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La téchouva dépend de l’étude de la Torah

+++ La téchouva dépend de l'étude de la Torah :

+ "Car cette loi que je t'ordonne aujourd'hui, elle n'est pas cachée de toi et elle n'est pas est éloignée.
Elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises : "Qui montera pour nous au ciel et accessible nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions?"
Elle n'est pas non plus de l'autre côté de la mer, pour que tu dises: "Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer et nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions ?"
Car la chose est très proche de toi - dans ta bouche et dans ton cœur - pour l'accomplir. (Nitsavim 30,11-14)

-> Le Sforno et le Ramban écrivent que ce verset (v.11) fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.
Ils expliquent que la téchouva est le sujet mentionné au début de ce chapitre, qui stipule qu'après avoir trébuché dans l'erreur et la faute en exil : "tu reviendras à Hachem, ton Dieu" (Nitsvaim 30,2).

Le Sforno explique le verset (v.14) : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.
En bref, la téchouva est éminemment réalisable.

-> La guémara (Erouvin 55a) cite ce verset (v.11), et les nos Sages disent que la mitsva à laquelle il est fait référence est l'étude de la Torah. Le verset dit ensuite que la Torah n'est pas "dans les cieux", c'est-à-dire chez ceux qui ont "la tête dans le ciel", ou chez les personnes vaniteuses et orgueilleuses. Elle n'est pas non plus "au-delà des mers", parmi les marchands qui voyagent de loin en loin pour faire du commerce.

=> Comment le Ramban et le Sforno (téchouva) peuvent-il contredire la guémara (Torah)?

-> Le Maadaneé Shmouel réconcilie les Richonim avec la guémara en expliquant que l'étude de la Torah est une partie essentielle du processus de la téchouva.
Cela apparaît clairement dans la bénédiction sur la téchouva que nous prononçons dans le Amida : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (hachivénou Avinou léToraté'ha), et ce n'est qu'ensuite que nous demandons : "et ramène-nous à Toi avec une téchouva complète."
De plus, l'appel à la téchouva du prophète Hochéa : "Prenez pour vous des paroles et revenez à Hachem" (Hochéa 14,2) est expliqué dans le Sifri (Haazinou 32,2) comme "Quelles paroles devrions-nous prendre? Des paroles de Torah".

-> Il est écrit : "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton D., car tu n'es tombé que par ton péché. Armez-vous de paroles et revenez vers le Seigneur!" (Ochéa 14,2-3)
Dans le Sifri (paracha Haazinou 32,2), on interprète ce verset ainsi :
"lorsque le verset dit : 'Armez-vous de paroles et revenez', le mot 'paroles' fait également référence à la Torah".
Le verset "Armez-vous de paroles" fait donc allusion aux paroles de Torah, car elles font partie du processus de téchouva, car c'est en s'armant de paroles de Torah qu'ils reviendront (pleinement) vers Hachem.

=> Pourquoi la téchouva dépend-elle de la Torah?

-> La guémara (Kidouchin 30b) affirme que la Torah est le remède au mauvais penchant.
Cela est vrai avant qu'une personne ne commette un péché, puisqu'elle doit appliquer ce "remède" pour surmonter la tentation. Toutefois, cela est encore plus vrai pour une personne qui est déjà tombée dans la faute. Il est nécessaire d'étudier la Torah si l'on veut échapper au filet du mauvais penchant dans lequel on est pris.

-> Le 'Hazon Ich (Igrot 2:75) écrit que pour déraciner un trait de caractère négatif, il faut à la fois travailler sur ce trait et étudier la Torah pour l'amour d'Hachem.
Sans l'un ou l'autre de ces ingrédients, l'effort est voué à l'échec.

-> De plus, il est impossible pour une personne de faire téchouva et d'atteindre une quelconque proximité avec Hachem sans progresser également dans la Torah.
Dans la Kriat Shéma, le verset dit : "Et tu aimeras Hachem, ton D. ... Et ces mots doivent être ... sur ton cœur" (Vaét'hanan 6,5-6). Rachi cite le Sifri : "Comment acquiert-on l'amour d'Hachem? En ayant ces mots (c'est-à-dire les mots de Torah) sur son cœur. C'est alors que l'on peut connaître Hachem et s'attacher à Ses voies".

-> De même, le rav 'Haïm de Volzhin (Néfech ha'Haïm 4,31) cite le Zohar selon lequel la proximité avec Hachem est proportionnelle à la proximité avec la Torah.

-> Le rav Shlomo Wolbe note que le premier Elloul de la nation dans le désert était une période de réception de la Torah. Ils se préparaient au retour de Moché du mont Sinaï avec les 2e Lou'hot.
Bien qu'ils aient déjà reçu la Torah au mont Sinaï, c'était avant qu'ils n'aient fauté, et ils devaient maintenant accepter la Torah à nouveau pour se purifier de la faute du Veau d'or.

-> Ainsi, nous aussi, nous devons accepter la Torah de tout cœur dans le cadre de notre Elloul. Nous pouvons y parvenir en consacrant plus de temps et d'énergie à notre étude que ce à quoi nous sommes généralement habitués.
À la yéchiva de Kelm, les séances d'étude duraient 6 ou 7 heures pendant le mois d'Elloul.
Le machguia'h, le rav Itzélé Péterburger expliquait à ses élèves : "Vous devez arriver au jour du jugement avec beaucoup de guémara, de Rachi et de Tossefot".

-> Un jour, le machguia'h de Lakewood, le rav Nathan Wachtfogel, a dit à ses élèves :
"Si les étudiants de Kelm étaient capables d'apprendre si longtemps en Elloul, pourquoi ne l'ont-ils pas fait toute l'année?
Il a répondu qu'un tel travail dépassait leurs capacités naturelles. Néanmoins, Hachem est plus proche de nous en Elloul, et Il leur a donc donné les possibilités pour étudier encore plus, leur donnant la chance de se rapprocher davantage de Lui.
Nous aussi, nous pouvons utiliser Elloul pour nous pousser davantage dans la Torah et le service d'Hachem!"

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[la téchouva signifie revenir vers Hachem.
Or, la Torah a un pouvoir de purification de nos fautes, et en nous la donnant Hachem a dit que c'est comme s'Il s'était donné avec (la Torah est composé de Nom Divin, étudier la Torah c'est apprendre à davantage connaître Hachem, ...).
Ainsi, par le faut d'étudier davantage la Torah, nous montrons concrétement à Hachem que certes on a pu fauter ce qui nous a éloigné de Lui, mais notre réel désir est d'être proches de Lui, comme en témoigne le fait que nous étudions davantage, que nous faisons plus de mitsvot en cette période (ex: Elloul).]

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"Viens et vois, combien puissante est la force de la Torah : elle purifie les fauteurs d'Israël quand ils se repentent, même de l'idolâtrie, comme il est dit : 'Je répandrai sur vous des eaux pures et vous serez purs ; Je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos sales idoles' (Yé'hezkel 36,25).
La part essentielle du repentir intégral entrepris par amour ne s'obtient que par l'étude de la Torah comme il convient".
[le rav 'Haïm de Volozhin insiste sur le fait que l'essentiel du travail de repentir consiste à s'investir dans l'étude de la Torah. L'accès à la téchouva ne sera pas possible pour un homme qui ne se lie pas fortement à la Torah. ]
[...]

Quiconque s'occupe de la Torah, même s'il est pris au départ dans de multiples fautes et noyé dans la boue des profondeurs du mal, l'étude de la Torah finit par redresser son cœur et la lumière qu'elle renferme le ramène vers le bien. Peu à peu, le bien se renforce et l'emporte sur le mal, pour finir par s'imposer absolument et se répandre totalement.
L'impureté se retire et la pureté s'épanouit dans toute sa plénitude".

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - 4e portique - chap.31 ]

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-> Le rav de Volozhin rapporte aussi le Zohar (Intro Eikha 2) :
"Qu'ils M'abandonnent même, mais pourvu qu'ils respectent Ma Torah, car du fait qu'ils l'étudieront, la lumière qu'elle contient les ramènera dans le droit chemin."

-> "Quand un homme s'écarte de la Torah, il s'écarte d'Hachem. Celui qui se rapproche de la Torah, Hachem se rapproche de Lui".
[Zohar - Vayikra 21a]

[la téchouva est le retour vers Hachem, on voit donc la nécessité d'étudier la Torah. ]

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b'h, voir également :
-> Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah : https://todahm.com/2022/09/28/techouva-limportance-de-letude-de-la-torah
-> Téchouva & étude de la Torah ... : https://todahm.com/2014/10/23/techouva-etude-de-la-torah
-> Téchouva : prendre sur soi le joug Divin + étudier la Torah : https://todahm.com/2022/01/19/techouva-joug-divin-torah

"Hachem aide ceux qui reviennent à Lui par la téchouva [même] lorsqu'ils sont limités par leur nature, et [Il] implante en eux un esprit de pureté".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 1,1]

Nitsavim & Roch Hachana – Kippour = la nécessité de développer de la crainte du Ciel

+ Nitsavim & Roch Hachana - Kippour = la nécessité de développer de la crainte du Ciel :

-> Rachi nous rapporte que lorsque le peuple juif a entendu les 98 malédictions qui s'abattraient sur quiconque n'accomplirait pas la Torah, il a été terrifié.
Moché tenta de les rassurer : "Regardez, vous êtes vous êtes ici aujourd'hui (nitsavim ayom), bien que vous ayez mis Hachem en colère à de nombreuses reprises (Devarim, Rachi 29:12)".

Il semble que Moshé essaie d'être rassurant. Cependant, Moché poursuit : "Peut-être y a-t-il parmi vous un homme ou une femme ... dont le coeur se détourne d'être avec Hachem ... et lorsqu'il entendra ces malédictions ... il dira : 'La paix sera avec moi, même si je suis les désirs de mon coeur' ... Hachem ne sera pas disposé à lui pardonner ... et toutes les malédictions de ce Livre viendront sur lui, et Hachem effacera son nom de dessous les cieux ! (Nitsavim 29,17-19)."

=> À qui Moché s'adresse-t-il? La nation entière vient d'entendre les malédictions et tous sont terrifiés. Comment Moché pouvait-il penser qu'il y aurait encore quelqu'un qui pensait pouvoir faire tout ce qu'il voulait sans que rien ne se produise? Qui serait assez fou pour penser cela?

-> Le rav 'Haïm Friedlander explique qu'il existe en effet une personne capable de penser de cette manière : quelqu'un qui est en proie à une taava (un fort désir).
Son désir est si puissant qu'il chasse de son esprit tout sentiment sain de crainte du Ciel. Il est vrai qu'il aurait peur de fauter dans des circonstances normales, mais dans les tourmentes de son fort désir, il oublie toutes les autres préoccupations, aussi terrifiantes soient-elles.

Moché indique clairement qu'une telle personne commet une grave erreur. Pour un tel comportement, Hachem appliquera toutes ces malédictions. De plus, Il punira même les fautes involontaires comme s'ils avaient été commis délibérément (voir Rachi - Nitsavim 29,18). Enfin, le nom du fauteur sera effacé du monde.

=> Cette mesure semble inhabituellement sévère. Après tout, le fauteur peut certainement prétendre qu'il s'est oublié lui-même à ce moment-là (je n'étais plus moi-même!). Il était incapable de penser logiquement. Est-il vraiment si terrible?
Pourtant, l'avertissement de Moché à ce fauteur est que le fait de permettre à à son désir d'écarter Hachem de son esprit est une forme grave de rébellion contre Lui.

Le rav Friedlander note que tout comme la taava (fort désir) repousse la crainte du Ciel, l'inverse est également vrai. La crainte du Ciel éloigne la taava. Par conséquent, il faut essayer d'accroître sa crainte du Ciel pour éloigner la taava.
Aussi souvent que possible, il faut se rappeler que ce monde n'est pas libre (il y a un Maître du monde, il faudra rendre des comptes de tout, ...).
Il ne fait aucun doute que chacun est tenu responsable de sa mauvaise conduite et puni pour cela, que ce soit dans ce monde ou dans l'autre. Ce mode de pensée développe la crainte du Ciel.

[ainsi nous sommes responsable d'avoir en nous de la crainte du Ciel, comme barrière/espace de sécurité pour ne pas en venir à être soumis à nos désirs interdits.
En l'absence, nous sommes responsables d'y être tombés, car nous ne nous en sommes pas prémunis. ]

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-> Le rav Yé'hezkel Lévenstein rappelle que Roch Hachana et Yom Kippour sont connus sous le nom de Yamim Noraïm, littéralement les jours redoutables.
Le Rambam (sur la michna Roch Hachana 4:7) écrit que ce sont des jours où un juif doit craindre le jugement d'Hachem et s'y préparer en se repentant de ses fautes passées.

Pendant les Yamim Noraïm, Rav Levenstein exhortait les gens :
"Hachem nous a donné ces jours pour que nous sachions que nous sommes sur le point d'être jugés, afin que nous nous repentions. Il exige que nous le craignions! Si quelqu'un ne le fait pas maintenant, pendant ces jours uniques, il est certainement coupable de 'suivre les désirs de son cœur et d'ignorer Hachem'."

Le rav Lévenstein avertit ensuite :
"J'hésite à le dire, mais une telle personne peut encourir les punitions que Moché a énumérées dans la paracha Nitsavim, à D. ne plaise.
Il se peut qu'Hachem ne veuille pas pardonner à une telle personne, car même maintenant, avec le spectre du jugement qui se profile devant elle, elle ne ressent rien.
Il observe donc les mitsvot, mais qu'en est-il de la crainte d'Hachem? Pourquoi se comporte-t-il comme s'il n'avait pas à se repentir? Quel est le problème de cette personne?"

-> De même, le rav Israël Salanter (Ohr Israël 7) écrit :
"Ne voyons-nous pas que chaque année, il y a des gens, même jeunes et en bonne santé, qui ne parviennent pas à la fin de l'année? Comment ne pas avoir peur? Il faut au moins qu'un sentiment s'exprime!"

-> Le rav Lévenstein a trouvé cette idée dans le récit de la guémara (Béra'hot 28b) sur la fin de la vie de Rabban Yo'hanan ben Zakaï. Il y est dit qu'alors qu'il était alité, ses élèves vinrent lui rendre visite.
Lorsqu'il les vit, il pleura. Ses élèves lui demandèrent pourquoi il pleurait, après tout, il pouvait certainement s'attendre à une grande récompense dans le monde à venir (au regard de ses incroyables mérites spirituels). Il a répondu que s'il était sur le point de faire face à un juge humain, qui ne pourrait que le condamner à un châtiment dans ce monde, il aurait certainement peur.
Il sera bientôt jugé par Hachem, dont le châtiment est pour l'éternité. Il est évident qu'il serait terrifié dans ce cas!

Le rav Lévenstein commente :
"Il semble, d'après le récit, que Rabban Yo'hanan ben Zakaï ne pleurait pas avant l'arrivée de ses élèves.
Si c'est le cas, pourquoi a-t-il pleuré à ce moment-là ? Ce n'était certainement pas pour montrer sa piété ...
Rabban Yo'hanan ben Zakaï avait plutôt l'intention de transmettre un enseignement à ses élèves.
[A l'approche de Roch Hachana et Kippour,] nous devons imaginer que nous sommes confrontés à un véritable procès. Imaginons que nous soyons convoqués devant un juge humain, qui a le pouvoir de nous punir. Nous aurions certainement peur!
La crainte que nous ressentirions est le minimum absolu que nous devrions ressentir lorsque nous nous trouverons bientôt devant Hachem. Nous devrions nous demander si nous avons au moins aussi peur de Roch Hachana."

-> Ceux qui ont connu le grand de la génération, le rav Elazar Shach ont témoigné qu'il vivait avec une telle peur tout au long de l'année. Tout au long de sa journée, il se disait (et parfois se demandait même à haute voix) : "Serai-je capable d'expliquer pourquoi j'ai agi ainsi lorsque je me tiendrai devant la Cour céleste?"

En particulier à Elloul et pendant les dix jours de repentir, son sentiment de peur était palpable.
Son comportement semblait demander : "Comment puis-je me tenir devant Hachem en jugement ?"
Une fois, pendant le mois d'Elloul, le petit-fils du rav Shach, le rav Isser Zalman Bergman, lui a dit que l'un de ses fils allait bientôt devenir bar mitsva et qu'une réception serait organisée dans quelques jours.
"Une célébration maintenant? Pendant Elloul?" Rav Shach est choqué. "Comment puis-je me rendre à une fête pendant ces jours-ci? Pourriez-vous la reporter après les Yamim Noraim?"

[Roch Hachana et Kippour impliquent de développer en nous une profondeur crainte, frayeur, de la gravité de ce moment (le jugement est de Vérité, avec Rigueur, impitoyable [ex: aucune pensée n'est cachée de D.]). Et ce n'est qu'ensuite qu'on peut y ajouter de la joie, de l'amour, d'avoir papa Hachem comme juge, qui nous aime infiniment, rempli de miséricorde.
On doit respecter cet ordre, car alors l'un (crainte) alimente l'autre (la joie, amour). Plus on a conscience de la gravité de la situation, plus on apprécie la bonté d'Hachem, de L'avoir en permanence s'occupant de nous pour notre mieux éternel. ]

La gratitude = une clé nécessaire à notre Roch Hachana

+ La gratitude = une clé nécessaire à notre Roch Hachana :

-> Le Ramban (Bo 13,16) affirme que le seul but de notre venue dans ce monde est de reconnaître la bonté d'Hachem à notre égard et de l'en remercier.

-> Le 'Hovot haLévavot (Introduction à chaar Avodat Elokim) affirme que lorsqu'un juif reconnaît tout ce qu'Hachem fait pour lui (le fait d'être en vie à chaque instant, sa santé, sa famille, ses biens, ses moyens de subsistance, ...), il réalisera à quel point il est redevable à Hachem.
Plus on contemple la bonté d'Hachem, plus on se sent motivé pour accomplir les mitsvot de la meilleure façon possible.

Le 'Hovot haLévavot (chaar Avodat Elokim - chap.3) écrit qu'il y avait des hommes saints qui renforçaient quotidiennement leur gratitude (hakarat hatov), et à mesure que leur reconnaissance grandissait, ils ajoutaient encore plus à leur service d'Hachem.
À leur tour, ils se repentaient de ne pas avoir renforcé leur service plus tôt dans leur vie. Ainsi, chaque jour était consacré au repentir et à l'amélioration du service d'Hachem.

=> Si nous contemplions notre propre vie et réfléchissions à l'immense bienfait que nous recevons toujours d'Hachem, nous comprendrions que nous avons beaucoup de raisons d'être reconnaissants. Qu'est-ce qui nous empêche de le faire ?
Malheureusement, nous avons tendance à considérer les bonnes choses que nous avons reçues comme acquises.
De plus, nous rencontrons tous des difficultés dans notre vie, qui nous empêchent de nous concentrer sur nos nombreuses bénédictions.
[la nature humaine n'aime pas avoir une dette de gratitude, et en ce sens en prenant pour acquis, en se focalisant sur ce qui ne va pas, on en vient à obscurcir tout sentiment de redevabilité. Or, l'essence d'un juif (de yéhoudi) est le fait d'être reconnaissant. ]

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-> L'importance de reconnaître les bonnes choses et de se concentrer sur elles est une étape clé dans la préparation de Roch Hachana.
Le rav Yossef Shlomo Kahaneman disait aux gens que les Séli'hot sont destinés à éveiller cette prise de conscience en nous. Lorsque nous disons "Toi, Hachem, tu as la tsédaka, et nous avons de la gêne", nous disons que tout ce que nous avons dans cette vie est de la tsédaka, des faveurs d'Hachem, et que nous devrions être gênés de les demander à Hachem.
En prêtant attention à ce que nous disons, nous devrions réveiller cet embarras en nous, et en retour, nous motiver à nous repentir.
Nous devons comprendre que tout est un don de Sa part et essayer de nous améliorer avant Roch Hachana.

Le rav Kahaneman propose une analogie : "Lorsque je suis arrivé en terre d'Israël et que j'ai commencé à reconstruire la yéchiva de Ponevitch, il a fallu collecter des fonds. Frapper à toutes les portes était très difficile. J'étais gêné et j'espérais souvent que personne ne répondrait à la porte.
"Pourquoi étais-je gênée? Je savais que je demandais l'argent à quelqu'un d'autre. Si j'avais déposé de l'argent chez eux plus tôt et que je venais simplement le récupérer, je n'aurais pas été gênée du tout!
C'est ainsi que nous nous sentons par rapport à ce que nous avons. Nous considérons ce que nous avons comme acquis (à nos yeux tous ce que nous avons, dont le fait de vivre, est un dû!).
Pourquoi devrais-je me alors repentir avant Roch Hachana? J'ai déjà ma santé, mon travail, ma maison, ... je n'ai pas besoin de faveurs spéciales (Hachem, je peux très bien me débrouiller tout seul!).
Cependant, lorsque nous réalisons que tout ce qu'Hachem nous donne est de la tsédaka, tout ce que nous lui demandons revient à demander l'aumône (rien n'est acquis). Penser ainsi nous motivera certainement à nous repentir".

Le peuple juif a pu quitter l'Egypte grâce au mérite qu'il a acquis en concluant un pacte entre eux pour pratiquer le 'hessed les uns envers les autres.
[midrach Tana déBé Eliyahou rabba chap.23]

[sachant que la guéoula finale ressemblera à celle d'Egypte, il en découle l'importance à accorder à faire du 'hessed à autrui. ]

"L'Attribut (mida) de bonté d'Hachem est bien plus grande que sa mida de justice.
En ce moment même, pendant Elloul, nous avons 40 jours de faveur (ratson) et de bonté d'Hachem à notre égard.
Nous ne pouvons pas imaginer à quel point ces jours sont puissants et combien nous pouvons gagner, et rien ne peut l'empêcher parce que c'est un temps de ratson, un temps favorable, et un temps où nous avons une aide du Ciel incroyable."
[rav Yérou'ham Lévovitz]

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-> Nous devons comprendre que pendant le mois Elloul, nous vivons dans un "monde différent".
... C'est ainsi que nous devons nous sentir pendant Elloul, comme étant au milieu d'une période de faveurs [Divine] (yémé ratson).
[...]
Elloul est la conclusion de l'année écoulée. Et grâce à D., les portes de la miséricorde et de la faveur d'Hachem (ra'hamim et ratson) sont grandes ouvertes pour nous.
[A nous d'en profiter! ]
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]

Le principal pouvoir du yétser ara est de faire oublier à une personne [juive] combien elle est grande, d'oublier qu'elle est un ben Mélé'h (un enfant adoré du Roi des rois - Hachem).
C'est ce qui fait qu'une personne tombe et fait des choses qu'un ben Mélé'h ne ferait jamais.

Lorsque Yossef haTsadik a été confronté à la plus grande épreuve de sa vie, il a dit à la femme de Potifar : "J'ai un lien avec de grandes personnes, les Patriarches. Comment pourrais-je avoir quelque chose à faire avec vous?"
C'est ainsi qu'il a passé cette épreuve, et c'est ainsi que nous devons agir [particulièrement] en Elloul, pour nous élever et rester proches de la vérité : "Ani lédodi védodi li" (Je suis pour mon Bien-aimé, et mon Bien-aimé est pour moi - Chir haChirim 6,3).
Nous sommes très proches d'Hachem. Lorsqu'une personne [juive] se souvient qu'elle est un ben Mélé'h et qu'elle le ressent vraiment, elle agit instinctivement comme une personne différente.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]

La téchouva est importante car elle rapproche la géoula.
[guédola téchouva chémékarévét ét aguéoula - guémara Yoma 86b]

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-> Le peuple juif ne sera racheté que par la téchouva, et les prophètes ont assuré que les juifs feront effectivement téchouva à la fin des temps, et ils seront immédiatement Délivrés.
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

[d'une certaine façon l'idée est : "ani lédodi" = je reviens par une téchouva personnelle à une proximité avec Hachem (la téchouva annulant tous les distanciations avec D.), et alors "lédodi li" = Hachem peut alors dévoiler au grand jour Son amour pour chaque juif en amenant la guéoula. ]

"Car Hachem, ton D., marche au milieu de ton camp pour te secourir et pour livrer tes ennemis devant toi" (Ki Tétsé 23,15)

-> Ce verset, qui fait ostensiblement référence aux batailles contre les ennemis de la nation juive, peut également faire allusion à Elloul, la période préparatoire à la bataille contre le Satan à Roch Hachana.
Cela peut être démontré par les premières lettres : "pour te secourir et pour livrer tes ennemis devant toi" (léatsilé'ha vélatét oïvé'ha léfané'ha - לְהַצִּילְךָ וְלָתֵת אֹיְבֶיךָ לְפָנֶיךָ), qui s'écrivent אלול (Elloul).

=> Tout comme Hachem aide Israël dans sa lutte contre l'ennemi mortel, chaque année, en Elloul et à Roch Hachana, Il nous protège contre toutes les forces spirituelles et les anges célestes qui voudraient nous condamner.
[Sfat Emet - Ki Tétsé 5640]

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-> "Car Je suis Hachem, c'est Mon Nom et Mon Honneur que Je ne donnerai à aucune autre (divinité)" (Yéchayahou 42,8)

-> Ce verset contient également une allusion à Elloul, les premières lettres de : "et Mon Honneur que Je ne donnerai à aucune autre" (oukévodi léa'hér lo éten - וּכְבוֹדִי לְאַחֵר לֹא אֶתֵּן) forment : אלול (Elloul).
En promettant que Sa gloire ne sera donnée à aucune autre force, Hachem assure à Israël que toutes les forces qui pourraient entraver le retour d'Israël, toutes les menaces du Satan, seront vaincues à chaque Elloul.
[Sfat Emet - Ki Tétsé 5640]

+ Le mois d'Elloul est généralement considéré comme une période particulière de bienveillance divine (ét ratson), mais ce terme soulève des questions : Puisque Hachem est éternel et immuable, comment peut-on dire qu'Il fait preuve d'une qualité, telle que la bienveillance (une miséricorde accrue) envers les juifs, à certains moments et de qualités différentes à d'autres?
En effet, comment Sa bonté peut-elle être limitée à une période particulière, puisque nous savons qu'Il est "malé ra'hamim", constamment rempli de miséricorde?

Nous devons donc dire que la prédominance de la bienveillance divine en Elloul ne résulte pas d'un changement dans la nature d'Hachem, que le Ciel nous en préserve, mais reflète plutôt une capacité accrue de la part de chaque juif d'absorber Sa bonté.
Normalement, la bonté d'Hachem, étant infinie, elle est au-delà de notre capacité à l'assimiler.
Cependant en Elloul, cette bonté est canalisée par les 13 Attributs [lit. mesures] de la miséricorde (13 midot ara'hamim), qui la ramènent à des proportions que nous pouvons apprécier.
Le concept de mesures (midot) suggère des limites finies qui sont fixées par Hachem à Ses attributs par ailleurs illimités, afin que les mortels puissent en bénéficier.
Chaque année pendant le mois Elloul (et à d'autres moments décrits comme des périodes de bienveillance divine, par exemple au 3e repas de Shabbath), le peuple juif acquiert la capacité de bénéficier des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem.

De même, le peuple juif peut tirer le meilleur parti de la lumière divine de la Torah qui prévaut à ces moments-là.

De notre côté, cependant, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous transformer en récipients appropriés pour recevoir les bontés d'Hachem, même sous une forme plus limitée et plus restreinte.
Nous pouvons y parvenir en nous fixant des limites à nos envies/désirs [pour ce monde], ... nous pouvons alors nous concentrer sur l'accomplissement de la volonté divine.
Par conséquent, Hachem limitera Ses attributs [de miséricorde] illimités afin que chaque Elloul, Israël puisse en bénéficier.
[en les limitant Il rend possible le fait que nous poussions les absorber, en bénéficier au maximum]
[Sfat Emet - Elloul 5631]

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-> Pendant ces jours [d'Elloul] si imprégnés en bienveillance divine, Hachem attend avec impatience notre retour et nous supplie de rechercher l'étincelle divine en notre sein et de lui permettre de nous guider vers Lui.
Nous sommes aidés dans ce processus par un cadeau spécial qui est en vigueur pendant le mois d'Elloul : les 13 mesures/Attributs de miséricorde qui facilitent notre retour.
Le roi Shlomo décrit : "la voix de mon Bien-aimé frappe : "Ouvre-moi, Ma sœur, Mon bien-aimée, Ma colombe, Ma perfection, car Ma tête est remplie de rosée" (Chir haChirim 5,2).
Hachem nous supplie d'ouvrir nos cœurs à Lui, et nous assure qu'Il n'est rempli que de miséricorde à notre égard (les 13 Attributs divins sont souvent symbolisées par la rosée dans la littérature de la kaballa).

Nous pouvons en déduire qu'il est important pour nous de persister à invoquer Hachem tout au long de l'année. Même si nos prières peuvent sembler ne pas être entendues et ne pas recevoir de réponse au moment où nous les formulons, une fois qu'Elloul arrive et que les portes du ciel sont ouvertes par notre désir sincère de nous repentir et de revenir à Hachem, toutes nos prières de l'année entière les traversent et trouvent un accueil chaleureux et aimant dans les oreilles d'Hachem.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5641]