+ La colère - Quelques citations de nos Sages (4e partie) :
+++ Regarder une personne en colère :
-> Regarder le visage de celui qui est en colère fait oublier [le fruit] de l'étude.
Il est atteint par l'ange malfaisant que génère la colère.
[Séfer 'Hassidim]
-> Le Or'hot Tsadikim nous avertit également de ne pas regarder une personne qui s'est mise en colère, car nous absorbons alors l'impureté de la colère qui a été exprimée.
Le Arizal conseille à une personne en colère de regarder un jeune enfant, et cela la calmera.
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+++ Colère & humilité :
-> On doit toujours être humble comme Hillel, et ne pas s'emporter rapidement comme Shammaï.
[guémara Shabbath 30b]
-> La colère est une forme d'orgueil, car l'être véritablement humble ne s'emporte jamais.
[Gaon de Vilna]
-> L'homme se met en colère sous l'effet de l'orgueil, lorsque sa volonté n'est pas accomplie.
S'il était véritablement modeste et conscient de ses failles, il ne s'irriterait jamais.
[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kédoucha]
Le Noam Elimélé'h ajoutait à ce sujet :
"Si on enracinait dans son cœur l’idée qu’il n’y a absolument pas à s’attendre à ce que tout se passe comme nous le voudrions, on vivrait dans la joie et le cœur et l’esprit pourraient fonctionner au mieux."
-> Il est certain que le coléreux aime les honneurs.
Or le coléreux n'accomplit les mitsvot que pour les honneurs qu'il en retire.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot]
-> L'humilité est vue comme étant l'opposé de la colère.
D'ailleurs, le test pour savoir si une personne est humble réside dans sa façon de réagir lorsqu'elle sera mise en colère.
[Séfer ha'Hassidim - 184]
-> "Les paroles des sages dites avec douceur sont mieux écoutées que les cris d'un souverain éclatant parmi des sots" (Kohélet 9,17)
"Avec douceur" = des paroles qui ne sont pas dites avec arrogance (c'est moi qui est raison, c'est moi qui aura le dernier mot!).
En effet, une personne qui s'attache à la qualité d'humilité, n'en viendra jamais à être colérique, puisqu'elle est patiente, et qu'elle ignore ceux qui la tournent en ridicule.
[le Chla haKadoch]
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+++ Colère & Tu aimeras ton prochain :
-> Dans le monde à venir, on nous demandera à chacun : "Est-ce que tu as fait de ton prochain un roi sur toi, avec douceur d'esprit?"
[Réchit 'Hokhma]
[à cause de notre colère, nous répondrons par la négative, avec toute la honte éternelle que cela nous générera!]
-> Rabbi Eliézer dit : "Que l’honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien, ne sois pas prompt à la colère" (Pirké Avot 2,10)
[Lorsque tout va bien, il est facile d'affirmer que nous respectons autrui.
C'est pour cela qu'il faut considérer nos moments de colère comme des occasions de prouver que l'honneur de notre prochain compte véritablement à nos yeux.
C'est également l'occasion de travailler à être moins dépendant des honneurs extérieurs, car notre bonheur est alors prisonnier de l'extérieur et non de notre intériorité.]
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+++ La Colère : dieu c’est nous !
-> "Rabba bar rav houna enseigne : Lorsqu'un homme se met en colère, même la Présence Divine n’a plus d’importance à ses yeux."
[guémara Nédarim 22b]
-> Le cœur de l'homme est le sanctuaire de la Présence Divine.
Le coléreux, assimilable à celui qui s'adonne aux cultes étrangers, ne fait qu'introduire une idole dans ce sanctuaire et chasser la Présence Divine de son cœur.
[Réchit Hokhma]
-> "Celui qui se livre à la colère est comparable à un idolâtre"
[guémara Shabbath 105b]
Le Séfer haTanya explique : "quand un homme s'emporte sa foi l'abandonne, car s'il croyait que ce qui lui arrive est voulu par Hachem, il ne se mettrait pas en colère."
[la colère révèle sur une personne qu'elle pense être le maître et le centre de son propre univers.
Elle pense être puissante, qu’elle contrôle le monde : ça doit se passer comme j'en ai envie! ; comment oses-tu me manquer de respecter, à moi (tu sais qui je suis !) ; ...
Cette attitude vient en contradiction de la vision juive : "Tout est dans les mains du Ciel, à l’exception de la crainte de D." (guémara Béra'hot 33b).
En effet, la conscience que c'est Hachem qui orchestre tout doit normalement éteindre la colère. (personne ne peut rien nous faire, si D. n’a pas émis un décret le permettant !).
-> Le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hom enseigne : "Une personne qui se met en colère manque de foi. En effet, quoiqu'il y a pu lui arriver cela a été décrété [par Hachem], et cela n'est pas vraiment dépendant de l'autre personne."
(lorsqu'on oublie l’existence de D., alors on en vient à s’énerver contre le bâton (l'émissaire), et non contre celui qui le tient : Hachem.
D'ailleurs, la guémara (Nédarim 22b) enseigne qu'au moment d'une colère, toutes les pensées d'une personne sont : "Il n'y a pas d'Hachem".
En effet, une personne en colère voue un culte à elle-même (moi je … !), au point où il n’y a plus de place pour Hachem.
["L’orgueilleux repousse les pieds de la Présence Divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!" - guémara Sotah 4b]
==> Se mettre en colère, c’est dire à Hachem : Dégages ! Je souhaite plutôt agir selon MA volonté.
-> Le 'Hozé de Lublin (Zot Zikaron) dit :
"Il est bon de se rappeler qu'absolument tout provient du Créateur, comme la guémara (Taanit 7b) l'affirme : "Une personne ne se cogne pas son orteil si cela n'a pas été décrété du Ciel", et ce même si c'est causé par un être humain qui a le libre arbitre."
Dans son code de conduite, le 'Hozé de Lublin avait écrit : "Ne jamais se mettre en colère, et être vigilant à ne pas s'irriter, car [au final] tout est pour le bien."
==> La colère peut être vu comme un test pratique de notre émouna : est-ce pour nous uniquement de belles paroles théoriques? ou également une réalité bien tangible (bita’hon)?
Quelle valeur sommes-nous prêts à donner à D. pour Lui rester fidèles, plutôt que de suivre naturellement notre égo? ]
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-> Le rav Chlomké de Zwil avait coutume de dire que le véritable "test" pour savoir si quelqu’un est doté de émouna est lorsqu'il est confronté aux difficultés et plongé dans l'obscurité.
Si l’on s’aperçoit alors qu'il est en colère contre lui-même et contre le monde entier, cela prouve que sa émouna est défaillante. Car le croyant véritable crie de tout son coeur : "C'est ce qu'Hachem a décrété, et je crois d'une foi parfaite que tout ce qui m'arrive provient de mon Père Céleste, et que ce n'est que bénéfique, source de bénédiction, de joie, de délivrance et de consolation".
Cette attitude le préservera de la colère, qui est un très mauvais trait de caractère, au sujet duquel le rav Chlomké de Zwil disait : "Celui qui se met en colère est un apostat fini, car s'il croyait réellement, il n'aurait rien ni personne contre qui s'irriter, puisque l’autre ne lui a rien fait, et que c’est Hachem Lui-même qui est à l’origine de ce qu’il subit. Et dans le fond, sa colère ne fait que trahir sa pensée profonde selon laquelle quelqu’un d’autre existerait en dehors d’Hachem, qui serait en mesure d’agir également.
C’est ce que nos Sages enseignent : "Celui qui se met en colère ressemble à un idolâtre"(Rambam Déot
2,3 d’après guémara Shabbat 105b)."
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-> Quand une personne a la émouna, elle ne se met pas en colère.
Si une personne se met en colère, c'est un signe qu'elle n'a pas d'émouna, qu'elle ne vit que pour elle-même et ne pense qu'à elle-même (ex: moi je ; ce n'est pas comme JE veux/pense).
Avec la émouna, une personne ne devient pas triste ou déprimée, car elle sait qu'elle se tient juste à côté d'Hachem.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot - Elloul]
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-> Lorsqu'une personne se met en colère, c'est seulement son égo qui la pousse à être contrariée.
Une partie de la raison qui met en colère quelqu'un, est que les choses ne vont pas comme il le désire. Sa volonté a été contrariée et il ne peut pas réaliser ses plans.
En réalité, les raisons sous-jacents à la colère, sont que sa vision de lui-même est trop importante.
C'est ainsi, lorsqu'une personne se met en colère, c'est comme si elle servait des dieux étrangers. Lequel en particulier? Lui-même.
C'est pourquoi, avant de se mettre en colère, nous devons se rappeler que nous sommes sur le point de transgresser la faute de l'idolâtrie.
[Or'hot 'Haïm]
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-> "Eloigne-toi de l'homme qui a la colère en son âme car il est considéré comme un autel idolâtre" (Yéchayahou 2,22).
Par l'intermédiaire du prophète Yéchayahou, Hachem nous recommande de nous séparer d'un homme qui se souille et perd son âme par sa colère, car il est considéré comme un autel idolâtre.
Le verset : "Ne fais pas pour toi (la'h) d'idoles de métal" (Ki Tissa 34,17) signifie : "Ne fais pas de toi une idole".
[Zohar Tétsavé ; Réchit 'Hochma - Chaar haYira 9]
[s'emporter, se mettre en colère, c'est perdre toute sa sainteté, et devenir semblable à une idole! => Or, Hachem nous demande de ne pas faire d'idole ... ]
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-> "Ne fais pas pour toi d'idoles de métal" (Ki Tissa 34,17)
Selon rabbi Mendel de Kotzk, cela signifie : "ne fais pas du métal un dieu!"
-> "Tu réuniras l'argent dans ta main" (Réé 14,25)
Le rabbi Méir de Prémichlan explique : "Il faut que tu restes, en toute circonstance, le maître de ton argent et que lui ne devienne jamais ton maître".
[ => le yétser ara fait que l'on accorde beaucoup trop d'importance à notre métal (le faisant briller) au point de lui vouer un culte, et on en oublie d'avoir Hachem comme l'Unique au-dessus de tout.]
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-> b'h, également : colère & Trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes : https://todahm.com/2021/11/07/noah-trouver-grace-aux-yeux-dhachem-en-etant-agreable-aux-hommes