Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"N'allumez pas de feu le Shabbath dans tous vos lieux de résidence." (Vayakel 35,3)

-> Le Chlah haKadoch enseigne :
Shabbath est un jour de repos où l'on peut avoir d'avantage de temps pour s'occuper d'affaires personnelles, communautaires, ... (et donc davantage d'occasions de se "prendre la tête" avec autrui).
Le verset nous met donc en garde : "N'allumez pas de feu le Shabbath dans tous vos lieux de résidence" = n'allumez pas le feu de la querelle ce jour-là!!
Ce n'est pas dans ce but que le Shabbath a été donné!
Le Shabbath est certes "un jour de repos", mais aussi un jour "de sainteté".

[On dit Shabbath Shalom et Shavoua tov, car Shabbath est un jour où la colère peut être facile, il est donc besoin de se souhaiter spécifiquement du shalom, contrairement aux autres jours de la semaine.]

-> Le Shémen Afarsimon commente également qu'à Shabbath nous avons plus de temps pour discuter et en venir à dire du lachon ara, qui tourne en disputes.
Les disputes sont du "feu" qui entraînent une séparation des cœurs et une distanciation entre des personnes.
C'est ce feu qui détruit l'harmonie parmi les gens.
Pour cette raison, avant de déclarer cette interdiction : "Moché rassembla toute l'assemblée des enfants d'Israël" (Vayakél Moché ét kol afat bné Israël) = cela nous enseigne que les juifs doivent être ensemble, unis, et éviter tout feu qui les séparerait.

-> En ce sens le 'Hatam Sofer apporte l'explication suivante :
"Moché craignait que puisque la faute du Veau d'or était maintenant pardonnée, le peuple juif allait s'accuser l'un l'autre d'en être à l'origine.
C'est pourquoi Moché les a averti de ne pas allumer le "feu" de la colère et de la controverse le Shabbath.

Mais pourquoi tout particulièrement le Shabbath?
Toute la semaine, les juifs étaient occupés par la construction du Michkan, et ils n'avaient donc pas le temps de se quereller.
A Shabbath, [n'étant pas pris par ce travail], ils avaient du temps supplémentaires, et ils avaient donc beaucoup d'opportunités pour se disputer.
Moché les a donc avertis d'être conscients de cette réalité, et de faire le nécessaire pour que cela n'arrive pas."

<--->

-> Le Réchit ‘Hokhma (chap. sur l’humilité) écrit : Celui qui se met en colère le Shabbat, c’est comme s’il allumait le feu de l’enfer. En effet, il est écrit "N’allumez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Chabbat."

-> Le Saba de Kelem mettait beaucoup en garde contre la colère, disant qu’il l’avait examinée sous tous les angles et n’y avait rien trouvé de bon. Il fallait l’éliminer totalement, comme le ‘hamets à Pessa’h.

-> Le rabbi Naftali Amsterdam raconte : "Un jour, j’ai demandé au Admor (son maître : le rabbi Israël Salanter) quel était le remède à la colère. Il m’a répondu : Si on travaille à se montrer bienfaisant et à ne faire que du bien au prochain, la colère se trouvera éliminée automatiquement."

Rabbi Israël Salanter se montrait très sévère vis-à-vis de la rancune envers autrui, disant qu’il fallait absolument l’extirper totalement, car elle était la cause de nombreuses fautes. Il disait que presque toutes les fautes envers autrui avaient leur cause dans la rancune.

Il a également dit que l’homme doit réfléchir au fait que toutes les affaires de ce monde-ci sont des vanités, et que l’homme ne connaît pas le moment où il devra quitter ce monde. Par conséquent, de quoi peut-on tenir rigueur? D’un monde qui de toutes façons n’est pas à moi?

<----->

-> Explication du Alchikh haKadoch :
Une faute commise le Shabbath est beaucoup plus grave qu'une faute commise les autres jours de la semaine.
Ainsi, la Torah nous met en garde : le Shabbath n'allumez pas, par vos fautes le feu du Guéhinom!
Soyez particulièrement vigilants à ne pas commettre de faute le jour du Shabbath.

<--->

-> "J'affirme que tout foyer qui a une dispute le vendredi après-midi ou bien le vendredi soir, il est certain, de façon prouvée et véridique, que quelque chose de mauvais leur arrivera durant la semaine.
Vérifiez-le et vous verrez que c'est ainsi."
[rabbi 'Haïm Palaggi - Kaf ha'Haïm 27,35]

-> Le Ben Ich 'Haï ajoute que si quelqu'un dans notre maison fait quelque chose de mal le vendredi au sujet des préparatifs du Shabbath ou autre chose semblable, il ne faut pas se même en colère car ce n'est pas de sa faute.
Le Satan les a amené à faire l'erreur, afin de provoquer une dispute le vendredi.

<------------>

Il y a 39 travaux créatifs (méla'hot) qu'une personne n'a pas le droit de faire pendant Shabbath.
Pourquoi la Torah cite particulièrement celle d'allumer un feu?

-> Rabbi Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan) note que le midrach enseigne que le feu n'a pas existé pendant les 6 jours de la Création.

En effet, le midrach (Béréchit rabba 11,2) rapporte :
Lorsque Adam fut créé, il y avait la lumière du jour pendant 36 heures de suite : 12 heures le vendredi (depuis l’heure de sa création en ce jour), 12 heures pour la nuit du vendredi soir, et 12 heures pour le Shabbath.
Lorsque le soleil s’est couché à la sortie de Shabbath, Adam en a été terrifié.
Banni du Gan Eden, il pensait qu’il faisait face à des dangers mortels invisibles à ses yeux (puisqu’il faisait nuit noire!).
Mais Hachem a fourni à Adam un instinct de survie, et il a frotté des pierres ensembles qui ont alors créé un feu, lui apportant de la lumière et de la chaleur.
A ce moment, Adam a récité une bénédiction sur le feu : "Boré méoré a'éch" (Qui créé les lumières du feu).

Le concept du Shabbath est de suivre l'attitude de Hachem qui s'est reposé de ses travaux créatifs à la fin de la semaine.
=> Pour éviter qu'une personne n'en vienne à penser à tord qu'il est permis d'allumer le feu Shabbath, puisqu'étant une activité qui n'est apparue qu'à la sortie du 1er Shabbath, alors pour cette raison la Torah va particulièrement insister sur cette interdiction parmi les 39 méla'hot.

<--->

-> D'après le sens simple et littéral, Rabbénou Bé'hayé explique que la Torah a choisi le travail d'allumer le feu comme exemple pour parler de tous les travaux, car le feu, qui représente l'énergie, est présent dans la majorité des travaux.
Travailler c'est d'abord mettre en marche de l'énergie. Et dans la majorité des travaux on retrouve que le feu est présent et y trouve sa place.

-> D'un point de vue moral, le Zohar explique que le feu ici question est une allusion à la colère qui dévaste et ravage sur son passage à l'image du feu.
Le Shabbat est un jour de repos et de quiétude, et la colère s'oppose frontalement à cette sérénité du Shabbat. De plus, comme toute la famille se trouve réunie le Shabbat, et que tout le monde dans le foyer est ensemble, le risque de se contrarier et se disputer est encore plus grand.
D'où la nécessité de préciser que l'on ne doit pas allumer le feu de la colère en ce jour.
Bien que la colère soit interdite tous les jours de l'année, malgré tout il y a des occasions où la colère ''de surface'' est souhaitée. Il s'agit de certaines occasions, comme par exemple dans le but d'éduquer ses enfants ou de montrer une désapprobation claire à un certain mauvais comportement, où il convient de jouer la colère et de montrer un visage irrité en vue de pouvoir passer son message, tout en gardant intérieurement tout son calme et en n'étant nullement affecté par la colère.
Malgré tout, le jour de Shabbat il convient d'être tellement serein et apaisé au point de ne même pas avoir recours à cette colère superficielle.

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan) explique que le Shabbat est dotée d'une lumière qui éclaire les yeux de l'homme pour percevoir la Présence Divine dans le monde et dans les événements de la vie.
C'est justement cette lumière de Shabbat qui resplendit et éclaire dans le Michkan et plus tard dans le Temple. C'est la sainteté de Shabbat qui permet à la Présence Divine de résider dans ces lieux saints. Cela permet de mieux comprendre le lien entre l'injonction du Chabbat et la construction du Michkan, qui sont juxtaposées dans notre paracha.
Mais si le peuple en vient à transgresser le Shabbat, la Lumière Divine qui éclaire et illumine dans le Temple en viendrait à se retirer et le Temple en sera détruit. Or, le Temple à été détruit par le feu, les ennemis d'Israël ont brûlé les 2 Temples. Ainsi, la Torah met en garde de respecter attentivement le Shabbat et de n'y effectuer aucun travail. De la sorte, la Présence Divine pourra résider dans le Temple.
En respectant Chabbat, on préserve le Temple pour qu'il ne soit pas brûlé. D'où la raison pour laquelle la Torah explicite le travail d'allumer le feu. Car la profanation du Shabbat a pour conséquence que l'on allume le feu pour brûler le Temple. Aussi, la délivrance et la reconstruction du Temple pourront se réaliser également grâce au respect du Chabbat.

-> Le 'Hatam Sofer rapporte que chaque homme se doit d'éveiller en lui l'amour d'Hachem et l'enthousiasme pour l'accomplissement des mitsvot. Cet élan du coeur est comparé au feu qui brûle et enflamme l'homme, allusion au feu de l'amour d'Hachem et de Son Service avec empressement et ardeur.
Néanmoins, ce feu dévorant pour le Service Divin, il faut commencer à l'éveiller et à l'allumer dès le début de la semaine. Dès lors, il ira en grandissant et quand arrivera le Shabbat, ce feu sera intense, comme il doit être eut égard à la sainteté du Chabbat.
Mais la Torah vient mettre l'homme en garde de ne pas sombrer toute la semaine dans la matérialité et les occupations profanes, et commencer à éveiller le feu intérieur quand Chabbat entre.
"N'allumez pas le feu (intérieur) le jour du Shabbat", sous entendu : commencez à l'allumer déjà dès le début des jours profanes.

[il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d’amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s’y préparant matériellement et dans notre cœur.]

<------------>

-> Hachem dit : "Mon feu (au Guéhinam) n'est pas allumé durant le Shabbath grâce à votre observance du Shabbath, et de même votre feu ne doit pas être allumé."
[Baal haTourim]

[lorsque nous pratiquons le Shabbath, nous accomplissons un 'hesséd énorme : tous nos frères juifs (et parmi eux sûrement des ancêtres directs à nous!) qui souffrent pour réparer leurs fautes au guéhinam, bénéficient d'une journée "agréable" sans feu le Shabbath!
Ainsi de même que nous n'allumons pas, Hachem n'allume pas!]

<--->

-> Le Michkan était le témoignage que Hachem avait pardonné au peuple juif pour la faute terrible du Veau d'or (idolâtrie).
Grâce à quoi ont-ils pu recevoir une telle expiation?
C'est par le mérite du Shabbath, comme la guémara (Shabbath 118b) l'enseigne : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l’idolâtrie figure au nombre de ses fautes."
[Af Péri Tévoua]

["N'allumez pas de feu le Shabbath" => de même que vous respectez comme il le faut le Shabbath, de même après votre mort vous n'aurez pas besoin de passer sur un feu allumé pour vous (au guéhinam) afin de réparer vos fautes. L'observance du Shabbath ayant permis de tout pardonner! ]

<--->

-> A ce sujet, le Tiféret Yonathan ajoute une autre explication sur le fait que c'est particulièrement l'interdiction d'allumer le feu Shabbath qui est explicité dans ce verset, et pas un autre des 39 méla'hot.

La Torah évoque ici le respect du Shabbat, car ce passage vient juste après que le pardon pour la faute du Veau d’or ait été obtenu. Or, on vient de voir que le respect du Shabbat contribue à réparer la faute d’idolâtrie.
Dans ce sens, la Torah interdit d’allumer le feu le Shabbat, car pour la fabrication du Veau d’or, tous les bijoux furent jetés au feu, et alors apparut l’idole. Et selon la règle que "l’accusateur ne peut devenir défenseur", le feu qui a servi à la faute du Veau d’or, ne pourra être allumé le Shabbat, jour de réparation pour cette faute.
=> Le fait d’utiliser le feu qui a causé la faute, éveille celle-ci et empêche sa réparation.

<--->

+ Respecter le Shabbath = réparer la faute du Veau d'or : [or la colère = nier D., vouer un culte à son "moi je"]

-> Le Chla haKadoch (Ki Tissa) explique que Moché rassembla le peuple d'Israël et lui ordonna de respecter le Shabbath dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
Ce raisonnement s'appuie sur l'enseignement (guémara Shabbath 118a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné que tout celui qui observe le Shabbath selon la loi, même s'il pratique l'idolâtrie, comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné."

Ainsi, Hachem dans Son infinie miséricorde, souhaite donner la possibilité aux juifs d'expier la faute du Veau d'or (idolâtrie), même après la destruction du Temple et l'annulation de la mitsva du demi-Shékel, par la mitsva du Shabbath qui perdurera jusqu'à la fin des temps.

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Shékalim 9b) enseignent que Hachem ordonna de donner un demi-Shékel dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
-> Selon la guémara (Sanhédrin 102a) : aucune punition ne vient sur Israël sans qu'il y ait une part de châtiment relative à la faute du Veau d'or.

Nous pouvons observer que les premières lettres des 3 mots : "Shabaton kodech l'Hachem" (jour du repos consacré à Hachem - שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ לַיהוָה - Ki Tissa 31,15) forment le mot : Shékel (שקל).
Le 'Hidouché haRim explique que le Shabbath est à moitié pour l'homme et à moitié pour Hachem.
Hachem se délecte de cette moitié et c'est le sens du demi-Shékel.
Ainsi, le demi-Shékel fait clairement allusion à la sainteté du Shabbath, et de la même façon que le demi-Shekel expie la faute du Veau d'or, celui qui respect le Shabbath expie également cette faute.

<--->

-> Le jour du Shabbath est le secret sur lequel repose toute la foi.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - Zohar - Yitro 92a]

- "Tout celui qui respecte le Shabbath d'après la loi, même s'il a pratiqué l'idolâtrie comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné" (guémara Shabbath 118b)

-> Le Yaarot Dvach explique que la raison est puisque l'idolâtrie est une négation de la foie en Hachem et le respect du Shabbath étant le fondement de la foi (émouna) en D., celui-ci vient en fait réparer cette négation.
[la faute du Veau d'or étant considérée comme de l'idolâtrie]

<--->

-> En évoquant l'interdiction de faire du feu plutôt que tout autre forme de travail interdit le travail, la Torah sous-entend que, contrairement aux fêtes où certains travaux nécessaires pour la préparation de nourriture sont autorisés (Bo 12,16), ce genre de travail est également interdit le Shabbath.
[cela pour éviter une mauvaise interprétation en pensant que cela nous est permis, en se basant à tord sur le Yom Tov].

Or, comme le feu est indispensable pour cuire, la Torah le cite comme prototype de travail nécessaire à la préparation d'aliments.
En précisant ici qu'on ne peut pas allumer de feu le Shabbath, la Torah souligne que s'il est interdit, le Shabbath, de faire ces travaux, a fortiori tout autre labeur sera-t-il interdit.
[Ibn Ezra ; Rachbam ; Ramban]

<------------>

"Vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (Vayakel 35,3)

En hébreu ce verset est : לֹא-תְבַעֲרוּ אֵשׁ, בְּכֹל מֹשְׁבֹתֵיכֶם, בְּיוֹם, הַשַּׁבָּת (lo tévaarou éch bé'hol mochvoté'hem béyom aShabbath).
Le rav David Hoffman fait remarquer que les dernières lettres des mots de ce verset peuvent se réarranger pour former : אמת שלום (la vérité ; la paix - émét shalom).
Le mot : un feu (אש - éch) est l'acronyme de ces 2 mots.

[Un feu peut être très positif, comme destructeur, tout dépend de l'utilisation que l'on en fait.
L'interdiction de l'allumer pendant Shabbath, nous sensibilise au fait de devoir maîtriser son utilisation (parfois c'est permis et parfois c'est interdit!).
On en vient ainsi à comprendre que nous devons dompter notre feu intérieur, et savoir l'utiliser sous contrôle de la vérité et de la paix (émet shalom) selon la Torah, et non pas pour allumer des feux de disputes et de mensonges autour de nous.]

<--->

-> Le Méchiv Devarim enseigne
Les dernières lettres de "Teva’arou éch békhol mochvoteikhem" forment le mot "shalom" (paix), or nous nous saluons le Chabbat en disant "Shabbat Shalom".
Le sujet de cet ordre est que comme le jour du Shabbat les gens sont libres de tout travail, ils se rencontrent et se mettent à parler de toutes sortes de choses, si bien qu’ils risquent d’en venir à la médisance et au lachon ara, en "allumant" le feu de la dissension, ce qui est une interdiction absolue un jour de semaine et à plus forte raison le Shabbat.
C’est pourquoi on nous met en garde "vous n’allumerez pas de feu dans vos demeures le jour du Chabbat". Au contraire, si un feu s’est allumé un jour de semaine, le Shabbat on fera la paix, on pardonnera et on reviendra à Hachem.
[à Shabbath c'est Shalom, avant tout!]

<------------------->

-> "Deux personnes se querellaient chaque veille de Shabbath, excitées par le Satan.
Rabbi Méïr s'est invité chez eux 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à rétablir la paix.
Rabbi Méïr entendit alors le Satan qui disait : 'Malheur à moi, car Méïr m'a chassé de ma maison!' "
[guémara Guittin 52a]

-> "Vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures le jour de Shabbath" (Vayakel 35,3)
Le Zohar commente qu'il nous est également interdit d'attiser le feu de la dispute, car le Shabbath est un jour incompatible avec les discordes (on dit pas : Shabbath Shalom, pour rien!).

C'est pourquoi le yétser ara utilise tous les moyens pour troubler notre sérénité la veille et le jour du Sabbath (ex: on relâche la pression/fatigue de la semaine, l'arrivée précipitée du Shabbath, plus de temps pour parler et dire du lachon ara, ...).

<-------->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/13061-2

<------------------->

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Nos Sages (guémara Shabbath 119b) disent : "2 anges de service accompagnent l'homme à son retour de la synagogue jusqu'à son domicile. Un bon et un mauvais. Lorsqu'il arrive à son domicile et trouve les lumières allumées, la table dressée et le lit fait, l'ange bon dit : "Qu'il soit de Sa volonté qu'il en soit ainsi Shabbath prochain", et le mauvais ange répond contraint : "Amen".
Dans le cas contraire, le mauvais ange dit : "Qu'il soit de Sa volonté qu'il en soit ainsi Shabbath prochain", et l'ange bon de répondre contraint : "Amen"."

Lorsque les anges arrivent, la maison doit être entièrement prête, afin que les membres du foyer bénéficient de la bénédiction de l'ange bon, et non à D. ne plaise, de la malédiction du mauvais ange.

Mais, par les actes du Satan, particulièrement à ce moment si élevé, le mauvais penchant sème de nombreux pièges, et engendre des raisons pour se disputer ...
[lorsque que par colère le mari/femme crie, pleure ... ] le mauvais penchant se frotte les mains : "D. merci, j'ai de la bonne marchandise aujourd'hui".
Après tous ces cris, l'ange mauvais dit : "Souhaitons que ça soit ainsi chaque Shabbath", et l'ange bon est contraint de répondre Amen.

Nous devons le savoir et l'inculquer au plus profond de nous-mêmes : le vendredi n'est pas un moment pour se chamailler ou se mettre en colère.
[ce n'est pas vraiment de la faute de mon conjoint, mais c'est le yétser ara qui a davantage de puissance pour générer parmi nous de la colère en ce jour.
S'il y a un problème il vaut mieux en discuter plus tard, car en cas de colère on permettra au mauvais ange de nous maudire, et on s'empêchera de recevoir la bénédiction du bon ange de nous bénir. Quel dommage!]
[...]

Le soir du Shabbath est le moment où on ressent le plus les tentatives du mauvais penchant, qui tente de toutes ses forces de faire surgir notre colère dans toute sa violence. Nous connaissons tous ce genre de situation, lorsque l'évier se bouche, le petit tombe, le manger brûle ou le mari est en retard, ...

Le Satan s'acharne à allumer le feu dans tous les coins, mais cela est sûr et certain, si une fois ou deux nous prenons le dessus et disons : "Monsieur le mauvais penchant, cela ne sert à rien ... je ne m'énerverai pas, je ne provoquerai aucune dispute à aucun prix" ; il comprendra alors qu'il n'a plus d'emprise et abandonnera ...

Par exemple si la table n'a pas été mise, le mari dira à sa femme : "Tu es réellement fatiguée, dépêchons-nous de dresser la tache ensemble" ; tout s'arrange en quelques instants et le mari commence à chanter : "Heureux qui a rencontré une femme vaillante! Elle est infiniment plus précieuse que les perles", et j'en ai une ...
Les sourires et la joie font résider la bénédictions dans ce foyer.

"Vous ne ferez point de feu" (Vayakel 35,3) = le feu de la dispute et de la colère sont interdits ;
"dans aucune de vos demeures" = dans aucune circonstance ;
"en ce jour du Shabbath" = le jour où le Satan attise particulièrement la dispute et le conflit.

Bien que le feu de la dispute soit également interdit les autres jours de la semaine, quoi qu'il en soit la Torah précise "en ce jour du Shabbath", car d'habitude, durant 6 jours de la semaine, les réchaïm sont punis dans le feu du guéhinam, et le Shabbath, ils bénéficient d'une accalmie, et seulement à la sortie du Shabbath, le feu de cette dernière se rallume. Mais dans le cas d'une dispute, le feu se rallume même le Shabbath.

Hachem nous met en garde : "Laissez le feu éteint, ne l'allumez point! Soyez très vigilants, de toutes vos forces, évitez la plus petite colère à la moindre sévérité!"

L’avis du ‘Hafets ‘Hayim sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath …

+ L'avis du 'Hafets 'Hayim (1838-1933) sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath ...

"Comment peut-on rejeter un juif?
Comment peut-on affirmer de celui qui n'observe pas le Shabbath qu'il n'est pas un vrai juif?
Regardez ceux de Moscou! [il fait allusion à l'expulsion des 30 000 juifs de Moscou en 1891]
Pendant des dizaines d'années, ils ont foulé aux pieds les prescriptions sur le respect du Shabbath, acharnés comme ils l'étaient à amonceler des fortunes, et persuadés que le travail effectué le samedi contribuerait à les rendre plus riches encore.
Et pourtant, ces mêmes juifs ont courageusement sanctifié le nom divin lorsqu'on a voulu remettre en cause leur appartenance à notre peuple!
[refusant le baptême, ils ont préféré renoncer à toute la richesse qu'ils avaient acquis pendant des dizaines d'années et alors subir les privations de l'exil, afin de rester juif!].

Quand le Talmud ('Houlin 5a) affirme que celui qui profane le Shabbath ressemble à un idolâtre, il ne désigne certainement pas les gens comme ceux-là, qui refusent de renier leur foi quand on les met à l'épreuve.
Non, la valeur d'une âme juive est incommensurable!
Les enfants d'Israël sont tous saints!
C'est le fait de vivre parmi les non-juifs qui les incite à de telles infractions!"

+ Un proche du 'Hafets 'Hayim lui demanda un jour si une yéchiva pouvait accepter des dons de juifs qui profanent le Shabbath.
"Oui, répondit-il, dès lors qu'ils n'agissent pas ainsi pour se rebeller contre D."

+ En revanche, quand le 'Hafets 'Hayim parlait de l'importance de l'observance du Shabbath, il était très sévère et d'une grande intransigeance.
Il disait souvent : "si le Rambam (lois sur le Shabbath 30;15) a jugé que celui qui profane publiquement le Shabbath ressemble à un idolâtre "à tous égards", cela signifie certainement aussi qu'un tel juif ne sera pas ramené à la vie lors de la résurrection des morts."

Source (b"h) : compilation de dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot")

<-------------------------->

-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour ... est un Shabbat pour Hachem" (35,2)

Le ‘Hafets ‘Haïm a expliqué un jour au nom des Sages dans la guémara (Shabbat 10b) que Hachem a dit à Moché : "J’ai un beau cadeau dans mon Trésor, qui s’appelle Shabbat, et Je veux le donner à Israël, va le lui annoncer!"
Et maintenant, réfléchissons : Si la fiancée renvoie au fiancé les cadeaux qu’il lui a donnés, cela prouve certainement qu’elle ne veut plus de lui, et que l’union proposée est rompue.
Le ‘Hafets ‘Haïm dit que c’est la même chose en ce qui concerne l’observance du Chabat. Si les bnei Israël n’observent pas le Shabbat comme ils en ont reçu l’ordre du Créateur du monde, ils semblent rendre à Celui qui a donné la Torah le cadeau le plus précieux qu’il ait donné à Son peuple, et par là c’est comme s’ils proclamaient qu’ils ne veulent pas du lien sacré qui existe depuis toutes les générations entre Israël et Hachem.

<-------------------------->

-> "Entre Moi et les enfants d’Israël, c’est un signe éternel (ot hi léolam)" (Ki Tissa 31,17)

Selon le ‘Hafets ‘Haïm, le Shabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu’une plaque fixée à une porte indique le nom de l’occupant, le Shabbath indique l’adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le Shabbath porte l’enseigne d’un commerce juif ; s’il est ouvert le Shabbath, l’enseigne indique le contraire.
Source (b'h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son ''mayana chel Torah'')

<-------------------------->

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

"Pendant 6 jours sera fait le travail, et le 7e jour sera pour vous sainteté ..." (Vayakhél 35,2)

-> "Microcosme de l'univers, le Michkane a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l'émergence du monde lui-même.
C'est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l'univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
(Rav Yits'hak Eiziq 'Havèr)

-> Le Mélo haOmèr fait aussi observer que le Michkane représentait un microcosme de l'univers.
Nos Sages nous apprennent que le concept de créationdu monde a pris forme en Tichri, mais que la création elle-même n'a eu lieu qu'en Nissan, 6 mois plus tard.
Il en est de même pour le Michkane : l'ordre de contruire a été donné le lendemain de Yom Kippour (donc en Tichri), mais il a été effectivement érigé en Nissan seulement.

<--------->

+ On peut noter l'emploi dans notre verset de la forme passive : "sera fait le travail", et non "vous ferez le travail".
Rav Chlomo Ganzfried explique que celui qui ne croit pas que sa nourriture lui est fournie par D. a beaucoup de mal à observer le Shabbath.
Persuadé que plus, il travaille, plus il gagnera de l'argent, il s'imagine qu'il essuiera des pertes financières en se reposant.

Mais une personne convaincue que toutes ses ressources sont fixées par décision divine à Roch Hachana, et que ses bénéfices ne dépendent pas de l'effort qu'elle investit, n'aura aucune difficulté à observer le Shabbath.

C'est pourquoi, la Torah commence par nous dire que "pendant 6 jours "sera fait" le travail", par lui-même, comme décidé/ordonné par le Ciel.

+ L'emploi de cette forme passive peut s'expliquer au travers de la guémara (Béra'hot 35) = "Lorsque le peuple juif respecte la volonté divine, leur travail est accompli par d'autres".

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

<------------------>

+ "Celui qui s’affaire aux préparatifs érev Shabbath en bénéficiera le Shabbath" (guémara Avoda Zara 3a)

-> Le Béer Mayim 'Haïm donne l'explication suivante :
"Celui qui se prépare pendant les 6 jours de la semaine, et qui est vigilant à ne pas profaner la volonté de Hachem ; alors lorsque Shabbath arrive, il va recevoir "l'éclat délicieux" (ziv ataanoug) de la lumière Divine.
Mais si quelqu'un se salit par les fautes durant la semaine, il est alors certain que pendant Shabbath, il lui sera incapable de percevoir la lumière de Hachem ou d'expérimenter l'âme supplémentaire (néchama yétéra) de ce jour. En raison du fait qu'il vient de l'obscurité des 6 jours de la semaine, alors il va également marcher dans l'obscurité pendant le saint jour du Shabbath."

[le fait d'être vigilant à respecter la volonté de Hachem pendant les 6 jours de la semaine, est une préparation indispensable pour pouvoir ressentir au maximum les trésors de proximité avec D., que le Shabbath peut nous offrir!
=> "Pendant 6 jours sera fait le travail" = tu agiras selon ce que D. attend de toi, "et le 7e jour sera pour vous sainteté" = par conséquent, tu pourras profiter pleinement de l'énorme sainteté propre à ce jour.]

<--->

-> "Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte"

Le "Sandlar" (Rabbi Moché Yaakov) explique ce verset par la comparaison suivante.
Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est Roch Yéchiva, on veut dire qu’il est à la tête (roch) de tous les Rabbanim de la Yéchiva. Lorsqu’on qualifie un homme de Av beit din (président du tribunal rabbinique), cela signifie qu’il est le plus grand de tous les juges. Toutes proportions gardées, si l’on désigne un individu par l’appellation de chef (roch) des voleurs, cela veut dire qu’il est plus dévergondé que tous les autres voleurs.

Dans la prière du Shabbat matin, nous disons "Tu l’as appelé le délice des jours". Le Shabbat est le meilleur de tous les jours de la semaine. Toutefois, afin de savoir si c’est un titre d’honneur ou non, il faut vérifier la manière dont l’homme se comporte durant la semaine. S’il vit à l’aune de la Torah et du respect des mitsvot, l’appellation "délice des jours" donnée au Shabbat est honorifique. Par contre, si, durant la semaine, il gaspille son temps dans l’accomplissement de mauvais actes et s’enfonce dans ses vices, cette appellation est dépréciatrice.

Cette idée peut se lire en filigrane dans les versets "Voici les choses que Hachem a ordonné d’observer. Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte" = si, durant tous les jours de la semaine, on se comporte convenablement, on sera à même de s’élever encore davantage grâce à la sainteté du Shabbat.

<------------------>

-> Le rabbi Avraham Twerski fait remarquer qu'en rassemblant tout le peuple juif, Moché donne une grande leçon : le peuple plein d'enthousiasme aurait pu penser que ce que voulait Hachem plus que tout était que l'on construise le Michkan (pour la bonne cause, c'est pas si grave si l'on profane le Shabbath!). Du coup Moché leur a affirmé clairement : la volonté de D. est que le Shabbath vous cessez tout travail créatif.

=> Servir Hachem consiste à faire Sa volonté, et non pas ce que l'on pense personnellement qu'Il aurait besoin, car ceci est en réalité se servir soi-même, c'est de l’idolâtrie.

On a beau avoir les meilleures intentions du monde (comme vouloir bâtir le Michkan, lieu de résidence de D. sur terre), profaner le Shabbath c'est forcément une mauvaise chose, c'est aller à l'encontre de la volonté de Hachem.
Servir Hachem, c'est faire Sa volonté!

<--->

-> Le rav David Povarsky enseigne que si la Torah aurait commencé par décrire directement les lois relatives à la construction du Michkan, et uniquement ensuite elle aurait mentionné l'interdiction de le bâtir pendant Shabbath, alors un juif entendant/lisant cette paracha pourrait brièvement penser que c'est permis de le faire, jusqu'à ce qu'il arrive au verset l'interdisant.
Puisque chaque pensée laisse un impact sur une personne, il en résulterait une impression temporaire de manque de sévérité du fait de travailler à Shabbath (pour la bonne cause, cela pourrait être permis de l'enfreindre!), et cette impression psychologique pourrait avoir des conséquences sur notre observance future du Shabbath.
=> Moché rassembla tout le peuple, et avant d'aborder le Michkan (lieu de résidence de D.), il parle tout d'abord de l'importance de respecter le jour du Shabbath. Par là il empêche que dans le futur, un juif n'en vienne éventuellement à le déprécier, même inconsciemment.
En effet, la moindre baisse d'estime du Shabbath à nos yeux est à éviter!

<--->

+ "Les enfants d’Israël observeront le Shabbath (véchamérou bné Israël), pour faire du Shabbath (laassot ét aShabbath) une alliance éternelle pour leurs générations" (Ki Tissa 31,16)
Le rabbi de Klausenbourg explique que dans le passé l'épreuve du peuple juif consistait à : pouvoir observer le Shabbath (chmirat Shabbath), mais de nos jours l'épreuve principale réside dans le fait de : faire du Shabbath un jour spécial (laassot ét aShabbath).
En effet, nous devons en faire un jour unique : plein de joie, d'unité, de sainteté, ...
Le principal du Shabbath est le : "brit olam" (l'alliance éternelle) avec Hachem, ce lien unique de proximité avec notre Papa,  le Créateur et Maître unique du monde.

<--->

-> L'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"
Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"

L’empereur lui a demandé : "Donne-m’en!"
Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l’observent pas, cela n’a aucun effet."
[guémara Shabbath 119a]

-> Dans le texte de la guémara : "une épice spéciale" se dit : "tavlin é'had yéch lanou" (תבלין אחד יש לנו).
Le Ben Ich 'Haï écrit que le mot : תבלין (épice - tavlin) a les mêmes lettres que : יתן לב (il doit donner/mettre le cœur - yitèv lev).
=> Nous devons donner notre cœur en faisant des efforts pour se préparer matériellement et spirituellement au Shabbath, afin de ressentir la sainteté et recevoir les bénédictions propres à ce jour.

-> Le 'Hatam Sofer commente le verset suivant : "vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (v.35,3), comme signifiant qu'il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d'amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s'y préparant matériellement et dans notre cœur.

<------------->

-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)
Selon le Zohar, le Ciel et la terre sont dépendants du Shabbath, car : "c'est la source de toutes les bénédictions".

<------------->

-> "6 jours tu t'affaireras à ton travail, et le 7e jour sera saint ... Vous ne ferez pas de feu dans vos demeures en ce jour de repos" (Vayakél 35,2-3)

Le 'Hatam Sofer explique :
- "6 jours tu travailleras" = pendant 6 jours, tu feras ta hichtadlout, mais rappelle-toi que la parnassa ne vient pas par cette hichtadlout, mais du Ciel, grâce à la sainteté du Shabbath.
- C'est ce que dit la suite du verset : "le 7e jour sera saint".
- C'est pourquoi, faites particulièrement attention à ne pas "allumer le feu" des conflits "le jour de Shabbath", car cela risquerait d'affaiblir la sainteté du jour et de causer la perte de la parnassa.

"Moché rassembla toute la communauté des enfants d'Israël ... " (Vayakhél 35,1)

Alors que les enfants d'Israël étaient unis quand ils ont reçu la Torah au mont Sinaï "comme un seul homme, d'un seul cœur" (Rachi sur Chémot 19;2), fait remarquer le Rav Yaakov Kaminetsky, leur unité s'est disloquée quand ils ont péché avec le veau d'or.

Talmud Yérouchalmi (Sanhédrin 10,2) = chaque tribu a réalisé son propre veau d'or.
Talmud de Babylone (Sanhédrin 63b) = les bnei Israël ont adoré de nombreux dieux.

Nous ne trouvons pas un tel phénomène chez les autres nations!
En effet, chacune d'elles sert les divinités communes à son ethnie, comme "les dieux de Moav" et "les dieux d'Edom".
Si les Hébreux en ont adoré beaucoup, c'est assurément à cause des divisions profondes qui régnaient entre leurs tribus.

Quand Moché s'est apprêté à communiquer aux enfants d'Israël les instructions du Michkan, sa tâche la plus urgente a été d'apaiser leurs différends et de les réunir.
Voilà pourquoi, pour commencer, "il fit assembler toute la communauté des enfants d'Israël", afin qu'ils soient de nouveau "comme un seul homme, d'un seul cœur".

[le Michkan est venu en réparation de la faute du Veau d'or.
Tout le peuple s'est uni pour sa construction, qui a été faite par Bétsalel le petit-fils de 'Hour qui avait été tué car s'opposant au Veau d'or, et les juifs ont donné largement de l'or en parallèle à l'or donné largement pour faire le Veau d'or.]

<--->

-> Lors du don de la Torah au Sinaï les Bné Israël étaient unis, comme il est dit "Israël campa là, face à la montagne" (19,2).
Nos Sages expliquent sur place : "comme un seul homme, avec un seul cœur".
Cependant après la faute du Veau d’or, cette unité s’est défaite et le Satan accusateur a provoqué des divisions et des querelles au sein des tribus d’Israël.

Le Malbim (Erets 'Hemda) explique : comme nous le savons, la construction du Michkan devait, entre autres, expier la faute du Veau d’or commise par Israël. Ainsi Moché s’est efforcé de rassembler "toute la communauté des enfants d’Israël" pour leur parler de l’œuvre du Michkan. Il voulait à travers cela restaurer l’ancienne splendeur et rétablir l’unité d’Israël telle qu’elle était au moment du don de la Torah.

-> Le Imré Shéfer écrit :
Moché rassembla toute la communauté pour que ce soit une réparation à la faute du Veau d'or. En effet, le peuple s'était réuni autour de Aharon pour lui demander de fabriquer le veau d'or. A présent, Moché réunit le peuple pour lui transmettre la mitsva du Shabbat.
Ce rassemblement se devait de réparer le mauvais rassemblement pour faire le Veau d'or.

<-------------->

-> "6 jours le travail sera fait" (Vayakel 35,2)

Dans cette paracha de Vayakel, la mitsva du Shabbat précède l'injonction du Michkan, alors que dans les parachiot précédentes, le Michkan (dans Térouma) précède le Shabbat (dans Ki Tissa).
=> Pourquoi cette différence ?

En fait, les parachiot précédentes se trouvent avant la faute du Veau d'or. Les juifs étaient alors tellement élevés que même leurs actions profanes étaient empreintes de sainteté à l'image du michkan qui représente le fait que la Présence Divine repose dans les actions profanes.
Dans cette situation, le Michkan devait précéder le Shabbat car les actions profanes de la semaine étaient déjà si élevées qu'elles pouvaient préparer le Shabbat et lui accorder encore plus de sainteté.
Mais après la faute du Veau d'or, le peuple est tellement descendu qu'il leur est devenu impossible d'élever les actions profanes. Désormais, on a besoin du Shabbat pour élever les actions profanes et leur permettre de devenir un Michkan. Dès lors, le Chabbat doit précéder le Michkan.
['Hidouché haRim]

<------------------------------------------------------------------------->

"Moshé rassembla toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les paroles que D. [vous] a commandé d'observer ..." (Vayakhél 35,1)

+ Le Rabbi de Tchortkov = s'il existe des différences entre les hommes quant à leur compréhension profonde et leur intention au moment où ils accomplissent une mitsva, l'acte de la mitsva reste toujours le même pour tous.
Quand il s'agit "d'observer" les commandements, il est possible de rassembler toute la communauté des enfants d'Israël sans distinction.

+ Rachi = "Moché rassembla : le lendemain de Yom Kippour."
Ce n'est pas seulement la veille de Yom Kippour que chacun doit faire la paix avec son prochain.
Le lendemain de ce saint jour aussi, il faut aussi se rassembler et vivre dans la paix et la fraternité.

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

<------------------------>

+ "Moshé rassembla toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les paroles que D. [vous] a commandé d'observer ..."

-> C'est l'unique endroit dans toute la Torah où une paracha commence par : "rassembla" (vayakél) = tous les juifs se sont rassemblés ensemble.
Hachem a demandé à Moché de réunir de grands groupes de juifs tous les Shabbath dans les lieux d'étude (beit midrach) pour leur enseigner les mots de la Torah, ce qui est permis et interdit de faire.
De cette façon, le nom de Hachem sera loué parmi Ses enfants.
[Yalkout Chimoni]

<--->

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

<--->

+ "Moshé rassembla (vayakél Moché) toute la communauté des enfants d'Israël"

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°665) enseigne :
Le mot "Vayak'el" (ויקהל) se divise en deux :
- les lettres "vav youd" (וי) ont la valeur numérique du mot "tov" (en comptant le mot lui-même), ainsi qu’il est écrit (Michlé 4,2) : "Car je vous ai donné un bon (tov) cadeau, n’abandonnez pas Ma Torah."
- Alors que les lettres "kouf lamed" (קל) correspondent à ce qui est dit : "La voix (kol - קל) est la voix de Yaakov" (Béréchit 27,22).
On peut donc dire que la voix de Yaakov, qui est la voix de la Torah (appelée "leka’h tov", un bon cadeau) doit résonner et se faire entendre le Shabbat avec encore plus de puissance.
Le fait que la mitsva de Shabbat soit citée dans la parachat Vayakél fait allusion à ce sujet très élevé.

Jérusalem a été détruite parce qu’on n’y observait pas le Shabbat (guémara Chabbat 119b).
Or a priori, il semblerait que cette génération ait observé le Shabbat, mais le reproche qu’on lui fait est de n’avoir pas veillé à étudier la Torah le jour du Shabbat, ce qui est l’étude la plus élevée et la plus purifiée.
De plus, si un malheur arrive à quelqu’un, qu’il examine sa conduite et vérifie pourquoi cela lui est arrivé. S’il a cherché et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la faute de la négligence dans l’étude de la Torah (guémara Béra'hot 5a).
La négligence la plus grave en la matière est celle qui a lieu le Shabbat, car alors on a le temps, c’est pourquoi on doit consacrer ses moments libres à l’étude de la Torah le Shabbat.
[ex: en étudiant à Shabbath alors que nous avons du temps de libre, nous témoignons rétroactivement que nous aurions bien voulu étudier en semaine mais nous étions occupés (pour la parnassa, le train-train quotidien, ...)]

<--->

-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail et le 7e jour sera pour vous saint" (Vayakel 35,2)

Le Séfer Chaaré haKodech écrit au nom de nos Sages :
Quand quelqu’un consacre le jour du Shabbat à l’étude de la Torah, et que tous les jours de la semaine son cœur se soucie de ne pas avoir le temps d’étudier la Torah, et il attend et espère le jour du Shabbat, un tel homme, non seulement sanctifie de cette façon le jour du Shabbat et sa récompense est grande, mais il élève également en sainteté tous les jours de la semaine et reçoit une récompense comme s’il avait étudié pendant toute la semaine.

C’est la signification directe du midrach: "Si quelqu’un voulait faire une mitsva et il n’a pas pu la faire, la Torah le lui compte comme s’il l’avait faite".
C’est également la même chose dans le sens inverse. Si au moment où il a le temps d’étudier, par exemple le jour du Shabbat, il ne profite pas de ce temps pour étudier la Torah, alors non seulement on le punit pour ce moment-là, mais également pour les moments où il n’a pas le temps d’étudier, puisque même quand il a le temps, il ne le fait pas.

<--->

-> b'h, à ce sujet de l'importance d'étudier pendant Shabbath : https://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

<--->

-> Le Rama de Pano enseigne : quelqu’un qui délaisse l’étude de la Torah finit par se réincarner en poisson ; en effet, il est écrit : "Il expira et fut rassemblé à son peuple" (Béréchit 49,33), et à propos des poissons nous trouvons : "Faut-il leur rassembler tous les poissons de la mer?" (Bamidbar 11,22).
Et le Shabbat, toutes ces réincarnations trouvent leur réparation.
Donc quelqu’un qui mange un poisson, ce qui est une chose matérielle faisant partie du repas de Shabbat en l’honneur du saint Shabbat, fait un tikoun (réparation) à ce poisson, qui est dans sa racine une réincarnation spirituelle."
[rapporté par le rav David Pinto (la voie à suivre n°616)]

<--------------------->

-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour est un Shabbat pour Hachem ton D." (v.35,2)

Le Maguid de Doubno enseigne :
Hachem a donné à l’homme une âme élevée, et pendant tous les jours de la semaine elle s’écarte de sa source en s’occupant des affaires profanes.
Mais le 6e jour, Hachem a donné une double part, pour que le jour du Shabbat nous puissions jouir des paroles du D. vivant, par l’étude de la Torah, afin de nourrir notre âme élevée.

C’est cela :
- "Pendant 6 jours tu feras ton travail" = cela signifie vaquer aux besoins du corps ;
- "Et le 7e jour est un Shabbat pour Hachem ton D." = le Shabbat est consacré à Hachem, c’est pourquoi Il t’a donné tout ce dont tu as besoin pour le jour du repos, afin que tu étudies la Torah : il faut aller au beit haMidrach, aller à des cours de Torah, et ne pas dormir le jour du saint Shabbat. Le Chabat est pour Hachem ton D.!

<------------------>

-> "Moché rassembla toute la communauté des enfants d'Israël ... " (Vayakhél 35,1)

-> Le 'Hida explique le terme : "vayakel" (ressamebler - וַיַּקְהֵל) a la même guématria que le mot : "mikvé" (מקוה).
Ainsi, le Maître de l'univers nous a ordonné d'établir des rassemblements pour exposer et enseigner la Tora, et particulièrement le jour du Shabbath qui a une importance particulière et qui a la propriété de purifier l'homme comme s'il s'immergeait dans les eaux du mikvé.
[selon le Ben Ich 'Haï, la capacité de l'étude le jour du Shabbath est multipliée par 1 000.]

La coutume d’offrir un Talit le jour du mariage …

+ A propos de la coutume (de certaines personnes) que la Kalla offre au 'Hatan un Talit le jour du mariage (Sédei chemed - 'hatan vékalla 11) ...

Pourquoi une telle coutume?

1°/ La guémara Ména'hot 44a rapporte l'histoire d'une personne qui observait de façon méticuleuse la mitsva des tsitsit, et nous dit à quel point cela l'a sauvé de commettre un adultère.
Nous trouvons une allusion à cette protection dans un verset de Michlé : "Celui qui commet un adultère avec une femme, manque de cœur (lev)" (Michlé 6;32).
Le mot lév (cœur) a une valeur numérique de 32, comme les 32 fils des tsitsit (8 à chacun des 4 coins).

La kalla exprime ainsi au 'hatan, qu'il doit toujours lui être fidèle et lui fournit un talith, qui va l'aider à l'être.

2°/ Par le fait de transmettre un talith, la kalla exprime à son 'hatan les mots que Ruth a dit à Boaz : "daigne étendre le pan de ton manteau (kénafé'ha) sur ta servante" (Ruth 3;9), voulant lui dire : "s'il vous plaît, épousez-moi".

Le mot "kénafé'ha" pouvant renvoyer au Talith, la Torah disant : "Tu te feras des cordons en franges aux quatre coins (kanfot) du vêtement dont tu te couvres." (Dévarim 22;12).
De plus, ce verset est immédiatement suivi par : "si un homme a épousé une femme ..." (Dévarim 22;13), indiquant l’existence d'un lien entre le mariage et le talith.

3°/ A l'origine, 'hava et Adam étaient une même entité, tous 2 étant unis dos à dos.
Le talith étant porté sur le dos de l'homme, la kalla dit : bien que D. a séparé le 1er couple en 2 entités distinctes, j'espère, toujours, ne pouvoir former qu'une seule entité avec mon 'hatan.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

+ Dans la michna ouvrant la guémara Méguila, il est écrit : "la Méguila est lue le 11, 12, 13, 14 ou 15 du mois d'Adar, pas avant et pas après."

Quelle est la signification de ces 5 jours?

Si on fait l'addition des jours où la Méguila peut être lue (11+12+13+14+15), on arrive à 65, qui correspond à la valeur numérique du nom de D. : Ado-naï (à dire : "ado et puis naï" - 'אדנ).

Ce nom de D. accentue le fait qu'Il est le Maître suprême et incontesté du monde, ce qui est l'essence de l'histoire de Pourim racontée dans la Méguilat Esther.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

"Être serein ne signifie pas ne rien faire ou faire le vide, mais investir l'intégralité de ses forces dans l'instant présent."

(Rav Haim Friedlander)

Source (b"h) : Yisraël Holubenny via FB

+ "Pour envoyer des présents chacun à son prochain et des dons aux pauvres" (9;22)

Le Rambam dans Hil'hot Méguila (2;17) écrit : "il est mieux d'augmenter les cadeaux aux pauvres que d'envoyer des présents à autrui."

Pourquoi alors dans ce verset de la Méguila, le fait d'envoyer un présent à son prochain est mentionné avant les cadeaux aux pauvres?

Lorsque l'on donne de la charité à un pauvre, il est important de faire très attention à ne pas embarrasser celui qui la reçoit (cf.Rambam Matanot Aniyim 10).

Lorsque Mordéh'aï a institué Pourim, comme un jour pour donner des cadeaux aux pauvres, il avait peur que ce jour soit identifié à la journée des pauvres recevant l'aumône.
Ainsi, il a aussi institué l'échange de présents entre amis afin qu'un observateur extérieur ne puisse pas faire la différence entre un don à un pauvre et un don à un ami.

Le fait que le don à ses amis précède le don aux pauvres, vient dissimuler, faire diversion sur l'aspect charitable de cette journée, et rend tout son honneur et sa dignité aux pauvres.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

"Afin qu'il n'y ait pas de fléau parmi eux lorsqu'on les dénombrera. Voici ce qu'ils donneront, quiconque passe par le dénombrement, un demi shékel (ma'hatsit aShékel - מחצית השקל)." (Ki Tissa 30,12-13)

Pourquoi la Torah appelle le demi Shékel permettant d'éviter un fléau : ma'hatsit (מחצית), et non le terme : 'hatsi (חצי)?

Le terme ma'hatsit (une moitié - מחצית) a 5 lettres, et la lettre du milieu est un צ, qui est la 1ere lettre du mot tsédaka.
L'accompagnant des 2 côtés, il y a les lettres ח et י, qui forment le mot חי (la vie).
Les lettres extérieures (aux 2 extrémités) sont מ et ת, formant le mot מת (la mort).

La Torah nous suggère que la tsédaka (צ) est la force résidant au sein de chaque juif, qui peut faire la différence entre la vie et la mort.
La tsédaka a la faculté de repousser/d'éloigner la mort et de rapprocher/d'apporter la vie.

Par ailleurs, le צ au milieu du mot tsédaka fait référence à un tsadik.
Être entouré d'un tsadik, et lui être solidement attaché, permet de bénéficier de sa sainteté et d'acquérir la vie (חי ), une vie spirituelle profonde.
Le fait de s'éloigner d'un tsadik est à l'opposé de la vie (D. nous en préserve!).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

<----->

-> Rachi explique que Hachem a montré à Moché comme la forme d’une monnaie de feu et lui a dit : "Ceci ils donneront" (v.30,13).
Pourquoi a-t-Il choisi de lui montrer une pièce de feu?
Le Pné Meïr propose l’explication suivante : de même qu’en allumant une lumière par un feu, celui-ci ne se trouve pas diminué, lorsque l’homme donne une partie de ce qu’il possède, il ne lui manque rien. Donner à la tsédaka ne représente pas une perte.

-> Le Ba’al Hatourim, fait remarquer que le mot : "ils donneront" (vénaténou - ונתנו) peut se lire identiquement dans les 2 sens.
Cela nous enseigne que ce que l’homme donne à la tsédaka finit par lui revenir, et qu’on ne perd rien à donner, au contraire.

<---->

-> "Ils prendront ceci" (30,13)

-> Rachi dit que pour expliquer à Moché ce que les juifs devaient donner, Hachem lui montra une pièce en feu.
Mais pourquoi la pièce devait-elle être en feu, alors qu'évidemment ils ne donneront pas une telle pièce? Que vient nous apprendre cette image?

En fait, quand on veut épurer un métal pour en enlever tout scorie et déchet, on doit le faire passer dans le feu. C'est ainsi que les scories du métal vont se séparer de lui et ce métal pourra être pur.
De la même façon, Hachem voulait montrer à Moché que quand on veut donner de l'argent pour la tsédaka, il doit être pur et propre de tout déchet qui symbolise le vol et la tromperie.
Seule une pièce en feu, c'est-à-dire nettoyée de toute faute et obtenue dans la plus grande honnêteté, pourra être donnée et agréée.
[Zéved Tov]

<--------->

-> Dans la guémara (Kidouchin 66b) nous trouvons Rabbi Tarfon très impressionné par une série d'arguments en Torah apportés par Rabbi Akiva.
Il dit alors : "Akiva, kol haporéch mim'ha, képoréch min ha'Haïm" ([Rabbi] Akiva, toute personne qui se sépare de toi, c'est comme si elle se sépare de la vie elle-même).

Rabbi Akiva était un tsadik de plus haut point, et tout celui qui pouvait mériter sa proximité en tirait de la vie spirituelle, et inversement pour celui qui s'en éloignait

-> Le mot ma'hatsit (מחצית).
Selon le Gaon de Vilna, le tsadik du milieu représente la mitsva de la tsédaka.
Les lettres le plus proche forment : 'haï (la vie), et viennent nous protéger de celles qui sont plus loin et qui forment : mét (mort).
Cela fait allusion aux paroles du roi Salomon : "La tsédaka sauve de la mort" (tsédaka tatsil mimavét – Michlé 11,4).
Etre proche de la tsédaka, c'est s'assurer la vie.

<------------------------------------------->

-> On donne 1/2 Shékel car les juifs commirent la faute du veau d'or pendant la première moitié de la journée.
Egalement car lors de la vente de Yossef par ses frères, chacun reçût 2 dinars, qui sont l'équivalent du 1/2 Shékel selon la Torah.
[midrach Yalkout Chimoni Chémot 386]

-> Le rav Mikaël Mouyal écrit dans un divré Torah :
Le Yérouchalmi explique que comme le Veau d'or a été réalisé au milieu de la journée, c'est-à-dire à la demi-journée, pour réparer cette faute il fallait donner un demi Shekel. Car le demi Shekel venait pour la fabrication des socles symbolisant la foi, qui a été ébranlée par la faute du veau d'or. Mais quel est le lien profond entre la foi et le demi Shekel?
C'est que l'essentiel des difficultés qu'un homme peut rencontrer en matière de foi, c'est qu'à chaque événement qu'il vit, il s'imagine avoir connaissance de la globalité de l'événement. Ainsi, quand un événement le fait souffrir ou qu'il ne parvient pas à comprendre son bien fondé, il en vient à se poser des questions de foi. Mais, en réalité, il faut savoir que personne n'a connaissance de la totalité des événements.
Ainsi, on doit toujours se dire qu'on a que la moitié de l'événement entre les mains, et c'est pour cela qu'on pense que c'est du mal, mais quand on connaîtra la suite et qu'on saura l'autre moitié, tout s'éclairera et tous les doutes tomberont. Cela est un principe fondamental en matière de foi. Il faut tout le temps se dire qu'on n'est qu'à mi chemin.

Quand un événement que l'on perçoit comme mal, s'insère dans le contexte global de toute l'Histoire, il devient obligatoirement bon. C'est quand on le sort de son contexte, quand on le voit partiellement, qu'il paraît mal. La foi est donc déstabilisée quand on imagine avoir tous les éléments.
Mais, si on arrive à se dire que pour l'instant, l'Histoire n'est pas terminée, qu'on n'est qu'au milieu, alors on aura la force de se dire qu'à la fin, le bien apparaîtra. Quand Hachem envoie un événement, Il l'envoie en connaissance de l'Histoire dans tout son ensemble. Ainsi, Il n'envoie que du bien.
Mais l'homme, qui a une vision étroite, et ne voit pas l'ensemble des événements, peut imaginer qu'il y a du mal. A la fin des temps, quand tous les événements se seront passés et qu'on aura la vision globale, alors on verra que tout était bien.
Le secret de la foi est donc d'avoir l'humilité de se dire qu'on ne connaît pas tout et qu'on n'est qu'à mi chemin. C'est cela l'idée du demi-Shékel, emblème de la foi, permettant de fonder les socles et la base du Service Divin.

<--->

-> Hachem demanda aux juifs de donner le 1/2 Shékel afin que leurs dons devancent celui d'Haman.
En effet, le mot "Shékel" a la même guématria que "Néfech" (430).
Dans Sa grande bonté, D. expie la moitié de la faute d'une personne, tandis que le 1/2 Shékel rachète la seconde partie.
[Pérouch haRoch - Ki Tissa 30,13]

-> Le rabbi 'Hanoch Alexander fait également remarquer que les mots : "Shékel" et "Néfech" (âme) ont la même guématria (430).
C'est une allusion à l'idée que chaque juif reçoit du Ciel une moitié de son âme : sa néchama. La 2e moitié de notre âme se développe par le biais de notre Torah, de nos mitsvot et de nos actes de bonté.
En agissant ainsi, nous travaillons à amener notre âme à un état de perfection et de plénitude.
[d'une certaine façon, le 1/2 Shékel que nous amenons à Hachem, représente notre apport personnel durant notre vie, venant compléter celle donnée par D.]

-> Cette mitsva a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d'argent qu'Haman voulait donner à A'hachvéroch pour anéantir les juifs.
En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu'Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c'est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C'est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d'écouter la paracha Chékalim."

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/04/16/8843-2

-> Les juifs donnèrent précisément 1/2 Shékel pour expier la faute [du veau d'or], du fait que seuls les hommes fautèrent, et non les femmes, leurs "moitiés", faisant que la moitié d'un Shékel est nécessaire à cette réparation.
[Alchikh haKadoch - Ki Tissa 30,13]

<--->

-> Les Baalé haTossefot font observer le rapport qu’il y a entre la mitsva de donner le "demi-chékel" et les "chekalim" de Haman :
"J’ai entendu que 10 000 kikars d’argent valent autant qu’un demi-chékel pour chacun des bnei Israël, qui étaient 600 000 quand ils sont sortis d’Egypte, et il a dit qu’il donnerait à A’hachvéroch la totalité du prix de leur rachat."

Le calcul est exact, et le Séfer "Beit ‘Hadach" l'explique ainsi :
La plupart des gens vivent 70 ans. L’obligation de donner le demi-chékel ne commence qu’à partir de l’âge de 20 ans. Par conséquent pendant sa vie, un juif donne 50 fois le demi-chékel, soit en tout 25 chekalim, qui représentent un "mané" (chaque chékel vaut 4 dinars), et un "kikar" d’argent vaut 60 "mané".
Donc chaque groupe de 60 hommes a donné pendant sa vie une somme totale d’un kikar d’argent.
Ceux qui sont sortis d’Egypte étaient 10 000 fois plus nombreux que cela (600 000).
La somme qu’ils ont donnée pendant leur vie était donc de 10 000 "kikars", qui sont venus avant les 10 000 "kikars" de Haman.

<--->

-> Le commandement de donner le 1/2 Shékel a été ordonné "pour obtenir le pardon pour vos âmes" (Ki Tissa 30,15), pour expier les fautes des juifs.
C'est pourquoi le montant a été fixé précisément à 1/2 d'une pièce, afin de montrer que Hachem est responsable de l'autre moitié. En effet, s'Il n'avait pas d'abord créé le yétser ara pour nous tenter, alors nous n'aurions jamais fauté!"
[Rav Sim'ha Bounim de Pschischa]

[pour réussir sa vie, il faut savoir composer avec les 2 moitiés qui constituent notre totalité : le yétser ara et le yétser atov. Il faut que la moitié soit pour Hachem => il faut toujours tâcher d'écouter son yétser atov!]

<--->

-> La faute du Veau d'or est survenue car l'homme se voyait comme complet, comme n'ayant pas besoin de Hachem, se séparant de Lui, Le reniant.
[plutôt que de se soumettre totalement à D., nous avons tendance à se créer le dieu que nous aimerons avoir, et se soumettons alors à cette volonté qui n'est en réalité que la nôtre!]

La réparation de cette faute a été réalisée par le biais du demi-Shékel, car la véritable unité avec Hachem n'est possible que lorsque l'homme reconnait que lui tout seul, il n'est rien, qu'il n'est que moitié.
[cela renvoie au concept d'humilité : d'un côté le monde n'a été créé que pour moi, d'un autre côté je ne suis que poussière => je dois utiliser chacune de ces notions en fonction des situations, par exemple si le yétser ara me dit que puisque je suis une nullité (je ne suis rien!) alors c'est pas si grave de faire une mauvaise action, je dois lui répondre que le monde entier ne dépend que de moi! => durant ma vie, j'évolue entre le 0 (je suis rien) et le 1 (je suis tout) = 0,5 : le 1/2 Shékel]

Uniquement Hachem est entier, parfait, et la seule façon pour l'homme d'atteindre la plénitude est de se connecter et de s'unifier avec Lui.
[adapté du Rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson - Likouté Si'hot]

<--->

-> La mitsva du ma'hatsit haShékel nous enseigne l'importance de l'amour pour chaque juif, quel qu'il soit.
Devant Hachem, il n'y a ni riche ni pauvre, ni proche ni étranger, il accepte les offrandes de tous, leur permettant d'expier toutes leurs fautes.

-> 1/2 Shékel : tant qu'un juif vit, c'est qu'il n'a pas atteint la plénitude de ce qu'il devait accomplir durant sa vie. Il y a encore du pain sur la planche!

-> 1/2 Shékel : il faut savoir se casser en 2, être humble, si on veut atteindre le 1 (Un - Hachem).

-> 1/2 Shékel : on n'est pas complet sans l'aide d'autrui, et notre vie ne peut être pleine que si on a laissé de la place en nous pour ressentir les douleurs d'autrui.

Aucun membre du peuple juif n'est entier tant qu'il ne se joint pas aux autres ; isolés, nous ne représentons que la "moitié" de notre potentiel.

<------------>

+ "Chaque homme donnera à Hachem [un demi-Shekel pour] le pardon de son âme" (Ki Tissa 30,12)

-> Le midrach Tan'houma dit que Hachem a montré à Moché une pièce de feu, qui provenait de dessous Son Trône de Gloire Divin (kissé hakavod), et Il a dit à Moché que les juifs doivent donner un pièce qui ressemble à cette pièce de feu.

Pourquoi Hachem a-t-il montré cette pièce?
Le rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) répond que Hachem voulait montrer à Moché que même un objet qui est intrinsèquement matériel, comme une pièce, a la capacité d'être élevé au plus haut niveau de spiritualité, celui du Trône de Gloire Divin, s'il est utilisé comme il le faut.

["cette pièce de feu" = il faut donner la tsédaka avec un feu d'enthousiasme : pour quelques pièces éphémères je gagne une récompense infinie (quelle affaire!) ; et je dois être en feu pour illuminer de joie, de considération le pauvre qui me permet de faire la mitsva (en effet, il a davantage besoin de mon sourire, de mots d'estime que de mon argent!).
Le feu de la pièce doit me permettre d'allumer mon amour pour cette mitsva, et également de réchauffer le cœur, d'allumer un feu (même passager) de joie sur le visage du pauvre (qu'il puisse ressentir : on me témoigne de la considération, c'est que je suis important aux yeux d'autrui, c'est donc que je suis quelqu'un de bien!)]

<--->

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1073) écrit :
"Hachem désirait enseigner à Moché un principe important : la pièce d’argent ressemble au feu. Celui qui utilise le feu convenablement peut en retirer de nombreux bénéfices : cuire, s’éclairer, se réchauffer. Cependant, si, à D. ne plaise, quelqu’un en fait usage sans respecter les règles de sécurité, le feu peut brûler tout ce qui se trouve sur son passage ...
Le mot matbéa (pièce - מטבע) peut être décomposé en la lettre Mèm (מ) et le terme téva (nature - טבע).
Autrement dit, l’homme doit prendre les éléments de la nature créés par D., comme l’argent, et les subjuguer à la Torah, donnée à Moché en 40 jours (valeur numérique du Mèm).
Telle est la ligne de conduite qu’il est souhaitable d’adopter, celle d’utiliser tous les objets matériels provenant, si l’on peut dire, du mauvais penchant, pour les besoins de la Torah et des mitsvot."

<--->

-> Pourquoi cette pièce était-elle prise sous le Trône de gloire (kissé hakavod)?

Ceci nous apprend à ne pas penser que la valeur de l'âme représente réellement un demi Shékel.
Au contraire, il faut savoir que l'âme est très précieuse et très noble. C'est une âme sainte prise sous le Trône de gloire pour venir apprendre la Torah et accomplir les commandements Divins. Sa valeur est immense!

C'est la raison pour laquelle Hachem montra à Moché une pièce de feu prise sous le Trône de gloire, l'endroit d'où proviennent les âmes. Cela nous apprend que, comme dans cette pièce de feu, prise sous le Trône de gloire, est sans prix ainsi en est-il de l'âme.
De plus, ce demi Shékel destiné à la charité est aussi précieux devant Hachem que la pièce de feu prise sous le Trône de gloire, à juste titre, un rachat pour l'âme.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,13]

<--->

-> Après avoir servis le Veau d'or, les juifs étaient passibles de mort ('hayav mita).
Hachem a alors dit : "Chacun doit donner pour son expiation".
Lorsque les juifs voulaient donner [ils ont pensé qu'il fallait apporter tout leur argent pour expier une faute aussi grave que le Veau d'or] ...
Hachem a alors dit à Moché : "Dis-leur de ne pas s'inquiéter. Je ne demande pas ... des centaines de pièces, ni 50 pièces, ni 10 pièces, ni même 1 seul shékel. Ce qu'ils doivent donner est : un demi-shékel."
Hachem a alors pris un demi-shékel de feu de sous son Trône et Il l'a montré à Moché, et Il a dit : "C'est cela qu'ils doivent donner".

=> Comment comprendre qu'un demi-shékel peut expier une faute aussi énorme?

La raison est que l'expiation principale provient du fait que c'est "une pièce de feu" (מַטְבֵּעַ שֶׁל אֵשׁ), c'est-à-dire de la passion et de la joie de donner pour le Temple et pour les korbanot.
Le montant à donner est très secondaire par rapport aux émotions à donner, et c'est pour cela qu'un demi-shékel était suffisant pour expier.
[Hachem a tout, Il n'a besoin de rien, et ce qu'Il désire c'est notre cœur, nos émotions positives lorsque nous faisons Sa volonté.
"A moi appartient l'argent, à moi l'or, dit Hachem" ('Hagaï 2,8)
Ainsi, le montant n'est pas important, mais plutôt l'envie, le désir : "Mon fils, donne-moi ton cœur" (Michlé 23,26).]
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Sfat Emet (Shékalim 5633) enseigne que puisque l'aspect essentiel du ma'hatzit haShékel était la joie et le désire, il en résulte que la mitsva est toujours applicable actuellement.
Le Sfat Emet écrit : "Le ma'hatzit haShékel s'accomplit également de nos jours, et peut-être encore davantage qu'auparavant, par notre désir de vouloir donner à Hachem [comme un feu brûlant à l'image du demi-shékel en feu] ...
Le ma'hatzit haShékel expie nos fautes (cf. guémara Yérouchalmi Shékalim 2,3)."

[De la même façon, nous obtenons actuellement l'expiation de nos fautes par notre envie d'apporter le ma'hatzit haShékel.
D'une manière plus générale, la récompense pour le feu de joie que nous avons à faire une mitsva est supérieure à la récompense pour la mitsva en elle-même.
Certes, nous devons faire la volonté de D., mais le plus important c'est toutes les émotions, tout le cœur, tout l'état d'esprit, que nous pouvons y mettre en les faisant.
Par exemple, extérieurement 2 personnes peuvent faire une amida totalement similaire (même texte, même mouvement, ...), mais la réalité (connue par Hachem) peut être infiniment différente, et dépend du cœur investi.]

-> Dans la guémara Sanhédrin et Béra'hot, il est rapporté : Abbayé dit à Rava : Pourquoi les générations d'avant étaient-elles plus grandes que nous et recevaient-elles des miracles. Si tu dis qu'elles étudiaient plus que nous, voici que nous connaissons plus de sédarim qu'eux. Mais c'est parce qu'ils se sacrifiaient [de tout leur cœur] pour l'honneur d'Hachem et Hachem veut les cœurs.

-> Le rav Wolbe dit que si l'esprit est limité dans sa réflexion, dans son niveau, ... le cœur lui est illimité.
Nous avons donc en nous une force infinie du sentiment et la profondeur insondable de notre cœur, la possibilité de permettre une révélation de la Présence Divine telle qu'elle est présenté dans les sphères les plus élevées : illimités.
Nous devons développer un amour immense et même infini pour Hachem, qui sera le parfait Michkan pour la réception de la Royauté Divine dans notre cœur.
Le Zohar nous dit que cette Royauté n'est rien d'autre que la Présence Divine.

<--->

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit que si nous servons Hachem avec un feu d'excitation et de confiance en Lui, alors le yétser ara ne va pas essayer de nous pousser à fauter.
Il compare cela à quelqu'un qui passe devant des chiens virulents. Le fait d'avoir peur d'eux va les inciter à courir après nous, et à l'inverse en leur témoignant que nous n'avons pas peur d'eux, ils vont nous laisser tranquille.
[de même, plus nous mettons des émotions positives dans notre service Divin, plus notre yétser ara va nous laisser tranquille!
On peut également ajouter que plus un foyer juif aura une merveilleuse atmosphère, plus ce que le yétser ara pourra nous proposer sera fade. Ainsi, une maison remplie de Torah et de crainte d'Hachem est un remède très puissant contre le yétser ara!
D'une manière générale plus nous donnons un bon goût à notre pratique du service Divin (de la joie, de l'encouragement, de la émouna, ...), moins nous aurons envie d'aller voir ailleurs ce que le yétser nous propose!]

Le rav Biderman explique qu'au don de la Torah, les juifs ont été libéré de leur yétser ara, mais cependant le yétser ara leur a été rendu lorsqu'ils ont idolâtré le Veau d'or (cf. Zohar Béréchit 52).
Le yétser ara a alors eu de nouveau le contrôle sur eux, et la nation juive a eu peur qu'il les égare.
C'est pourquoi Hachem est venu pour leur donner le conseil de la pièce en feu. Cela signifie que si l'on sert Hachem avec passion, avec le cœur (et non dans la froideur de la routine, d'un acte extérieur à nous), alors ceci est le moyen afin d'être protégé du yétser ara.

<--->

-> Selon nos Sages : "én davar oméd bifné aratson" (אין דבר עומד בפני הרצון).
Le Imré Emet l'explique ainsi : "Rien ne peut empêcher une personne de désirer".
Il peut y avoir des circonstances qui vont empêcher une personne de faire quelque chose, mais rien ne peut l'empêcher de vouloir faire cette chose.

Lorsque le tribunal Céleste demande à quelqu'un pourquoi il n'a pas fait les mitsvot, il peut donner pleins d'excuses, et ses excuses peuvent être acceptées.
Mais alors le tribunal va lui demander : "Pourquoi n'avez-vous pas aspiré à faire les mitsvot? Vous auriez dû au moins vouloir les accomplir, et vous auriez dû vous sentir désolé, attristé, de ne pas pouvoir les réaliser."
En effet : "Rien ne peut empêcher une personne de désirer" (אין דבר עומד בפני הרצון).

[Ainsi, la pièce de feu d'un demi-shékel, renvoie au fait que :
– Façonnée dans le feu, la Torah aime le feu : le feu de l’enthousiasme, le feu de l’ardeur" (Rabbi Elimelé’h de Lizensk) ;
– "Autrefois, le mikvé (bain rituel) était glacé et il en sortait des hommes chauds pour la prière ; aujourd’hui, il est chaud et il en sort des hommes de glace" (observation hassidique).

Ainsi, quelque soit notre niveau actuel, si nous voulons atteindre le Trône de gloire, nous devons au moins faire en sorte d'avoir des désirs de faire la volonté d'Hachem les plus ardents possibles (et prier en ce sens).
Cela est tellement précieux pour Hachem, qu'il garde cette ferveur (joie, envie, ...) de chaque juif, au plus proche, sous Son trône! (cf. la pièce de feu 1/2 shékel provenant de Son Trône!)]

<--->

-> Le demi Shékel était donné pour sauver le peuple de la mort.
Cet argent représentait un rachat pour l'âme.
Dans cette optique, il est évident que riches et pauvres sont semblables. L'âme d'un homme riche n'est pas supérieure à celle d'un pauvre.

Par conséquent, si l'homme riche avait donné davantage, les gens auraient dit : "L'âme du riche a plus de valeur, et elle est plus importante pour D."
Ils auraient été conduits à cette erreur du fait que Hachem avait donné beaucoup d'argent au riche.
De ce fait, nombreux sont ceux qui font cette méprise.
Hachem a donc ordonné que le riche ne donne pas plus que le pauvre pour nous apprendre que tous les hommes sont égaux devant Lui. Il donne à l'un la richesse, à l'autre la pauvreté car Il connaît tous les secrets ... [Abarbanel]

Si D. avait demandé à chacun de donner selon sa générosité, les pauvres ainsi que les hommes ruinés auraient été gênés, Il ordonna donc que chacun donne un demi Shékel, une petite somme à la portée de tous. [Alchikh haKadoch]

[selon le Raana'h, les pièces données étaient pesées, et en ce sens il fallait que tout le monde donne la même pièce pour calculer le nombre exact de juifs.]
[...]

Pourquoi une demi-pièce et pas une entière?

Ce commandement recèle un enseignement. Cet argent venait expier la faute du Veau d'or fabriqué à midi. Le peuple n'attendait pas une demi-journée supplémentaire mais fauta aussitôt en fabriquant le Veau d'or.
Hachem leur commanda donc de donner un demi Shékel.

Une autre raison est que le demi Shékel est égal à 6 gramsine, pièce utilisée à cette époque.
Le Veau d'or ayant été fabriqué à la 6e heure de la journée, Hachem ordonna que les juifs donnent un demi Shékel égal à 6 gramsin.

Selon certains, les juifs transgressèrent les 10 Commandements lorsqu'ils firent le Veau d'or. Ils devaient donc donner un demi Shékel, égal à 10 guérot (Ki Tissa 30,13), pour expier la transgression des 10 Commandements.

Selon d'autres, ce don avait pour but d'expier la vente de Yossef.
Les frères de Yossef le vendirent pour 10 dinars d'or.
10 dinars valent 5 Shékel => chaque frère reçut un demi Shékel, la somme qu'il fallait donner lors du recensement.
[Pour que le cercueil de Yossef monte à surface, Moché écrivit sur une tablette d'or : "Monte, boeuf" (alé chor).
Cette tablette parvint aux mains du érev rav, qui la jetèrent dans le feu et le Veau en sortit.
Hachem ordonna donc de donner un demi Shékel pour réparer la vente de Yossef, qui rapporta à chaque frère un demi Shékel.]

[Par ailleurs, en donnant un demi Shékel, cela obligeait de multiplier par 2 le nombre total de pièces obtenues, et ainsi d'éviter de les compter individuellement directement.
Nous avons 300 000 pièces, ce qui implique une nombre de juifs de 600 000.]

Selon le Sifté Cohen, une autre raison pour laquelle Hachem choisit une pièce d'un demi Shékel est que l'homme n'est jamais conscient de tout le bien dont il jouit.
Il a toujours l'impression qu'il lui manque quelque chose.
En effet, l'être humain est fait des 4 éléments : poussière, eau, air et feu.
Seuls 2 d'entre eux peuvent être pesés : la poussière et l'eau.
Le demi Shékel fait allusion au fait qu'une personne ne peut jamais obtenir tout ce qu'elle désire.

Selon le Alchikh haKadoch, une autre raison est qu'un homme non marié est appelé un demi-corps (péleg goufa).
Puisque seuls les hommes participèrent à la fabrication du Veau d'or et non les femmes, Hachem ordonna que chaque homme donne un demi Shékel. En effet, seule une moitié de lui-même avait fauté.
[le passage concernant les Shékalim précède celui du bassin (kiyor) pour nous révéler la grandeur des femmes : elles ne voulurent pas donner leurs boucles pour fabriquer le Veau d'or, mais cependant pour offrir du cuivre pour faire le bassin, elles devancèrent les hommes.]

[le demi Shékel est une leçon de Shalom bayit : tu veux être entier, atteindre la totalité de tes potentialités, alors cela ne peut se faire qu'avec ton conjoint, et rien que pour cela tu dois lui en être toujours reconnaissant! Hachem a montré une pièce de feu => chaque conjoint doit avec beaucoup de chaleur faire en sorte que sa moitié, puisse briller afin d'atteindre une plénitude dans sa vie.
Nous devons toujours voir le demi Shékel d'autrui, voir ce que nous pouvons lui apporter, ce don il a réellement besoin!]

Le demi Shékel nous apprend également que tous les biens matériels sont futiles et qu'il ne faut pas être orgueilleux. Devant Hachem, nul homme n'est grand.
La seule chose précieuse pour D. est le monde à venir
L'homme doit donc être très humble, comme il est écrit : "Hachem se trouve avec les brisés et les humbles" (Yéchayahou 57,15).

Hachem a prescrit de donner un demi-objet pour montrer qu'Il désire ce qui est brisé et incomplet et non l'homme pétri d'orgueil qui se croit parfait.
Par contre : "Un cœur brisé et abattu, Hachem ne rejette pas" (Téhilim 51,19). Un tel homme est considéré grand devant D. qui ne le rejette pas.

Par conséquent, lorsqu'une personne vertueuse meurt, chacun doit s'attrister, pleurer sa mort et se dire : "Elle est morte à cause de mes fautes, nous ne formons qu'un seul corps".
Hachem nous adonc enjoints de donner un demi Shékel pour nous enseigner que chaque individu n'est qu'une demi-personne.
C'est seulement lorsque nous sommes avec d'autres que nous sommes considérés comme entiers.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,14-16]

<------------>

+ Pourquoi le fait de donner de l’argent lors du recensement protège-t-il de l’épidémie?

Lorsque l'on compte, on dénombre les corps et non les âmes, car ce sont les corps qui distinguent les uns des autres. Or, la mort est essentiellement liée au corps, l’âme étant éternelle.
=> Quand on recense le peuple, le fait de mettre en évidence les corps, cela risque donc d’entraîner la mort et l’épidémie. Mais, quand on donne de l’argent que l’on a gagné à la sueur de son front et à la peine de son corps, et que l’on se détache de cet argent, par cela on se détache quelque peu de son corps. Celui-ci n’étant plus en évidence, cela préserve donc de l’épidémie.
[D’après le Likouté Halakhot de Rabbi Na'hman de Breslev]

<------------>

+ "Un demi Shékel (ma'hatsit aShékel)"(v.30,13)

Pourquoi la Torah demande-t-elle que chacun ne donne qu'un demi Shékel pour compter le peuple, et pas un Shékel entier?

En réalité, chaque personne est constituée d'un corps et d'une âme spirituelle.
Quand on compte des personnes, chaque individu vaut une seule unité. C'est parce qu'on ne compte que les corps, et chaque corps vaut un.
Mais si on comptait les âmes, il aurait été possible que certaines valent plus qu'une entité. En effet, il y a des âmes très élevées qui en valent plusieurs.
[Par exemple, le rav Israël Salanter disait qu’il avait les capacités de 1000 personnes, ce qui impliquait qu’il devait agir comme 1000 personnes.]

Ainsi, si quand on dénombrait le peuple chacun ne comptait que pour un, c'est bien qu'on ne comptait que les corps, et non les âmes.
C'est pourquoi, dans le cadre de ce dénombrement, il fallait que chacun donne un demi Shékel, allusion au fait que par cette pièce on ne comptait que son corps, qui n'est qu'une partie et une moitié de l'individu.
L'autre moitié, qui représente l'âme, n'était pas dénombrée par cette pièce, puisqu'une âme pouvait valoir pour plusieurs.
[Ktav Sofer]

<--->

-> "Un demi-chékel, selon le poids du Sanctuaire"

=> Pour quelle raison Hachem a-t-Il décrété de donner la moitié d’une pièce?

Le ‘Hida en donne une raison au nom de Rabbi Alkabets : cela vient nous enseigner le rapport d’unité entre les bné Israël, pour qu’il ne vienne pas à l’idée qu’on puisse se séparer d’autrui et vivre sa vie tout seul, car chacun individuellement n’est qu’une "moitié" et il n’a la possibilité d’arriver à la perfection que lorsqu’il s’unit avec autrui.
Un corps juif, quand il se sépare et n’est plus rattaché à ses frères, est comme une moitié de corps : un "demi-chékel".

<--->

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1073) écrit :
"Les initiales des mots ma’hatsit hachékel (le demi-chékel - מחצית השקל) équivalent numériquement à 45, de même que le terme adam (homme - אדם).
De plus, ce nombre correspond également à la valeur numérique complète du Nom divin Youd-Hé-Vav-Hé (יהוה).
[lorsque l'on écrit chacune des lettres pleinement : יוד ...]
Nous en déduisons que, lorsque l’homme donne de la tsédaka à son prochain, il relie les Noms divins et accède à une plénitude personnelle. C’est pourquoi Hachem ordonna de donner un demi-Shékél, celui de notre prochain venant compléter le nôtre pour former un sicle entier, afin d’exprimer l’idée selon laquelle on ne parvient à la perfection qu’avec son prochain."

<-------------------------------->

"Quand tu feras le dénombrement général des Bné Israël, ils donneront chacun le rachat de leur personne à Hachem" (Ki Tissa 30,12)

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Shékalim 9b) enseignent que Hachem ordonna de donner un demi-Shékel dans le but d'expier la faute du Veau d'or.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 102a) : aucune punition ne vient sur Israël sans qu'il y ait une part de châtiment relative à la faute du Veau d'or.

=> Comment expier la faute du Veau d'or aujourd'hui puisque nous n'avons plus la mitsva du demi-Shékel?

-> Le 'Hidouché haRim explique que notre verset fait allusion au Shabbath.
En effet, si nous prenons le terme : ראש (roch - tête) qui appraît dans notre verset, nous constatons que les lettres qui le constituent, précèdent, dans l'alphabet hébraïque, sont celles du mot : Shabbath (שבת).

Nous en trouvons une autre allusion un peu plus loin dans notre paracha :
"Six jours le travail sera fait et le 7e jour, c'est le Shabbath, jour du repos consacré à Hachem" (Ki Tissa 31,15).
Nous pouvons observer que les premières lettres des 3 mots : "Shabaton kodech l'Hachem" (jour du repos consacré à Hachem - שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ לַיהוָה) forment le mot : Shékel (שקל).

=> Le 'Hidouché haRim explique que le Shabbath est à moitié pour l'homme et à moitié pour Hachem.
Hachem se délecte de cette moitié et c'est le sens du demi-Shékel.

Ainsi, le demi-Shékel fait clairement allusion à la sainteté du Shabbath, et de la même façon que le demi-Shekel expie la faute du Veau d'or, celui qui respect le Shabbath expie également cette faute.
[Tsror ha'Haïm]

-> Le Chla haKadoch explique que Moché rassembla le peuple d'Israël et lui ordonna de respecter le Shabbath dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
Ce raisonnement s'appuie sur l'enseignement (guémara Shabbath 118a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné que tout celui qui observe le Shabbath selon la loi, même s'il pratique l'idolâtrie, comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné."

Ainsi, Hachem dans Son infinie miséricorde, souhaite donner la possibilité aux juifs d'expier la faute du Veau d'or (idolâtrie), même après la destruction du Temple et l'annulation de la mitsva du demi-Shékel, par la mitsva du Shabbath qui perdurera jusqu'à la fin des temps.

<--->

[le Rambam (Hilkhot Avoda Zara) nous enseigne l'idée que celui qui respecte le Shabbath est pardonné car la faute du Veau d'or n'était pas l'expression du reniement de l'existence de D., mais l'expression du désir de créer un intermédiaire au service divin. Or selon le midrach, il en existe 3 qui peuvent témoigner l'un sur l'autre : Hachem, le Shabbath et Israël.
Shabbath est ce tampon de foi en la création du monde par un D. unique, il nous apprend le rapport directe que l'on doit avoir avec Hachem.]

La bague …

+ La bague ...

Selon la guémara Kiddouchin 2a : "Une femme peut être acquise par de l'argent ou tout objet ayant une valeur ou par un document [de fiançailles]".

Pourquoi toutes les fiançailles (kiddouchin) se font toujours avec une bague?

1°/ L'utilisation d'une bague renvoie à l'apparence de la lettre hébraïque samé'h : ס
Lorsque cette lettre est écrite pleinement, on a : ס-מ-ך, et on obtient alors la valeur numérique de 120.

A l'origine, l'homme devait vivre de façon immortelle.
Suite à la faute d'Adam, D. a dit : "ses jours seront de 120 ans." (Béréchit 6;3)
Par le fait de mettre une bague (ressemblant à un samé'h) sur le doigt de la Kalla, le 'Hatan renvoit au fait qu'il désire qu'elle soit (b"h) sa femme pour 120 ans.

2°/ Par le fait de mettre une bague autour du doigt de sa kalla, le 'hatan exprime la volonté qu'elle sera toujours autour de lui, comme une véritable aide face à lui (ézér kénégdo), un soutien et une compagne pour faire face à tous les problèmes matériels et spirituels de la vie.

La bague est ronde, et un objet rond n'a pas de fin. Le 'hatan fait allusion à sa femme que le lien qui les unira sera infini.

3°/ Il y a 2 parties dans la cérémonie de mariage : les érousin (fiançailles) et les nisou'in (mariage).
La remise de la bague est le point culminant des érousin, les nisou'in ayant pour objectif le fait de vivre ensemble comme mari et femme.

L'amour entre le 'hatan et la kalla est durant les érousin un amour externe (comme la bague entoure le doigt), tandis que durant les nisou'in, c'est un amour pénétrant et intérieur (l'amour mutuel se cultivant/développant intérieurement jour après jour).

Ainsi, la bague est un rappel permanent disant qu'elle n'est que la 1ere étape du mariage, dont l'objectif final est le développement d'un amour mutuel intérieur, de plus en plus fort/solide.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

 

+ Autres explications :

4°/ Le mari nomme sa femme responsable du foyer et lui fait confiance : dans le passé, lorsque quelqu'un voulait transmettre une mission très importante ou délivrer une certification comme un droit de signature ou une procuration, il transmettait à la personne choisie sa bague pour montrer que sa signature était valable et qu'il lui faisait totalement confiance.

Nous l'avons vu chez Pharaon qui a donné sa bague à Yossef, ainsi que chez A'hachvéroch, qui a transmis la sienne à Haman (aracha).

Le 'Hatan transmet à la Kalla sa bague, et lui dit ainsi, sans mots, mais avec toute la ferveur requise : par cela, je te nomme responsable de notre foyer, et tu seras appelée à partir de maintenant le "pilier" de la maison.

5°/ De même qu'une bague est ronde et fait le tour du doigt, ainsi le 'hatan entourera et protégera de tout mal sa kalla, lui amenant un sentiment de sécurité, la conscience qu'elle aura toujours son mari présent lorsqu'elle en aura besoin (par l'écoute, par la parole,  l'action, ...).

6°/ De même qu'une bague embellit un doigt, chacun espère embellir la vie de son conjoint(e).

7°/ Selon le Yalkout divré Assaf, la bague est courbée, et de la même manière, les membres du couple doivent plier leur avis pour aller à la rencontre de l'autre, et en conséquence, la paix et l'unité régneront entre eux.

Lorsque les membres du couple cherchent à assouplir leur position et à arrondir les angles, à l'instar de cette bague courbée en or, mais solide, ils auront ainsi le mérite de s'unir et de se renforcer.

Bien qu'au moment de sa création, elle était molle et souple, elle est devenue un produit fini, solide et uni.

Le fait de plier l'échine n'indique pas une faiblesse, mais une force interne et une maturité qui conduit à l'unité.

<--------->

-> La symbolique de l'anneau par le Ben Ich 'Haï : https://todahm.com/2014/02/01/1058-2

<--------->

-> Ecrite pleinement, la lettre ס (samé'h) est : ס-מ-ך (samé'h mém kaf), ce qui est l'acronyme de : séli'ha, mé'hila et kappara, car le 'hatan et la kalla voient leurs fautes pardonnées, le jour de leur mariage.

-> Le samé'h représente également : "Hachem soutient tous ceux qui tombent" (somé'h Hachem lékol anoflim - Téhilim 145,14). Cela fait référence au fait que Hachem est directement impliqué dans le chidoukh de chaque personne.
L'acte de kidouchin est réalisé avec une bague, faisant une déclaration claire : à ce moment où l'on est confiant et fier d'avoir trouvé sa bonne moitié, on affirme haut et fort (pour le couple et devant toute l'assemblée présente) : tout ne vient que grâce à Hachem (somé'h Hachem).
[la bague sert ce rappel tout le restant de notre vie : merci Hachem de m'avoir uni avec une si belle personne, et aide moi à avoir du shalom, de la joie dans notre couple, de beaux enfants, ... tout ne provient que de Toi! ]

-> En énumérant les 5 doigts, la guémara (Kétoubot 5a) nous dit que l'index s'appelle : etsba.
Pendant la plaie des poux, les égyptiens étaient incapables de la reproduire comme ils l'avaient fait avec les 2 premiers palies : le sang et les grenouilles. Ils ont été forcés d'admettre : "étsba Elokim hi" (c'est le doigt d'Hachem - Vaéra 8,15).
Le 'hatan place la bague sur l'index de la kalla pour symboliser qu'ici aussi, tout ne provient que d'Hachem.

En effet, étsba (אֶצְבַּע) forme un acronyme pour : "én tsari'h bédika od" (aucune vérification supplémentaire n'est nécessaire [car il s'agit clairement d'Hachem]).
C'est pourquoi le 'hatan place un anneau (taba'at) sur l'étsba de la kalla sous la 'houpa, car cela montre qu'il s'agit de l'étsba Elokim.

Le mot pour "anneau" est : taba'at (dont les trois premières lettres sont : tét, beit, ayin) a pour racine le mot : "téva" (la nature). Car toute la nature est le étsba Elokim. [ de plus, le Nom אלהים et הטבע (hatéva - la nature) ont la même guématria. ]
Lorsque le 'hatan met l'anneau (taba'at) sur l'etsba (index), il déclare principalement que tout le déroulement en apparence naturelle du chidoukh était en réalité du fait d'Hachem.
[ à ce sujet : "Il est aussi difficile de mettre ensemble [un mari et une femme] que l'ouverture de la mer Rouge" - guémara Sotah 2a ]
[de même, durant toute sa vie de couple, même si les choses ne vont pas comme il le voudrait, il doit toujours avoir en tête que derrière un déroulement naturel des choses, ce n'est pas sa femme qui est à blâmer, mais plutôt Hachem qui agit par elle, avec un message à nous transmettre, ou bien pour nous tester notre réaction (est-ce qu'on aura la émouna de ne pas agir spontanément avec animalité).]

-> Le Chidoukh de Its'hak et Rivka, de Yaakov et Ra'hél, de Moché et Tsipora se sont passés autour d'un puits. (voir midrach Chémot rabba 1,32).
Le mot pour puits est 'béer' (באר), ce qui est l'acronyme : "béyadé'ha afkid rou'hi" (En ta main je confie mon esprit - בְּיָדְךָ אַפְקִיד רוּחִי - Téhilim 31,6) = le message est : tout ne provient que d'Hachem.
[également : de même que l'eau présente dans un puits provient du Ciel sous la forme de la pluie, de même les mariage sont décidés au Ciel. Alors que la Supervision Divine régit tous les aspects de nos vies, cela est particulièrement évident en ce qui concerne la recherche de son zivoug.]

<--->

-> Il est intéressant de noter que le ס (samé'h) est la 15e lettre de l'alphabet hébreu, qu'on appelle : le aleph beit, et qui forme le mot : Av (א-ב - aleph beit).
Le 15 Av est le jour où les tribus (chévatim) ont été autorisées à se marier entre elles, et que la tribu de Binyamin a été autorisée à se marier "dans notre congrégation" (guémara Taanit 30b), après l'incident du pilgéch bégiva (Shoftim 19,20).
[ainsi, la bague (forme de samé'h) renvoie à cette date du 15 Av, et atteste que ce couple (potentiellement de 2 tribus différentes) peut bien se marier.]

<--------->

-> La guémara (Yébamot 62b) nous enseigne qu'un homme qui demeure sans femme est privé de plusieurs choses (joie, bénédictions, ...), dont l'une est : 'homa (une muraille - חומה).
Les commentateurs disent qu'une femme permet de protéger et d'encourager son mari.
La lettre ס est un rond, qui renvoie à cette idée de protection.

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (עזר כנגדו - ézer kénegdo)" (Béréchit 2,18).

Il est intéressant de noter que "עזר כנגדו" a une valeur numérique de : 360, en allusion aux 360 degrés qui forment un cercle.
La femme est cette aide productive qui l'entoure tout autour : le protégeant de l'extérieur, et lui permettant de sublimer son intériorité (kénegdo - litt.contre lui [afin de s'améliorer]).

D'ailleurs, le Targoum Onkelos (Béréchit 2,18) traduit le terme : "une aide" (עזר) par "samé'h (סמך), un mur de soutien.
[la lettre samé'h (ס) s'écrit pleinement : סמך, qui a une guematria de 120 : jusqu’à 120 ans b’h!! ]

-> On peut citer un exemple des nombreuses paroles de nos Sages à ce sujet : "Une femme illumine les yeux de son mari, et le fait tenir sur ses jambes." [guémara Yébamot 63a]

<--------->

-> L'allégorie compare la relation entre Hachem et le peuple d'Israël à un mariage entre un homme et une femme.
Ainsi, lorsque Hachem leur dit : "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi" (Yitro 20,2), le Créateur interdit le peuple juif à tout autre culte car Il les sanctifia pour Le servir exclusivement.

Or, il est rapporté dans le midrach de Rabbi Néhouria ben Hakana que les mains de l'homme sont constituées de 10 doigts qui correspondent aux 10 commandements. [midrach Yalkout Réouveni Béréchit]
De ce fait, il convient donc de sanctifier la femme par le 2e doigt de sa main qui correspond au second commandement de la Torah : "Tu n'auras pas d'autres dieux que Moi".
Effectivement, lorsque l'homme sanctifie une femme sous la 'houpa, il lui dépose la bague sur le 2e doigt de la main, l'index, en lui déclarant : "Tu es sanctifiée pour moi".
Ainsi, elle deviendra automatiquement interdite à toute autre personne.

Ainsi, la kala qui se tient à la droite du 'hatan présente l'index de la main droite qui correspondent au 2e des 10 commandements qui étaient sur le côté droit des tables de la Loi.
[Bichouroun Mélé'h]

[b'h, issu du divré Torah : https://todahm.com/2020/03/23/le-don-de-la-torah-le-jour-de-notre-mariage-avec-hachem ]