Aux délices de la Torah

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"Pour l'amour de Sion, Je ne garderai pas le silence"
(Haftara de Nitsavim : 7e et dernière haftara de consolation des Shabbath suivants la période du 9 av - Yéchéyahou 62,1)

Le Targoum Yonathan explique que D. donne ici un avertissement :
"Tant qu'Israël sera dispersé, le monde ne connaîtra pas la tranquillité".

 

On peut aussi trouver par exemple dans ces haftarot :

-> "Dans toutes leurs souffrances, Lui-même (D.) a souffert"
(Yéchayahou 63,7)

-> "Tu n'auras plus besoin du soleil comme lumière du jour, ni de l'éclat de la lune pour t'éclairer : Hachem sera pour toi une lumière éternelle et ton D. sera ta splendeur ... et les jours de ton deuil prendront fin"
(Yéchayahou 54,19-20)

-> "Hachem consolera Sion, Il consolera toutes ses ruines, Il fera de son désert un Eden, et de sa plaine aride, comme un jardin de Hachem ; la joie et l'allégresse s'y trouveront, les actions de grâces (louanges) et le son des chants"
(Yéchayahou 51,3)

La téchouva : incroyable cadeau de D.

+ La Téchouva : l'incroyable cadeau de D., nous permettant de revenir à notre place d'avant une faute : au plus proche de D. ...

-> "Vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre Dieu ; vos péchés sont cause qu'il a détourné sa face de vous et cessé de vous écouter. " (Yéchayahou 59,2)

-> "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton Dieu; car tu n'es tombé que par ton péché." (Ochéa 14,2)

-> Selon la guémara Shabbath 55a, il y a seulement 4 personnes qui sont mortes sans n'avoir jamais fait de faute : Binyamin (le fils de Yaakov), Amran (le père de Moché), Yshaï (le père du roi David) et Kilav (le fils du roi David). Selon certains, on peut y ajouter : Lévy et Yéhochoua.

Puisque fauter est inévitable, D. nous a donné comme cadeau : la Téchouva.

D'ailleurs, nos Sages ont dit (guémara Pessa'him 54a & Nédarim 39b) : "7 choses ont été créées avant que le monde ne fût créé. Elles sont : la Torah, la Téchouva, le gan Eden, le guéhinam, le Trône de gloire, le Temple et le nom du Macchia'h"

La téchouva est si vitale/essentielle, qu'elle a précédé la création du monde!

Le Baal haTanya nous explique que le mot Téchouva est composé du mot : "tachouv" (retourne) et de la lettre : hé (renvoyant à D.).
=> La Téchouva est bien ce cadeau, cette possibilité de : retourner vers D., après la distanciation que notre faute a occasionné.

-> Le rav Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Moadim) de nous enseigner :
"Lorsqu'une personne transgresse [la volonté de D.], elle souille son âme.
Cette impureté va la couper et la séparer de D.
...
Chaque mitsva amène une personne plus proche de D.
En revanche, chaque avéra va mettre de la distance entre une personne et D.
...
Le but ultime de la Téchouva est de retrouver et regagner notre proximité originelle avec D."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) de dire :
"Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva!
Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine."

-> Le Rambam de nous dire aussi (Hilkhot Téchouva 7,4) :
"Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".

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-> Rabbi Aryé Kaplan nous rappelle :
"Nos Sages nous enseignent : "Tous les débuts sont difficiles" (Rachi - Chémot 19,5).
D. donne ainsi à chaque personne toutes les opportunités, et dès qu'elle réalise l'effort initial de faire Téchouva, elle reçoit l'aide de D. (guémara Shabbath 104a).

D. a dit à son prophète : "Revenez à moi, et je reviendrai à vous" (Mala'hi 3,7)
Nos Sages nous apprennent que D. dit : "Ouvrez-moi la plus petite porte de téchouva, même de la taille d'un chas d'aiguille et Je l'agrandirai comme les portes d'un grand palais." [Chir haChirim Rabba 5,3]"

Tout ce qu'il nous est demandé dans la téchouva (le repentir) est de faire le 1er pas et ensuite, D. nous assistera pour élargir le mouvement."

-> Le rav Pinkous compare cela au fait de faire l'effort de monter à bord d'un train. Celui qui n'aura pas fait l'effort du pas pour monter la marche restera à quai, tandis que sinon, il ira très loin assis tranquillement dans son siège.

-> Le Rabbi de Kotsk nous explique au sujet du fait que l'on attend de nous qu'un petit trou de la taille d'une aiguille :
"Mais, ce doit être un début approfondi.
Il peut être infime en proportion, mais doit pénétrer totalement la personnalité.".

[A l'image de l'aiguille qui fait, certes un tout petit trou en taille, mais qui est très pénétrant en profondeur.]

=> Un simple petit moment d’éveil spirituel est suffisant, mais il doit être sincère, pour pouvoir pénétrer chaque fibre de notre être.
Notre téchouva doit venir du plus profond de notre être ...

"Aujourd'hui tu es devenu un peuple" (Ki Tavo 27,9)

Le rabbi Chimchon Refaël Hirch de commenter :

"Aujourd'hui, en prêtant serment d'accomplir la Torah, tu es devenu un peuple.

L'identité juive ne s'acquiert pas au moment où le peuple juif obtient un pays ou adopte une langue mais lorsque le peuple accepte le joug de la Torah.

Par son serment, il devient une nation même lorsqu'il vit dans le désert, dépourvu de terre à lui et des ressources naturelles nécessaires à un peuple.
Telle est la nature unique de la nationalité juive."

Téchouva = améliorer ses traits de caractère

+ Faire téchouva : c'est aussi améliorer ses traits de caractère

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,3) nous enseigne :
"Une personne doit rechercher et faire téchouva même sur ses mauvais traits de caractère et ses mauvaises habitudes de vie.
Par exemple : la colère ; la haine ; la jalousie ; la moquerie ; trop rechercher l'argent, les honneurs ou la nourriture ; ...

Ces défauts de caractère sont plus dur à traiter que de mauvaises actions, car il est très difficile de supprimer un défaut de caractère qui est enraciné [dans notre personnalité]."

-> Le Gaon de Vilna (Even Chléma) de nous dire :
"L'homme a été créé dans le but d'affiner ses mauvais traits de caractère.
Si une personne ne le fait pas, alors pourquoi vit-elle?"

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En 1923, on a demandé au 'Hafets 'Haïm, lors de la 1ere réunion de la Agoudat Israël (rassemblée à Vienne), de parler du sujet : Comment devenir "le 'Hafets 'Haïm"?

Le 'Hafets 'Haïm a répondu en disant qu'il vu des déficiences/manques dans le monde juif, et il a alors décidé qu'il devait changer les choses.
Il a alors essayé de changer le monde juif, mais il n'y est pas arrivé.

Alors, il s'est dit qu'il pouvait changer les juifs de son pays : la Pologne.
Il a essayé, mais n'a pas réussi.

Alors, il s'est dit qu'il allait changer les juifs de sa ville : Radin.
Il a essayé, mais n'y est pas parvenu.

Alors, il s'est dit qu'il allait changer les juifs de sa synagogue.
Il a essayé, mais il n'a pas réussi.

Alors, il s'est dit, qu'il allait changer les membres de sa famille.
Il a essayé, mais n'a pas réussi.

C'est alors, au final, il s'est dit : "Je vais me changer moi-même".

Lorsqu'il s'est changé (amélioré) lui-même, il est devenu le 'Hafets 'Haïm, et il était alors capable de changer les juifs du monde entier ...

La symbolique du Choffar

+ Quel est la symbolique du Choffar?

-> Il est écrit dans la guémara Roch Hachana (16a) :
"Rabbi Avahou dit : Pourquoi sonnons-nous le Choffar d'une corne de bélier?
D. dit : "Sonnez du Choffar d'une corne de bélier de façon à ce que Je me souvienne de la ligature de Yits'hak, le fils d'Avraham, et je vous considérerai alors comme si vous aviez vous-mêmes effectué cette ligature devant Moi." "

-> La guémara Yérouchalmi Taanit (2,4) :
"Rabbi Youda bar Simon dit : D. dit à Avraham : "Dans le futur, tes descendants seront amenés à transgresser et ils souffriront beaucoup. Cependant, à la fin, ils seront délivrés par les cornes de ce bélier, comme le montrent le verset : "Le Maître, Ton D., sonnera du Choffar" " (Zé'haria 9) "

-> Le Tana déBé Eliyahou Zouta (22,8) nous enseigne :
"Rabbi Yéhochoua ben Kor'ha dit : "Le Choffar a seulement été créé pour le peuple juif, parce que [avec le son du] Choffar la Torah leur a été donnée [au mont Sinaï - cf.chémot 19,16] ... et parce que [avec le son du] Choffar que les murailles de Jérico sont tombées ... et dans le futur, D. sonnera du Choffar quand le fils de David, notre Juste, se dévoilera ... et dans le futur, D. sonnera du Choffar au moment du rassemblement des exilés (cf.Yéchayahou 27,13)" "

-> Le Pirké déRabbi Eliezer (31) nous dit :
"Rabbi 'Hanina ben Dossa dit : "Aucun élément du bélier [qu'Avraham sacrifia au lieu d'Yits'hak] n'a servi a rien.

- Ses cendres formèrent les fondations de l'autel (du Temple).
- Ses tendons servirent de fils à la harpe du Roi David.
- Sa peau fut utilisée comme pagne/vêtement pour Eliahou.
- Ses cornes : la gauche fut utilisée au Mont Sinaï, alors que la droite qui était plus grande que la gauche sera sonnée dans le futur, comme en atteste le verset : "Le jour viendra où Il sonnera du grand Choffar et où D. sera Roi sur la terre entière."

-> Le Ram'hal (Maamar ha'Hokhma) :
"Il nous est demandé de sonner du Choffar à Roch Hachana pour renforcer la quête de perfection qui commença avec le don de la Torah et préparer le futur pour ce qu'il s'y passera alors."

Le Ram'hal y ajoute également que le fait de sonner du Shofar à Roch Hachana est un choc de réalité pour une personne, qui permet de distinguer entre le bien et le mal.
Selon le Maharcha (guémara Roch Hachana 11b), le Shofar produit [en chaque personne] une illumination spirituelle.

[toute l'année on se construit chacun son propre monde de vérités, mais le Shofar agit comme un choc montrant LA Vérité (celle de Hachem).
C'est comme si on allumait les lumières de notre sombre exil pendant un bref instant, et que tout devenait alors clair.]

-> Selon le Aboudraham :
"Ce jour marque le début de la Création du monde par D. et Sa souveraineté sur lui.
De même qu'il est habituel de sonner des trompettes et des cornets à piston lors de l'intronisation d'un nouveau roi, pour diffuser partout que son règne commence, ainsi devons-nous proclamer la souveraineté de D. ce jour-là."

Le Gaon de Vilna dit que la sonnerie de Téroua de Roch Hachana est l'expression de la joie nationale juive du fait que Hachem est notre Roi.

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) fait remarquer qu'il était coutume au moment du couronnement d'un roi d'en arriver à pardonner même les criminels méritants la peine de mort.

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-> Le chapitre 10 de Bamidbar nous apprend qu'une trompette était utilisée pour signaler tous les mouvements du peuple juif durant les 40 années passées dans le désert.
Une tékia unique était soufflée afin de rassembler les gens en une même place, tandis que le : tékia-téroua-tékia signalait au peuple de démanteler leur campement et de continuer leur trajet.

Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch ('Horev 32) commente : les mêmes sons sont soufflés par le Shofar à Roch Hachana en parallèle avec le trajet spirituel de notre vie.
- la tékia : long son ininterrompu vient nous appeller à rassembler toutes nos pensées et énergies dispersées, afin de se concentrer intérieurement vers Hachem.
- le son cassé de la téroua : il va secouer une personne et la faire sortir de sa confortable routine.
- la tékia finale : elle a pour but de donner des forces et du courage pour s'élever au-dessus du désespoir, pour avoir des ambitions spirituelles très élevées : courir de toutes ses capacités sur le chemin de notre vie menant à D.

Roch Hachana : le jour du jugement …

+ Roch Hachana : le jour du jugement ...

-> Selon le midrach Vayikra Rabba (29,1) :
"Il est enseigné au nom de Rabbi Eliezer : le monde a été créé le 25 Elloul.
[Roch Hachana est le jour où le 1er homme a été créé.
C'est ce jour où l'homme a transgressé l'ordre de D. de ne pas consommer du fruit de l'arbre de la connaissance], il fut ensuite jugé et enfin pardonné.

D. dit à Adam : "Ce sera un exemple pour tes descendants : de la même façon que tu t'es tenu devant moi pour être jugé ce jour-là et jugé de façon clémente, ainsi en sera-t-il pour les générations futures qui se tiendront devant moi et seront jugées de façon clémente".
Et de quel jour s'agit-il? Le 1er jour du 7e mois [Roch Hachana]."

-> La guémara (Roch Hachana 16a-16b) de nous dire :
"Le monde est jugé 4 fois par an : à Pessa'h, pour les récoltes, à Shavouot, pour les arbres fruitiers, à Roch Hachana où tous les habitants du monde passent en jugement devant D. ..., et à Souccot a lieu le jugement pour l'eau.
[...]
Rabbi Crouspedaï dit au nom de Rabbi Yo'hanan: "3 livres sont ouverts à Roch Hachana : celui des mécréants complets, celui des justes parfaits et celui qui contient des personnes qui ont à leur actif, à la fois des bonnes et des mauvaises actions [Bénonim].
Les justes parfaits sont immédiatement inscrits et scellés pour la vie.
Les mécréants complets sont directement inscrits et scellés pour la mort.
[Le décret pour] les individus qui ont à la fois des bonnes et des mauvaises actions est suspendu de Roch Hachana jusqu'à Kippour. S'ils sont méritants, ils seront inscrits pour la vie, dans le cas contraire, ils seront inscrits pour la mort." "

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,2) de souligner que chaque action doit être évaluée et pesée dans son contexte :
"Cette estimation n'est pas seulement calculée en fonction du nombre de mérites et de fautes, mais elle prend aussi en considération leur ampleur.
Il y a des mérites qui contre-balancent largement les nombreuses fautes, comme il est dit: "Parce qu'en lui, on trouva une belle qualité" (Mela'him I 14,13)
A contrario, une seule faute peut contre-balancer de nombreux mérites, comme il est dit: "une faute peut obscurcir beaucoup de bien" (Kohelet 9,18).

Le poids accordé (aux fautes et aux mérites) est uniquement fonction de la sagesse du D. savant. Il sait comment évaluer les mérites par rapport aux fautes. "

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) nous enseigne qu'un "jugement pour la vie" signifie que la personne en question aura l'opportunité de grandir spirituellement et bénéficiera de la santé et des ressources nécessaires en ce sens.
Comme les conséquences du jugement de Roch Hachana auront finalement un impact sur le monde futur de la personne, le jugement est considéré comme lié au monde futur.

Inversement un "jugement pour la mort" reflète une absence de connexion à la spiritualité qui est une forme de mort et un éloignement du monde futur.

[Ainsi, la vie que l'on demande à Roch Hachana est d'avoir un contexte, un ensemble de ressources (santé, richesse, intelligence,...), qui nous permettra d'acquérir un maximum de spiritualité, de proximité avec D.]

-> Le rav 'Haïm Friedlander va nous apprendre également :
"Bien qu'il soit vrai que les actions passées d'une personne déterminent la façon dont il sera jugé à Roch Hachana, le passé n'est toutefois pas l'essentiel de ce sur quoi on se focalise.
On se concentre plutôt sur le futur.

Le jugement de Roch Hachana ne correspond pas à celui effectué par un tribunal terrestre qui regarde les actions passées d'un individu pour déterminer une punition ou une récompense.
Cette façon de faire sera celle du jugement dernier où toutes nos actions passées détermineront si l'on est passible de punition ou si l'on mérite une récompense.
Mais à Roch Hachana, le jugement est d'une nature différente.
On se focalise essentiellement sur le futur.

Le jugement est fonction de la nature spécifique de ce jour qui est en effet le Roch (littéralement la tête) de l'année, qui contient toute l'année à venir.
Et D. nous juge naturellement en fonction des vertus de cette "tête".

Roch Hachana est plus une allocation de ressources qu'un véritable procès."

=> Bien qu'il soit vital de faire une téchouva sincère sur nos mauvais actes passés, c'est aussi en fonction de notre attitude pour le futur, de notre état d'esprit le jour de Roch Hachana que sera décidé tout ce qu'on aura l'année à venir.

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-> La guémara (Roch Hachana 18a) :
"Rabba bar Bar Hana dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "tous sont jugés au même moment"."

-> Le rav Wolbe (Alé Chour - vol.2) nous précise :
"Au moment où la personne est jugée, elle se tient totalement seule face à son Créateur.
Elle n'a personne pour la défendre parce qu'Il est le Juge, Il est le témoin, Il est celui qui l'appelle au tribunal.
Elle n'a personne pour effectuer un transfert de responsabilité [de ses actions] personne à blâmer [pour ses échecs].

Au moment où elle se tient en jugement devant son Créateur, c'est comme s'il n'y avait personne d'autre que lui dans le monde.
Il est seul responsable de ce qu'il a fait et n'a pas fait."

-> Le rav Yossi Michalowicz développe
"Un être humain est qualifié de Méale'h : quelqu'un qui bouge ; alors que les anges sont des Omdim : stationnaires, qui restent à une place bien précise.
Il en est de même pour les animaux également. Le mot en hébreu pour animaux est Bééma. Le Maharal explique que ce mot est la contraction de deux termes : Ba et ma, c'est à dire qu'ils sont tout ce qu'ils doivent être. Ils ne changent pas, ne grandissent pas excepté physiquement. L'animal est programmé spirituellement pour n'être que ce qu'il est prévu qu'il soit.

Mais un être humain se doit de grandir continuellement, de ne cesser de bouger.
La vie, c'est comme monter sur un escalator qui descend, si on ne monte pas activement les marches, forcément, on descend. On ne peut donc pas stagner, parce que stagner signifie forcément descendre. Si on fait un petit effort on restera à la même place et si on fait de gros efforts, on peut aller de l'avant et grandir.
[...]
Dans le Judaïsme, l'essentiel n'est pas l'endroit de l'échelle où nous nous trouvons, mais dans quelle direction on se déplace sur l'échelle.
[...]
D'après le Judaïsme chaque individu est créé avec des talents et potentiels uniques qu'il doit utiliser dans ce monde. C'est de notre responsabilité d'actualiser notre potentiel dans la vie.

On a tous le devoir d'intérioriser les mêmes mitsvot, les mêmes valeurs morales ... mais chaque personne ne doit pas seulement faire ce que tous les autres font, mais doit développer ses talents et capacités et les utiliser pour le service divin."

[ => il faut développer ses spécificités propres dans la pratique religieuse et exploiter ses potentialités au mieux, le tout dans une dynamique positive de toujours aller de l'avant vers D.]

Pensées du Rav Chakh à Kippour

+ Les pensées du Rav Chakh avant la prière de Kippour ...

"Un matin de Kippour avant la prière, je me dois de voir clairement la émouna avant tout.

M'installant dans un coin de la synagogue, je m'imagine la Création, son harmonie, sa précision, sa perfection.

Quelle sottise de penser que toute cette beauté est due à une explosion, elle-même due au hasard!
Mais qui a programmé l'explosion?
Et d'ailleurs, où a-t-on vu qu'une explosion produit de l'ordre et de la précision?
Sans parler des jolies couleurs et de la lumière ; de la distance idéale entre le soleil et la terre ; un peu plus près, la terre serait carbonisée ... un peu plus loin, tout serait gelé!

Il faut vraiment être idiot pour ne pas percevoir par les sens l'oeuvre de la science divine.
Je sens alors qu'il n'y a qu'un seul pouvoir : celui de D.

C'est à Lui que je dois parler. Je vais m'adresser à Lui.
Je commence ma prière ... "

"N'aie pas l’égyptien en horreur, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8)

-> Selon Rachi : "N'aie pas l’égyptien en horreur : bien qu’ils aient jeté tes enfants mâles dans le fleuve (Chemoth 1, 22). Et pour quelle raison ? Parce qu’ils vous ont hébergés en période de détresse."

-> Nous allons voir (b"h) un commentaire du rav Chakh sur ce verset.

Le peuple égyptien et son roi firent subir des traitements cruels et avilissants aux enfants d'Israël [pleinement pendant 86 ans consécutifs].
C'est seulement après les 10 plaies et beaucoup d'autres épreuves, que l'Egypte a consenti au départ de leurs esclaves.

Le midrach souligne qu'au départ des Bné Israël, le Pharaon les accompagna un bout de chemin.
Cet aspect de la "bienveillance" égyptienne à l'égard des enfants d'Israël, ne fut-il que symbolique, valut à l'Egypte la reconnaissance éternelle de la Torah : "N'aie pas l'égyptien en horreur, car tu as séjourné dans son pays".

Le rav Chakh nous dit que nous devons apprendre à ne considérer que les éléments positifs dans la conduite d'autrui.

Ainsi, il rapporte le commentaire de Rachi sur le verset : "S'il est alors un ange entre mille" (Yyov 33,23), qui nous enseigne :
1°/ Un seul ange entre mille qui intercède pour l'homme et relate sa droiture le délivrera de l'enfer, même si ses adversaires sont au nombre de 999.
2°/ Même si, dans un seul et même ange, il n'y a qu'un seul aspect en faveur de l'homme contre 1000, il le délivrera de l'enfer.

=> C'est ainsi que D. se conduit envers nous, et c'est ainsi que nous devons avoir à cœur de nous conduire avec chacun.

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-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne :
Comme le rapporte Rachi, la Torah demande d'éprouver de la reconnaissance envers les égyptiens, car ils ont accueilli les Bné Israël en période de détresse.
Nous apprenons de là que la reconnaissance pour le bien prodigué est indépendante de tout le mal dont ont souffert les Bné Israë ; la cruauté des égyptiens ne peut pas effacer le bien dont ont bénéficié les Bné Israël.

Il ajoute : "Hachem est reconnaissant envers ceux qui L'aiment et gardent Ses préceptes, bien que cela ne Lui procure aucun bien, car Hachem n'a nul besoin de Ses créatures.
Il a toujours été le Maître du monde, même avant la Création. Mais Sa bonté est si grande qu'Il nous est reconnaissant d'avoir choisi une vie spirituelle fondée sur la Torah, et cela sera comme si nous Lui avions fait du bien".

[ainsi, Hachem est reconnaissant lorsque nous faisons Sa volonté (nous comblant de bénédictions en retour), et ce malgré tout le mal que l'on peut faire (les avérot), et le fait qu'Il n'en a absolument pas besoin.]

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Sans être naïf, il faut se focaliser sur le positif de l'autre (même s'il n'a que 1 pour 1000 de bien en lui : à l'image de l'attitude de D. envers nous!).

Personne n'est parfait (y compris nous-même), mais avoir un regard positif, permet de développer de l'amour, de la paix et rend la vie à tous infiniment meilleure.
(la vie est courte, alors pourquoi perdre ce peu de temps pour se prendre la tête avec autrui!).

Voir le positif, c'est passer d'un état où l'on n'est jamais satisfait, à un état où l'on a de la reconnaissance, où l'on apprécie ce que D. nous donne (merci D. pour la vie, merci D. pour cet entourage de grande qualité, ...), et l'on est alors plein de joie.
(ce que j'ai, ce n'est pas toujours ce que je voudrai avoir, mais puisque c'est ce que D. me donne, alors c'est ce qu'il y a de mieux pour moi => c'est la joie!)

Faire de l'autre un roi, c'est également se faire roi nous-même, car puisque que mes amis sont des personnes de grande valeur à mes yeux, c'est que je suis quelqu'un de bien!

"C'est une mitsva d'étudier la Torah et de faire chaque jour tous les efforts possibles en ce sens.
Car lorsque l'homme étudie la Torah, son âme se métamorphose dans une autre âme sainte, au point de devenir celle d'un ange."

[Introduction au Zohar - rapportée aussi dans le Néfech ha'Haïm - 4e portique - chap.15]

Le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hon) de nous enseigner :
Un homme peut se retrouver à un degré d'élévation spirituelle proche de celle des anges et circuler au milieu des hommes sans que personne ne se doute de rien.
Car la vérité ne relève que de l'intériorité.

La guémara nous apprend que le seul détail qui a permis à la Chounamite de savoir qu'Elicha était prophète, était le fait qu'aucune mouche n'approchait de sa table, et ce, malgré les très hauts niveaux spirituels qui étaient les siens.

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-> Le yétser ara tente de nous dire : "tu étudies la Torah, mais regardes-toi dans la glace, tu n'as pas changé!"
=> Dans un monde environnant qui donne énormément d'importance à l'extériorité, tâchons d'avoir sur le nez les lunettes juives, et de nous focaliser alors sur l'intériorité, lieu de présence du émet.
("la vérité ne relève que de l'intériorité" - le 'Hazon Ich)

-> La Guemara (Pessa‘him 50a) rapporte que Rav Yossef, fils de Rabbi Yehochou‘a ben Lévi, était mort de maladie, et que son père, à force de supplications, l’avait ramené à la vie.
- "Mon fils ! Qu’as-tu vu (dans le Ciel) ?", lui demanda son père.

Rav Yossef, son fils lui répondit :"J’ai vu un monde sens dessus-dessous. Ceux qui sont ici au sommet sont là-haut tout en bas, et ceux qui sont considérés ici comme insignifiants se situent là-bas au pinacle."

Faire Téchouva, c’est rapprocher la guéoula

+ Faire Téchouva, c'est rapprocher la guéoula (la délivrance) :

-> "Rabbi Yo'hanan a dit : "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance, comme il est écrit : "Un rédempteur viendra pour Sion et pour ceux parmi Yaakov qui se sont repentis de leur faute" (Yéchayahou 59,20). "
[guémara Yoma 86b]

-> "Lorsque tous les juifs feront Téchouva, la guéoula viendra immédiatement, comme il est écrit dans la Torah :
"Et tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui, toi et tes enfants, de tout ton cœur et de toute ton âme. Hachem, ton Dieu, te prenant en pitié, mettra un terme à ton exil, et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t'aura dispersé." (Dévarim - Nitsavim 30,2-3) "
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

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-> "Tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui"
Ce verset fait référence à une téchouva pour l'unique but de suivre la volonté de Hachem.
Ce type de téchouva atteint directement le Trône Divin.
[rabbi Saadia Gaon]