Aux délices de la Torah

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"40 [coups], il le frappera, il n'ajoutera pas" (Ki Tétsé 25,3)

Nos Sages (guémara Makot 22a) nous enseignent que ce verset doit être compris en étant lié avec le dernier mot du verset précédent, qui est : "bémichpar" (avec un compte), afin de signifier : "avec un compte qui mènent à 40 (bémichpar arbayim), il le frappera".

Cela nous apprend que le nombre de coups de fouet que le tribunal donnera à une personne qui aura transgressé un commandement négatif est de 39, et non de 40, comme le verset nous le laisse comprendre.

Il est écrit dans la guémara (Makot 22b) :
"Rava a dit : Que sont stupides les personnes qui se lèvent par respect pour un Séfer Torah, mais qui ne se lèvent pas par respect pour une grande personnalité de la Torah.
Dans le Séfer Torah, il est écrit que [celui qui a fauté devra recevoir] 40 coups de fouet, et nos Rabbins sont venus et en ont enlevé un."

Le Rabbi d'Ostrovtze demande pourquoi Rava cite la loi des 39 coups de fouet comme une indication de la grandeur de nos Sages?
Pourquoi ne pas citer un enseignement similaire, comme en ce qui concerne le compte du Omer, où la Torah nous dit : "vous compterez 50 jours" (Vayikra - Emor 23,16), et en pratique la mitsva est de compter les 49 jours menant à Shavouot (qui est le 50e)?

Le Rabbi répond que le signe de grandeur de nos Sages est de chercher à réduire la douleur et la souffrance de tout juif, même si c'est un fauteur (coups de fouet), autant que possible (même si le résultat sera faible, toute peine retirée à autrui est un acte énorme!).

Cet amour et cette compassion de tout autre juif, quel qui soit, est un véritable révélateur de la grandeur de nos Sages.

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rav Shimon Finkelman

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-> En réduisant cette peine à 39 coups, comment nos Sages se concordent-ils avec la Torah qui dit explicitement "40 coups" ?

Nous allons voir l'avis du Divré Ye'hezkel.
En réalité, un juif qui a fauté, quand on lui afflige sa peine, normalement il doit s’en réjouir, car la sanction a la vertu d’expier la faute.
Ainsi, une fois qu’il a reçu 39 coups et qu’on lui annonce que sa sanction est terminée, dans sa volonté d’effacer complètement son péché, il devrait ressentir le regret qu’il n’y a pas encore d’autres coups, pour que sa faute soit encore plus expiée.
[Dans son désir ardent d'obtenir un pardon complet pour son péché, il est prêt à recevoir même encore un coup si cela pourrait l'épurer encore plus de la tâche de sa faute.]
Or, nos Sages disent que l’intention de faire une mitsva est en soi déjà considérée comme une mitsva. Ainsi, quand l’homme pousse un soupir regrettant que la sanction s’arrête là, cela lui est considéré comme s’il avait encore reçu un coup.
Dès lors, la peine est bien de 40 coups : 39 coups réels, et le 40e coup c’est sa volonté qui lui est comptée.

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-> Le rabbi David de Sochatchov explique à l'inverse, que l'essentiel de l'expiation est obtenue en administrant 40 coups au fauteur.
Cependant, si on lui avait donné 40 coups, il se serait tranquillisé en pensant qu'à présent qu'il a reçu la totalité des coups, il est devenu un Juste (tsadik) parfait et n'a plus du tout à s'inquiéter par rapport à cette faute. Or, cela n'est pas convenable.
En effet, il est préférable que l'homme qui a fauté regrette constamment sa faute, comme le dit le roi David dans les psaumes : "Ma faute est constamment devant moi".

C'est pour cela que les Sages ont diminué le nombre de coups et l'ont réduit à 39. De la sorte, quand il ne recevra que 39 coups, le fauteur sera toujours préoccupé que sa faute n'a peut-être pas été complètement pardonnée puisqu'il n'a pas reçu les 40 coups dont parle la Torah.
De cette façon, il ne sera pas serein, mais continuera constamment à penser à sa faute et à la regretter amèrement. Et c'est justement ce que recherche la Torah, que le pécheur soit constamment soumis et qu'il vive toute sa vie dans un esprit de repentir, en n'en venant jamais à ressentir de l'orgueil en pensant qu'à présent, il est devenu un Juste parfait.

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+ "40 [coups], il le frappera, il n'ajoutera pas ; de peur qu'il n'ajoute un coup à ceux-là et que ton frère (אָחִיךָ) soit dégradé à tes yeux" (Ki Tétsé 25,3)

-> De ce verset, nos Sages apprennent qu'une fois qu'un homme a reçu la flagellation de 39 coups, alors sa faute sera pardonnée et de nouveau il sera considéré comme "ton frère".
Ainsi, le verset doit se comprendre comme : "Quand il sera dégradé" par les 39 coups, alors il redeviendra "ton frère à tes yeux".

Mais on peut expliquer ce verset de façon allusive. En effet, les mots "ton frère" se disent : "a'hikha" (אָחִיךָ), dont la valeur numérique est justement de : 39.
Ainsi, le verset dit que quand un homme recevra le nombre de coups correspondant à la valeur numérique du mot "אחיך", qui est de 39, alors il redeviendra vraiment : "ton frère", et sa faute sera expiée.

[le Na'hal Kédoumim]

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-> Le Ktav Sofer apporte un enseignement similaire :
"Ton frère sera dégradé à tes yeux" = S'il est dégradé par ces coups devant toi, il est donc évident qu’il est dégradé à tes yeux! Qu’est-ce que cela nous apprend?

Nos Sages expliquent que les mots : "ton frère" de ce verset indiquent que même si jusqu’à présent, il était un racha, à présent qu’il reçoit sa sanction, il redevient "ton frère et sa faute est expiée.
Cependant, pourquoi doit-on absolument attendre qu’il reçoive sa sanction pour le voir comme son frère? Puisque la téchouva expie les fautes, alors s’il s’est repenti avant d’être frappé, il redevient ton frère déjà par son repentir?

Seulement, comme le repentir s’effectue dans le cœur de l’homme, et que l’être humain ne voit qu’avec ses yeux, qui ne voient pas les cœurs, c’est pourquoi, on ne peut jamais savoir si le fauteur s’est bien repenti. Il faudra donc attendre qu’il reçoive les coups.

Ainsi, "ton frère sera dégradé" = c’est-à-dire qu’il ne deviendra ton frère que quand il sera dégradé par les coups et pas avant, même s’il s’est repenti.
La raison est : "à tes yeux" = son repentir n’est pas visible "à tes yeux" [d'humain].

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-> Le Méam Loez (Ki Tétsé 25,3) commente :
Les nombres 39 et 40 ont un sens particulier dans la Torah.
Un mikvé contient 40 Séa d'eau. Le peuple juif a passé 40 ans dans le désert pour expier la faute des explorateurs. L'eau du Déluge est tombée pendant 40 jours et 40 nuits.
Selon la tradition juive, les 40 premiers jours de la grossesse sont déterminants pour l'enfant.

Le chiffre 39 est la valeur numérique du mot "tal" qui veut dire rosée. Hachem ressuscitera les morts grâce à la rosée (guémara 'Haguiga 12a).
Les Kabbalistes expliquent que D. possède 13 Attributs de miséricorde.
Le nombre 39 est une triple expression de ces Attributs.

Les deux nombres 39 et 40 évoquent donc la purification d'un état indésirable et la naissance, la flagellation créé un processus similaire de renouveau et de purification de l'âme du fauteur.

La Torah qualifie le condamné de "racha", alors que notre verset le désigne comme "ton frère". Après qu'il ait reçu la flagellation, sa faute est totalement expiée et il redevient "ton frère", semblable à tout autre juif (guémara Maccot 23a).
De fait le mot "a'hikha" (ton frère - אָחִיךָ) a une valeur numérique de 39. [Rabbénou Bé'yahé]
[...]
Les 39 coups étaient administrés par groupe de 3 : un sur chaque épaule et un au centre de la poitrine.
[...]
Avant la flagellation, le tribunal examinait la condition physique du condamné et déterminait s'il était capable de supporter les 39 coups.
Si le beth din le jugeait de faible constitution, il réduisait le nombre de coups par un multiple de 3.
En d'autres termes, si le tribunal estimait le condamné capable de supporter 20 coups de fouet seulement, il réduisait ce nombre à 18 (3*6).
Pendant la flagellation, le juge pouvait encore réduire le nombre de coups. Cependant, jamais il n'en ajoutait au nombre fixé même s'il se rendait compte, aux cours de la flagellation, que le condamné pourrait en supporter davantage.

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-> La raison pour laquelle le coupable est fouetté précisément 39 fois est la suivante : un embryon atteint sa forme humaine en 40 jours.
L'essence d'un être humain est donc symbolisée par le chiffre 40.

[Le condamné aurait dû recevoir 40 coups qui représentent la destruction de sa vie.] Cependant, Hachem par pitié, le dispense du dernier coup [lui octroyant ainsi une dernière chance].
Le nombre de coups est donc de 39, quarante moins un, pour faire comprendre au coupable que s'il se repent de tout cœur, sa faute sera pardonnée et il vivra.
[Mabit - Beth Elohim 3,49]

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-> Le Komets Hamin'ha rapporte le Ramban qui dit que la Torah impose 40 coups en référence à la formation du fœtus. En effet, nos Sages nous apprennent que le fœtus est formé 40 jours après la conception.
Or, quand l'homme commet une faute, il porte atteinte à l'intégrité de sa personne et abîme les forces qu'il a reçues d'Hachem lors de sa formation. La faute dégrade l'homme.
C'est pourquoi, pour réparer la faute, la Torah prévoit 40 coups, pour rétablir la complétude de l'homme qui a été formé en 40 jours et que sa faute a dégradée.
Mais d'un autre côté, si cette peine de flagellation vise à affaiblir l'homme pour le purger de la faute qui a entaché son être, malgré tout, cette sanction n'est pas là pour entraîner sa mort et sa disparition. En cela, la peine de flagellation est différente de la peine de mort.
Or, étant donné que l'homme a reçu toutes ses forces (en potentiel) pendant les 40 jours de sa formation, s'il recevait 40 coups, alors cela aurait quelque part entraîné l'affaiblissement et la disparition totale de toutes ses forces et cela aurait été assimilé à sa mort. C'est pourquoi, les Sages ont réduit la peine à 39 coups, pour ne pas entraîner l'annihilation totale de l'individu.

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Le Yaarot Dvach se base également sur le Ramban, qui ajoute que les 40 coups dont parle le verset, font référence aux 40 jours où Moché s'est trouvé sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah. Or, le pécheur a transgressé les paroles de cette Torah, il recevra donc 40 coups.
Néanmoins, même si le don de la Torah devait avoir lieu le 6 Sivan, et Moché serait alors monté sur le mont Sinaï le lendemain, le 7 Sivan, pour y rester jusqu'au 17 Tamouz. Et de cette façon, Moché serait bien resté 40 jours sur le mont Sinaï.
Malgré tout, nos Sages enseignent que Moché retarda le don de la Torah d'un jour. Il ajouta un jour supplémentaire de préparation.
Dès lors, on a en réalité reçu la Torah le 7 Sivan, puis Moché monta sur le mont Sinaï le 8 Sivan pour y rester jusqu'au 17 Tamouz.

Ainsi, dès lors, dans les faits Moché resta sur le mont Sinaï pendant 39 jours pour recevoir la Torah.
C'est pourquoi, la Torah qui avait prévu 40 jours, parle de 40 coups pour expier la transgression de la Torah. Mais comme Moché, en retardant le don de la Torah d'un jour, finit par ne rester sur la montagne que 39 jours, ainsi les Sages qui sont ses porte-paroles sont venus réduire la peine de flagellation à 39 coups.

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-> Le Kli Yakar rapporte la Michna des Pirké Avot qui dit que l'homme accède au discernement quand il atteint 40 ans.
Or, un homme ne faute que par manque de discernement. Ainsi, les 39 coups (et pas 40) qu'il reçoit du fait de la faute font allusion au fait qu'il a quelque part manqué de discernement par le fait qu'il a commis cette faute.

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-> En instituant 39 coups et pas 40, nos Sages laissent entendre que pour que la réparation soit totale, il faut aussi que nous y mettons tout notre cœur brisé dans la téchouva.
[rapporté par le rav David Touitou]

[certes, ils nous font 39 sur 40, mais cela ne nous dispense pas d'un minimum d'effort personnel]

Le divorce

"Il lui écrira un acte de divorce" (Ki Tétsé 24,1)

Dans la guémara (Guittin 90b), nos Sages nous disent que lorsqu'un homme divorce de la femme, de son 1er mariage, même l'Autel (du Temple) verse des larmes.

Quelle est la signification de cette symbolique?

Il est dans la nature de l'être humain, dans ses instincts, de ne pas rester indifférent lorsqu'il voit quelqu'un souffrir.

Beaucoup de personnes sont bouleversées, ont un malaise lorsqu'elles voient du sang.
Cependant, un chirurgien ne doit pas avoir d'émotions, continuant à opérer pendant que le sang gicle à profusion.

Contrairement aux hommes, les pierres n'ont pas de sentiments, et c'est ainsi qu'on dit : "avoir un cœur de pierre", pour exprimer l'insensibilité d'une personne.

Sur l'Autel du Temple (lieu des sacrifices), le sang y était versé en permanence, et la pierre "froide" de l'Autel n'exprimait aucune compassion ou émotion.

=> Nos Sages nous disent que le divorce entre un mari et sa femme est une expérience tellement douloureuse/traumatisante que même l'Autel, qui est composé de pierres qui n'ont pas de sentiments et qui voit du sang couler en permanence, va en venir à verser des larmes.

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Guémara Guittin (90b) : "Lorsqu'un 1er mariage se finit par un divorce, l'Autel [du Temple] verse des larmes".

Le rabbi Yissocher Frand demande pourquoi particulièrement l'Autel?

L'Autel est le lieu des sacrifices, qui avaient pour but d'amener les personnes à être plus proches de D.
Dans les relations humaines, les sacrifices/concessions sont obligatoires, spécialement dans le cadre du mariage.

Dans un couple, lorsque le fait d'être "centré sur soi-même" prime sur la volonté de donner, lorsque personne ne fait de sacrifice pour le bien de l'autre (sur l'Autel du couple), il ne peut subsister un lien solide, durable.

L'Autel pleure ainsi sur les personnes qui ne sont pas capables de sacrifices.

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Par ailleurs, il est intéressant de noter que la section de la Torah parlant des sacrifices quotidiens permanents (le korban tamid -> Bamidbar 25,1-8), contient toutes les lettres de l'alphabet hébreu sauf le guimmel et le tét (גט).

Cela est une autre allusion au fait que l'Autel (du Temple), se sent également mal à l'aise avec ces 2 lettres.

 

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Moché Bogolmisky (dans son Védibarta Bam) + dvar Torah du rabbi Yissocher Frand

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-> Il y a 3 choses qu'un homme est obligé de faire à sa femme comme il est dit : chééra (la nourriture), késsouta (l'habillement) et onata (relation conjugale) (Michpatim 21,10).
En revanche, une femme a 9 choses qu'elle doit faire pour son mari, comme le dit la michna (Kétoubot 59b), elle doit moudre le grain en farine, cuire le pain, laver les vêtements, cuisiner, allaiter son enfant, faire son lit et travailler la laine (voir Aderes Eliyahou, Devarim 21,13).
La guémara (Kétoubot 61a) ajoute 2 autres devoirs pour l'épouse : elle doit mélanger une coupe de vin pour lui et lui laver le visage, les mains et les pieds.

=> En divorçant de sa femme, l'homme se libère de 3 devoirs envers sa femme, ceci est représenté par la lettre guimel du mot guét (acte de divorce), car cette lettre a un guématria de 3.
D'autre part, en recevant le divorce, la femme est libérée de neuf devoirs, symbolisés par la lettre tét du mot guét, car cette lettre a un guématria de 9.
[haMaor haGadol - p.375]

"Il lui écrira un acte de divorce" (Ki Tétsé 24,1)

Le document de divorce s'appelle en hébreu : le gét (גט).
Que pouvons-nous tirer de ce nom?

1°/ Le mot gét (גט) a une valeur numérique de : 12.
Son nom nous apprend qu'en pratique, il doit être écrit en précisément 12 lignes (pas plus, pas moins).

2°/ En utilisant la guématria, le nombre 12 peut être obtenu de différentes façons (ex : beit et youd, dalét et 'hét, ...), mais la combinaison : guimmel et tét (גט) n'est pas un hasard.

On remarque que dans toute la Torah, il n'y a aucun mot dans lequel les lettres guimmel (ג) et tét (ט) sont ensembles.

=> De même que ces 2 lettres sont toujours séparées dans la Torah, elles représentent l'opposé de l'unité et de la paix (d'où l'appellation de : גט).

 

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Moché Bogolmisky (dans son Védibarta Bam)

Avoir des enfants : une leçon de compassion …

+ Avoir des enfants : une leçon de compassion ...

La 1ere mitsva qui apparaît dans la Torah est celle d'avoir des enfants, comme il est écrit : "D. les bénit en leur disant "Croissez et multipliez! Remplissez la terre ..." (Béréchit 1,28).

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 1) nous explique qu'ainsi, il y aura plus de personnes qui observeront la Torah, permettant la réalisation du but de la Création.

-> Au niveau individuel, le fait d'avoir des enfants va nous aider à améliorer notre caractère, permettant aussi d'atteindre le but de la Création.

Nourrir, prendre soin et élever des enfants, contribue à développer en nous de la compassion, de la miséricorde et de la sensibilité à autrui (cf.guémara Sanhédrin 36b - Rachi).

Rabbi Samson Raphaël Hirsch fait remarquer que le mot hébreu pour : "cruel" est : "a'hzar" (אַכְזָר), et peut se décomposer en : a'h (cependant - אך) et zar (étranger - זָר)

Une personne se permet d'agir de façon cruelle, principalement parce qu'elle ne s'identifie pas, parce qu'elle est étrangère à la souffrance d'autrui.
On en vient à être cruel, car on se dit : "ce n'est qu'un étranger" (a'hzar).

Un enfant va nous aider à développer de la compassion en dehors de nous-même, en jouant le rôle de pont entre nous et les autres.
Aux yeux des parents, l'enfant, pour lequel ils se soucient tellement, est comme une partie, une extension d'eux-même, bien qu'il se tient comme un être indépendant, comme un "autrui".

=> Cette ambivalence entre l'enfant : "c'est nous" (donc pas un étranger) et "c'est quelqu'un d'autre", va permettre aux parents de développer plein de belles qualités : compassion, miséricorde, patience, ... qu'ils vont pouvoir utiliser avec autrui par la suite.

==> En comblant égoïstement ce petit être de bonheur (car il est une partie de moi), j'en viens à développer, muscler en moi, une tendance à faire de même avec autrui.

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Le Rav Dessler nous dit que le fait d'avoir un enfant est un moyen de suivre l'exemple de la nature plein d'altruisme que D. nous a témoigné lorsqu'Il nous a donné vie.
De la même façon, que D. a créé un monde dans un but de donner, de la même manière qu'il nourrit et prend soin du monde, ainsi, les parents créent un enfant, ils lui sont des donneurs, ils le nourrissent et en prennent soin.

Le Midrach Tan'houma (Pékoudé) de dire que la création d'un enfant est ainsi analogue à la création du monde par D.

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-> Les enfants sont coûteux à élever, en plus du fait qu’ils causent souvent beaucoup de chagrin à leurs parents. Alors pourquoi tant de gens veulent-ils avoir des enfants?

Le Rav Dessler (Mikhtav mé-Eliyahou, volume 1, p. 36) explique les 2 motivations sur le désir d’avoir des enfants.
La 1ère est que nous sentons qu’ils seront une continuation de nous-mêmes, après avoir quitté le monde. La seconde est que nous avons un besoin inné d’avoir quelqu’un à qui prodiguer de l’amour et de la gentillesse.
C’est pourquoi les couples sans enfants en adoptent souvent et les élèvent comme les leurs. Certains auront même un chien ou un autre animal de compagnie à qui prodiguer de l’affection, comme s’ils étaient des enfants. C’est là une indication claire du pouvoir de donner, profondément ancré dans l’âme humaine.

"De même que l'étude de la Torah est supérieure à toutes les autres mitsvot, de même la punition pour la perte de temps d'étude de Torah est plus grave que toutes les autres fautes"

[le Sifri - rapporté par Rabbénou Yona dans Iguéret haTéchouva]

(késhem shétalmoud Torah gadol mikol amitsvot, ka'h oness bitoula gadol mikol aavérot)

"Rabbi Yo'hanan dit : d'où sait-on que D. prie?
Car il est écrit : "Je les réjouirai dans Ma maison de prière" (Yéchayahou 56,7 - véchima'htim bévét téfilati).
Il n'est pas écrit : "leur [maison de] prière", mais "Ma [maison de] prière".

Et que prie-t-Il?
Que Ma volonté soit que Ma clémence contienne Ma colère, et que Ma miséricorde surpasse mes autres attributs."

[guémara Béra'hot 7a]

La colère …

"C'est à la mesure avec laquelle un homme évite la colère et la rancune que sa perception de D. augmente ; elles sont les 2 piliers principaux sur lesquels tous les traits de caractère (midot) reposent. Ne l'oublie jamais".

[Rav 'Haïm Vital - Chaar haI'houdim]

-> "[Le Ari zal] était très ferme vis-à-vis de la colère plus qu'envers toutes les autres fautes (avérot), et ce, quand bien même on se mettait en colère pour une mitsva, comme ce fut le cas de Moché Rabbénou.
Voilà comment, il justifiait cette sévérité : si toutes les autres avérot ne concernent qu'un membre seulement du corps, la colère, elle, s'attaque à l'âme tout entière et la transforme du tout au tout.

En effet, lorsqu'un homme se met en colère, son âme le quitte, et c'est une autre âme provenant des mondes de l'impureté qui prend sa place."

[rav 'Haïm Vital - Chaar Roua'h haKodech]

-> "Lorsqu'un homme disposant pourtant d'une âme pure et céleste, se met en colère, il peut arriver que cette âme, plus médiocre, prenne sa place.
[...]
Et puisqu'il en est ainsi, on peut supposer que si telle femme avait été jusque-là, réservée comme épouse à tel homme, le jour où l'âme de celui-ci l'a quitté pour être accueillie par un autre homme, c'est aussi ce dernier qui héritera de cette femme."

[rav 'Haïm Vital - Chaar haGuilgoulim]

-> selon le Léchem Chévo véA'hlama, il existe toujours un moyen de ramener une âme à son état initial, grâce à une téchouva puissante.

-> "Chaque homme doit veiller à s'attacher de toutes ses forces à la Torah, car chaque mot qu'il étudie constitue une mitsva à part entière ...
Ainsi, après avoir par exemple étudié une page de guémara, l'homme a accompli plusieurs centaines de mitsvot."

[Gaon de Vilna - Chénot Eliyahou - Traité Péa 1,1]

-> "A chaque mot qu'il étudie, l'homme crée un ange qui plaide sa cause"

['Hafets 'Haïm - Chem Olam]

Éduquer ou étrangler …

"L'éducation (des enfants), se dit en hébreu : le 'hinoukh (חינוך), et elle ne doit surtout pas être confondue avec le : 'hinouk (l'étranglement - חינוך)

De l'un à l'autre, il n'y a qu'un pas (qu'une mauvaise lecture de la chose)."
[les 2 mots s'écrivant de la même façon sans la ponctuation.]

[Rav Ména'hem Berros - 'Hinoukh ouMazalot]

Le roi Salomon nous donne le conseil suivant : "Habitue ton enfant selon son chemin" (al pi darko - Michlé 22,6)

-> Le Gaon de Vilna de dire : "Il faut le guider selon sa nature spécifique" (même si cette dernière est loin d'être commode à apprécier).

-> Le Ralbag d'ajouter : "Selon la mesure de compréhension qu'il possède".

On lui donnera des leçons de morale selon une certaine mesure qu'il peut "ingurgiter", et pas au-delà.

Un enfant doit être éduqué selon son âge, selon ses possibilités mentales et physiques, selon sa capacité de concentration, selon son caractère, selon ses tendances naturelles.

-> Le Gaon de Vilna de nous enseigner :
"Aider l'enfant, l'éduquer selon son caractère, selon ses tendances (al pi darko), c'est l'aider à dominer les forces qui sont en lui et l'aider à les mener vers un but positif.

Car l'essentiel de la venue de l'homme dans ce monde est de dominer son caractère, le tourner vers le bien ... c'est là le secret de l'existence humaine."

=> Un enfant est un dépôt que D. a envoyé dans notre foyer.
Évitons de l'étrangler/étouffer en ce projetant à sa place, lui imposant ce qu'on aurait voulu faire de notre vie.
Au contraire, mettons-nous à sa place, lui permettant de s'épanouir au mieux dans sa vie.

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-> Le rav David Pinto (voie à suivre n°337) écrit :
Le verset "Eduque l’enfant d’après sa voie" a la même valeur numérique que le verset "pour que ce soit bon pour toi et pour ta descendance à jamais" (Réé 12,28).

" "Quiconque a le cœur hautain est une abomination pour D." (Michlé 16,5)

Même si l'orgueil n'est pas visible aux yeux des autres et qu'il reste confiné dans ton cœur, seul avec toi-même, il reste une abomination pour D.
Car, il se trouve à la racine du mauvais penchant et de tous les mauvais traits de caractère."

[Néfech ha'Haïm - chap. entre le 3e et le 4e portique]

-> La guémara (Sota 4b) sur ce même verset, nous enseigne :
"L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui nous ne pouvons demeurer ensemble!"