Aux délices de la Torah

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Le jour d’Hachem

+ Kippour - Le jour d'Hachem :

-> Nos Sages disent que Yom Kippour est "yomo chel HaKadoch Barou'h Hou" (le jour d'Hachem).
Si une personne se connecte à ce jour, alors elle est méritante pour une expiation (kapara).
Cependant, il y a quelques conditions à respecter, comme les 5 interdits (ne pas manger ou boire, ne pas se laver, ...). La téchouva, elle aussi, n'est qu'une autre de ces conditions. Ce n'est pas ce qui fait la kapara (expiation de nos fautes).
La kapara proprement dite est due au fait que c'est le jour d'Hachem.
Comme le dit le verset : "car en ce jour, Il te pardonnera ... devant Hachem tu seras purifié" (Ki bayom hazé yé'hapeir alé'hem ... lifné Hachem tit'harou - A'haré Mot 16,30).
[...]

Le point essentiel de ces jours est le fait de se rapprocher d'Hachem (hitkarvout l'Hachem).
Dans les prières de Roch Hachana et de Yom Kippour se trouve le rapprochement des juifs avec le Créateur du monde (boré olam), et c'est ce qui expie nos fautes.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

-> Le matin de Yom Kippour, alors qu'il se rendait à la prière de la yéchiva, le rav Nathan Wachtfogel a expliqué que Yom Kippour était "le jour d'Hachem".
Tout ce que nous avons à faire, c'est de nous impliquer dans cette journée [du mieux que nous pouvons].
Nous devons nous y plonger entièrement (bé'chlémout), de la même manière que nous entrons complètement dans un mikvé.
Et nous avons besoin d'émouna ; nous devons faire confiance à Hachem pour qu'Il nous purifie.

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-> b'h, pour prolonger ce sujet : Yom Kippour & purification par notre proximité avec Hachem : https://todahm.com/2022/10/18/yom-kippour-purification-par-notre-proximite-avec-hachem

Donner de la force à nos prières par notre unité

+ Donner de la force à nos prières par notre unité :

"Les prières des Yamim Noraïm doivent être conduites dans un esprit d'amour et de paix entre une personne et son prochain, afin que nos prières soient acceptées.
Car alors le Satan dit : "Qui est comme Ta nation Israël? Ils sont comme les anges Tutélaires, qui n'ont ni jalousie ni haine entre eux."
L'unité sur la terre entraîne l'unité des racines de nos âmes au Ciel."
[Alchikh haKadoch - Nitsavim 29,9]

=> bien qu'un sentiment d'unité et d'amour au sein du peuple juif permet toute l'année d'améliorer l'impact de nos prières, cela l'est tout particulièrement pendant les Yamim Noraïm, lorsque nous devons nous tenir comme une nation unie devant Hachem.

"Venez et voyez comment Hachem nous traite avec bonté. Même lorsqu'une personne mérite un jugement sévère, Hachem lui donne une occasion d'en être sauvé, par exemple lorsqu'un pauvre lui demande la tsédaka.
Lorsque la personne [qui mérite un jugement sévère] donne de la tsédaka, Hachem la dote d'un charme, et cela laisse une marque spirituelle. Lorsque le décret vient pour s'emparer de lui, il voit la marque et s'enfuit."
[Zohar - Vayéra 104a]

"Si une personne subit une perte ou une sorte de malheur, et qu'elle est capable de se renforcer comme un lion pour accepter joyeusement la décision d'Hachem, alors elle est assurée de récupérer ce qu'elle a perdu".
[rav 'Haïm Palagi - Kaf ha'Haïm 1,14]

Les fautes avec autrui

+ Kippour - Les fautes avec autrui :

-> Nos Sages (Yoma 85b) enseignent : "Les fautes de l’homme envers D., Yom Kippour les efface. Les fautes de l’homme envers son prochain, Yom Kippour les efface seulement s’il obtient le pardon de celui-ci."

-> La halakha (Choul'han Aroukh 606,1 et Michna Beroura 1) stipule que la veille de Yom Kippour, il incombe à chacun de se réconcilier avec celui qu’il aurait offensé et d’obtenir son pardon, afin qu’il puisse être propre et purifié à Yom Kippour de tout soupçon de faute et d’accusation.

=> On pourra peut-être se demander : s’il en est ainsi, les portes du repentir pourraient se fermer. Car si l’offensé refuse de pardonner, ou n’est pas en mesure de le faire pour diverses raisons, l’offenseur ne méritera pas l’expiation de ses fautes.

-> Cependant, le rabbi 'Haïm Tchernowitz (dans son Sidouro chel Shabbat) rapporte les paroles du 'Hovot haLévavot (chaar haTéchouva) qui réfute cet argument :
"Chaque faute commise envers son prochain comprend également, en plus de la faute à proprement dit envers autrui, une faute envers Hachem. En effet, Il nous ordonne de ne pas blesser notre prochain et l’offenseur, par sa conduite, enfreint cet interdit. Il doit donc se repentir et obtenir l’expiation des deux fautes.
C’est pourquoi, dans pareil cas, l’homme devra se repentir sincèrement, selon ses forces, de ce qui constitue une faute à l’égard d’Hachem. Et dans Son immense bonté, au vu de ce repentir sincère et accompli du mieux possible, Hachem lui pardonnera.
Or, cet homme aurait voulu tout réparer, mais n’en a pas eu la possibilité. Aussi, Hachem, dans Sa Toute- puissance, accomplira pour lui la chose suivante : Il fera disparaître cette faute, en suscitant dans le cœur de celui qui a subi le préjudice, où qu’il soit, la pensée de pardonner entièrement, de toute son âme, le tort causé. Dès lors, la faute s’annulera complètement, aussi bien l’atteinte portée à Hachem, que celle portée à son prochain.
Et cela, seul Hachem peut l’accomplir : faire en sorte que ce qui ne lui est pas accessible, un homme puisse l’atteindre quand même par le mérite de son repentir. "

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-> Le Réma (606,1) affirme : "Celui qui doit pardonner ne fera pas preuve de cruauté en refusant de pardonner."
Et même si la chose lui est difficile, il se montrera indulgent et, grâce à cela, du Ciel, on se montrera indulgent envers lui.

-> Dans la prières de Moussaf de Kippour (rite Achkénaze, après le séder Avoda), on dit : "Jour où l'on fait régner l'amour et l'amitié, jour où l'on abandonne toute jalousie et toute concurrence".
Ainsi, en préparation de ce jour on doit multiplier les marques d'amour envers chaque juif, mais même en ce jour on peut considérer avec bonté et prier pour le bien de tout autre juif (décédés comme vivants).
Plus Hachem verra qu'on aime chacun de Ses enfants (même quand naturellement c'est difficile), alors Il sera fier et heureux (si l'on peut dire), et nous comblera de bénédictions sans limite.

Kippour & le yétser ara

+ Kippour & le yétser ara :

-> Nos Sages disent que le yétser ara n'a aucun contrôle ce jour-là. Cela ne signifie pas qu'il est impossible de faire des fautes à Yom Kippour ; après tout, les gens ont toujours le libre choix.
Cela signifie plutôt que le yétser ara n'a pas la capacité de s'attaquer à une personne et de l'inciter à faire une faute.
Le yétser ara a moins de pouvoir à Yom Kippour en raison de la sainteté de ce jour.
Nous disons "Barou'h Shem kévod mal'houto lé'olam va'ed" à haute voix, parce que la sainteté de ce jour est si grande que nous n'avons pas à craindre le yétser ara ou tout autre ange.
Une grande lumière [spirituelle] brille à Yom Kippour et nos esprits sont clairs. Nous pouvons avoir les bonnes pensées et être méritants pour le restant de l'année.
[...]

Yom Kippour est un jour de sainteté et de pureté.
Quiconque se conduit correctement ce jour-là sera méritant et quittera Yom Kippour avec sainteté et pureté.
Si une personne veut faire quoi que ce soit de positif (assé tov), aussi petit soit-il, elle sera aidée par une abondante aide du Ciel (siyata diShmaya) pour faire beaucoup plus. Elle méritera une force et des capacités nouvelles.
Avec un peu de réflexion, une personne peut profiter de ce grand jour et en tirer beaucoup d'avantages.
[...]

Devrions-nous craindre le jugement à Yom Kippour comme nous le faisons à Roch Hachana?
Il semblerait que oui, mais comme le yétser ara n'a pas le contrôle à Yom Kippour, notre esprit est clair et nous pouvons penser correctement et nous concentrer sur ce dont nous avons besoin.
À Yom Kippour, contrairement à Roch Hachana, il y a une crainte pure d'Hachem.
C'est la raison pour laquelle le 'Hatam Sofer devait être transporté dans le beit midrach sur une chaise uniquement le jour de Yom Kippour. Il n'entrait pas seul par crainte. De même, le rav Israël Salanter ressentait davantage de peur/crainte de Yom Kippour que de Roch Hachana.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Les prières de Roch Hachana

+++ Les prières de Roch Hachana :

+ Les morts se joignent à nos prières :

-> A Roch Hachana et Yom Kippour, les âmes (néchamot) des Avot (Patriarches) et des tsadikim qui ont déjà quitté ce monde reviennent pour se joindre à nous dans nos prières.

Cela explique la déclaration de nos Sages (guémara Roch Hachana 32b) selon laquelle les anges célestes disent à Hachem : "Pourquoi le peuple juif ne chante par de Shira (une louange, comme le Hallel) à Roch Hachana et à Yom Kippour?"
Hachem répond : "Le livre de la vie et le livre de la mort sont ouverts devant moi, et ils devraient dire Shira?"

C'est parce que même si en ces jours les morts prient avec nous et que leurs prières sont efficaces, ils ne peuvent pas dire de Shira avant la résurrection des morts, car il existe une règle selon laquelle "les morts ne peuvent pas louer Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).
Ainsi, nous ne pouvons pas non plus dire Shira, car les morts sont parmi nous [priant à nos côtés en ces jours si importants].
[ 'Hatam Sofer - Drachot 'Hatam Sofer - 'helek 2 - p.350 ]

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+ Réciter les prières avec kavana :

-> Le séfer Yocher Divré Emet (ot 56) écrit à propos des prières de Roch Hashana :
"Tout le monde récite les prières avec beaucoup d'éveil spirituel, mais c'est pour les piyoutim et les nouvelles prières qui ne sont dites que pendant les Yamim Noraïm que l'enthousiasme est le plus grand.
Les prières (habituelles) de Pessouké Dé'Zimra, Korbanot, Shéma et de la Amida sont récitées rapidement, comme elles le sont tout au long de l'année.
Les gens ne réalisent pas que ce sont là les prières principales (de Roch Hachana) et que le reste n'est que des "ajouts", et que les prières ajoutées ne peuvent être acceptées que si les prières principales sont récitées correctement.
On peut le voir dans les actions du rav Ména'hem Mendel de Premichlan, qui considérait les prières principales comme l'essentiel."

-> Le Yocher Divré Emet poursuit :
"En particulier en ce jour formidable de Roch Hachana, il faut se concentrer sur la signification des mots et des lettres. De cette manière, on élève toutes les prières récitées de manière incorrecte tout au long de l'année, comme l'indiquent de nombreux séfarim."

10 jours de Repentance = même une téchouva imparfaite est acceptée

+ 10 jours de Repentance = même une téchouva imparfaite est acceptée :

-> Nous récitons dans la tefila de Roch Hachana : "Im yachouv miyad nikabelo" (S'il fait téchouva, il est immédiatement accepté).

Le rav Ména'hem Mendel de Vorka explique ces mots à l'aide d'une parabole :
Il était une fois un marchand qui acheta beaucoup de marchandises dans l'espoir de les revendre avec un bon profit. Chaque fois qu'il achetait quelque chose, cet homme vérifiait généralement que la qualité était bonne, car il voulait que les acheteurs s'y intéressent.
Cependant, si les marchandises qu'il vendait étaient "de saison", il savait qu'il trouverait des acheteurs dans tous les cas, et il n'avait donc pas besoin de vérifier autant la qualité.

Il en va de même pour la téchouva. Pendant le reste de l'année, Hachem vérifie la téchouva d'une personne pour s'assurer qu'elle est sincère. Cependant, les Asséret Yémé Téchouva (10 jours de repentance, allant du 1er jour de Roch Hachana à Kippour) sont "la saison de la téchouva". Pendant cette période de l'année, Hachem accepte immédiatement toutes les téchouva, sans les vérifier ni les examiner, même si elles ne sont pas tout à fait sincères.

Le shofar élève tout le monde

+ Le shofar élève tout le monde :

-> Non seulement le shofar fait taire les anges Accusateurs, mais il élève et inspire le peuple juif.
Le séfer Ohel Shlomo (sur Roch Hachana) cite le rav Bounim de Peshischa qui dit que le mot "shofar" est l'acronyme de "shoresh poré roch vé'laana". [il s'agit d'une expression utilisée pour désigner quelqu'un qui est tombé à un niveau de faute très bas.)
Cela signifie que même quelqu'un qui est tombé à un niveau spirituel très bas peut être élevé par l'écoute du shofar.

Shofar = dérouter le Satan

+ Shofar = dérouter le Satan :

-> Tossefot (Roch Hachana 16a) déclare au nom du Yérouchalmi que lorsque Satan entend le son du shofar pour la première fois, il est déconcerté et effrayé, et lorsqu'il l'entend pour la deuxième fois, il se dit que ce doit être le shofar de la guéoula et qu'il est sur le point d'être tué. Il n'a donc pas le temps de porter des accusations contre le peuple juif.

Le rav Bounim de Peshischa explique qu'en semant la confusion dans l'esprit de Satan, nous lui donnons une leçon. Nous lui montrons que lorsqu'il est confus et déconcerté par une chose relativement insignifiante comme le son du shofar, il perd son sens de la raison et ne peut plus prendre de décisions sensées.
Nous lui demandons alors comment il peut juger négativement le peuple juif. Nous sommes obligés de courir toute la journée pour gagner notre vie et sommes remplis d'inquiétudes et de confusion ... alors comment peut-il essayer de nous juger négativement?

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-> Lorsque nous accomplissons la mitsva de souffler dans le shofar, cela fait taire les anges Accusateurs.
Le rav Its'hak de Vorka (cité dans le séfer Beit Its'hak) disait que lorsque Satan entend le son du shofar, il est pris de peur. En effet, l'ange Michaël, le défenseur du peuple juif, lui demande : "Pourquoi importunes-tu les juifs? Toutes tes plaintes à leur encontre sont injustifiées. Ils font de leur mieux pour accomplir toutes les mitsvot de Hachem et éduquer leurs enfants dans la bonne voie. Il est peut-être vrai qu'ils ne prient pas toujours suffisamment. Mais pourquoi en fais-tu toute une histoire?"

Le Satan répond : "En fin de compte, ils ne prient pas!"
Soudain, le shofar retentit et Satan tremble de peur. L'ange Michael lui dit : "Regarde ça! Tu trembles de peur à cause d'un seul coup de shofar, alors comment peux-tu parler en mal du peuple juif? Tu es un ange, mais tu as quand même peur, alors comment peux-tu attendre d'un homme, qui est fait de chair et de sang, qu'il relève [au quotidien] des défis aussi difficiles?"