Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Sanctifier le Shabbath

+ Sanctifier le Shabbath :

Selon le Réchit 'Hokhma (Chaar haKédoucha 3), il y a 3 façons de sanctifier le Shabbath :

"-> en sanctifiant nos pensées : en excluant de notre esprit tous les soucis concernant notre commerce, notre travail, ou tout autre problème matériel.
On doit se focaliser sur la recherche d'un attachement à Hachem et à faire Sa volonté.

-> en sanctifiant nos paroles : en évitant les paroles inutiles/vaines et le fait de discuter des problématiques de ce monde.
On doit parler uniquement de sujets qui touchent à la religion juive et à la crainte d'Hachem.

-> en s'abstenant de travailler, comme il est dit : "Au 7e jour vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l'honneur d'Hachem" (Vayakel 35,2).
On doit ressentir que tous nos travaux sont terminés, et on doit consacrer cette journée à la prière et à l'étude (de la Torah)."

<----------------------------->

+ Sanctifier ses paroles pendant Shabbath :

-> Le 'Hida (Lev David) de dire :
"Une personne qui pendant Shabbath, se laisse aller à des discussions inutiles ou bien relatives aux affaires de la semaine, fait partir la kédoucha du Shabbath"

-> Le 'Hida (Batei haNéfech) nous enseigne également :

"La guémara (Shabbath 118a) dit : "Si les juifs observaient 2 Shabbath consécutivement selon la loi juive, ils seraient immédiatement délivrés"

Les commentateurs expliquent que Shabbath signifie : "cesser, s'abstenir de".
Ainsi, l'expression : "2 Shabbath", fait référence à 2 types de cessation :
-> s'abstenir de travailler ;
-> et s'abstenir de paroles inutiles.

De nos jours, les juifs prennent plaisir à Shabbath.
Ils ne travaillent pas et ne le profanent pas.
Mais malheureusement, beaucoup de juifs ne sont pas au courant/conscients, qu'il y a des choses que l'on ne doit pas dire pendant Shabbath, comme demander à un non-juif d'accomplir une action interdite ou bien parler de sujets non liés à la Torah.

En violant ces lois, ils prolongent la durée de l'exil, et retarde la guéoula et la reconstruction du Temple.

Si tout le monde faisait attention à ce qu'il dit pendant Shabbath, Machia'h viendrait immédiatement."

<----------------------------->

-> "D. s'est reposé le 7e jour; c'est pourquoi Hachem a béni le jour du Sabbat et l'a sanctifié." (Yitro 20,11)

Le midrach haGadol commente ce verset par :
-> "Rabbi Eliezer dit : De même que D. s'est reposé et s'est arrêté de parler pendant Shabbath (ayant créé le monde par 10 paroles durant les autres jours de la semaine).
De même, nous devons nous reposer et nous abstenir de parler en ce jour (inutilement et non kadoch).

-> Rabbi 'Hanina dit : Les Sages étaient très réticents à permettre aux gens de se saluer l'un l'autre pendant Shabbath.

-> Rabbi Aba ben Kahana dit : lorsque Rabbi Shimon a vu que sa mère converser pendant Shabbath, il lui a dit : "Mère, c'est Shabbath", suite à cela, elle a arrêté de parler.
[il l'a fait en accord avec les lois de respect des parents]. "

<----------------------------->

-> "Une personne devra rendre des comptes pour chacun des mots inutiles qu'elle aura prononcé pendant Shabbath"

[Rabbi Eliezer HaLevi - Tsava'at Rabbi Eliezer haGadol]

-> "Le Gaon de Vilna a écrit que durant Shabbath et les Yom Tov, on ne doit pas parler du tout, si ce n'est pour des questions qui sont vitales, et encore en étant bref"
[Iguéret haGra]

-> Le Min'hat Shabbath précise que si l'on a des invités, il est permis de discuter avec eux, si l'on considère que cette attention est une forme de : "se réjouir de Shabbath".

On pourra évidemment dire des compliments, des paroles de Torah, ...

<----------------------------->

+ "Au 7e jour vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l'honneur d'Hachem ; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort." (Vayakel 35,2)

Sur la notion, qu'il faut à nos yeux ne plus avoir aucun travail en cours durant ce jour, on peut rapporter les paroles suivantes du Or ha'Haïm.

-> "10 choses furent créées la veille de Shabbath au crépuscule : ... les démons" (Pirké Avot 5,6)

Après la création d'Adam et 'Hava, D. donna naissance à l'esprit des démons, mais Shabbath arriva avant que leurs corps n'aient pu être façonnés.

Le Or ha'Haïm demande : Hachem a créé un univers tout entier, en un clin d’œil.
Pourquoi n'a-t-Il pas eu le temps de leurs créer un corps avant Shabbath?

D. voulait nous enseigner la puissance du Shabbath.
Parfois, nous travaillons sur un projet très important le vendredi, et l'interrompre causerait une perte incalculable.
Nous nous devons de suivre l'exemple d'Hachem, qui n'a pas complété Sa création des démons (mazikim) suite au commencement de Shabbath, les laissant des esprits sans corps.

<----------------------------->

+ L'état d'esprit, la pensée du Shabbath :

-> Le Maggid de Mézéritch disait qu'on peut savoir si l'on observe convenablement Shabbath, si durant toute cette journée, on a en tête de la crainte d'Hachem.

-> "La Torah commence par le mot "béréchit" (au commencement – בראשית).
En réarrangeant les lettres, on obtient : yaré Shabbath (craint le Shabbath - ירא שבת).
Dès le commencement de la semaine, nous devons être dans un état de crainte du prochain Shabbath"
[Rabbi Mordé'haï de Tchernobyl]

-> "Bénie soit la personne qui ne s'énerve pas pendant Shabbath"
[le Zohar]

-> "Pendant Shabbath, tout le monde se doit d'avoir un bon état d'esprit, comblé de joie et de reconnaissance envers D., de nous avoir donné le cadeau du Shabbath.

On ne doit montrer aucune colère, et ce même envers des personnes qui méritent d'être réprimer car ils profanent volontairement et ouvertement le Shabbath.
En aucun cas, on ne doit les gronder durant ce jour"
[Agra déKalla - paracha Vayakel]

-> "Shabbaht doit être un jour de grand bonheur et de satisfaction.
Une personne doit se réjouir de l'invité important : le saint Shabbath."
[Gour Aryé - Bamidbar 15,32]

-> "Une personne qui aime Hachem ressent un profond amour pour Shabbath.
Pour elle, le délice du Shabbath dépasse tous les plaisirs de ce monde."
[Rav Moché Feinstein - Igrot Moché]

=> Si on a conscience de la grandeur de ce jour, tout le reste devient accessoire, secondaire.
A l'image d'une personne qui a gagné au loto des millions, et sur le chemin pour aller les chercher, n'a pas le temps pour donner de l'importance à une éventuelle dispute, ...

Shabbath, c'est une autre réalité par rapport aux jours de la semaine (semblant du monde à venir), à tel point que notre façon de pensée, de parler, de se comporter, ... témoigne de cela.

"Sur le chemin de sa vie, un juif n'est jamais perdu.
Où qu'il puisse se trouver, D. a une raison pour l'y avoir placé."

[Rabbi Mordé'haï Pogremansky]

"Si nous passions moins de temps à essayer de faire de ce monde un endroit plus agréable pour y vivre, et plus de temps à essayer de faire de nous des personnes plus agréables à vivre, alors le monde serait un lieu plus agréable pour y vivre"

[Rav Shraga Silverstein]

Le pouvoir de sainteté du Shabbath

+ Le pouvoir de sainteté du Shabbath :

-> "Garder le Shabbath, ce n'est pas uniquement s'abstenir de travailler.
Il est écrit : "c'est une alliance perpétuelle entre Moi et les enfants d'Israël" (Ki Tissa 31,17).
Ce jour est une alliance, qui lie les juifs à Hachem.

En effet, à Shabbath, d'une certaine façon, Hachem pénètre dans l'âme juive.
Ainsi, durant ce jour, l'âme devient un lieu de résidence de la présence divine."

[Alshich Hakadosh - Ki Tissa]

-> "Il est écrit dans le Zohar qu'un des noms divins est : Shabbath, car en ce jour la gloire de D. est manifeste dans le monde entier.

Ainsi, une personne qui va volontairement le profaner encourt la peine de mort par lapidation, sa faute étant aussi grave que l’idolâtrie.
Cette personne n'est plus considérée comme juive, car en profanant le Shabbath, elle s'est distancée elle-même de D."

[Bné Yissa'har]

=> En ce jour, Hachem vient résider fortement en nous.
Au lieu d'avoir un plaisir infini à ces retrouvailles, on exprime qu'on a mieux et plus important à faire.
C'est l’idolâtrie moderne (diviniser ce qui n'est pas D., afin de justifier le fait de faire ce qu'on veut, quand on veut!).

Ne pas accomplir volontairement Shabbath, c'est mettre un vent à Hachem, Lui poser un lapin ...

<-------------------------->

-> " Il est écrit : "Ils me construiront un sanctuaire, afin que je réside parmi eux" (Chémot 25,8)

Par la construction du Sanctuaire (michkan), nous avons la possibilité d'amener la présence divine dans ce monde matériel.

Chaque semaine, un juif réalise la même chose, car dès le commencement du Shabbath, un esprit de sainteté descend sur chaque juif qui observe ce jour.
[...]
Cette kédoucha supplémentaire (néchama yétéra) n'a pas la même importance chez tous, [car] elle dépend de la préparation d'une personne à ce jour.

Le plus elle en aura une envie enthousiaste, le plus elle recevra de la sainteté en elle."
[Maor vaChéméch - Ki Tissa]

-> "Le plus, une personne se préparera durant la semaine afin de recevoir la sainteté du Shabbath, le plus elle en recevra en ce jour"
[Rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik - Kédouchat Shabbath 2,1]

=> Plus on s'y préparera (matériellement, mentalement, spirituellement parlant, en faisant téchouva, ...), plus on bénéficiera de ce jour, en ayant un maximum de présence divine en nous.
Et qu'existe-t-il de mieux que de se sentir au plus proche de papa Hachem?

<----------------------------->

-> "Le Shabbath nous protège en exil, car en ce jour la présence divine est avec nous.

A chaque fois que les juifs observent le Shabbath, la sainteté du Temple est présente.

Ainsi, durant ce jour, vous devez vous imaginer, comme se tenant dans le Temple.
Vous devez être vigilant à ce que vous dites, et à avoir du respect et de la crainte"

[Rabbi Yonatan Eibeshutz - Yaarot Dvach]

<----------------------------->

-> "Lève-toi à l'aspect d'une tête blanche, et honore la personne du vieillard : crains ton D.! Je suis Hachem." (Kédochim 19,32)

Un des élèves du Maggid de Mézéritch, le Tiféret Ouziel demande : quelle est la raison sous-jacente à cette mitsva?

Sa réponse est la suivante :
"Le Zohar explique qu'un animal doit avoir au moins 8 jours avant de pouvoir être offert en sacrifice, car il a pu vivre au moins un Sabbath, et y absorber la sainteté propre à ce jour.

Si un animal, qui ne fait aucune mitsva, absorbe la sainteté du Shabbath, à combien plus forte raison, un juif qui observe ce jour, recevra de même de la kédoucha, et ce à chaque Shabbath.

La fin du verset est : "Crains ton D.! Je suis Hachem".
En effet, au fur et à mesure des années, et donc des Shabbath, D. a gratifié la personne âgée d'une grande quantité de kédoucha.

=> c'est pour cela que l'on doit la respecter. (même si nous ne la connaissons pas)."

-> Lié à ce sujet, on peut rapporter la question : pourquoi a-t-on l'habitude d'embrasser les mains de nos Sages?

Une des réponses est qu'à force de tourner les pages de livres saints avec leurs mains, elles vont devenir également saintes, et c'est pour cela que nous les embrassons en signe de respect pour cet effort permanent dans l'étude de la Torah, qui est kadoch.

Par contre, on n'a pas l'habitude d'embrasser les mains des plus grands philosophes, scientifiques, docteurs, ..., alors qu'ils ont lu aussi énormément de livres, car aucune trace de sainteté n'y est présente.

=> b"h, apprécions l'énorme chance que nous avons de pouvoir accomplir le Shabbath, étudier la Torah, ... et par là, amener sur nous davantage de sainteté, de présence divine.

-> Les mains du Sage qui écrivent des interprétations de Torah ont la même sainteté qu'un objet de culte ; la Présence Divine réside sur elles.
[Rama de Pano]

<----------------------------->

-> "Une personne qui se sanctifie par la sainteté du Shabbath, absorbe suffisamment d'abondances spirituelles afin de pouvoir faire face aux 6 jours suivants, lorsque la kédoucha de ce jour en est absente.

Cette petite quantité de sainteté, va l'aider à surmonter son yétser ara durant la semaine entière, et lui permettre ainsi de servir Hachem par de la téchouva et des bonnes actions"

[Alshich Hakadosh - Yirmiyahou 17]

"Un vieux couple, savez-vous ce que c'est?
C'est un couple qui a décidé de ne plus faire d'effort pour séduire l'autre."

[Rav Yossef 'Haïm Sitruk]

"Vive la Torah, qui rend son amoureux toujours heureux!"

[rav 'Haïm Chajkin]

"Je ne suis que poussière et cendre" (Vayéra 18,27)

La poussière de la terre n'a pas de valeur particulière en ce qui concerne le passé, mais pour l'avenir, elle a une grande importance, car après le labourage et les semis, la terre peut produire des fruits et des plantes.

En revanche, la cendre n'a aucune importance en ce qui concerne l'avenir car elle ne peut rien faire pousser, mais elle a son importance étant donné qu'autrefois elle était un objet utile.

Avraham était si humble qu'il ne considérait avoir aucune qualité : ni dans le passé, ni à l'avenir, comme la poussière et la cendre ensemble.

Nos Sages disent que c'est pour cela qu'il a mérité la "poussière de la femme sota" et la "cendre de la vache rousse".
-> Etant donné qu'il s'est abaissé comme "la poussière" qui n'a pas d'importance par son passé, il a mérité la mitsva de la "poussière de la femme Sota", qui permet de vérifier si la femme a fauté dans le passé.

-> Et comme il s'est abaissé comme la "cendre", qui n'a pas d'importance de par l'avenir, il a mérité la mitsva de "poussière de la vache rousse", qui permet de purifier les personnes impures et qui influence donc leur avenir.

Source (b"h) : dvar Torah du Beit haLévi, cité dans le "Maayana chel Torah" du rav Alexander Zoucha Friedman

<-------->

-> Selon le midrach :
Hachem a dit : "Tu as déclaré : "Je ne suis que poussière et cendre", par ta vie, Je donne à tes descendants 2 mitsvot : la cendre de la vache rousse et la poussière de la Sotah".

-> Le Maguid de Doubno explique cela par une parabole :
Au mariage d'un certain juif arriva un tsadik très modeste. Il choisit de s'asseoir dans un coin, à côté de la porte.
En voyant cela, le maître de maison s'en affligea et se dit : "Il faut asseoir ce tsadik à la table d'honneur".
Que fit-il?

Il transforma la disposition de la salle, et fit passer tous les invités importants à côté du tsadik.
Il s'ensuit que là où le tsadik s'était assis, c'était devenu la "table d'honneur".

Avraham en étant si humble à ses propres yeux, avait dit : je ne suis que poussière et cendre.
Hachem voulut honorer le tsadik, que fil-Il?
De la poussière et de la cendre, Il en fit des choses très importantes! Il les transforma en mitsvot.
C'est ce qui est écrit : "Par ta vie, Je donne à tes descendants 2 mitsvot en rapport avec la poussière et la cendre".

-> Le Ohel Yaacov enseigne également, qu'Avraham déclara dans sa grande humilité: "Je ne suis que poussière et cendre". Mais Hachem défendit son honneur et releva le statut de cette poussière et cette cendre au rang des mitsvot (Commandements) des cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sota.

<-------->

-> Il existe une règle selon laquelle "D. récompense mesure contre mesure" (mida kénégued mida)".
=> Quelle relation interne existe-t-il entre les propos d’Avraham et ces 2 mitsvot (les cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sotah)?

L’accomplissement de ces 2 mitsvot est lié avec l’humilité et le sacrifice de la personne qui naissent de la conscience que l’on n’est que "poussière et cendres".
- Les cendres de la Vache Rousse utilisées pour purifier les hommes rendus impurs par un contact avec la mort avaient pour effet de rendre impurs ceux qui étaient impliqués dans leur préparation. C’est pourquoi la purification d’un individu par les cendres de la Vache Rousse nécessitait le sacrifice et l’abnégation de ceux qui procédaient au sacrifice.
- La terre de la Sotah était également utilisée dans une cérémonie qui nécessitait un sacrifice spirituel puisque le rituel demandait à ce que l’on efface le Nom Divin. Pour pouvoir faire renaître l’harmonie entre un mari et une femme, la Torah prescrivait que le Nom de D. soit effacé, un acte dont le sacrifice trouve écho dans la bonté d’Avraham.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

<-------->

-> Concernant le verset: "Je [ne] suis [que] poussière et cendre" (véanokhi afar vaéfér - וְאָנכִֹי עָפָר וָאֵפֶר - Vayéra
18,27), on a : "anokhi" (Moi - אָנכִֹי) qui fait allusion à l’intégralité de l’être : l’âme et le corps unis ensembles.
Ainsi, les 2 termes: עָפָר (Afar - poussière) et אֵפֶר (Efer - cendre) font-ils allusion aux 2 niveaux d’humilité que possédait Avraham, celui relatif au corps (עָפָר) et celui relatif à l’esprit (אֵפֶר).
C’est pourquoi, son humilité parfaite donna à ses enfants le mérite des mitsvot de la "poussière" de la Sotah et de la "cendre" de la Vache Rousse, car la première répare la faute causée par le corps, tandis que la seconde purifie de l’âme souillée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<-------->

+ "Je ne suis que poussière et cendre"

-> Rachi commente : "J'aurais déjà dû être réduit en poussière par les rois, et en cendre par Nimrod."

Le Ayélét haCha'har fait remarquer que l'histoire de Nimrod s'est produite avant la guerre contre les rois, et ainsi Avraham aurait donc dû dire : "Je ne suis que cendre et poussière".
Cela peut s'expliquer par la guémara (Béra'hot 13a) : "Les derniers malheurs font oublier les premiers."
De ce fait, le miracle qui a eu lieu avec les rois était plus concret pour lui que le miracle d'avoir été sauvé de Nimrod.

["Je ne suis que poussière et cendre" = Nos Sages enseignent de là à quel point Avraham avait de la gratitude pour Hachem! Il ne se voyait pas comme un être vivant, mais comme de la poussière, et de la cendre, tellement il devait toute possibilité de vie à l'aide d'Hachem!!
Il n'est que ce que D. fait pour lui!!!]

Les vêtements de Shabbath

+ Les vêtements de Shabbath :

-> "Si tu considères le sabbat comme un délice, la sainte journée de D., comme digne de respect, si tu le tiens en honneur en t'abstenant de suivre tes voies ordinaires, de t'occuper de tes intérêts et d'en faire le sujet de tes conversations, alors tu te délecteras" (Yéchayahou 58,13-14)

Selon nos Sages, ce verset fait référence, entre autre, au concept de porter des vêtements qui sont dédiés uniquement à Shabbath.

Rabbi Yo'hanan (guémara Shabbath 113a) appelle ses habits : "mes vêtements qui m'honorent".
Il expliquait : "Si je vais dans une ville inconnue, les gens vont me juger en fonction des habits que je porte".

=> En portant de beaux habits pour Shabbath, je témoigne à mes yeux (une action extérieure influence mon intériorité), et ainsi qu'aux yeux de tous, de l'importance de ce jour.

-> Le Rambam (Hilkhot Shabbath 2,3) dit qu'il faut mettre des habits spécifiques à Shabbath, comme si on attendait avec respect l'arrivée de la Reine du Shabbath.

-> "Heureux est la personne qui a les moyens d'acheter des habits dédiés au Shabbath"
(Siddour du Chela haKadoch)

-> Le Akédat Yits'hak (paracha Tétsavé) dit qu'à Shabbath nous sommes élevés par notre néchama supplémentaire, et on se doit donc d'avoir des habits reflétant cet état d'élévation spirituelle.

<-------------->

-> "D. fit pour l'homme et pour sa femme des habits de peau, et les en vêtit" (Béréchit 3,21)

Le Divré Ménachem (Béréchit) commente :
"Ces habits sont les vêtements de Shabbath (Adam a été créé le vendredi).
Hachem voulait que Adam et ses générations futures soient habituées à revêtir des vêtements en l'honneur du Shabbath.
Ils servent aussi de protection contre les mauvais esprits."

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédouchat haShabbath 5,1-2) nous transmet un message très fort à ce sujet :
"Le cœur de chaque juif est rempli de sainteté, et durant Shabbath, il se remplit de la kédoucha spéciale de ce jour.
Lorsqu'une personne honore son corps en ayant des vêtements de Shabbath, elle honore en réalité la kédoucha du jour, qui est présente en son cœur.
[...]
De même que Shabbath est un semblant du monde à venir, de même les habits que nous avons durant ce jour, sont un semblant des habits que notre âme revêtira dans le monde à venir (éternel).
[...]
Le service du Cohen n'est valide que s'il est habillé de ses vêtements sacrés (bigdé kéhouna).
Ils sont sacrés par la sainteté que D. transmet au Cohen, lui permettant d'accomplir son service dans le Temple.
Chaque juif, expérimente la même kédoucha à Shabbath, car les habits de ce jour, sont alors l'équivalent de ceux portés par le Cohen."

<--->

-> "Il enlèvera ses vêtements et portera d’autres vêtements" (Tsav 6,4)

Rachi : Les vêtements avec lesquels il a fait la cuisine pour son maître, qu’il ne les porte pas pour verser à boire à son maître.

La guémara (Shabbath 114), et le Maharcha dessus, nous enseignent :
Il y a là une preuve que l’homme doit changer de vêtements pour Shabbat et porter des vêtements plus beaux.
De même que le cohen ne portait pas pendant son service les mêmes vêtements avec lesquels il faisait sortir les cendres, mais d’autres vêtements, plus beaux et plus propres, le Shabbat il faut porter des vêtements plus beaux et plus propres que ceux qu’on porte la veille du Shabbat pour préparer le Chabat.

<-------------->

-> "Dans le monde à venir, une personne sera habillée de la même façon qu'elle s'habille dans ce monde en l'honneur de Shabbath."

[midrach Yalkout Réouvéni - Béréchit]

<-------------->

-> "Revêtir des vêtements de Shabbath, nous rappelle que c'est un jour sacré durant lequel il est interdit de travailler" (le Kol Bo - 31)

-> Le Kaf ha'Haïm (123) nous dit qu'il faut les revêtir même l'été quand il fait chaud, car ils nous servent de rappel qu'il est interdit de porter dans le domaine publique.

<-------------->

-> Le 'Hida nous enseigne :
"Une personne doit mettre ses vêtements peu avant le début de Shabbath.
Il n'est pas convenable de les mettre seulement le matin, car en agissant ainsi, cela montre que l'on ne s'habille pas en l'honneur du Shabbath, mais uniquement afin d'impressionner les autres.

De plus, en les mettant seulement le matin, on imite les non-juifs dont les jours de fêtes commencent le matin."

La préparation du Shabbath

+ La préparation du Shabbath :

-> "Le 6e jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté" (Chémot 16,5)
Le Sforno explique que cette phrase implique que nous devons faire des efforts afin de se réjouir du Shabbath, par des repas appétissants.

-> Le Séfer 'Hassidim nous dit :
"Vous devez réaliser les préparatifs pour Shabbath plein d'envies, et s'y précipiter avec excitation.
[...]
Existe-t-il un invité plus important que le Shabbath, qui est appelé : une "jeune mariée", une "reine" et un "délice" ?

C'est sûr que le maître de maison devra lui-même s'impliquer dans les préparatifs, et ce même s'il a 1000 serviteurs, à l'image de Rava, un des maîtres de la guémara, qui salait lui-même un poisson en l'honneur du Shabbath."

<---------->

-> "La maison doit être arrangée [la veille de Shabbath], comme si un roi venait nous rendre visite"
[michna Béroura 250,103]
<---------->

+ L'importance du : likhvod Shabbath!

-> "Lorsque vous prononcez les mots : "Je fais ceci en l'honneur de Shabbath (likhovod Shabbath)", cela va vous aider à observer correctement le Shabbath, comme il se doit"
[le Chla haKadoch - guémara Shabbath 31]

-> Nos Sages (guémara Shabbath 119a) racontent que l'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"

Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"

L'empereur lui a demandé : "Donne-m'en!"

Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l'observent pas, cela n'a aucun effet".

-> Le Chla haKadoch commente que de cette guémara nous apprenons qu'avant d'acheter ou de préparer une chose pour Shabbath, il faut dire : "J'achète ou je fais ceci en l'honneur du Shabbath" (likhvod Shabbath).

-> Le Magen Avraham (203,1) dit :
"Prononcer ces mots a un pouvoir phénoménal, afin d'injecter de la sainteté du Shabbath dans la tâche, l'action que nous faisons".

<--------------------->

+ Bénéfices de préparer le Shabbath :

-> "Faire des préparatifs pour Shabbath permet de ne pas oublier son étude de Torah.
Ainsi, une personne devra s'interrompre afin de le préparer.
Le temps d'étude qu'elle perd lui sera rendu par le mérite de son dévouement pour Shabbath."
[le Matté Aharon]

-> "La transpiration qu'une personne va avoir suite à ses actes de préparation du Shabbath, possède la même qualité que les larmes de remord.
La transpiration, comme les larmes, nettoie toutes les fautes qu'une personne a pu commettre durant la semaine.
Le plus dur on travaille pour Shabbath, le plus on y gagne"
[Rabbénou Yona - Chaarei Téchouva 250,2]

-> "Grâce à la sueur de la préparation du Shabbath, D. efface toutes les fautes comme s’il s’agissait de larmes."
[le ‘Hida – dans son Ma’hazik Bérah’a – au nom du Ari zal]

-> "L’honneur accordé au Shabbath vaut plus que 1000 jeûnes."
[Midrach Tan’houma – paracha Béréchit 3]

<------------------>

-> La guémara (Shabbath 119a) dit que les personnes riches sont dignes de l'être car elles respectent le Shabbath.
Dans le Lékha Dodi, nous disons : "Shabbath est la source de la bénédiction".
Nous trouvons dans Michlé (10,22) : "C'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit".

-> Cette guémara (Shabbath 119a) rapporte que rabbi 'Hiya a demandé à un homme très riche : "Mon fils, comment as-tu mérité d'obtenir toute cette richesse?"

Il lui a répondu : "J'étais un boucher, et à chaque fois que je trouvais un bel animal, je proclamais : Cet animal doit être mis de côté pour Shabbath".

Rabbi 'Hiya lui a répondu : "Heureux es-tu d'avoir mérité une telle richesse, et loué soit D. qui te l'a accordé".

-> Nos Sages (guémara Beitsa 16a) enseignent que les revenus (de toute l'année) d'une personne lui sont fixés durant les 10 jours allant de Roch Hachana à Kippour.
Ainsi, si elle dépense trop en début d'année, elle sera "pauvre" le restant de l'année.
L'exception concerne les dépenses relatives à Shabbath et aux Yom Tov, et les frais pour l'éducation de nos enfants en Torah.

=> Sans être totalement déraisonnable (compter sur les miracles), on ne perd rien à embellir notre Shabbath : plus on dépensera, plus on nous en donnera les moyens.

[ b'h, voir passage sur ce sujet dans le dvar Torah : https://todahm.com/2018/08/08/les-repas-de-shabbath ]

<------------------>

-> Le Séfer 'Hassidim (122) nous rapporte le fait suivant :
"Il y avait une femme qui avait l'habitude de filer le lin ou la laine, la veille de Shabbath, à la place de préparer les repas.
Après sa mort, un homme l'a vu en rêve, et elle avait ses yeux et ses mains qui étaient brûlés par des tiges de lin.

Il a demandé : "Pourquoi cette femme est punie de cette façon?"

On lui a donné la réponse suivante : "Car chaque vendredi elle avait l'habitude de travailler et de filer le lin au lieu de préparer le Shabbath"."

=> La veille de Shabbath, il faut éviter autant que possible de faire des tâches qu'on pourrait faire à un autre moment, au détriment de notre préparation à ce grand jour.

<------------------------------------------------->

+ Bien qu'étant des personnes énormes, très grandes spirituellement parlant, nos Sages du Talmud s'impliquaient personnellement dans les préparatifs du Shabbath.
On peut citer les exemples suivants :

1°/ Rabbi Abahou, qui était très riche, avait l'habitude de s'asseoir sur un tabouret en ivoire, attisant le feu du four, permettant de cuire les repas de Shabbath.

2°/ Rav Anan avait l'habitude d'être habillé d'un tablier pour faire les préparatifs de Shabbath, afin de ne pas salir ses beaux vêtements.

3°/ Rav Safra avait l'habitude de brûler la tête d'un animal afin de le préparer pour Shabbath.

4°/ Rava salait un poison appelé Shibouta.

Le Maharcha (guémara Shabbath 119a) nous enseigner à ce sujet :
La guémara dit que le mérite de garder Shabbath accélère la délivrance de notre exil, dont l'actuel est celui de Rome.
Le midrach (Vayikra rabba 11,7) dit que Rome est comparée à un porc.
La guémara ('Houlin 109b) enseigne que le Shibouta a un goût comparable au porc.

=> En le salant, Rava faisait allusion, que par le mérite d'accomplir Shabbath, l'exil actuel, celui de Rome (comparé au porc) arrivera à sa fin, et nous vivrons alors la guéoula finale.

5°/ Rav Houna allumait la lampe en l'honneur du Shabbath (Maharcha, Shabbath 119a).
Les Tossafot (Shabbath 263,7) disent qu'il allumait une petite lumière, avec laquelle sa femme allumait les siennes.
Le Maharshal explique qu'il allumait, puis éteignait les bougies de Shabbath, afin qu'il soit plus facile à sa femme de les allumer.

C'est rav Houna qui a déclaré : "Toute personne qui accomplit régulièrement la mitsva d'allumer les bougies de Shabbath, aura des enfants érudits en Torah" (guémara Shabbath 23b).

Le Maharcha explique que c'est pourquoi Rav Houna faisait en sorte que lui-même et sa femme, soient impliqués dans leur allumage.

Selon la guémara (Shabbath 119a), en l'honneur de Shabbath :
6°/ Rav Papa tressait les mèches des lampes à huile.

7°/ Rav 'Hida coupait les betteraves en tranches.

8°/ Rabba et Rav Yossef coupaient du bois.

9°/ Rav Zeira allumait le feu.

10°/ Rav Na'hman ben Yits'hak amenait sans cesse des nécessités pour Shabbath.

Il disait : "Si Rav Ammi et Rav Assi [qui était les plus grands érudits de cette époque], venaient me rendre visite, n'est-ce pas que j'apporterais [les meilleurs choses afin de les honorer]?
Ainsi, il est certain que je dois agir (au moins) de même pour Shabbath."

=> Ces paroles de Rav Na'hman sont très puissantes ...

La valeur que je donne au Shabbath, se voit dans l'investissement, dans l'implication que je mets à m'y préparer.

<--->

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
La Rambam tranche que l'homme doit être dans l'attente et se préparer pour recevoir la Reine Shabbath. C'est la meilleure manière de recevoir cette dernière.

Le Arizal allait dans les montagnes avant le coucher du soleil et disait : "Venez et allons à la rencontre de la Reine Shabbath!"

La guémara (Shabbath 25b) rapporte qu'on apportait à Rabbi Yéhouda fils de Rabbi Ilaï la veille de Shabbath une bassine d'eau chaude. Il se lavait le visage, les mains et les pieds, s'enveloppait de draps en lin garnis de tsitsit et ressemblait à un ange divin.

Le rav de Brisk s'asseyait une heure avant l'entrée du Shabbath dans la terrasse de sa maison, lavé et habillé en son honneur. Son visage éclairait comme une torche, rayonnant d'une majesté divine, attendant l'arrivée de la Reine Shabbath.
[...]

Les préparatifs du Shabbath doivent être comme ceux de l'approche d'un mariage.

Imaginons un jeune couple sous le dais nuptial. Du côté du futur marié se trouvent les parents, le Rav qui officie durant la noce est présent ainsi que le père de la futur mariée.
La cérémonie n'a pas encore eu lieu, la mère de la mariée n'est pas encore arrivée.
Les appels téléphoniques ne cessent d'être lancés pour la trouver, jusqu'au moment où elle arrive en courant complètement essoufflée. Son chapeau est à l'envers, sa tenue est tachée et elle porte des pantoufles dépareillées ...
"Je n'ai pas eu suffisamment de temps, elle s'excuse pour sa tenue singulière, croyez-moi, j'ai travaillé jusqu'à la dernière minute ..."

Est-ce possible? Peut-on accepter de tels prétexte? Ce ne sont que des stupidités et paroles vaines prouvant l'inconscience de la mère.
Qui pourrait se montrer si négligeant à l'approche du mariage de sa fille.

Le Shabbath est une analogie du monde futur. Comment pourrait-on le dénigrer? Où est notre crainte d'Hachem à l'approche de ce grand jour qui se renouvelle chaque semaine?

Lorsque 2 personnes doivent se rencontrer, si elles en sont heureuses, elles seront en avance de quelques minutes. Mais si elles sont contraintes, elles arriveront en retard.
Nous prouvons notre amour du Shabbath exactement de la même manière, en le recevant à temps.
[...]

Nombreux sont ceux qui reçoivent le Shabbath à la dernière minute, mais le sorte le plus tôt possible ...
La maîtresse de maison dit en scrutant sa montre : "Oh, impeccable, le Shabbath se termine dans 22 minutes ... Il y a déjà 2 étoiles! Génial! ..."

Ô combien l'honneur du Shabbath est dénigré de cette façon!

Imaginons que vous receviez à la maison le grand rabbin d'Israël, et qu'il entende la maîtresse de maison dire derrière la cloison : "Quand va-t-il enfin partir?"
Peut-on imaginer qu'il acceptera de revenir dans une telle maison, où on n'attend que son départ?
Est-il convenable de se comporter ainsi avec la Reine Shabbath?

"Lorsqu'un fidèle s'absente un jour de la synagogue, Hachem s'enquiert de lui et s'exclame : "Dommage pour untel qui avait l'habitude de venir, sa perte est irrécupérable"."

[Zohar - Balak 196a]