs rapportent que le seul personnage pour lequel la Torah rapporte son mois de mort est : Aharon.

Aharon, dont descendront tous ceux qui serviront dans le Temple par la suite, est mort durant le mois d'Av, en allusion au fait que le service du Temple prendra fin durant ce mois.

[Aharon qui représente la recherche ultime de la paix entre les juifs, symbolise l'attitude vers laquelle nous devons tendre pour reconstruire au plus vite le Temple : l'amour gratuit (aavat 'hinam) entre nous!]

"Le jour où le Temple a été détruit était un jour de joie, puisque la grande dette causée par nos péchés, qui planait sur les juifs, a finalement été payée."
[midrach Béréchit rabba 42,3]

-> La destruction du Temple a été un avantage pour Israël, puisqu'Hachem a, pour ainsi dire, laissé sortir Sa colère sur du bois et des pierre sauvant le reste d'Israël.
[midrach Eikha rabba 4,14]

[on est heureux à la conscience d'à quel point Hachem nous aime. En effet, malgré la gravité de nos fautes, Il préfère mettre Sa colère sur Sa sainte maison (le Temple), plutôt que sur nous-mêmes!]

-> Le rav Kanievsky fait ainsi remarquer que la méguilat Eikha aborde les souffrances subies par les juifs qui ont suivi la destruction du Temple, mais parle très peu de la destruction en elle-même.
La raison est que c'est uniquement ce qui en a suivi qui était véritablement mauvais : les souffrances humaines en résultant.

-> Ainsi, selon le Sfat Emet, on ne pleure pas la destruction du Temple de l'époque, mais le fait qu'il a été de nouveau détruit cette année à cause de nos fautes.

-> Selon le 'Hatam Sofer, le jour du 9 Av est considéré comme un jour de fête, au cours duquel on ne récite par le Ta'hanoun.

Selon le Né'hamat Israël, c'est parce que ce jour nous rappelle que nous retournerons dans le futur aux jours d'antan, et c'est un réconfort qui perce à travers la douleur incessante.

[Oui, nous sommes inconsolables à l'idée que nos fautes ont provoqué encore cette année la destruction du Temple, mais à l'inverse de toutes les autres nations qui ont disparu, nous sommes éternels, preuve de la réalité de la promesse divine, et grâce à notre téchouva, nous allons revivre des sommets de proximité avec Hachem, comme à l'époque du 1er Temple.

Oui, nous sommes à terre, mais en faisant des pas vers D., Il nous prendra en pitié et nous ramènera tout en haut au près de Lui pour toujours. ]

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-> Les 2 premiers Temples ont préparé le terrain et servi de fondations pour le lieu de résidence final de Hachem.
[Yichma'h Moché]

Les bases sont en place, il ne manque plus que nos mérites pour que le 3e Temple descende du Ciel.

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-> D. a 2 noms principaux : Hachem et Elokim.
Le 1er indique l'Attribut de miséricorde, et le 2e Son Attribut de rigueur.

Il est étonnant que le nom Elokim n'apparaît jamais dans la méguila Eikha.
En effet, on y retrouve uniquement Hachem, signifiant qu'Il a jugé et puni le peuple sans avoir recours à Son Attribut de stricte rigueur.

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-> Le mot hébreu pour "bonté" est : חסד.

On va utiliser la guématria appelé "otiyot néélamot" (les lettres cachées), qui consiste à garder les lettres qui sont prononcées, mais pas écrites.

On a :
- le ח soit : חת ('hét) => la lettre non dite = le ת ;
- le ס soit : סמך (samé'h) => les lettres non proponcées = מך ;
- le ד soit : דלת (dalét) => les lettres non dites = לת

Rabbénou Efraïm fait remarquer que la somme des lettres cachées du mot 'hesséd (bonté) est égale à : 890, et cela correspond aux nombres d'années entre la sortie d'Egypte et la destruction du 1er Temple.

=> On retrouve l'idée que la destruction du Temple est un 'hessed dissimulé de Hachem, pour lui permettre d'expier ses fautes.

-> b'h, voir également la notion que dans nos souffrances, Hachem souffre bien plus que nous : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi/

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-> Lorsque les nations du monde voient que le peuple juif est puni, elles s'en réjouissent, pensant qu'il n'est plus la nation choisie par D.
En réalité, c'est l'opposé qui est vrai. Ces décrets difficiles démontrent l'amour de Hachem pour les juifs, et sont une preuve que nous sommes, et que nous serons toujours, la nation choisie par Lui.

[on peut reconnaître un père et son fils, en voyant que le père va être beaucoup plus concerné par un enfant, en lui faisant des remarques, en le punissant, ... ce qu'il ne ferait pas avec un autre enfant.]

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-> "Il l’a appelé : moéd" (kara alaï moéd – Eikha 1,15)
A l'image des aux Yom Tov du calendrier juif, le 9 Av est appelé un : "moéd" (une convocation - מועד).

Selon le rav Gifter, cette appellation fait référence au sens : d'un moment de retrouvaille, de réunion sainte.
On se retrouve tous ensemble, unis : des fois pour des occasions joyeuses, et des fois pour des occasions tristes.
Mais l'essentiel, c'est de pouvoir se réunir pour rencontrer D.

[à l'image d'un parent qui convoque son enfant après ses mauvaises notes, son mauvais comportement, ... Il ne le fait pas par plaisir, mais c'est plutôt rempli d'amour qu'il agit ainsi, pour le bien de son enfant!]

-> Rabbi Yaakov Neiman (Darké Moussar) fait remarquer que lorsqu'un enfant retrouve son père qu'il avait perdu parmi la foule environnante, il est tellement heureux qu'il va se concentrer sur sa proximité avec son père, et il va ignorer la claque que son père va lui infliger pour s'être éloigné de lui.

De même, le 9 Av est un jour de grande proximité émotionnelle avec Hachem.
Nous savons qu'Il est avec nous en exil, qu'Il nous aime plus que tout, et que notre libération peut arriver à tout puisqu'étant entre nos mains.
[la prophétie de destruction et d'exil a déjà eu lieu, maintenant place à la reconstruction et à la réunification.
Le plus beau est devant nous b'h!!]

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-> Le Sfat Emet (5634) enseigne que le mot : "moéd" (מועד) contient la même racine que "daat" (connaissance - דעת).
Les Fêtes juives fournissent une grande opportunité aux juifs d'acquérir la connaissance du Créateur.

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-> Le rav Tsadok haCohen enseigne que la 1ere fois qu'une lettre apparaît dans la Torah, le mot la contenant nous transmet le sens profond de cette lettre.
La 1ere fois que la lettre tét (ט - valeur numérique de : 9), apparaît dans la Torah est au sein du mot : "tov" (bien - טוב).
=> Comment comprendre que le 9 Av soit un jour : "bon"?

On peut noter que le mot : tov (טוב) a une valeur numérique de : 17, et renvoie au : 17 Tamouz.
Or, les 3 semaines commencent par le 17 Tamouz, et se terminent le 9 Av!

Rav Tsi Méir Silverberg dit qu'il y a beaucoup de bonnes choses qui sont cachées dans ces jours.
Ainsi, si la tristesse nous conduit à faire téchouva, à accomplir plus de mitsvot et d'actes de bonté, ... alors c'est une bonne chose.
De même, si cette période va permettre la venue du Machia'h, alors la tristesse a atteint son objectif.

[une période difficile, un période de deuil est souvent un occasion de se remettre en question, de redéfinir ce qui doit être essentiel dans notre vie.
Par de telles larmes, on plante/se construit un magnifique avenir!]

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-> "Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et comme le sable du rivage de la mer" (Béréchit 22,17)

=> Pourquoi décrire le nombre des juifs par les étoiles et par le sable? Un seul des 2 n'aurait-il pas suffit?

Selon le Avodat Yissakhar, cela ne fait pas référence au nombre de personnes composant le peuple juif, mais cela nous apprend plutôt que :
-> des fois nous serons vus, comme des étoiles dans le ciel : brillants et étincelants ;
-> mais nous aurons aussi des périodes, durant lesquelles nous seront écrasés, piétinés, comme le sable de la mer.

=> Même si à cet instant précis nos actions nous amènent aux plus bas niveaux, D. nous a promis qu'à ce même instant, nous avons également la capacité de s'élever et vaincre tous nos ennemies.

Pour chacun, la vie n'est pas linéaire, il y a des hauts et des bas, des périodes où l'on est comme une étoile (tout nous réussi), et d'autre où l'on est comme du sable, qu'on piétine sans pitié.
Il faut savoir vivre avec, en sachant que c'est le même D. (Hachem) qui nous a donné ce qu'on caractérise de bien et de mal.
Les 2 nous sont utiles, et après notre mort, nous dirons pour les deux : c'était pour le bien!

Plutôt que de se plaindre, il faut aller de l'avant, en cherchant le positif, en se focalisant sur la finalité (tout est pour notre bien puisque provenant de D.).
Durant le 9 Av, on est assis par terre, se lamentant, pour mieux se tenir debout par la suite!!
[on est dans la poussière, pour mieux toujours les étoiles par la suite!]

Dans la religion juive, prendre le deuil est nécessaire et obligatoire, mais cela est bien défini par une durée, car il faut toujours aller de l'avant dans le cadre de la vie que D. nous propose.

La destruction du Temple nous enseigne que même si on est tombé au plus bas, il est encore possible d'espérer, de réparer.
La 1ere chose que nous devons faire est : de pleurer, de regretter du plus profond de nous-même notre comportement.
En effet, ce n'est qu'alors, qu'il nous est possible de nous changer, de nous améliorer
Nos larmes expriment fortement notre décision, elles deviennent la base qui va permettre d'édifier notre vie.

Il est écrit dans les Téhilim : "Ceux qui ont semé dans les larmes, dans la joie, ils récolteront"
Dans la vie, il y a un temps pour planter (c'est dur!), et un autre pour récolter.
Notre épreuve du moment est un tremplin qui va nous permettre d'atteindre des niveaux qu'on ne pourrait pas atteindre sinon.

Cette alternance de moments dits agréables, et "désagréables", vont permettre d'apprécier au mieux, de donner du goût à notre vie.
[A l'image du vélo, où l'alternance de haut et de bas de la pédale, va permettre le mouvement.]

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- > "Hachem nous aime plus qu’aucun père ne pourrait aimer son fils.
Ainsi, nous ne devons pas nous lamenter excessivement sur nos douleurs, car tout ce qui nous arrive est dans notre meilleur intérêt.
Nous ne pouvons pas toujours comprendre les plans de Hachem, mais nous devons avoir confiance en Lui, tout comme un enfant a confiance en son père, et ce même s’il ne comprend pas ses décisions."
[le Ibn Ezra - Réé 14,1]

=> Cela doit être de nos prises de conscience de la période de deuil du 9 Av.

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-> Dans le Shéma, nous déclarons : "Hachem Elokénou, Hachem é'had" (שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְהוָה אֱלֹהֵינוּ יְהוָה אֶחָֽד).

Hachem (יְהוָה) représente le nom de D. dans Son attribut de miséricorde, et Elokénou (אֱלֹהֵינוּ) est celui dans Sa justice.

En apparence, il y a : "Hachem Elokénou" (la miséricorde et la justice), mais en réalité : "Hachem est l'Unique" (tout n’est que miséricorde).
C’est ce que nous déclarons au début du Shéma, ce texte central pour tout juif.

D'ailleurs, selon le Rabbi de Klausenbourg, nous nous couvrons les yeux lors de la lecture de ce passage, afin de cacher l’apparence extérieure des événements qui peut sembler très difficile, afin de mieux exprimer notre certitude que : "Tout ce que fait Hachem c’est pour le bien" [Rabbi Akiva – guémara Béra’hot 60b].

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-> "Car si je suis tombée, je me relève" (Mika 7,8 - Ki nafalti kamti)

C'est une des forces du peuple juif.
Même si on a dû lutter et tomber, nous nous relèverons toujours.
[la survie du peuple juif au travers l'histoire est un miracle phénoménal!]

Bien que non voulue, à chaque fois que je tombe et qu'ensuite je me relève, je deviens meilleur.
Bien que le fait de tomber fasse mal, c'est une nouvelle opportunité de grandir qui s'offre à moi.
Tant qu'il y a de la vie, c'est qu'on peut aller de l'avant!

[ "Le juste tombe 7 fois, et se relève ; mais les méchants sont effondrés par le malheur." (Michlé 24,16)
Le rav Hutner de préciser que ce n'est pas un tsadik qui tombe 7 fois, mais plutôt les 7 chutes qui vont permettre de transformer une personne en tsadik.
De la chute naît la grandeur!

De même le Méor Enayim (Vayétsé) écrit : "Ceci est la signification de : "Le juste (tsadik) tombe 7 fois, et se relève" (Michlé 24,16) = c'est ses chutes (défaillances) qui lui permettent d'atteindre des niveaux toujours plus élevés."

Selon rabbi Tsadok Hacohen de Lublin (le Pri Tsadik) : "Ce sont justement les descentes et les difficultés que l'homme rencontre dans son Service d'Hachem qui peuvent le faire se construire spirituellement.
C'est parce qu'il tombe que quand il se relèvera, il s'élèvera encore plus. Toutes les chutes qu'il pourra rencontrer ont la capacité d'être justement des moyens de le rapprocher davantage. Encore faut-il se renforcer et ne pas en désespérer." ]

-> Le midrach Chocher Tov (Téhilim 22) fait remarquer que c'est au moment le plus sombre de la nuit, que les premières lueurs du jour apparaissent.
Il en sera de même lorsque D. nous libérera.
A ce moment, cela nous paraîtra si sombre, que nous allons commencer à désespérer de revoir un jour de la lumière, mais c'est alors que l'aube de notre géoula fera son apparition.

Plutôt que de déchirer vos vêtements pour susciter la compassion des hommes, il vaut mieux déchirer son cœur pour susciter la miséricorde du Ciel.

[Rabbi Naftali de Ropshitz]

La moindre petite honte [en publique] vis-à-vis d'autrui nous est difficile à vivre, alors qu'elle est éphémère.
Par contre lorsque c'est vis-à-vis de Hachem (ex: en n'utilisant pas la vie qu'Il nous octroie pour faire Sa volonté) nous en sommes bien trop indifférent, alors que si nous ne faisons pas téchouva cela risque de devenir une honte pour l'éternité dans le monde à venir.
=> Sur quoi devons-nous le plus nous affliger?

-> A Pourim, on se déguise, c'est un jour de joie et d'allégresse.
De même, l'exil est un déguisement qui voile la perception et la présence de D.
Pour se débarrasser de notre exil intérieur, la joie nous permet de franchir tous les obstacles et ainsi brise toutes les limites.

-> Dans le Zohar, il est écrit : "Mordé'haï représente le corps et Esther, l'âme."
L'action de ces 2 forces conjointes créé l'harmonie et assure ainsi la victoire.

[pensées 'hassidiques]