Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Lorsqu'une personne gifle la joue d'un juif, c'est comme s'il giflait la joue de la présence divine"

[guémara Sanhédrin 58b]

Les étapes de la téchouva

+ Les étapes de la téchouva :

1°/ Le regret = réaliser l'ampleur des dégâts et ressentir un regret sincère.
C'est en relation avec le passé.

2°/ La cessation = arrêter immédiatement la mauvaise action.
C'est en lien avec le présent.

3°/ La confession = exprimer la faute verbalement et de façon privée à D., et Lui demander pardon

4°/ La résolution = prendre la résolution ferme de ne pas recommencer dans le futur
C'est relatif au futur.

Nous allons voir (b"h) quelques idées supplémentaires sur ces différentes étapes ...

1°/ Le regret :

On peut différencier :
-> le regret constructif = je prend conscience que j'ai raté une opportunité [de montrer mon attachement à D. en restant fidèle à Sa volonté], mais cela n'affecte pas mon essence, qui reste pure (j'ai une âme divine en moi!).

-> le regret paralysant = j'ai fauté, donc je suis quelqu'un de mauvais, d'incapable, une personne de peu de valeur.

Le yétser ara fait fauter une personne, et ensuite souhaite qu'elle culpabilise, afin de se rouler dans la boue, plutôt que d'en ressortir plus forte pour le futur.
Il ne faut surtout jamais abandonner tout rêve de grandeur, même après la pire faute.

[Un rabbin a un jour fauté pendant le jour de Kippour en arrachant par mégarde un poil de sa barbe. Il a alors dit tout sourire au yétser ara : "Tu m'as eu une fois par la faute, tu ne m'auras pas une 2e fois par la culpabilisation, la tristesse, car pour la faute, il suffit que je fasse une téchouva sincère pour m'en débarrasser."]

-> Nous disons dans les Séli'hot : "Nous nous sommes détournés de Tes mitsvot et de tes instructions, qui sont pour notre bien, et cela n'en a pas valu le coup." (sharnou mimitsvoté'ha ou'mimichpaté'ha vélo chava lanou)

=> Le regret, c'est la prise de conscience que : "Cela n'en valait pas la peine!
Comment ai-je pu rater une opportunité de faire la volonté de D. (en n'en faisant qu'à ma tête), alors que tout ce qu'il me demande de faire est uniquement pour mon bien!!"

Le problème est que l'on tente de justifier ses actions, en utilisant une palette d'excuses : "tout le monde fait de même!" ; "Au moins, je ne suis pas comme certaines personnes qui tuent et volent!" ; "Qui suis-je pour vouloir me conduire comme un tsadik?" ; ...

Afin d'avoir conscience de ce qui est bien ou mauvais selon la Torah, il est important d'être familier avec la hala'ha (la loi juive), et d'avoir un rav, qui nous connait personnellement et qui peut nous conseiller.

Le rav Wolbe a dit (Alé Chour) : "L'ingrédient essentiel du succès d'une démarche de téchouva est la connaissance de la Torah"

[Savoir distinguer le bien et le mal ne se fait pas au hasard, sur la seule base de notre logique. Seule la Torah permet d'en faire la distinction.
Tout le monde a son référentiel de ce qui est bien (même un terroriste, un dictateur!), mais pour nous juifs, c'est selon la Torah.]

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2°/ La cessation :

-> Selon la guémara (Taanit 16a) :
"Rav Adda bar Ahava a dit : "Une personne qui réalise une avéra et l'admet, mais ne s'arrête pas de la faire, est comme une personne tenant un chérétz (un animal impur).
S'il essaie de se purifier avec toutes les eaux du monde, cela ne va servir à rien.
Mais dès qu'il jette le chérétz et se trempe dans un mikvé, il devient pur."

Est-il pensable de demander pardon à quelqu'un, tout en continuant à lui nuire pendant ce temps?
=> Toutes les paroles, excuses du monde ne valent rien sans le fait d'arrêter la mauvaise action.

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3°/ La confession :

La Torah nous dit : "Si un homme ou une femme a causé quelque préjudice à une personne et, par là, commis une faute grave envers D., mais qu'ensuite cet individu se sente coupable, il confessera le préjudice commis" (Bamidbar - Nasso 5,6-7)

Le but de la confession est de nous conduire à intellectualiser que : "Ce n'est pas cette personne que je veux être!"

Au sujet de l'importance de se confesser en utilisant la parole, Rabbi Elyahou Dessler nous enseigne : "Lorsque l'on met des mots sur des pensées et des sentiments [qui sont passagers], ils deviennent alors figés dans le cœur d'une personne".

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4°/ La résolution :

Le Rabbi Shraga Simmons nous dit :
"Imaginons un petit enfant qui fait ses 1ers pas devant ses parents très fiers.
Il se tient sur ses pieds, il fait quelques pas, puis ... il s'écroule.
Les parents tapent alors des mains tous excités et sont plein de joie.
Mais, en analysant le scénario, les parents ne devraient-ils pas être bouleversés? Après tout, leur enfant vient de tomber ...

La réponse est évidente.
Un parent ne juge pas son enfant sur le fait qu'il marche ou qu'il tombe, mais plutôt s'il marche quelques pas dans la bonne direction.

Il en est de même avec D.

Nous ne sommes en compétition qu'avec nous-même.
Ce qui importe à D. est si l'on fait un effort sincère afin d'avancer dans la bonne direction.
D. n'attend pas de nous de changer dans des domaines qui sont infaisables pour nous.
Il nous est demandé d'être des êtres humains, non des anges."

Il vaut mieux prendre de petits engagements/changements que l'on est sur de tenir sur le long terme, plutôt que des choses plus importantes que l'on ne tiendra pas, une fois l'excitation de Kippour passée.

Par ailleurs, on peut rappeler les paroles du Rambam (Hilkhot Téchouva 2,1), nous disant qu'une téchouva est véritablement complète lorsque mis dans les mêmes conditions, on ne renouvelle pas notre faute.

"Celui qui donne un présent à quelqu'un doit l'en informer."

[guémara Shabbath 10b]

Lorsque l'on fait la tsédaka, il est préférable de garder l'anonymat pour éviter d’embarrasser celui qui l'a reçoit, et qui souffre d'en dépendre.
Toutefois, cette précaution ne s'applique pas aux cadeaux.

Un présent doit susciter de la gratitude, de la part de celui qui reçoit, envers celui qui donne.
Offrir un présent anonyme prive celui qui le reçoit de la possibilité d'exprimer sa gratitude et l'on n'a pas le droit de lui imposer cela.

=> Apprendre à être reconnaissant est si important qu'il ne faut laisser passer aucune opportunité de développer cette qualité.

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-> "Le boeuf connaît son maître et l'âne sait qui le nourrit, mais Mon peuple ne Me connaît pas." (Yéchéyahou 1,3)
= c'est une réprimande prophétique très sévère devant le manque de conscience/reconnaissance devant toutes les bontés dont D. nous gratifie à chaque instant.

-> On retrouve la notion de gratitude à de nombreuses reprises dans la prière quotidienne, comme par exemple :
- "Psaume de remerciement" (Téhilim 100,1) ;
- "Remerciez D. ; invoquez Son nom" (Téhilim 105,1)

En effet, la guémara nous livre une méthode pour prier : "Remercier pour le passé et prier pour le futur".

 

-> Il est à noter les notions de vol (le guézél) suivantes :

1°/ le guézél shalom = ne pas répondre à une salutation d'autrui = on lui vole une possibilité de se dire : "je suis quelqu'un de bien, je suis aimé/important aux yeux d'autrui".

Ce sentiment d'être une personne de valeur sous cette forme est vital, et par exemple :
- il donne à autrui beaucoup de forces positives de vie (permettant alors de faire de grandes et belles choses) ;
- il peut permettre à autrui d'éviter de déployer plein d'énergie, de temps futilement en faisant son "intéressant", afin d'avoir sa dose de "je suis quelqu'un de bien, d'important, d'aimé".

2°/ le guézel du amen = lorsque l'on ne fait pas une bénédiction à voix haute, empêchant autrui de confirmer par un "amen" que tout vient de D.
=> On empêche alors autrui d'avoir une récompense et de développer sa confiance en D.

La Téchouva …

+ La Téchouva ...

-> "Revenez à moi, et je reviendrai à vous"
(Mala'hi 3,7)

-> "Tournez-vous vers moi, et, vous serez sauvés"
(Yéchayahou 45,22)

=> Durant le mois d'Eloul, par la téchouva, nous avons la possibilité de raviver notre liaison, notre connexion avec D.

-> "Le méchant fait le guet pour perdre le juste, il cherche à lui donner la mort ... Tourne ton attente vers D. et garde sa voie [...] tu assisteras à l’extermination des méchants."
(Téhilim 37,32-34)

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-> "De même que les mers ne sont jamais fermées et que tous ceux qui le souhaitent y viennent et y nagent, ainsi en est-il de la Téchouva : à tout moment, l’homme peut faire Téchouva et D. l’accepte." (Cho’her tov 65)

-> "Les portes de la Téchouva sont toujours ouvertes" (Midrach Dévarim Rabba 2,12)

Tant qu'une personne est vivante, elle a la possibilité de se repentir.
Mais une fois morte, les portes sont closes, et il n'est alors plus possible de se repentir (cf.Kohélet 9,10).
Nos Sages disent à ce sujet, que de la même façon qu'ajouter de l'huile ne va pas rallumer une flamme éteinte, de même la téchouva ne peut pas réparer une vie éteinte (Yalkout Chimoni sur ce verset de Kohélet).

C'est ainsi que Rabbi Eliezer a dit : "Une personne doit faire téchouva aujourd'hui, dans le cas où elle meurt demain. C'est ainsi, qu'elle fera téchouva tous les jours." (guémara Shabbath 153a)

-> Dans la amida, nous disons : "Bénis sois-tu D., qui désire la Téchouva" (arotsé bitéchouva).

-> Ani lédodi védodi li : "Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi"
On a l'habitude de rappeler que la 1ere lettre de ces mots forme le mot : Eloul.

Il faut surtout avoir en tête le message : "ani lédodi" (si je suis à mon Bien aimé (D.), [alors] mon Bien-aimé (D.) est à moi"
= Il y a une relation de cause à effet : plus je fais des efforts en allant vers D., plus D. sera proche de moi.

=> La balle est dans notre camp, et en Eloul (et à Roch Hachana, Kippour), on est jugé essentiellement sur cette envie concrète que l'on a d'être proche de D.

D. nous comblera alors de ce qu'il y a de mieux pour y parvenir.

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+ D. nous dit : "Si tu me quittes pendant 1 jour, je te quitterai pendant 2 jours"

[Yalkout Chimoni - Ekev 873 ]

Mesure pour mesure, D. nous quitte aussi durant 1 jour (comme ce qu'on Lui a fait).
Cette journée vient s'ajouter à celle durant laquelle on L'a quitté, ce qui fait un total de 2 jours.

=> On voit qu'à l'image d'une ombre, il y a une relation directe entre nos actes et notre proximité avec D.

"En dehors de la paix, D. n'a pas trouvé d'autres outils susceptibles de maintenir la bénédiction en Israël, comme il est dit : "D. a accordé la force à Son peuple, Il l'a béni par la paix" (Téhilim 29,11)."

[la dernière michna concluant les 6 ordres (le Shass) - Traité Ouksin ]

Etant située en conclusion (à la fin) de toutes les michnayot, cela témoigne de l'importance vitale de tout faire pour préserver la paix, sous peine de tout perdre ... (car sans paix, aucune bénédiction ne peut résider parmi nous).

"Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" (Ki Tétsé 25,19)

A la place de : "de dessous le ciel", ne devrait-on pas avoir plutôt : "de sur la terre"?

Le ciel (shamayim) représente le spirituel et la terre (aarèts) représente le matériel.

Amalek a déclaré la guerre au peuple juif avec pour objectif de le détacher de D.

La valeur numérique de Amalek (עֲמָלֵק) est de 240, et c'est la même que le mot : safék (le doute - ספק).
Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte auréolés de crainte et d'admiration devant les miracles accomplis par D., Amalek a voulu faire pénétrer un doute en eux : peut-être ce n'était pas si miraculeux que ça ...

[Nos Sages comparent l'enthousiasme du peuple juif à un bain d'eau chaude.
Bien que sachant qu'il allait y mourir, Amalek a décidé d'y plonger afin de conduire à une très légère baisse de la température de ce bain, suite à son contact.
L'enthousiasme pur des juifs est touché. Nous ne sommes pas inattaquables, et si ..., et si ...
C'est ainsi qu'un début de doute naît, et Amalek a réussit son coup. ]

Un article a été publié (b"h), par le passé, sur ce thème : https://todahm.com/2014/08/08/reflexions-sur-la-difference-entre-amalek-et-le-peuple-juif

Ainsi, au travers de toutes les générations, dès qu'un juif a un doute dans son dévouement pour D., c'est le travail d'Amalek.

Amalek représente une obstruction entre le Ciel (le spirituel) et les juifs dans le monde quotidien matériel (terrestre).

=> La Torah nous demande de ne jamais oublié d'effacer la mémoire d'Amalek de "dessous le ciel", c'est-à-dire de retirer toute obstruction (ce qui fait écran) bloquant notre accès à une spiritualité, un lien pur et directe avec D.

b"h, tâchons chacun dans notre vie de nous éloigner de tout ce qui va contribuer à diminuer notre possibilité d'être sensible/réceptif au divin, à la spiritualité.

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Le verset est au singulier : "tu effaceras" et non au pluriel : "vous effacerez", car de nos jours, Amalek est principalement une réalité qui est interne à chacun de nous.
Il faut en permanence chercher à supprimer, en nous-même, toute trace de présence d'Amalek.

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Le 'Hafets 'Haïm a dit :  "A l'époque, les juifs devaient combattre les Philistins.
Aujourd'hui, "c'est une guerre de D. contre Amalek" ; celui qui veut faire la guerre doit préparer le ravitaillement de ses soldats : en l’occurrence, les élèves des yéchivot."

"Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" (Ki Tétsé 25,17)

Pourquoi est-ce que ce commandement de se souvenir de la méchanceté d'Amalek est écrit au singulier, et non au pluriel : "Souvenez-vous de ce que vous a fait Amalek"?

Amalek a attaqué les juifs lorsqu'ils campaient à Réfidim.
Le mot "réfidim" est en relation avec la racine du mot : "piroud"(division, séparation -> cf. Kli Yakar - Chémot 17,8).

Lorsque les juifs sont divisés, il est alors possible pour Amalek de s'infiltrer.
=> En utilisant le singulier (souviens-toi), la Torah souligne le fait que Amalek a attaqué lors ce qu'il y avait une division, et lorsque chacun n'était concerné que par lui-même.

Ce verset n'est pas une obligation de souvenir passif.
Il doit nous faire prendre conscience des conséquences passées de notre division, et nous pousser à tout faire pour vivre tous en harmonie.
En effet, c'est la meilleure protection, muraille, afin d'empêcher toute nouvelle attaque d'Amalek.

=> Chacun à notre niveau, nous avons le pouvoir de véritablement renforcer la protection du peuple juif face à ses ennemis en cherchant à maintenir dans nos relations avec autrui l'union, la paix.
Par la même, on se rend quitte du souvenir d'Amalek : plus jamais tu pourras nous attaquer car nous sommes unis!!

"Ma bonté ne te quittera pas" (Haftara Ki Tétsé - Yéchayahou 54,10)

La messora (tradition) nous apprend que 2 fois dans toute la Torah sont écrits les mots : "lo yamouch" (ne quittera pas) : une fois ici et une deuxième, dans le verset : "Ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche" (Yéhochoua 1,8).

Cela nous fait comprendre notre verset : "Ma bonté ne te quittera pas" parce que "ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche" : par le mérite de l'étude de la Torah, le peuple juif mérite les bontés de D. à tout moment.

 

Source (b"h) : Mayana chel Torah du rav Alexander Zoucha Friedman

"[C'est] un poids parfait et juste [que] tu auras ... car c'est une abomination de Hachem, ton D., quiconque fait ces choses, quiconque commet un acte corrompu" (Ki Tétsé 25,15-16)

Rabbi Samson Raphael Hirsch de nous dire :

"Un juif devient "une abomination de Hachem, ton D.", s'il se dit juif et n'observe pas ce qui est bon et juste, de façon consciencieuse et méticuleuse, dans ses relations avec son prochain."

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-> "N'aie point dans ta bourse 2 poids inégaux, un grand et un petit. N'aie point dans ta maison deux mesures inégales, une grande et une petite. Des poids exacts et loyaux, des mesures exactes et loyales doivent être seuls en ta possession ... Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" (Ki Tétsé 25,13-17)

-> Rachi explique la juxtaposition des versets ainsi : "Si tu mens dans les poids et les mesures, tu dois craindre l'attaque de l'ennemi."

=> Comment peut-on dire qu'Amalek vient attaquer Israël à cause de l'infraction des poids et des mesures? Il n'y avait pourtant, dans le désert, aucune transaction commerciale nécessitant des poids exacts et il n'y avait, par conséquent, aucune occasion de fauter à ce sujet.
De plus, la guémara (Baba Batra 88b) enseigne que "le châtiment réservé à la faute des poids et mesures est plus sévère que celui réservé à la faute de la débauche" ; en quoi cette faute est-elle si grave au point de l'être plus encore que celle de la débauche?

-> Le Netsiv (HaEmek Davar) explique :
Il faut faire un court préliminaire afin de répondre à ces interrogations : on sait que nos Sages comptent trois fautes capitales : l’idolâtrie, la débauche et le meurtre. Leur intention n’est pas d’enseigner que ces fautes sont particulièrement graves à cause du châtiment qu’elles entraînent. De ce point de vue, la profanation du Shabbat, qui est sanctionnée de la lapidation, est une faute plus grave que la débauche qui est punie de l’étranglement, ou que le meurtre qui est puni de la décapitation. Mais il y a ici un principe fondamental : si l’on réfléchit aux raisons qui peuvent entraîner un homme à fauter, elles sont au nombre de 3 principales :
1°/ L’absence de foi en Hachem et en sa Torah, la faute la caractérisant le plus étant l’idolâtrie.
2°/ L’assouvissement non refreiné du désir, qui s’exprime par excellence dans la débauche.
3°/ La colère et tout ce qui nuit à autrui, dont la faute la plus caractéristique est le meurtre.

Ces 3 raisons sont les racines dont découlent toutes les autres fautes de la Torah : par exemple, la profanation du Shabbat pour gagner sa subsistance découle d’un manque de foi et est donc associée à de l’idolâtrie. Mais si, en revanche, cette profanation provient de la recherche d’un plaisir, elle est alors un dérivé de la débauche.
Parmi les trois fautes citées, la plus grave et la plus fondamentale est l’idolâtrie qui provient d’un manque de foi en Hachem.

D’après ce qui précède, on peut facilement comprendre pourquoi l’utilisation de faux poids et mesures est si grave.
Une personne qui vole un objet peut y être entraînée par le désir d’assouvir un plaisir, ce qui entre donc dans la catégorie de la débauche. En revanche, celui qui ment en utilisant de faux poids et mesures et qui trompe ainsi ses clients, afin de gagner plus, y est conduit par un manque d’émouna en Hachem qui pourvoit aux besoins de toutes Ses
créatures. Cette faute dérive donc de l’idolâtrie.
C’est pourquoi son châtiment est plus sévère que celui de la débauche.

C’est également le sens de ce que nous enseignent nos Sages : "Amalek survient à cause de l’utilisation frauduleuse de poids et mesures" : à savoir à cause d’une faute qui provient de la même racine : Amalek arriva en effet, après que les Bné Israël demandèrent : "Est-ce qu’Hachem existe parmi nous ou non?" (Béchala'h 17,7). Ils doutèrent donc de la Providence Divine qui dirige l’homme en permanence, fût-elle dissimulée et non dévoilée comme lors de la sortie d’Egypte. C’est immédiatement après cela qu’il est écrit : "Et Amalek vint" (Béchala'h 17,8).
Cette faute provient donc de la même racine que celle qui entraîne la falsification des poids et mesures : le manque de foi en Hachem et en Sa providence individuelle : à cause du manque de foi surgit Amalek.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
De manière générale, toutes les ressources d'une personne sont fixées de Roch Hachana jusqu'au suivant, et tout effort personnel ("Hichtadlout") qui entraîne une transgression (ou qui est superflu), ne servira en rien à augmenter ses gains ne fût-ce que d'un centime de plus que ce qui a été décrété pour elle.
Celui qui possède une réelle émouna dans le Maître de tous les mondes sait que tous les efforts d'un homme pour gagner sa vie et toutes ses entreprises dans ce but, n'ont pour seule raison d'être que d'accomplir le décret que le Roi du monde a imposé sur Ses créatures : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain".
Cependant, il n'existe aucun lien de cause à effet entre cette "Hichtadlout" et la subsistance. La conviction que seul le Créateur assure tous ses besoins prépare le canal même par lequel Il lui déverse ce qui lui est nécessaire en abondance.

Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement la subsistance, mais également tout ce qu'un homme entreprend dans ce monde. D'un côté, il est tenu de faire une Hichtadlout (par exemple, de recourir aux services d’un médecin si un de ses proches est malade), mais d'un autre côté, loin de lui doit être la pensée que celle-ci possède une 'force' intrinsèque et est en mesure de lui venir en aide.
Il devra s'armer, au contraire, d'une foi intègre que l'aide dont il bénéficie provient d'Hachem qui a créé les cieux et la terre.
Et par le mérite de cette conviction, Hachem lui enverra effectivement toute l'aide nécessaire à la réussite de ses entreprises.
[...]

Rappelons-nous ce principe : effacer le souvenir d’Amalek consiste à raffermir sa foi dans la providence individuelle et en particulier en ce qui concerne la subsistance.
Car c’est Lui qui nourrit et pourvoit à chaque instant aux besoins de chacun. Il est donc tout à fait inutile de faire des efforts démesurés mêlés d’inquiétude, pour se la procurer, et à plus forte raison d’enfreindre pour cela des interdits. Car de toute façon, cela ne rapportera rien de plus.

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-> L’essence de la crainte de D. consiste, au sens littéral, à fuir la faute et tout ce qui pourrait y conduire. C’est ce que nous enseigne le Sforno au sujet du verset : "N’aie point dans ta maison deux mesures inégales, une grande et une petite" (Ki Tétsé 25,14) = non seulement il est interdit d’utiliser de fausses mesures afin de tromper les acheteurs, mais il est également défendu d’après la Torah de les conserver chez soi : "Après avoir mentionné, écrit-il, les voies par le mérite desquelles la Présence Divine réside au sein du peuple d’Israël, la Torah nous met en garde : non seulement, Hachem hait la tromperie, mais aussi celui qui possède des instruments destinés à fauter.
Il nous incombe de les éloigner de nous, de peur qu’Hachem nous prenne en abomination à cause d’eux, comme il est dit (verset 17) : "Car Hachem ton D. a en horreur quiconque agit ainsi."

"Tu ne détruiras pas ses arbres en abattant sur eux une hache, car c'est d'eux que tu mangeras et tu ne l'abattras pas" (Choftim 20,19)

Bien que ce verset traite d'une situation de guerre, nos Sages l'interprètent comme relatif à l'interdiction générale du "baal tachrit" : l'interdit de gaspiller un bien quelque soit la valeur de la chose, le lieu et le moment.

Le Séfer ha'Hinou'h (mitsva 520) nous enseigne à ce sujet :

"Telle est la voie des personnes justes de valeur : ils aiment la paix, ils se réjouissent du bien qui est [en chaque] personne, et les amènent plus proche de la Torah.

Dans le monde, ils ne détruisent pas même un grain de moutarde, et ils sont attristés par toute perte ou destruction qu'ils voient.
S'ils peuvent sauver quelque chose d'une destruction, ils vont, de toutes leurs forces, tout faire pour l'en empêcher.

Il n'en est pas ainsi du mauvais/méchant, qui sont les "pères" des esprits destructeurs [que D. a placé dans ce monde].
Ils se réjouissent sur la destruction du monde, et ils se détruisent eux-mêmes."

Notre verset renvoie à la notion de Baal Tachrit (le gaspillage) qui concerne tout objet quelque soit sa valeur.

Nos Sages disent que si une personne cherche à éviter la perte d'un petit objet qui est sans vie (ex : un grain de moutarde), elle va sûrement tout faire pour sauver une âme juive "perdue" dans ce monde, en cherchant à la rapprocher de la Torah (lui évitant ainsi de gaspiller sa vie).

 

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rav Shimon Finkelman

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+ "Tu ne détruiras pas son arbre, car de lui tu mangeras" (20,19)

-> Le Sforno enseigne :
En général, quand un peuple qui est en guerre contre un autre sent qu'il a des chances de perdre, il se met à détruire ses possessions pour ne pas que l'ennemi, qui se saisira de sa terre, puisse en bénéficier. En revanche, s'il est convaincu de remporter la victoire, alors il veillera à protéger ses possessions, car il sait qu'après la guerre qu'il emportera, il les réutilisera.
Ainsi, la Torah interdit au peuple juif d'abattre les arbres fruitiers au cours d'une guerre. En effet, la Torah demande aux soldats juifs d'avoir une confiance en Hachem telle, qu'ils soient absolument convaincus qu'Hachem, Qui combat à leur côté, leur accordera la victoire de façon sûre. De sorte qu'ils ne puissent pas détruire des arbres fruitiers, forts de leur confiance et de leur assurance que juste après la guerre, ils réutiliseront ces arbres pour manger de leurs fruits.
Car abattre les arbres dénote, d'une certaine manière, que l'on envisage ne plus avoir besoin de ceux-ci. Or, une telle pensée est un manque de confiance en Hachem et cela est donc interdit.
Nous devons au contraire avoir entière confiance en Hachem Qui nous accordera la victoire et nous permettra à nouveau de pouvoir consommer les fruits.