Aux délices de la Torah

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"C'est une alliance éternelle de sel" (Kora'h 18,19)

-> Cette déclaration a été faite spécifiquement après l'épisode de la rebellion de Kora'h. Cela s'explique par le fait que Kora'h voulait que tous les membres de sa tribu soient des Cohanim et non des Léviim.
Le niveau d'un Cohen symbolise la bonté (Zohar 1,256b), tandis que le niveau d'un Lévi symbolise la sévérité/rigueur (Zohar 1,236a).
Kora'h voulait que tout soit régi par l'amour bienveillant. La réalité, cependant, est qu'il doit y avoir à la fois de la sévérité, c'est-à-dire du jugement, et de la compassion dans le monde.

Le Ramban (sur Vayikra 2,13) écrit que le sel incarne le pouvoir latent du feu dans l'eau.
Par conséquent, le sel contient à la fois les pouvoirs du feu et de l'eau : le jugement et la bonté (Zohar 3,255a), les deux traits par lesquels le monde est gouverné.
La douceur est synonyme de 'hessed (bonté), tandis que le sel est synonyme de guévoura (sévérité et jugement sévère). L'eau, dont la nature est de descendre du haut vers le bas, symbolise la bonté, l'acte du bienfaiteur qui donne à celui qui reçoit.

C'est pourquoi ce verset est énoncé après l'épisode de Kora'h, afin de préciser que l'objectif de Kora'h, gérer le monde exclusivement par la bonté, a été contrecarré. En effet, le monde ne peut être géré de cette manière ; il a besoin à la fois de sévérité et de bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> La "douceur" divine (la bienveillance) doit être tempérée par la sévérité divine.

Nos Sages disent que la Torah est un remède contre le mauvais penchant (Kidouchin 30b), mais cela ne fonctionne que pour celui qui s'efforce de l'étudier.
Le 'Hazon Ich (Iguéret 1,37) explique que le labeur/efforts dans l'étude de la Torah nous amène à la pureté du cœur et nous permet de nous détacher des désirs vides du mauvais penchant.

"Faire des efforts dans la Torah" semble s'appliquer aux jeunes étudiants de yéchiva. Cependant, le rav Dessler souligne que cela est à la portée de chaque juif. Lorsque l'on étudie, on doit y consacrer toute son énergie. Même si l'on doit arrêter d'étudier pour aller travailler, on doit le faire avec l'attitude qu'une tâche différente lui est demandée, et que l'on reviendra à l'étude dès qu'on le pourra.
Celui qui adopte cette attitude ne s'arrête vraiment pas, car tout ce qu'il fait dans l'intervalle est aussi dans l'intérêt de la Torah qu'il étudiera lorsqu'il aura terminé.
Par exemple, il gagne sa vie pour que ses enfants puissent étudier la Torah dans des institutions de Torah.
La Torah d'un juif qui vit de cette manière, même s'il n'étudie pas toute la journée, l'aidera à vaincre son mauvais penchant (voir Tossafot, Béra'hot 11a).

Le Gaon de Vilna (Aderes Eliyahu, Shoftim) affirme que l'effort dans l'étude de la Torah peut changer la nature même d'une personne. Les désirs basiques, et même les désirs fauteurs, sont redirigés vers des voies bonnes et appropriées.

"Les scientifiques laïques ont essayé de trouver un endroit dans le monde pour l'existence d'Hachem.
Les Sages de la Torah ont essayé de trouver un endroit dans Hachem pour l'existence de l'univers!"
[rav Its'hak Hutner]

En d'autres termes, celui qui pense que le monde est dirigé par la nature ne trouvera pas Hachem dans l'univers. Par contre, celui qui comprend qu'il n'existe rien dans l'univers à part Hachem ne comprendra pas comment la "nature" peut faire quoi que ce soit.

"Atarot, et Divon, Yazer, Nimra, 'Hechbon et El'alé, Sévam, Névo et Béôn" (Mattot 32,3)

-> La guémara (Béra'hot 8a-b) discute de la mitsva d'étudier la paracha de la semaine 2 fois avec le targoum. La guémara dit que l'on doit suivre cette pratique même avec le verset de la paracha Mattot qui mentionne les villes de Si'hon et Og (Mattot 32,3).
Les Tossafot demande : Qu'y a-t-il d'unique dans ce verset pour que la guémara l'utilise comme exemple?

-> Rabbénou Bé'hayé (Mattot 32,3) explique que la guémara souligne que cette mitsva doit être accomplie avec chaque verset du 'houmach, même celui qui énumère les noms de villes non juives.
La Torah entière nous a été donnée par Hachem comme une seule unité. Ce verset doit donc être considéré comme tout aussi important que les versets des 10 Commandements.

-> La guémara (Baba Métsia 85b) raconte qu'à l'époque de la destruction du Temple, les néviim (prophètes) et les 'hakhamim (sages) étaient incapables d'expliquer ce qui l'avait provoqué, et finalement Hachem lui-même leur révéla que c'était le résultat du fait que le peuple juif n'étudiait pas la Torah.
La guémara explique que le peuple juif n'avait pas littéralement cessé d'étudier la Torah, mais qu'il avait plutôt cessé de faire des bénédictions sur son étude de la Torah.
Pourquoi le fait de ne pas faire les bénédictions sur leur étude de la Torah a-t-il été considéré comme une fuat aussi grave?
Le Ba'h (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 47,2) explique que le peuple juif avait cessé de faire des bénédictions sur la Torah parce qu'il abordait l'étude de la Torah comme on aborde n'importe quel type de connaissance, et c'est ce qui a conduit à la destruction du Temple.
Etudier la Torah sans apprécier sa grande importance en tant que don d'Hachem a conduit la Chékhina à s'éloigner du peuple juif, ce qui a finalement conduit à la destruction du Temple.

Pour contrer cette erreur, nous devons garder à l'esprit l'approche correcte de tous les aspects de l'étude de la Torah, et c'est ainsi que nous mériterons la reconstruction du Temple.

Tout les juifs sont liés entre eux

+ Tout les juifs sont liés entre eux (kol Israël arévim) :

La Torah nous dit qu'une personne qui a assassiné accidentellement quelqu'un quittera la ville de refuge (la ir miklat) à la mort du Cohen Gadol (Massé 35,25).
=> Quelle est le lien entre la mort du Cohen Gadol et une personne qui a tué accidentellement?

-> Rachi (Massé 35,25) affirme que le meurtre accidentel n'a pu se produire que parce que le Cohen Gadol n'avait pas suffisamment prié pour le peuple juif.
De même, le Ibn Ezra affirme que, puisque les actions du Cohen Gadol servent à expier sa génération, le fait que quelqu'un ait pu tuer quelqu'un d'autre accidentellement reflète un manque dans sa avoda (service d'Hachem).

Non seulement l'avoda du Cohen Gadol affecte les autres, mais comme l'explique le Ibn Ezra à propos de la mitsva de la égla aroufa (Choftim 21,7), cela est également vrai pour toute personne du peuple juif.
Lorsqu'un cadavre est trouvé à l'extérieur d'une ville, la ville la plus proche du cadavre est partiellement tenue pour responsable de la mort, car celle-ci n'a pu se produire qu'en raison d'une déficience de sa part.
Nous voyons ici que toutes les mitsvot que nous faisons et la manière dont nous les faisons ont des répercussions sur tout le peuple juif.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,2-3) explique que le nom Elokim signifie "avoir tous les ko'hot (forces)". Lorsque Adam a été créé bétselem Elokim (l'image d'Hachem), il a également reçu tous les ko'hot du monde.
Par conséquent, les ramifications de nos actions affectent le monde entier.

Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.19) affirme que, pour cette raison, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle doit avoir l'intention que son action profite à la génération toute entière et sert à la protéger.

Les Cohanim imitent Hachem

+++ Les Cohanim imitent Hachem :

Hachem dit à Moché : "Parle à Aharon et à ses fils, et dis-leur : "C'est ainsi que vous bénirez les enfants d'Israël, en leur disant" (Nasso 6,22-23).

-> Le principe mystique sous-jacent est le suivant :
Le Baal Chem Tov réprimandait souvent les gens en se référant au verset "Hachem est ton ombre" (Téhilim 121,5). Tout comme une ombre reflète les mouvements d'une personne, de même, Hachem, pour ainsi dire, reflète la conduite d'une personne.
Par conséquent, une personne doit s'efforcer d'accomplir continuellement les mitsvot, de donner la tsédaka et d'être miséricordieuse envers les pauvres, afin que Hachem accorde Ses faveurs à Sa nation.

la Mishna dit "si tu as appris beaucoup de Torah, ne sois pas fier, car tu as été créé pour cela". Cette directive implique que toutes nos actions doivent être accomplies non pas pour se gratifier par orgueil, mais uniquement pour plaire à notre Créateur, qui nous a créés pour cette raison spécifique.

C'est pourquoi, lors de la Birkat Cohanim, appelée "l'élévation des mains" (nessi'at kapayim), les Cohanim positionnent le dos de leurs mains vers leur visage, indiquant ainsi leur désir de donner.
Telle est donc la signification profonde du verset "Vous bénirez ainsi les Bné Israël". Les Cohanim reçoivent l'instruction de bénir le peuple juif d'une manière "ainsi" (ko) afin de plaire à Hachem (D. désire plus que tout combler de bontés les juifs, Sa nation).
Ce faisant, les Cohanim deviennent en quelque sorte des donateurs pour Hachem.
En retour, Hachem accorde toutes sortes de bontés et de bénédictions au peuple juif.
Cette réciprocité est désignée par le terme "ainsi" (ko). D. imite en quelque sorte le comportement du peuple juif, lui accordant faveurs, bénédictions, vie et paix. Amen.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 6,22-23]

=> Notre motivation pour servir Hachem devrait être uniquement de Lui faire plaisir.
Il nous rend la pareille en comblant Son désir de nous donner du plaisir.

"Et vous compterez pour vous-mêmes" (Emor 23,15)

-> À Pessah, la Divinité d'Hachem a été révélée par des miracles et des prodiges, et nous avons pris conscience qu'il convenait de L'adorer.
Cependant, même si Hachem nous réveille d'en-Haut pour que nous prenions conscience qu'il est approprié de Le servir, D. voulait que nous désirions ce réveil.

Tel est donc le secret sous-jacent du compte du Omer. En effet, au cours de la première semaine, nous exprimons notre désir de L'aimer ; au cours de la deuxième semaine, nous exprimons notre désir de L'admirer ; au cours de la troisième semaine, nous désirons qu'Il puisse être fier de nous, comme un père est fier de son enfant ; au cours des quatrième et cinquième semaines, nous exprimons notre désir d'avoir une foi consommée en Dieu ; au cours de la sixième semaine, nous devons nous attacher et être attachés à Son service ; au cours de la septième semaine, nous devons Le couronner en tant que Roi du monde entier et de nous-mêmes également.
[le rabbi de Berditchev aligne les 7 semaines du Omer avec les expériences internes des 7 séfirot d'émotion : 'hessed-> amour, guévoura-> crainte, tiféret-> fierté, nétsa'h et od -> foi (émouna), yessod-> lien, connexion, mal'hout-> souveraineté. ]

Par conséquent, étant donné que les attributs susmentionnés émanent de D. pendant les jours de séfira, une personne doit s'isoler pendant ces jours et servir Hachem, car c'est pendant ces jours que ces qualités vertueuses sont attirées et mises à la disposition de la nation juive.
En particulier pendant cette période de séfira (compte du Omer), une personne doit se réjouir et s'attacher à ces caractéristiques vertueuses, car lorsqu'une personne désire ces qualités louables, elles seront attirées vers elle, comme le déclarent nos Sages (guémaraMakot 10a) : "Sur le chemin qu'une personne désire emprunter, elle sera guidée".

À Pessah, Hachem a révélé et éveillé en nous des qualités émotionnelles et intellectuelles élevées. Mais pendant les jours du compte du Omer (séfira), nous prenons l'initiative. En d'autres termes, nous désirons et exprimons notre attente de l'éveil Divin qui s'est manifesté à Pessah.
En conséquence, nos émotions bénéficient d'une plus grande illumination et d'un plus grand raffinement de la part d'En-Haut, en réponse à notre désir et à notre volonté exprimés.

C'est pourquoi nous devons compter le Omer avec amour et crainte, et être prêts et désireux d'utiliser correctement le flux Divin d'en-Haut qui en découle pendant ces jours de séfira.
[ une partie de la liturgie qui accompagne le compte de l'Omer consiste à demander que l'émotion spécifique sur laquelle nous avons mis l'accent au cours de cette semaine soit raffinée. ]

Telle est donc la signification du commentaire du Zohar (3,97b) sur le verset "Et vous compterez pour vous-mêmes" (Emor 23,15), c'est tout spécialement pour vous-mêmes. En d'autres termes, les efforts investis dans l'éveil de ces bons traits de caractère au cours de la séfira sont "pour vous", c'est-à-dire pour notre propre bénéfice.
À Pessah, il y a eu un éveil d'en-Haut, et pendant le compte du Omer, nous exprimons notre désir de cet éveil (l'éveil est d'en-bas, c'est nous qui initions le premier pas).

=> C'est le sens profond de l'expression "comptez pour vous-mêmes" = pour vous-mêmes explicitement, c'est-à-dire pour votre propre bénéfice. Ainsi, pendant les jours du Omer, un flux est provoqué d'en-Haut, comparable à celui qui a été suscité à Pessah ; mais pendant les jours du Omer, le flux que nous suscitons est plus raffiné et beaucoup plus lumineux (car nous en sommes à l'initiative, par notre éveil d'en-bas).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Emor 23,15 ]

Le respect des parents est indispensable au respect de D. …

+ Le respect des parents est indispensable au respect de D. ...

"Il est impossible de reconnaître D., même dans son sens le plus simple, si nous ne passons pas par l'obligation de respecter notre père et notre mère.
Car si nous n'apprécions pas et nous ne réalisons pas tout ce que nous devons à nos parents, alors nous ne pourrons pas connaître qui est D., car Hachem est abstrait.

Ce n'est que si nous passons par l'étape de comprendre et de respecter nos parents, nos seconds géniteurs, que nous pouvons comprendre et apprécier notre premier Géniteur."

[le Kéli Yakar]

[ Il est écrit dans le Séfer ha'Hinoukh :
"Bien qu'elle soit logique, nous devons réaliser cette mitsva essentiellement parce que D. l'a décrété sur nous.
C'est un décret du Roi, avant d'être une marque de bienséance." ]

Travaillons notre émouna …

+ Travaillons notre émouna ...

Le Rav Sim'ha Zissel (l'Alter de Kelm) propose 3 exercices mentaux visant à renforcer notre émouna :
1°/ Retracez la cause de chaque effet, et la cause de cette cause, jusqu'à ce que vous réalisez que D. est la Cause de toutes les causes ;
2°/ Réfléchissez au fait que la "nature" n'est rien d'autre qu'un miracle, masqué par l'habitude ;
3°/ Apprenez à reconnaître les miracles dont nous bénéficions tous les jours, les miracles dévoilés et les extraordinaires coïncidences qui ne cessent de nous arriver, à nous en tant qu'individus, ainsi qu'au monde entier.

-> Il est écrit dans les Téhilim (16;8) : "Chiviti Hachem lénégdi tamid" = Je place Hachem toujours devant moi
= nous pouvons détecter la présence de D. dans les animaux, les arbres, et dans tout ce qui nous entoure.
En effet, nous sommes entourés, en permanence, de preuves de la puissance de D., de Sa sagesse et de Sa bonté.

Nos yeux en sont témoins et nos coeurs s'en imprègnent, ce sont les instruments que D. nous donne pour renforcer notre émouna, nous permettre de nous rapprocher davantage de Lui.

Tâchons b"h d'en faire bon usage ... afin de pouvoir centimètre par centimètre construire une belle et solide relation de confiance avec D.

 

Comme des abeilles …

+ Comme des abeilles ...

"Ils m'entoureront comme des abeilles, comme un feu de brousailles." (Téhilim 118;12)

Voyons plus en profondeur ce verset ...

-> "Ils m'entoureront comme des abeilles ..."

Dans la paracha Dévarim (1;44), il est écrit : "ils vous ont poursuivis comme l'auraient fait les abeilles."
Rachi commente : de même qu'une abeille pique et meurt tout de suite après, de même ils mourront immédiatement après vous avoir frappés.

Le Rav Yits'hak Zéev Soloveitchik (le rav de Brisk) a expliqué ce verset après la 2e guerre mondiale en disant :
"Le jour viendra où les enfants de Yichmaël se lèveront et seront prêts à mourir (comme des abeilles) afin de nous faire périr nous aussi.
[on peut noter que la valeur numérique du mot : 'dvorim' = les abeilles, est la même que celle de : 'ben Hagar' = fils d'Hagar, c'est-à-dire Yichamël]

Le danger sera bien plus grand qu'à n'importe quelle autre époque : il sera impossible d'intimider nos ennemis ou de les menacer, puisqu'ils n'auront même pas peur de mourir."

-> "... comme un feu de brousailles."

Selon Rachi (sur ce Téhilim 118;12) : cette situation est comparable à un homme pris au piège au milieu d'un champ de brousailles dévoré par le feu.
Le feu gagne rapidement du terrain, se rapproche de plus en plus et il est impossible à cet homme de sortir sain et sauf de cette situation inextricable par des moyens naturels.

==> Cependant, le roi David poursuit : "Ils me poussent violemment pour me faire tomber, mais D. me prêtera assistance.
D. est ma force et l'objet de mon chant, et D. sera pour moi un sauveur!"

Source (b"h) : compilation personnelle du "Matsmia'h Yéchou'a" du Rav Aryé Mandelbaum