Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

‘Hanoucca : Ne jamais baisser les bras …

+ 'Hanoucca : Ne jamais baisser les bras ...

Les 'Hachmonaïm ont allumé la Ménora avec le peu d'huile pure trouvé dans le Temple.
En vérité, ils auraient pu, tout simplement, y renoncer sous prétexte qu'ils n'avaient pas assez d'huile pour allumer le Candélabre durant 8 jours [le temps de confectionner de l'huile pure].
Or, voilà que l'huile contenue dans la fiole brûla miraculeusement durant 8 jours (le Maharal dit que ce chiffre est le symbole du miracle, des manifestations surnaturelles).

=> De là, le rav Pinkous enseigne que la tâche de l'homme est d'accomplir ce qui est à sa portée, et qu'il ne doit jamais se décourager devant l'ampleur de sa mission.

=> Rabbi Nissim Yaguen de nous expliquer :
"L'homme risque de se dire : "Que puis-je faire de plus? Je suis tout seul, petit face à cette grande et dangereuse société!"

Mais nous lui répondons : " Vois ce qu'une petite fiole d'huile a réalisé!!
Bien que son pouvoir ait été infime, bien qu'elle n'aie pas eu suffisamment d'huile pour l'allumer un seul jour, D. a fait le miracle qu'elle a suffi pour 8 jours!

Et toi aussi ... Si tu donnes du tien, Hachem te donnera des forces prodigieuses, tu pourras réaliser de grandes et importantes choses!! "

" 'Hanoucca n'est pas doté de sainteté (kédoucha) en et de lui-même.
Il reçoit sa sainteté de l'enthousiasme avec lequel nous allumons les bougies, et des louanges que nous chantons dans le Hallel.

Nous sommes les seuls à pouvoir sanctifier et injecter de la kédoucha dans les jours de 'Hanoucca."

[Sfat Emet - 'Hanoucca 5631]

-> "Les êtres humains deviennent tellement habitués à l'obscurité qu'ils en viennent à penser que c'est en vérité la lumière.
Mais à 'Hanoucca, nous pouvons voir ce qu'est la véritable "lumière"."
[Le Rabbi de Loubavitch]

-> "Ce n’est pas Yéhouda haMaccabi qui vainquit Antiochus, mais c’est la flamme qui brille dans les cœurs juifs, c’est elle qui eut raison du faste mensonger et de la luxure prônés par la culture grecque."
[le Shem miShmouel]

<--------------------->

+ Les lettres du mot : 'Hachmonaïm (חשמנאים) représentent les mitsvot que les Grecs ont voulu anéantir, et qui ont été restaurées par les 'Hachmonaïm :

-> le Roch 'Hodech (ח = חודש) ;
-> le Shabbath (ש = שבת) ;
-> la brit mila, la circoncision (מ = מילה) ;
-> la nidda, les lois de pureté familiale (נ = נידה) ;
-> l'Aroussa, le décret contre les jeunes filles juives fiancées, qui devaient rendre visite au gouverneur étranger avant leur nuit de noces (א = ארוסה) ;
-> le yi'houd Hachem, renvoyant aux énormes efforts des Grecs afin d'effacer l'unicité de Hachem (י = יחוד ה) ;
-> la mézouza (מ = מזוזה).

Le Kiddouch

+ Le Kiddouch :

-> La guémara (Pessa'him 106a) tire de la Torah (Chémot 20,8) que nous devons sanctifier le Shabbath par une expression verbale en récitant le Kiddouch sur le vin, en début de ce jour, et en prononçant la havdala à sa fin.

-> Le Séfer ha'Hinou'h (31) dit que le Kiddouch a pour objectif de nous rappeler la grandeur du Shabbath qui fixe dans notre esprit la croyance que D. a créé le monde en 6 jours, et s'est reposé le 7e.

-> Selon le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédouchat haShabbath) :
"Le fait d'arrêter de travailler le vendredi, ne prouve pas que nous nous reposons en l'honneur de Shabbath, car durant la semaine nous nous arrêtons également de travailler le soir.
Mais lorsque nous récitons le Kiddouch le vendredi soir, nous démontrons que nous nous reposons uniquement en l'honneur du Shabbath"

<---------------------------->

-> "La guémara (Shabbath 119b) dit : "Toute personne qui prie Arvit, le vendredri soir, et récite le Vayé'houlou (la terre et le ciel ont été terminés), la Torah considère comme si elle est devenue une partenaire de D. dans la Création".

La raison à cela peut se trouver dans le midrach où Rabbi 'Hanina dit : Pour toute louange à D. qu'un juif va proclamer, il est récompensé pour cela.
Une personne qui récite le Kiddouch, atteste que D. a créé le monde à partir de rien.
En retour, D. lui donne la force de changer les lois de la nature qui régissent ce monde."
[Yétev Panim - 'Hanoucca]

<---------------------------->

-> "Par l'unique mitsva du Kiddouch, vous devenez un partenaire de D. dans la création du monde.
Et en plus, vous assurez le fait que le monde puisse continuer à exister (pendant les 6 autres jours)"
[Or ha'Haïm - Béréchit]

-> "La mitsva du Kiddouch est supérieure au service des anges au ciel"
[Tiféret Shlomo - Shabbath Kodech]

-> "Une personne doit garder à l'esprit que l'existence de tout l'univers dépend du témoigne donné dans le Kiddouch par le mot : "Vayé'houlou" (la terre et le ciel ont été terminés - Chémot 20,11).
Il doit être récité avec l'intention d'attester que Hachem est l'Unique et le seul Créateur"
[Yéssod véShoresh haAvoda]

<---------------------------->

-> "Toutes les créatures, dont l'âme supplémentaire, attendent avec impatience d'entendre le Kiddouch des juifs.

Les anges, les saints Patriarches et les âmes des tsadikim, nous écoutent lorsque nous le récitons avec joie et grande concentration"
[Choul'han haTahor]

-> "Il est évident que D. n'a pas besoin de notre honneur, à son égard, par le Kiddouch.
Mais par sa récitation, nous établissons clairement dans notre esprit que Hachem est le Roi des rois."
[le Noam Elimelech - Noam haNéchamot]

<---------------------------->

-> "La guémara (Shabbath 118 a,b) promet que toute personne qui se réjouira du Shabbath va hériter de "l'héritage de Yaakov".

Cela fait référence au rêve de Yaakov dans lequel des anges montent et descendent l'échelle.
Il a atteint le plus haut degré de vision prophétique, et à ce moment de grande élévation, il n'avait plus besoin de la protection des anges car il se tenait au-dessus d'eux.

Le vendredi soir, nous récitons le Shalom Alé'hem, en souhaitant la bienvenue aux anges (qui nous escortent depuis la synagogue).

Mais lorsqu'il récite le Kiddouch, un juif est rempli de tellement de sainteté, qu'il n'a plus besoin de la protection des anges.
C'est pourquoi, nous souhaitons aux anges de partir en paix (tsété'hém léShalom)."

[Shem miShmouel - Vayétsé]

<---------------------------->

-> "Une personne doit réciter le Kiddouch avec de la joie dans son cœur, attestant avec bonheur que Hachem a créé le ciel et la terre"

Lorsque ce témoignage est fait avec un état d'esprit heureux, D. pardonnera les fautes de cette personne."
[Zohar - Vayakel]

-> "Lorsque nous récitons le Kiddouch, on doit se concentrer avec joie sur la pensée suivante : Hachem m'a créé et m'a choisi afin d'être membre de Sa nation.
Il m'a privilégié en me donnant le saint Shabbath."
[Yessod véShoresh haAvoda]

[Nous proclamons dans le "alénou léchabéa'h" ou lorsque nous étudions la Torah : les autres nations se perdent dans des choses vaines, tandis que nous, nous faisons la volonté de D., ce qui a une valeur illimité, infinie. Quelle chance!! Merci HM!!
Le Zohar nous dit que notre plus grande joie est le fait d'être juif ...]

<---------------------------->

-> "Lorsqu'une personne prononce le Kiddouch, elle doit faire téchouva.

Par le Kiddouch, on porte le témoignage que D. a créé le monde en 6 jours et qu'Il s'est reposé le 7e.
Mais un fauteur est disqualifié pour être témoin.
Ainsi, une personne se doit de faire téchouva afin de pouvoir être un témoin valable lors de la récitation du Kiddouch.

C'est pourquoi la guémara enseigne que lorsqu'une personne prononce le Kiddouch, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Tiféret Shlomo]

-> A ce sujet, le 'Hozé de Lublin demande : Est-il permis de faire téchouva à Shabbath?
Ne devrait-on pas l'interdire car cela entraîne une personne à être plein de remords et d'avoir le cœur brisé, alors qu'en ce jour nous devons être joyeux et heureux?

Et de répondre, que concernant la téchouva, il est écrit :
-> "Supprimez donc l'impureté (orla) de votre cœur" (Dévarim 10,16) ;
-> "Hachem, ton Dieu, circoncira ton cœur" (Dévarim 30,6)

Dans ces 2 versets, la téchouva est comparée à la circoncision (mila).

De même que nous devons faire la mila durant Shabbath, alors qu'elle entraîne une blessure normalement interdite en ce jour, de même nous devons faire téchouva ce jour même si cela entraîne des sentiments de honte, de tristesse et de regret."

<--->

-> Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne : le Shabbath se présenta devant Hachem et lui dit : "Maître du monde, toute la création a une âme sœur sauf moi".
Hachem lui répondit : "Ton âme sœur est l'assemblée d'Israël puisqu'elle s'est tenue devant moi au mont Sinaï".
Ainsi Hachem enjoignit aux Bné Israël de se souvenir de ce qu'Il avait dit au Shabbath concernant son âme sœur, l'assemblée d'Israël. Il se souviendront alors du Shabbath pour le sanctifier.
[midrach Béréchit rabba 11,8]

-> De la même façon que l'on ne peut pas sanctifier et s'unir avec une femme sans kidouchin, ainsi devons-nous sanctifier le Shabbath afin de pouvoir nous unir à lui et à ses délices.
Qui sont alors les témoins de cette sanctification?
Il est écrit dans la guémara (Shabbath 119b) : "Tout celui qui prie la veille du Shabbath et proclame "vayé'houlou", 2 anges de service accompagnent l'homme et posent leurs mains sur sa tête en déclarant : "Maintenant, tes péchés ont disparu, tes fautes sont expiées"."

Ce sont ces 2 anges de service qui sont les témoins de la sanctification du Shabbath par l'assemblée d'Israël.
Le 'Hida ajoute que l'homme fera particulièrement attention de se repentir avant de faire le kiddouch du Shabbath car en le prononçant, il témoigne que Hachem créa le ciel et la terre et se reposa le jour du Shabbath.
Or, le témoignage d'un racha n'est pas recevable. C'est pourquoi il faudra se repentir avant de prononcer le kiddouch pour être apte à témoigner.

Nous pouvons ajouter les paroles de nos Sages (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3) : "Toutes les fautes du 'hatan lui sont pardonnées le jour de son mariage".
C'est la raison pour laquelle les 2 anges posent leurs mains sur la tête du juif lorsqu'il sanctifie le Shabbath et lui déclarent "maintenant tes péchés ont disparu, tes fautes sont expiées" (Yéchayahou 6,7).

[Rabbi Mendel Zaks fait également un enseignement identique]

<---------------------------->

-> La guémara (Béra'hot 40a) dit que l'arbre duquel Adam a mangé est la vigne (selon Rabbi Méïr).
En faisant le Kiddouch, nous déclarons que c'est D. qui a créé le vin, et nous réparons cette 1ere faute de dénie, d'ignorance de Hachem.
[Rabbi Aryeh Leib HaLevi Horowitz]

-> Selon Rabbi Méïr l'espèce que consomma Adam était selon Rabbi Méïr de la vigne ... Rabbi Yéhouda dit qu'il s'agissait du blé. [guémara Béra'hot 40a]
La règle générale Talmudique, quand plusieurs avis s'opposent, est présentée par cette formule : "ces paroles-ci, et ces paroles-là sont les paroles du D.. Vivant" (guémara Roch Hachana 27a ; Erouvin 13b ; Guittin 6b ; ...)
Il se trouve donc que la faute d'Adam Harichon était liée au pain et également au vin.

D'après cela, le Ben Ich 'Haï (2e année Béréchit) commente : "C'est pour cette raison que nous faisons le kidouch sur du vin et que nous faisons la bénédiction sur du pain, le soir de Shabbat. En effet, la faute d'Adam et 'Hava fut commise à travers la nourriture ; aussi, l'essentiel de la réparation doit se faire par la consommation de nourriture, à l'image de la loi Talmudique connue, appliquée pour cachériser les ustensiles, qui explique : "De même qu'il absorbe ainsi rejette-t-il" (guémara Erouvin 76b ; Shabbath 42b ; Pessa'him 30b ...).

En fait, lorsqu'Adam Harichon avala de la souillure (fruit interdit), ce sont toutes les âmes de l'humanité, appelées à venir au monde après lui, qui absorbèrent de l'Arbre de la Connaissance. Aussi la réparation consiste-t-elle à consommer des aliments permis, afin d'en extraire les étincelles de sainteté contenues à l'intérieur.
Le Ben Ich 'Haï ajoute : le sujet de la nourriture est en soi une grande réparation de la faute de l'Arbre de la Connaissance.

-> Le Rav Chlomo Kluger (dans son 'Hokhmat Shlomo) écrit :
"Lorsque nous faisons le kidouch sur le vin le vendredi soir, nous devons regarder les bougies de Shabbat" (אוח סימן רעא).
Lorsqu'Adam Harichon fauta, "les lumières du monde se sont éteintes", ce qui provoqua la fin de la vie éternelle, parce que "l'âme de l'homme est une lumière de D." et la mort est l'extinction de la lumière dans ce monde.
Lors du kidouch, en regardant les bougies de Chabbat, nous réparons, avec le vin, la faute et sa conséquence, qui fut l'extinction de la lumière du monde.

<--->

-> "Shabbath est un semblant du monde futur et un reflet de l'époque du Machia'h où chaque jour sera Shabbath.
A ce moment, les tsadikim boiront le vin qui a été mis de côté pour eux dans le monde à venir (yayin haméchoumar).
Nous disons le Kiddouch sur le vin afin de faire allusion à cette glorieuse époque du Machia'h"
[Biour Halakha 242]

-> La guémara (Méguila 27b) rapporte :
"Les disciples de Rabbi Zakkaï lui ont demandé : "Par quel mérite as-tu mérité une longue vie?
Il a répondu : "Durant toute ma vie, je n'ai jamais manqué de dire le Kiddouch, le vendredi soir [sur le vin].

J'avais une mère âgée, et une fois, je n'avais pas de vin pour Shabbath.
Elle a vendu sa coiffe, et a acheté du vin pour [sanctifier] ce jour."

La guémara conclut : "Lorsque la mère de Rabbi Zakkaï est morte, elle lui a laissé 300 barils de vin, et lorsque lui est mort, il a laissé à ses enfants 3 000 barils de vin".
[Puisqu'ils étaient si méticuleux sur la mitsva de sanctifier le jour de Shabbat avec du vin, alors Hachem les a récompensés par de la richesse et une abondance de vin.]

<---------------------------->

+ Lorsque les juifs se trouvaient en Egypte, ils devaient servir les égyptiens en accomplissant toutes les 39 catégories de travaux, comme il est écrit : « Les égyptiens firent travailler les juifs avec dureté (béfaré’h - בְּפָרֶךְ) » (Chémot 1,13).

En utilisant le système de la guématria appelé « at-bach » [selon lequel chaque lettre de l’alphabet est remplacée par la lettre de l’alphabet dans l’ordre inverse : soit aléph par le tav, bét par le chin, …], le mot : « péré’h » (פרך) devient : וגל, et a une valeur numérique de : 39.
=> Ceci fait allusion aux 39 catégories de travaux que nous avons été contraints d’accomplir en Egypte.
[avec dureté (béfaré’h) = avec ces 39 catégories!]

A notre libération, Hachem nous ordonna de ne faire aucune des catégories de travaux accomplis en Egypte.
Dans le Kiddouch et la Amida, nous disons que le Shabbath "commémore la sortie d’Egypte" (zéh’er litsiyat Mitsaryim)

[Tossafot sur la guémara Pessa’him 117b – rapporté par le Méam Loez (Yitro 20,10)]

<---------------------------->

-> Le kiddouch que nous prononçons le soir du Shabbath est composé de 70 mots.
35 mots à partir de "vayé'houlou achamayim véaarets" et 35 autres mots dans la bénédiction "mékadech haShabbath" (sans la bénédiction "boré péri haguéfen).
En proclamant ces 70 paroles de louange pour le Shabbath, nous soumettons les forces impures des 70 nations du monde.
Les 35 premiers mots soumettent les 35 peuples qui descendent d'Ichmaël, tandis que les 35 mots suivants soumettent les 35 nations qui descendent d'Essav.
[Imré Noam]

<---------------------------->

-> Le Beit Yaakov explique pourquoi on récite le kidouch sur du vin, comme nous l'enseignent nos Sages (Pessa'him 106a) : ''Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier = ‘Souviens-toi' de lui sur du vin''.
Il explique : "Car tout ce qui est dans ce monde tend à faire oublier à l'homme et à lui dissimuler le fait qu'il existe un Créateur qui dirige tout, qui a tout accompli, qui continue à accomplir, et qui accomplira tout ce qui s'y déroule (comme les commentateurs le font remarquer, ''monde'' en hébreu se dit ''olam'' qui est de la même racine que ''élem'' qui signifie "dissimuler'').
Lorsqu'un homme travaille durant tous les jours de la semaine pour sa subsistance ou pour ses autres besoins, il peut en effet se fourvoyer en pensant que c'est grâce à la ''force de son poignet'' qu'il a réussi dans ses entreprises. Shabbat, il est donc tenu de se rappeler et de proclamer que ce n'est qu'un leurre qui lui brouille l'esprit, car tout n'est que le fruit de la volonté Divine.

Pour cette raison, il a été institué de réciter le kidouch sur du vin, car celui-ci n'a pas son pareil pour brouiller l'esprit de l'homme en le rendant ivre et confus dans ses idées. En l’utilisant pour le kidouch, il suggère ainsi que toutes les pensées qu'il entretient durant la semaine ne sont qu'un vain mirage, à l'instar du vin qui trouble son esprit.
Ainsi est-on tenu de fixer son regard sur le vin au moment du kidouch (Réma - 271,10), afin de faire pénétrer dans son cœur la émouna que, au-delà de toute cette confusion, c'est Hachem qui dirige les cieux et la terre. Grâce à cela, on pourra y puiser cette force également pour tous les jours de la semaine.

Les 3 gouttes d’eau dans le vin

+ L'habitude (selon la Kabbale) de certaines personnes d'ajouter 3 gouttes d'eau dans le vin du Kiddouch :

-> Pourquoi?
"L'eau symbolise le 'hessed (la bonté), tandis que le vin représente le "din" (la rigueur).
En versant quelques gouttes d'eau dans le vin, nous retirons le difficile jugement et on le transforme en bonté"

[Pri Ets 'Haïm]

-> Pourquoi 3 gouttes?
L'eau symbolise le 'hessed (bonté - חסד), mot qui a une valeur numérique de : 72.
Son opposé est la : guévoura (rigueur - גבורה), qui a une guématria de : 216.

Il est intéressant de constater que : 3 gouttes d'eau ('hessed) = 3*72 = 216 = guévoura.

=> Ainsi, les 3 gouttes d'eau de 'hessed, contrebalance la rigueur (guévoura) du verre de vin.

<--------------->

+ Tremper le pain 3 fois dans le sel :

-> Le Béer Hétev écrit que cette attitude prend sa source dans les livres de kabbala qui disent qu'il y a une mitsva de mettre du sel sur la table et de tremper le pain 3 fois dans le sel.
En effet, la guématria du Nom Divin : יהוה est de 26, et 3 fois ce compte fait 78 qui correspond au compte du mot : méla'h (sel - מלח).

Le jour le plus saint de l’année juive est …

+ "Demandez à un juif moyen quelle est la fête la plus sainte de l'année ; je suis sûr qu'il vous répondra que c'est Yom Kippour.

Mais en réalité, le jour le plus saint de l'année est le Shabbath et non pas Yom Kippour.

Il est évident que le Shabbath a plus de poids que Yom Kippour ; en effet, la punition pour avoir transgressé le Shabbath est la lapidation (sékila), alors que la violation des lois de Yom Kippour est sanctionnée par un châtiment moins sévère : une mort précoce (karét).

Si vous soutenez que Yom Kippour possède un élément que le Shabbath ne détient pas, à savoir, l'expiation des fautes, ce n'est pas vrai non plus.
Ce qui est stupéfiant, c'est que, en vérité tout comme Yom Kippour expie nos fautes, le fait de respecter le Shabbath les rachète également.
La guémara (Shabbath 118b) affirme : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l'idolâtrie figure au nombre de ses fautes".

Dans le cas où quelqu'un penserait que ces propos sont exagérés et ne doivent pas être pris au pied de la lettre, qu'il sache que le Taz (rabbi David haLevi Segal - au 17e siècle), les rapporte en tant que halakha (dans le début de Hilkhot Shabbath 242). "

[Rabbi Boruch Leff]

Le jour du Shabbath et le restant de la semaine

+ Le jour du Shabbath et le restant de la semaine :

-> "Nos Sages nous disent que le Shabbath irradie d'une aura de kédoucha les 6 jours de la semaine, de telle façon que chacun de ces jours contient en lui un peu de Shabbath.

De plus, si vous souhaitez apprécier pleinement la sainteté du Shabbath, vous devez commencer à vous y préparer dès le dimanche.
C'est pourquoi, nous faisons référence aux jours de la semaine comme : le 1er jour depuis Shabbath (yom richon), yom chéni, ...

Nous anticipons ce jour, à chaque moment de la semaine."
[le Magen Avraham - léPessa'h]

[Shabbath est le phare, la boussole de tout juif.
Etant un semblant du monde à venir, ce jour doit être en permanence la finalité de notre vie, le reste n'étant qu'un moyen permettant d'y arriver et de s'y réjouir le plus possible (le monde à venir est appelé : le jour qui n'est que Shabbath!) ]

-> "Il n'est pas possible de vivre pleinement la sainteté du Shabbath, sauf si on s'y prépare durant la semaine.
On peut comparer cela à une personne qui a été enfermée dans une chambre totalement obscure durant toute la semaine.
Lorsqu'elle en est soudainement libérée, elle n'a pas la capacité d'absorber la luminosité (sainteté) du jour"
[Rimzé Shabbath]

<---------------------->

-> "En comptant, nos jours en se référant au Shabbath, nous indiquons que les jours de la semaine sont liés au Shabbath, tirant toute leur existence de ce jour (Ramban - Chémot 20,8 -> on accomplit ainsi chaque jour la mitsva de se souvenir du Shabbath).

Nous faisons que la sainteté de ce jour s'infiltre dans les autres jours de la semaine.
En effet, les jours de la semaine tirent leur force du mérite du Shabbath.

Les 3 premiers jours de la semaine, se nourrissent de la sainteté du Shabbath précédant, tandis que les 3 autres jours sont illuminés par la lumière du Shabbath qui arrive"

[le 'Hayé Adam]

<---------------------->

-> "Le peuple juif s'est préparé pour le don de la Torah (au mont Sinaï) : 3 jours en avance de cet événement, qui s'est tenu durant un Shabbath (guémara Shabbath 88b).

Ainsi, les juifs étaient prêts à recevoir la Torah le mercredi.
De même, nous devons commencer à préparer le Shabbath à venir, dès le mercredi, afin de pouvoir vivre ce jour dans un bon état d'esprit"
[Beit Avraham]

-> Le Or ha'Haïm (Béréchit) enseigne :
"Lorsque Hachem a créé le monde, il était prévu qu'il ne dure que pendant 6 jours.
Mais Shabbath, qui est observé par le peuple juif, a donné au monde le potentiel de durer encore pour 6 jours.

Il est clair que la sainteté de ce jour fait partie intégrante des 6 jours qui le suivent.
Il soutient le monde!"

Le Shabbath

+ Le Shabbath :

"Il y a 2 thèmes principaux concernant le fait d'observer le Shabbath :
-> une expression de notre croyance que D. a créé le monde en 6 jours, ce qui signifie l'existence d'Hachem ;
-> un souvenir de la bonté de D., de nous avoir libéré de l'esclavage d'Egypte, où nous avons été forcés à travailler, et où nous ne pouvions pas nous reposer lorsque nous le souhaitions.

Ainsi, Shabbath est une bénédiction double :
-> spirituellement : il nous donne une vision correcte de la vie ;
-> physiquement : il restaure et développe le bien être de nos corps"

[Rambam - Moré Névou'him 2,31]

<---------------------->

"Il ya 3 témoins qui attestent l'un pour l'autre : les juifs, le Shabbath et D. :
-> les juifs et Hachem : apportent le témoignage que le Shabbath a été institué comme jour de repos.
-> les juifs et le Shabbath : attestent que D. est le créateur de l'univers.
-> Hachem et le Shabbath : attestent que les juifs sont les enfants de D., qu'Il a choisi pour Lui"

[Tossafot - guémara 'Haguigua 3b]

<---------------------->

-> "Shabbath est un semblant du monde à venir.
De même, qu'une personne ne peut atteindre ce monde qu'une fois qu'elle quitte le monde matériel, de même, une personne ne peut goûter à la douceur du Shabbath qu'après avoir quittée les vanités de ce monde"
[Sia'h Sarfei Kodech]

-> "La lumière sublime qui a été créée le 1er jour de la Création, a été cachée afin d'en faire profiter les tsadikim, et une lumière plus matérielle a été créée afin de prendre sa place.
Pendant Shabbath, cette lumière cachée est révélée à chaque juif, selon son niveau spirituel"
[Maor vaChémech - Vayehi]

-> "Il y a des juifs qui observent méticuleusement toutes les lois de Shabbath, mais n'éprouvent pas de plaisir à ce jour, et échouent à ressentir sa sainteté.
Lorsqu'un tel juif arrivera au paradis, il sera regardé comme un étranger.
Il ne goûtera pas à la douceur du fait d'être proche de D."
[Rabbi Shlomo de Karlin]

[le Shabbath étant un semblant du monde à venir, plus on y prendra plaisir, plus notre futur sera heureux!]

-> "Le plus une personne pensera à Shabbath durant la semaine, le plus important sera son plaisir durant Shabbath.

De la même façon qu'une personne apprécie grandement Shabbath, qui est un semblant du monde à venir, de même, elle appréciera le monde à venir"
[Sfat Emet - Yitro]

<---------------------->

-> Le Rabbi de Bobov fait remarquer que les germaniques écrivent le chiffre 7 avec une barre au milieu.
Pourquoi?

Cela prend racine dans le fait qu'ils sont les descendants d'Amalek, les ennemis jurés des juifs (cf.guémara Méguila 6a).

Puisqu'ils veulent anéantir toute trace de sainteté, ils barrent le chiffre 7, qui en est le symbole (référence au 7e jour : le Shabbath).

L’âme supplémentaire pendant Shabbath

+ L'âme supplémentaire pendant Shabbath :

-> Selon le Zohar, le Shabbath est appelé : "la journée de l'âme" (Yoma déNichmata).

-> "Que signifie la néchama yétéra?
Cela veut dire vivre un sentiment de sainteté supplémentaire qui provient du ciel"
[Rav Dessler - Michtav méEliyahou - vol.1]

-> "La néchama yétéra n'est connue que du peuple juif.
D. ne l'a pas révélé aux autres, c'est un secret entre Hachem et les juifs"
[guémara Beitsa 16a]

=> Pourquoi Hachem a-t-il caché aux nations le don à Israël de l'âme supplémentaire à Shabbath?

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Beitsa 16a) enseigne :
Lors du don de la Torah, chacun des juifs a reçu un ornement, sous forme de 2 couronnes de lumières sur la tête, qui traduisait un haut niveau spirituel.
Mais, après la faute du veau d'or, les juifs ont dû retirer ces ornements, car ils ne correspondaient plus à leur véritable niveau spirituel qui avait alors baissé.
Selon le Ari zal, c'est Moché qui a alors été paré de tous ces ornements, et par bienveillance, ils étaient restitués à Israël chaque Shabbath : ce sont ces ornements qui constituent l'âme supplémentaire, dont chaque juif est doté le jour de Shabbath.
Ainsi, l'âme supplémentaire revient en nous, chaque Shabbath, à titre de bonté, car selon la stricte justice, nous ne méritions plus ces ornements après la faute d'idolâtrie du veau d'or.
C'est parce que cette âme supplémentaire revient de façon hebdomadaire, par bonté ('hessed), qu'il fallait le cacher aux nations afin que le prince (sar) de chaque nation et l'Accusateur Céleste ne viennent accuser Israël pour ce privilège non mérité.

<--->

-> voir également : perdre son âme supplémentaire : https://todahm.com/2020/03/23/13061-2

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï note que la guématria de : Shabbath (שבת) est de 702, qui est la même que le mot : bamistar (en cachette - במסתר).
Il y a ici une allusion au Shabbath donné discrètement.

Rabbénou Bé'hayé (Chémot 31,17) dit que le Shabbath fait partie des 10 Commandements qui ont été entendu par toutes les nations du monde.
Ainsi, l'aspect discret ne concerne pas la mitsva de Shabbath (tout le monde était au courant), mais se rapporte à l'aspect caché de la mitsva de Shabbath et à son intériorité (ex: l'âme supplémentaire) que ne peuvent déceler que ceux qui respectent le Shabbath, en accord avec : "Il sera (le Shabbath) entre Moi et les enfants d'Israël un signe perpétuel" (Chémot 31,17).

<---------------------------->

-> Le Shabbat, nous recevons une âme supplémentaire (néchama yétéra - נשמה יתירה - guémara Bétsa 16a).
En effet, rabbi Tsadok haCohen s’évanouissait à chaque sortie de Shabbat lorsque sa néchama yétéra, qu’il le ressentait réellement, le quittait.

-> Le Maguid de Mézérich (Méor vaChémech - Chémot - sur la Haftara de Shabbat et roch 'hodech) dit que le Shabbat, chaque personne reçoit selon son niveau un roua'h (רוח), un néfech (נפש) et une néchama (נשמה) supplémentaires (ce sont les 3 niveaux de l’âme). Parce qu’une personne reçoit la sainteté du Shabbat sur elle-même, elle tire ces roua'h, néfech et néchama supplémentaires.
Le Séfer Aspaklaya haMéïra (sur Yitro) écrit que le néfech supplémentaire vient la érev Shabbat après ‘hatsot, c’est-à-dire après quand l’on se prépare pour chabbat. Le roua'h supplémentaire vient lui avant "vayé'houlou" (ויכולו) dans la prière quand on dit "aporech Souccat Shalom" (הפורש סוכת שלום) ... Enfin la néchama supplémentaire vient chabbat matin à Cha’harit quand on dit "nichmat" (נשמת).

-> Voici quelques allusions à la néchama yétéra.
1°/ Le mot ביני (béni) dans "ביני ובין בני ישראל" (béni ou ben béné Israël - entre moi et les enfants d’Israël - Ki Tissa 31,17) qui parle de Shabbat, est un acronyme pour בשבת יש נשמה יתירה (béShabbath yéch néchama yétéra - à Shabbath il y a une âme supplémentaire).
[ la Michna Broura (491:3) écrit qu’il n’y a pas de néchama yétéra le Yom Tov. Il est dit au nom du Maguid de Mézérich qu’à Roch ‘hodech, on reçoit un néfech supplémentaire mais pas de roua'h ni de néchama (Taamei Haminhaguim p.127) ]

2°/ Le Baal haTourim et le Daat Zekénim soulignent que les dernières lettres de "וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי שָׁבַת וַיִּנָּפַשׁ" (ouvayom achévi'i Shabbath vayinafach - le 7ème jour Il s’est reposé - Ki Tissa 31,17), forment le mot "שתים" (chtayim = deux), puisque nous recevons une âme supplémentaire.

3°/ Le mot "vayinafach" (וינפש) est de la racine "נפש" (âme). Cela fait allusion à l’âme supplémentaire que nous recevons le Shabbat.

4°/ Les 1ères lettres de "פני שבת נקבלה" (péné Shabbath nékabéla - accueillons la présence du Shabbat- Lé'ha Dodi), forment le mot "נפש" (néfech). Cela fait à nouveau allusion à l'âme supplémentaire (נשמה יתירה).
[rav Yéhochoua Alt]

-> Le Séfer Avodat hakodech écrit : Puisque la néchama yétéra descend du ciel, elle est habituée à entendre les chants des anges. L'âme supplémentaire aime écouter des zémirot (chants) qui lui rappellent quand elle était attachée à sa racine céleste.
[Le rav Yéhochoua Alt enseigne : Un nouveau-né est également apaisé lorsqu’il entend sa mère chanter une douce mélodie. Le bébé pur et innocent était habitué à entendre les anges chanter, et le doux fredonnement de la mère rappelle au bébé le chœur des anges.]

<---------------------------->

-> Selon Rech Lakich, Hachem donne à l'homme un supplément d'âme à l'entrée de Shabbath et le lui retire à la sortie de Shabbath, selon le verset : "Et le 7e jour, il a cessé (chavat - שבת) son oeuvre et Il s'est reposé (vayinafach - וינפש)" (Chémot 31,17) = après le jour de repos (chavat), hélas (vaï) l'âme (néfech) supplémentaire est perdue.
[guémara Beitsa 16a]

-> A la sortie de Shabbath, on ressent ce manque : "Malheur, l’âme [supplémentaire] est partie".
Selon les Tossefot (guémara Beitsa 33b), c’est la raison pour laquelle on sent des bessamim (épices odorantes) durant la Havdala pour adoucir la mélancolie éprouvée par la perte de la néchama yétéra.

Rachi de commenter cette guémara : "L'âme supplémentaire, donné en cadeau à l'homme chaque Shabbath, a pour but d'élargir son cœur pour le repos (ménou'ha) et la joie (sim'ha).
De plus, cette âme nouvelle permet, ce jour-là, d'être plus ouvert à la sagesse, et même de manger et boire copieusement sans répugnance et avec sainteté."

Le Toldot Yaakov (Vaéra) sur ce Rachi :
"Puisque les plats du Shabbath ont en eux de la sainteté, l'âme supplémentaire ne les rejette pas"

Le Daat Zékénim (Chémot 16,22) explique : "Il est normal de manger plus le Shabbath que pendant la semaine en raison de la néchama yétéra"

Le rav Baroukh Leff dit : "Manger et boire le Shabbath ne sont pas des activités qui représentent une menace pour l'âme supplémentaire, en effet, c'est elle qui transforme le fait de manger et de boire en ce jour, en un acte spirituel"

[il faut tâcher d'avoir l'intention de le faire pour accomplir la mitsva de se réjouir du Shabbath, et non pour justifier de la gloutonnerie]

-> "Si vous réjouissez votre âme en mangeant et en buvant en l'honneur du Shabbath, alors vous ressentirez un sentiment de satisfaction de la proximité à D., de la même façon qu'un enfant apprécie d'être proche de son père"
[Tikouné Zohar 85]

-> "Le Shabbath sanctifie le peuple juif par l'âme supplémentaire, qui contient une particule de D."
[Alshich Hakadosh - Ki Tissa]

[Il n'existe pas de plus grand plaisir que le fait de se sentir au plus proche de D. ...]

<---------------------------->

-> Cette âme supplémentaire communique à l'homme le désir de s'élever et de remonter aux sources de la Création.
Elle nous aide à nous détacher des contingences terrestres, en ce jour de Shabbath, et offre ainsi à l'homme le moyen de réaliser sa véritable raison d'être : l'aspiration de son âme à servir le Créateur.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Choftim 20,10) commente en s'appuyant sur les paroles de Rabbi Chimon ba Yo'haï dans le Zohar :
"Hachem envoie un supplément d'âme des mondes supérieurs vers l'homme pour l'orienter vers le chemin de la droiture et le renforcer contre la faute".

=> Comment approfondir l'enseignement du Ohr ha'Haim Hakadoch?

-> Le Arizal nous explique dans ses écrits que lorsqu'Adam fauta en consommant de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et que le décret de mort sur l'humanité fut scellé, ce n'est pas seulement Adam qui fauta, mais toutes les âmes qui étaient incluses en lui au moment de la faute, et par conséquent le décret de mort s'appliqua à tous les hommes. Il incombe donc à chacun d'entre nous de réparer une partie de la faute commise avec l'arbre de la conaissance.

Les Sages ont enseigné qu'Adam fauta le 6e jour de la création, à la dixième heure. (guémara Sanhédrin 38b).
Par conséquent, le supplément d'âme du Shabbat n'était pas encore descendu à l'intérieur d'Adam. Il se trouve donc que ce supplément d'âme n'a jamais été endommagé par la faute de l'arbre de la connaissance puisque cette dernière fut commise un jour profane.
D'après ceci, nous comprenons pourquoi l'homme avait besoin d'une aide providentielle dans son service divin par l'intermédiaire précisément du supplément d'âme puisque le néfech, le roua'h et la néchama de la semaine furent endommagés par la faute originelle, ce qui donne la force au mauvais penchant de tenter l'homme et de le faire fauter, puisque comme nous l'expliquent nos Sages, une transgression en entraîne une autre. (Pirké Avot 4,2)
Le Créateur souhaita prodiguer une aide à l'homme en lui accordant un supplément d'âme le jour du Shabbat.

<---------------------------->

-> Le Ibn Ezra dit : "Lorsque D. bénit le 7e jour, Il lui souffla le potentiel d'accroître l'intelligence et la perspicacité"

Dans une lettre qui lui est attribuée, il écrit qu'il y a 100 fois plus de "portes de la compréhension" qui nous sont ouvertes durant Shabbath, par rapport aux autres jours.

-> Le Sforno (Chémot 20,11) explique la néchama yétéra comme l'acquisition d'une compréhension plus profonde, donnant lieu à un service plus intense de D.

-> Le Réchit 'Hochma (chaar kédoucha 7,106) caractérise le rôle de l'âme supplémentaire comme une force supplémentaire pour lutter contre le yétser ara.

-> Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.
Elle apporte à l'homme, depuis le Ciel, un surplus de flux de sainteté, ainsi que des prédispositions supplémentaires à l'étude de la Torah, et à sa compréhension.
Enfin, elle permet la prise de conscience et l'approfondissement de l'oeuvre d'Hachem dans la Création.

<---------------------------->

-> "Certaines personnes ne réalisent pas que la néchama yétéra ne prend pas part aux plaisirs de ce monde, son unique désir étant d'étudier la Torah.
Elle vient d'en-Haut, à Shabbath, afin d'ouvrir les esprits des personnes et leur faire comprendre les sujets de Torah qui les ont laissé perplexes durant la semaine.

Les personnes qui passent le Shabbath uniquement à se réjouir de plaisirs matériels, causent à leur âme supplémentaire une détresse déchirante.
[...]
Chaque personne devra être sûre de ne pas négliger la Torah.

Dès qu'elle finira son repas de Shabbath, elle doit s'asseoir et étudier la Torah selon ses capacités.
Si elle ne peut pas étudier par elle-même, elle devra aller à la maison d'étude et écouter le discours du rabbin.

La néchama yétéra la bénira pour cela"

[Yalkout Méam Loéz]

<---------------------------->

-> Le Chla haKadoch (guémara Soucca77a) dit également en ce sens :
"Quiconque mange et boit le Shabbath plus que nécessaire et gaspille de la sorte un temps précieux au lieu de le réserver à l'étude de la Torah est considéré comme s'il avait tué quelqu'un, car il a tué la néchama yétéra qui lui a été donnée pour apprendre et enseigner [la Torah le Shabbath] avec une force et une compétence plus grandes que celles qu'il a pendant la semaine."

<---------------------------->

-> Le Or ha'Haïm (Ki Tissa) nous enseigne :
"La néchama yétéra provient de la salle des trésors de D., qui est appelée : "Shabbath", et l'âme supplémentaire est également appelée : "Shabbath" (guémara Shabbath 10b).

Dans la salle des trésors de D., la tristesse n'existe pas, seulement la joie et la satisfaction y règnent.

Hachem a ainsi ordonné que durant Shabbath, la maison juive soit débarrassée de toute peine et chagrin, car l'âme ne peut pas supporter les cœurs brisés et la détresse.
Elle déteste être prisonnière d'une personne triste.

C'est pour la même raison, que nos Sages interdisent de penser et de parler de nos soucis du travail pendant Shabbath.
Cela "choquerait" la néchama yétéra, qui vient d'un monde plus élevé où les problèmes matériels n'existent pas.
Nous nous devons de créer un environnement spirituel auquel elle a l'habitude."

<---------------------------->

-> "La meilleure façon d'accueillir la néchama yétéra est en sanctifiant nos pensées et en se concentrant à atteindre de la proximité avec D.
Elle se réjouit fortement de notre ferveur durant la prière et des paroles de Torah sur la paracha que nous nous disons l'un à l'autre."

[Réchit Hochma - Chaar haKédoucha 3,5]

<--->

-> L'âme supplémentaire (néchama yétéra), que nous recevons le Shabbath, tire beaucoup de plaisir du birkat hamazon, car c'est une nouveauté qu'elle ne vit pas au Ciel. [Rama de Pano - Assara Maamarot]
C'est pourquoi l'objectif principal des repas du Shabbath est de donner du plaisir à l'âme supplémentaire en récitant le birkat hamazon.
[Agra déKalla - paracha Vayéra]

<---------------------------->

-> Le rav Avigdor Miller enseigne que l'âme supplémentaire doit nous conduire à réfléchir :
"J'ai aujourd'hui une néchama yétéra, et je dois la mettre en valeur.
Je dois en tirer profit et non pas, D. en préserve, gâcher l'occasion"

Après une semaine où nous avons naturellement tendance à penser que : "c'est par ma force que je réussis", le Shabbath, qui est un semblant du monde à venir, nous oblige à remettre les pendules à l'heure, sur la vérité, afin de vivre notre vie sur de bonnes bases.

<---------------------------->

-> "Lorsque le Shabbath commence, le mouvement des âmes s'accentuent grandement.
Certaines s'en vont, certaines arrivent, d'autres descendent ... toutes sont joyeuses et pleines de bonne volonté.
Ces âmes viennent couronner le peuple saint (juif).
Une fois que le Shabbath est entré, les gens résident dans le "monde des âmes"
[...]
Toutes les peines, les colères, les querelles dans le monde sont oubliées parce que le jour de réjouissance pour le Roi est arrivé.
Les âmes sont augmentées au sein d'Israël, comme si c'était le monde futur"

[le Zohar - rapporté par le Réchit 'Hochma - Chaar Kédoucha 3,4-7]

-> Il est intéressant de noter que le Réchit 'Hochma, dans ce même passage, rapporte également le Zohar ci-dessous.

Après Shabbath, lorsque l'âme supplémentaire quitte le royaume physique pour retourner dans le Ciel, D. lui demande : "Quel 'hidouch (idée nouvelle) de Torah as-tu entendu?"

Le Zohar déclare : "Combien est bienheureuse l'âme qui peut réciter des 'hidouché Torah devant Hachem.
D. se réjouit énormément et rassemble tous ceux qui se trouvent dans Son palais et s'exclame : "Nous avons entendu une idée perspicace transmise par l'âme de cette personne!"

Tout le palais et tous les anges écoutent le 'Hidouch.
Mais si l'âme n'a pas de 'hidouch à raconter au palais Céleste, elle en a honte et ensuite les anges s'affaiblissent, pour ainsi dire"

-> Le Ari Zal (rapporté dans Chaaré Téchouva) affirme qu'une couronne spéciale est créée pour le père de celui qui étudie une nouvelle idée de la Torah le Shabbath.

Le Yéssod véShoresh haAvoda (Bémaalot haShabbath) rapporte qu'en plus, D. embrasse la tête de ce même père.

Ceci explique pourquoi la mitsva du Shabbath est juxtaposée à celle du respect des parents (dans les 10 commandements).

Ainsi, b"h, tâchons de profiter à fond de notre néchama yétéra afin d'honorer au maximum nos parents (qu'ils soient vivants ou décédés).

Précisions sur la notion de 'hidouch : nouveauté en Torah :
-> Selon le Chaaré Téchouva, si quelqu'un ne peut pas être créatif, s'il apprend quelque chose qu'il n'a jamais étudié auparavant, ce sera également qualité de 'hidouch.

-> Le Yessod véShorech haAvoda (Chaar 8,12) dit que toute nouvelle inspiration conduisant à améliorer ses midot, son caractère ou tout bon comportement que l'on accepte sur soi, est aussi considéré comme un 'hidouch.

<---------------------------->

-> "Le midrach dit que la joie du Shabbath qu'aura un juif, amène une lumière spéciale, et son âme supplémentaire augmente son rayonnement à un niveau encore plus élevé"
[Yéfei Toar - Béréchit 11,2]

-> Le Zohar dit qu'une personne qui s'énerve est considérée comme si elle allumait les feux de l'enfer.
Une personne qui s'énerve pendant Shabbath fait partir l'âme supplémentaire qui réside en elle"
[Nichmat Yaakov]

<---------------------------->

+ Les Chéva Bra'hot & Shabbath :

-> Le Choul'han Aroukh ne nous permet de dire les Chéva Bra'hot (repas donnés en l'honneur des mariés et au cours desquels 7 bénédictions sont prononcées) que s'il y a des personnes qui ne les ont pas entendues lors du mariage.  [on parle de : "parnim 'hadachot" : nouveaux visages]

Le 'Hayé Avraham rapporte le Kli 'Hemda qui écrit :
"Il me semble que nous disons les 7 bénédictions (chéva bra'hot) [même s'il ne se trouve pas de nouvelles personnes] durant Shabbath, car le midrach dit que : "Panim 'Hadachot" (des nouveaux visages) sont venus là", et il s'agit sans aucun doute de l'âme supplémentaire que nous recevons à Shabbath et qui fait de l'homme une nouvelle créature, apte du point de vue halakhique à écouter de nouveau les 7 bénédictions."

<---------------------------->

+ Bénéficie-t-on de la néchama yétéra pendant Yom Tov?

-> Les avis sont partagés et le fait que l’on ne sente pas les bessamim à l’issue d’un Yom Tov (guémara Pessa’him 102b) indiquerait que ce n’est pas le cas.
Le Rachbam (Pessa’him 102b) estime cependant que la néchama yétéra nous accompagne aussi durant les fêtes, mais il nous faut alors comprendre pourquoi il n’est pas nécessaire de sentir les bessamim quand elles se terminent, tandis qu’à la sortie du Shabbath, l’âme en a besoin. Pourquoi la néchama yétéra nous quitte-t-elle après Shabbath, mais reste-t-elle en nous après Yom Tov?

Pour répondre à cette question, il nous faut analyser une différence fondamentale qui existe entre Shabbath et Yom Tov. Les Livres saints évoquent le concept de "l’élévation d’en Haut" et "l’élévation d’en bas".
Dans le premier cas, on parle d’un moment où une inspiration particulière nous est accordée du Ciel, en cadeau.
En revanche, "l’élévation d’en bas" fait référence aux temps où cette inspiration prend racine dans ce monde et où la participation humaine est nécessaire pour l’activer.
Shabbath est caractérisé par "l’élévation d’en Haut", sa sainteté nous vient sans que nous y prenions part, c’est un "cadeau merveilleux" qu’Hachem nous donne. Quand on offre un objet à quelqu’un, le destinataire ne le mérite pas forcément.

Par contre, en ce qui concerne Yom Tov, il faut se préparer pour atteindre le niveau de sainteté du jour. C’est une "élévation d’en bas". D’ailleurs, c’est l’homme qui détermine la date du Yom Tov, en fixant celle de Roch ’Hodech, alors que l’entrée du Shabbat n’est pas déterminée par l’être humain.
Yom Tov n’est pas un cadeau, mais doit plutôt être mérité.

-> Le Kédouchat Lévi et le Sfat Émet expliquent pourquoi, selon l’avis du Ramban, la néchama yétéra ne nous quitte pas après Yom Tov. Puisqu’elle est acquise grâce aux préparations de la personne en vue de la fête, le mérite lui reste à jamais. Tandis que la néchama yétéra de Chabbath étant un présent, on ne peut la garder éternellement.

-> Le rav Yéhonathan Gefen conclut cela :
Ainsi, la néchama yétéra de Shabbath est accordée, peu importe l’effort de l’homme. Toutefois, si ce dernier ne ressent pas la sainteté particulière du Shabbath, c’est qu’il n’a pas "exploité" sa néchama yétéra. Il ne s’est certainement pas suffisamment préparé au Shabbath, il ne le considère peut-être pas avec la sainteté qui lui est due.
Si le Shabbath représente uniquement une opportunité de dormir, de manger et de bavarder davantage, on risque de ne pas sentir son caractère saint. Mais si on lui voue le respect dû et que l’on s’efforce d’étudier plus, de discourir de Torah durant les repas, de passer plus de temps en famille, alors on ressentira sa sainteté à un degré bien plus élevé. C’est d’autant plus le cas pour Yom Tov, quand la néchama yétéra dépend des préparatifs (autant matériels que spirituels : étudier les lois et la hachkafa de la fête) de la personne.

Goûter les plats de Shabbath

+ Goûter les plats de Shabbath :

-> Selon le Magen Avraham (260,101) : "La veille de Shabbath, c'est une mitsva de goûter les plats préparés pour Shabbath"

-> Le Ma'hzor Vitry (191) dit : "ceux qui agissent ainsi vivront jusqu'à un grand âge".

-> Le Chaar haRav (168) dit que ces personnes mériteront une vie joyeuse et vertueuse.

-> Le Nimoukei Orach 'Haïm (203) nous enseigne :
"La raison de goûter la nourriture de Shabbath le vendredi, est afin d'être sûr que les plats ont un bon goût, car ainsi la famille ne sera pas déçue s'ils ne sont pas suffisamment cuits ou assaisonnés.

Les grands rabbins 'hassidiques avaient l'habitude de ne goûter qu'un seul plat, convaincus que leur femme avait tout préparé à la perfection".