La définition de la criante du Ciel (yirat chamayim) dans notre génération est de croire que tout ce qui nous arrive au cours de l'année a été décrété à Roch Hachana.
[le Steipler - au nom du 'Hazon Ich ]
Catégorie : Fêtes
La mitsva du Vidouï
+ La mitsva du Vidouï :
-> La guémara (Yoma 87b) enseigne que l’on est tenu de reconnaître ses fautes par la parole (la mitsva du vidouï) la veille de Yom Kippour à l’approche du soir, car la téchouva est impossible sans le vidouï.
C’est ainsi que le Rambam (Hilkhot Téchouva 1,1) tranche dans son code de lois : "Pour chaque mitsva de la Torah, qu’il s’agisse d’un commandement positif (faire) ou négatif (ne pas faire), qu’un juif enfreint, intentionnellement ou par inadvertance, lorsqu’il se repentira de sa faute, il est tenu de la reconnaître par la parole devant Hachem, comme il est dit : "Un homme ou une femme qui transgressera ... et ils reconnaîtront la faute qu'ils auront transgressée."
C’est le vidouï par la parole. Ce vidouï est un commandement positif."
-> Le Messée'h 'Hokhma (Vayélèkh 31,17) prouve que l’essentiel de la téchouva réside dans le vidouï, et non dans la décision d’abandonner la faute : "En effet, dit-il, même sans considérer la téchouva, il est défendu de fauter ; dès lors, qu’est-ce que la mitsva de téchouva vient ajouter si elle consiste à prendre sur soi quelque chose auquel on est tenu de toute façon par la Torah?
Il est donc certain que l’essentiel de la téchouva consiste à reconnaître ses fautes (vidouï) du fond du coeur."
-> Le Réchit 'Hokhma explique la raison pour laquelle nos Sages instituèrent le vidouï par ordre alphabétique (א, ב, ג) :
"Car les Sages de la Kabbale ont écrit que le monde fut créé à l’aide des 22 lettres de l’alphabet, et lorsqu’un homme faute, il détruit le monde qui a été créé à l’aide de ces lettres. C’est pourquoi, lorsque son âme s’éveille au repentir, qu’il désire revenir vers son Créateur, et qu’il vient ainsi réparer le dommage causé en se repentant, il lui incombe de dire le vidouï institué, qui est basé sur l’ordre alphabétique.
Cependant, on le fait précéder du mot : 'hatanou - חטאנו (Nous avons fauté), qui commence par la lettre ח , car ce mot est nécessaire à chaque début de phrase.
Et dès l’instant où l’homme dit : "J’ai fauté", il fait taire le yétser ara et son accusation, et il devient alors apte à dire le vidouï, sans que le Satan ne vienne l’accuser En-Haut."
-> Le Maharal (dans son Nétivot Olam) illustre le pardon des fautes par la parabole qui suit :
Réouven a commis envers Chimon une faute telle que ce dernier a des raisons légitimes d’être en colère contre lui pour s’être comporté d’une manière aussi inconvenable. Néanmoins, lorsqu’il vient tomber à genoux devant Chimon, en pleurant et en le suppliant de lui pardonner sa conduite, et que tout donne à penser que ses regrets sont sincères, il est logique d’imaginer que Chimon ne sera pas cruel en lui refusant le pardon.
Alors, à plus forte raison, lorsque c’est un être de chair et de sang qui reconnaît sa faute et demande au Maître de la miséricorde de lui pardonner, il est certain que sa requête sera exaucée.
-> Le rabbi Elimélé'h de Lizensk (Likouté Chochana) écrit :
"La Torah nous apprend à reconnaître nos fautes par la parole, parce que nous sommes certains de la compassion d'Hachem qui nous prendra pitié et nous pardonnera nos fautes.
Et cela ne doit pas se faire dans la tristesse, car celle-ci éveille la midat HaDine (Attribut divin de Rigueur), mais au contraire, dans la confiance en Hachem, comme il est écrit : "Celui qui reconnaît et qui abandonne sa faute sera pris en miséricorde" (Michlé 28,13)."
-> Le 'Hafets 'Haïm l’illustre par la parabole qui suit :
Un homme avait emprunté de l’argent à quelqu’un. Lorsque le prêteur vient réclamer sa dette, si l’emprunteur lui demande un délai supplémentaire d’un ou deux jours, ou même d’une semaine ou deux, sa requête sera acceptée. Mais si l’emprunteur repousse le prêteur, en niant la dette, l’autre le traînera immédiatement devant les tribunaux.
C’est le sens du verset : "Voici que Je te juge pour avoir dit : "Je n’ai pas fauté" (Yirmiyahou 2,32).
Car celui qui nie sa faute sera jugé immédiatement par la Maître du monde (avec rigueur), mais si en revanche, il la reconnaît, il sera pris en miséricorde.
Si Yom Kippour ne nous était donné qu'une fois tous les 70 ans, et que nous savions que le jour où toutes nos fautes sont pardonnées approche, quelle serait notre joie!
Maintenant, puisque Yom Kippour a lieu chaque année, notre joie devrait être plus de 7 fois plus grande!
[rav Israël Salanter ]
Où se trouve le concept de téchouva mentionné dans le "Mizmor shir lé'yom haShabbath" ?
Il est dit : "vé'ata marom lé'olam, Hachem" (Toi, Hachem, tu es élevé pour toujours)
C'est cela la téchouva : nous élever (spirituellement)!
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]
Se réjouir à Roch Hachana
+ Ezra et Né'hémia nous ont disent : "[à Roch Hachana] mangez des mets succulents, buvez des boissons douces ... ne soyez pas tristes, car la joie en Hachem est votre force" (Né'hémia 8:10).
-> Roch Hachana est le jour où nous avons été créés et avons reçu le don originel de la vie. C'est un jour où il faut être joyeux, et non anxieux ou déprimé. Bien sûr, cela ne signifie pas que nous devrions oublier que nous sommes jugés pour tout ce que nous avons fait au cours de l'année précédente. Mais Ezra et Né'hémia nous enseigne que notre émotion première doit être la joie de notre proximité avec Hachem.
<--->
-> Le Ram'hal (Adir BaMarom) enseigne :
Roch Hachana représente le jour où Adam a été créé, ainsi que le jour où il a fauté et a été expulsé du Gan Eden. Mais examinons attentivement les détails de ce jour monumental. La guémara (Sanhedrin 38b) nous donne un détail heure par heure de ces événements cruciaux : "... À la cinquième heure, il se tint sur ses jambes, à la sixième, il appela chaque chose par son nom légitime ... à la dixième, il fauta".
Pendant la majeure partie de cette journée, jusqu'à la dixième heure, l'homme a vécu dans un état de perfection totale. Il était l'œuvre du Tout-Puissant (yétsir kapav) et le but ultime de toute la Création.
-> Ainsi, Roch Hachana nous ramène à notre état idyllique originel, et c'est là que nous transcendons la faute (originelle). Nous devons considérer notre statut élevé d'avoir en soi une tsélem Elokim, et cela n'est pas un fardeau mais un honneur, une fierté à utiliser avec responsabilité.
Certes nous devons trembler de crainte pendant les yamim noraïm, mais nous devons le faire avec l'assurance que le Roi aime Ses enfants royaux (ben chel mélé'h) et qu'Il a envie de les voir mériter une nouvelle année belle et douce.
<--->
Selon le rav Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot), contrairement à Yom Kippour, où nous énumérons plusieurs fois nos fautes, à Roch Hachana, nous nous élevons en faisant l'expérience de la royauté d'Hachem et en nous élevant au-dessus de ce que nous étions auparavant.
Pourquoi nous ne disons pas « bé’ahava »
+ Pourquoi nous ne disons pas "bé'ahava" :
-> Le Taz (Ora'h 'Haïm 582:3) écrit que nous ne disons pas le mot "bé'ahava" (avec amour) pendant la prière de Roch Hachana parce que la téroua représente le "din" (jugement strict) et "il n'y a pas d'ahava dans le din".
Le séfer Zichron Shmouel note que cela est difficile à comprendre. Il semblerait que nous devrions dire "bé'ahava" comme une prière pour adoucir le jugement avec amour.
Il répond que la halakha stipule qu'une personne qui aime ou déteste quelqu'un d'autre n'est pas autorisée à le juger. La raison pour laquelle nous ne disons pas "bé'ahava" est que le son du shofar représente le jugement. Lorsque Hachem s'assoit pour juger le peuple juif et qu'Il veut nous montrer sa miséricorde, le Satan pourrait se plaindre qu'en nous aimant, il n'est pas un juge valable.
C'est pourquoi nous ne récitons pas "bé'ahava", afin que Satan ne vienne pas se plaindre de cet amour.
Cependant, la vérité est que Hachem nous aime infiniment et qu'Il aura pitié de nous. Il nous jugera favorablement et nous accordera une bonne année.
Celui qui met un frein à sa bouche à Roch Hachana en s’abstenant de propos superflus mérite de réveiller dans le Ciel la même conduite : lorsque l’ange Accusateur viendra reprocher à cet homme ses fautes, on lui dire : "C’est l’heure du jeûne de la parole à présent!"
Et il ne sera pas en mesure de prononcer le moindre mauvais jugement contre cet homme.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev ]
Il existe un niveau exalté de téchouva lorsque le souvenir de nos fautes ne provoque pas de chagrin, mais plutôt une joie incroyable.
Cela se produit lorsque la personne réalise que ses fautes ont servi de catalyseurs à la téchouva, pour l'élever à un niveau supérieur et à un plus grand attachement avec Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 8,2 ]
-> Une personne qui fait téchouva motivée par un puissant amour pour Hachem en viendra à voir clairement que le monde entier est une unité spirituelle, remplie de la seule bonté d'Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 12,5 ]
<--->
-> La téchouva conduit une personne à découvrir la véritable essence spirituelle du monde ...
Plus le niveau de téchouva d'une personne est élevé, plus sa peur de la mort s'atténue et disparaît totalement.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 11,3 ]
Téchouva = ouvrir le canal de la joie
+ Téchouva = ouvrir le canal de la joie :
"Lorsque la lumière de la téchouva apparaît et que le désir de bonté bat purement dans le cœur, un canal de bonheur et de joie s'ouvre, et l'âme est nourrie d'un fleuve de délices".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,6 ]
-> L'utilisation de cette expression (fleuve de délices) par le rav Kook n'est pas seulement métaphorique. Dans le monde spirituel, il existe réellement un fleuve de téchouva. Il s'agit du flux constant de téchouva qui, bien qu'invisible, est toujours présent et actif. C'est notre canal vers la joie et le bonheur véritables, car c'est notre canal vers Hachem. Rien dans le monde ne peut être comparé à ses plaisirs.
[rav David Samson ]