Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Il y a 11 journées depuis le 'Horév" (Dévarim 1,2)

La majorité des commentateurs sont d'avis que le mont 'Horév est un autre nom pour le mont Sinaï.

-> Le Kli Yakar trouve une allusion dans ces 11 jours : ils sont à mettre en parallèle avec les 11 jours de l'année où nous prenons le deuil pour la destruction du Temple.
Il s'agit des 9 jours du mois de Av, du 17 Tamouz, et du 10 Tévét.

[sans le Temple, nous ne pouvons pas accomplir la totalité des mitsvot de la Torah. Ainsi, ces 11 jours de destruction du Temple, symbolisent notre éloignement avec la Torah entière comme reçue au mont Sinaï.]

"Nous savons que Hachem prend chaque bonne action que nous faisons, et la transforme dans l'édifice du Temple.

En réalité, lorsque le machia'h viendra, chacun de nous pourra véritablement voir ses briques ou ses pierres personnelles qui auront été ajoutées grâce à ses mitsvot."

[le Divré Yé'hezkel - rav Yé'hezkel Halberstam]

"Jérusalem a commis une faute, c'est pourquoi elle est comme une nida" (Eikha 1,8)

=> Pourquoi l'éloignement entre Hachem et Jérusalem est comparé à celui d'une nida?

C'est qu'une "nida", bien qu'elle soit interdite à son mari, n'a pas l'interdiction de s'isoler avec lui, ce qui n'est pas le cas pour les autres femmes interdites par la Torah, avec lesquelles on n'a pas le droit de s'isoler.

=> c'est une allusion au fait que pendant la séparation et l'exil entre Israël et Hachem, Hachem continue à s'isoler avec Son peuple, même dans le pays de ses ennemis.
En effet : "partout où ils (les juifs) sont exilés, la Présence Divine est exilée avec eux" (guémara Méguila 29a).

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+ Jérusalem : A l'image d'une femme impure ...

-> "Jérusalem est devenue parmi eux comme une femme impure" (méguilat Eikha 1,17)

-> Selon Rav (guémara Ta'anit 20a), c'est une bénédiction :
"De même qu'une femme redevient permise à son mari (après sa purification), Jérusalem aura un remède, elle aussi"

-> Selon le Méchekh 'Hokhma :
"Les nations du monde, elles, comparent Jérusalem à une femme nida, dont l'impureté naît dans son propre corps.
Affirmant que l'âme juive est corrompue de l'intérieur, par conséquent, les non-juifs ne nous laissent pas nous rapprocher d'eux et nous assimiler.
Le fait qu'ils nous considèrent comme une femme nida, est une bénédiction pour nous!"

[Nos Sages disent : "Nous désirons accomplir Ta volonté, mais le levain de la pâte (le mauvais penchant) et l'assujettissement aux autorités étrangères nous en empêchent" (guémara Béra'hot 17a).]

-> Selon Rabbi Chmouël Aharon Rubin (cité dans le Talelé Orot) :
D. nous punie pour notre bien, afin de nous purifier par l'expiation de nos péchés.
Nos Sages déclarent : "De même que le levain est bon pour la pâte, les sangs sont bons pour la femme ; celle qui a des pertes de sang (menstruel) abondantes aura de nombreux enfants".
Les juifs ont été comparés à une femme nida pour laisser entendre que leurs épreuves : "leurs sangs abondants", apparaîtront en définitive comme une bénédiction : ils doivent passer dans le creuset de la souffrance avant la délivrance ultime.

Rabbi Méïr dit : "Pour quelle raison la Torah a-t-elle déclaré qu’une femme ayant ses règles sera considérée comme impure durant 7 jours ?
Afin que (son mari) n’en vienne pas à se lasser d’elle et à la mépriser.
La Torah a donc déclaré qu’elle resterait impure 7 jours, afin qu’elle soit chaque fois chère à ses yeux comme le jour de leur mariage." (guémara Nidda 30b)

Quand la période d'impureté est plus longue, par exemple, après un accouchement, elle est alors suivie d'une longue période de pureté.
Il en va de même pour les juifs : après leur 1er exil de 70 ans, le retour en terre d'Israël fut relativement court (période du 2e Temple) ; et les jours d'impureté de la nation revinrent assez rapidement.
=> Après notre exil qui dure depuis plus de 2 000 ans, la délivrance sera ... éternelle ; il n'y aura plus jamais d'impureté.

"Ainsi parle Hachem : Le jeûne du 4e mois et le jeûne du 5e, le jeûne du 7e et le jeûne du 10e mois seront changés pour la maison de Yéhouda en joie et en allégresse et en fêtes solennelles" (Zé'haria 8,19)

Nous avons une assurance que ces 4 jours où nous jeûnons actuellement seront transformés en jours de joie, lorsque le Temple sera reconstruit, très bientôt b'h.

Dans le texte : "fêtes solennelles" s'écrit : "moadim tovim" (מֹעֲדִים טוֹבִים).
Durant le 9 Av, nous lisons la méguilat Eikha (איכה), qui décrit la destruction de Jérusalem.

Le rav Moché Wolfson fait remarquer que lorsque nous écrivons pleinement chacune des lettres du mot Eikha, on a : הא יוד כף אלף, cela a la même guématria que : מֹעֲדִים טוֹבִים (soit 237).

[dans la Torah, la 1ere apparition de la lettre : "tav" (ט) est dans le mot : tov (טוב - bon).
Par ailleurs, selon nos Sages, celui qui voit en rêve la lettre : ט, peut s'attendre à ce que de bonnes choses lui arrivent.]

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-> Hachem a laissé éclater Sa colère sur le bois et les pierres (midrach Béréchit rabba 42,3).
Ainsi, au lieu de détruire les juifs pour leurs fautes, Il a redirigé Sa colère sur le Temple et a expié nos fautes par sa destruction.

-> Le 'Hida (dans son Na'hal Eskol) enseigne qu'à chaque 9 Av, lorsque nous nous asseyons par terre, nous pouvons ressentir cette étreinte, cette embrassade de Hachem.

["Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1)
Ainsi, chaque année, c'est comme si de nouveau nous étions exilés, et que notre Temple partait réellement en fumée, devant nos yeux.
Mais le 'Hida dit que se trouve là notre consolation : Hachem nous aime tellement qu'avant de nous voir partir en exil, Il nous prend dans Ses bras, symbolisé par le fait qu'Il met toute Sa colère sur les pierres du Temple.]

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-> La lettre : ט, s'écrit de façon pleine : טית.
Le rav Moché Wolfson fait remarquer que : טית באב a une guématria (avec le kolel) de : 424, qui est la même que : משיח בן דוד (Machia'h ben David).

-> Le jour où le Temple a été détruit, le machia’h est né.
[midrach Eikha rabba 1,51]

-> "A partir du moment où le Temple a été détruit, le Machia’h est né."
[Midrach Abba Gorio ]

-> On a demandé au rabbi Pin'has de Korets : "Quel est le sens du midrach selon lequel machia'h est né le 9 Av, le jour où le Saint Temple a été détruit?"

Il a répondu :
"Une graine qui a été semée dans la terre doit pourrir avant qu'un épi de maïs apparaisse.
Elle doit devenir absolument rien avant d'acquérir une nouvelle identité.
Dans la Kabbala, ce principe de changer de forme est appelé : "Enlever une forme et acquérir une forme" (Pochét Tsoura vélovèch Tsoura), lequel nous enseigne que chaque chose dans les mondes matériels ou spirituels est en perpétuel changement de forme à travers le cycle de la mort et de la renaissance.

Ainsi, le jour du 9 Av, le jour de la destruction, le point d'annulation totale a été atteint. C'est en ce jour-là que le potentiel de la Rédemption a germé.
Ce jour-là, chaque juif reçoit une injection de nouvel espoir et de vitalité.
C'est en ce jour que machia'h est né."

[rabbi Pin'has de Korets - Imré Pin'has - Shabbath ouMoadim 365]

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-> "Rabbi Akiva marchait avec quelques Sages, et lorsqu'ils sont arrivés sur le mont du Temple, ils ont vu un renard qui sortait du Saint des Saints.

Eux se sont mis à pleurer, et rabbi Akiva s'est mis à rire.
Ils lui ont dit : "L'endroit à propos duquel il est écrit : "l'étranger qui s'approchera sera mis à mort", maintenant des renards, et nous ne pleurions pas?"

Rabbi Akiva leur a répondu : "C'est pour cela que je ris. Maintenant que s'est réalisé le verset : "Sion sera labourée comme un champ", le verset : "des vieux et des vielles s'assiéront encore dans les rues de Jérusalem" doit s'accomplir également."

Ils lui dirent : "Akiva, tu nous as consolés, Akiva, tu nous as consolés".
[guémara Makot 24]

=> Rabbi Akiva leur a répondu : c'est vrai qu'il a lieu de pleurer sur la destruction, mais ce sont précisément les jours de destruction qui marquent le début d'une nouvelle délivrance qui viendra très rapidement de nos jours. Amen!

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-> Le Ben Ich 'Haï écrit que les mois de l'année ont été divisés en héritage à nos ancêtres.
Yaakov a reçu les mois de Nissan, Iyar et Sivan, tandis que Essav a pris : Tamouz, Av et Elloul.
Par la puissance de la téchouva, Yaakov a pu récupérer le mois d'Elloul, ne laissant que Tamouz et Av sous le contrôle de Essav.
Ainsi, il n'est pas étonnant que les 2 mois contenant le plus de calamités et de tragédies pour les juifs soient : Tamouz et Av.

Sur une note positive, Av (littéralement = père) reviendra en la possession de Yaakov, et il deviendra le "père" de tous les autres mois de l'année.
Il est écrit : "Donne-nous des jours de satisfaction aussi longs que les jours où tu nous as affligés" (Téhilim 90,15).

=> Le fait que de nombreux malheurs se soient passés durant ce mois d'Av, prouve qu'il y aura finalement bien davantage de positif qui en sortira que des autres mois.
En effet : "Ceux qui ont semé dans les larmes, récolteront dans la joie!" (azor'im bédim'a, bérina yiktsorou - Téhilim 126,5).

[ainsi, au cœur de cette période de deuil/lamentation, réside en réalité la plus grande des consolations : nous semons des larmes qui vont nous produire des récoltes éternellement joyeuses!
Si nos moments difficiles sont bien exploités, alors il peut en ressortir nos plus grandes joies!]

"Pourquoi le 2e Temple fut-il détruit?
Parce que la haine gratuite régnait parmi les hommes."
[guémara Yoma 9b]

=> Nous devons adopter l'attitude opposée : nous devons aimer autrui uniquement parce qu'il est juif et parce qu'il est un enfant du Créateur.
En effet, rabbi Akiva dit : "Bien-aimé est l’homme pour avoir été créé à l’image [de D.]" (Pirké Avot 3,14).

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-> Le Saba de Slabodka enseigne :
"Nos Sages, animés de l'esprit Divin, nous ont révélé quelle fut la faute ayant entraîné la destruction du Temple et notre exil : "Pourquoi le 1er Temple a-t-il été détruit? A cause des 3 fautes que les hommes commettaient : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre.
Mais à l'époque du 2e Temple, pendant laquelle les hommes s'adonnaient à l'étude de la Torah, aux mitsvot et faisaient preuve d'altruisme, pourquoi celui-ci a-t-il été détruit? Parce que la haine gratuite régnait alors.
Cela nous apprend que la haine gratuite équivaut aux 3 fautes que sont : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre." (guémara Yoma 9)

Comment pouvons-nous rester indifférents devant ce texte [de la guémara], alors que la haine gratuite continue de nous narguer?
Qui sait combien de souffrances et d'épreuves nous attendent encore? Serions-nous donc meilleurs que nos ancêtres? Ils se consacraient eux-mêmes à la Torah, ils respectaient les mitsvot et pratiquaient la charité, et pourtant cela ne les a pas protégé contre la colère Divine.
Or, qu'en est-il pour nous? Nous nous consacrons à la haine gratuite, elle est notre occupation permanente, de jour comme de nuit. Et nous avons en plus l'outrecuidance de nous lamenter sur notre exil.

Nos Sages, soucieux de notre sort, nous ont donné les clés de la délivrance, pour nous permettre d'en sortir. En instaurant ces 3 semaines de deuil, ils ont voulu nous inciter à réveiller notre cœur et à nous ouvrir les voies du repentir. Mais que faisons-nous?
Bien que nous nous conformions à la lettre aux lois et coutumes qu'ils ont édictés, nous les accomplissons comme des enfants, sans prendre conscience de leur sens et sans chercher à nous améliorer.
[...]
Est-il possible de purifier le cœur sans s'adonner au moussar? Ceux qui soutiennent ces choses sont peut-être sincères et agissent pour la gloire du Ciel, mais en définitive, ils retardent la délivrance!"

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-> "La haine gratuite équivaut aux 3 fautes que sont : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre." (guémara Yoma 9b)

=> Les 3 semaines de deuil sont particulièrement propices pour prendre conscience de cette réalité.
Nous n'avons pas de "concurrence" avec Hachem (puisqu'étant Divin), alors notre égo n'est pas blessé, mais avec autrui que c'est difficile d'éviter d'avoir de la haine gratuite!
Pourtant, c'est une faute tellement grave!!

"Je briserai le génie de votre puissance" (Bé'houkotaï 26,19)

-> Selon Rachi, il s'agit de la destruction du Temple.

-> Cette malédiction qu’Hachem brisera le génie du peuple d’Israël comporte, comme toutes les autres malédictions, un point positif.
En effet, quand une personne faute, l’impact et les conséquences de cette faute, dans ce monde matériel ainsi que dans tous les mondes spirituels, sont tellement graves et terribles, que si ce pêcheur en avait conscience, il ne pourra plus continuer à vivre comme avant, car il en serait détruit.

Cependant, Hachem, dans Sa bonté, annonce qu’Il brisera le génie des Juifs. Ainsi, leur intelligence et leur niveau de perception une fois réduits, le pêcheur ne saura plus mesurer l’impact de sa faute qui lui en sera complètement caché. Cela lui donnera la possibilité de continuer à vivre de façon sereine et équilibrée, même après sa faute. Il pourra la supporter.

[Rabbi Tzvi Elimelech de Dinov (le Bné Yissa'har) - dans son Agra DéKalla]

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[c'est une malédiction lorsque nous en venons à oublier les conséquences graves de nos mauvaises actions (ex: qu'est-ce que ça peut bien faire à D. si je porte une simple feuille dehors pendant Shabbath?, alors qu'en réalité cet acte en apparence banal détruit ce monde et les mondes supérieurs, car contraire à la volonté de D.).

Mais c'est une bénédiction lorsque nous savons faire téchouva et aller de l'avant en gardant un moral plein de joie et d'espoirs positifs!]

"Tel est le fondement de l'homme : jamais un juif ne devra se dire : "Que suis-je et quelle est ma force? Comment mes actes insignifiants pourraient-ils influer sur le monde?"
Il devra au contraire savoir, comprendre et ancrer dans les tréfonds de son cœur qu'aucun détail de ses actes, de ses paroles et de ses pensées ne sera jamais perdu, que D. préserve.
Ses actions sont au contraire incommensurables, au point que chacune d'elles s'élève dans les Cieux selon la racine de son âme, et agit dans le Firmament, dans les Mondes purs des Lumières célestes.

En vérité, lorsque le sage comprend cela véritablement, son cœur est saisi de tremblements en prenant conscience de tous les mauvais actes qu'il a commis, et en comprenant à quel point un légère faute peut abîmer et détruire, que D. préserve, bien davantage que ce que firent Nabuchodonosor et Titus.
En effet, par leurs méfaits, Nabuchodonosor et Titus ne causèrent absolument aucun dommage ni destruction dans les Mondes supérieurs, car ils n'avaient aucune part ni aucune racine dans ces Mondes pour que leurs actes puissent les affecter."

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - Portique I - chap.4]

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Le Néfech ha'Haïm y est également écrit :
"L'homme doit savoir, comprendre et fixer dans ses pensées que tous les détails de ses actions, des ses paroles et même de ses pensées, à chaque instant ont des effets colossaux.
Si Nabuchodonosor et Titus ont détruit le Temple en bas, ils n'ont rien pu faire en Haut dans les mondes de vérité, dans les mondes spirituels car ils n'ont pas de racines suffisamment hautes pour les atteindre.
Par contre, un juif par ses fautes, ses mauvaises paroles et mêmes ses pensées peut endommager le monde d'en-Haut, et même le Temple d'en-Haut.

Comme nos Sages disent dans le midrach : Titus n'a fait que moudre de la farine déjà moulue car le Temple avait déjà été détruit (spirituellement) par les fautes des juifs.

L'homme inclut en lui tous les éléments de la Création, tous les Sidré Béréchit, tous les Sidré Merkava, tous les éléments du Temple et du Michkan, chaque élément dépend d'une partie de son corps, de son âme ou de ses forces ...
Comme le dit également la quémara (Kétouvot 5a), les actions des tsadikim sont plus grandes que la Création du Ciel et de la terre."

"Il l'a appelé : moéd" (kara alaï moéd - Eikha 1,15)

-> Le rav 'Haïm Yossef Kofman explique que le 9 Av est appelé un : "moéd (une convocation - מועד).
En réarrangeant ces lettres, on a le mot : "madoua" (pourquoi? - מדוע), et également : "oméd" (marquer un arrêt - עוֹמֵד).

La raison est qu'en ce moéd (מועד), nous devons marquer une pause dans notre routine quotidienne (עוֹמֵד), pour prendre du recul et réfléchir sur מדוע = pourquoi le Temple a-t-il été détruit?

[A chaque génération où le Temple n’est pas reconstruit, c’est comme s’il avait été détruit.
S’il n’y a pas de Temple, ce n’est pas qu’à cause de nos ancêtres, c’est principalement de notre faute (sinon il aurait été reconstruit!).
=> Cette année, qu'est-ce qui ne va pas dans ma vie au point d'être personnellement responsable de la destruction du Temple?

De plus, à partir du moment où j'affirme désirer le retour du Temple, la venue du machia'h, ... alors cela implique : Que puis-je concrètement améliorer dans ma vie quotidienne pour contribuer à sa reconstruction?]

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-> Madoua - Pourquoi?
Selon nos Sages, c'est parce que nous vivons une vie de mensonges (shéker - שקר), où au lieu de rester chacun à notre place, nous laissons notre égo envahir le monde, et donc la place d'autrui, causant de la haine gratuite (sinat 'hinan).

En réarrangeant les lettres de : שקר (mensonge), on obtient : "kécher" (un lien - קשר).
En travaillant principalement à améliorer nos relations avec autrui, en générant de l'amour gratuit (aavat 'hinam), nous contribuons à permettre la reconstruction du Temple, et donc le retour de ce lien d'intense proximité avec notre Père à tous : Hachem.

"Personne ne convoitera ta terre quand tu monteras pour paraître devant Hachem, ton D., 3 fois par an" (Ki Tissa 34,24)

Ceci est l'un des plus grands miracles cachés promis explicitement par la Torah.
b'h, regardons cela plus en détail.

-> La guémara (Pessa'him 8b) affirme que cela s'applique également aux animaux sauvages qui ne convoiteront pas nos possessions pendant notre absence au Temple : "Ta vache va brouter dans le pâturage et aucun animal sauvage ne l'attaquera. Tes poulets seront libres dans leur poulailler et aucune fouine/belette ne leur fera de mal."

-> A ce sujet, le midrach rabba (Chir haChirim 7,1) rapporte les histoires suivantes :

1°/ Une fois un juif est parti à Jérusalem pour Yom Tov, et par inattention il avait oublié de fermer sa maison à clé.
A son retour, il a trouvé un serpent enroulé autour de la poignée de sa porte, décourageant toute personne à essayer d'y entrer.

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2°/ Une fois un juif est parti pour les Yom Tov, et il avait oublié par mégarde sa récolte de blé empilée dans le champ.
C'est ainsi que tout le fruit de son difficile travail, toute sa fortune à venir pouvait être prise par chacun des passants à proximité.
A son retour de Jérusalem, il a été accueilli par une patrouille de lions qui avaient surveillé sa récolte en son absence.

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3°/ Une fois, un juif qui était parti pour les Yom Tov, avait oublié de rassembler ses poulets dans le poulailler, les laissant libres et sans aucune protection.
A son retour de Jérusalem, il a retrouvé des carcasses de chats sauvages à proximité, sans aucune explication si ce n'est que Hachem surveille ceux que Le servent.

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4°/ Il y avait 2 frères juifs vivants à Ashkelon, qui avaient des voisins non-juifs qui attendaient l'occasion de se remplir les poches en prenant la richesse de leurs voisins juifs.
Ils ont ainsi comploté entre eux : "Lorsque les juifs iront à Jérusalem pour prier, nous viderons leurs maisons de tous les objets de valeur".

A leur retour du pèlerinage pour la fête, les 2 frères ont rendu visite à leurs voisins non-juifs afin de leur donner des cadeaux qu'ils avaient ramener pour eux de Jérusalem.
Leurs voisins semblaient alors confus : "D'où viennent ces cadeaux? Vous êtes partis quelque part?"
Les juifs de répondre : "Bien sûr! Nous nous rendons toujours à Jérusalem pour la fête".

Les non-juifs leur ont demandés : "A quelle date êtes-vous partis? Quand êtes-vous revenus? "
Suite à leur réponse, ils étaient perplexes, et ils ont dit : "Mais alors pourquoi durant toute cette période nous vous avons vu entrer et sortir de chez vous comme à l'accoutumée?"

La vérité devient claire : Hachem avait envoyé des anges qui ressemblaient et qui agissaient comme ces 2 frères juifs, faisant paraître qu'ils étaient toujours présents chez eux, protégeant leurs biens de leurs voisins jaloux.

Les non-juifs se sont alors exclamés : "Béni est le D. des juifs. Vous ne L'abandonnez pas et Il ne vous abandonne pas. Vous avez mis votre confiance en Lui, et Il a envoyé Ses anges pour vous protéger."

=> Avec la perte du Temple, nous avons perdu de tels miracles aussi évidents aux yeux de tous : juifs et non-juifs.

"[Aussitôt après le 9 Av,] il faudra totalement effacer la tristesse de son cœur et croire d'une foi parfaite que D. a déjà pardonné la faute dans Sa grande miséricorde ; ceci constitue la joie la plus authentique survenant après une période de tristesse."

[le Baal haTanya]

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-> "Quiconque s'endeuille pour la destruction de Jérusalem méritera de vivre la joie de sa restauration" [guémara Taanit 30b]

Le Léka'h Tov (Dévarim 1,27) commente : car à l'instant même où un homme s'endeuille, il entreprend la restauration de Jérusalem, depuis l'intérieur même de son cœur ...

Tous les malheurs que D. amène sur le peuple juif ne sont que des moyens de l'inciter à prendre conscience de la "destruction" dont il souffre intérieurement, et de pouvoir ainsi éradiquer ce processus ...
Pour ressentir notre exil intérieur (notre éloignement avec D. suite à nos fautes), nous devons tracer une voie nous conduisant jusqu'aux tréfonds de notre intériorité, et de là faire jaillir des larmes authentiques, de vérité.
[...]

Si le 9 Av, nous réussissons à ressentir l'exil de la Présence Divine [à cause de notre comportement] par des pleurs et de l'affliction, nous ouvrons une nouvelle voie à la Délivrance.
En effet, ces mêmes pleurs deviennent alors une source d'apaisement et de consolation, comme l'indiquent les 7 semaines de consolation qui suivent le 9 Av, débutant aussitôt par le Shabbath : "Na'hamou" (consolez-vous!).
D'ailleurs, nos Sages affirment que le machia'h naîtra précisément en ce jour (9 Av).

=> De la réalisation de nos fautes, de notre petitesse, au point d'en briser son cœur et son âme (avec des pleurs authentiques), cela témoigne que nous sommes sur le chemin de la rédemption, pour atteindre des sommets spirituels, de proximité avec notre papa Hachem.

Ce n'est qu'une fois que nous avons conscience de l'état spirituel de notre intériorité (aussi douloureux que peut en être cette réalisation, au point d'en pleurer), que nous pouvons véritablement commencer à construire notre Temple intérieur! [quel plaisir authentique!]
Sans larme = terrain à l'abandon (les mauvaises herbes poussent!), tandis que les larmes = symbolisent le fait que c'est en construction, que des efforts sont investis pour s'améliorer!