Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Ne réponds pas à une querelle" (Michpatim 23,2)

-> "Faute de bois le feu s'éteint" [Michlé 26,20]

-> "Ces hommes qui sont offensés mais qui n'offensent pas, qui reçoivent des affronts mais qui n'y répondent pas, qui agissent par amour pur et qui se réjouissent de leurs épreuves, le verset dit à leur sujet : "Tes biens-aimés rayonneront comme le soleil dans sa gloire". "
[guémara Guittin 36]

-> "Si on te dit des choses méchantes, n'y réponds pas, et que l'homme important soit à tes yeux comme le plus insignifiant. [pourquoi lui répondre si c'est un moins que rien!]

Mais si tu as dit toi-même des choses méchantes à autrui, que l'homme insignifiant soit alors à tes yeux comme l'homme le plus important, jusqu'à ce que tu ailles t'excuser. " [si tu avais insulter un roi influent, tu te dépêcherais de t'excuser!]

[traité Dérekh Erets Zouta]

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-> "Une querelle est comme une fuite d'eau ; une fois qu'elle a jailli, elle ne s'arrêtera plus".
[rav Houna - guémara Sanhédrin 7a]

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-> Le Tiféret Israël (Pirké Avot 4,1) enseigne :
"Lorsque ton rival se dressera sur ton chemin lançant ses flèches de toutes parts, garde le silence, ne lui cherche pas querelle et ne lui réponds pas! Ne laisse même pas la colère s'infiltrer dans ton cœur, afin que son sombre nuage n'obscurcisse pas tes pensées.

Ecoute alors attentivement chacune de ses paroles.
Certes, il en viendra certainement à t'accuser de choses dont tu es innocent, mais si tu as du cœur, tu découvriras également dans ses propos des éléments dont tu auras conscience, en ton for intérieur, qu'ils sont véridiques.
Et même s'il décuple tes défauts comme le ferait une loupe, tu pourras néanmoins te réjouir qu'il te les ait révélés de la sorte, car ainsi tu pourras t'efforcer de les supprimer totalement."

-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haKénia - chap.4) dit de même :
"Lorsqu'on dit du mal de toi, soumets-toi à ton Créateur et rends-Lui grâce de t'avoir dévoilé une petite part de tes défauts, pour t'éprouver et t'amener à te repentir."

=> Face à une dispute, soit on est prêt à tout détruire tant que l'on n'a pas le dernier mot, soit on est prêt à écouter le message de vérité que D. nous envoie par l'intermédiaire d'autrui, et l'utiliser afin de construire.

Après la mort

+ Après la mort (Quelques pensées selon nos Sages) :

-> "Ceux qui sont sur le point de venir [dans ce monde] sont vêtus de vêtements, avec des visages, des corps, comme ceux de ce monde ...
[Au moment où ils pénètrent réellement dans ce monde], ils retirent leurs vêtements spirituels et enfilent ceux de ce monde ...

Lorsqu'il est temps pour eux de quitter ce monde, le vêtement du corps [est retiré] et ils [remettent] le vêtement dont ils s'étaient dépouillés au moment d'entrer dans ce monde."
[Zohar II 150a]

-> Le midrach (Béréchit rabba 20,12) rapporte comment suite à sa faute, Adam est passé d'un "vêtement de lumière" à un "vêtement de peau".

-> "L'âme ne sort du corps que si elle se tient devant la présence divine, ainsi qu'il est dit : 'car un homme ne peut Me voir et survivre' (Chémot - Ki Tissa 33,20). "
[Pirké déRabbi Eliézer 34]

-> Selon la loi juive, les proches parents du défunt doivent déchirer leurs vêtements, et cela peut être une façon de dire au défunt errant aux alentours qu'ils perçoivent sa perte comme le déchirement de leur propre corps.

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-> "L'homme entend ses louanges [lors de son oraison funèbre] comme s'il était dans un rêve"
[midrach Béréchit rabba 96,24]

-> "Sois fervent lors de mon éloge funèbre, car je me tiendrai là"
[guémara 153a]

-> "Le mort sait tout ce qui est dit en sa présence jusqu'à ce que la tombe soit remplie ...
[Une autre opinion est :] jusqu'à ce que la chair se désagrège."
[guémara Shabbath 152b]

De même, la loi juive interdit les propos futiles ou stupides en présence du défunt (guémara Béra'hot 3b), car l'âme entend tout.

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-> "Durant 3 jours [après la mort], l'âme erre au-dessus du corps, tentant de le pénétrer à nouveau, mais dès qu'elle voit l'apparence [de son visage] se modifier [c'est-à-dire lorsque le corps commence à se désagréger], elle s'en va"
[midrach Vayikra rabba 18]

-> "Durant les 7 jours de deuil, l'âme va et vient entre son domicile [sur terre] et sa résidence céleste, et de sa résidence céleste jusqu'à son domicile [précédent]"
[Pirké déRabbi Eliézer 34]

-> "L'âme d'un homme est en deuil d'elle-même durant 7 jours"
[guémara Shabbath 152a]

C'est une période de deuil pour l'endeuillé, et également pour le défunt.

-> "Tant que le corps existe, l'âme monte et descend [entre le monde céleste et le monde matériel] ; au bout de 12 mois, le corps se désagrège et l'âme ne monte ni ne descend plus"
[guémara Shabbath 152b]

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+ Le lieu de sépulture :

-> "Le Zohar et les écrits du Arizal expliquent que ... le néféch [contrairement au roua'h et à la néchama, qui sont d'autres composants de l'âme] reste constamment à errer au-dessus de la tombe ...
En l'honneur du néfech et afin de lui définir un endroit où résider, nous démarquons le lieu de sépulture ou nous bâtissons une structure par-dessus"
[Taamé haMinhaguim]

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi - Taanit chap.2) nomment même ce monument : "néféch", en allusion au fait qu'un résidu de l'âme du défunt demeure perpétuellement attaché à l'emplacement de sa sépulture.

=> Ainsi, ce monument est destiné à l'endeuillé, et également au défunt.

-> "Lorsque l'âme quitte le corps, les tsadikim viennent et disent : 'Venez en paix!' "
[Pirké déRabbi Eliézer 34]

-> "[L'âme est] lumineuse comme la lumière"
[Rabbi Saadia Gaon - Emounot véDéot 6,3]

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+ Le tunnel :

-> "Que sous-entend la phrase : "L'âme n'est pas remplie" (Tsav 6,7) ?

Elle signifie qu'au moment de la mort, l'âme ne quitte pas le corps en douceur.
Comment l'âme s'en va-t-elle? ...

Comme le son d'eau rugissante ... ou bien, comme le son d'un jaillissement d'eau à travers un canal"
[midrach Kohélet rabba 6,7]

=> Il en ressort une sensation auditive et un passage éventuel dans une sorte de tunnel.

-> Le Zohar (1;127a) nous enseigne que "l'entrée du paradis" correspond à la caverne de la Ma'hpéla, située à 'Hévron, et tous les êtres humains passent à travers cette caverne lorsqu'ils quittent ce monde.

Le Zohar fait également mention du fait qu'après qu'Avraham soit entré dans la caverne pour l'inspecter, il aperçut "une porte ouverte vers le paradis", et "de plus, il vit une lumière brillante qui éclairait la caverne".

En hébreu, la racine à l'origine du mot 'Hévron, signifie : "joindre".
C'est un lieu de jonction entre le Ciel et la terre.

=> Il en ressort une notion de perception d'une lumière, et d'un lieu de passage entre 2 domaines (la terre et le Ciel).

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-> Autre divré Torah sur ce sujet : https://todahm.com/2015/10/24/3775

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge :

-> Des anges vont descendre et faire passer les colonnes de nuées et la colonne de feu de l'avant vers l'arrière du camp, afin qu'elles servent de rempart contre les égyptiens qui approchent.
[Ramban et Sforno]

-> La colonne de feu :
Elle va barrer l'accès aux égyptiens, et éclairer le camp d'Israël. [Pirké déRabbi Eliézer 49]
Elle protège alors de tout projectile, comme les flèches (Rachi - Béchala'h 14,19).
D'ailleurs, le Méam Loez rapporte que les égyptiens étaient tellement nombreux, qu'ils auraient pu ensevelir le peuple juif en lui jetant de la terre.

-> Les colonnes de nuées :
Selon le midrach Téhilim, elles interceptaient et renvoyaient les projectiles (ex: flèches, pierres) à l'envoyeur, et elles étouffaient le bruit des trompettes des égyptiens qui voulaient instaurer un climat de peur.
A l'inverse, Hachem les bombarde d'une avalanche d'éclairs et de tonnerre, au point que le sol en frémit.

Pendant ce temps, les colonnes de nuées vont entourer de toutes parts les égyptiens, les laissant dans une obscurité totale.
[c'est le 7e jour de la plaie des ténèbres, qui avait été mis en attente pour ce moment là]

La Mekhilta (14,19) enseigne qu'au plus fort de l'obscurité noire comme de l'encre, D. a fait un miracle pour laisser, l'espace d'un instant, les égyptiens voir le camp des juifs, et ils ont pu observer que ce camp était parfaitement éclairé.

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-> En ce qui concerne l'entrée dans la mer Rouge, certains Sages sont d'avis que le peuple a débattu pour savoir qui aura l'honneur d'y faire le 1er pas.
D'autres pensent qu'ils ont attendu que la mer se fende avant d'entrer, afin qu'il soit manifeste que Hachem réalise ce miracle pour punir les égyptiens, et non pour sauver la vie des juifs se noyant.

Nos Sages enseignent que sans attendre le résultat de ces réflexions, la tribu de Binyamin s'est avancée dans la mer, ce qui provoqua une grande agitation dans le peuple, et Moché est alors intervnu pour calmer les esprits. [Méam Loez]

Mais entre temps, Na'hchon, fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda a dépassé la tribu de Binyamin et il s'enfonce en 1er dans la mer déchaînée. [Mékhilta ; guémara Sota 37a], il est suivi par toute sa tribu, qui avance jusqu'à ce que l'eau atteigne leur bouche et leurs narines les empêchent de respirer.

-> En récompense pour cela :
Puisque leur préoccupation essentielle était de glorifier et de sanctifier le nom de Hachem, la tribu de Binyamin sera récompensée en abritant sur son territoire le Saint des saints; et quant à Yéhouda, c'est à lui que reviendra la monarchie héréditaire, ainsi que les autres parties du Temple qui seront sur son territoire.
[Mékhilta]

Na'hchon aura 5 héros d'Israël parmi ses descendants : le roi David, Daniel, 'Hanania, Michaël et Azariel. Le machia'h est donc un de ses descendants (midrach Chémot rabba).
Après l'inauguration du Sanctuaire, parmi les princes des 12 tribus d'Israël, c'est lui qui va être le 1er à amener un sacrifice (Bamidbar 7,12).

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+ Binyamin a sanctifié le Nom de D. devant tous

-> Si l'on demande qui fut le premier à sauter à l'eau, avant l'ouverture de la Mer Rouge, la réponse unanime sera : Na'hchon Ben Aminadav.
Cependant, le Talmud apporte une autre version (guémara Sota 36b). Les tribus discutaient entre elles, pour savoir qui se jetterait la première à l'eau.
Ce fut Binyamin qui se proposa.
C'est ce qui est écrit : lorsque les enfants d'Israël se tenaient aux bords de la mer, les tribus parlaient pour décider de qui se dévouerait et c'est la tribu de Binyamin qui, la première, descendit dans l'eau. C'est ce qui est formulé dans Téhilim (68,28) : "Là, c'est Binyamin, le plus jeune, qui dirige : "Rodem" la procession".
Nos Sages nous invitent à lire "Rodem" comme "Rad Yam" : descendre dans la mer. "Et les princes de Yéhouda s'avancent avec leurs frondeurs". C'est la raison pour laquelle Binyamin le juste devint un "Ouchpizin" : un invité de marque de D., comme il est écrit : "qui réside entre Ses épaules" (Dévarim 33,12).
Ce passage du Talmud n'est pas très compréhensible. Pourquoi les tribus se disputent-elles pour savoir qui va se jeter à l'eau ? Il y a de la place pour tous, elles n'ont qu'à toutes sauter en même temps.

Le Rif, dans son livre Kessef Mézoukak, nous enseigne que les tribus. savaient que la Mer Rouge s'ouvrirait devant le cercueil de Yossef. C'est la raison pour laquelle chaque tribu voulait le porter, pour être sûre que la mer se fendrait devant elle. La discussion était de savoir qui sauterait avec le cercueil de Yossef.

Binyamin se jeta alors à la mer, avec un dévouement sans pareil, puisqu'il n'avait pas les ossements de Yossef. C'est ce que le Talmud nous révèle : "Rodem" vient du mot "Rad Yam". Mais, au sens littéral, "Rodem" signifie dominer. Étant donné que Binyamin fut le premier à sanctifier le Nom de Dieu, il eut le mérite de débuter la royauté avec le roi Chaoul.
Pourquoi Binyamin agit-il ainsi ?

Dans le livre Alé Véradim, l'auteur nous dévoile une merveilleuse explication.
Lorsque Yossef naquit, Ra'hel l'appela ainsi en disant : "Hachem veuille me donner encore un second fils!" (Béréchit 30,24).
Les commentateurs se demandent pourquoi Ra'hel inséra dans le nom de son enfant une requête pour l'avenir, ce qui ne se trouve nulle part ailleurs pour les autres tribus.

Les tribus furent créées dans le but d'accroître la gloire de D. et Ra'hel savait par prophétie que Yossef allait sanctifier le Nom du Ciel, en cachette, avec l'histoire de la femme de Potiphar. Mais elle désirait être le vecteur de toutes les sanctifications possibles du Nom de D.
Elle demanda donc un second fils, qui accroisse l'honneur de D. au grand jour.
Puisque c'était la tâche de Binyamin dans ce monde, rien de plus naturel qu'il ait été le premier à se jeter à l'eau.

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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et de se jeter dans la mer.
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

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-> Sur l'ordre de D., Moché met son bâton de côté et lève très haut la main.
Immédiatement, la mer reflue vers les côtés et commence à s'ouvrir. [midrach haGadol]

-> Dans le monde entier, lorsque les eaux de la mer se séparent, les hommes entendent un fracas terrible, à en percer les tympans.

Au moment où la mer se fend, toutes les eaux du monde se fendent également et souhaitent rejoindre la mer, car voulant faire partie active de ce miracle, en étant "sur place".
Ainsi, les eaux des sources, des lacs, celles contenues dans des tonneaux, des verres, ... se fendent également.
Dans la mer, les bateaux sont ballottés par les remous de ces eaux se divisant.
[Mékhilta ; Sékhél Tov - Béchala'h 14,21]

-> Moché, debout sur la rive, comme pour faire bouclier contre les égyptiens qui approchent, attend que le dernier des enfants d'Israël se soit engagé dans la mer, et à ce moment seulement, il s'autorise à les rejoindre.
[Abravanel]

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+ Nos Sages énumèrent les 10 principaux miracles qui se sont produits sur la mer :

1°/ D. n'a pas fendu la mer en une seule fois, mais cette ouverture était comme une fissure qui avançait et s'ouvrait à mesure que les enfants d'Israël pénétraient plus profondément dans la mer.
[Malbim]

2°/ Le lit de la mer, solidifié en une épaisse couche de glace n'était pas mouillé ou glissant.
Les juifs l'on traversé comme s'ils marchaient sur un terrain plat sans aucun obstacle ni crevasse.
[Malbim]

[normalement, plus on avance dans la mer plus on descend, et à l'inverse en sortant.
Hachem a fait en sorte que le niveau reste toujours le même, afin de ne pas nous fatiguer!]

3°/ Les 2 murs d'eau dressés de chaque côté du passage formaient un arc de cercle au-dessus des juifs, leur donnant l'impression de marcher dans une galerie qui les gardait au chaud et les protège des éléments déchaînés. [Mékhilta]
Il est miraculeux d'avoir chaud, alors qu'on est entouré de murs de glace.

Ces 2 murs formés par les eaux solidifiées se dressent de part et d'autres, et s'élèvent plus haut que les sommets les plus élevés de la terre. [Targoum Yoanthan]

Cette galerie se dessinait en demi-cercle : les juifs ne sont pas ressortis de la mer sur la berge opposée, mais sur la même rive, en un point très distant de celui par lequel ils y étaient entrés.
Ils sont donc revenus sur la même rive. [Rambam ; Ibn Ezra]

4°/ L'eau ne s'est pas simplement fendue, laissant un passage pour les juifs, mais elle s'est séparée en 12 défilés différents de façon à former une galerie distincte pour chacune des tribus.
[Mékhilta]

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).
Rabbi Eliézer Na'hman Pouah, élève de rabbi Ména'hem Azaria de Pano, nous enseigne que les sillons qui furent formés dans la mer Rouge sont encore visibles jusqu'à nos jours.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Daat Zékénim (Béchala'h 14,29) ajoute que les fenêtres dans les murs permettaient aux tribus de communiquer et de se calmer les uns les autres.

-> Le Mékhilta ajoute que ces murs étaient parfaitement transparents tels des saphirs et des diamants.
La colonne de feu qui guidait le peuple se déplaçait à travers les murs d'eau, si bien que les Bné Israël avaient l'impression de se trouver dans des pièces remplies de lumières.

-> Rabbénou Bé'hayé explique également que la mer Rouge ne se fendit pas d'un seul coup dans toute sa longueur, mais seulement au rythme de la progression des Bné Israël.
Le roi David évoque cette idée : "La mer vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3). Plus le peuple juif avançait, plus la mer se fendait sous leurs pas. En effet, plutôt que de fendre la mer d'un seul coup, Hachem la faisait reculer petit à petit devant chaque pas des Bné Israël.
=> Pourquoi Hachem agit-Il ainsi?

Rabbénou Bé'hayé répond que l'intention de D. était d'ancrer profondément la émouna au sein du peuple juif, en leur apprenant à se maintenir à un niveau élevé d'émouna et de confiance en D.
En s'ouvrant petit à petit, la mer habituait le peuple à lever les yeux au ciel et à implorer la miséricorde du Créateur.

[c'était à l'image de la manne qui tombait une fois par jour, car selon rabbi Chimon bar Yo'haï (guémara Yoma 75) : puisque la manne tombait une fois par jour, ils devaient prier chaque jour pour la ration du lendemain et créer à travers une prière ce lien quotidien avec leur Créateur.]

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5°/ Les murs et le sol de chaque tunnel n'étaient pas faits de simples blocs de glace, mais d'une mosaïque décorée de motifs d'une rare beauté pour permettre aux juifs de jouir de la traversée.
[Mékhilta]

6°/ A l'intérieur des murailles d'eau de mer salée coulaient des sources d'eau douce et potable.
Les enfants y découvraient des arbres fruitiers, des douceurs, du miel, de l'huile et ils n'avaient qu'à tendre la main pour se servir à volonté.
Les animaux aussi trouvaient de l'herbe croissant sur les murs, et ils broutaient comme s'ils étaient au pâturage.
[midrach Chémot rabba 21,10]
Le Maharal ajoute que dans la mer Rouge les enfants ont rassemblé des fruits et ont nourri les oiseaux avec, comme récompense du fait qu'ils ont chantaient avec les juifs le Cantique de la mer pour embellir l'harmonie du chant.

Le mot "muraille" ('homa - חמה) a la même valeur numérique que le terme : "gan" (jardin - גן), afin de nous enseigner que la mer fournissait de nombreux arbres fruitiers aux Bné Israël qui s'en nourrissaient durant leur traversée.
En effet, il est écrit dans le midrach rabba que les petites enfants pleuraient. Ainsi, pour les apaiser, les mamans cueillaient des fruits directement des arbres fruitiers.
[de plus, il est écrit : "les eaux étaient pour eux une murailles" (וְהַמַּיִם לָהֶם חֹמָה - véamayim lahem 'homa - Béchala'h 14,29) : les 3 dernières lettres ont une guématria de 85, équivalente au terme "mila" afin de nous enseigner que par le mérite de la circoncision qu'il avait inscrite sur sa chair, le peuple d'Israël traversa la mer Rouge dans la quiétude et la paix.]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 21,10), alors que les femmes portaient leurs enfants dans la mer, certains d'entre eux se mirent à pleurer. Leurs mères se sont alors penchées sur les murs d'eau et ont extrait divers fruits pour eux.
Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Bechala'h 15,19) décrit des arbres fruitiers, des légumes et d'autres délices sur le fond de la mer (et non dans les parois de l'eau).

7°/ Dès que les juifs avaient étanché leur soif, les sources arrêtaient de couler, comme une bouteille qu'on referme après usage.
[Mékhilta]

8°/ Les murs de glace étaient de cristal, parfaitement translucides, et permettaient aux membres d'une tribu de voir les tribus des galeries adjacentes.

Des ouvertures ménagées dans la glace leur permettaient de s'entretenir à volonté les uns avec les autres, d'entonner tous ensemble des hymnes et des louanges à D., et de se sentir plus en sécurité, plus unis et plus détendus.
[Pirké déRabbi Eliézer 42]

9°/ A l'instant où les égyptiens sont entrés dans la mer, le sol parfaitement sec sur lequel avaient marché les enfants d'Israël s'est transformé en terre boueuse et brûlante.
[Mékhilta]

10°/ Les murs de glace se sont effondrés sur le passage des égyptiens, précipitant sur eux des blocs de glace lourds comme des pierres.
[Mékhilta]

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+ Une 11e plaie ?

-> En comptant les subdivisions, le nombre de plaies qui va se produire est :
- selon Rabbi Yossi : de 10 en Egypte et de 50 sur la mer.
[c'est la main de D. : 5 doigts d'une main *10 plaies]

- selon Rabbi Eliézer : de 40 en Egypte et de 200 sur la mer.
[les 50 précédentes * les 4 éléments fondamentaux de la matière (le feu, l'eau, l'air, la terre)]

- selon Rabbi Akiva : de 50 en Egypte et de 250 sur la mer.
[il ajoute aux 4 éléments, l'attribut de colère divine : 50*5]
[midrach Téhilim]

=> Quelle que soit la façon dont sont effectués ces calculs, il en ressort que les souffrances infligées aux égyptiens ont été plus dures sur la mer qu'en Egypte (5 fois plus nombreuses!), car ils n'avaient toujours pas appris la leçon, continuant de se rebeller contre Hachem.

-> Selon le Vayagèd Moché, le fait qu'il y a eu beaucoup plus de plaies à la mer Rouge plutôt qu'en Egypte, est en raison de la gratitude envers les égyptiens pour nous avoir hébergés.
["N'aie pas en horreur l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8) ]
Même s'ils n'ont pas été de très bons hôtes, ce mérite a suffit pour les protéger, ce qui n'a pas été le cas en dehors de chez eux : à la mer Rouge (où la main de D. fut totale).

-> Selon le rav Yé'hezkel Lévenstein, ce nombre important de plaies que les égyptiens ont reçu, témoigne du grand amour de Hachem pour Son peuple.
En effet, plus un enfant est précieux aux yeux de son père, plus sera importante sa colère envers toute personne qui osera lui faire du mal
=> Selon nos Sages, les plaies sont comme un baromètre indiquant l'amour de D. pour Son peuple.

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-> Un des plus grand miracles qui a pris place lorsque Pharaon est entré dans la mer Rouge est que les égyptiens n'ont pas pris avec eux leur flotte de bateaux, comme ils auraient dû le faire.
[Abarbanel]

-> Selon le Ramban (Béchala'h 14,4), l'entrée de l'armée égyptienne dans la mer Rouge est un miracle aux proportions énormes, puisque cela défit toute logique que Pharaon ait pu accepter de prendre toute son armée dans un si grand danger.
Cette folie temporaire a été insufflée par Hachem afin d'amener la destruction de l'armée égyptienne.

-> Selon d'autres commentateurs, les égyptiens n'ont pas remarqué qu'ils étaient entrés dans la mer.
En effet, ils étaient dans une obscurité totale pendant la nuit [selon le Roch causée par la Colonne de Nuages, ou selon Abarbanel par la colonne de Feu qui rendait tout autour tellement brillant qu'on y voyait plus rien], et ils pensaient qu'ils marchaient sur une terre sèche normale. ['Hizkouni]

-> C'est pour cela qu'il est écrit : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
Le peuple juif a reçu l'obligation de ne pas faire de bruit, car certes les égyptiens ne pouvaient rien voir, puisqu'ils étaient recouverts de la Colonne de Nuages, mais ils avaient toujours la possibilité d'entendre le moindre bruit.
C'est pourquoi, ils ne devaient pas faire de bruit, pour que les égyptiens n'essaient pas de leur tirer dessus des flèches (ou autres) et ainsi leur causer des dommages. [Ralbag]
[les eaux de la mer Rouge se sont divisées en 12 tranchées pour chacune des tribu et elles ne coupaient pas le bruit. Ainsi, les Pirké déRabbi Eliézer (42) rapportent que les différentes tribus pouvaient se parler entre elles pendant la traversée de la mer.]

-> "voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10).
Selon le Tossefot haShalem (4), les juifs ont reçu l'ordre de rester silencieux afin que les égyptiens n'entendent pas leurs "cris [d'effroi, de peur] vers Hachem", car cela constituerait un 'hilloul Hachem.

-> Selon la Mékhilta, Moché a dit aux Bné Israël : "Hachem peut vous aider même si vous restez silencieux, et encore davantage si vous Le louez, Il viendra à votre assistance et se battra pour vous".

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-> Le matin du 7e jour suivant la sortie d'Egypte, est sur le point de se lever, les égyptiens s'engagent à l'intérieur de la mer, à la poursuite du peuple juif.
Selon le Rokéa'h, les égyptiens se sont divisés en 12 bataillons, chacun poursuivant une tribu.

De même qu'ils ont entraîné les juifs en esclavage par la tromperie, de même, c'est en se leurrant qu'ils vont se précipiter dans les profondeurs de la mer, totalement inconscient de ce qu'il va leur arriver. [Mékhilta]
Cette obstination à poursuivre à tout prix le peuple juif, est un miracle de plus.

-> La colonne de feu va se coller à eux, faisant fondre les murs de glace, entraînant la chute de blocs de glace, et le déversement de trombes d'eaux glacée.

-> Selon le Léka'h Tov, il y aura un autre miracle : l'apparition de l'image d'une jument dans la nuée, entraînant tous les chevaux (étalons) après elle dans les profondeurs de la mer. Cela empêche tout demi-tour des égyptiens.

-> Selon le Malbim (15,5), pour permettre aux juifs de traverser la mer Rouge, Hachem a élevé le fond de la mer pour le mettre au niveau du sol (sans avoir besoin de descendre puis remonter des profondeurs de la mer). Au moment où la mer est retournée à sa position initiale, Hachem a fait que ce "sol" s'effondre, et le nombre important de petites pierres résultant de cette explosion flottait dans l'eau et a rendu impossible la fuite pour les chevaux qui voulaient nager hors de l'eau.
[selon le Nétsiv, les chevaux étaient bloqués par le nombre important de soldats qui étaient à pied, d'autres chevaux se sont enfoncés directement avec leur cavalier comme une lourde pierre, ...]

-> Rachi (Béchala'h 14,24) rapporte que la colonne de nuées est descendue dans la mer pour en a fait comme de la boue ; et la colonne de feu l'a portée à ébullition entraînant que les sabots des chevaux se sont détachés.
Les chevaliers, violemment éjectés, s'écrasent et se brisent les membres.

Les chars sont la proie des flammes, les armes sont aussi consumées, et tous les bijoux et trésors qu'ils ont emportés avec eux s'éparpillent dans les profondeurs. [Mékhilta ; Rabbénou Béhayé]

La boue est si profonde qu'ils ne peuvent avancer d'un pas. [Rabbi Avraham - fils du Rambam]

Les douleurs brûlantes qui les font à présent souffrir sont semblables aux feux de l'enfer. [Ohr Yé'hezkel]

C'est le moment que vont choisir les sauterelles qui ont survécu à la plaie d'Egypte pour passer de nouveau à l'action. [Imrei Noam]

Pas un membre des égyptiens ne demeure indemne.
Alors que l'air que respirent les juifs est chargé des parfums les plus délicieux, celui des égyptiens est d'une odeur écœurante.
[Mékhilta]

Des anges destructeurs versent sur eux du feu et du soufre, tandis que des grêlons et des flèches ne cessent de les harceler. [Mékhilta]

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-> "Il n’en est pas resté un seul" (lo nichar bahem ad e’had")

"Bahem ad e’had" : les dernières lettres forment le mot "Madad" (mesure).
Cela nous insinue que la même mesure utilisée par les égyptiens quand ils jetaient les enfants juifs dans le fleuve a été utilisée envers eux, et il n’en est pas resté un seul.
[Karné Remim]

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-> Le Nétsiv enseigne :
Les masses d'égyptiens qui sont arrivées au bord de la mer Rouge se sont divisées en 3 groupes :
- beaucoup d'entre eux ne sont jamais entrés dans la mer Rouge, et ont juste regardé tout le spectacle depuis les bords de la mer :
- un autre groupe était dans la mer Rouge, mais lorsque les eaux ont commencé à retourner à leur état normal, ils ont fui en nageant jusqu'au rivage ;
- le 3e groupe s'est noyé dans la mer Rouge.
Ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu était un acte extraordinaire de la providence d'Hachem, puisque les égyptiens ont été puni en fonction de leur niveau de méchanceté.

De plus, parmi les égyptiens qui sont morts, ils n'ont pas tous subi le même sort : plus un égyptien avait fait souffrir les juifs plus sa mort se faisait dans la souffrance ; plus un égyptien avait été cruel, plus sa mort était d'une façon cruelle.
Tout cela [ le fait de voir concrètement à quel point la providence Divine est parfaire, précise], a amené les juifs à des très hauts niveaux d'émouna, comme il est dit : "ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31).

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+ Le sort des égyptiens qui ne sont pas allés au combat :

-> Hachem a fait apparaître sous les yeux des égyptiens tranquillement installés chez eux, une vision de ce qui se passe dans la mer Rouge [les terrorisant grandement]
[Mékhilta ; midrach haGadol]

-> Le rav Aharon Leib Steinman apporte l'explication suivante du Siddour du Rokéa'h.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, son eau a coulé pour inonder et faire noyer les égyptiens restés en arrière chez eux. Ensuite, cette même eau est retournée inonder les égyptiens pourchassant le peuple juif.
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+ Fin de la traversée pour les juifs :

-> Moché étend la main au-dessus de la mer, et les eaux reviennent à leur situation originelle.

Les masses d'eau alors libérées recouvrent les chars et les cavaliers, les entraînant dans l'abîme.
Toutes les eaux qui s'étaient fendues dans le monde retrouvent leur était normal, et elles viennent en partie se déverser dans la mer Rouge pour avoir une part dans la noyade des égyptiens.
[Méam Loéz]

-> Hachem a porté Lui-même ceux qui étaient trop faibles pour effectuer la traverser de la mer, les soulevant avec amour, Il les dépose délicatement sur le rivage.
[midrach Chémot rabba 22,2 ; midrach Téhilim 18,20]

-> Voyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens font appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Les eaux se referment autour des égyptiens, des tourbillons les brassent dans tous les sens et les secouent dans toutes les directions.
[Mékhilta]

-> Selon Rachi (Béchala'h 15,5), la rapidité avec laquelle chacun des égyptiens se noie dépend de sa méchanceté par le passé.

Les moins pervers d'entre eux se noient comme du plomb et meurent immédiatement.
Ceux dont la méchanceté est plus grande tombent au fond de l'eau, comme des pierres et se noient relativement vite.
Mais, les plus mauvais, comme des brins de paille ballottés par les eaux, se noient très lentement et dans de grandes souffrances.

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-> De nombreux égyptiens sont encore légèrement en vie.
Hachem va faire en sorte que la mer rejette tous les corps (même ceux déjà morts), afin que chaque juif puisse voir les égyptiens qui l'ont maltraité en Egypte mourir, prenant conscience qu'il a reçu sa punition.

En même temps que les corps, la mer rejette toutes les richesses qui ornaient les chevaux (or, argent, perles, pierres précieuses), et qui sont beaucoup plus importantes que celles empruntées lors de la sortie d'Egypte, car appartenant aux petits gens, alors que la fortune trouvée sur le rivage provenait du trésor royal.
[Mékhilta ; midrach Téhilim 22]

-> Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

-> Pendant les 40 ans dans le désert, les juifs étaient nourris, lavés, transportés, maintenus en bonne santé, ... par papa Hachem.
Ils ont ainsi reçu une énorme richesse qui ne leur était d'aucune utilité dans le désert, puisque tous leurs besoins étaient pris en charge.
Selon le Zékan Aharon, cette richesse avait pour utilité la prise de conscience que l'argent ne doit pas être une fin en soi (en voulant toujours plus de confort), ce n'est qu'un outil au service de notre mission juive sur terre.

[Il est à noter que les juifs étaient pleins de émouna, et ils n'ont pris la richesse des égyptiens que sur ordre de D.]

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+ Le saviez-vous?

-> Lorsque les miracles de la traversée de la mer ont atteint leur point culminant, Hachem va ramener les Patriarches à la vie et les conduire au bord de la mer Rouge pour leur permettre de contempler de leurs propres yeux la délivrance et le triomphe de leurs enfants.
[Rachi - Téhilim 78,12 ; midrach Béréchit rabba 92,2]

-> Les ossements de Yossef et des 12 tribus que les juifs ont pris avec eux en sortant d'Egypte, vont également se couvrir de chair et reprendre vie pour être eux aussi témoins des miracles spectaculaires accomplis pour leurs descendants.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

[Rachi (béchala'h 13,19) : ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Yossef et ses frères).]

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-> Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

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-> Il est incroyable de noter que certains soldats entraînés par les flots déchaînés de la mer ne sont pas morts.

Il s'agit des mercenaires (soldats étrangers recruter moyennant finance), enrôlés dans l'armée de Pharaon, qui même s'ils ont terriblement souffert avant d'être rejetés sur le rivage vont être sauvés de la noyade.
En effet, Hachem les a laissés en vie afin qu'ils puissent raconter tous ces prodiges au monde entier, qu'ils ont pu vivre directement.

C'est un miracle exceptionnel, car aucun soldat égyptien n'a eu la vie sauve.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

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-> Qu'est-devenu Pharaon?

Son sort suscite des opinions diverses, la seule certitude étant qu'il n'est pas revenu sur le trône d'Egypte.

-> Selon le Rokéa'h, il meurt en dernier afin de voir l'effondrement de son empire et l'ensemble des miracles faits pour les juifs.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (43), voyant la destruction de son armée, il a dit dans un esprit de téchouva sincère : "Qui est comme Toi parmi les puissants, ô Hachem?"
Ces paroles, lui vaudront de rester en vie et de proclamer les prodiges et les miracles de D.

Plus tard, il régnera durant 500 ans à Ninive (à l'époque de Yona), où il sermonnera son peuple et l'exhortera à se repentir.

[Selon le Séfer 'Hemdat Yamim, c'est son âme qui s'est réincarnée dans le corps du roi Ninive]

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-> "[Hachem] jeta Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car Sa bonté dure à jamais" (Téhilim 136,15).
Il peut sembler d'après ce verset que Pharaon se soit également noyé, mais la Mékhilta (cité par le Messe'h 'Hokhma - Béchala'h 14,25) discute ce point.

Il est écrit : "lo nich'ar bahèm ad é'had" (Béchala'h 14,28), cela peut signifier soit "pas un seul d'entre eux n'est resté", soit "un seul d'entre eux est resté".
Le Pirké déRabbi Eliezer (43) affirment qu'Hachem a sauvé Pharaon afin qu'il puisse faire connaître tous Ses miracles et Sa grandeur.
Pharaon a fait téchouva et est devenu roi de Ninive, facilitant ainsi le repentir de la ville à l'époque de Yonah.
[voir également Ibn Ezra, 'Hizkouni, Daat Zékénim]

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-> Combien de fois la mer Rouge s'est-elle ouverte?

Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
Les eaux étaient contrariées de devoir une nouvelle fois changer leur mission naturelle, c'est pourquoi le mot 'homa (muraille, en référence aux eaux qui se dressèrent comme une muraille) est écrit la 2e fois (Béchala'h 14,29) sans la lettre vav (חֹמָה), et peut se lire : 'héma (colère).
[Targoum Yonatan ben Ouziel]

-> De même le midrach (Sékhel Tov 14,21) enseigne que Hachem accompli pour Datan et Aviram un autre miracle en fendant une 2e fois la mer Rouge (pour les laisser passer lorsqu'ils finirent par sortir d'Egypte après que la mer se fut refermée sur les égyptiens).

-> Quel a été leur mérite? D'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Rosh répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.
Ainsi bien qu'ils avaient pu dénoncer que Moché avait tué un égyptien (provoquant sa fuite), bien qu'ils n'hésitaient pas à contredire Moché (comme au sujet de la manne), ... ils ont été sauvés grâce à leur émouna.

Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

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-> "Les contremaîtres des Bné Israël assignés par les gardes de Pharaon furent battus, on leur dit : ''Pourquoi n'avez-vous pas achevé le quota des briques d'aujourd'hui et d'hier, comme auparavant?'' " (Chémot 5,14)
Ce châtiment inique fut infligé aux contremaîtres hébreux à cause de leur refus de persécuter leurs frères en les pressant d'achever le quota exigé par les Egyptiens.
Or, on sait que Datan et Aviram faisaient eux-mêmes partie de ces contremaîtres (midrach Chémot Rabba 5,20-21). Eux aussi reçurent donc des coups pour s'être abstenus d'en donner à leurs frères [c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se plaignirent à Moché et à Aharon lorsque Pharaon alourdit l'esclavage à la suite de leur demande de libérer les Hébreux, et qu'ils dirent à ces derniers : "Pourquoi nous avez-vous mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon?" (Chémot 5,21), puisqu'eux-mêmes reçurent des coups à cause de cela].

Ainsi, selon le Maharil Diskin, Hachem décida que ceux qui avaient accepté de recevoir des coups à la place de leurs frères, fussent-ils coupables, ne pouvaient subir ni la plaie des ténèbres, ni la noyade dans les flots de la mer Rouge, et ils méritèrent ainsi d'être sauvés.
[celui qui souffre à la place d'un autre juif est extrêmement précieux aux yeux Hachem. Par ce mérite la mer Rouge s'est ouverte spécialement uniquement pour eux.]
Cela nous enseigne la force du don de soi en faveur d'autrui, qui constitue un grand fondement dans l'existence d'un homme : être prêt à se porter volontaire pour être aux côtés de l’autre et l'aider de toutes les manières possibles, pour tout ce dont il a besoin.

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-> "Pharaon dit aux Bné Israël : ils sont égarés dans le pays" (14,3)

Qui sont donc ces "bné Israël" auxquels Pharaon dit qu’ils "se sont égarés dans le pays?"

Le Targoum Yonathan écrit qu'il s'agit de Datan et Aviram.

Pourquoi ne sont-ils pas morts dans les 3 jours d'obscurité, comme tous les "réchaïm" d'Israël?
Le Séfer "Edout béYossef" explique au nom de Rabbi Youkal de Bagdad que les réchaïm qui ne voulaient pas sortir d’Egypte sont morts, mais ce n’était pas le cas de Datan et Aviram, parce qu’ils ne savaient pas que les Bné Israël risquaient de sortir totalement d’Egypte. Ils croyaient qu’ils n’allaient sortir que pour 3 jours.
Et comme l’écrit le Alcheikh haKadoch sur le verset : "Parle, Je te prie, aux oreilles du peuple", cela avait été dit en secret, pour que Datan et Aviram n’apprennent pas qu’ils allaient sortir pour de bon.
C’est pourquoi ils n’ont pas été punis et ne sont pas morts pendant les 3 jours de l’obscurité : c’est qu’ils n’avaient pas appris que les Bné Israël sortaient effectivement d’Egypte à jamais.

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+ Téfilines & mer Rouge :

=> Quand les Bné Israël ont-ils commencé à mettre les téfilines?

-> "Les eaux se dressèrent en muraille à leur droite et à leur gauche" (Béchala'h 14,22).
"À leur droite" : il s'agit de la mézouza, "à leur gauche" : ce sont les Téfilines.

Le midrach continue : au moment où les enfants d'Israël descendirent vers la mer, l'ange Gabriel descendit avec eux et les entoura et les protégea comme une muraille. Il déclarait, se tournant vers la mer : prêtez attention aux enfants d'Israël, qui vont recevoir la Torah, à la droite de D.
À gauche, il disait : prêtez attention aux enfants d'Israël, qui vont mettre les Téfilines, à leur gauche. Et devant elle, il disait: prêtez attention à ceux qui vont conclure une alliance devant eux. Et derrière eux, il disait : prêtez attention à ceux qui vont mettre les Téfilines et les Tsitsiot derrière eux.

Nous déduisons de ce Midrach que ce qui protégea les enfants d'Israël et leur permit de traverser la mer sont les Téfilines, qu'ils mettront à l'avenir, la Torah qu'ils recevront, la Brit Mila, les Tsitsiot et le nœud des Téfilines, derrière leur tête.

Le langage du Midrach souligne bien qu'à l'avenir, ils mettront les Téfilines, uniquement après avoir reçu la Torah, en Sivan.
Quant à la Brit Mila, ce n'est pas clair, car le Midrach nous enseigne qu'ils concluront à l'avenir cette alliance, alors qu'ils se sont déjà circoncis en Égypte pour pouvoir manger le sacrifice de Pessa'h.

Dans Otsar Hatéfilot, il est rapporté au nom du Maharil Diskin un enseignement très intéressant à propos de ce qui est dit à la fin des Hochaanot, chaque jour : « Comme Tu as sauvé des innocents de l'esclavage, Tu les as extirpés des mains de leurs oppresseurs, ainsi sauve-nous ! Comme Tu as délivré les noyés de la mer, Tu as fait traverser la mer à Tes bien-aimés, ainsi délivre-nous ! »

Quand le peuple d'Israël commença-t-il à observer la Mitsva des Téfilines ? Le Gaon Rav Yéhochoua Leib Diskin de Brisk nous enseigne qu'après avoir mangé le sacrifice, il leur restait beaucoup du temps jusqu'à la sortie d'Égypte. Moché leur lut le passage « Kadech Li », « Véhaya Ki Yévihakha ». Il leur parla de la Mitsva des Téfilines :
« Véhaya Léot Al Yadékha Oulétotafot Ben Einékha ». Ils confectionnèrent tout de suite des Téfilines à partir des peaux des animaux du sacrifice et de leurs tendons. Dès lors, ils marchaient tout le temps, couronnés par cette Mitsva.

« Tu as fait traverser la mer à Tes bien-aimés : Yékarékha » : nos Sages expliquent (Méguila 16a) : « Vikar: ce sont les Téfilines », grâce à eux, ils furent épargnés du courant de l'eau.

Selon le Maharil Diskin, le soir du Séder, Moché Rabbénou ordonna aux enfants d'Israël la Mitsva de « Kadech » et de « Ki Yéviakha ».
L'auteur du poème, en écrivant les vers, pensait aux peaux avec lesquelles ils confectionnèrent les Téfilines et au fait qu'ils aient traversé la Mer Rouge avec eux sur leur tête.

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-> Nos Sages (Yalkout Chimoni - Béchala'h - siman 234) nous enseignent qu'au moment où les juifs descendirent vers la mer Rouge, l'ange Gavriel descendit aussi et les entoura d'une muraille. Il déclarait aux vagues d'eau :
- à droite, faites attention aux enfants d'Israël qui recevront la Torah à la droite d'Hachem.
- À gauche, faites attention à ceux qui mettront les Téflines sur leur bras gauche et devant eux, prêtez attention à ceux qui scelleront une alliance devant eux.
- À l'arrière, prêtez attention à ceux qui montreront le nœud des Téfilines et les fils des Tsitsiot à l'arrière.
[lorsque nous sommes entourés de ces mitsvot, nous avons une protection très puissante!. ]

-> Nous trouvons un autre passage dans la guémara (Ména'hot 43b) : nos Maîtres nous enseignent que les Bné Israël sont aimés d'Hachem, car Il les entoura de mitsvot : les Téfilines à leur tête, les Téfilines sur leurs bras, les Tsitsiot sur leurs vêtements et la Mézouza au seuil de leur maison.
Le roi David dit d'eux : "Sept fois par jour, je célèbre tes louanges, en raison de Tes justes arrêts" (Téhilim 119,164). Rachi commente : "Sept fois par jour" = les Téfilines de la tête et du bras comptent pour deux, plus quatre Tsitsiot et une Mézouza: c'est un total de sept.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit que Hachem les entoura de Mitsvot et le mot "Mitsvot" (מצות) est les initiales de : "Mézouza - Tsitsit - Téfilines".
Les Téfilines correspondent à deux commandements : un selon la version de Rachi et un selon celle de Rabbénou Tam, ce qui explique le "Vav" avec le "Tav", pour inclure la deuxième paire de Téfilines.

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-> "La émouna née sur la mer Rouge est si profondément gravée dans le cœur des juifs qu'elle fait désormais partie de leur être.

C'est elle qui les soutiendra à travers les périodes les plus sombres et les plus éprouvantes de leur histoire, et qui finalement, leur fera mériter la venue du machia'h. "

[Tana déBé Eliyahou rabba]

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-> Le Méam Loez énumèrent les 50 principaux miracles que Hachem a accompli pour les juifs après la sortie d'Egypte.

On peut citer quelques exemples :
- aucune femme n'a fait de fausse-couche pendant le passage de la mer ;
- le fond de la mer surélevé pour se trouver au même niveau que la terre sans présenter de pente abrupte ;
- la hauteur à laquelle s'élèvent les murailles de glace (plus hautes que toute montagne existante) ;
- le grondement formidable que fait la mer en s'ouvrant, qui s'entend dans le monde entier ;
- la hauteur et la profondeur auxquelles les égyptiens sont projetés ;
- les égyptiens restés en Egypte sont frappés eux aussi ;
- les mercenaires étrangers enrôlés dans l'armée ne meurent pas ;
- la mer rejette les morts sous les yeux des juifs ;
- la terre s'ouvre et ensevelit les égyptiens ;
- la survie de Pharaon ;
- les Patriarches et les tribus sont ramenés à la vie ;
- les juifs atteignent un niveau de prophétie très élevé ;
- les nourrissons et les fœtus dans le sein de leur mère chantent aussi la Chirat haYam.

La sortie d’Egypte

+ La sortie d'Egypte :

-> A l'aube du 15 Nissan, 1er jour de Pessa'h, les juifs peuvent sortir de leur maison, et ils se rendent alors compte que le pays est rempli d'égyptiens morts (en résultat de la 10e plaie).

Selon le Zohar (Bo 38), Hachem a laissé quelques-uns encore en vie, afin que le peuple juif puisse constater de leurs propres yeux la mort des 1ers nés.

-> Les juifs ne voient pas l'intérêt d'aller chercher les richesses des égyptiens, car cela ne ferait que retarder leur départ et les alourdirait pour le voyage. [guémara Béra'hot 9b]
Néanmoins, ils se plient à la volonté de Hachem, et à la réalisation de Sa promesse à Avraham : "Ils sortiront avec de grandes richesses".

En plein deuil, les égyptiens souhaitent tellement que les juifs partent, qu'ils vont absolument tout leur donner, même si personne ne le leur demande. [Rachi - Bo 12,36]

Au-delà de cela, il y avait un miracle : les trésors que les juifs n'avaient pas pu remarquer pendant la plaie des ténèbres, se sont mis à appeler eux-mêmes les juifs, les suppliant de bien vouloir les prendre. [Tossefot sur la Torah - Bo 11,2]

Chez les juifs, il y avait une entraide exemplaire : aucune trace de jalousie, de mesquinerie ou d'égoïsme (par exemple : les femmes s'aidaient mutuellement pour garder les enfants pendant qu'une autre allait emprunter des objets aux égyptiens).
[Tossefot sur la Torah - Bo 11,2]

-> Les richesses que les juifs vont emporter sont si importantes que chacun a besoin de 90 ânes pour porter ses biens, en plus de son bétail, de ses chevaux et de ses chameaux.

En réalité, chacun d'eux est si riche qu'il pourrait construire le Tabernacle à lui seul, uniquement avec ses biens personnels.
[guémara Béra'hot 5b ; midrach haGadol]

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+ Les ossements de Yossef :

-> Pendant ce temps, Moché s'occupe de préparer le bois de cèdre que Yaakov avait apporté en Egypte en vue de la construction du Tabernacle, et de rechercher les ossements de Yossef pour les emporter et les enterrer en Israël. [midrach Chémot rabba 18,10]

Les juifs laissent ce privilège à Moché, au regard de l'importance de Yossef : le plus important des tribus d'Israël et vice-roi d'Egypte.
En effet, à la mort de Yaakov, seul Yossef était assez digne pour porter les ossements de son père. A la mort de Yossef, seul Moché sera assez digne pour porter sa dépouille.
Et 40 après, lorsque Moché mourra, personne ne sera assez digne pour l'ensevelir, et c'est Hachem Lui-même qui le fera.
[Mékhilta ; Siftei Cohen]

-> Les Bné Israël dirent : "Laissons Yossef être honoré par un grand homme (Moché) plutôt que par des personnes insignifiantes!" (guémara Sota 13b).
=> Quels reproches peut-on alors leur faire de s'affairer à amasser or et argent?

- Selon la guémara (Yérouchalmi Moed Katan 3,1), lorsqu'on retire un mort de sa sépulture pour le transporter dans une autre sépulture (kéver), et même si on retire ses ossements d'un cercueil métallique vers un cercueil de bois, comme pour Yossef, il faut respecter ce jour-là les lois d'un endeuillé.
Donc à ce moment, ils n'avaient pas à s'occuper de récupérer des biens chez les égyptiens.
[Merkavat haMichna]

- Selon le Min'hat Sota, ils auraient pu au moins l'aider un peu.

-> Du fait que Moché était assimilé à un Cohen (cf. guémara Zéva'him 102b), il ne pouvait pas être en contact avec les morts, donc il ne pouvait pas s'occuper des ossements de Yossef.
Il a attendu le moment où les Bné Israël étaient tous investis dans la mitsva de récupérer les biens des égyptiens, pour avoir l'autorisation de s'occuper de Yossef en tant que : "mét mitsva" ; c'est pour cela que Moché a été qualifié de "sage de cœur".
[Pardes Yossef]

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=> La prise du butin aux égyptiens par les Bné Israël serait une mitsva de niveau supérieur à la mitsva accomplie par Moché, car les Bné Israël accomplissaient l'ordre d'Hachem (cf. Bo 11,2), tandis que Mcohé n'accomplissait que l'ordre de Yossef.
=> Pourquoi alors la mitsva accomplie par Moché est-elle considérée comme supérieure à celle accomplie par les Bné Israël?

Le Divré Chaoul répond que c'est parce qu'il y a une différence entre la mitsva intéressée de recevoir un butin d'or et d'argent, et la mitsva désintéressée ('hessed chél émet) où Moché ne reçoit rien.
Le choix de Moché de réaliser cette mitsva désintéressée prouve donc combien il chérissait les mitsvot.

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-> Moché va s'adresser à Séra'h, la fille d'Acher, seule descendante directe des tribus.
Elle lui apprend que les égyptiens ont scellé les restes de Yossef au fond du Nil, espérant que sa présence apportera la bénédiction.

[Rabbénou Ephraïm, fait noter que la guématria de Yossef, est égale à celle de : "Nil".]

-> Debout sur la rive du Nil, Moché prend une plaque d'or sur laquelle il a gravé le nom de D., ainsi que les mots : "Alé Chor" (Monte, taureau!), et la jette dans les eaux du Nil.

Selon certains, cette plaque va être récupérée par Mikha qui la jettera plus tard dans le feu, d'où en sortira le Veau d'or.
[Pour en savoir d'avantage : cf. 4e intentions de Aharon : https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor ]

Moché dit alors : "Yossef! Yossef! ...Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Si ton cercueil remonte à la surface des eaux, nous le prendrons avec nous. Sinon, nous serons déliés de notre serment."
Brusquement, il apparaît, et Moché tendant la main s'en saisit et le tire hors de l'eau.
[Mékhilta]

Nos Sages rapportent que le cercueil de Yossef avait un poids d'environ 15 tonnes (500 kikars d'or).
Moché a écrit le Nom de D. sur un parchemin, et y a enveloppé les ossements de Yossef, qui dès lors s'est porté de lui-même (à l'image de l'Arche dans le désert).

-> Selon une autre version, le cercueil de Yossef était gardé au parlais, dans une chambre funèbre protégée par des statues conçues de façon à aboyer à l'approche d'intrus (les égyptiens étant très forts en sorcellerie et magie noire).
Moché a réduit ces statues à l'impuissance.
[midrach Chémot rabba 20,19]

Il a rapidement trouvé le cercueil de Yossef grâce à l'odeur agréable qui s'en dégageait.
[midrach Yalkout Chimoni - Chir haChirim 981]

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-> Les égyptiens ont déposé le corps de Yossef dans un sarcophage, au fond du Nil, car le Nil (Nilous - נילוס) et Yossef (יוסף) ont non seulement la même guématria 156, mais ont également 3 lettres semblables : le youd (י), le vav (ו) et le samé'h (ס) ; quand à la 4e lettre pé (פ) du nom de Yossef, de guématria de 80, on peut la décomposer en 2 lettres : noun (נ) et laméd (ל) de guématria totale : 50+30= 80.
C'est pourquoi, les égyptiens ont pensé que les eaux du Nil seraient bénies par la présence de Yossef.
[Ben Ich 'Haï - guémara Sota 13a]

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+ Le pain non levé :

-> Bien qu'ils possédaient beaucoup d'animaux, par amour pour Hachem, les juifs vont porter sur l'épaule les restes de matsot et d'herbes amères du Séder. [Rachi - Bo 12,34]

-> En raison de leur départ précipité, ils mettent sur leur tête la pâte qu'ils ont préparé mais qui n'a pas eu le temps de lever, ni de cuire.
Il se produit alors un miracle incroyable : la pâte va cuire sur leur tête aussi bien que dans un four.
[Targoum Yonatan et Rokéa'h - Bo 12,39]

Le Ibn Ezra est d'avis qu'ils n'ont pas cuit les matsot en chemin, mais seulement lorsqu'ils sont arrivés à Souccot.

-> C'est pour cette raison qu'à chaque génération, à Pessa'h, nous avons l'ordre de consommer de la matsa faite de pâte non levée, en signe de ce départ précipité. [Gour Arié]

[De même que la sortie d'Egypte s'est faite exactement lorsque le moment de partir était arrivé, de même, en sera-il au moment de la guéoula finale.]

-> D'autres divré Torah sur ce point (b'h) : https://todahm.com/2018/03/04/la-matsa-a-la-sortie-degypte-et-dans-le-desert

-> Ce départ des juifs pour le désert sans provisions prouve leur profonde confiance en Hachem.
La petite quantité de matsa qu'ils ont prise avec eux va suffire à les nourrir durant un mois exactement (du 15 Nissan au 15 Iyar), jour où ils commenceront à recevoir la manne.
[Mékhilta ; Léka'h Tov]

-> Selon le Méam Loez, le peuple juif devait se dépêcher de quitter l'Egypte pour ne pas franchir le 50e degré d'impureté (et d'y rester alors bloquer pour toujours).

Le rabbi Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah) affirme également que les juifs sont sortis avec précipitation car ils étaient sur le point de totalement s'assimiler avec la culture égyptienne, arrivant à un point de nous retour.
Comment comprendre que nos ancêtres au bout de 210 années en Egypte (en y gardant leurs habits, leur langue et leurs noms) allaient s'assimiler, alors que nous qui sommes en exil depuis 2000 années, nous restons fortement attachés à notre judaïsme, voir même nous nous y renforçons constamment?
Il répond que l'unique différence avec nos ancêtres, réside dans le fait que nous avons reçu la Torah. En effet, lorsque les juifs sont liés à la Torah, ils sont véritablement éternels!

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-> La grande majorité des juifs vivait alors à Gochen, mais une partie d'entre eux était éparpillé à travers tout le pays.
Il a été convenu d'un lieu de départ : à Ramsès.
Selon le Yalkout Chimoni (Massé 786), normalement cela aurait dû prendre une quarantaine de jours, mais miraculeusement ce rassemblement s'est effectué en à peine 1 heure.

-> Ils vont être escortés par 7 "nuées de gloire" (anané kavod), les protégeant des animaux, de la chaleur, aplatissant la route, ...
Ils vont quitter Ramsès pour se rendre à Souccot, une ville à une distance d'environ 138 kilomètres, qu'ils vont faire en 1 heure au lieu de 3 jours normalement. [Mékhilta ; Rachi - Bo 12,37]
Selon le Targoum Yonathan, le voyage est aussi facile et agréable que s'ils étaient transportés sur les ailes d'un aigle.

-> "Environ 600 000 voyageurs" (Bo 12,37)
Rabbénou Bé’hayé commente : "Ce langage enseigne qu’ils n’avaient pas atteint le nombre de 600 000 puisque la Torah n’a pas précisé le nombre exact. On en déduit qu’il ne manquait qu’une personne pour atteindre ce nombre et le texte n’a pas voulu employer un langage de manque."

Le Pirké déRabbi Eliézer (39) écrit : lorsque les bné Israël ont quitté l’Egypte, ils étaient au nombre de "six cent mille moins un". Qu’a fait Hachem?
[Etant avec les juifs en exil,] Il s’est joint à eux pour qu’ils soient 600 000, comme il est dit "Moi-même aussi Je t’en ferai remonter".

-> Hors tribu de Lévi, nos Sages estiment la totalité du peuple d'Israël entre 1,4 et 3 millions de personnes (selon les principales opinions).

Il faut également y ajouter :
- Batya (fille de Pharaon) et sa famille (selon le Rokéa'h) ;
[il est à noter, qu'en reconnaissance pour son acte de bonté avec Moché, Batya n'a été affectée par aucune des plaies (elle était première-née de Pharaon et a été épargné lors de la plaie des 1er nés - Pessikta déRav Kahana 7).
Elle s'appelait avant Tarmous, et son acte de bonté lui fit mériter l'honneur d'être appelée : "fille de D." (Batya). [Pirké déRabbi Eliézer 47]
De plus, elle aura comme récompense de rentrer vivante au gan Eden. (midrach Michlé 31,15)]

- ainsi que 2 millions d'égyptiens, convertis de dernière minute (juste avant la 10e plaie en voyant les juifs préparer le sacrifice de Pessa'h, à l'odeur du gan eden) et appelés : le érev rav (selon le Ibn Ezra).

Il y avait parmi ces derniers (érev rav) d'illustres magiciens, notamment : Ianous et Iambrous.
Hachem a déconseillé Moché de les accepter, mais il a pris leur défense en affirmant qu'ils sanctifieraient le nom de D. en racontant à tous Sa grandeur et Sa toute puissance.
Finalement, D. a autorisé Moché à les convertir, mais en fin de compte, ce sont eux qui inciteront les érev rav à adorer le Veau d'or.
[Zohar haKadoch - Ki Tissa]

[Pour en savoir plus sur le Veau d'or : https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor ]

- il y avait aussi des espions de Pharaon, que nous aborderons ci-dessous (au 18 Nissan).

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-> "Et une multitude mélangée (erev rav) monta également avec lui" (Bo 12,38)

-> Il s'agit des égyptiens convertis qui sortirent avec le peuple juif.
Le midrash dit que ce verset exprime la réalisation de la Promesse Divine selon laquelle les descendants d'Avraham sortiront avec de grandes richesses. Mais apparemment, on ne voit pas le rapport?

-> En fait, bien que les Hébreux sortirent avec beaucoup de richesses, malgré tout ils laissèrent encore beaucoup de biens en Egypte, de sorte que le butin qu'ils prendront des égyptiens après la traversée de la mer était plus important que celui qu'ils prirent en quittant l'Egypte, comme le disent nos Sages.
Or, psychologiquement, même quand quelqu'un est libéré avec beaucoup de richesses, le fait de savoir qu'il a laissé encore beaucoup derrière lui, cela lui donne l'impression de ne pas avoir pris beaucoup. Ainsi, les Hébreux n'avaient donc pas eu l'impression d'avoir pris une grande richesse.
Mais quand ils virent tous les égyptiens qui sortirent avec eux, et qui partirent les mains vides, c'est la comparaison avec eux qui les rassurait et fit qu'ils se satisfirent des biens qu'ils emportèrent.

Ainsi, c'est grâce à la multitude d'égyptiens (le erev rav) qui monta avec eux sans aucun bien, que se réalisa la promesse que les Hébreux sortiraient avec de grandes richesses, car cela leur donna le réel sentiment d'être riches (par rapport à ces égyptiens).
[Ktav Sofer]

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+ Petite chronologie :

- le 15 Nissan 2448 : nuit du Séder + rassemblement à Ramsès, puis trajet jusqu'à la ville de Souccot.

- le 16 Nissan : départ de Souccot pour Etam. C'est un vendredi.

- le 17 Nissan : c'est un Shabbath.

- le 18 Nissan : c'est le 4e jour après la sortie d'Egypte.
Pharaon avait demandé à certains de ses soldats de s'infiltrer (comme des espions) dans le groupe qui a quitté l'Egypte, afin de surveiller les juifs.
En ce jour, ils vont rappeler à tous que l'autorisation de sortie n'était valable que pour 3 jours.
N'étant pas écoutés, une partie va prendre la fuite et retourner en Egypte prévenir Pharaon. [Rachi - Béchala'h 14,5]

En 18 Nissan, le peuple juif va se rendre à : Pi ha'Hirot (la porte de la liberté), qui est située dans une vallée étroite entre 2 piliers de pierre formant comme une bouche (pi signifie : bouche).
D'un côté, il y a le désert, de l'autre la mer Rouge.

C'est en ce lieu que se trouve le temple de Baal Tséfon, la seule idole égyptienne que D. a épargnée pendant la 10e plaie.
Cette idole est entièrement faite en bronze, avec un chien en colère qui est gravé dessus.
Son temple est alors la fierté de toute l'Egypte, et une partie importante des trésors royaux y est enterré dessous.

Au nord de ce temple, il y a une énorme et redoutable forteresse égyptienne (appelée "Migdal").

Hachem va endurcir le cœur de Pharaon, qui arrive à la conclusion que c'est l'idole Baal Tséfon, qui a empêché les juifs de s'enfuir en les amenant près d'elle.

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- le 19 Nissan : en ce 5e jour, les égyptiens ont terminé d'enterrer tous leurs morts, et ils ont le temps de réfléchir à nouveau au peuple juif.

Plusieurs sources viennent affirmer qu'ils ont l'intention de s'enfuir :
- les soldats égyptiens "espions" et des membres du érev rav qui étaient jusqu'alors parmi les juifs, mais qui ont préféré retourner en Egypte (Mékhilta) ;
- Amalek (Baal haTourim) ;
- Datan et Aviram (Targoum Yonatan) ;
- ainsi que les gardes postés dans la forteresse de Migdal qui transmettent l'information à distance par signant lumineux (Mékhilta).

-> Hachem a endurci le cœur de Pharaon, qui va déclarer : "Je pense que nous allons pouvoir remettre la main sur nos biens perdus. Les hébreux sont égarés dans le désert.
Baal Tséfon a protégé mes intérêts et a fait échouer leur tentative de s'enfuir.
C'est le moment de profiter de notre avantage!"
[Mékhilta ; Targoum Yonatan]

Selon le Méan Loéz, cette décision de pourchasser les juifs, est l'un des 50 miracles principaux opérés par Hachem lors de la sortie d'Egypte, car les plaies avaient totalement bouleversé et humilié les égyptiens, au point qu'ils ne voulaient prendre aucun risque de subir de nouvelles souffrances.
D'ailleurs, Pharaon avait une telle haine envers les juifs qu'il harnacha lui-même son cheval, faisant fi de tout protocole. [Mékhilta]

-> D'où provenaient les chevaux attachés aux chars?
Rachi (Béchala'h 14,7) de répondre :
"C’était les bêtes de ceux qui "craignaient la parole de Hachem" (qui les avaient rentré à l'annonce de la plaie de la grêle - Vaéra 9, 20).
D'où l’enseignement de rabbi Chimon : "Le meilleur des égyptiens, tue-le ! Le meilleur des serpents, écrase-lui la cervelle !" (Massèkhet Sofrim 15, 10). "

-> Pharaon ignorant que les 4/5e des juifs étaient morts pendant les ténèbres, va rassembler une armée infiniment supérieure à celle dont il avait besoin. [Mékhilta]

Yossef avait demandé aux égyptiens désirant profiter des réserves du pays de se circoncire, cela dans un but de faciliter cette pratique aux juifs qui vivront en Egypte plus tard.
Pharaon va prendre dans son corps d'élite des égyptiens issus de familles ayant gardées cette tradition, pensant que cela serait un avantage. [Siftéi Cohen]

Il va également recruter pour l'occasion des mercenaires aguerris des pays voisins. [Sforno]

-> Pharaon va distribuer à tous les soldats des pierres précieuses, des bijoux, de l'or et de l'argent prélevé sur son trésor.
Les chevaux sont également décorés et harnachés de pierres précieuses et d'ornement précieux.
L'humeur est au beau fixe.

Tous les hommes ont rejoint les rangs de l'immense armée, ne laissant en Egypte que les femmes et les enfants.
[midrach Tan'houma]

-> "[Pharaon] attela son char et prit son peuple avec lui. Il prit 600 chars aux cavaliers d'élite, ainsi que tous les corps de chariots d'Egypte, tous soutenus par des officiers" (Béchala'h 14,6-7)
Le fin du verset peut être traduite ainsi : "tous les corps de chars d'Egypte, avec 3 (chalichim) pour chaque [juif]." (véchalim al koulo)
Pharaon ayant pour but d'attaquer et de tuer, chaque soldat égyptien reçut 3 armes différentes.

A cette époque, les chars de guerre étaient tirés par 2 chevaux et une 2e paire d'animaux de remplacement était attachée à l'arrière. Mais Pharaon fit atteler 3 chevaux à chaque char afin d'avancer plus vite.

Pharaon avait procédé à un recensement de tous les juifs vivant dans son pays. A présent, il fit en sorte d'avoir 3 soldats pour chaque juif. Pharaon ignorait que 4/5e des juifs étaient morts durant la plaie des ténèbres. Il rassembla donc son armée en fonction du nombre initial des juifs.
Selon la Torah, un total de 600 000 hommes juifs quittèrent l'Egypte. Puisque 4/5e étaient morts au cours des jours de ténèbres, le nombre original de juifs était donc de 3 millions.
Si l'on compte 3 soldats pour un juif, Pharaon mena donc 9 millions d'hommes au combat.
[...]
A l'encontre de chacun des soldats de Pharaon, Hachem envoya un ange de destruction pour protéger les juifs.
[Méam Loez - Béchala'h 14,6-7]

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- le 20 Nissan : 6e jour après la sortie d'Egypte.
L'armée égyptienne est prête à l'attaque, et ne va mettre qu'un seul jour pour rattraper les juifs.

Selon le midrach, l'ange au service de l'Egypte : Ouza, va planer au-dessus de l'armée égyptienne, semblant décidé à détruire le peuple d'Israël.

A la vision de tout cela, le peuple va être terrorisé, et va alors se mettre à implorer et à prier Hachem, qui désire entendre la prière de Ses enfants bien-aimés.
[midrach Chémot rabba25,5]

En cette fin du 6e jour, Hachem demande à Moché de se préparer à fendre la mer pour la faire traverser au peuple juif à pied sec. C'est la traversée de la mer Rouge qui débute ...

Le cantique de la mer

+ La Chirat haYam (le cantique de la mer - paracha Béchala'h) :

-> [Chaque jour dans la prière du matin,] il faudra chanter la Chirat haYam joyeusement, tout en imaginant que l'ont traverse la mer rouge à pieds secs et que nos poursuivants égyptiens se noient, alors que nous nous sortons indemnes de cette traversée, car cela procure une grande satisfaction à Hachem.
De plus, il s'agit d'une grande ségoula pour l'expiation de nos fautes.
[le 'Hida - Tsiporèn chamir]

[la routine quotidienne ne doit pas nous empêcher de vivre chaque chirat haYam comme étant notre 1ere et unique traversée de la mer Rouge, et ce afin de refaire pleinement le plein de reconnaissance, de émouna et de conscience de la grandeur de Hachem! ]

-> Selon le 'Hidouché haRim, en rappelant quotidiennement cet événement nous renforçons constamment la flamme de émouna (foi) qui a été implantée dans le subconscient juif à partir de la traversée de la mer Rouge.

-> Si une personne récite ce cantique avec émotion et avec joie, elle méritera de le chanter dans le monde futur.
Elle méritera de le réciter lorsqu'elle accueillera le machia'h.
[Zohar - Térouma - rapporté par le Méam Loez (Béchala'h 14,30-31)]

-> Au moment de la lecture du cantique de la mer, les Enfants d'Israël sont auréolés de la couronne dont Hachem coiffera le machia'h.
Celui qui lit ce cantique avec toute la ferveur requise aura le mérite de le chanter aussi aux temps messianiques.
[Zohar - Térouma 131b]

-> Le Méam Loez ajoute également :
Bien entendu, il ne s'agit pas de débiter les mots machinalement mais de croire en la promesse de D. et de reconnaître qu'Il peut accomplir les plus grands miracles.
Nos Sages enseignent que par le mérite de leur foi, les juifs assistèrent à une révélation de la Présence Divine qui leur permit de composer ce cantique.

C'est également la raison pour laquelle la Amida doit être récitée immédiatement après la bénédiction de la rédemption (barou'h ata Hachem gaal Israël), sans la moindre interruption.
Ce faisant, nous imitons les juifs qui chantèrent une louange à D. immédiatement après leur délivrance.

Avant de réciter ce cantique, dans la prière du matin, il faut purifier son cœur : se repentir de toutes ses fautes et s'imposer de servir Hachem totalement sans transgresser le moindre de Ses commandements.

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-> Pendant notre lecture de la chirat hayam, il est bon de s'imaginer cheminant sain et sauf sur la terre sèche, au milieu des flots, tandis que les égyptiens, nos oppresseurs, sont emportés par les eaux.
Ces pensées et cette joie lors de cette lecture chantée expient nos fautes, comme l'écrit le Zohar (rapporté par le 'Hida dans Tsiporen Chamir 2,24 ; par le michna Broura 51,17 ; le Kaf ha'Haïm 12,24 ; et le Ben Ich 'Haï Vayigach 13).
Il convient de prendre au sérieux cette ségoula, car on obtient ainsi le pardon de nos fautes sans souffrances ni tourments (Yossef Omets - 281).

-> Le Kav haYachar (chap.50) ramène au nom du Zohar que celui qui lit les Pessouké déZimra et la Chirat haYam (az yachir Moché) avec ferveur méritera de voir le machia'h portant sa couronne et sa vengeance sur les non-juifs qui ont opprimé les juifs. Il aura alors le niveau de dire cette Chira à ce moment avec lui.

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-> Le Zohar (Béchala'h 54a) affirme : "Tout celui qui récite quotidiennement ce Cantique [de la mer] et s’y concentre, méritera de le réciter dans l’avenir [lors de la Résurrection des Morts]"

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-> Le cantique contient 18 phrases qui correspondent aux 18 vertèbres de la colonne vertébrale.
Ce cantique sera le soutien des morts, qui chanteront également un cantique à Hachem lors de la résurrection des morts.
[rabbénou Bé'hayé]

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-> "On dira la chirat hayam avec joie, en s'imaginant que le jour même, nous avons traversé la mer rouge.
Celui qui récite cette louange avec joie est pardonné de ses péchés"

[Michna Béroura - Ora'h 'Haïm 51,17 - citant le Zohar]

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-> Nous trouvons dans le Séfer 'Harédim (chap.73), livre datant du 16e siècle :

"Après avoir écrit sur les remèdes spirituels qui sont plutôt "chers" (car plutôt difficiles à réaliser, comme le fait de devoir jeûner ou de subir des afflictions physiques), nous allons maintenant étudier et rechercher les remèdes qui ne sont pas chers (ils sont faciles à faire).
[...]
On doit réciter la Chirat haYam, tous les jours, avec un bonne concentration (kavana), à haute voix (sans en venir à perturber notre entourage) et avec beaucoup de joie.
[...]
Le midrach rapporte que les juifs ont obtenu le pardon de toutes leurs fautes, au moment où ils l'ont chanté en traversant la mer Rouge.
Selon Rabbi Chimon bar Yo'haï, il y a une allusion dans la Torah au fait que nous devons dire ce chant tous les jours (Béchala'h 15,1 : la double utilisation : "vayomérou lémor"), et ce de la même manière qu'il a pu être récité la 1ere fois, dans une joie totale ...

Tout celui qui récite "Az yachir" et qui remercie Son Maître [Hachem] pour toute la bonté qu'Il a fait à nos ancêtres et à nous, à haute voix et avec une grande joie, comme s'il venait juste de sortir d'Egypte, alors toutes ses fautes lui sont pardonnées.
Il est semblable à un enfant qui vient juste de naître, sans aucune faute
"

-> A ce sujet, le rav Yé'hezkel Levinstein enseigne :
"Pour que toutes ses fautes lui soient effacées, il doit réfléchir attentivement au contenu de ce cantique, de manière à se faire une idée, à partir du texte qu'il récite, de la veille et de la providence de Hachem sur Sa création
[...]
Chacun des mots, nous donne une petite idée de Sa force et de Sa puissance, et du principe selon lequel tout se produit et évolue exclusivement selon Sa volonté.

Celui qui parvient à prononcer ainsi la Chirat haYam mérite assurément de voir toutes ses fautes pardonnées, car un tel homme est véritablement attaché à Hachem. "

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-> Le Beit Aharon enseigne que tout ce qui s'est passé par le passé et tout ce qui se passera dans le futur est dans le Az Yachir (le cantique de la mer).
Une personne peut acquérir tous ses besoins spirituels et matériels, par le fait de proclamer "Az Yachir" de tout son cœur, avec un abnégation de soi, selon son niveau.

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-> Celui pour qui il est difficile de trouver l'épouse que le Ciel lui destine, devra réciter la Chirat haYam avec ferveur.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mariage]

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+ "C'est [en se rappelant et en ayant conscience] des miracles grands et évidents, qu'une personne va finalement prendre conscience des miracles cachés [de la vie quotidienne], qui sont le fondement de toute la Torah.
Car une personne n'a pas de part dans la Torah de Moché, sauf si elle croit qu'absolument tout ce qui se passe est un miracle.
Il n'y a pas de "naturalité" ou bien de "cours normal du monde", et ce au niveau de la communauté et de l'individu."

[Ramban - Bo 13,16]

-> Rabbi Moché Wolfson enseigne que les miracles incroyables, à l'image des 10 plaies et de l'ouverture de la mer Rouge, dont tout le peuple juif a été témoin, viennent nous enseigner que rien ne peut se passer sans l'accord de Hachem.

Pourtant, la croissance d'un pomme sur un arbre (phénomène qui a lieu depuis la Création du monde) n'est pas moins miraculeux que la tombée de la manne dans le désert (pendant 40 ans dans le désert).
L'occurrence d'un événement n'est pas ce qui défini un miracle!

=> Chaque jour, lorsque nous récitons la Chirat haYam, nous revivons les miracles incroyables d'Egypte, ce qui va réveiller en nous une prise de conscience de tous les miracles dont nous bénéficions dans notre vie personnelle.

Il est plus grand de louer Hachem pour un miracle qui est caché (ex: par sa fréquence, "normalité"), que de le faire pour un miracle qui ne l'est pas.

[dans la amida, à modim, nous remercions Hachem pour "les miracles qui nous arrivent chaque jour".
C'est une réalité, nous bénéficions tous de très ombreux miracles au quotidien!]

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-> Il est rapporté dans le midrach (Chir haChirim rabba 5) que les Bné Israël chantèrent le Cantique de la Mer, mais également le Cantique des Cantiques (chir hachirim), comme il est écrit : "ét achira azot" (את השירה הזאת), le terme "את" (ét) est toujours employé pour ajouter une enseignement. Ici, il vient nous indiquer qu'ils ont également chanté le Chir haChirim.
Le Rokéa'h ajoute dans son commentaire que le mot "haChirim" (השירים) contient les mêmes lettres que les termes "chir aYam" (Cantique de la Mer - שיר הים).

-> Le cantique de la Mer Rouge contient 18 verset et le Nom d'Hachem (הוי"ה) est mentionné dans la Torah à 18 reprises depuis la Création du monde, jusqu'à ce que le peuple d'Israël entonne le cantique de la mer Rouge.
Aucun être humain n'avait entrepris de chanter un cantique pour Hachem jusqu'alors.
D. créa Adam mais celui-ci ne chanta pas ; Il sauva Avraham de la fournaise et des rois mais ce dernier ne chanta pas ; Il sauva Its'hak de la Adéka mais lui non plus ne chanta pas ; Il préserva Yaakov de l'ange d'Essav ainsi que de Chékhem mais celui-ci n'entonna pas de cantique.
Mais lorsque le peuple d'Israël arriva devant la mer Rouge qui se fendit en 12 parcelles, il se mit immédiatement à entonner un chant en l'honneur de la gloire d'Hachem.

Il y eut au total 10 cantiques dans toutes l'histoire du peuple juif, comme nous en trouvons une allusion dans le mot : "[az] yachir" (il chantera - ישיר), qui peut également être lu י שיר (10 cantiques - youd chir).
Voici la liste des 10 cantiques : le cantique de la mer Rouge, celui du puits, Haazinou, le chant de Yéhochoua, celui de Débora, de 'Hanna, de David, de 'Hizkiyahou et le cantique de la fin des temps.
[midrach Tan'houma - Béchala'h 10]

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-> On peut remarquer différents types de miracles :

1°/ ceux qui sont révélés et exceptionnels :
Il s'agit de tout ce qui est rare, inhabituel, qui sort du lot et devient alors incroyable à nos yeux.

2°/ ceux qui nous sont révélés et ordinaires :
Le premier homme : Adam, s'est inquiété la 1ere fois que le soleil a disparu, laissant place à la nuit (va-t-il revenir?).
Par la suite, c'est devenu une normalité (car cyclique).

A chaque instant, nous bénéficions de miracles incroyables, que la routine dévalorise pleinement (c'est un dû, une normalité!).

3°/ ceux qui sont cachés (exceptionnels et ordinaires) :
Ce sont les plus nombreux, car nous n'avons pas conscience de tout le bien dont Hachem nous inonde à chaque instant.

En effet, selon le Zohar (sur le Téhilim 136,4), seul Hachem est au courant de l'intégralité des plans qu'élaborent nos ennemis à notre égard.
Hachem nous en sauve (faisant des miracles), sans que nous en soyons conscient.

De plus, il n'est pas rare de se plaindre de certaines choses que nous percevons comme étant mauvaises, alors qu'en réalité ce sont de grandes bontés miraculeuses de D.

=> La Chirat haYam est une occasion quotidienne de vivre de grands miracles, où Hachem se dévoile directement avec force et puissance (puisque n'étant plus caché par ce qu'on appelle les "lois de la nature").
Cela va allumer une lumière dans notre vie, grâce à laquelle on va voir plus clairement que nous bénéficions au quotidien de très nombreux miracles de D., qui sont tout aussi grands, mais plus cachés.

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+ Les femmes & la Chirat haYam :

-> "C'est par le mérite des femmes vertueuses de cette génération que les enfants d'Israël ont été délivrés" [guémara Sota 11b]

-> La Mékhilta enseigne que le cantique des femmes, et non celui des hommes, fut accompagné du son des tambourins : confiantes et certaines que Hachem accomplirait des miracles, elles avaient préparée des tambourins pour chanter l'éloge de D.

-> Le Chla haKadoch voit une allusion à cette supériorité dans l'emploi par Myriam de la forme masculine pour s'adresser aux femmes (v.15,21).
Les femmes ont toujours davantage cru à la délivrance et aux prodiges qui l'accompagneraient, que les hommes.
Elles les ont nourri matériellement, sentimentalement et spirituellement afin qu'ils puissent survivre à l'oppression égyptienne.

-> C'est par son propre mérite que Myriam dirigeait les femmes, et non parce qu'elle était la sœur de Moché et de Aharaon.
La Torah l'appelle "prophétesse" ("Myriam hanévia" - v.15,20), parce qu'elle a prophétisé en Egypte avant la naissance de Moché, quand Aharon était encore enfant, et prédit à ses parents la naissance d'un fils qui serait le sauveur d'Israël (guémara Sota 13a).

-> "D. a mis plus de Bita’hon (confiance en D.) dans la femme que dans l’homme" [guémara Béra’hot 17a]

Le Maharal explique que la femme de par sa nature est plus proche de D., et de ce fait, elle n’a nul besoin de tellement peiner dans la Torah dans le but de briser sa nature et son yétser ara.
Le rav Pinkous (Néfech ‘Haya) développe qu’ainsi la avoda de la femme réside essentiellement dans le fait d’utiliser les événements de sa vie, comme autant d’occasions de se tourner vers Hachem, de se lier encore plus à D.

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-> "Myriam la prophétesse (hanévia), sœur d'Aharon, prit le tambourin dans sa main" (Béchala'h 15,20)

On peut s'interroger : Pourquoi n'est-il pas également écrit qu'elle était la sœur de Moché? Et que vient nous apprendre le fait de savoir qu'elle a pris le tambourin de sa main?

Nos Sages rapportent que Amram, le père de Myriam, a divorcé de sa femme (Yo'hévét) dans un but d'éviter d'avoir des enfants qui seraient pris ensuite et tués par les égyptiens. Puisque Amram était le dirigeant de la génération, alors tous les autres juifs ont suivi son exemple, divorçant avec leur femme.
C'est à ce moment là que Myriam, âgée de 6 ans, a reçu une prophétie affirmant que sa mère allait donner naissance au sauveteur d'Israël, et elle a réussi à convaincre ses parents de se remettre ensemble.
[vous êtes pires que Pharaon, qui lui tue seulement les garçons, et dont le plan n'est pas certain de réussir, alors que vous, vous tuez les garçons et les filles à 100%, et en plus sans permettre la naissance du libérateur de la prophétie]

La guémara (Sotah 12) décrit ce remariage qui s'est déroulé entre Amram et Yo'hévét, où tout le monde dansait, dont Aharon (âgé de 3 ans) et Myriam, cette dernière jouait du tambourin, comme symbole d'espoir.
Lorsque Moché est né de cette union, Amram a embrassé sa fille, lui disant : "Ma chère Myriam, ta prophétie s'est réalisée".

Lorsque Moché libère la Nation juive d'Egypte, en traversant la mer Rouge, Myriam a pu observer les égyptiens : "morts sur le rivage", et c'est alors qu'il lui a été clair que sa prophétie de "petite fille" (à 6 ans), s'est entièrement réalisée. A ce moment, elle a pris le même tambourin, qu'elle portait en permanence avec elle, comme symbole de sa émouna et de son impatience de la guéoula, et elle s'est alors empressée d'en rejouer comme au moment du remariage de ses parents.

[le verset met bien ce parallèle en avant : "Myriam la prophétesse (c'est sa prophétie qui a permis à ses parents de se remarier, entraînant la naissance de Moché, et donc la libération du peuple juif), sœur d'Aharon (au remariage de ses parents, Moché n'était pas encore né), prit le tambourin dans sa main (le même qu'à ce remariage)"]

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-> La période d'asservissement le plus pénible débuta avec la naissance de Myriam. C'est pour cela qu'elle fut nommée Myriam, le mot : "mar" signifiant : amer.
De plus, on la surnommait : "bich gada" = malchance.

Lorsqu'on l'appelait ainsi, elle répondait : "Appelez-moi plutôt "Mazal Tov" (bonne fortune). Plus l'asservissement est pénible, plus la rédemption est proche".
Elle expliqua à ces personnes que leur situation ressemBlait à celle d'une femme en couches : plus le moment de la délivrance approche, plus les douleurs sont fortes. Mais les gens ne croyaient pas à son explication et la considéraient, en partie responsable de leurs malheurs.
Pour sa part, elle acceptait leur attitude avec amour.

C'est pourquoi la Torah souligne Myriam (ne disant pas plus globalement que toutes les femmes, dont Myriam) prit en main un tambourin pour chanter.
La femme que l'on avait insultée et appelée "Malchance" et "Amertume" put dès lors encourager toutes les autres à chanter.
Elle dit : "Vous voyez, à présent, que ce que j'avais dit était vrai. La rédemption est née du plus profond de l'amertume."
[Méam Loez - Béchala'h 15,20-21]

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-> "Myriam la prophétesse, sœur d'Aharon, prit le tambourin dans sa main" (15,20)

=> Pourquoi a-t-elle pris un tambourin et pas un autre instrument de musique?
Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que c'est peut-être car un tambourin se joue en tapant dessus.
Cela fait allusion que si par moment la vie est difficile, qu'on reçoit des coups, en réalité c'est une belle musique qui en ressort car au final toute difficulté sera pour notre bien.

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-> "Myriam leur dit : “Chantez à Hachem” " (Béchala'h 15, 21) :

La Torah rapporte littéralement que “Myriam dit à eux (להם – Lahém)”.
A priori, on se serait plutôt attendu qu’elle s’adresse aux femmes, et non aux hommes. Le verset aurait donc dû dire : “à elles” (et non "à eux").

Myriam prit des tambourins pour accompagner son chant et celui de toutes les femmes.
Les commentateurs expliquent qu’en fait elle voulait, par le bruit de ces instruments, couvrir la voix des femmes, pour ne pas que les hommes les entendent. Et ce car nos Sages disent que la voix d’une femme qui chante est considérée comme une "nudité", et les hommes doivent s’abstenir de l’écouter, pour ne pas risquer d’avoir de mauvaises pensées.
Ainsi, elle parla aux hommes et leur dit de chanter à Hachem, pour que leurs voix également puissent couvrir les voix des femmes, en plus du bruit des tambours.
[le Zéved Tov]

-> Le 'Hida (Na'hal Kédoumim) rapporte la guémara (Nidda 13a), qui statue que certaines activités qui sont normalement interdites car pouvant entraîner des pensées interdites, deviennent permises lorsqu'il y a la présence Divine.
Puisque nos Sages enseignent qu'à la mer Rouge, il y avait une énorme révélation de la présence Divine, alors les femmes étaient autorisées à chanter en face des hommes, sans avoir peur que cela entraîne des pensées interdites.

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-> D'après le sens littéral, certains commentateurs expliquent qu'elle prit des tambourins afin que les percussions cachent les voix des femmes.

D'après le sod, il faut répondre que le mot "tambourin" (תף) a la même guématria que "L-ilit" (לילי"ת), qui est le mauvais penchant.
Le verset nous enseigne ainsi que Myriam réussit à soumettre les 480 campements de L-ilit qui dresse sans cesse des obstacles pour faire fauter l'homme. Il n'y avait donc plus à craindre que les voix des femmes, considérées comme une nudité, ne viennent faire fauter les hommes puisque le mauvais penchant fut soumis entre les mains de Myriam la prophétesse.
De ce fait, les forces du mal n'ayant plus la capacité d'opérer, les femmes purent chanter à la gloire d'Hachem.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

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+ Le chant des femmes :

-> Myriam leur répondit : "Chantez Hachem, Il est souverain et majestueux ; Le cheval et son cavalier Il a lances dans la mer" (Béchala'h 15, 21)

On peut se poser 2 questions :
- A quelle question répondit Myriam?
- Pourquoi Myriam a-t-elle choisi spécialement ce verset parmi toute la Chira ?

Le Rav 'Hachine dans son livre "Yalkout Mahamarim" répond ainsi :
"Les femmes ont souffert terriblement de l'exil, et grâce a elles nous sommes sortis d'Egypte, mais cependant, le but de la sortie d'Egypte était d'arriver au Sinaï pour recevoir la Torah.
Lorsque Myriam proposa aux filles d'Israël de proclamer des louanges à Hachem pour tous les miracles qu'il avait fait, les femmes s'étonnèrent car elles avaient été exemptes de l'étude de la Torah, Torah qui était le but de la sortie d'Egypte.
Elles ne voyaient donc pas le besoin de chanter.

A cela, Myriam leur répondit : "Le cheval et son cavalier, il a lance dans la mer."
Pourquoi les chevaux furent-ils aussi noyés dans la mer ? Qu'elle était leur faute ?

En fait, étant donné que les chevaux aidèrent les Egyptiens a poursuivre les juifs, ils avaient leur part de responsabilité et furent punis pour cela.
Par raisonnement inverse, nous apprenons que celui qui aide son prochain a étudier la Torah en est infiniment récompensé, en particulier les femmes qui aident leur mari.

-> Il faut voir l'image cavalier avec son cheval de la bonne façon, car il n'y a pas de concurrence au sein d'un couple, chacun ayant un rôle complémentaire à jouer.

Grâce à un cheval, un homme peut parcourir une distance beaucoup plus importante, et ce sans avoir à faire beaucoup d'efforts.

L'homme et la femme sont nécessaires afin de se sublimer sur la bonne route de ce monde, qui est rempli des tromperies du yétser ara.

On peut citer les paroles du 'Hafets 'Haïm sur sa femme Freida :
"C’est au crédit de ma femme si j’ai pu étudier la Torah durant toute ma vie et que j’ai pu être l’auteur de livres.
Elle était toujours contente de son sort et n’a jamais été attirée par les tentations de ce monde.
Grâce à elle, j’ai toujours pu étudier la Torah entouré de tranquillité."

On peut également citer les paroles de Rabbi Akiva, qui a son retour après 24 années d'étude de la Torah, il dit à ses 24 000 élèves : "C’est à elle que nous devons ma Torah, et la vôtre!"

-> Nos Sages disent que la récompense pour les femmes est plus grande que celle des hommes, car par le fait de permettre à leur mari/enfants d'étudier la Torah, elles sont récompensées sur la base d'une étude parfaite et totale de leur part.
Quand à lui, l'homme doit éviter de papoter, de se laisser aller en n'étant pas entièrement investi, ... car sinon il n'aura que peu de récompenses dessus (à l'inverse de sa femme).

"Et le séjour des enfants d'Israël qui avaient résidé en Egypte fut de 430 ans" (Bo 12,40)

-> La guémara (Sanhédrin 91a) rapporte qu'une délégation d’égyptiens est venue un jour se plaindre auprès d’Alexandre le grand.
Ils se sont exclamés : "Les juifs nous doivent tout l'or et tout l'argent qu'ils nous ont emprunté au moment de quitter l’Egypte!"

Au nom du peuple juif, Géviha ben Pessissa a répondu, en leur demandant : "Comment savez-vous que nous vous avons pris votre argent et votre or avant de quitter l'Egypte ?"
Ils lui ont répondu : "Cela est clairement écrit dans la Torah !"

Géviha a alors rappelé que 600 000 juifs (Bo 12,37) ont quitté l'Egypte, et que les égyptiens les ont forcé pendant 430 ans (Bo 12,40) à effectuer des travaux très difficiles.
Il leur a dit : "Payez d'abord les salaires des personnes qui ont travaillé pour vous!"

Après 3 jours de réflexion, les égyptiens se sont rendus compte que la somme qu'ils devraient payer était bien supérieure à celle qu'ils pourraient recevoir.

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Pourtant, les juifs n'y ont pas travaillé 430 ans, en effet :
1°/ ils n'ont résidé en Egypte "que" pendant 210 ans, qui est la guématria de : רְדוּ (rédou) : "Descendez!" (Rachi - Mikets 42,2).
De plus, à leur arrivée, étant en famille avec Yossef, ils ont été traité royalement, et ce jusqu'à la mort de chacun des fils de Yaakov.

2°/ selon le midrach (Chir haChirim rabba 2,11), il n'y a eu "que" 86 années de travaux difficiles.
La guématria de "Elohim" (אֱלֹהִים), nom de D. dans Son attribut de justice, est de : 86.

Ces 86 très dures années ont démarré à compter de la naissance de Myriam, la sœur aînée de Moché.
Elle a d'ailleurs reçu son nom de la racine : מר (mar - amer), puisqu'à partir de sa naissance les égyptiens ont rendu la vie des juifs amère ("Ils leur rendirent la vie amère par le dur travail" - Chémot 1,14).

=> Comment Géviha ben Pessissa a-t-il pu demander un salaire sur un période de 430 ans?

-> Selon le Maharal, les 86 années étaient tellement difficiles, qu'elles valaient en réalité 430 années.

-> Selon le rav Marcus Lehmann (grand rabbin allemand du 19e siècle), il est vrai que nous avons travaillé 430 années, mais sachant que pendant la 9e plaie (l'obscurité) les 4/5e des juifs sont morts (Rachi - Béchala'h 13,18), il en résulte que ce ne sont pas 600 000 juifs qui ont été esclaves, mais 3 000 000 (600 000*5).
Ainsi, 3 000 000 de juifs esclaves pendant 86 ans, équivaut à : 600 000 pendant 430 ans (86*5).

=> Géviha ben Pessissa n'a pas émis de rectification, car cela revenait au même.

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-> En se basant sur cela, le rav Marcus Lehmann, fait un enseignement sur les 4 coupes de vin du Séder de la nuit de Pessa'h.

La guématria de : כוס (koss - un verre) est de : 86.

Pendant le Séder, nous levons 4 fois le verre de vin afin de remercier Hachem pour ces 4 כוס, correspondant aux 344 années (4*86), qu'Il nous a retiré d'un difficile esclavage, ne nous laissons accomplir "que" 86 années (un kos sur 5).

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-> La durée de 430 ans, commence à la brit ben habétarim, où Hachem a dit à Avraham que ses enfants iront en exil pendant 400 ans.
Cette période de 400 années a démarré lors de la naissance de Its'hak (cf. Rachi Lé'h Lé'ha 15,13).

-> "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès en direction de Souccot " (Bo 12,37)

Le lieu de rendez-vous pour quitter l'Egypte était à Ramsès, c'était exactement 430 ans après la brit habétarim.
La guématria de Ramsès (רַעְמְסֵס) est de : 430.

Ils se sont dirigés vers la localité de Souccot (סכת), qui a une guématria de : 480.
C'est seulement 480 années après avoir quitté l'Egypte, que le roi Salomon va commencer à construire le Temple, la demeure permanente de la présence divine parmi Son peuple.

[Rabbi David Feinstein - Kol Dodi]

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-> "Ce fut au bout de trente ans et quatre cents ans, ce fut en ce jour-là même" (12,41)
Rachi : Cela nous enseigne que lorsque la fin [Délivrance] est arrivée, Hachem ne les a pas fait tarder même de la durée d’un battement de paupière.

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+ 430, 410 ou 210 années en Egypte?

-> D'un côté, la Torah atteste que les Bné Israël ont séjourné 430 années en Egypte : "Or, le séjour des Bné Israël, depuis qu’ils s’établirent dans l’Égypte, avait été de 430 ans" (Bo 12,40).
-> Par ailleurs, lorsqu’Hachem a révélé à Abraham l’Exil de sa descendance [lors de "l’Alliance entre les Morceaux"], Il lui indiqua que celui-ci allait se prolonger 400 ans : "Car ta descendance sera étrangère sur une terre qui n’est pas la leur ... 400 ans" (Lé'h Lé'ha 15,13).
-> Finalement, nos ancêtres ne sont restés en Egypte qu’une période de 210 ans, comme l’enseigne Rachi : "Yaakov ne leur dit pas (à ses fils) : Allez, mais Descendez (Rédou - רדו) [Mikets 42,2]. La Guématria de רדו (Descendez) est 210, allusion aux 210 ans que durera l’esclavage d’Egypte".

=> Comment concilier les paroles de la Torah avec la réalité de l’histoire?

1°/ Les 400 années sont comptées depuis la naissance d’Its’hak, appelé "Ta descendance" (voir Rachi sur Lé'h Lé'ha 15,13).
[A noter que le mot יצחק (Its’hak) est formé des lettres de קץ חי (Kets ‘Haï – fin vivant) qui fait allusion aux 190 années (190 = guématria du mot קץ [Kets] : fin de l’Exil) qu’Hachem a retiré aux 400 années d’Exil prévues : 210 = 400 – 190].

2°/ L’annonce de l’Exil à Abraham a eu lieu trente ans avant la naissance d’Its’hak. L’esclavage d’Egypte a donc plané dans l’air 430 ans! [Rachi].

3°/ "30 ans" avant la naissance d’Its’hak, les Anges צבאות ה׳ (Tsivot Hachem – Armées de D.) sont descendus en Egypte pour préparer l’arrivée des Bné Israël. Le séjour en Egypte des «Armées d’Hachem» [Tsivot Hachem] (cette expression qui désigne les Bné Israël dans Bo 12,41, fait allusion aux Anges) a bien duré 430 ans! [Méam Loez].

4°/ Ménaché et Efraïm, les enfants de Yossef que l’on considère comme 2 Tribus, sont nés 5 ans avec la descente de Yaakov en Egypte, soit une période totale d’Exil de 215 ans.
La souffrance "jour et nuit" du Peuple Juif, donna l’impression que l’Exil avait duré 2 fois plus de temps que ce qu’il avait été réellement, soit 430 ans (215 ans "jours" et 215 ans "nuits")! [Pirké déRabbi Elièzer 48,16].

5°/ La Torah précise que les Bné Israël sont restés en Egypte "30 ans et 400 ans".
"30 ans" correspondent à 30 Chemitot (un an pour une "semaine" d’années) soit 210 ans (30X7) : Le nombre d’année réel du séjour en Egypte.
"400 ans" correspondent au nombre d’années d’Exil, annoncé à Abraham, qu’Hachem a réduit pour compenser la dureté de l’esclavage [Targoum Yonathan Ben Ouziel].

6°/ Le Panim Yafot [au nom du Arizal - Chaar Hakavanot Pessa’h 1] explique que le Nom אלה־ים (Elokim) peut se décomposer en 2 parties : les trois premières lettres אל״ה (Eleh) [Voici] – du côté du ‘Hessed – Bonté, et les deux dernières lettres מ״י (Mi) [Qui] – du côté du Din – Rigueur [à noter que le Nom אלה־ים (Elokim) a la même valeur numérique (86) que le mot הטבע – Hatéva (la Nature).
Les deux lettres מ״י (Mi) – Qui? – suggère l’interrogation sur l’existence du Créateur de la Nature (existence que nia Pharaon), tandis que les trois lettres אל״ה (Eleh) – Voici – suggère la révélation du Maître du Monde (la Divinité – ה״אל HaEl révélée par l’entremise des Plaies).
Il s’avère que lors de la venue de Moché et Aaron, chez Pharaon, porteurs du Message divin de laisser sortir les Bné Israël, le roi d’Egypte s’écria : "Qui est cet Éternel מִי ה׳ (Mi Hachem) dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2).
Aussi, est-ce tout à fait intentionnellement que Pharaon mentionna les deux lettres מ״י (Mi) du Nom אלה־ים (Elokim), afin de renforcer l’impact de l’Attribut de la Rigueur sur le Peuple Juif. Ainsi, Hachem décida d’atténuer la Rigueur grâce aux trois lettres אל״ה (Eleh) du Nom אלה־ים , allusion à la Clémence, comme l’indique le texte du début de notre paracha : «Va chez Pharaon ; car J’ai appesanti son coeur et celui de ses serviteurs, à dessein d’opérer ces אֵלֶּה (Eleh) prodiges אֹתֹתַי autour de lui» (Bo 10,1).

Le Arizal (Chaar HaPessoukim Bo 12,40) explique par ailleurs que les Bné Israël étaient censés rester en Egypte durant 430 années afin d’atténuer la Rigueur des cinq Noms אלה־ים (mentionnés dans Chémot 2, 23-25) [5x86 = 430].
Toutefois, grâce aux mérites de leurs prières et de leurs cris, le décret de l’Exil a été modifié. Malgré la dissimulation de la Présence Divine, ils ont maintenu en eux la foi en Hachem, Maître de tous les évènements – אל״ה.
Aussi, ont-ils réussi à atténuer la Rigueur émanant des lettres מ״י (Mi) associée aux cinq fois Elokim au moyen de cinq fois אל״ה (Eleh) [36]. Leur Exil réel en Egypte ne fut donc que de 180 années, cinq fois אל״ה (36x5=180).

Pourquoi dans ce cas on-t-ils séjourné en Egypte 210 ans plutôt que 180 (comme expliqué ci-dessus)?
Leur foi en D-ieu avait été alimentée et renforcée grâce au repos du Shabbath que leur avait procuré Moché en l’exigeant auprès de Pharaon [Midrach Chémot rabba].
Or, Shabbath représente un 7e des jours de la semaine. En conséquence, sur les 210 ans d’Exil, il y eut 30 ans de Shabbath au cours desquels ils n’ont pas travaillé [210/7 = 30]. En soustrayant ces 30 années, cela nous laisse exactement 180 années où ils ont été réduits concrètement en esclavage, cinq fois אל״ה (Eleh) [36].
Ainsi, Hachem fit en sorte qu’ils étaient restés en Egypte 430 années : 180 ans d’Exil pur (210 ans de présence en Egypte moins 30 ans de Chabbath) et la durée "fictive" correspondant au radoucissement des cinq fois מ״י (Mi) de valeur numérique 50 [50x5 = 250].

"Il [Hachem] paiera les frais de guérison" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא - Michpatim 21,19)

-> "Ceci nous enseigne que le médecin est autorisé à guérir" [guémara Baba Kama 85a]

Rachi de commenter : "Et on ne s'en tient pas au fait que c'est D. qui frappe, et c'est Lui qui guérit".

-> Rabbi Yichmael, dans le Traité Baba Kama (85a) explique l'expression "Vérapo Yérapé" (les frais de guérison) : "On apprend de cela qu'un médecin a le droit de soigner".
Cette explication est inédite, car on aurait pu dire qu'a priori, si Dieu l'avait frappé, c'était en quelque sorte un "règlement de comptes", qu'il méritait suite à un jugement divin. De quel droit, un homme viendrait-il interférer dans cette décision en apportant des soins ? Est-il concevable que Dieu frappe et qu'un homme vienne soigner?

La Torah nous dit que oui : il est permis de se faire soigner chez un médecin, même si c'est Dieu qui a envoyé la maladie, comme il est écrit "les frais de guérison".

-> Le commentaire des Tossafot soulève une difficulté :
Pour nous enseigner ceci, un seul mot aurait suffi, "Rapo". Pourquoi la Torah a-t-elle employé un langage redondant, "Vérapo Yérapé", littéralement "et guérir il guérira"?
L'explication, c'est que s'il y avait eu un seul mot, on aurait pu croire qu'il était permis de consulter un médecin uniquement dans le cas d'un coup reçu d'un autre homme, mais qu'en cas de maladie, venant du Ciel, il était interdit de consulter un médecin. Ceci serait une forme d'opposition à la décision du Roi : D. lui envoie une maladie, et lui s'adresse aux médecins afin d'en guérir?
La Torah nous dit "Vérapo Yérapé", il se soignera si c'est un coup reçu d'un autre homme, tout comme pour une maladie envoyée par le Ciel.

-> Le 'Hafets 'Haïm ajoute l'explication :
soyons attentifs au contexte dans lequel parle la Torah. Dans le verset précédent (v.21,18), il est écrit : "Si 2 personnes se querellent et qu'elles se frappent l'une l'autre".
On parle ici de 2 hommes également fautifs, car il est interdit de frapper un Juif. Celui qui lève seulement sa main en menaçant de frapper son prochain est appelé "mauvais", à plus forte raison est-il interdit de frapper son prochain! Nous avons là deux hommes qui échangent des coups, l'un prend le dessus, donne des coups de poing, casse à l'autre des dents et lui cause des dommages, et c'est précisément dans ce contexte que nos Sages disent "Vérapo Yérapé", en associant ce coup donné par un autre homme à un coup venant du Ciel.
C'est incroyable! Un voyou frappe son prochain, et l'on considère que c'est D. qui l'a frappé!

-> Le rav Yaakov Israël Pozen ajoute :
Nous voilà face à un grand principe : on doit s'éduquer à prendre conscience que tout ce qui se passe dans le monde (les coups), les humiliations, les malheurs, les maladies, les dommages, même lorsque ce sont des hommes qui en sont la cause, tout ceci vient de D.
Cependant, un événement positif est véhiculé par une personne méritante, et un événement négatif par une personne coupable. Le fameux coup de poing aurait dû être administré directement par D., mais celui qui a été choisi pour ce faire était un intermédiaire fautif. Il y a, en effet, un principe selon lequel un homme coupable est choisi pour accomplir de mauvaises choses, et un homme méritant pour en accomplir de bonnes.

Le 'Hafets 'Haïm prend comme exemple le roi David. Quand il fuyait devant Absalon, Chimi Ben Guéra le maudit. Les serviteurs du roi voulurent le saisir pour l'exécuter, mais David leur dit : "Ne le touchez pas, c'est D. qui lui a dit de me maudire. Il ne peut me frapper, me maudire, ni me jeter des pierres ainsi, que si D. lui a dit de le faire" (Chmouël II 16,10).
[David avait la conviction totale que tout événement douloureux survenant sur son chemin est, à l'origine, décrété par le Ciel. ]
Rien ne peut se produire dans le monde qui n'ait été dirigé par D.

[On a tendance à se focaliser sur l'émissaire du "coup", plutôt que d'avoir à l'esprit que cela provient de D., comme une "tape" pour que l'on change notre comportement.
C'est comme s'énerver contre un bâton qui nous frappe en place de celui qui le tien, ou bien c'est comme s'attarder sur le doigt qui est tendu, plutôt que de se focaliser sur ce qu'il est en train de montrer.]

-> Ainsi :
Une personne que son prochain a fait souffrir ressent naturellement de la rancœur à son égard. Ce sentiment peut parfois évoluer vers une véritable haine, et dans la plupart des cas, on ressent de la colère et de l'animosité à l'encontre de celui qui est la cause directe de notre malheur ou de notre souffrance.
Ces sentiments n'ont pas leur place dans le cœur d'un juif ayant confiance en D., car il sait que tout ce qui lui arrive vient de D.
[...]
Le 2e Temple a été détruit, comme on le sait, à cause de la haine gratuite. Le Gaon de Vilna explique ce qu'on entend par "haine gratuite" = "Si quelqu'un nous cause une peine, une souffrance, sans qu'on ne lui ait rien fait, nous le détestons. Mais alors D. nous dit : "Sachez que celui qui vous pourchasse et vous oppresse, ce n'est pas votre voisin, mais c'est bien Moi. Ainsi, cette haine que vous éprouvez envers lui est gratuite. Si celui-ci ne vous avait pas causé d'ennuis, c'est un autre qui s'en serait chargé. C'est donc pour rien que vous le haïssez."

<--------->

-> Le 'Hafets 'Haïm ajoute qu'il ne fait aucun doute que Hachem, en tant que Père bienveillant, n'agit que pour le bien de Son peuple, et suscite des épreuves pour expier leurs fautes.
Par conséquent, la plus sage réaction aux affronts consiste à ne pas leur répondre, et au contraire, à remercier D. de nous avoir permis d'expier une part de nos fautes.

-> A ce sujet, nos Sages disent : "Les hommes qui sont offensés et qui n'offensent pas en retour ... le verset dit à leur égard : "Tes bien-aimés rayonneront comme le soleil dans sa gloire" (Choftim 5,31)." (guémara Guitin 36b).

-> Le Gaon de Vilna disait : "Sil n'y avait pas les épreuves de la vie, jamais nous ne pourrions résister au Jugement dernier".

-> Le 'Hafets 'Haïm expliquait que pour une personne qui a confiance en Hachem, les difficultés de la vie sont comme entourées de "grâce", à l'image d'un médicament amer qui a une enveloppe très sucrée et agréable. On en vient même à les aimer, comme des bonbons!

AInsi, pour chaque épreuve, son goût dépend de la émouna de la personne.

-> Le Steïpler a écrit dans une lettre :
"Les épreuves de la vie représentent un bien inestimable et extrêmement élevé : notre monde futur en dépend, au point que selon nos Sages, s'il devait s'écouler 40 jours de notre vie sans la moindre épreuve, on aurait la certitude qu'on est déjà en train de jouir de sa part dans le monde futur.
[...]
Dans le Ciel, elles sont considérées comme un bien inestimable, bien qu'amères et extrêmement difficiles à supporter.

Néanmoins, cette amertume n'est ressentie qu'envers celles que nous vivons présentement.
En revanche, les épreuves passées, celles qu'on a déjà subies, ne recèlent que bienfaits et bénédictions, parce que le passé est déjà loin et révolu.
Il s'avère donc que toute personne malade accumule de grands mérites par le simple fait de ses épreuves."

[en regardant le passé : nos souffrances sont précieuses, ce sont des trésors de notre vie ; par contre en regardant le présent et le futur : nous ne voulons pas de souffrance, car nous ne pouvons être sûr de pouvoir y résister sans en être casser et tomber.]

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-> Un docteur pourrait hésiter à exercer pour des considérations religieuses.
Il pourrait penser que si D. a amené la maladie, alors comment un simple mortel pourrait-il s'arroger le droit de la guérir?
Cela pourrait même paraître s'opposer à la volonté de D.!

La Torah nous enseigne donc que ce souci n'est pas fondé. Un médecin à la responsabilité de faire tout son possible pour assurer la guérison complète du malade. Cela lui sera compté comme s'il avait offert la vie à son patient ...
Si un homme a les compétences et l'expérience nécessaires pour soigner un malade et s'en abstient, on le considère comme un criminel.
En effet, un patient n'est pas susceptible de réagir aux soins de n'importe quel n'importe quel médecin. Il est possible qu'un certain médecin soit efficace pour un malade et pas un autre.
[Méam Loez - Michpatim 21,18-19]

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"Il [Hachem] pourvoira à la guérison" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא - Michpatim 21,19)

-> On peut remarquer que peu avant, nous avons pu lire dans la Torah un verset s'y rapprochant : "Je suis Hachem qui te guérit" (כִּי אֲנִי יְהוָה, רֹפְאֶךָ - Béchala'h 15,26).

Nous allons rapporter ci-après un dvar Torah du 'Hafets 'Haïm à ce sujet (Maasé léMélékh al haTorah - Yitro).

Voyez la différence entre la guérison amenée par un médecin et celle accordée par Hachem :

-> Pour D., il est écrit : "rofé'ha" (רֹפְאֶךָ) avec un "fé", qui est une lettre légère, car Il guérit en un clin d’œil, sans fatigue ni effort, ni médicaments puissants.
Il parle et nous sommes guéris.

-> Pour le médecin, en revanche, il est écrit : "vérapo yérappé" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא), avec 2 "Pé", comportant chacun un daguéch fort, car il lui faut fournir des efforts, prescrire des médicaments, parfois même des opérations et tout cela peut prendre longtemps.

-> On vient de voir que la guérison qui vient de D. même, ne cause aucune douleur ou quelconque souffrance, contrairement à celle qui provient de l’homme.
Mais on peut ajouter :
- la guérison de D. déracine entièrement la maladie, comme si celle-ci n’était jamais apparue, tandis que la guérison du médecin humain fait disparaitre le mal en laissant toujours une trace, même infime, de la maladie [voir Likouté Thora 32] ;
- la guérison du Ciel extirpe le mal à sa racine spirituelle, conséquence de la faute ou du manquement dans le Service divin. Aussi, la guérison de D. nécessite au préalable la téchouva, conformément à l’enseignement de nos Sages (guémara Yoma 86a) : "Grande est la téchouva, car elle conduit à la guérison (de l’âme et du corps)".

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-> "Il [Hachem] pourvoira à la guérison" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא – Michpatim 21,19)

Il est dit à propos des médecins rapo irapé, 2 fois, (il guérira certainement), et il est dit à propos de la guérison de Hachem : "Car Je suis Hachem Qui te guérit" (ani Hachem rof'ékha - Béchala'h 15, 26), une seule fois.

Ceci vient nous enseigner que chez les médecins, on a besoin d’au moins 2 visites, la première où l’on raconte ce qui ne va pas, et la deuxième au cours de laquelle le médecin doit guérir la maladie qui nous a amené, et aussi ce qu’il a abîmé la première fois.
Mais quand il s’agit d'Hachem, dès la première fois il envoie la guérison totale.

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-> Du point de vue de la halakha, personne de nos jours ne doit se fier à un miracle. Le patient, quel qui soit, doit faire appel au médecin, tout en mettant sa confiance en Hachem [voir Birké Yossef – Yoré Déa 336, 2].

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-> Shabbath a le pouvoir de guérir : https://todahm.com/2021/12/12/shabbath-a-le-pouvoir-de-guerir

"Une terre où coule le lait et le miel" (Ki Tissa 3,33)

Selon le 'Hatam Sofer (sur guémara 'Houlin 142b) bien que le sens simple de ce verset soit vrai (les fruits d'Israël sont bénis matériellement), il nous apprend quelque chose d'ordre spirituel.
En Israël, les fruits ont une intense concentration de sainteté.

Une Torah pure, sans aucune déformation, est dénommée : "du miel et du lait coulent sous ta langue" (Chir haChirim 4,11).
Ainsi, manger des fruits d'Israël, c'est faire rentrer en soi une sainteté, qui va nous permettre de davantage aimer Hachem et d'avoir davantage d'attachement à Lui.

Le 'Hatam Sofer fait remarquer que : "Où coule le lait et le miel" (זבת חלב ודבש - zavat 'halav oudvach), a les dernières lettres qui forment : שבת (Shabbath).
En effet, de même que la nourriture de Shabbath (notre Shabbath dans le temps) a une sainteté spéciale, il en est de même avec celle de la terre d'Israël (notre Sabbath dans l'espace).

D'ailleurs, c'est peut être pour cela que Moché a dit aux explorateurs : "Vous prendrez des fruits de la Terre" (Chéla'h Lé'ha 13,20).
Il avait conscience que le yétser ara allait tout faire pour que cette mission, très importante pour l'avenir du peuple juif, soit un échec.
Il avait également conscience que le fait de manger des fruits d'Israël allait donner davantage de forces pour surmonter les défis.

Malheureusement, au lieu de l'écouter en les mangeant, les explorateurs les ont ramené afin de pouvoir encore mieux dénigrer la terre.

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-> Une terre où coule le lait et le miel" : cette expression est aussi une allusion aux Secrets de la Torah, comme l’enseigne la guémara (‘Haguiga 13a) : "[A la question posée par les Sages à Rav Yossef : "Apprends-nous le récit du Char Céleste (la vision de Ezéchiel)?" celui-ci leur répondit: ]
"Le Miel et le Lait sous ta langue" (Chir haChirim 4,11), cela [signifie que] les choses qui sont plus douces que le Miel et le Lait (les Secrets de la Torah) doivent rester sous ta langue (cachées)".

[Le mot ‘Halav (lait - חלב) est l’acronyme de ‘Hokhma (Sagesse - חכמה), Lav (32 - ל"ב) [allusion aux 32 Sentiers de la Sagesse].
De même, le mot Dvach (miel - דבש) est l’acronyme de Daat (Savoir - דעת), Bina (Entendement - דעת) et Sékhel (Esprit - שכל).
Tout cela est une allusion au fait que "la Terre d’Israël (où coulent le Lait et le Miel) rend sage" (guémara Baba Batra 158b).
'Hatam Sofer]

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-> "[Une Terre] qui ruisselle de Lait et de Miel" = cette expression est mentionnée 16 fois dans la Torah et 5 fois dans les Prophètes – selon le Baal Hatourim sur Dévarim 6,3.
La première citation de cette formule apparaît dans l’épisode du "Buisson Ardent", lorsque D. annonça à Moché la Délivrance de Son Peuple : "Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens, et pour le faire monter depuis cette contrée-là vers une contrée belle et spacieuse, vers un Pays qui ruisselle de lait et miel".
[de même, lorsque les explorateurs revinrent de leur séjour, ils commencèrent leur récit par les termes suivants :
"Nous sommes entrés dans le Pays où tu (Moché) nous avais envoyés : oui, vraiment, il ruisselle de Lait et de Miel, et voici son fruit" (Chéla'h Lé'ha 13,27)]

-> Le midrach (Mékhilta de RachBi, 13,5) enseigne :
"Rabbi Elièzer a dit : Le lait, c’est le lait des fruits. Le miel, c’est le miel de dattes.
Rabbi Akiva a dit : Le lait, c’est vraiment du lait, aussi est-il dit : ‘En ce jour, les montagnes ruisselleront du jus de la vigne, les collines feront couler du lait’ (Yoël 4,18). Le miel, c’est le miel du bois (fabriqué par les abeilles), aussi est-il dit : ‘En arrivant dans le bois, le Peuple vit du miel ruisselant’ (Chmouël I 14,26)".

-> "Tu écouteras donc, Israël, et tu observeras avec soin, afin de prospérer et de multiplier sans mesure, ainsi que Hachem, D. de tes pères, te l'a promis, dans ce pays ruisselant de lait et de miel" (Vaét'hanan 6,3).
Rabbi Elièzer et Yonathan Ben Ouziel (Vaét'hanan 6,3) semblent être du même avis (la référence aux fruits d’Israël) puisque ce dernier "traduit" notre expression par : "Une Terre dont les fruits sont gras comme le lait et doux comme le miel".
De même, Rabbi Akiva et Onkelos sont du même avis (la référence à la Terre elle-même), puisque ce dernier traduit l’expression par : "Une Terre qui fabrique du lait et miel".

-> Le guémara (Ketouvot 112a) raconte : "Rami Ben Ezéchiel passait un jour à Bné Brak lorsqu’il remarqua des chèvres qui broutaient sous un figuier ruisselant de miel, tandis que de leur mamelles tombaient des gouttes que de leurs mamelles tombaient des gouttes de lait. Et le lait se mêlait au miel. ‘Une Terre qui ruisselle de
lait et miel’, se dit-il"
[le lait fait ici référence au lait de l’animal, tandis que le miel se réfère au miel des fruits].
C’est à la suite de cette vision que Rami Ben Ezéchiel comprit que l’expression: ‘Une Terre qui ruisselle de lait et miel' signfiie : "une Terre où se mélange le lait (de la mère) avec le miel (de la Terre)".
[Chvout Yaakov]

"Tu te lèveras et tu monteras vers l'endroit que Hachem ton D. choisira" (Choftim 17,8)

-> Le Sifri de commenter : "Cela nous enseigne que la terre d'Israël est plus élevée que toutes les autres terres, et que le Temple est plus élevé que toute la terre d'Israël."

D'un point de vue géographique, l'Everest est le point le plus élevé du monde, comment comprendre l'affirmation du Sifri?

Le Kaftor vaFérach (Rabbi Ashtori haParchi) explique que Hachem a a créé le monde à partir de la Pierre de Fondation (éven shétiya), qui est située sur le mont du Temple, là où se tenait le Saint des Saints.
Ainsi, c'est de cette pierre que s'est développée Jérusalem, puis la terre d'Israël, et seulement ensuite le restant du monde.

Puisque la terre est ronde, quel pays peut se déclarer comme étant au-dessus des autres (la Chine, les Etats-Unis, ...)?

La seule façon de répondre est de demander à Son Créateur, par où a-t-Il commencé sa formation.
Le 1er endroit qui a émergé est le plus élevé, puisqu'étant l'ADN, qui par effet effet domino va créer Jérusalem, puis Israël, puis le restant du globe.

=> Ainsi, le monde ressemble à un Etrog, dont le Temple est la tête couronné qui règne sur l'ensemble du globe, et dont l'Everest n'est qu'une bosse sur un des côtés.

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-> Le roi Chlomo décrit le monde comme : "La terre [d'Israël] et ses cours" (Michlé 8,26).

Ce qui montre à quel point Israël en est son centre principal.

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-> "Je me suis fait des jardins et des vergers et j'y ai planté toutes sortes d'arbres fruitiers" (Kohélet 2,5)

Le roi Chlomo rapporte qu'il a planté en Israël toutes les sortes d'arbres et de végétations qui existent au travers le monde.

Comment cela est-il possible, sachant qu'un climat approprié est nécessaire à chaque fois?

Rachi, répond en citant le midrach Tan'houma (Kédochim 10).
Comme on a pu le voir précédemment, le monde entier s'est développé à partir d'Israël.
La terre d'Israël, qui est la base du développement du monde entier, possède une multitude de canaux, dont chacun est relié à un endroit du monde qu'il permet d'alimenter.

Le roi Chlomo dans sa sagesse, a pu identifier le lien de correspondance pour chacun de ces canaux, et il y a planté les arbres et les végétations appropriés.
Par exemple, il a mis un poivrier d'Ethiopie (Koush), sur le canal menant à l'Ethiopie, afin qu'il puisse avoir les minéraux et le climat propices à un développement optimal.

=> Face à toutes les merveilles que l'on peut trouver à travers le monde, on doit se dire qu'elles proviennent toutes d'Israël.
Sachons l'apprécier à sa juste valeur!

"Aucun homme ne put voir son frère et personne ne put se lever de sa place durant une période de 3 jours ; et pour tous les enfants d'Israël, il y avait de la lumière dans leurs demeures" (Bo 10,23)

-> Selon le Zohar, les juifs qui n'ont pas voulu quitter l'Egypte sont morts durant la plaie des ténèbres.

Lorsque le machia'h viendra, il y aura une obscurité de 15 jours, durant laquelle mourra tout juif qui ne désire pas véritablement la guéoula.

[le 'Hida - דבש לפי]

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-> Cette plaie a duré 6 jours, alors que pour toutes les autres, c'était : 7 jours.

Les 6 jours de ténèbres correspondent aux 6 000 années de ce monde, qui sont totalement obscures.
Le yétser ara nous couvre les yeux, et il fait tout pour nous pousser à accomplir une avéra après l'autre.

La seule chose qui peut aider une personne est la Torah.
La Torah illumine le seul bon chemin que l'on doit prendre dans ce monde.

[le Ben Ich 'Haï]

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+ "Pour tous les enfants d'Israël, il y avait de la lumière dans leurs demeures"

-> Selon le Siftei Cohen, ici on ne fait pas allusion à la lumière du jour, mais au fait que les juifs ont reçu durant cette plaie la lumière du monde à venir.

-> Les dernières lettres de : וּלְכָל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הָיָה ("et pour les enfants d'Israël, il y avait") forment : לילה (laïla - la nuit).
La lumière brillait chez les juifs, même la nuit.

Le mot :"or" (lumière - אור), a la même valeur numérique que : "béAdar" (en Adar - באדר).
La plaie des ténèbres s'est déroulée pendant le mois d'Adar, et c'est en ce même mois qu'a eu lieu la chute de Haman, et il y est dit : "Pour les enfants d'Israël c'était la lumière ..." (layéhoudim ayéta ora - méguilat Esther 8,16).

[le Na’hal Kédoumim]

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-> "Les juifs n'ont été sauvés d'Egypte que par le mérite de leur émouna en Hachem"

[biz'hout aémouna nigalou avoténou miMitsrayim - midrach Yalkout Chimoni - Ochéa 519]

A quel moment en particulier, ont-ils eu cette émouna?

Pendant la plaie des ténèbres, les juifs avaient l'opportunité d'en profiter pour s'enfuir, mais ils sont restés sûrs que Hachem les libérerait au moment opportun.

Sans être sortis d'Egypte, les juifs n'auraient jamais reçu la Torah.
La Torah est appelé : "lumière" ("car la mitsva est comparée à la bougie et la Torah est la lumière" - Michlé 6,23).

Ainsi : "pour tous les enfants d'Israël, il y avait de la lumière" = par le fait de suivre la volonté de Hachem [malgré la grande tentation de fuir par eux-mêmes, ils ont mérité de recevoir la Torah, qui est l'unique vraie lumière dans l'obscurité de ce monde].

[Maharam Schick]

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-> Le midrach enseigne que lors de cette plaie, les ténèbres étaient aussi obscures qu'un dinar en or.
Comment comprendre cela?

Le 'Hatam Sofer répond que la seule chose que les égyptiens avaient en tête pendant les plaies était leur argent, faisant que tout le reste en devenait secondaire.

Après 10 plaies d'une incroyable dureté, ils ont dit : "Qu'avons-nous fait là, d'avoir renvoyé Israël de notre service?" (Béchala'h 14,5).
Rachi de commenter : ils changeaient d’avis, résolus à les poursuivre et à leur reprendre les biens qu’ils leur avaient prêtés.

Pourtant on pourrait penser que les ténèbres étaient une occasion idéale, où ne pouvant pas bouger, ils avaient alors tout le temps pour prendre du recul, et comprendre que le peuple juif était la nation choisie par Hachem, l'Unique dirigeant de ce monde.

Mais en réalité, pour eux, les ténèbres étaient aussi obscures qu'un dinar, car ils étaient aveuglés par leur argent, ce qui les a empêché de s'élever par rapport à la situation présente.

Ils étaient prêts à mourir (perdre leur corps), tant ils avaient une envie forte de récupérer leurs biens matériels.

[malgré les 10 plaies, qui se sont étalées sur environ 1 an, ils étaient prêt à pourchasser les juifs.
A quel point le matériel éphémère rend aveugle, au point d'être prêt à en perdre son éternité!]

['Hatam Sofer]

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-> La plaie des ténèbres fait référence à l'aveuglement qui provient lorsque l'on est égocentrique et arrogant, et que l'on ne voit alors plus les difficultés de son prochain.
Etre dans l'obscurité, c'est ne voir que son nombril.

"Aucun homme ne put voir son frère ..." : on ne voyait pas les émotions, les souffrances de son prochain ;
"... et personne ne put se lever de sa place" : par cela, on rate l'occasion de grandir et de devenir une meilleure personne.
[par cette obscurité face à autrui (on ne voit que nous!), alors on ne bouge pas de sa place, on reste le même dans toute notre bassesse animale]
['Hidouché haRim]

-> Le Avnei Azel enseigne aussi que l'on se plonge dans l'obscurité, à partir du moment où l'on n'est plus capable de voir autre chose que soi-même (par exemple à cause d'une poursuite de l'argent - le dinar en or! ; le honneurs, ...).

-> Il n’y a pas d’obscurité plus profonde dans le monde que celle où se trouve celui qui ne veut plus voir son frère et son prochain.
Et bien plus, lorsque l’on ne voit plus l’autre et qu’on ne se préoccupe que de sa propre personne, alors il devient impossible de : "se lever de sa place" = il n’y a plus alors d’espoir de s’élever ni de progresser dans la vie.
[Beit Its'hak]

=> Si nous voulons allumer la lumière dans notre vie, nous devons apprendre à regarder autour de soi, et illuminer le quotidien de notre prochain.