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"N'allumez pas de feu le Shabbath dans tous vos lieux de résidence." (Vayakel 35,3)

-> Le Chlah haKadoch enseigne :
Shabbath est un jour de repos où l'on peut avoir d'avantage de temps pour s'occuper d'affaires personnelles, communautaires, ... (et donc davantage d'occasions de se "prendre la tête" avec autrui).
Le verset nous met donc en garde : "N'allumez pas de feu le Shabbath dans tous vos lieux de résidence" = n'allumez pas le feu de la querelle ce jour-là!!
Ce n'est pas dans ce but que le Shabbath a été donné!
Le Shabbath est certes "un jour de repos", mais aussi un jour "de sainteté".

[On dit Shabbath Shalom et Shavoua tov, car Shabbath est un jour où la colère peut être facile, il est donc besoin de se souhaiter spécifiquement du shalom, contrairement aux autres jours de la semaine.]

-> Le Shémen Afarsimon commente également qu'à Shabbath nous avons plus de temps pour discuter et en venir à dire du lachon ara, qui tourne en disputes.
Les disputes sont du "feu" qui entraînent une séparation des cœurs et une distanciation entre des personnes.
C'est ce feu qui détruit l'harmonie parmi les gens.
Pour cette raison, avant de déclarer cette interdiction : "Moché rassembla toute l'assemblée des enfants d'Israël" (Vayakél Moché ét kol afat bné Israël) = cela nous enseigne que les juifs doivent être ensemble, unis, et éviter tout feu qui les séparerait.

-> En ce sens le 'Hatam Sofer apporte l'explication suivante :
"Moché craignait que puisque la faute du Veau d'or était maintenant pardonnée, le peuple juif allait s'accuser l'un l'autre d'en être à l'origine.
C'est pourquoi Moché les a averti de ne pas allumer le "feu" de la colère et de la controverse le Shabbath.

Mais pourquoi tout particulièrement le Shabbath?
Toute la semaine, les juifs étaient occupés par la construction du Michkan, et ils n'avaient donc pas le temps de se quereller.
A Shabbath, [n'étant pas pris par ce travail], ils avaient du temps supplémentaires, et ils avaient donc beaucoup d'opportunités pour se disputer.
Moché les a donc avertis d'être conscients de cette réalité, et de faire le nécessaire pour que cela n'arrive pas."

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-> Le Réchit ‘Hokhma (chap. sur l’humilité) écrit : Celui qui se met en colère le Shabbat, c’est comme s’il allumait le feu de l’enfer. En effet, il est écrit "N’allumez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Chabbat."

-> Le Saba de Kelem mettait beaucoup en garde contre la colère, disant qu’il l’avait examinée sous tous les angles et n’y avait rien trouvé de bon. Il fallait l’éliminer totalement, comme le ‘hamets à Pessa’h.

-> Le rabbi Naftali Amsterdam raconte : "Un jour, j’ai demandé au Admor (son maître : le rabbi Israël Salanter) quel était le remède à la colère. Il m’a répondu : Si on travaille à se montrer bienfaisant et à ne faire que du bien au prochain, la colère se trouvera éliminée automatiquement."

Rabbi Israël Salanter se montrait très sévère vis-à-vis de la rancune envers autrui, disant qu’il fallait absolument l’extirper totalement, car elle était la cause de nombreuses fautes. Il disait que presque toutes les fautes envers autrui avaient leur cause dans la rancune.

Il a également dit que l’homme doit réfléchir au fait que toutes les affaires de ce monde-ci sont des vanités, et que l’homme ne connaît pas le moment où il devra quitter ce monde. Par conséquent, de quoi peut-on tenir rigueur? D’un monde qui de toutes façons n’est pas à moi?

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-> Explication du Alchikh haKadoch :
Une faute commise le Shabbath est beaucoup plus grave qu'une faute commise les autres jours de la semaine.
Ainsi, la Torah nous met en garde : le Shabbath n'allumez pas, par vos fautes le feu du Guéhinom!
Soyez particulièrement vigilants à ne pas commettre de faute le jour du Shabbath.

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-> "J'affirme que tout foyer qui a une dispute le vendredi après-midi ou bien le vendredi soir, il est certain, de façon prouvée et véridique, que quelque chose de mauvais leur arrivera durant la semaine.
Vérifiez-le et vous verrez que c'est ainsi."
[rabbi 'Haïm Palaggi - Kaf ha'Haïm 27,35]

-> Le Ben Ich 'Haï ajoute que si quelqu'un dans notre maison fait quelque chose de mal le vendredi au sujet des préparatifs du Shabbath ou autre chose semblable, il ne faut pas se même en colère car ce n'est pas de sa faute.
Le Satan les a amené à faire l'erreur, afin de provoquer une dispute le vendredi.

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Il y a 39 travaux créatifs (méla'hot) qu'une personne n'a pas le droit de faire pendant Shabbath.
Pourquoi la Torah cite particulièrement celle d'allumer un feu?

-> Rabbi Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan) note que le midrach enseigne que le feu n'a pas existé pendant les 6 jours de la Création.

En effet, le midrach (Béréchit rabba 11,2) rapporte :
Lorsque Adam fut créé, il y avait la lumière du jour pendant 36 heures de suite : 12 heures le vendredi (depuis l’heure de sa création en ce jour), 12 heures pour la nuit du vendredi soir, et 12 heures pour le Shabbath.
Lorsque le soleil s’est couché à la sortie de Shabbath, Adam en a été terrifié.
Banni du Gan Eden, il pensait qu’il faisait face à des dangers mortels invisibles à ses yeux (puisqu’il faisait nuit noire!).
Mais Hachem a fourni à Adam un instinct de survie, et il a frotté des pierres ensembles qui ont alors créé un feu, lui apportant de la lumière et de la chaleur.
A ce moment, Adam a récité une bénédiction sur le feu : "Boré méoré a'éch" (Qui créé les lumières du feu).

Le concept du Shabbath est de suivre l'attitude de Hachem qui s'est reposé de ses travaux créatifs à la fin de la semaine.
=> Pour éviter qu'une personne n'en vienne à penser à tord qu'il est permis d'allumer le feu Shabbath, puisqu'étant une activité qui n'est apparue qu'à la sortie du 1er Shabbath, alors pour cette raison la Torah va particulièrement insister sur cette interdiction parmi les 39 méla'hot.

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-> D'après le sens simple et littéral, Rabbénou Bé'hayé explique que la Torah a choisi le travail d'allumer le feu comme exemple pour parler de tous les travaux, car le feu, qui représente l'énergie, est présent dans la majorité des travaux.
Travailler c'est d'abord mettre en marche de l'énergie. Et dans la majorité des travaux on retrouve que le feu est présent et y trouve sa place.

-> D'un point de vue moral, le Zohar explique que le feu ici question est une allusion à la colère qui dévaste et ravage sur son passage à l'image du feu.
Le Shabbat est un jour de repos et de quiétude, et la colère s'oppose frontalement à cette sérénité du Shabbat. De plus, comme toute la famille se trouve réunie le Shabbat, et que tout le monde dans le foyer est ensemble, le risque de se contrarier et se disputer est encore plus grand.
D'où la nécessité de préciser que l'on ne doit pas allumer le feu de la colère en ce jour.
Bien que la colère soit interdite tous les jours de l'année, malgré tout il y a des occasions où la colère ''de surface'' est souhaitée. Il s'agit de certaines occasions, comme par exemple dans le but d'éduquer ses enfants ou de montrer une désapprobation claire à un certain mauvais comportement, où il convient de jouer la colère et de montrer un visage irrité en vue de pouvoir passer son message, tout en gardant intérieurement tout son calme et en n'étant nullement affecté par la colère.
Malgré tout, le jour de Shabbat il convient d'être tellement serein et apaisé au point de ne même pas avoir recours à cette colère superficielle.

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan) explique que le Shabbat est dotée d'une lumière qui éclaire les yeux de l'homme pour percevoir la Présence Divine dans le monde et dans les événements de la vie.
C'est justement cette lumière de Shabbat qui resplendit et éclaire dans le Michkan et plus tard dans le Temple. C'est la sainteté de Shabbat qui permet à la Présence Divine de résider dans ces lieux saints. Cela permet de mieux comprendre le lien entre l'injonction du Chabbat et la construction du Michkan, qui sont juxtaposées dans notre paracha.
Mais si le peuple en vient à transgresser le Shabbat, la Lumière Divine qui éclaire et illumine dans le Temple en viendrait à se retirer et le Temple en sera détruit. Or, le Temple à été détruit par le feu, les ennemis d'Israël ont brûlé les 2 Temples. Ainsi, la Torah met en garde de respecter attentivement le Shabbat et de n'y effectuer aucun travail. De la sorte, la Présence Divine pourra résider dans le Temple.
En respectant Chabbat, on préserve le Temple pour qu'il ne soit pas brûlé. D'où la raison pour laquelle la Torah explicite le travail d'allumer le feu. Car la profanation du Shabbat a pour conséquence que l'on allume le feu pour brûler le Temple. Aussi, la délivrance et la reconstruction du Temple pourront se réaliser également grâce au respect du Chabbat.

-> Le 'Hatam Sofer rapporte que chaque homme se doit d'éveiller en lui l'amour d'Hachem et l'enthousiasme pour l'accomplissement des mitsvot. Cet élan du coeur est comparé au feu qui brûle et enflamme l'homme, allusion au feu de l'amour d'Hachem et de Son Service avec empressement et ardeur.
Néanmoins, ce feu dévorant pour le Service Divin, il faut commencer à l'éveiller et à l'allumer dès le début de la semaine. Dès lors, il ira en grandissant et quand arrivera le Shabbat, ce feu sera intense, comme il doit être eut égard à la sainteté du Chabbat.
Mais la Torah vient mettre l'homme en garde de ne pas sombrer toute la semaine dans la matérialité et les occupations profanes, et commencer à éveiller le feu intérieur quand Chabbat entre.
"N'allumez pas le feu (intérieur) le jour du Shabbat", sous entendu : commencez à l'allumer déjà dès le début des jours profanes.

[il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d’amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s’y préparant matériellement et dans notre cœur.]

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-> Hachem dit : "Mon feu (au Guéhinam) n'est pas allumé durant le Shabbath grâce à votre observance du Shabbath, et de même votre feu ne doit pas être allumé."
[Baal haTourim]

[lorsque nous pratiquons le Shabbath, nous accomplissons un 'hesséd énorme : tous nos frères juifs (et parmi eux sûrement des ancêtres directs à nous!) qui souffrent pour réparer leurs fautes au guéhinam, bénéficient d'une journée "agréable" sans feu le Shabbath!
Ainsi de même que nous n'allumons pas, Hachem n'allume pas!]

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-> Le Michkan était le témoignage que Hachem avait pardonné au peuple juif pour la faute terrible du Veau d'or (idolâtrie).
Grâce à quoi ont-ils pu recevoir une telle expiation?
C'est par le mérite du Shabbath, comme la guémara (Shabbath 118b) l'enseigne : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l’idolâtrie figure au nombre de ses fautes."
[Af Péri Tévoua]

["N'allumez pas de feu le Shabbath" => de même que vous respectez comme il le faut le Shabbath, de même après votre mort vous n'aurez pas besoin de passer sur un feu allumé pour vous (au guéhinam) afin de réparer vos fautes. L'observance du Shabbath ayant permis de tout pardonner! ]

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-> A ce sujet, le Tiféret Yonathan ajoute une autre explication sur le fait que c'est particulièrement l'interdiction d'allumer le feu Shabbath qui est explicité dans ce verset, et pas un autre des 39 méla'hot.

La Torah évoque ici le respect du Shabbat, car ce passage vient juste après que le pardon pour la faute du Veau d’or ait été obtenu. Or, on vient de voir que le respect du Shabbat contribue à réparer la faute d’idolâtrie.
Dans ce sens, la Torah interdit d’allumer le feu le Shabbat, car pour la fabrication du Veau d’or, tous les bijoux furent jetés au feu, et alors apparut l’idole. Et selon la règle que "l’accusateur ne peut devenir défenseur", le feu qui a servi à la faute du Veau d’or, ne pourra être allumé le Shabbat, jour de réparation pour cette faute.
=> Le fait d’utiliser le feu qui a causé la faute, éveille celle-ci et empêche sa réparation.

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+ Respecter le Shabbath = réparer la faute du Veau d'or : [or la colère = nier D., vouer un culte à son "moi je"]

-> Le Chla haKadoch (Ki Tissa) explique que Moché rassembla le peuple d'Israël et lui ordonna de respecter le Shabbath dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
Ce raisonnement s'appuie sur l'enseignement (guémara Shabbath 118a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné que tout celui qui observe le Shabbath selon la loi, même s'il pratique l'idolâtrie, comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné."

Ainsi, Hachem dans Son infinie miséricorde, souhaite donner la possibilité aux juifs d'expier la faute du Veau d'or (idolâtrie), même après la destruction du Temple et l'annulation de la mitsva du demi-Shékel, par la mitsva du Shabbath qui perdurera jusqu'à la fin des temps.

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Shékalim 9b) enseignent que Hachem ordonna de donner un demi-Shékel dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
-> Selon la guémara (Sanhédrin 102a) : aucune punition ne vient sur Israël sans qu'il y ait une part de châtiment relative à la faute du Veau d'or.

Nous pouvons observer que les premières lettres des 3 mots : "Shabaton kodech l'Hachem" (jour du repos consacré à Hachem - שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ לַיהוָה - Ki Tissa 31,15) forment le mot : Shékel (שקל).
Le 'Hidouché haRim explique que le Shabbath est à moitié pour l'homme et à moitié pour Hachem.
Hachem se délecte de cette moitié et c'est le sens du demi-Shékel.
Ainsi, le demi-Shékel fait clairement allusion à la sainteté du Shabbath, et de la même façon que le demi-Shekel expie la faute du Veau d'or, celui qui respect le Shabbath expie également cette faute.

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-> Le jour du Shabbath est le secret sur lequel repose toute la foi.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - Zohar - Yitro 92a]

- "Tout celui qui respecte le Shabbath d'après la loi, même s'il a pratiqué l'idolâtrie comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné" (guémara Shabbath 118b)

-> Le Yaarot Dvach explique que la raison est puisque l'idolâtrie est une négation de la foie en Hachem et le respect du Shabbath étant le fondement de la foi (émouna) en D., celui-ci vient en fait réparer cette négation.
[la faute du Veau d'or étant considérée comme de l'idolâtrie]

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-> En évoquant l'interdiction de faire du feu plutôt que tout autre forme de travail interdit le travail, la Torah sous-entend que, contrairement aux fêtes où certains travaux nécessaires pour la préparation de nourriture sont autorisés (Bo 12,16), ce genre de travail est également interdit le Shabbath.
[cela pour éviter une mauvaise interprétation en pensant que cela nous est permis, en se basant à tord sur le Yom Tov].

Or, comme le feu est indispensable pour cuire, la Torah le cite comme prototype de travail nécessaire à la préparation d'aliments.
En précisant ici qu'on ne peut pas allumer de feu le Shabbath, la Torah souligne que s'il est interdit, le Shabbath, de faire ces travaux, a fortiori tout autre labeur sera-t-il interdit.
[Ibn Ezra ; Rachbam ; Ramban]

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"Vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (Vayakel 35,3)

En hébreu ce verset est : לֹא-תְבַעֲרוּ אֵשׁ, בְּכֹל מֹשְׁבֹתֵיכֶם, בְּיוֹם, הַשַּׁבָּת (lo tévaarou éch bé'hol mochvoté'hem béyom aShabbath).
Le rav David Hoffman fait remarquer que les dernières lettres des mots de ce verset peuvent se réarranger pour former : אמת שלום (la vérité ; la paix - émét shalom).
Le mot : un feu (אש - éch) est l'acronyme de ces 2 mots.

[Un feu peut être très positif, comme destructeur, tout dépend de l'utilisation que l'on en fait.
L'interdiction de l'allumer pendant Shabbath, nous sensibilise au fait de devoir maîtriser son utilisation (parfois c'est permis et parfois c'est interdit!).
On en vient ainsi à comprendre que nous devons dompter notre feu intérieur, et savoir l'utiliser sous contrôle de la vérité et de la paix (émet shalom) selon la Torah, et non pas pour allumer des feux de disputes et de mensonges autour de nous.]

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-> Le Méchiv Devarim enseigne
Les dernières lettres de "Teva’arou éch békhol mochvoteikhem" forment le mot "shalom" (paix), or nous nous saluons le Chabbat en disant "Shabbat Shalom".
Le sujet de cet ordre est que comme le jour du Shabbat les gens sont libres de tout travail, ils se rencontrent et se mettent à parler de toutes sortes de choses, si bien qu’ils risquent d’en venir à la médisance et au lachon ara, en "allumant" le feu de la dissension, ce qui est une interdiction absolue un jour de semaine et à plus forte raison le Shabbat.
C’est pourquoi on nous met en garde "vous n’allumerez pas de feu dans vos demeures le jour du Chabbat". Au contraire, si un feu s’est allumé un jour de semaine, le Shabbat on fera la paix, on pardonnera et on reviendra à Hachem.
[à Shabbath c'est Shalom, avant tout!]

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-> "Deux personnes se querellaient chaque veille de Shabbath, excitées par le Satan.
Rabbi Méïr s'est invité chez eux 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à rétablir la paix.
Rabbi Méïr entendit alors le Satan qui disait : 'Malheur à moi, car Méïr m'a chassé de ma maison!' "
[guémara Guittin 52a]

-> "Vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures le jour de Shabbath" (Vayakel 35,3)
Le Zohar commente qu'il nous est également interdit d'attiser le feu de la dispute, car le Shabbath est un jour incompatible avec les discordes (on dit pas : Shabbath Shalom, pour rien!).

C'est pourquoi le yétser ara utilise tous les moyens pour troubler notre sérénité la veille et le jour du Sabbath (ex: on relâche la pression/fatigue de la semaine, l'arrivée précipitée du Shabbath, plus de temps pour parler et dire du lachon ara, ...).

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/13061-2

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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Nos Sages (guémara Shabbath 119b) disent : "2 anges de service accompagnent l'homme à son retour de la synagogue jusqu'à son domicile. Un bon et un mauvais. Lorsqu'il arrive à son domicile et trouve les lumières allumées, la table dressée et le lit fait, l'ange bon dit : "Qu'il soit de Sa volonté qu'il en soit ainsi Shabbath prochain", et le mauvais ange répond contraint : "Amen".
Dans le cas contraire, le mauvais ange dit : "Qu'il soit de Sa volonté qu'il en soit ainsi Shabbath prochain", et l'ange bon de répondre contraint : "Amen"."

Lorsque les anges arrivent, la maison doit être entièrement prête, afin que les membres du foyer bénéficient de la bénédiction de l'ange bon, et non à D. ne plaise, de la malédiction du mauvais ange.

Mais, par les actes du Satan, particulièrement à ce moment si élevé, le mauvais penchant sème de nombreux pièges, et engendre des raisons pour se disputer ...
[lorsque que par colère le mari/femme crie, pleure ... ] le mauvais penchant se frotte les mains : "D. merci, j'ai de la bonne marchandise aujourd'hui".
Après tous ces cris, l'ange mauvais dit : "Souhaitons que ça soit ainsi chaque Shabbath", et l'ange bon est contraint de répondre Amen.

Nous devons le savoir et l'inculquer au plus profond de nous-mêmes : le vendredi n'est pas un moment pour se chamailler ou se mettre en colère.
[ce n'est pas vraiment de la faute de mon conjoint, mais c'est le yétser ara qui a davantage de puissance pour générer parmi nous de la colère en ce jour.
S'il y a un problème il vaut mieux en discuter plus tard, car en cas de colère on permettra au mauvais ange de nous maudire, et on s'empêchera de recevoir la bénédiction du bon ange de nous bénir. Quel dommage!]
[...]

Le soir du Shabbath est le moment où on ressent le plus les tentatives du mauvais penchant, qui tente de toutes ses forces de faire surgir notre colère dans toute sa violence. Nous connaissons tous ce genre de situation, lorsque l'évier se bouche, le petit tombe, le manger brûle ou le mari est en retard, ...

Le Satan s'acharne à allumer le feu dans tous les coins, mais cela est sûr et certain, si une fois ou deux nous prenons le dessus et disons : "Monsieur le mauvais penchant, cela ne sert à rien ... je ne m'énerverai pas, je ne provoquerai aucune dispute à aucun prix" ; il comprendra alors qu'il n'a plus d'emprise et abandonnera ...

Par exemple si la table n'a pas été mise, le mari dira à sa femme : "Tu es réellement fatiguée, dépêchons-nous de dresser la tache ensemble" ; tout s'arrange en quelques instants et le mari commence à chanter : "Heureux qui a rencontré une femme vaillante! Elle est infiniment plus précieuse que les perles", et j'en ai une ...
Les sourires et la joie font résider la bénédictions dans ce foyer.

"Vous ne ferez point de feu" (Vayakel 35,3) = le feu de la dispute et de la colère sont interdits ;
"dans aucune de vos demeures" = dans aucune circonstance ;
"en ce jour du Shabbath" = le jour où le Satan attise particulièrement la dispute et le conflit.

Bien que le feu de la dispute soit également interdit les autres jours de la semaine, quoi qu'il en soit la Torah précise "en ce jour du Shabbath", car d'habitude, durant 6 jours de la semaine, les réchaïm sont punis dans le feu du guéhinam, et le Shabbath, ils bénéficient d'une accalmie, et seulement à la sortie du Shabbath, le feu de cette dernière se rallume. Mais dans le cas d'une dispute, le feu se rallume même le Shabbath.

Hachem nous met en garde : "Laissez le feu éteint, ne l'allumez point! Soyez très vigilants, de toutes vos forces, évitez la plus petite colère à la moindre sévérité!"

L’avis du ‘Hafets ‘Hayim sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath …

+ L'avis du 'Hafets 'Hayim (1838-1933) sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath ...

"Comment peut-on rejeter un juif?
Comment peut-on affirmer de celui qui n'observe pas le Shabbath qu'il n'est pas un vrai juif?
Regardez ceux de Moscou! [il fait allusion à l'expulsion des 30 000 juifs de Moscou en 1891]
Pendant des dizaines d'années, ils ont foulé aux pieds les prescriptions sur le respect du Shabbath, acharnés comme ils l'étaient à amonceler des fortunes, et persuadés que le travail effectué le samedi contribuerait à les rendre plus riches encore.
Et pourtant, ces mêmes juifs ont courageusement sanctifié le nom divin lorsqu'on a voulu remettre en cause leur appartenance à notre peuple!
[refusant le baptême, ils ont préféré renoncer à toute la richesse qu'ils avaient acquis pendant des dizaines d'années et alors subir les privations de l'exil, afin de rester juif!].

Quand le Talmud ('Houlin 5a) affirme que celui qui profane le Shabbath ressemble à un idolâtre, il ne désigne certainement pas les gens comme ceux-là, qui refusent de renier leur foi quand on les met à l'épreuve.
Non, la valeur d'une âme juive est incommensurable!
Les enfants d'Israël sont tous saints!
C'est le fait de vivre parmi les non-juifs qui les incite à de telles infractions!"

+ Un proche du 'Hafets 'Hayim lui demanda un jour si une yéchiva pouvait accepter des dons de juifs qui profanent le Shabbath.
"Oui, répondit-il, dès lors qu'ils n'agissent pas ainsi pour se rebeller contre D."

+ En revanche, quand le 'Hafets 'Hayim parlait de l'importance de l'observance du Shabbath, il était très sévère et d'une grande intransigeance.
Il disait souvent : "si le Rambam (lois sur le Shabbath 30;15) a jugé que celui qui profane publiquement le Shabbath ressemble à un idolâtre "à tous égards", cela signifie certainement aussi qu'un tel juif ne sera pas ramené à la vie lors de la résurrection des morts."

Source (b"h) : compilation de dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot")

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour ... est un Shabbat pour Hachem" (35,2)

Le ‘Hafets ‘Haïm a expliqué un jour au nom des Sages dans la guémara (Shabbat 10b) que Hachem a dit à Moché : "J’ai un beau cadeau dans mon Trésor, qui s’appelle Shabbat, et Je veux le donner à Israël, va le lui annoncer!"
Et maintenant, réfléchissons : Si la fiancée renvoie au fiancé les cadeaux qu’il lui a donnés, cela prouve certainement qu’elle ne veut plus de lui, et que l’union proposée est rompue.
Le ‘Hafets ‘Haïm dit que c’est la même chose en ce qui concerne l’observance du Chabat. Si les bnei Israël n’observent pas le Shabbat comme ils en ont reçu l’ordre du Créateur du monde, ils semblent rendre à Celui qui a donné la Torah le cadeau le plus précieux qu’il ait donné à Son peuple, et par là c’est comme s’ils proclamaient qu’ils ne veulent pas du lien sacré qui existe depuis toutes les générations entre Israël et Hachem.

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-> "Entre Moi et les enfants d’Israël, c’est un signe éternel (ot hi léolam)" (Ki Tissa 31,17)

Selon le ‘Hafets ‘Haïm, le Shabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu’une plaque fixée à une porte indique le nom de l’occupant, le Shabbath indique l’adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le Shabbath porte l’enseigne d’un commerce juif ; s’il est ouvert le Shabbath, l’enseigne indique le contraire.
Source (b'h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son ''mayana chel Torah'')

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-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

"Pendant 6 jours sera fait le travail, et le 7e jour sera pour vous sainteté ..." (Vayakhél 35,2)

-> "Microcosme de l'univers, le Michkane a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l'émergence du monde lui-même.
C'est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l'univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
(Rav Yits'hak Eiziq 'Havèr)

-> Le Mélo haOmèr fait aussi observer que le Michkane représentait un microcosme de l'univers.
Nos Sages nous apprennent que le concept de créationdu monde a pris forme en Tichri, mais que la création elle-même n'a eu lieu qu'en Nissan, 6 mois plus tard.
Il en est de même pour le Michkane : l'ordre de contruire a été donné le lendemain de Yom Kippour (donc en Tichri), mais il a été effectivement érigé en Nissan seulement.

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+ On peut noter l'emploi dans notre verset de la forme passive : "sera fait le travail", et non "vous ferez le travail".
Rav Chlomo Ganzfried explique que celui qui ne croit pas que sa nourriture lui est fournie par D. a beaucoup de mal à observer le Shabbath.
Persuadé que plus, il travaille, plus il gagnera de l'argent, il s'imagine qu'il essuiera des pertes financières en se reposant.

Mais une personne convaincue que toutes ses ressources sont fixées par décision divine à Roch Hachana, et que ses bénéfices ne dépendent pas de l'effort qu'elle investit, n'aura aucune difficulté à observer le Shabbath.

C'est pourquoi, la Torah commence par nous dire que "pendant 6 jours "sera fait" le travail", par lui-même, comme décidé/ordonné par le Ciel.

+ L'emploi de cette forme passive peut s'expliquer au travers de la guémara (Béra'hot 35) = "Lorsque le peuple juif respecte la volonté divine, leur travail est accompli par d'autres".

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

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+ "Celui qui s’affaire aux préparatifs érev Shabbath en bénéficiera le Shabbath" (guémara Avoda Zara 3a)

-> Le Béer Mayim 'Haïm donne l'explication suivante :
"Celui qui se prépare pendant les 6 jours de la semaine, et qui est vigilant à ne pas profaner la volonté de Hachem ; alors lorsque Shabbath arrive, il va recevoir "l'éclat délicieux" (ziv ataanoug) de la lumière Divine.
Mais si quelqu'un se salit par les fautes durant la semaine, il est alors certain que pendant Shabbath, il lui sera incapable de percevoir la lumière de Hachem ou d'expérimenter l'âme supplémentaire (néchama yétéra) de ce jour. En raison du fait qu'il vient de l'obscurité des 6 jours de la semaine, alors il va également marcher dans l'obscurité pendant le saint jour du Shabbath."

[le fait d'être vigilant à respecter la volonté de Hachem pendant les 6 jours de la semaine, est une préparation indispensable pour pouvoir ressentir au maximum les trésors de proximité avec D., que le Shabbath peut nous offrir!
=> "Pendant 6 jours sera fait le travail" = tu agiras selon ce que D. attend de toi, "et le 7e jour sera pour vous sainteté" = par conséquent, tu pourras profiter pleinement de l'énorme sainteté propre à ce jour.]

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-> "Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte"

Le "Sandlar" (Rabbi Moché Yaakov) explique ce verset par la comparaison suivante.
Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est Roch Yéchiva, on veut dire qu’il est à la tête (roch) de tous les Rabbanim de la Yéchiva. Lorsqu’on qualifie un homme de Av beit din (président du tribunal rabbinique), cela signifie qu’il est le plus grand de tous les juges. Toutes proportions gardées, si l’on désigne un individu par l’appellation de chef (roch) des voleurs, cela veut dire qu’il est plus dévergondé que tous les autres voleurs.

Dans la prière du Shabbat matin, nous disons "Tu l’as appelé le délice des jours". Le Shabbat est le meilleur de tous les jours de la semaine. Toutefois, afin de savoir si c’est un titre d’honneur ou non, il faut vérifier la manière dont l’homme se comporte durant la semaine. S’il vit à l’aune de la Torah et du respect des mitsvot, l’appellation "délice des jours" donnée au Shabbat est honorifique. Par contre, si, durant la semaine, il gaspille son temps dans l’accomplissement de mauvais actes et s’enfonce dans ses vices, cette appellation est dépréciatrice.

Cette idée peut se lire en filigrane dans les versets "Voici les choses que Hachem a ordonné d’observer. Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte" = si, durant tous les jours de la semaine, on se comporte convenablement, on sera à même de s’élever encore davantage grâce à la sainteté du Shabbat.

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-> Le rabbi Avraham Twerski fait remarquer qu'en rassemblant tout le peuple juif, Moché donne une grande leçon : le peuple plein d'enthousiasme aurait pu penser que ce que voulait Hachem plus que tout était que l'on construise le Michkan (pour la bonne cause, c'est pas si grave si l'on profane le Shabbath!). Du coup Moché leur a affirmé clairement : la volonté de D. est que le Shabbath vous cessez tout travail créatif.

=> Servir Hachem consiste à faire Sa volonté, et non pas ce que l'on pense personnellement qu'Il aurait besoin, car ceci est en réalité se servir soi-même, c'est de l’idolâtrie.

On a beau avoir les meilleures intentions du monde (comme vouloir bâtir le Michkan, lieu de résidence de D. sur terre), profaner le Shabbath c'est forcément une mauvaise chose, c'est aller à l'encontre de la volonté de Hachem.
Servir Hachem, c'est faire Sa volonté!

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-> Le rav David Povarsky enseigne que si la Torah aurait commencé par décrire directement les lois relatives à la construction du Michkan, et uniquement ensuite elle aurait mentionné l'interdiction de le bâtir pendant Shabbath, alors un juif entendant/lisant cette paracha pourrait brièvement penser que c'est permis de le faire, jusqu'à ce qu'il arrive au verset l'interdisant.
Puisque chaque pensée laisse un impact sur une personne, il en résulterait une impression temporaire de manque de sévérité du fait de travailler à Shabbath (pour la bonne cause, cela pourrait être permis de l'enfreindre!), et cette impression psychologique pourrait avoir des conséquences sur notre observance future du Shabbath.
=> Moché rassembla tout le peuple, et avant d'aborder le Michkan (lieu de résidence de D.), il parle tout d'abord de l'importance de respecter le jour du Shabbath. Par là il empêche que dans le futur, un juif n'en vienne éventuellement à le déprécier, même inconsciemment.
En effet, la moindre baisse d'estime du Shabbath à nos yeux est à éviter!

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+ "Les enfants d’Israël observeront le Shabbath (véchamérou bné Israël), pour faire du Shabbath (laassot ét aShabbath) une alliance éternelle pour leurs générations" (Ki Tissa 31,16)
Le rabbi de Klausenbourg explique que dans le passé l'épreuve du peuple juif consistait à : pouvoir observer le Shabbath (chmirat Shabbath), mais de nos jours l'épreuve principale réside dans le fait de : faire du Shabbath un jour spécial (laassot ét aShabbath).
En effet, nous devons en faire un jour unique : plein de joie, d'unité, de sainteté, ...
Le principal du Shabbath est le : "brit olam" (l'alliance éternelle) avec Hachem, ce lien unique de proximité avec notre Papa,  le Créateur et Maître unique du monde.

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-> L'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"
Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"

L’empereur lui a demandé : "Donne-m’en!"
Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l’observent pas, cela n’a aucun effet."
[guémara Shabbath 119a]

-> Dans le texte de la guémara : "une épice spéciale" se dit : "tavlin é'had yéch lanou" (תבלין אחד יש לנו).
Le Ben Ich 'Haï écrit que le mot : תבלין (épice - tavlin) a les mêmes lettres que : יתן לב (il doit donner/mettre le cœur - yitèv lev).
=> Nous devons donner notre cœur en faisant des efforts pour se préparer matériellement et spirituellement au Shabbath, afin de ressentir la sainteté et recevoir les bénédictions propres à ce jour.

-> Le 'Hatam Sofer commente le verset suivant : "vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (v.35,3), comme signifiant qu'il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d'amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s'y préparant matériellement et dans notre cœur.

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-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)
Selon le Zohar, le Ciel et la terre sont dépendants du Shabbath, car : "c'est la source de toutes les bénédictions".

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-> "6 jours tu t'affaireras à ton travail, et le 7e jour sera saint ... Vous ne ferez pas de feu dans vos demeures en ce jour de repos" (Vayakél 35,2-3)

Le 'Hatam Sofer explique :
- "6 jours tu travailleras" = pendant 6 jours, tu feras ta hichtadlout, mais rappelle-toi que la parnassa ne vient pas par cette hichtadlout, mais du Ciel, grâce à la sainteté du Shabbath.
- C'est ce que dit la suite du verset : "le 7e jour sera saint".
- C'est pourquoi, faites particulièrement attention à ne pas "allumer le feu" des conflits "le jour de Shabbath", car cela risquerait d'affaiblir la sainteté du jour et de causer la perte de la parnassa.

+ "Entre Moi et les enfants d'Israël, c'est un signe éternel (ot hi léolam) ..." (Ki Tissa 31;17)

Selon le 'Hafets 'Haïm, le chabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu'une plaque fixée à une porte indique le nom de l'occupant, le chabbath indique l'adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le chabbath porte l'enseigne d'un commerce juif ; s'il est ouvert le chabbath, l'enseigne indique le contraire.

 

Source (b"h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

+ Le saviez-vous? - Kiddouch :

1°/ Kiddouch du vendredi soir (Béréchit ch.1 ; v.31 et  ch.2 ; v.1-3) :

יוֹם הַשִּׁשִּׁי וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, וְכָל-צְבָאָם וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי

- les 1eres lettres des 4 premiers mots forment le nom de D. (Tétragramme) dans son aspect de miséricorde ;
- à partir du youd du 2e mot (achichi), chaque 7e lettre permet de former le nom : Israël (ישראל).

Chaque jour de la semaine est tourné vers ce 7e jour (yom rishon = 1er jour = dimanche, ...), véritable aboutissement, qu'est le Shabbath.

Ainsi, le kiddouch témoigne du fait que D. et Israël sont en tête-à-tête, sans rien pouvant/devant déranger ce moment de grande proximité.

Le Ben Ich 'Haï (paracha Béchala'h) dit que l'étude de la Torah pendant Shabbath est 1 000 fois plus productive que durant la semaine.

La Torah répète à 12 reprises la mitsva du Shabbath, d'où l'importance attachée à ce commandement.
Nos Sages affirment que le respect du Shabbath équivaut à accomplir toutes les 613 mitsvot de la Torah, et le manque de respect à cette mitsva équivaut à la transgression de toute la Torah.
Le Gaon de Vilna considère chaque mot de Torah étudié, comme une mitsva.
Le Shabbath, chaque mot de Torah étudié devient 613 mitsvot!!!

Imaginez qu'un jour par semaine, votre salaire/revenu horaire soit multiplié par 613.
Que ferez-vous?
Est-ce le moment de dormir à maximum? de parler pour parler? ...

 
2°/ Kiddouch du samedi : 

- "laasot ét aShabbath lédorotam." (= pour pratiquer [les lois] du Shabbath pour leurs générations)

Pourquoi le mot 'lédorotam' est écrit sans un vav?

= sans le vav, on peut lire ce mot : 'lédirotam' (לְדֹרֹתָם) = leur lieux d'habitation.

Ainsi :
- "laasot ét aShabbath" = les juifs doivent tous s'efforcer de faire un Shabbath beau et magique
"lédorotam" = leurs maisons doivent être imprégnées de l'esprit de Shabbath.

 

 

Sources  : adaptation personnelle (b"h) : d'un commentaire issu du livre "pardess ména'hem" du Rav Ména'hem Berros (pour le kiddouch du soir) +  d'un commentaire sur Shabbath du Rabbi Moshe Bogomilsky (pour le kiddouch du samedi midi) 

 Nos Sages enseignent : "Le Shabbath nous garde (nous protège) bien plus que nous ne le gardons nous-mêmes!"

+ "La terre observera un repos de Shabbat pour D." (Béhar 25,2)

-> accordez un repos à la terre = au matérialisme ; imprégnez-la du Shabbat = de spiritualité et de sainteté.
[Baal Chem Tov]

"Un homme craindra sa mère et son père, et mes Shabbat vous respecterez (véét shabétotaï tichmorou)" (Kédochim 19,3)

=> Pourquoi la mère précède ici le père? Et pourquoi il est dit : "Mes Shabbat" au pluriel?
Enfin, quel lien entre la crainte des parents et le respect du Shabbat?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique :
Chaque Shabbat, Hachem donne à chaque juif une âme supplémentaire. Cette âme a 2 dimensions, une féminine que l'on reçoit le vendredi soir, et une masculine que l'on reçoit le Shabbat dans la journée.
En effet, la Torah évoque 2 termes par rapport à Shabbat : "Chamor (observe)" et "Zakhor (souviens-toi)".
Chamor correspond à la sainteté du vendredi soir, de dimension féminine. Et Zakhor, au niveau de la journée de Shabbat, de dimension masculine (Zakhar – masculin).
La nuit étant liée au féminin, et le jour au masculin. Ainsi, puisque la sainteté du vendredi soir précède celle de la journée, c'est pourquoi la Torah dit : "L'homme craindra sa mère et son père", la mère (féminin) avant son père (masculin).

Cet ordre correspond à la sainteté de l'âme supplémentaire que l'homme reçoit le Shabbat, la dimension féminine du vendredi soir, avant la dimension masculine du jour.
Ainsi, le verset poursuit : "Et Mes Shabbat vous respecterez", allusion aux deux aspects de la sainteté de Shabbat, la féminine avant la masculine.

Chamor & za’hor

-> "Souviens-toi (za'hor - זכור) du jour du Shabbath pour le sanctifier" (Yitro 20,7)
-> "Observe (chamor - שמור) le jour du Shabbath pour le sanctifier" (Vaét'hanan 5,11)

=> Quel est le sens de ces 2 termes (chamor & za'hor) vis-à-vis du Shabbath?

-> Rachi (dans Yitro) explique que "Souviens-toi" (aza'hor) et "Observe" (chamor) ont été prononcés simultanément, comme il est écrit dans les Téhilim : "D. a parlé une seule fois, mais j’en ai entendu deux (paroles)" (Téhilim 62,12).
Il précise par ailleurs (dans Vaét’hanan) au nom de la Mékhilta : "Les deux mots ont été prononcés simultanément et en un seul mot, de plus ils ont été entendus en une seule audition".
Cet enseignement rappelle celui de la guémara (Chevouoth 20b) : "Il les a dits en une seule parole (chamor vézakhor bédibour é'had), qu’aucune bouche humaine ne peut prononcer et aucune oreille humaine entendre"

-> La Mékhilta déduit du double Commandement, de songer (à temps) au Shabbath (Zakhor) et de le préserver de toute transgression (Chamor)
Pour cela, il convient de lui ajouter un certain intervalle de temps de la journée qui le précède (souviens-toi [zakhor] du temps passé) et de celle qui le suit (Observe [chamor], c’est-à-dire attend le temps futur) [mossifin mé’hol él kodech].
[à ce sujet de tosséfet Shabbath : https://todahm.com/2023/01/24/faire-rentrer-shabbath-plus-tot ]

-> Rabbénou Bé’hayé explique que le rapprochement de זכור (zakhor) avec שמור (chamor) justifie l’obligation pour les femmes de sanctifier le Shabbath par le kidouch et la havdala, bien qu’il s’agisse d’une mitsva liée au temps, pour laquelle les femmes ne sont pas tenues. En effet, puisqu’elles ont l’obligation du respect des interdits (שמור), il en est de même de celle de la sanctification (זכור).

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-> Le "Chamor" et "Za'hor" sont symbolisés par l’allumage de 2 bougies de Shabbath.

-> La guémara (Shabbath 33b) raconte qu’après être sortis de la grotte où ils séjournèrent durant 13 ans, Rabbi Chimon Bar Yo’haï et son fils Rabbi Eléazar rencontrèrent des personnes occupées à des activités matérielles. C’était un vendredi après-midi et ils virent un homme qui courait en tenant deux bouquets de fleurs de myrte.
"Où allez-vous avec ces fleurs?" lui demandèrent-ils.
"Elles sont en l’honneur de Shabbath", répondit l’homme.
"Mais pourquoi en avez-vous deux bouquets?"
"L’un est pour Za'hor et l’autre pour Chamor", expliqua l’homme, faisant référence aux 2 aspects du respect de Shabbath mentionné dans les 10 Commandements.
À ce moment-là, Rabbi Chimon se tourna vers son fils et lui dit : "À présent je vois le pouvoir d’un juif et de ses mitsvot".
[Shabbath est un jour qui se situe dans le monde matériel, mais qui fait le lien avec la dimension transcendante. Le Shabbath, même la poursuite du but le plus matériel, prendre un délicieux repas ou faire une sieste, porte en elle un degré particulier de sainteté].

-> Le Zohar revient régulièrement sur les dimensions "Mâle" et "Femelle" [le "Donneur" et le "Receveur"] et du fait qu’ils ne forment ensemble qu’un tout [sur le plan du Divin].
Ainsi, "Zakhor" désigne-t-il le "Mâle" (à noter que le mot זכור [Zakhor - Souviens-toi] dérive du mot זכר [Zakhar] – Mâle), tandis que "Chamor" désigne la "Femelle" [voir Zohar I, 48b].

[Bien que la mitsva de chamor soit énoncée de façon positive, elle est classifiée comme un commandement négatif, ainsi que l'explique Ramban (Yitro 20,8) : "Car zakhor est un commandement positif, dans lequel il nous est ordonné de nous souvenir du Shabbat pour le sanctifier et de ne pas l'oublier. Chamor est un commandement négatif, car partout où la Torah emploie les mots "hichamèr pèn", ou "hichamèr al", il s'agit toujours d'un commandement négatif (guémara Erouvin 96a). ]

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-> Le Chem miChmouel (Bechala'h 5674) écrit : "Le Shabbat est un rappel de la sortie d'Egypte et doit certainement contenir certains éléments spirituels relatifs à la sortie d'Egypte. De même que la libération d'Egypte était à 2 niveaux, dans l'âme et dans l'intellect, le Shabbat doit aussi amener un certain degré de rédemption à l'âme et à l'intellect. Telle est la signification de zakhor et chamor : l'un se rapporte à l'intellect et l'autre à l'âme."

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
De même que les juifs ont connu une libération physique de l'esclavage par la sortie d'Egypte, le Shabbat aussi apporte un élément de rédemption physique.
Le Shabbat, nous avons la capacité de nous libérer, même physiquement, des chaines qui nous attachent au matérialisme pendant la semaine shabbat; nous pouvons nous libérer de l'asservissement à nos désirs physiques et aux traits de caractère qui manquent de raffinement. Tout cela est inclus dans l'affirmation : Shabbat est "un rappel de la sortie d'Egypte".

De plus, il semble que les 2 aspects de l'observance de Shabbat, zakhor et chamor ; correspondent à chacun des 2 aspects de la rédemption qu'apporte le Shabbat.
- Dans le verset «"zakhor èt yom haShabbat lekadécho" (Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier), la Torah nous enseigne le commandement positif de se souvenir du Shabbat et de le sanctifier. Ce précepte est lié à la rédemption de l'âme : en ressentant la sainteté de Shabbat, l'âme s'élève, "se libère" de son yétser ara et devient une nouvelle création.
- A l'inverse, "chamor èt yom haShabbat lékadécho" (Garde le jour du Shabbat pour le sanctifier) désigne la mitsva de s'abstenir de tout travail interdit le Shabbat, ce qui représente la rédemption du corps.

Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Egypte, la rédemption toucha à la fois leur corps et leur âme. En Egypte, ils s'étaient enlisés dans l'impureté de l'idolâtrie, mais la sortie d'Egypte les éleva au statut de peuple élu et saint de D.
Observer les 2 aspects du Shabbat peut amener la même rédemption et transformer l'homme en un être nouveau, doté d'une âme infiniment plus sainte et plus élevée.

-> Le Ramban (Yitro - sur les 10 commandements) écrit :
"Le terme Zakhor (le fait de se souvenir du jour du Shabbath) fait référence à l'amour pour le Shabbat (alors que Chamor [garder] fait référence à la crainte)...
Nous devons nous souvenir tous les jours du Shabbat afin que nous ne l'oubliions pas et que nous ne le remplacions pas par d'autres jours."

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-> Le Kédouchat Lévi enseigne que שמור (chamor - observe) fait référence à la mitsva du Shabbath en tant que telle, tandis que זכור (za'hor - Souviens-toi) coïncide avec le sens de la mitsva, c’est-à-dire le souvenir de la Création du Monde et celui de la Sortie d’Egypte.
Ainsi, dans le cas exceptionnel du Shabbath, évoquer le sens de la mitsva fait partie intégrante du Commandement du Shabbath. Afin d’éviter que les gens ne fassent une distinction entre le respect des interdits du Shabbath (chamor) et la sanctification et l’honneur du Saint Jour (za'hor), Hachem a prononcé ces deux mots simultanément. En effet, le pauvre n’a aucune difficulté à respecter les interdits du Shabbath, car étant sans travail, il est inactif. En revanche, il a du mal à honorer le saint Jour avec du bon vin et des plats succulents, car il est démuni de tout. De même, le riche peine à stopper ces activités le Shabbath, alors qu’il prend plaisir à l’honorer. Aussi, le riche et le pauvre sont tenus de respecter les deux principes du Shabbath avec le même dévouement. [Maguid de Douvno]

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-> A propos de la symbolique des termes "Zakhor" et "Chamor", on raconte l’histoire suivant: Un jour, un Avrékh important et honorable vint trouver le saint Rav Rabbi Méïr Abou’hatséra pour lui poser la question suivante : Il étudie avec assiduité, mais il n’a aucune mémoire, et il est extrêmement préoccupé et se demande quoi faire pour arriver à conserver son étude.
Le Tsaddik lui répondit : "Ne sais-tu pas, mon fils, que Chamor et Zakhor ont été dits en une seule parole, et qu’il est impossible de faire en eux une séparation? Garder sa bouche et garder ses yeux convenablement sont une garantie pour la mémoire ; si tu observes le Chamor (garder) convenablement, tu verras aussi certainement que le Zakhor (se souvenir) arrivera à sa suite".

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-> b'h, également : Qu'est-ce qui était inscrit sur les Tables de la Loi (lou'hot) : za'hor ou chamor? = question n°7 : https://todahm.com/2019/02/14/questions-reponses-paracha-yitro