Aux délices de la Torah

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"Lorsqu'un homme étudie, D. est exactement son rabbin.
Il l'aide à comprendre les paroles de la Torah."

[le 'Hafets 'Haïm - 'Homat hadat - chap.11]

"Le respect des parents inclus d'honorer ceux que les parents honorent, car si un enfant méprise ceux que son père et sa mère respectent, ce sera pour ces derniers une honte et un déshonneur."

['Hafets 'Haïm - Maasé lémélé'h al haTorah - Yitro]

"Dans notre génération, où l’obscurité est tellement grande et que l’on ne voit pas de lumière, Hachem est encore plus proche de celui qui souhaite se rapprocher de Lui.

Alors que dans les générations passées, il fallait beaucoup d’effort et de peine pour se rapprocher de Lui, à notre époque, toute action qu’un juif fait pour se rapprocher, lui donne le mérite d’obtenir des niveaux encore plus élevés."

[le Beit Avraham]

"Par son souffle, D. a créé le monde, et par Son souffle, il le maintient, et ce souffle est le même que celui de ceux qui étudient la Torah"

[le Zohar - rapporté par le 'Hafets 'Haïm - 'Homat hadat - chap.8]

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"C'est mon D., je lui rends hommage" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)

-> Le Targoum Ounkélos traduit cela par : "C'est mon D. et je lui construirai un temple".

Le 'Hafets 'Haïm de commenter ('Homat hadat) :
"Grâce à la splendeur de la Torah que l'homme étudie en ce monde, une "maison sainte" est construite dans le Ciel.
[...]
Combien devons-nous nous réjouir lorsque nous méritons de construire un tel temple!
En effet, si un roi vient habiter dans la maison d'un de ses sujets, la joie et la fierté de ce dernier et de sa famille seront sans bornes. "
[à plus forte raison lorsqu'il s'agit de Hachem]

Chacune de nos bonnes actions, de nos paroles de Torah, ... va contribuer à embellir notre "maison sainte" dans le Ciel, dans laquelle nous allons vivre pour l'éternité en union avec papa Hachem.
Dans ce monde, tâchons d'utiliser au maximum nos potentialités, afin d'y faire la plus belle des décorations possibles, et ce en l'honneur de Hachem.

-> Le rav Chimchon Raphaël Hirsch écrit : "Je veux m’offrir à D. comme une Demeure ; que tout mon être et toute ma vie lui deviennent un Temple de Gloire et un Foyer de Révélation."

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-> Sur ce verset, Rabbi Mendel de Kotsk a dit : "Je ferai de ma personne un sanctuaire pour Lui, car le plus grand de tous les sanctuaires est celui que le serviteur de D. édifie en se sanctifiant."

-> Rachi donne une autre explication : Je proclamerai Sa beauté et Sa louange aux habitants du monde.

De cette idée de beauté dans le service de D., nos Sages (guémara Shabbath 133b) déduisent qu'il faut s'efforcer d'embellir les mitsvot, comme par exemple en ayant une belle Soucca, une belle paire de téfilin, ...

[il est important de proclamer cette grandeur de D. en nous-même, et de L'embellir à nos yeux (et non seulement aux yeux des autres).
Par ailleurs, en plus d'un embellissement matériel, il faut également embellir nos actions par de la joie, du zèle et de la fierté de réaliser la volonté de l'Unique, Hachem. ]

Le 'Hafets 'Haïm ('Hovat haChmira) a enseigné : "Toutes les mitsvot seront belles, extérieurement et intérieurement, c'est-à-dire que nous devons les réaliser pour la gloire de D."

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+ "Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h 15,2)

-> La guémara (Nazir 2b) enseigne l'idée que le mot : "anvé'ou" (je veux L'embellir) a pour racine le mot : "naé" (beau), le verset signifiant alors : "Je serai beau devant Hachem par mes mitsvot". Comment peut-on réaliser cela?
La guémara de répondre : Je ferai devant Lui une belle Soucca, un beau loulav, ...

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada Nazr 2b) de commenter :
La guémara nous apprend que nous devons s'embellir par les mitsvot. Mais qu'est-ce que cela signifie?

Ce qui est le plus important dans toute mitsva, c'est d'avoir des bonnes intentions au moment de la réaliser.
Nous devons accomplir les mitsvot pour être beau aux yeux de Hachem, et non pas aux yeux des êtres humains.
Le fait qu'une personne ressente une grande joie à l'idée que son action lui permet de s'embellir aux yeux d'Hachem, va avoir pour conséquence qu'elle va réaliser les mitsvot d'une manière encore plus belle en l'honneur de Hachem.

[D. n'a besoin de rien, et c'est pour nous que nous rendons plus belles les mitsvot, comme une matérialisation de notre conscience de la grandeur des mitsvot (ex: elles nous embellissent devant Hachem!), et de la chance de pouvoir réaliser la Volonté du Maître du monde, pour notre bien ultime!]

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-> "Moché et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique à Hachem" (Béchala'h 15,1)

Immédiatement à partir du moment où la mer Rouge commença à se diviser, l'ensemble du peuple juif a chanté pour Hachem (midrach Chémot rabba 23,4).
Que vient nous apprendre ce midrach?

Même si le peuple n'était pas encore sauvé, et qu'ils avaient toujours l'armée égyptienne à ses trousses, ils ont immédiatement tous chantés à Hachem.
La raison est qu'ils ne chantaient pas parce qu'ils étaient définitivement sauvés (n'étant pas encore en lieu sûr), mais parce que le Nom de Hachem a pu être sanctifié grâce à l'ouverture de la mer Rouge.
C'est là que réside la grandeur de leur Chira : le peuple tout entier a entonné un chant uniquement en l'honneur de D.
[le 'Hen Tov]

[de même, lorsque nous embellissons les mitsvot (dans l'action et dans la pensée, comme par exemple en ayant un sentiment de joie), nous témoignons de notre fierté de pouvoir sanctifier, d'augmenter la Gloire de Hachem dans le monde, par la réalisation des mitsvot.]

-> Selon le Maharam Schick, après la venue du machia'h nous chanterons une Chira indépendamment de ce qui peut nous arriver, car nous serons alors pleinement persuadés que tout n'est que pour le bien.

[En embellissant les mitsvot, nous nous détachons de ce monde matériel, et nous témoignons d'à quel point nous gagnons des milliards éternels, à chaque mitsva réalisée.
Le fait de dépenser de l'argent, de faire des efforts, ... est inexistant par rapport au gain infini et éternel qui en découle. Quelle affaire incroyable papa Hachem nous permet de réaliser constamment!
L’embellissent est ce qui vient lutter contre la routine dans notre relation avec D., d'une perte et d'une confusion des véritables valeurs, ... C'est reprendre sa vie en main, et mettre de la vie dans notre vie, nous évitons d'être des morts vivants, en pilotage automatique (chaque mitsva étant unique, et non répétitive!).]

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-> "Ils dirent en disant (vayomérou lémor) ... Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h v.15,1-2).
Selon le midrach haGadol, cette répétition apparente, nous apprend que le peuple répétait les mots de Moché, qui savait que dire.

[Dans leur contenu les paroles de la Chirat haYam étaient les mêmes, mais dans leur forme chaque juif avait la possibilité de personnaliser et d'exprimer pleinement ses sentiments d'une manière qui lui était propre.
Il en est de même dans la pratique des mtisvot, nous devons certes les vivre personnellement (en les embellissant!), mais cependant, cela doit se faire dans le cadre imposé par nos Sages. ]

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-> Rabbi Yo'hanan, ainsi que Rech Lakich expliquent : 'Lorsque le Temple était érigé, l'Autel expiait les fautes d'une personne [par les sacrifices qui y étaient brûlés].
De nos jours, il n'y a plus de Temple, mais la table [sur laquelle on mange] fait l'expiation de nos fautes' [guémara 'Haguiga 27a]

-> Rachi de préciser : au travers l'hospitalité à des invités.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Vayikra p.97) commente cette guémara : "lorsque la table d'une personne est comme un Autel (mizbéa'h), alors toute sa maison devient comme le Temple."
Il est écrit : "C’est mon D. et je l’embellirai" ( זֶה אֵלִי וְאַנְוֵה - Béchala’h 15,2).
"C'est mon D." (zé éli - זֶה אֵלִי) est l'acronyme du verset : "Voici la table qui est devant Hachem!" (זֶה הַשֻּׁלְחָן אֲשֶׁר לִפְנֵי יְהוָה - Yé'hezkel 41,22).

=> Selon le 'Hatam Sofer, si tu veux proclamer D. (zé éli), alors il faut faire de sa maison un magnifique lieu de résidence pour Hachem.

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-> La guémara (Chabbath 133b) rapporte 2 interprétations du terme : "véanevéhou" (וְאַנְוֵהוּ) :
1°/ "‘C’est mon D., et je veux L’embellir’ = c’est-à-dire : embellis les mitsvot en Son honneur. Construis en Son honneur une belle Soucca, prends un beau Loulav, un beau Chofar, de beaux Tsitsit, un beau Séfer Torah, et écris-le en Son honneur avec une belle encre et une belle plume, par les soins d’un scribe expérimenté et attache-le avec de belles ficelles."
2°/ "Aba Chaoul dit : ‘Je veux L’embellir’ [signifie:] – Efforce-toi de Lui ressembler [le mot וְאַנְוֵהוּ - Véanevéhou s’apparente aux mots: והוא אני Ani Vahou – ‘moi et Lui’: ‘Je vais Lui ressembler dans le sens où je m’attache à Ses voies’ – Rachi]. De la même manière qu’Il est charitable et miséricordieux, toi aussi, sois charitable et miséricordieux."
("Ressembler à D." [והוא אני] revient alors à faire de soi un Demeure [נָוֶה – Navé] pour Lui)

[le ‘Hatam Sofer (guémara Soucca 29b) explique le lien qui existe entre les 2 interprétations rapportées par la guémara : "On voit souvent des personnes faire preuve de grands scrupules pour l’embellissement de leur mitsva, et investir de grandes sommes dans un magnifique Etrog ou Loulav. Mais dès lors qu’il s’agit de céder leur argent à la Tsédaka, les scrupules s’évaporent soudain et le coeur devient de pierre. Voilà pourquoi, après le thème de l’embellissement des mitsvot, Aba Chaoul vient souligner que l’essentiel n’est pas de posséder la plus belle Soucca, mais bien d’être bon et charitable à l’image de D." ]

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-> La Mékhilta apporte une autre explication : "Rabbi Yossi Haguélili a dit : ‘Rends D. beau, (dans le sens) loue-Le devant toutes les Nations du Monde (et sanctifie ainsi le Nom de D.)’."

Un serviteur juif doit être libéré par son maître au bout de 6 ans. S'il refuse d'être affranchi et désire demeurer chez son maître, ce dernier l'amènera au tribunal : "Et son maître lui percera l'oreille (droite) avec un poinçon et il le servira pour toujours" (Michpatim 21,6)

-> A propos de ce verset, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï dit :
"Pourquoi est-ce l'oreille (qui est percée) plutôt que tout autre membre du corps?

C'est parce que D. dit : Cette oreille a entendu au mont Sinaï : "C'est à moi que les enfants d'Israël appartiennent comme serviteurs" (Béhar 25,55).
Or, cet homme a décidé de se donner un (autre) maître ; qu'on lui perce l'oreille!"
[guémara Kidouchin 22b]

Mais ce serviteur, dont on a percé l'oreille, n'était pas encore né au moment du mont Sinaï, son oreille physique n'a donc jamais réellement entendu le message de D.
=> Comment Rabbi Yo'hanan ben Zakaï a-t-il pu alors dire que "cette oreille a entendu au mont Sinaï" et doit être percée?

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 39) répond que le pouvoir d'un organe qui a intégré un message spirituelle ne s'arrête pas lorsque l'homme disparaît, car tout ce qui est spirituel n'est pas limité à la vie du corps, mais passe de père en fils à toutes les générations.

Ainsi, le message divin enregistré par les oreilles de la génération du désert a été transmis de père en fils jusqu'à ce serviteur, dont l'oreille a conservé son pouvoir influençant.
C'est comme si lui-même l'avait entendu de sa propre oreille au mont Sinaï.

=> Combien devons-nous faire attention à notre spiritualité, car c'est un patrimoine que nous léguons à chacun de nos descendants.

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-> En réalité, ce voleur devrait être puni sur tout son corps, mais Hachem a pitié de lui et ne le punit qu'à l'oreille.
Un raison en est que l'oreille est aussi importante que le corps tout entier.
Si un homme rend un autre aveugle ou lui coupe une main, il ne paie que le dommage causé au membre estropié.
Par contre, s'il lui mutile l'oreille et le rend sourd, il doit payer le prix de tout son corps.
[Kli Yakar - citant rabbénou Yona]

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"Son maître lui percera l’oreille" (Michpatim 21, 6)

-> Rachi explique que quand un homme se vend en esclave du fait de sa pauvreté, s’il souhaite rester esclave après 6 années de travail, on doit lui percer l’oreille, comme pour lui dire : "L’oreille qui a entendu au mont Sinaï : "Les enfants d’Israël seront Mes serviteurs", et malgré tout il est allé acquérir un autre maître, qu’elle soit percée".

Si cet homme était tellement pauvre qu’il n’a pas trouvé d’autre issue que de se vendre en esclave, comment peut-on lui en vouloir ? Qu’aurait-il pu faire d’autre ?

Le 'Hidouché haRim apporte la réponse suivante.
Un homme qui reçoit sur lui le joug de la Royauté Divine et se considère pleinement comme serviteur d’Hachem, entraîne qu'en tant que Maître, Hachem devra lui combler tous ses besoins et cet homme ne pourra pas être pauvre.

S’il est devenu indigent, c’est qu’il ne s’est pas suffisamment soumis à la Royauté d’Hachem. Telle était sa faute.

C’est à cela que fait allusion Rachi en disant qu’il a entendu : "Les enfants d’Israël seront Mes serviteurs", et il n’a pas assez réalisé cet ordre.
C’est pourquoi, il a eu besoin d’acquérir un autre maître, car s’il avait vraiment reçu l’autorité Divine, il est sûr qu’il n’aurait pas été dans cette situation.

=> Nous devons faire de Hachem notre maître, afin qu'Il nous comble du meilleur.
[Quel maître autre que Lui, peut absolument tout nous octroyer! Il n'y a pas de meilleure adresse que celle du Créateur!!]

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"Son maître lui percera l’oreille" (Michpatim 21, 6)

-> Cette oreille a entendu au mont Sinaï : "C'est à moi que les enfants d'Israël appartiennent comme serviteurs" (Béhar 25,55).
Or, cet homme a décidé de se donner un (autre) maître ; qu'on lui perce l'oreille!"
[guémara Kidouchin 22b]

-> "Et voici les lois (michpatim) que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)
Rabbi Bounim de Péchis’ha dit que les lois de la Torah doivent être placer avant même sa propre personne. En effet, la Torah et ses mitsvot précèdent l’homme, elles sont la raison d’être même de chacune de nos forces et de nos membres. Chaque membre n’a été créé que pour accomplir avec lui les mitsvot.
Cela rejoint l’enseignement de nos Sages selon lequel les 248 membres correspondent au 248 mitsvot positives et les 365 nerfs correspondent aux 365 mitsvot négatives (les interdits). C’est bien que l’homme dans sa totalité n’a d’existence que pour réaliser les mitsvot.
"Voici les lois que tu placeras devant eux" = c’est à dire avant eux, avant leur propre être !

=> Le 'Hidouché haRim affirme que si l’oreille a entendu ("C'est à moi que les enfants d'Israël appartiennent comme serviteurs") et que la personne n’a pas tenu compte de ce qu’elle a entendu, cette oreille n’a plus de raison d’être.

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-> Le Imré Emet enseigne :
Si l’oreille a entendu des paroles de Torah mais que l’homme n’a pourtant pas enregistré ce qu’il a entendu, c’est nécessairement que cette oreille a absorbé beaucoup de railleries et d’obscénités, or "une seule goutte de
raillerie repousse beaucoup de paroles de Torah".
Par conséquent il faut percer le lobe de l’oreille, car il a été créé spécialement pour se protéger des railleries et des obscénités (en se bouchant les oreilles).
Comme cette oreille n’a pas utilisé son lobe dans ce but, il faut le percer.

-> Le Imrei Emet dit également qu'on lui perce l'oreille car elle a entendu au mont Sinaï uniquement avec son oreille et non avec son cœur.
Telle est la conséquence de faire les mitsvot avec les membres extérieurs et non avec le cœur.

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-> "J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi" (Michpatim 21,5)

Sur le mode allusif, le verset parle d’un fidèle serviteur du Créateur qui déclare haut et fort :
- "J’aime mon maître" = Hachem ;
- "ma femme" = la Torah ;
- "et mes enfants" = les mitsvot et les bonnes actions.
Par conséquent, "je ne veux pas être affranchi" = je désire rester attaché à mon Maître et ne voudrais jamais me séparer de Lui.
Seul celui qui se comporte ainsi méritera de se voir attribuer le titre honorifique de "serviteur poinçonné par son maître" auquel Hachem promet qu’"il Le servira à jamais". En effet, de même que cet homme aura eu le mérite de Le servir dans ce monde, il aura le mérite de Le servir également dans le suivant.

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-> "J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi" (Michpatim 21,5)

Rachi commente : Ma femme = la servante.

Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Tout ce qui a été créé sur terre, ne l'a été que pour servir l'homme à accomplir son service Divin. C'est une grande sottise d'inverser cet ordre, à savoir que l'homme serve les autres créations ...

"La servante" : le rôle de la servante est de servir les membres du foyer, ses maîtres ...
La servante n'est pas un but en soi, il est interdit de s'attacher à elle, car sa fonction est de nous servir, pas que nous soyons ses serviteurs.

"La servante" représente les désirs de ce monde, la part matérielle dans la vie de l'homme.
La Torah vient nous enseigner : soyez Mes serviteurs, pas ceux du matériel. Les désirs, lorsqu'ils sont accomplis de façon permise ont une quelconque valeur. En revanche, il ne faut pas en faire un défi, le but et la finalité de la vie.
Tout est bon, tout est important, la maison, les meubles, mais tout n'est simplement "qu'une servante".
Tout n'a été créé que pour nous aider dans notre service Divin, et non pas pour servir nos désirs, qui nous dominent jour et nuit.

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Pourquoi la Torah nous demande de percer l'oreille que pour la transgression d'une seule mitsva : prendre un autre Maître que Hachem?

-> Le Maharcha cite les Tossefot qui rapportent un Midrach, qui dit que le terme : "un poinçon" (martséa - מרצע - v.21,6), qui est l’appareil avec lequel on perce l’oreille de l’esclave, a une guématria de : 400.
Cela fait allusion à l’exil d’Egypte qui a duré 400 ans, comme cela est indiqué dans l’alliance entre les morceaux, la brit ben habétarim (les 400 ans commencent dès la naissance d’Its'hak - cf.Lé'h Lé'ha 15,13).
Après ces 400 ans, Hachem a libéré Son Peuple de l’esclavage, mais cet homme est allé se prendre un autre Maître. C’est pourquoi, il sera poinçonné par un "martséa" (מרצע) ,dont la valeur numérique est de 400.

[De plus, D. eut pitié de Son peuple en le délivrant après 210 ans en Egypte (dont "seulement" 86 ans sous une véritable servitude), et l'esclave stupide refuse la liberté qu'on lui offre.
On lui perce l'oreille pour lui rappeler ces 400 années d'esclavage que Hachem, par infinie bonté, a réduit par 5 (à 86 ans!), et donc lui signifier à quel point il agit stupidement en refusant sa liberté d'être à 100% esclave d'un D. aussi plein de miséricorde, d'amour!]

-> Rabbi Israël Its'hak Yanovsky (Séfer Hamakné) enseigne que toutes les mitsvot dépendent du fait d’accepter tout d’abord la Royauté d’Hachem.
L’homme qui souhaite prendre sur lui le joug d’un autre Maître, montre par là qu’il ne reçoit pas totalement le joug de la Royauté Divine. Hachem n’est pas son Seul Maître, il porte sur lui le joug d’un autre. En conséquence de cela, la pratique de toutes les mitsvot se trouve alors affaiblie.
C’est pourquoi, c’est uniquement pour cette mitsva d’accepter d’être les serviteurs d’Hachem, que cet homme n’a pas respecté, qu’on lui perce l’oreille et non pour une autre loi. Car toutes les mitsvot dépendent de celle-là.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que l’oreille est le membre par lequel on parvient à la compréhension.
[Surtout à l'époque où il n'y avait pas de livres,] Ecouter, c’est comprendre. Celui qui parvient à comprendre les enseignements de Torah pourra, par cela, vaincre son yétser ara et s’en libérer.

L’oreille, membre de la compréhension, est donc par là l’organe de la liberté, et l’esclave qui ne souhaite pas être libéré, porte ainsi atteinte particulièrement à l’oreille, qui doit alors être percée.

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-> Le lieu de percement de l'oreille (ozen - אוזן) du serviteur juif (éved ivri), devant la porte (délet - דלת) ou le linteau (mézouza - מזוזה), a été choisi parce que les 3 lettres initiales : מ ד א des 3 mots respectifs (ozen, délet et mézouza) forment le mot : Adam (אדם) réservé à l'homme juif.
Il y a ici une allusion faite au serviteur juif, qui veut demeurer chez son maître, donc qui refuse d'être considéré comme un éved d'Hachem, qu'il va ainsi perdre le qualificatif noble de Adam (אדם).
[Ben Ich 'Haï - guémara Kidouchin 22a-b]

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-> Le percement de l'oreille a lieu contre la porte et son montant car Hachem dit :
"La porte et son montant étaient témoins lorsque Je suis passé en Egypte au-dessus du linteau et des 2 montants" (Chémot 12,7).
J'ai dit à ce moment là : "Pour Moi les enfants d'Israël sont esclaves" (Vayikra 25,55) = ce sont Mes esclaves et non les esclaves d'esclaves.
Alors que Je les ai libérés de l'asservissement, cet homme commet un acte qui le ramène à l'esclavage! Qu'il soit mutilé en présence de la porte et de son montant!"
["Pour Moi les enfants d'Israël sont esclaves" = Selon le Sifté Cohen, puisque nous sommes les serviteurs de Hachem, il nous est interdit de nous faire les serviteurs d'autrui.]

De plus, lorsqu'un homme n'accepte pas sa liberté, il démontre son ignorance. Il choisit de rester esclave et de se faire nourrir par autrui.
Il a l'impression que s'il est libre, les portes lui seront fermées lorsqu'il cherchera un gagne-pain. C'est là un signe de son manque de confiance en D.
S'il éprouvait une véritable foi en Hachem, il se rendrait compte que les portes de la miséricorde Divine sont toujours ouvertes et que D. peut donner à chacun tout ce dont il a besoin.

A la fin des 6 ans, les porte de la liberté sont ouvertes devant l'esclave. S'il ne veut pas être affranchi, il mérite de recevoir sa punition à la porte.
Qu'il se rende compte du mal qu'il est en train de faire et qu'il sache qu'il se ferme la porte de sa propre main.
Le maître lui perce l'oreille à côté de la mézouza pour rappeler une fois de plus à l'esclave sa médiocrité d'aimer la servante non-juive qui lui a été donnée comme épouse et les enfants qu'elle lui a enfantés.
[un esclave juif a droit de se marier à une servante non-juive, mais il doit la quitter lorsqu'il se sépare de son maître à l'issue des 6 années d'esclavage.]
Pour avoir permis à cet amour de l'empêcher de vivre une vie juive authentique, il est puni en présence de la mézouza où il est dit : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens". (Dévarim 6,5).

Cet esclave commet une grave faute en laissant un autre amour prendre la place de son amour pour Hachem. Il témoigne d'un attachement plus grand envers son maître qui le nourrit, son épouse non-juive et ses enfants esclaves qu'envers D.
Pour eux, il est prêt à abandonner une judaïsme authentique, à rester esclave toute sa vie et à perdre une grande part de sa place au monde futur.
=> Ce percement de l'oreille est destiné à le faire émerger de son hébétude (qui rend stupide, par perte de toute lucidité) d'esclave. Il doit se détacher des plaisirs indolents de l'esclavage et à réapprendre à assumer les responsabilités d'un homme libre.
[Méam Loez - Michpatim 21,6]

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-> La paracha Michpatim commence par les lois du "éved ivri" (l'esclave juif).

Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet) dit que cette mitsva est une mitsva de émouna, et elle correspond au 1er des 10 Commandements (ani Hachem Eloké'ha).
En effet, lorsque l'on sait que tout provient uniquement d'Hachem alors nous ne sommes esclaves que d'Hachem.

Il écrit : "Bien que littéralement les lois de l'éved ivri ne s'appliquent plus dans notre génération, néanmoins la Torah est éternelle ... et elle est applicable à toute époque.
L'essence de cette mitsva est qu'une personne doit se libérer de toutes sortes d'esclavages. On ne doit être esclave de rien d'autre que de Hachem.
Et si
[pendant la semaine] on oublie cela, que l'on devient esclave, alors on peut être libre le 7e jour [à Shabbath].

[on peut être esclave de très nombreuses façons : du regard d'autrui en voulant faire bonne impression, de notre travail en pensant que notre parnassa ne vient que grâce à nos efforts, de nos écrans, ...]

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-> La paracha Michpatim commence avec les lois du évéd ivi (esclave juif).
"Si tu achètes un esclave hébreu, il restera 6 années esclave et à la 7e il sera remis en liberté sans rançon" (v.21,2)
Rachi explique "Lorsque tu achèteras" = Du tribunal, qui l’aura vendu à cause d’un vol qu’il a commis, comme il est écrit : "S’il ne possède rien, il sera vendu pour son vol" (v.22, 2).

=> Le 'Hatam Sofer demande : pourquoi est-ce précisément cette mitsva qui suit les 10 Commandements?
En effet, à priori après l'énorme révélation au mont Sinaï, on s'attendrait à aborder des mitsvot comme celles du Shabbath, des téfilin, de la lecture du Shéma, ...
Pourquoi la Torah commence-t-elle par les lois liées au vol?

Le 'Hatam Sofer répond par une analogie : le père d'un enfant fortement malade pense constamment à cet enfant, même bien davantage que ses autres enfants (chez qui tout va bien).
Hachem est notre Père, et Il est immensément concerné par cet enfant qui a écouté son yétser ara et qui a volé (il est alors très malade spirituellement suite à cette faute!).
C'est comme si Hachem disait : "J'ai besoin de m'occuper de lui en premier. Il a besoin de mon aide."

=> C'est pourquoi, immédiatement après le don de la Torah, la Torah discute du voleur juif, et de ce qui peut être fait pour l'aider à se repentir et devenir une bonne personne.

[on apprend de là une leçon fondamentale : aucun juif n'est oublié par Hachem.
On peut se dire que puisque je suis tombé bas alors Hachem s'est éloigné de moi. Mais non, après le don de la Torah, Hachem n'a pas oublié le juif qui s'est perdu à voler et qui avait besoin d'aide pour revenir sur le bon chemin.

La guémara (Sanhédrin 44) affirme : "Même quand quelqu'un faute, il reste un juif".
Rachi commente : "Même lorsque les juifs fautent, leur saint nom (Israël) reste sur eux".
Quoiqu'on ait pu faire, on ne perdra jamais le titre de juif, de fils adoré d'Hachem, et nous aurons de façon inchangée une partie Divine pure en nous (l'âme). Ainsi, Hachem nous aimera toujours infiniment!]

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-> Lorsque Adam a mangé du fruit de l'Arbre de la Connaissance : Hachem appela Adam, et lui dit : "Où es-tu (ayéka)?" (Béréchit 3,9).

En apparence, ces mots semblent être une remontrance : "Tu étais au plus haut niveau avant que tu ne fautes, qu'est-ce qui t'es arrivé? Comment as-tu pu chuter si bas?
Mais en réalité, c'est également des mots d'encouragement, car Hachem appelait Adam vers Lui, en lui exprimant qu'Il avait envie de Lui.
Même à ce moment, Hachem ne l'a pas abandonné.

[c'est comme si Hachem lui disait que certes sa faute a créé une distanciation, mais ta présence proche de Moi me manque. Fais téchouva et reviens au plus vite à mes côtés car Je t'aime infiniment et Il m'est dur de me séparer de toi.
=> Ce message s'applique d'une façon égale à tout juif.
(il peut être mis en parallèle avec l'idée du évéd ivri)]

"Le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent à distance" (Yitro 20,15)

Il est possible de voir le don de la Thora ("le peuple vit"), de trembler ("et ils tremblèrent") et de s’enthousiasmer. Et malgré tout, on peut encore rester loin de tout cela ("et se tinrent éloignés") et ne pas se sentir complètement concernés.

[Rabbi de Kotsk]

Nous pouvons "voir" un beau cours de Torah, en vibrer de plaisir, mais cependant en rester loin, dans le sens où les paroles de Torah ne vont pas nous accompagner dans notre vie au quotidien. [ki èm 'hayénou]

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-> "Le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent éloignés" (Yitro 20,15)

Tant qu'un homme n'a pas pris conscience de la Grandeur Infinie d'Hachem, il risque d'imaginer que quand il s'élève spirituellement et réalise les mitsvot, qu'il se trouve alors très proche de Lui.
Mais, quand il prendra conscience de l'Infinie Grandeur d'Hachem, alors il se sentira si petit et ressentira que même après tous les progrès spirituels qu'il aura réalisés et toute la proximité avec Hachem qu'il aura atteint, il reste encore infiniment éloigné de Lui.

Avant d'assister à l'événement du don de la Torah au mont Sinaï, le peuple pouvait s'imaginer être très proche d'Hachem. Mais quand ils vécurent la Révélation Divine du don de la Thora sur le mont Sinaï, alors "le peuple vit" la Grandeur Divine. Dès lors, "Ils tremblèrent et se tinrent éloignés", ils comprirent qu'Hachem restera toujours si élevé, qu'ils se tiendront toujours éloignés de Lui.
C'est à dire que même si on s'approche d'Hachem par l'accomplissement des mitsvot, malgré tout, même alors, on reste quand même infiniment éloigné de Lui.

=> Par rapport à Hachem, même quand on est infiniment proche (grâce aux Mitsvot), on reste encore infiniment éloigné, tellement Il est Grand.
[Divré Emouna]

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"Tout le peuple vit le tonnerre, les flammes, le son du Shofar et la montagne fumante ; le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent à distance" (Yitro 20,15)

-> Au moment où le feu est descendu sur le mont Sinaï, l'endroit s'est totalement vidé d'air, devenant impossible à y vivre. Le peuple juif a alors survécu par miracle.

Cette absence d'air a permis au peuple de voir la voix de Hachem.
[Dans le vide, le son ne trouve plus de support matériel pour se propager!]

Avant de recevoir la Torah, toutes les impuretés de ce monde se sont dissipées, et le peuple a alors pu voir D.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Shabbath146a]

-> "Lorsque le peuple juif s'est tenu au mont Sinaï, leur impureté les a quittés"
[guémara Shabbath 146a]

[absolument rien ne se tenait plus entre Hachem et nous : même pas une impureté, même pas l'air!]

-> Selon le Maharam Schick, nous avons reçu la Torah dans des conditions extrêmes, pour nous enseigner qu'en toute situation, nous devons rester fidèles à la Torah.

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"Le peuple vit, fut pris de tremblement et ils se tinrent au loin" (Yitro 20,15)

=> Nos Sages apprennent de là qu'à chaque Parole prononcée par Hachem, les juifs furent propulsés en arrière et en moururent au point qu'Hachem dut à chaque fois les faire revivre. Mais pourquoi fallait-il passer par une telle situation?

-> C'est que quand une personne accomplit une action avec abnégation et don de soi, cette action devient durable et éternelle. Ainsi, pour que le don de la Torah soit pérennisé et éternisé, il fallait que les Hébreux donnent leur vie pour cet événement.
C'est parce que le peuple "fut pris de tremblement", au point d'en perdre la vie, qu'ils "se tinrent au loin", c'est-à-dire que cet événement pouvait avoir une existence éternelle, à très longue durée, jusqu'à ''très loin''.
[Divré 'Hana]

"Je suis Hachem ton D." (Yitro 20,2)

Dans la Torah, il y a 613 mitsvot.
Si l'on additionne chaque chiffre : 6+1+3, on obtient 10.
Ceci est une allusion au fait que les 613 mitsvot se retrouvent contenues dans les 10 Commandements.

[le Or Chmouël]

-> "Toutes les 613 mitsvot sont incluses dans les 10 Commandements" (Rachi - Michpatim 24,12)

"Quiconque toucherait à la montagne sera mis à mort" (Yitro 19,12)

Le 'Hafets 'Haïm de commenter :

Si déjà la montagne, qui par nature n'a ni conscience, ni sentiment, fut sanctifiée sur toute son étendue grâce au don de la Torah (à un point tel qu'il fallut mettre en garde les juifs de ne pas en toucher le moindre recoin), alors à plus forte raison, il nous faut veiller à ne pas toucher ni porter atteinte à l'honneur d'un Sage, qui s'est adonné toute sa vie à la Torah.

"Les enfants d’Israël vinrent à l'intérieur de la mer, sur la terre sèche" (Béchala'h 14,22)

Le Noam Elimélé'h nous enseigne :

A la vision de miracles dévoilés, toute personne en est fortement impressionnée.
Mais, il faut bien comprendre que toute la nature n'est qu'un grand miracle.
Nous devons voir partout l'intervention divine, Sa grandeur, et s'en impressionner.

Tous les événements "naturels" de la vie, ne sont que des miracles provenant d'Hachem.
Mais puisqu'on est habitué, on ne s'en impressionne plus.

Le but à atteindre est d'arriver à reconnaître que l'on marche en réalité "à l'intérieur de la mer, sur la terre sèche", c'est-à-dire que même quand la vie est normale et naturelle, que l'on marche "sur la terre sèche", nous devons comprendre que cela est un miracle aussi énorme que si l'on marchait "à l'intérieur de la mer".

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+ A la mer ...

-> Le nom Divin : Elokim (אלהים) a une valeur numérique de 86, qui est la même que le mot : "haTéva" (la nature - הטבע).
Ce nom de D. peut également se diviser en : "à la mer" (él ayam - אל הים).
L'ouverture de la mer Rouge est une expression éclatante de la maîtrise totale et permanente de Hachem sur la nature.

Elokim, Nom qui représente l'attribut Divin de justice, et il a entraîné que les égyptiens sont morts noyés, à l'image des enfants juifs qu'ils faisaient périr par l'eau.

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-> Pharaon a déclaré : "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Le midrach rabba commente :
"Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem – מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de : מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada [de Pessa'h] : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies."
[en plus des 10 plaies précédentes, il y en a eu 50 à la mer!]

Le mot : מִי à l’envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!"

[Toute personne devra reconnaître la toute puissance de Hachem. Ainsi, autant le faire tout de suite, plutôt que d'amener des épreuves sur nous visant à nous le faire admettre par la force.]

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+ "Pourquoi est-ce que Hachem a amené 10 plaies sur l'Egypte?

Les 10 plaies correspondent aux 10 Paroles (maamarot) à partir desquelles Hachem a créé le monde.
Ainsi, c'est comme si D. avait recréé le monde durant les 10 plaies.
En montrant Sa domination totale sur le monde, Hachem a démontré qu'Il avait créé le monde et qu'Il continue à le recréer [à chaque instant]."

[Torat haMin'ha]

Après la mort : revoir toute son existence

+ Après la mort : Revoir toute son existence :

-> Tous les actes d'une personne sont écrits dans un livre"
[Pirké Avot 2,1]

-> "Ne pense pas que la tombe sera un refuge pour toi ... Dans le monde futur, tu devras rendre compte de tous tes actes devant le Roi des rois"
[Pirké Avot 4,22]

-> "[Même les actes qu'une personne] foule au pied [c'est-à-dire qu'elle considère sans importance] seront présentés en jugement"
[guémara Avoda Zara 18a]

-> "Lorsqu'une personne se rend à sa dernière demeure, tous ses actes sont détaillés devant elle, et on lui dit : "Tu as fait ceci et cela à tel et tel endroit, tel et tel jour".
Et elle répond : "Oui".
On lui dit alors : "Signe". Et elle signe ...

Et plus encore, elle reconnaît la justice du verdict et affirme : "Vous m'avez bien jugé". "
[...]
"Qui témoigne [à son propre jugement après la mort]?
L'âme de celui qui est jugé."
[guémara Taanit 11a]

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-> Le rav Aryeh Kaplan nous aide à réaliser le déroulement :

"Imaginez-vous debout nu devant D., avec votre mémoire grande ouverte, complètement transparente, sans le moindre mécanisme permettant de diminuer sa force.
Vous vous souviendrez de tout ce que vous avez fait dans votre vie ...

Le souvenir de chaque bonne action constituera le plus sublime des plaisirs ...
Mais votre mémoire sera aussi ravivée à toutes les choses dont vous avez honte.
Elles ne peuvent être justifiées, ou rejetées. Vous serez face à vous-même, pleinement conscient des conséquences de tous vos actes.

Nous savons tous quelle honte et humiliation terribles subit celui qui est surpris en train de faire quelque chose de mal.

Imaginez ce que peut représenter le fait d'être pris la main dans le sac, par sa propre mémoire, sans le moindre espoir de fuite"

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+ La téchouva :

-> "Hachem ne se réjouit pas de la punition du méchant"
[guémara Méguila 10b ; et ainsi que Sanhedrin 39b]

-> La téchouva, terme signifiant littéralement "retour", comme celui qui retrouve ses esprits, revient vers lui, de retour vers son véritable moi.

Dans ce monde, ce retour (téchouva) permet de retirer du film de sa vie des événements négatifs.
Dans le monde futur, il ne sera plus possible d'y effectuer des modifications.

-> Au sujet de l'importance d'une prise de conscience tant que nous sommes en vie, nos Sages nous disent :
- "Mieux vaut subir la honte dans ce monde que dans le monde futur" [guémara Kidouchin 81a]

- "Béni soit D., Qui a donné à l'humanité l'opportunité de ressentir la honte dans ce monde plutôt que dans le suivant" [guémara Yébamot 105b]

-> Le jugement n'est pas une punition, mais une relation de cause à effet de la vie d'une personne.

Notre monde futur, qui est éternel, dépend de chacun de nos actes (net de téchouva).
Nous avons constamment la possibilité de l'embellir, en faisant de belles actions.

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-> Selon nos Sages, pour un méchant, l'enfer ne peut durer plus que 12 mois maximum (Edouyot 2,10).

-> Beaucoup (le Maharal, le rav Dessler, ...) sont d'avis que l'enfer n'est pas un endroit géographique, mais un vide énorme que la personne ressent en étant détachée du monde matériel, et parfois, la demande du plaisir matériel est tellement forte qu'elle "brûle" la personne car elle ne peut plus réaliser ses désirs.

Plus on donne d'importance à la matérialité, plus il nous sera difficile de la quitter au moment de notre mort.

Au-delà du prix à payer pour nos fautes, le plus douloureux sera cette sensation de honte éternelle (Comment ai-je pu me faire avoir à ce point en agissant de la sorte ? En passant à côté de ma vie ... et maintenant il est trop tard!).

-> Chacun aura pour juges les sages de sa génération, qui sont à même de prendre en compte toutes les difficultés propres à cette génération.

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-> Selon le Ramban (Chaar haGuémoul), il existe 3 jours de jugement durant lesquels l'âme est jugée :

1°/ à Roch Hachana : passage en revue de l'année passée et détermination des conditions matérielles pour l'année à venir ;

2°/ le jour de la mort : la vie du défunt est passée en revue, et il est déterminé si l'âme devra poursuivre l'expérience éprouvante d'un examen plus attentif de sa vie ou si elle est prête à entrer au paradis ;

3°/ le Grand Jour du Jugement (suite à la venue du machia'h).

A quoi sert-il?

Selon le rav Aharon Kotler (Michnat Aharon), l'une des réponses est qu'après la mort, tous les actes bons et mauvais, ainsi que toutes les influences qu'une personne aura exercées sur les autres, sont "encore en mouvement", puisque que ses enfants, lorsqu'ils font le bien, peuvent ajouter du mérite.

Ce ne sera qu'à la fin de l'histoire de l'humanité que le "décompte final" pourra être établi, déterminant ainsi l'impact qu'un individu aura eu sur le monde au cours de son existence.

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[par exemple : un sourire ou un mot positif qu'on aura exprimé à une autre personne, peut totalement la changer (un sourire redonne de la vie, de la joie, de la confiance, de la motivation ... C'est comme si c'était une nouvelle personne, et par ricochet cela change positivement toute sa descendance.).
Il en est de même d'une écoute d'autrui, d'un conseil, ...

Que de conséquences positives pour un acte apparemment si petit, banal! ]