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Vayikra – le petit Aleph

+ Vayikra - le petit Aleph :

Le mot Vayikra signifie : "Il appela", car Hachem a appelé Moché pour qu’il entre dans le Michkan, car Il voulait lui transmettre les lois des sacrifices.
Ce terme Vayikra (ויקרא), est écrit dans la Torah avec la lettre "alef" (א), en plus petite que les autres lettres.
=> Pourquoi cela?

-> Ce petit "alef" vient attester de l’humilité de Moché. Comme celui-ci a su se faire petit, alors cela s’est manifesté à travers cette lettre "alef" qui a été inscrite en plus petit.

Mais pourquoi cela est exprimé dans ce contexte en particulier?

Le midrach explique qu’une fois le Michkan achevé, Moché n’a pas osé y pénétrer. Malgré sa grandeur, malgré tous les miracles qu’il réalisa et malgré la Torah qu’il transmit, il s’est néanmoins fait petit et a attendu qu’Hachem l’appelle pour entrer dans le Michkan.
C’est donc ici qu’il a su faire preuve de modestie.

De plus, Rabbi Bounam de Pchis'ha ajoute que Moché a reçu un grand privilège et un grand honneur de la part d’Hachem.
En effet, c’est lui et seulement lui, qu’Il a appelé pour avoir le mérite de pénétrer dans le Michkan.
Et malgré tout cette honneur, il n’en a ressenti aucun orgueil. Il est resté aussi humble et ne s’est nullement vanté intérieurement d’avoir été le seul à avoir été choisi par Hachem.
C’est toute cette humilité que vient signaler ce petit "alef".

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-> Cette paracha de Vayikra vient amorcer le sujet des sacrifices (korbanot), qui met en avant l'importance de l'humilité et de l'effacement de soi pour laisser un maximum de place à Hachem parmi nous.

Le Maharal de Prague explique que le sacrifice vient proclamer que le monde entier avec toute son existence, s’annule et s’efface complètement devant Son Créateur.

Les 4 règnes remontent vers Lui pour reconnaître leur dépendance totale à Son Existence :
- le minéral représenté par le sel et le bois ;
- le végétal représenté par les libations de vin ;
- l’animal qui est sacrifié ;
- ainsi que l’humain qui est celui qui apporte le sacrifice.
= tous en viennent à se donner et à s’effacer devant Hachem, à travers cette élévation et se rapprochement intime avec Lui.

Cette annulation de l’existence grossière, qui se prétend indépendante d’Hachem, est la base même de tout le principe du sacrifice.
La Torah tient à le distinguer par ce petit "alef".

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-> "Le sacrifice sert au fauteur d'expiation, en cela que le sang du premier est pris en échange de celui du second, son âme en échange de son âme et ses organes en contrepartie de ses organes.
Quant aux morceaux du sacrifice consommés par les Cohanim, ce sont des présents offerts aux maîtres de la Torah, afin qu'ils prient en faveur du fauteur."
[Ramban - Vayikra 1,9]

=> Le principe élémentaire des sacrifices est l'effacement de soi, l'humilité et la soumission à D.

[Notre être doit totalement disparaître pour se retrouver à la place du sacrifice, ce qui au final brise notre cœur qui a pu se rebeller par la faute devant le Créateur. Ce n'est qu'alors que : "Un cœur brisé et abattu, ô Hachem, Tu ne le dédaignes pas" (Téhilim 51,19)]

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-> Un autre midrach (Vayikra rabba 7,3) enseigne que le 1er livre que l’on doit enseigner aux enfants, c’est le livre de Vayikra, qui traite des sacrifices.
Les enfants qui sont purs doivent venir s’occuper de l’étude des sacrifices qui sont eux-aussi purs.

Le Kli Yakar fait remarquer que ce point est en allusion dans le petit "alef" de Vayikra.
En effet, le "alef" qui est la 1ere lettre de l'alphabet hébreu, symbolise le commencement. C’est le sujet des sacrifices, développé dans le livre de Vayikra, que les enfants devront apprendre en 1er.
Le "alef" des petits, c’est à dire le début de leur étude, doit se faire par le livre de Vayikra.

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-> Il est écrit dans le midrach (Eikha 1) :
"Selon la tradition, la lettre aleph de Vayikra [Il appela] est réduite.
Rabbi Yo'hanan dit : "Vois combien les enfants sont précieux aux yeux de Hachem : lorsque le Sanhédrin s'exila [suite à la destruction du Temple], la Présence Divine ne le suivit pas en exil ; ceux qui en assuraient la garde [les Cohanim] s'exilèrent, mais la Présence Divine ne les suivit pas.
C'est seulement lorsque les enfants furent exilés que la Présence Divine les accompagna."."

-> Le Béer Yossef (rav Yossef Salant) fait remarquer que Hachem se révélait à Moché entre les 2 Chérubins (kérouvim).
La guémara (Soucca 5b) précise : "Que signifie le mot "kérouv" [chérubin]?
Rabbi Avahou dit : "Comme un enfant" [ké-ravia], car à Babylone, on appelle un enfant : ravia."

-> Au moment du don de la Torah, Hachem n'accepta comme garants que les enfants, et Il leur dit : "C'est par votre bouche que Je donne la Torah à vos parents" (midrach Téhilim 8).

=> "Je t'enseignerai (aaléfé'ha - אֲאַלֶּפְךָ) la sagesse" (Iyov 33,33). Le aleph symbolise l'enseignement, et c'est l'instruction donnée aux "petits" (les enfants) qui permet à la Présence Divine de résider au sein d'Israël, et par leur mérite que nous avons reçu la Torah.

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-> Le Choul'han Aroukh enseigne que le jour où un enfant commence à étudier la Torah, c'est réellement un Yom Tov, et nous devons le laver, l'habiller avec les habits de Shabbath, et l'emmener à un érudit en Torah dans l'espoir qu'il grandisse jusqu'à devenir lui-même un érudit en Torah (talmid Hakham).

=> En terme d'éducation de nos enfants, il faut être prêt à se faire petit (comme le aleph), à faire des sacrifices afin de leur permettre de se développer au mieux.

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-> La guémara (Nédarim 81) dit : "Ne néglige pas les enfants des pauvres, d'eux la Torah sortira".

Pourquoi particulièrement les enfants des pauvres?

Le rabbi Méïr Shapiro répond qu'il est évident que la Torah sort également chez les enfants des riches, mais les enfants des pauvres voient constamment les sacrifices que font leurs parents, se privant dans la joie pour leur éducation.
Ce don de soi des parents laisse une trace profonde indélébile, et par conséquence ils étudient avec plus de sérieux et de zèle, faisant que davantage de Torah en sortent.

[d'une certaine façon le petit aléph fait allusion à ces familles pauvres (petites financièrement), desquelles la Torah sortira.
D'une manière plus générale cela renvoie au fait que : les enfants suivent l'exemple du comportement de leurs parents. Si tu veux de grandes choses pour tes enfants, alors fais-toi petit, agis au mieux devant eux avec joie (depuis leur jeune âge!), et alors tu pourras espérer qu'ils en fassent de même! ]

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-> Le Shach cite au nom du Kol Bo, que la 1ere fois qu'un père amène son jeune fils chez un rabbin pour qu'il lui apprenne la Torah, il doit écrire toutes les lettres de l'alphabet hébraïque sur un morceau de papier et y placer une goutte de miel sur chacune d'elles. L'enfant léchera alors le miel en même temps qu'il les nommera.
En effet, la 1ere leçon à transmettre à un enfant est que la Torah est douce, agréable.

=> Le petit aleph fait allusion à cette goutte de miel sur le aleph, puis bét, ..., mais surtout à la nécessité de graver chez nos enfants l'idée que l'étude de Torah ne peut se faire que dans la joie de profiter de sa douceur.

D'ailleurs, tous les jours dans les bénédictions sur la Torah, nous demandons : "S'il te plaît Hachem fait que les mots de la Torah soient doux dans notre bouche" (véaarev na Hachem élokénou ét divré Torahté'ha béfinou)

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-> Les jeunes enfants commencent à étudier la Torah par Vayikra. Quant à Moché, il avait lui-même le sentiment d’entamer cette étude, comme un jeune enfant. Il chérissait tant la Torah que même sa plus petite lettre Aleph, enseignée en premier aux enfants apprenant à lire, lui était chère. Tel est le sens implicite de vayikra, pouvant être décomposé en yakro (lui est cher) Aleph.
C’est justement pourquoi on initie l’apprentissage de la Torah chez les enfants par la paracha de Vayikra, afin que les paroles de Torah leur soient aussi chères qu’à Moché.

Avant sa mort, quand Moché s’apprêtait à transmettre son legs spirituel au peuple, il dit à D. : "Tu as commencé à rendre Ton serviteur témoin de Ta grandeur" (Dévarim 3, 24). A l’âge de 120 ans, après être monté aux cieux où il fut privé de nourriture durant 40 jours, avoir vu ce qu’aucun être humain n’a pu voir, être resté 40 ans dans la proximité de D. et s’être plongé totalement dans l’étude de la Torah, Moché ressentait qu’il ne faisait que commencer à appréhender les paroles de Hachem. Quelle humilité!
[rabbi David Pinto - La voie à suivre n°1179]

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-> Rabbi Shalom de Belz rapporte que d’après la mystique, ce petit "alef" (אלף) fait allusion aux mille lumières (אלף - éléf signifie mille) que Moché a perdu suite à la faute du veau d’or.

Pour comprendre le sens de ces 1000 lumières, le commentaire du Chakh sur la Torah explique que lorsque Moché brisa les Tables de la loi, toutes les lettres Samekh (ס) et Mem final (ם) tombèrent. En effet, nos Sages expliquent que ces 2 lettres tenaient par miracle sur les Tables.

Ces lettres dessinant de simples trous dans la pierre, vides à l’intérieur, Hachem réalisa un miracle pour que la partie de la pierre qui emplissait ces lettres tenaient par miracle dans l’air.
Quand Moché brisa les Tables, ces lettres tombèrent. Or, les 10 commandements qui étaient gravés dans les Tables de la loi, contenaient 22 lettres Mem et 2 lettres Samekh.

Sachant que le Mem a la valeur numérique de 40 et le Samekh de 60, ainsi les 22 Mem (22 x 40 = 880) et les 2 Samekh (2 x 60 = 120), le tout vaut : 1000.

Le Rabbi de Belz explique que c’est cela le sens des 1000 lumières que perdit Moché suite au Veau d’or, et qui sont en allusion dans ce petit "alef".

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-> "Hachem appela Moché" (Vayikra 1,1)

Le ‘Hida (‘Homat Anakh) interprète de la façon suivante le petit Aleph du mot vayikra :
"Les Sages des anciennes générations expliquent qu’il fait allusion aux 50 degrés de sagesse dont Moché eut accès à 49. On évoque allusivement cette idée au moment où Hachem l’appelle afin de souligner que, bien qu’il parvînt au plus haut niveau, Moché n’atteignit pas le 50e degré de sagesse. Le petit Aleph rappelle donc qu’il lui manquait un palier.
D’après nos Maîtres, écrivant que le petit Aleph fait allusion au 50e palier de sagesse que Moché ne put atteindre, nous trouvons que le mot zéira (petit) est formé des initiales de l’expression : zé Rabbi Akiva yassig oto (ceci, Rabbi Akiva y parviendra), ce qui rejoint l’affirmation du Arizal selon laquelle rabbi Akiva accéda au 50e degré de sagesse."

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-> Le midrach Tan’houma enseigne que lorsque Moché écrivit la Thora, il resta un peu d’encre dans la plume. Il passa cette encre sur la tête et c'est ainsi qu’il reçut le rayon lumineux qui l’éclaira, comme cela est indiqué à la fin de Ki Tissa.

Mais comment est-ce possible qu’il y avait trop d’encre dans la plume? Hachem n'aurait-il pas pu y mettre juste l’encre qu’il fallait?

Le livre Mat'amim explique que lorsque Moché écrivit le "alef" de Vayikra en petit, du fait de sa grande humilité, alors qu’il aurait dû l’écrire d'une taille normale, c’est ce peu d’encre là qui restait, qui était à l’origine de ce rayon de lumière.

=> Nous pouvons apprendre de là que c’est l’humilité et la modestie d’une personne qui l’illumine et lui donne tout son éclat!

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-> La constitution de la lettre "aleph" (א) fait allusion au nom d'Hachem. Elle est en effet composée de deux "youd", un en haut et un en bas, avec un "vav" au milieu, ce qui a une valeur numérique de 26 (2 fois 10, plus 6), identique à celle du nom de D.
Cette équivalence vient faire allusion à Moché qui, en se soumettant, en se sentant indigne de recevoir la parole de D. dont la voix remplit le monde dans toute sa splendeur, en se faisant petit, a dévoilé et sanctifié le nom de D. et toute Sa splendeur.
C’est justement pour cela que D. S’est dévoilé à lui.

[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°617]

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-> Ce petit "alef" met cette lettre en relief, comme si elle constituait un mot à part. La racine : אלף (alef) signifie : enseigner, et le petit "alef" sous-entend qu'il faut apprendre à toujours rester "petit" et humble.

Personne ne pouvait mieux transmettre cette leçon que Moché : à la fois le plus grand des prophètes et l'humble le plus humble de la terre (d'après Hachem Lui-même!).
[Rabbi Boumen de Psichkha]

-> Selon le Kli Yakar, Moché pensait que son niveau de prophétie était nettement supérieur à ce que ses mérites pouvaient lui donner droit. En effet, c'est le fait d'être le responsable du peuple juif, qui a entraîné que Hachem lui a octroyé un niveau incroyable pour pouvoir jouer son rôle au mieux.

=> Cela nous apprend que les capacités, les ressources supplémentaires que nous avons sont là pour être mises au service d'autrui.

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+ "Hachem l'appela (vayikra - וַיִּקְרָא) du sein du buisson" (Chémot 3,4)

=> Pourquoi le aleph n'y est également pas écrit en petit?

-> Rabbi Yo’hanan dit : "Hachem ne fait pas résider sa présence Divine (Ché’hina) sur une personne sauf si elle est forte, intelligente, riche et humble."
[guémara Nédarim 38a]

On peut comprendre l'intelligence et l'humilité, mais pourquoi un prophète doit-il également être fort et riche?

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que tant qu'une personne n'a pas cela, son humilité peut être uniquement l'expression du fait qu'elle n'a rien sur quoi véritablement s'enorgueillir (en ayant des milliards, serait-elle toujours humble?).
Dans ce cas, cela n'est pas authentique.

Le rav Chmouel David Walkin ajoute que lorsque Moché tailla les 2e Lou'hot, qui étaient en saphir, la sciure qui se détacha de la pierre quand il les taillait lui appartenait, et grâce à cela Moché est devenu extrêmement riche en récupérant tous ces morceaux de saphirs.
[Cela nous apprend que la richesse est bonne quand elle est un débris des Tables de la loi, c’est-à-dire quand elle est liée/en accord à la Torah, et non pas pour satisfaire son égo ]

Ainsi, si le mot Vayikra aurait été écrit avec un petit "aleph" avant le don de la Torah, il n'y aurait aucune preuve que son humilité/modestie était réelle.
(à ce moment il n'était pas encore riche, car lorsque les juifs ont récupéré les richesses des égyptiens, Moché était occupé à prendre le cercueil de Yossef!).
C'est uniquement à ce moment, une fois qu'il est devenu riche et qu'il ne s'est pas enorgueilli, que son désire de minimiser sa grandeur révélait sa véritable humilité.

[Le Baal haTourim explique qu'en écrivant le "aleph" plus petit (וַיִּקְרָא), Moché voulait mettre en avant le terme : "vayikar" qui dénote une rencontre par hasard.
Par humilité, Moché voulait que l'on vienne à penser que ses rencontres directes avec Hachem étaient le fruit du hasard, et non en conséquence du niveau incroyable qu'il a pu atteindre!]

-> Ben Zoma dit : "... Quel est le fort? C’est celui qui contient son [mauvais] penchant ... Quel est le riche ? C’est celui qui est heureux de ce qu’il possède" (Pirké Avot 4,1)
Le Rambam explique que ce sont des prérequis indispensables à la prophétie.

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-> Le "alef" de Vayikra est petit pour nous enseigner qu'une personne qui reçoit des honneurs grâce à la Torah doit se faire petite.
En effet, selon nos Sages nous ne devons pas utiliser la Torah pour s'en couronner, pour se proclamer le roi.

Ainsi, quelques soient les hauteurs spirituelles que l'on peut atteindre, on doit faire attention à rester humble.
[Rabbénou Efraïm]

-> Selon rabbi Bounim de Pschisha, de même qu'un homme parvenu au sommet d'une montagne ne s'enorgueillit pas de sa hauteur, conscient qu'elle est simplement due à l'altitude à laquelle il se trouve, Moché savait que sa grandeur lui provenait de Hachem.

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2014/04/01/1255

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-> La signification profonde de "Hachem appela Moché" (Vayikra el Moché - Vayikra 1,1) s’adresse à tout un chacun, en tout temps et à toute heure, car en tout juif il y a une étincelle de Moché.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°873]

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-> Le Arizal explique qu'au moment du don de la Torah, Moché mérita de recevoir 1 000 faisceaux de lumière de sainteté d'un niveau extrêmement élevé. Seulement, après la faute du Veau d'or, ces milles faisceaux le quittèrent à l'exception d'un seul. Et c'est l'allusion contenue dans la Torah lorsqu'il est écrit : "Vayikra él Moché", avec un petit aleph, de valeur numérique de 1.
Cette lettre (alef) s'écrit pleinement : אלף (élef) ce qui signifie 1000.
Cela afin de nous enseigner que sur 1 000 faisceaux de lumière que Moché reçut, il ne lui en resta plus qu'un après la faute du Veau d'or.
C'est la raison pour laquelle la lettre du verset est plus petite que les autres.

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