Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Celui qui est devenu vieux est comme un singe" (midrach Kohélet rabba 1,3)

-> De même que le singe a pour habitude d'imiter les humains, de même l'homme, devenu vieux, s'imite lui-même et fait comme il le faisait auparavant.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

[ un juif doit toujours rester jeune! ]

Béchala’h – miracle dissimulé

+ Béchala'h - miracle dissimulé :

-> L'un des plus grands miracles de l'histoire est l'ouverture de la mer Rouge. Pourtant, ce miracle n'était pas aussi clair que nous pourrions l'imaginer ; il était en fait quelque peu caché.
La Torah indique qu'un vent violent a précédé l'ouverture de la mer (Béchala'h 14,21).
Le Ramban (Béchala'h 14,21 ; 15,9), le Ran et le Séfer ha'Hinouh (mitsva 132) expliquent tous que Hachem a produit ce vent pour déguiser l'événement en phénomène naturel.
[cependant, Rabbénou Bé'hayé (Béchala'h 14,21) est d'avis que la mer s'est d'abord ouverte et que le vent a ensuite soufflé, asséchant le sol humide afin que les juifs puissent le traverser plus facilement. ]
Mais pourquoi Hachem camoufla-il le miracle?

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+ Minimiser les miracles

-> Le Séfer ha'Hinoukh affirme que chaque fois qu'un changement dans la nature est nécessaire, Hachem minimise le miracle, le faisant paraître presque naturel.
Par exemple, bien qu'un feu soit miraculeusement descendu des cieux sur le mizbéa'h (Autel) dans le Michkan et le Temple, le Cohen était obligé d'allumer un feu chaque jour sur l'Autel. Ainsi, on pourrait perdre de vue la main Divine et attribuer le feu au Cohen.

Autre exemple : le Ramban (Béréchit 6,19) note que, selon les dimensions données dans la Torah, l'arche de Noa'h n'aurait pas pu contenir tous ces animaux et toute la nourriture nécessaire pour les nourrir pendant un an. Il a dû s'agir d'un miracle. Alors pourquoi ordonner à Noa'h de construire une grande Arche? Pourquoi pas une petite?
Là encore, c'était pour rendre le miracle moins évident.

Selon le Séfer ha'Hinoukh, le miracle de l'ouverture de la mer Rouge reflétait cette façon générale dont Hachem dirige le monde et était donc déguisé dans la naturalité. Ce déguisement est nécessaire, explique-t-il, parce que nous ne sommes pas assez saints pour faire l'expérience de la révélation d'Hachem dans un miracle ouvert.

[ Rabbi Zundel de Salant (Mikhtav méEliyahou I) explique que c'est pour cette raison que, bien que nous devions avoir la émouna et le bitachon qu'Hachem pourvoit à tous nos besoins, nous devons également faire une hichtadlout, un véritable effort pour atteindre nos objectifs.
L'effort donne l'impression que les moyens de subsistance d'une personne sont le résultat de processus naturels. Si une personne gagnait sa vie sans autre effort que la prière, il s'agirait d'un miracle incontestable. C'est pourquoi nous revêtons notre foi de l'illusion de l'effort. ]

Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel III) fait remarquer qu'Hachem veut que nous ayons notre libre arbitre et que nous choisissions le bien. Si les miracles étaient trop dévoilés, si l'intervention d'Hachem (la hachgakha) était évidente, nous nous sentirions obligés de suivre Ses ordres ; le mal ne serait pas une option. [il n'y aurait plus véritablement de libre arbitre]

=>Aujourd'hui encore, les miracles abondent dans notre vie quotidienne, mais pas de manière flagrante. De temps en temps, nous devons prendre du recul et nous recentrer, en reconnaissant que toutes nos réalisations apparentes, et la nature elle-même, sont l'œuvre du Divin.

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+ Tromper les égyptiens :

-> Bien que le Ramban reconnaisse qu'Hachem dirige généralement le monde de manière dissimulée, il considère l'ouverture de la mer Rouge comme une exception. Le but des plaies en Egypte était d'affirmer qu'Hachem a créé et continue à diriger le monde. Par conséquent, ces miracles ont "enfreint les règles" et n'ont pas été cachés.
Le miracle de l'ouverture de la mer Rouge était similaire, soutient-il, et par conséquent il n'aurait pas dû être dissimulé non plus.
Néanmoins, selon le Ramban et le Ran, Hachem a déguisé ce miracle afin que les égyptiens le considèrent comme un phénomène naturel et suivent sans crainte le peuple juif dans la mer.

-> b'h, voir par exemple sur le détail des mérites de la mer Rouge : https://todahm.com/2018/02/20/la-traversee-de-la-mer-rouge

-> Ces miracles pendant l'ouverture de la mer Rouge sont complètement révélés ! Si Hachem a dissimulé le miracle de l'ouverture de la mer Rouge pour les égyptiens, pourquoi a-t-il accompli des miracles aussi évidents pour les Bnei Yisrael?

La sortie d'Egypte n'a pas seulement mis fin à l'asservissement des Bné Israel ; il a également marqué le début d'une relation spéciale entre eux et Hachem.
Comme l'écrit le Ramban (intro au Séfer Chémot), la sortie d'Egypte a culminée avec la construction du Michkan, dans lequel Hachem a résidé parmi les Bné Israel.
Alors qu'ils quittaient l'Egypte, Hachem voulait leur montrer que leur vie était sur le point de changer radicalement. Grâce à ces miracles particuliers survenus au cours de leur voyage à travers la mer, les Bné Israel ont fait l'expérience profonde et tangible d'une relation magnifique avec leur Père aimant.

"La prière à un pauvre lorsqu'il s'enveloppe et déverse sa parole devant Hachem" (Téhilim 102,1)

-> Le Toldot Yaakov Yossef (paracha Vaeét'hanan) cite le Baal Chem Tov qui explique ce verset.
Il demande pourquoi est-il dit "la prière à un pauvre" (téfila léani), plutôt que "une prière d'un pauvre" (téfila mé'ani), et répond par l'allusion suivante : il était une fois un roi aimable et puissant qui avait proclamé que quiconque avait besoin de quelque chose pouvait venir le voir et lui présenter sa requête. Certaines personnes demandaient de l'or ou de l'argent, tandis que d'autres demandaient un poste haut placé, ...
Un sage a fait une demande différente : il a demandé à pouvoir parler au roi 3 fois par jour. Le roi était très heureux, car il voyait à quel point cette personne l'aimait et appréciait plus que tout au monde de passer du temps avec elle.
Par conséquent, il a dit que sa demande serait acceptée et qu'il serait autorisé à entrer 3 fois par jour, et qu'à chaque fois qu'il viendrait, il pourrait prendre tous les trésors qu'il souhaiterait dans le palais.

Selon cela, il explique que le roi David appelle Hachem "le pauvre" (ani) parce qu'Il ne tient rien dans Ses mains et qu'Il remet tout à des anges qu'Il nomme pour prendre soin de tous les trésors du monde.
Le roi David demande à Hachem la permission de "s'envelopper" de Lui, c'est-à-dire d'être capable de se connecter à Lui en "déversant sa parole" à Lui trois fois par jour, sachant que si cette demande est accordée, il pourra prendre tout ce dont il a besoin dans les trésors d'Hachem.

"Les épices, l'huile pour la lumière, l'huile pour l'onction et les encens" (Vayakel 35,28)

-> La racine du mot kétoret (encens) est kotor, ou "attachement".
Le rav Eliyahou Eliezer Dessler (Mikhtav méEliyahou V) explique que son étymologie fait allusion à la capacité de l'encens à créer un attachement (dvékout) avec Hachem.
L'offrande d'un parfum odorant fait allusion à l'idée que nous nous attachons à notre Créateur sans motifs indignes. Cette offrande dit : "Nous voulons faire Ta volonté et Te donner le plaisir et la satisfaction de nos actes".

Shabbath un avant gout du monde à Venir

+ Hachem voulait donner à tout le peuple juif une part dans le monde à venir. Il leur a donc donné la Torah et les mitsvot afin qu'ils puissent la gagner en étudiant la Torah et en observant les commandements. (Makot 23b)
Hachem a voulu donner au peuple juif un avant-goût de la récompense qu'ils recevraient dans le monde à Venir, et c'est pourquoi Il lui a donné le Shabbath. Le plaisir éprouvé le Shabbath s'apparente au bonheur ressentie dans le Monde à Venir (Shabbat est 1/60ème du monde à Venir - Béra'hot 57b).
Le Shabbath, chacun peut discerner ce plaisir spirituel.

Cependant, la récompense d'une mitsva n'est pas donnée dans ce monde (Kidouchin 39b), alors comment est-il possible pour une personne d'expérimenter le bonheur du Shabbath si le bonheur du Shabbath est un avant-goût de la récompense pour notre observance des mitsvot?
C'est pour cette raison que D. a avec sagesse donné le Shabbath au peuple juif, non pas comme une récompense, mais comme un cadeau.
Bien que la récompense pour les mitsvot ne soit pas donnée dans ce monde, D. peut offrir un cadeau dans ce bas monde, permettant à ceux qui réalisent Sa volonté en observant le Shabbath d'éprouver un plaisir qui se rapproche du bonheur ressenti dans le monde à Venir.

C'est le sens profond de la phrase "Observez seulement Mon Shabbath" (Ki Tissa 31,13), que nous pouvons interpréter comme signifiant : "Je ne peux pas vous donner la récompense pour l'observation du Shabbath dans ce monde, mais en observant le Shabbath, vous aurez un avant-goût du plaisir spirituel qui vous attend comme récompense, et cela servira de signe, d'indication, concernant la récompense que vous recevrez dans le monde à Venir".

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "C'est un signe ... pour savoir que Je suis le D. qui vous sanctifie" (Ki Tissa 31,13), ce qui implique que "en observant le Shabbath, vous saurez que Je suis le D. qui vous sanctifie, vous préparant ainsi pour le monde éternel, le monde qui est une expérience continue de la conscience Divine élevée du Shabbath". (voir Tamid 7:4 ; Roch Hachana)
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tissa 31,13 ]

Hachem a puni les égyptiens non pas pour avoir violé Sa volonté, mais pour le bien de Moché et de Son peuple, Israël.
C'est pour cette raison qu'un verset dit : "Car c'est pour eux que D. fait la guerre à l'Egypte", en mentionnant spécifiquement "pour eux" (lahém - Béchala'h 14,25).
En d'autres termes, D. a combattu au nom de Moché et du peuple juif comme une expression de son amour pour eux plutôt que comme un acte de vengeance contre l'Egypte.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 18,1 ]

"Comme la biche aspire aux cours d'eau, ainsi mon âme aspire à toi Hachem"
[Téhilim 42,2
- kéayal taarog al afiké mayim, ken nafchi taarog élé’ha Elokim]

Que fais-tu pour Hachem?

+ Que fais-tu pour Hachem?

-> Le rav Haïm de Brisk a un jour demandé à un homme riche : "Vos machst du?" (c’est une salutation yiddish standard qui signifie littéralement : "Que faites-vous?").

L’homme a répondu qu’il était impliqué dans une certaine entreprise et qu’il avait beaucoup de réussite. Quelques minutes plus tard, Rav Haïm a demandé à nouveau : "Vos machst du?"

L’homme a pensé que peut-être rav Haïm ne l’avait pas entendu la première fois, alors il a répété sa réponse.

Le rav 'Haïm de Brisk posa alors la même question une troisième fois, et l’homme riche dit avec étonnement : "J’ai déjà dit que je fais telle et telle affaire (avec succès)!"

Le rav 'Haïm dit alors : "Je ne t’ai pas demandé ce que fait Hachem. Hachem s’occupe de tes affaires et te fournit ton parnassa. Je te demande ce que tu fais toi. Nos Sages disent que tout est entre les mains de Hachem, sauf la crainte du Ciel (yirat chamayim). Je te demande ce que tu fais pour la yirat chamayim. Est-ce que tu étudies et sers Hachem? Est-ce que tu fais du 'hessed et donnes de la tsédaka?"

Si l’on veut donner de la Tsédaka, Hachem l’aide

+ Si l’on veut donner de la Tsédaka, Hachem l’aide :

-> Le Sar Shalom de Belz (séfer Midbar Kodech) dit que que le verset (Térouma 25,2) est une garantie d'Hachem qu’Il ​​aidera quiconque désire donner de la tsédaka, afin de s’assurer qu’il ne manquera de rien et qu’il pourra donner autant qu’il le souhaite.
Le verset dit que si une personne a un cœur qui l’inspire à donner, "on lui prendra son don/prélèvement (térouma)", ce qui signifie que Hachem veillera à ce qu’elle ait la capacité de réaliser son désir de donner.

"Voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (élé amichpatim acher tassim lifnéhem - Michpatim 21,1)

-> Le séfer Agra déKalla explique que le mot "tassim" (placer - תָּשִׂים), signifie aussi "sima" (sentir, ressentir).
Il écrit que le verset dit que le peuple juif a reçu l'ordre de "sentir" les michpatim. Lorsque les gens font des affaires entre eux, ils doivent avoir le sentiment que tout leur succès dépend de leur honnêteté et de leur droiture et qu'ils doivent suivre les règles de la Torah.
Par exemple, si une personne est informée par un beit din qu'elle doit de l'argent à son prochain, elle doit accepter que c'est pour son bien. Elle doit sentir que le fait de lui retirer cet argent est dans son intérêt ultime, car c'est ce que la Torah considère comme la chose la plus juste et la plus éthique à faire. Et elle doit sentir que le fait de renoncer à cet argent conduira à sa propre réussite, car on ne peut réussir qu'avec de l'argent gagné de manière éthique, selon les valeurs de la Torah.

Il s'agit là d'une leçon importante que chacun doit prendre à cœur. Parfois, une personne pense qu'elle est très intelligente et qu'elle a été très maligne de tromper son ami en lui soutirant de l'argent. Elle doit savoir qu'elle n'a trompé personne d'autre qu'elle-même. Elle s'est seulement volé lui-même, car il ne connaîtra ni succès ni bénédiction tant qu'il possédera de l'argent qu'il a gagné malhonnêtement.

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-> On raconte que deux hommes s'adressèrent un jour au rav Meir de Premishlan et lui dirent qu'ils allaient s'associer pour faire des affaires. Ils demandèrent au rabbi de les conseiller et de les guider dans la gestion de leur entreprise. Le rabbi prit un bout de papier et y inscrivit les lettres suivantes : "aleph, beit, guimel, dalet".
Ils étaient très confus et lui demandèrent de leur expliquer.

Il leur dit : "C'est le Aleph Beit des affaires. Aleph signifie émouna. Beit signifie bra'ha (bénédiction). Guimel signifie guézéla (vol). Dalet signifie dalout (pauvreté).
Si vous êtes honnête et que vous faites des affaires avec émouna, vous obtiendrez beaucoup de bra'ha. Mais si vous êtes malhonnête et que vous vous engagez dans la guézéla et la tromperie, vous deviendrez pauvre."