+ Kora'h : avoir un minimum de reconnaissance ...
-> Le Midrach précise que durant 7 jours , Moché chercha à résister à l'ordre de D. en lui intimant de faire sortir Israël (tant était grande son humilité).
Après ce laps de temps, D. dut lui expliquer que, s'il n'y allait pas, nul autre n'irait à sa place et qu'Israël se perdrait en Egypte.
=> Aussi, Moché Rabbénou ne méritait-il pas un peu plus de reconnaissance de la part de son élève qui aurait été encore un esclave en Egypte sans son recours!?
[on peut rajouter toutes les interventions ultérieures de Moché auprès de D. pour défendre le peuple juif.]
-> De plus, le midrach nous enseigne que Kora'h était le plus riche de tous les enfants d'Israël, à tel point qu'il possédait 300 mules blanches pour porter les clés de ses trésors (guémara Pessa'him 119a ; guémara Sanhérin 110a).
Ces trésors avaient été accumulés par Yossef lors des ventes de blé, durant la grande famine de son époque.
Kora'h réussit à retrouver un tiers de ces immenses trésors grâce à Moché qui lui en indiqua le lieu de cachette.
Il lui expliqua également comment les récupérer.
La guémara (Sanhédrin 110a) de nous dire : "R. 'Hama bar 'Hanina a révélé : Yossef cacha 3 trésors en Egypte : l'un d'eux fut découvert par Kora'h, un autre par Antonin et le 3e est gardé en réserve pour les tsadikim du monde à venir."
Selon nos Maîtres, Kora'h avait soif de richesses.
Il était le trésorier de Pharaon et espérait vivement qu'après la rédemption, les juifs resteraient en Egypte, ce qui lui aurait permis d'entrer en possession du trésor royal.
Son avidité fut telle que D. lui accorda la possibilité de découvrir une partie de ce trésor.
Il faut savoir que ce que récupéra Kora'h correspondait à l'une des fortunes les plus immenses qui n'ait jamais existé.
Trop de richesse apporte beaucoup de force et d'assurance à l'homme, cependant ceci peut l'amener à en oublier sa véritable place, surtout vis-à-vis de son maître en Torah.
Kora'h pensait que sa richesse et son ascendance lui donnaient le droit d'accéder à un poste honorifique.
Cela l'entraîna à se rebeller contre son maître (qui lui permis d'avoir toute cette richesse!) et contre la Torah.
Mesure pour mesure, D. engloutit toute sa fortune avec lui.
C'est ainsi que ni lui, ni ses richesses n'eurent de place dans ce monde.
On peut se demander aussi si l'attitude de Kora'h n'était pas une façon de refuser d'assumer sa dette de gratitude vis-à-vis de Moché ...
[ Il n'est pas si facile d'avoir un regard plein de reconnaissance vis-à-vis d'autrui, et nous pouvons être tenté d'utiliser tout moyen pour effacer cette dette (dénigrer, banaliser, ...). ]
<-------------->
-> A propos de la fortune colossale de Kora’h, la guémara (Pessa’him 119a) enseigne : "Yossef a caché 3 trésors en Egypte, l’un a été découvert par Kora’h, l’autre a été découvert par Antoninus fils d’Assuérus, et le dernier est resté caché pour les Tsaddikim dans l’avenir"
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique qu’il existait 3 provenances bien distinctes de l’argent ayant servi à acheter le blé de Yossef : L’argent des idolâtres, l’argent des voleurs et l’argent de ceux qui respectaient les 7 lois des Bné Noa’h.
D. inspira Yossef, de façon miraculeuse, afin qu’il répartît ces 3 types de trésor en 3 lieux différents.
Kora’h découvrit le trésor relatif à l’argent des idolâtres, Antoninus découvrit le trésor relatif à l’argent des voleurs, celui relatif à l’argent des gens droits resta caché pour les temps futurs.
-> Pour donner une idée de l’ampleur de la richesse de Kora’h, la guémara (Pessa’him 119a) poursuit : "300 mules blanches portaient les clés des coffres-forts de Kora’h".
La guémara interprète le verset : "La richesse est gardée pour le malheur de celui qui la possède" (Kohélet 5,12) comme faisant référence à la richesse de Kora’h : "Parce qu’il s’enorgueillit de sa grande richesse (qu’il utilisa pour influencer ses futurs acolytes), il fut rejeté de ce Monde" [selon le Rachbam : sa fortune causa sa perte].
-> Pour mieux comprendre l’origine de la fortune de Kora’h et pourquoi celle-ci lui causa sa perte, on peut rapporter le midrache (Bamidbar rabba 18,15) suivant : Le verset : "S’empare-t-il des villes en ruines, de maisons qui ne sont pas habitables, étant destinées à ceux qui partent en exil. Il ne s’enrichira pas, sa fortune ne subsistera point" (Iyov 15,28-29) constitue une critique adressée à Kora’h qui s’est révolté contre les pouvoirs attribués par D. à Moché et à Aaron. En effet, Kora’h exerçait les fonctions de trésorier principal chez Pharaon et il accumula sa légendaire richesse en puisant dans les trésors de l’Égypte qui lui étaient confiés.
-> Afin de comprendre en quoi consiste ce reproche qui lui est fait d’avoir ainsi "pioché" dans les trésors de cet infâme tyran, le Maggid de Doubno (Michlé Yaakov) nous raconte la parabole suivante: Un aubergiste s’aperçut qu’un homme bizarre se promenait dans sa taverne d’une table à l’autre, un comportement qui attira bien sûr son attention. Il se mit donc à le filer en tentant de n’éveiller auprès de lui aucun soupçon et il comprit qu’il s’agissait en fait d’un vulgaire voleur qui profitait de l’état d’ivresse des clients pour les démunir des quelques sous qu’ils avaient en leur possession! L’aubergiste l’attrapa donc par le cou en le secouant comme une paillasse et le traîna jusqu’à son bureau pour lui faire subir un interrogatoire en règle. Là, le larron essaya de plaider sa cause en arguant qu’il n’avait fait aucun mal à l’aubergiste lui-même puisqu’il ne s’en était pris qu’à ses clients ...
Le patron des lieux lui répliqua en ricanant : "Ceux qui viennent chez moi boire un verre ne quittent jamais l’auberge avant d’avoir dépensé tout leur argent! Voler de leur poche, cela équivaut à réduire mon propre gain"
Kora’h croyait justifier son appropriation des trésors égyptiens par le fait qu’ils étaient "voués à la perte". Or, ce faisant, il n’a pas pris en compte que les richesses égyptiennes avaient été justement promises au Peuple d’Israël lors de l’Alliance passée par D. avec Abraham Avinou [Alliance au cours de laquelle, Hachem lui annonça : "Après cela, ils (tes descendants) sortiront (d’Egypte) avec une grande richesse (Rékhouch Gadol)" - Lé'h Lé'ha 15,14)].
C’est pour cela qu’il est dit, à propos du châtiment de Kora’h : "La terre ouvrit son sein et les dévora, eux et leurs maisons, et tous les gens de Kora’h, et toute la richesse (qu’il s’était accaparé)".
Ainsi, chaque somme soustraite du trésor de Pharaon était-il en fait un détournement de fonds d’un argent qui revenait à ses propres frères hébreux.
<--->
-> Nos Sages (interprétant le mot "Vayika’h" (Il prit - וַיִּקַּח) enseignent que Kora’h a fait une mauvaise acquisition (מקח רע - Méka’h Ra) pour lui-même, comme s’il avait pris (לָקַח - Laka’h) et volé de l’argent qui ne lui revenait pas
[«mauvaise acquisition (Méka’h Ra), car prenant aussi sa source dans l’idolâtrie (selon l’explication du Ben Yéhoyada) ou encore, comme l’explique le Arizal, parce que Kora’h "prit" le "mauvais côté" de Kaïn (le fils ainé d’Adam Harichone), à propos duquel, il est dit : "Elle conçut et enfanta Kaïn, en disant: “J’ai acquis (Kaniti (קָנִיתִי) – qui s’apparente au mot Kaïn - קַיִן) un homme, conjointement avec Hachem!" (Béréchit 4, 1), c’est-à-dire, que ‘Hava, sa mère, lui donna un nom (Kaïn - קַיִן) qui rappelle l’idée "d’acquisition" (Kiniyan - קנין) (proche de l’idée de richesse à laquelle Kaïn et Kora’h furent prédestinés) et aussi l’idée de "jalousie" (Kinah - קנאה) (que montra Kaïn envers son frère Abel, et plus tard, Kora’h envers Moché et Aaron) – Chem miChmouël].