Aux délices de la Torah

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La Chemita

+ La Chemita :

-> En terre d'Israël, Hachem nous a donné des mitsvot spéciales concernant la terre. À chaque étape du cycle agricole, un juif est tenu de donner diverses séparations et dîmes : léket, shich'chah, péah, térouma guédola, maaser richon, maaser shéni ou maaser ani, et d'autres encore.
À l'époque du Temple, lorsque toutes les dîmes étaient en vigueur, environ un cinquième des récoltes d'un juif était distribué de cette manière. Un fermier juif donnait de grandes quantités des produits qui poussaient dans ses champs aux Levi'im, qui ne possédaient pas de champs et passaient leurs journées à étudier la Torah.
Un juif qui possédait un champ d'une douzaine d'hectares donnait chaque année quelques tonnes de produits à titre de dîme, ce qui représentait une part importante de son dur labeur.

Le juif savait parfaitement que sa terre n'était pas sa propriété privée. La terre sur laquelle il vivait et qu'il cultivait n'était pas son affaire privée. Il travaillait la terre pour Hachem, il faisait tout ce qu'Hachem voulait de lui, et tout était pour Lui. Et bien sûr, il distribuait ses produits conformément aux ordres d'Hachem.

D'où le juif tirait-il la force d'observer ces commandements? Comment parvenait-il à la ferme conviction que ses biens ne lui appartenaient pas, au point de pouvoir donner une si grande partie de son dur labeur aux pauvres et aux Lévi'im, la tribu choisie par Hachem?
La réponse est que la mitsva de la chémita a inculqué et souligné cette conviction.
Une fois tous les sept ans, nous cédons notre terre à Hachem, comme nous le dit la Torah : "Et la terre se reposera, un shabbat pour Hachem" (Béhar 25,2).
La Shémita nous relie à la sainteté de la terre d'Israël. Nous reconnaissons que la terre appartient à Hachem et que nos vies et notre travail lui sont tous dédiés.

Nos Sages (guémara Shabbath 33) nous enseignent que le peuple juif est exilé en raison de la faute de violation de la shémita , comme le dit le verset : "Alors la terre apaisera ses Shabbath" (Bé'houkotaï
26,34).
En revanche, lorsque nous observons la Shémita, nous vivons dans la paix et la satisfaction en terre d'Israël : "Et vous vivrez en sécurité sur la terre" (Béhar 25,18, Rachi).
L'essence du peuple juif en terre d'Israël est contenue dans la mitsva de Shemita.

La mitsva de Shemita fait entrer la sainteté de la terre d'Israël dans nos vies. Il nous donne la certitude que la terre et toutes les affaires matérielles appartiennent à Hachem.

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-> La mitsva de Shemita implique un grand sacrifice de soi.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 1,1) nous disent que le verset : "Bénissez Hachem, Ses anges, les puissants qui accomplissent Sa parole" (Téhilim 103,20) se réfère aux agriculteurs qui observent la mitsva de Shemita.
D'ordinaire, une personne accomplit une mitsva pendant un jour, une semaine ou même un mois. Mais dans ce cas, un agriculteur laisse son champ et sa vigne à l'abandon pendant une année entière. Il regarde en silence des étrangers venir prendre ses fruits. Peut-il y avoir une plus grande démonstration de force de caractère?

Au cours de l'année de Shemita, un juif atteint un niveau d'émouna si profond qu'il peut rester chez lui toute l'année et ne pas s'occuper de son champ.
Sa compréhension du fait qu'il ne vit que pour Hachem devient si innée qu'il est capable de se reposer à la maison sans assurer sa subsistance pour l'année à venir.

La Shemita imprègne nos vies entières de sainteté. C'est une année de Shabbat de la terre, où la terre devient sainte. Nous révélons la sainteté inhérente à la terre et la simple existence terrestre de chaque juif.
[d'après le rav Avraham Tsvi Kluger]

+ Nos Sages (midrach Tan'houma - Vayikra 3) : "Si quelqu'un fuit l'honneur, l'honneur le poursuivra".
Le rav Avraham 'Haïm Horowitz dit : "Pourquoi l'honneur me poursuit-il? Est-ce déjà couru après l'honneur? Je crois que la réponse est que la guémara veut dire que l'honneur court 'après' lui, c'est-à-dire qu'une fois que celui qui fuit l'honneur est parti, l'honneur court après ses descendants."

Respecter les autres

+++ Respecter les autres :

"Et Yossef ne put se contenir en présence de tous ceux qui se tenaient autour de lui" (Vayigach 45,1)

-> Le midrach Tan'houma (65) déclare au nom de rav Shimon ben Gamliel : "Yossef est tombé dans un grand danger. Si ses frères l'avaient tué, personne n'aurait su qui il était. Dans ce cas, pourquoi a-t-il dit à tout le monde de le laisser seul avec eux (ses frères)?
Rav Yossef répond que c'est parce qu'il a estimé qu'il était préférable de se laisser tuer plutôt que d'embarrasser ses frères devant les égyptiens."

-> Le séfer Otsrot haTorah cite le Rav Leib 'Hasman (Ohr Yahel - 'helek 2) qui écrit que le seul désir de Yossef dans la vie était de revoir son père. Il n'avait pas vu Yaakov depuis 22 ans et désirait ardemment le retrouver chaque seconde de chaque jour depuis leur séparation. Il savait également que son père désirait ardemment le revoir.
Malgré tout, il était prêt à renoncer à ce rêve et a préféré risquer de se laisser tuer, plutôt que d'embarrasser quelqu'un en public.

-> En fait, Yossef garda cela à l'esprit pendant les 22 années où il fut séparé de son père. Le Ohr ha'Haïm haKadoch demande pourquoi Yossef est resté en Égypte pendant 22 ans sans même envoyer un message à son père bien-aimé pour lui faire savoir qu'il était vivant et en bonne santé. Lorsqu'il était esclave, il est compréhensible qu'il n'ait pas pu le faire. Mais une fois qu'il a été libéré et qu'il est devenu important, pourquoi n'a-t-il pas envoyé ce message?
Il répond qu'il craignait que si Yaakov savait qu'il était en Égypte, il découvrirait que ses frères l'avaient vendu comme esclave, et peut-être qu'il se mettrait en colère et les maudirait. Comme il ne voulait pas leur causer de tort, il a caché le secret à son père pendant 22 ans et ne lui a même pas envoyé de lettre.

-> La Pessikta (Zoutrasa - Vayéhi 48,1) va jusqu'à dire que Yaakov n'a jamais découvert comment Yossef s'est retrouvé en Égypte. On ne lui a jamais dit que les tribus avaient vendu Yossef.
En outre, pendant les 17 années où Yaakov a vécu à Mitzrayim, Yossef n'est jamais venu lui rendre visite. Il ne rendait pas visite à son père parce qu'il craignait qu'il ne lui demande comment il s'était retrouvé en Égypte, et qu'il ne doive lui dire la vérité. Comme il ne voulait pas embarrasser ses frères, il est resté loin de son père pendant toutes ces années et ne l'a vu qu'une seule fois, juste avant sa mort. Il s'agit là d'une leçon incroyable.

Nous savons que Yossef était extrêmement aimé de son père. Yaakov lui a enseigné tout ce qu'il avait appris à la yeshiva de Chem et Ever. Aujourd'hui, il avait enfin la possibilité d'apprendre la Torah avec son père, et il savait que ce dernier désirait ardemment passer du temps avec lui. Mais il a renoncé à tout cela afin de s'assurer qu'il n'aurait pas à parler de lachon ara au sujet de ses frères.

->Nous trouvons un concept similaire en ce qui concerne Moché Rabénou. Nos disent qu'il a d'abord refusé d'accepter la mission d'Hachem de racheter le peuple juif d'Egypte, et qu'il a fallu 7 ans avant qu'il n'accepte d'y aller. La raison de son refus était qu'il craignait qu'Aharon, son frère aîné, ne se sente mal que son jeune frère, plutôt que lui, ait été choisi pour cette tâche.
Moché savait qu'il était le seul à pouvoir délivrer la nation, et que s'il n'acceptait pas cette mission, ils resteraient esclaves pour toujours, mais il ne le ferait pas si cela signifiait faire honte à un autre juif.
Il n'a accepté de partir qu'après qu'Hachem lui ait promis que son frère serait heureux pour lui et ne serait pas insulté.

-> Dans le même ordre d'idées, le rav Yé'hezkel Levenstein disait : "Si je savais que je pouvais reconstruire le Temple mais que cela causerait de la souffrance à un seul juif, je déciderais qu'il est préférable de ne pas le faire".

-> Cette idée ressort clairement de l'histoire suivante :
Le rav Yéhochoua Leib Diskin devenait souvent faible au milieu du shiour qu'il donnait régulièrement à ses étudiants.
C'est pourquoi son assistant dévoué lui apportait une tasse de thé au milieu du shiur, qu'il buvait pour se revigorer. Comme Rav Yehoshua Leib souffrait d'hypoglycémie, l'assistant mettait plusieurs cuillères de sucre dans le thé.
Un jour, des étudiants remarquèrent que le rabbanite semblait très contrarié. Lorsqu'ils lui demandèrent ce qui n'allait pas, elle répondit qu'elle venait de découvrir qu'un récipient contenant du sel se trouvait à côté de l'urne d'eau chaude, à l'endroit où le sucre était censé se trouver.
Elle comprit que le préposé avait dû mettre du sel dans le thé de son mari au lieu du sucre. C'était très dangereux pour Rav Yehoshua Leib, car une telle quantité de sel était mauvaise pour sa santé.
Les étudiants dirent qu'ils n'avaient rien remarqué d'anormal lorsque Rav Yehoshua Leib buvait son thé. Comme il le buvait comme d'habitude, ils ont supposé qu'il devait y avoir du sucre dedans. Cependant, après avoir examiné la question, ils découvrirent que le thé était en fait plein de sel, comme le rabbanite l'avait soupçonné. Les étudiants étaient stupéfaits que Rav Yehoshua Leib ait bu le thé sans montrer le moindre dégoût.
Ils s'approchèrent de lui et lui demandèrent : "Comment as-tu pu faire cela? Il est très dangereux pour vous d'ingérer autant de sel! ".
Il répondit : "La guémara dit explicitement qu'il vaut mieux se laisser jeter dans une fournaise ardente que d'embarrasser quelqu'un en public. Par conséquent, il m'aurait été interdit d'embarrasser le préposé pour son erreur."

-> Le Zohar (I, 201b) raconte que Rav Abba a vu un jour un homme pour qui de nombreux miracles étaient accomplis. Il lui demanda ce qu'il avait fait pour mériter une telle récompense et l'homme répondit : "Si quelqu'un me fait du tort, je lui pardonne immédiatement et j'essaie de l'aider, même s'il m'a fait du mal". La vérité est que, bien que chaque individu ait son propre libre arbitre, personne ne peut faire du mal à un autre être humain si ce n'est pas la volonté d'Hachem.
Le roi David nous enseigne cette leçon, lorsque Shimi ben Geira l'a maudit (II Shmouel 15,10), mais il a ordonné à ses gardes de ne rien lui faire, en disant : "Cela vient d'Hachem, il n'est pas coupable. Il n'est pas coupable."

Le rôle individuel de chaque juif

+ Le rôle individuel de chaque juif :

-> L’un des passages principaux de la paracha Vayé'hi concerne les bénédictions accordées par Yaakov à ses fils. Elles décrivent leurs forces (et parfois leurs faiblesses) et leur contribution au peuple juif. À la fin de ce récit, la Torah conclut : "Ce sont toutes les 12 tribus d’Israël, et voici ce que leur père leur dit, il les bénit, chacun selon sa bénédiction, il les bénit" (Vayé'hi 49,28).
Les deux dernières précisions sont difficiles à comprendre. Pourquoi la Torah nous répète-t-elle que Yaakov bénit ses fils, chacun selon sa bénédiction? Et pourquoi répète-t-elle à nouveau, à la fin, que Yaakov les bénit, chose que nous savons déjà?

-> Le Or Ha'haïm haKadoch (49,28) explique que les mots "selon sa bénédiction" signifient que chacun reçut la bénédiction qui lui convenait en fonction de son âme et de ses actions. Parce qu’il faut savoir que l’âme de chacun a son propre niveau et ses qualités.
Certaines personnes ont la qualité de la Kéhouna (prêtrise), d’autres ont la qualité de royauté et d’autres ont la qualité de la "couronne de la Torah". D’autres encore ont la qualité de la force, de la santé ou du succès.
Yaakov voulut, par l’intermédiaire de la prophétie, bénir chaque enfant selon la bénédiction qui lui convenait.

Le Or Ha'haïm haKadoch enseigne donc que Yaakov donna à chaque fils une bénédiction adaptée à ses qualités et à son potentiel uniques. Nous en déduisons que chaque personne a ses propres qualités et doit s’efforcer de réaliser ce potentiel à sa manière.

Le Or Ha'haïm poursuit et explique les termes : "Il les bénit". La Torah parle au pluriel [les], pour montrer que chaque bénédiction aide l’enfant lui-même ainsi que ses frères. Par exemple, quand il bénit le roi et lui souhaite de vaincre ses ennemis, il s’agit d’un bénéfice pour tous les frères.
Ainsi, un enfant qui a une qualité en abondance partagera cette abondance avec tous ses frères ... Le point fort de chaque juif apporte une contribution unique à l’ensemble du peuple juif. [de plus, kol Israël arévim]

-> L’individu n’est pas censé être un Gadol Hador ou le chef de toute la nation juive, mais chacun doit réaliser son potentiel. Et même si le potentiel aurait pu, dans l’absolu, être exploité davantage, cela n’a pas d’importance, parce qu’Hachem ne juge la personne qu’en fonction de ses talents et des circonstances.
Le rav Moché Feinstein (Darké Moché - 'Hayé Sarah) disait souvent, lors d’oraisons funèbres : "La vie de chaque personne est mesurée. Certaines personnes reçoivent un grand récipient et d’autres en reçoivent un petit. Chacun est tenu de remplir son récipient au maximum. Si un "simple Juif" remplit son récipient au maximum, il est plus grand que la personne plus grande qui ne remplit pas son récipient complètement."

-> Dans le même ordre d’idées, le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Vaét'hanan) écrit qu’Hachem exige que chaque personne Le serve selon ses capacités. Tout comme il y a des riches et des pauvres, des forts et des faibles, il y a aussi des personnalités différentes. Certaines personnes peuvent servir Hachem et atteindre un niveau très élevé, et d’autres sont incapables d’atteindre ce même niveau.
C’est pourquoi la Torah exhorte chaque personne à servir Hachem "de tout son cœur et de toute son âme", en mettant l’accent sur le cœur et l’âme de chacun.

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Réé) souligne également que les différents types de personnes sont essentiels pour la réussite générale du peuple juif.
Un jour, quelqu’un lui demanda pourquoi le monde avait besoin de ’Hassidim et de Mitnagdim, et pourquoi, même chez les ’Hassidim, il existe de nombreux groupes : certains mettent l’accent sur l’étude et d’autres sur la prière, certains chantent beaucoup, tandis que d’autres dansent davantage. Que manquerait-il au monde s’ils priaient d’une même manière?
Le 'Hafets 'Haïm répondit qu’au lieu de poser des questions sur les différents groupes du peuple juif, il devrait demander au tsar russe pourquoi il avait tant de types de soldats différents : l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie, l’armée de l’air et les plongeurs sous-marins. Que manquerait-il à l’armée s’il n’y avait qu’un seul type de soldat, avec un seul type d’arme, et un seul général qui commanderait tout le monde?
La réponse était évidente ; quand nous devons entrer en guerre et vaincre l’ennemi, nous avons besoin de différents types de combattants. Chacun a un avantage sur l’autre : par exemple, l’infanterie peut se battre à l’épée, ce qui n’est pas le cas de la cavalerie. Cette dernière, quant à elle, peut effrayer davantage l’ennemi. Ceux qui tirent avec des canons et diverses autres armes peuvent mener la guerre sur de longues distances, mais ne peuvent pas faire de combat rapproché.
De même, poursuivit le 'Hafets 'Haïm, pour gagner la guerre contre le yétser ara, nous avons besoin des différents types de ’Hassidim ainsi que des Mitnagdim.
Tous sont des soldats de l’armée d’Hachem. Chacun aide à vaincre l’ennemi, l’un avec sa Torah, l’autre avec sa prière, l’autre avec le chant et ainsi de suite.

=> Les bénédictions accordées par Yaakov enseignent que chaque personne a des qualités et un potentiel uniques et exceptionnels, et que si chacun exploite et réalise ce potentiel, alors tout le peuple juif connaîtra un grand succès dans toutes ses saintes entreprises.

[rav Yéhonathan Gefen]

Faire sortir ce qu’il y a de meilleur en l’enfant … pour l’enfant …

=== facteur n°3 dans l'éducation des enfants = agir pour le bien de l'enfant :

Les parents pensent agir pour le bien de l'enfant.
Or en réalité, ils demandent généralement à leur enfant d'impressionner les autres, car ils voient en leur progéniture le reflet de leur propre réussite.
A travers cet enfant, ils tentent d'atteindre par procuration leurs objectifs manqués et de satisfaire leurs ambitions déçues.
Si les parents n'en ont pas toujours conscience, leur enfant, lui, n'est pas dupe et n'aime pas se sentir ainsi "utilisé".

Ceci est fondamental.
Aimer votre enfant n'est pas suffisant.
Vous devez agir entièrement et uniquement pour son intérêt, sous peine d'encourir un échec cuisant.
Vous ne devez décider pour votre enfant que ce qui fera de lui un individu meilleur, plus fort et plus sûr de lui.

Les parents n'investissent pas dans le 'hinou'h d'un enfant pour en recueillir les fruits.
Ils ne doivent pas se demander : "Qu'en est-il de moi?"
Lorsque l'on a des enfants, la question se pose en de tout autres termes.

A titre d'exemple : comment enseigner la prière à un enfant?
== la seule manière d'enseigner la prière à un enfant consiste à l'emmener à la synagogue, afin qu'il observe comment son père prie.
Il faut l'asseoir à côté de son père pour qu'il s'inspire de l'exemple de ce dernier.
L'enfant finira par comprendre le déroulement de la prière et à l'apprécier, et il apprendra alors à prier avec ferveur et conviction.

Mais si le père bavarde avec ses amis et gifle son fils dès que ce dernier lève les yeux de son sidour peut-on parler d'un enseignement de la prière?
L'enfant aura "subi" un semblant de 'hinou'h, mais n'aura rien appris sur la téfila.

Le père est conscient que son comportement est inapproprié, mais il ne parvient pas pour autant à modifier son attitude (avoir de passionnantes conversations pendant que les autres prient).
Mais il ne souhaite pas que son fils adopte les mêmes mauvaises habitudes, et soulage son sentiment de culpabilité en demandant à son fils de prier correctement.

Bien qu'en son for intérieur, ce raisonnement se tient, l'enfant, par contre, détecte le comportement contradictoire de son père, et il comprend qu'il est en train d'en payer le prix.

Il s'agit d'un cas extrême, mais ces situations se produisent bien plus souvent qu'on ne l'imagine avec des variations plus subtiles de ce scénario.

 

++ Conclusion :
=== le seul 'hinou'h qui a une chance raisonnable de réussir est un 'hinou'h entièrement centré sur les besoins et l'intérêt de l'enfant, un 'hinou'h qui n'octroie qu'une seule et unique satisfaction aux parents : celle de voir l'enfant qu'ils aiment grandir et s'épanouir, en tant qu'individu et en tant que serviteur de D.

[Rachi au début du livre de Béréchit, définit l'éducation comme ayant pour but de faire sortir ce qu'il y a de meilleur en l'enfant - pour l'enfant et pas pour le "quand est-il de moi?" ... ].

 

Source : compilation personnelle (b"h) du livre "D’un cœur plein d’amour" du Rav Mattitiahou Salomon

L’essentiel de l’éducation doit se faire par l’amour …

=== facteur n°2 dans l'éducation des enfants = l'amour :

L'amour devrait peut-être être placé en 1ere position, car c'est l'affection que nous ressentons pour nos enfants qui nous incite à prier pour eux.

Guémara Guittin 6b : "Une personne ne doit jamais faire régner une ambiance de sévérité excessive dans sa maison."

Une sévérité excessive ne fait qu'enfermer l'enfant dans un comportant inapproprié, et fait ressortir ce qu'il y a de pire en lui.
En effet, si un enfant vit dans la crainte perpétuelle de ses parents, s'il se sent vulnérable, exposé, constamment sur la défensive, et si son principal souci est d'éviter les punitions, il se mettra à mentir, à voler et à profaner le Shabbath.
Il sera prêt à tout pour se sentir en sécurité.
Au lieu de permettre à un enfant de devenir un bon juif, le 'hinou'h par la menace va produire exactement l'effet inverse.

C'est l'amour qui est la condition préalable à tout le reste.

Les parents doivent tout d'abord montrer à leur enfant qu'ils l'aiment d'un amour infini.
Ils doivent bien sûr veiller à ce que l'enfant leur témoigne du respect, mais l'essentiel de l'éducation doit se faire par l'amour.
Ce n'est que dans un 2e temps que les parents peuvent enseigner progressivement à l'enfant la mitsva de la crainte des parents.

 

IMPORTANT : L'on ne peut administrer une correction à un enfant que s'il sait à quel point on l'aime.
Sinon, quel intérêt y a-t-il à le frapper?
Va-t-il s'améliorer grâce à cette gifle? Va-t-il éprouver autre chose que du ressentiment?

Par contre, s'il sait à quel point vous l'aimez, et qu'il comprend que malgré cet immense amour, vous avez décidé de le gifler ou de le corriger de toute façon, votre geste l'incitera à réfléchir.
Il réalisera à quel point il vous a mis en colère, et en déduira que son comportement était réellement blâmable.
Cette prise de conscience imprégnera ses pensées et son cœur, et il aura appris une leçon importante.
== La gifle elle-même deviendra une expression d'amour si l'enfant est conscient de tout l'amour que vous lui portez.

Mais si l'enfant n'est pas certain de l'amour de ses parents, les menaces et les sanctions ne seront d'aucune utilité.
La peur des conséquences immédiates pourra l'arrêter un moment, mais aucune valeur éducative n'en résultera, seulement des dégâts.

La punition doit être uniquement un acte d'amour, dépouillée de toute autre émotion.

 

Dans la recherche d'un juste équilibre entre la crainte et l'amour, le rôle respectif des parents (le père et la mère), partenaires dans l'éducation des enfants doit être clairement défini.

Les enfants ont besoin d'une mère tendre et aimante qui soit leur havre de paix.
Lorsque le père les punit (Rachi dit que l'homme est naturellement plus enclin à craindre son père), ils ont besoin de se raccrocher au cordon ombilical maternel.
Mais si leur mère leur offre également un visage sévère, vers qui les enfants peuvent-ils se tourner pour être consolés?

A notre époque beaucoup de femmes ont fait des études supérieures et pour certaines d'entre elles se sentent "au-dessus" de ces manifestations d'amour et de tendresse.
Elles préfèrent aborder les problèmes avec une logique froide et précise, et ne réalisent pas qu'en agissant de la sorte, elles privent leurs jeunes enfants de ce dont ils ont le plus besoin : une mère qui sait les consoler, leur parler tendrement et leur donner de l'assurance d'un amour inébranlable.

Le Rav Chmouel Rozovsky explique que le rôle le plus fondamental et le plus naturel d'une femme consiste à prendre soin de ses petits, les protéger, les nourrir et les modeler afin d'en faire des êtres tels que D. le souhaite.

Une femme n'est qu'émotion, compassion et amour.

Comment Moshé Rabbénou/Aharon est-il devenu cet homme là?
La Torah ne nous dit rien à propos d'Amram, leur père, mais s'étend sur la force de caractère de la mère et de la sœur : Yo'hévét et Myriam (amour, dévouement et compassion), qui étaient les sages-femmes (Paracha Chémot).
- Yo'hévét = Chifra = mé'hapéret et havlad = elle lavait le bébé, l'embellissait et l'emmaillotait après sa naissance ;
- Myriam = Poua = poa oumedaberet ve'hoga lavlad = elle murmurait et chuchotait à l'oreille du nourrisson pour le réconforter.

Elles étaient prophétesses, avaient un niveau intellectuel et spirituel le plus haut qui soit, et pourtant elles s'investissaient entièrement à prendre soin des bébés et à les réconforter.

 

Les règles et les limites sont indispensables, mais l'enfant doit savoir que la maison baigne dans l'amour maternel.
Lorsque le père le réprimande, l'enfant doit savoir qu'il peut courir se faire consoler par sa mère.
Elle ne doit pas pour autant contredire son mari, contrecarrer les actes de ce dernier, ni non plus gâter son enfant.
Il lui faut au contraire faire preuve de fermeté et approuver la leçon donnée par le père, même lorsqu'elle est en train de calmer son enfant.
Tels 2 partenaires, le père et la mère doivent travailler ensemble, chacun d'eux apportant sa contribution dans le domaine qui lui est propre.
C'est au sein de cet équilibre que se développera l'enfant bien élevé.

 

 

Source : compilation personnelle (b"h) du livre "D’un cœur plein d’amour" du Rav Mattitiahou Salomon

Le plus important dans l’éducation des enfants, c’est …

+ Introduction :

On n'a jamais entendu un Rav debout sous la 'houpa déclarer : "Je ne célébrerai ce mariage que si l'on est en mesure de me montrer un diplôme certifiant la compétence de ces 2 jeunes gens à exercer en tant qu'éducateurs."

Pour quelle raison en est-il ainsi?

Tous les pères et mères bien intentionnés, désireux de fonder un foyer juif de qualité, trouveront en eux la connaissance et le savoir-faire pour éduquer correctement leurs propres enfants.

Ils n'auraient peut être pas la capacité de donner des conseils à d'autres, mais en ce qui concerne leurs propres enfants, D. a insufflé en chacun d'eux l'aptitude inhérente à bien les éduquer (savoir-faire, sagesse, compétence pour comprendre ses enfants et leur apporter ce dont ils ont besoin).
Nul n'est besoin de formation spécifique pour cela.

La qualification la plus importante pour un parent est la sincérité, le fait d'aborder tous les aspects de la vie avec honnêteté et intégrité et le désir de bien faire.
Il est absolument certain que D. a doté, la personne assumant ses responsabilités, des talents nécessaires pour réussir dans l'éducation de ses enfants.

 

=== N°1 pour réussir dans le 'hinou'h = la prière :

Si des parents réussissent dans le 'hinou'h, ce n'est pas parce qu'ils sont particulièrement avisés ou intelligents, mais plutôt parce que D. leur a fait don de la réussite.
Et s'ils ont échoué, ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas assez lu de manuels ou assisté à suffisamment de cours, mais parce que D. ne leur a pas accordé de réussite.
Si vous voulez réussir, vous devez le demander.
C'est la meilleure chose que vous puissiez faire.
Vous devez prier de tout votre cœur.
Le Rav de Brisk disait : par "des Téhilim et des larmes".

Les parents se justifient en disant : "nous avons essayé ceci et puis cela, nous avons dépensé tant d'argent."
Quelle différence cela fait-il la somme qu'ils ont dépensé, s'ils n'ont pas prié pour leurs enfants?
La question à poser == combien de Téhilim ont-ils prononcé et combien de larmes ont-ils versé pour leurs enfants?

Il est important que les enfants sachent que leurs parents prient pour eux, que chaque fois que survient un problème, la 1ere mesure prise par les parents est de sortir leurs Téhilim et de déverser leur cœur et leurs larmes devant D. afin de Le supplier de les guider.
Cette attitude constitue en soi un excellent 'hinou'h, parce qu'elle marque l'enfant de manière considérable.
Le 'Hafets 'Haïm a reçu d'un proche le sidour dans lequel avait prié sa mère. Il prit le livre entre ses mains tremblantes, l'embrassa et le couvrit de larmes.
"Peut-on imaginer combien de prières a prononcé ma mère et combien de larmes elle a versé pour que son jeune Israël Méïr grandisse" s'exclama-t-il.

Nous devons être précis dans nos requêtes (que nos enfants ne soient pas exposés aux mauvaises influences, faire des personnes de valeur, ayant la patience d'étudier la Torah avec assiduité, ...).

 

Le 1er facteur, le plus crucial et le plus fondamental dans l'éducation des enfants est de prier à D.  (notre réussite est dans les mains de D.!)
Bien entendu, les idées et les stratégies sont les bienvenues, mais tout commence avec une téfila, prière sincère, venant du fond du cœur.

 

 

Source : compilation personnelle (b"h) du livre "D'un cœur plein d'amour" du Rav Mattitiahou Salomon

Divers (Paracha chémot)

"Leur plainte monta vers D. à cause du travail (a'avoda)"  (Chémot 2,23)

Les Bnei Israël ne se plaignaient pas tant du travail lui-même comme du fait qu'ils n'avaient pas la possibilité de prier et de servir D.
En effet, le mot avoda (travail) = renvoie aussi à la avoda Hachem, le service de D., demande qui monta immédiatement au Ciel et fut agréée.
[Rabbi Chmelke de Nikolsburg]

-> Le Méam Loez (Haazinou 32,43) enseigne :
"Au début, les juifs pensaient que leur asservissement et leurs souffrances étaient causés par le roi d'Egypte. Ils croyaient donc que la mort du roi les soulagerait, mais lorsqu'ils ont vu que le nouveau roi les asservissait tout autant, ils ont compris que leurs malheurs étaient envoyés par D.
Ils se sont alors repentis et ont commencé à prier ; D. a aussitôt entendu leurs plaintes et les a délivrés."

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"D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)

Selon le Malbim :
- "D. vit" = les tortures physiques ;
- "et D. sut" = leurs tourments intérieurs.
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"Il mit sa main sous son vêtement ... et voici que sa main était lépreuse, blanche comme la neige."   (Chémot 4,6)

Selon le Malbim :
L'homme a été créé pour agir, créer et se rendre utile.
Manquer à ces devoirs revient à détruire ce qui a été construit.
La paresse entraîne la mort et la ruine.6

- la main passive, glissée sous le vêtement = "lèpre" comparable à la mort.
- lorsque l'on retire la main de sa poitrine pour passer à l'action = elle reprend sa couleur d'origine.

Si on a des possibilités/capacités de faire et qu'elles ne sont pas exploitées = "suicide personnel" (on s'empêche d'exister/d'être) = une des fautes les plus graves de la Torah (on peut se tuer soi-même plusieurs fois par jour!!).
Le Rabbi Menahem Schneerson disait : "Etre humain, c'est être productif!"

b"h, sortons notre main de notre poche et mettons nous à l'action afin d'amener notre contribution personnelle à la vie.

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+ "Moché et Aharon partirent et réunirent tous les anciens des enfants d'Israël. Aharon rapporta toutes les paroles que D. avait adressées à Moché et il accomplit les signes devant le peuple.
Le peuple crut. Ils avaient entendu que D. avait gardé les enfants d'Israël à l'esprit et qu'Il avait vu leur détresse. Ils inclinèrent la tête et se prosternèrent." (Chémot 4,29-31)

-> Selon une opinion (midrach Yalkout Chimoni), le bâton de Moché lui-même parla miraculeusement au peuple et dit : "Lorsque j'étais en Midiyan, je fut transformé en serpent".
Le bras de Moché se mit également à parler par miracle : "Je fus soudain couvert de lèpre, et tout aussi rapidement je repris mon apparence première".

Hachem fit cela pour éviter d'embarrasser Moché.
Ces 2 signes (le bâton se transformant en serpent et le bras de Moché devenant lépreux) faisaient allusion au fait que Moché avait calomnié les juifs.
Toutefois, Moché était seul lorsque cela se produisit. A présent, Hachem ne voulait pas que le bras de Moché devienne lépreux devant tout le monde, et Il fit donc parler le bâton et le bras de Moché pour raconter les miracles.

Hachem avait dit littéralement à Moché : "S'il ne te croient pas et qu'ils n'écoutent pas la voix (lékol) du 1er signe, ils croiront la voix du dernier signe" (Chémot 4,8).
D. parlait des "voix" des 2 signes afin d'indiquer que le bâton et le bras de Moché parleraient.
La Torah dit donc ici : "Il accomplit les signes devant le peuple" = les signes étaient que le bâton et le bras de Moché parlent par miracle.
[Méam Loez - Chémot 4,29-31]

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-> La main de Moché devint lépreuse parce qu'il avait, d'une certaine façon, calomnié son peuple.
Lorsqu'une personne essaie de détruire la réputation d'autrui, elle le fait généralement en cachette.
Hachem dit donc à Moché de cacher la main dans sa chemise, comme le médisant se cache pour ruiner la réputation d'autrui.
Hachem montra à Moché que suspecter un innocent est une plaie aussi exécrable que la lèpre.

Hachem dit ensuite à Moché de remettre sa main dans sa poitrine, et dès qu'il l'eut fait sa main guérit.
Nos Sages (Rachi - guémara Shabbath 97a) en déduisent une leçon : le bien arrive à l'homme plus rapidement que le mal.
La main de Moché ne devint lépreuse qu'après qu'il l'eut tirée de sa chemise. Mais lorsque D. la guérit, elle retrouva son apparence habituelle avant même qu'il ne l'en eût retirée.
[Méam Loez - Chémot 4,6-7]

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"Tsipora prit un couteau en pierre et retrancha l'excroissance de son fils."  (Chémot 4,25)

-> 1°/ Pourquoi avons-nous l'habitude de faire la circoncision avec un couteau en acier/métal et non en pierre comme dans ce verset?

Lorsque David affronta Goliath, ce dernier était habillé d'une armure en acier de la tête aux pieds.
Muni de son lance-pierre, David a tué Goliath d'une pierre dans son front.
Selon un Midrach, D. a demandé à l'acier de faire une exception à l'ordre normal de la nature et de s'affaiblir afin de permettre à la pierre de le pénétrer, et ainsi de pouvoir tuer Goliath.
En échange, l'acier reçu comme remerciement le fait que les juifs feraient la circoncision avec un couteau en acier, et non plus avec une pierre tranchante.

=> C'est ainsi que jusqu'à l'époque du roi David, il était d'habitude de faire la circoncision avec une pierre, et ensuite cet honneur est revenu à l'acier en échange d'avoir aider à la mort de Goliath.
[Rav Alexander Zoucha Friedman - "Mayana chel Torah" ; Pericha (Yoré Déa 264,7)]

-> 2°/ Dans le Tana'h, quel est le mohél le plus jeune à réaliser une circoncision valide?

La guémara (Avoda Zara 27a) cite un avis affirmant qu'une circoncision réalisée par une femme n'est pas valable. Puis, la guemara remet en question cela en rapportant le verset : "Tsipora prit une pierre effilée et trancha le prépuce de son fils" (Chémot 4,25).
Suite à cela, la guémara répond que Tsipora a demandé à un homme de prendre la pierre et de réaliser lui-même la circoncision. Le verset peut se lire de la manière suivante : "Tsipora a entraîné qu'une pierre effilée soit prise et que le prépuce de son fils soit coupé".
Quel est cet homme? sachant qu'un non-juif ne peut pas faire une brit mila valide, et que tous les autres juifs étaient en Egypte.

Le rav 'Haïm Kanievsky répond le mohél devait être le seul homme juif présent à ce moment : Guerchon, le fils aîné de Tsipora, qui selon le midrach n'avait à ce moment que 3 ans.
Le rav Kanievsky ajoute que cet épisode peut être la source d'une loi inhabituelle du Rambam (Hilkhot Mila 2,1) statuant qu'une brit mila accomplie par un mineur (homme juif) est valide.

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-> Rachi (v.4,24) commente : "Parce qu’il n’avait pas circoncis son fils Eliézer. Et cette négligence le rendait passible de mort ... L’ange avait pris la forme d’un serpent et il avalait [Moché] en commençant par la tête jusqu’aux hanches, puis il le rejetait et recommençait par les pieds jusqu’au membre viril. C’est ainsi que Tsipora a compris que c’était à cause de la circoncision."
[après avoir quitté Midiyan, au regard de son haut niveau, Moché a été puni pour avoir reporté la circoncision parce que trop occupé à trouver un endroit où loger sa famille.]

-> Dans le Zohar (Lé'h Lé'ha), rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne qu'il s'agissait de l'ange Gavriel (bien qu'étant un ange de miséricorde), qui descendit du ciel pour brûler Moché.
Il apparut d'abord comme une immense flamme, qui se transforma ensuite en un serpent gigantesque menaçant d'avaler Moché.
Hachem dit à Moché : "Tu pars en mission pour vaincre le puissant serpent incirconcis qu'est Pharaon. Tu es sur le point de conduire Mes enfants hors d'Egypte. Comment as-tu pu oublier ton propre enfant et le laisser incirconcis?"

Selon une autre opinion, 2 anges de destruction : Af et 'Hémah [littéralement : "Rage" et "Colère"] attaquèrent Moché.
L'un commença par avaler sa tête tandis que l'autre l'avala par les pieds, laissant uniquement l'endroit de la circoncision hors de sa bouche.
C'était un signe qu'il était puni pour avoir omis de circoncire son fils.
Nos Sages enseignent que Moché tua 'Hémah, mais laissa Af en vie.
[Méam Loez - Chémot 4,24]

Soyons juif et tout ira bien ...

+ "Le pays en fut empli." (Chémot 1,7)

= comme leurs théâtres en furent emplis, les Egyptiens leurs ordonnèrent de se séparer d'eux.  (Yalkout)

A la mesure où les juifs désirent s'introduire dans le monde culturel des non-juifs, la haine des non-juifs s'accroît à leur égard et ils promulguent des lois pour isoler les juifs et les écarter d'eux.

 

+ "Un nouveau roi monta au pouvoir en Egypte, qui ne connaissait pas Yossef"  (Chémot 1,8)

Le Sfat Emét amène une belle explication.
Yossef est le symbole de la sainteté, de la discrétion et de la fuite loin des passions.
Tant que la force de Yossef existe dans le peuple juif, aucun mal ne peut l'atteindre.
Mais "qui ne connaissait pas Yossef" = lorsque l'on cesse de conaître ce qui caractérise Yossef, alors tous les décrets se déclenchent.

 

+ "Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur le mortier et les briques." (Chémot 1,14)

Zohar = "Sur le 'homer (mortier), c'est un kal va'homer (un raisonnement a fortiori) et bilevénim (briques), c'est le liboun (l'éclaircissement) de la hala'ha."
Par le fait que le peuple juif étudie la Torah orale basée sur les 13 méthodes d’exégèse, dont la 1ere est le kal va'homer, et qu'il s'exerce à éclaircir les lois de la Torah, D. lui donne la force de tenir bon dans les difficultés du mortier et des briques de l'exil.

 

+ "Je ferai trouver grâce à ce peuple aux yeux des Égyptiens si bien que lorsque vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides" (Chémot 3,21)

Selon le Imrei Cohen, lorsqu'un homme ne gaspille pas ses journées et ne perd pas son temps en futilités au lieu d'étudier la Torah, il trouve grâce aux yeux de tous, même de ses ennemis. Eux aussi se sentent contraints de le respecter.

"Quand D. agréée les voies d'un homme, même ses ennemis font la paix avec lui."

Valeur de l’étude de la Torah [par le ‘Hafets ‘Hayim]

+ Valeur de l'étude de la Torah [par le 'Hafets 'Hayim] :

- "Elle est plus précieuse que les perles, tes plus chers trésors ne la valent point" (Michlé 3;15)

=== toutes les pierres précieuses et les perles du monde ne valent pas une seule parole de la Torah (Yérouchalmi Péa - chapitre 1)

Au-delà de la différence totale de valeur, l'un (un trésor) doit être gardé, tandis que l'autre nous garde, comme il est dit : "Elle te guidera en chemin et te protégera dans ton repos" (Michlé 6;22).

D'après nos Sages, la Torah a été créée 2000 ans avant la création du monde.
C'est la source de laquelle émane tout le reste de la création, comme il est dit : "D. m'a acquise [la Torah] au début de Sa voie, avant Ses œuvres, depuis l'origine" (Michlé 8;22)

Le Ciel et la terre ont seulement été créés pour la Torah, comme il est dit : "Si ce n'était pour Mon alliance jour et nuit, Je n'aurais pas placé de lois au Ciel et à la terre" (Yirmiya 33;25)

Quel est le prix pour acheter la terre et le Ciel?
De même qu'on ne peut pas en donner de prix, à plus forte raison, on ne peut donner de prix pour l'étude de la Torah dans ce monde matériel/fini.

Quand quelqu'un met de côté l'étude de la Torah pour gagner quelques euros de plus (dont il n'a pas vitalement besoin), il indique par là qu'il considère que cela a plus de valeur à ses yeux que la Torah.

Les Pirké Avot (6;2) disent à ce sujet : "Chaque jour, une voix vient du mont Sinaï en proclamant : "Malheur à l'humanité pour l'affront fait à la Torah!"

=== "Sa mesure est plus longue que la terre, et plus large que la mer" (Iyov 11;9)
La sagesse de la Torah est illimitée, on ne peut la trouver dans aucun autre monde que notre petit univers ("Elle n'est pas au Ciel" - Dévarim 30;12), et seulement pour un laps de temps très court pendant lequel nous sommes liés à un corps.
Ce qu'on aura compris de la Torah en ce bas monde, c'est cela qui sera à nous pour l'éternité.

Un fois mort, on reste pour l'éternité au niveau qu'on avait atteint le jour où l'on a quitté ce monde.

Combien il faut donc s'efforcer de comprendre la Torah et ne montrer aucune paresse (afin de pas avoir d'énormes et d'amers regrets pendant/pour l'éternité)!

 

Source (b"h) : "Chem Olam" (chapitre 13) & "Chem Olam Hachmata" du 'Hafets 'Haïm (repris dans le livre "Par dessus tout")