Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Que nos yeux et notre cœur soient toujours là-bas (au mont Sinaï)"

[Ramban]

Le rav Akiva Tatz de commenter :
"Le peuple juif a été doté d'un destin au mont Sinaï : la révélation est claire.
Mais l'épreuve apparaît après le Sinaï, quand la révélation s'estompe : y serons-nous fidèles alors?

Sinaï était émet, révélation.
Et dans cette révélation, la 1ere mitsva de la Torah fut transmise au peuple juif : la mitsva de émouna : "Je suis Hachem" = et votre obligation est de M'être fidèles pour toujours.

Le émet est le début, la émouna le travail qui suit."

Pleurer le Temple, pour le faire vivre …

+ Pleurer le Temple, pour le faire vivre ... (par le rav Arié Lévin)

Le mois d'Av est rempli de tristesse et de deuil jusqu'au 9, jour où l'on jeûne pour rappeler la destruction du Temple.

Un jour de ce mois, Reb Aryé s'est rendu sur la tombe de sa femme, puis, encore très ému, il s'est dirigé vers le Kotel Maaravi, et a dit :

"Combien un homme peut-il pleurer la perte d'un être cher, de l'épouse, de la mère, d'un enfant de sa chair et de son sang?
Quand la mort arrive, on ne peut arrêter les larmes, et elles continuent encore pendant un certain temps.

Mais 1 ou 2 ans plus tard, on n'a plus la force de pleurer,car la source des larmes est tarie.
C'est dans l'ordre des choses.
Le défunt nous a quitté, et nous continuons à vivre, car "il est dans la nature des choses que les morts soient oubliés."

Voyez maintenant cette chose extraordinaire : le Temple a été détruit, il y a 2 000 ans, c'était une construction de pierre que nous n'avons jamais connue dans sa splendeur, et pourtant les juifs continuent à en porter le deuil, à pleurer d'année en année pendant des siècles, partout dans le monde.
Les larmes ne cessent pas, elles continuent à couler ...

Ne vous étonnez pas : nous apprenons ainsi que le Temple n'est pas mort.
Un mort, aussi important et respecté soit-il, aussi proche et aimé qu'il soit, est pleuré un certain temps, et puis c'est fini.
Il est mort, il a disparu. D. l'a rappelé à lui.

Mais dans le cas présent, si nous avons la force de pleurer, s'il nous reste des larmes : c'est le signe que le Temple n'est pas mort, qu'il vit, qu'il y a de l'espoir."

Le futur de nos jours de jeûne

+ Le futur de nos jours de jeûne -> Le saviez-vous?

Nos 4 jours de jeûne actuels, deviendront des jours de joie lorsque le Temple sera reconstruit (très bientôt b"h!).

Il est, en effet, écrit (Zé'haria 8,19) :
"Ainsi dit D. : [Les 4 jours de jeûne] seront pour la maison de Yéhouda pour la joie et le bonheur, et pour des fêtes joyeuses."

<-------------------------------------------------------------------->

-> "Je me remémore mes chants la nuit" (Téhilim 77,7)

Le midrach (Pessikta déRav Kahana 17) précise que "la nuit", fait référence à 5 nuits :
-> celle de la sortie d'Egypte ;
-> celle durant laquelle Hachem a détruit l'armée de Sancheirev.
Il y avait 185 000 généraux, et selon nos Sages une armée de 2 500 000 soldats (cf. Méla'him II 19,35).
En un instant, Hachem a tué tout le monde, sauf 5 personnes : Névou'hadnétsar, Névouzaradan, Sancheirev et ses 2 enfants ;
-> celle où Gidéon a été victorieux de sa bataille ;
-> celle de la chute de Sissera.
-> et celle du 9 Av.
Ce sont toutes des nuits de triomphes et de victoires, ainsi que vient faire le 9 Av, qui est une tragédie et une tristesse?
                                                            .
On apprend de là que de même qu'il y a des moments collectifs/individuels qui sont des joies évidentes à moyen/court terme, de même, il y a des moments qui sont aussi de grandes joies, mais cependant il nous faut plus de temps avant de sans rendre compte.
La seule chose de sûre, c'est qu'au final, nous n'aurons rien à redire à Hachem, si ce n'est un sentiment de stupéfaction à la vue de toute la bonté et de tout l'amour dont Il nous a comblé durant notre vie.
                                                            .
Nos Sages (le Gaon de Vilna par exemple) disent que de ce sur quoi nous avons pleuré dans ce monde, nous en rigolerons dans le monde futur (de vérité), car nous prendrons conscience d'à quel point ils nous ont été bénéfiques, et d'à quel point nous n'en avions pas conscience, préférant s'en plaindre.
Avoir de la émouna, c'est savoir laisser sa vie dans les mains de D., en disant : c'est dur, je ne comprends pas pourquoi, mais je suis bien car j'ai confiance en Toi, papa Hachem, et c'est forcément pour mon bien ultime.

"La destruction des Temples et notre exil sont basés sur les jours du 17 Tamouz au 9 Av.

Le 17 Tamouz, le peuple a façonné le veau d'or et le soir du 9 Av, l'épisode des explorateurs se passa.
Ces deux événements majeurs changèrent le déroulement du peuple juif pour toutes les générations."

[Le rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharaon]

La sortie d'Egypte et le don de la Torah au mont Sinaï peuvent être vu comme la naissance du peuple juif.
Des erreurs qui adviennent au moment de la naissance peuvent laisser des cicatrices de longue durée qui peuvent prendre une vie pour être solutionnées.
Ainsi en est-il des fautes du veau d'or et des explorateurs ...

<---------------------------->
-> La faute du veau d'or a eu lieu en : -1313 de l'ère goy.

"Que répondrai-je à D. en retour de toutes Ses bontés pour moi?"

[Téhilim 116,12]

"J'ai créé le mauvais penchant et J'ai créé la Torah comme remède ; si vous étudiez la Torah, vous ne serez pas livrés dans ses mains."

[guémara Kidouchin 30b]

=> Puisque D., qui a créé le mauvais penchant, atteste que l'étude est le seul remède efficace, il serait vain d'en chercher un autre.

"Les gens se plaignent de leur situation matérielle, en déclarant : "La vie est dure, on n'a pas de quoi vivre!"

Et moi, je leur réponds : "Et pour mourir, vous avez de quoi?" "

[le 'Hafets 'Haïm]

"Miryam mourut en ce lieu et y fut ensevelie." ('Houkat 20,1)

Si elle est morte, il est évident qu'elle a été enterrée.
Pourquoi notre verset le mentionne-t-il?

Lorsque les espions sont revenus de leur expédition en Israël, ils ont monté le peuple juif contre ce pays, et D. a été très "en colère".

Comme punition, toutes les personnes qui ont quitté l'Egypte entre les âges de 20 et 60 ans sont mortes durant les 40 années de séjour dans le désert.

En effet, chaque année, la veille du 9 Av, tous ces gens creusaient leur propre tombe et y dormaient durant toute la nuit.
Les personnes devant mourir cette année, rendaient l'âme, tandis que ceux qui y avaient survécu, pouvaient retourner dans leur tente (guémara Baba Batra 121a - Rachbam).

=> Ainsi, durant les 40 années dans le désert, les gens étaient d'abord enterrés et ensuite ils mouraient.
Myriam a été la 1ere à mourir, et à être ensuite enterrée.

<-------------->

-> Nous devons comprendre pourquoi la mort de Myriam est mentionnée ici ('Houkat 20,1) juste après le chapitre concernant la mitsva de la vache rousse.
Cette loi a été donnée aux juifs le jour de l'érection du Michkan, le 1er Nissan de la 2e année après la sortie d'Egypte, alors que Myriam mourut la 40e année.
Malgré l'intervalle de temps les séparant, la Torah lie la mort de Myriam aux lois de la vache rousse pour nous apprendre que, comme la vache rousse sert d'expiation pour la faute du veau d'or, la mort des tsadikim fait expiation pour le peuple juif.
[Méam Loez - 'Houkat 20,1]

-> "Grâce à la sueur de la préparation du Shabbath, D. efface toutes les fautes comme s'il s'agissait de larmes."

[le 'Hida - dans son Ma'hazik Bérah'a - au nom du Ari zal]

-> "L'honneur accordé au Shabbath vaut plus que 1 000 jeûnes."

[Midrach Tan'houma - paracha Béréchit 3]

Rabbi Il'aye dit : "Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson (כוס - koss - coupe de vin) [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit – Rachi] ;
-> sa poche (כיס - kiss - bourse d'argent) [son intégrité dans le commerce – Rachi] ;
-> et sa colère (כעס - kaas - colère) [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens – Rachi.] "
Certains ajoutent : et par son rire.

[guémara Erouvin 65b]

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) fait remarquer que les 3 signes : כוס et כיס et כעס commencent tous par la lettre כ (kaf) et se terminent tous par la lettre ס (samé'h) ; ces 2 lettres constituent le mot כס dont dérive le mot : כסוי (kissouï - dissimulé, caché).
Il s'agit d'une allusion au fait qu'à travers ces 3 choses, nous pouvons révéler un trait caché de l'homme.

<--->

-> En général, un homme craint le regard d'autrui, et son esprit ainsi que sa nature profonde et ses vertus (ou ses défauts) sont cachés à son prochain.
C'est pourquoi, rabbi Il'aye vient donner 3 signes indubitables : ses réactions au vin, à l'argent et à la colère permettent de savoir quelle est la véritable nature de cet homme et s'il est doté de bonnes qualité ou non.
Même si un homme parait convenable à nos yeux, sans l'avoir testé sur ces 3 signes ou tout au moins sur l'un d'eux, notre jugement peut être erroné, car il ne faut pas se fier aux apparences.
Ces signes révélateurs seront les témoins fiables de l'essence de l'homme et de son niveau.
['Hidouché Méiri]

<--->

-> En buvant du vin avec un homme, même une seule fois, de par sa réaction au vin, on peut apprendre de lui autant que si on avait habité avec lui de nombreux jours.
[Yaavets - Pirké Avot 2,12]

[Par exemple le 'Hidouché Méïri écrit : Un homme convenable ne boit du vin qu'en petite quantité, juste ce qui est nécessaire pour renforcer sa santé et réjouir son cœur.]

<--->

-> Sous l'effet de l'ébriété ou de la colère qui font perdre partiellement ou totalement le contrôle de soi-même, nos limitations sont affaiblies et dévoilent ainsi l'intériorité et la véritable nature.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome5,p.93) enseigne :
La révélation de l'intériorité de l'homme par son argent s'explique ainsi.
L'avarice (la main lourde pour donner à autrui) est un défaut qui traduit un manque de confiance (bita'hon) en Hachem qui a pour conséquence le souci du lendemain.
Ce souci de la subsistance (parnassa) affaiblit aussi les limitations extérieures et révèle donc l'intériorité de l'homme.
Ainsi, par l'avarice, signe d'impiété ; ou par la générosité, signe de piété, nous pouvons reconnaître l'intériorité de l'homme.

<--->

=> A quoi les 3 signes font-ils allusions?

-> Le Maharcha enseigne :
Les bons comportements d'un homme se classent en 3 catégories : envers lui-même, envers son prochain et envers son Créateur.
Ainsi, les 3 signes sont liés respectivement à ces 3 catégories :
- 1°/ lorsqu'un homme boit du vin, il doit être vigilant pour ne pas s'enivrer afin de ne pas causer de dégâts et de dommages sur sa personne (en se blessant ou en se déshonorant par exemple) ; s'il y arrive, cela est utile et "bien" pour lui-même.
De plus, l'attirance au vin, qui est agréable au palais, révèle qu'il est attiré pour les plaisirs du corps.

- 2°/ lorsqu'un homme a une relation d'argent avec son prochain et se comporte honnêtement, sans profiter d'un rapport de force et sans léser son prochain, cela est utile et "bien" pour son prochain.
De plus, l'attirance à une aisance financière pour satisfaire largement ses besoins, qu'il ressent utile, peut l'entraîner à des transactions commerciales malhonnêtes.

- 3°/ lorsqu'un homme fait des efforts pour retenir sa colère, il est bien pour le Ciel, car le coléreux est "mauvais" pour le Ciel, et au cours de sa colère qui éclate, il est considéré comme idolâtre.
De plus, la tendance à maîtriser sa colère qu'il retient est une preuve que cet homme est attiré par le "bien", car le coléreux considéré comme un idolâtre durant sa colère s'appelle mauvais (ra), ce qui est le contraire de bien (tov).

<--->

=> Comment comprendre : "La personnalité de l'homme se révèle par son rire"?

-> "Il est interdit à l'homme d'emplir sa bouche de rires dans ce monde-ci"
[rabbi Yo'hanan bar Yo'haï - guémara Béra'hot 31a]

Cette interdiction est motivée par le deuil due à l'exil du peuple juif, d'après certains décisionnaires.
Mais pour d'autres, le motif est que par les rires excessifs, l'homme ne se maîtrise plus et s'habitue à transgresser et à détacher son esprit de la volonté d'Hachem.

Ainsi, si un homme rit excessivement, non seulement il transgresse l'interdit cité par rabbi Yo'hanan, mais de plus c'est un signe révélateur de stupidité, surtout lorsque ces rires s'accompagnent d'éclats de voix intenses.
Par contre, celui qui rit modérément, sans "remplir sa bouche" de rires et sans éclats de voix, révèle son bon niveau d'intériorité.
[Aggadot Yaavéts]