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L’importance d’implorer Hachem en se reposant sur Sa bonté, et non nos mérites

-> Pendant les Yamim Noraïm, une personne doit implorer Hachem parce que Hachem est bon et bienveillant, désireux d'accorder Sa générosité au peuple juif.
Une personne ne doit pas implorer Dieu en s'appuyant sur le mérite qu'elle possède ; elle doit plutôt se considérer comme indigente et pauvre devant Hachem. Comme le disent nos Sages (guémara Roch Hachana 16b) : "Chaque année qui est pauvre à son début devient riche à sa fin".
Le plus important est donc de se tenir devant Hachem comme un pauvre qui se tient sur le seuil de la porte pour demander l'aumône. On doit se considérer comme un pauvre qui ne possède aucun mérite et aucune bonne action.

La différence entre se tenir devant Hachem, lui adresser une requête en raison de Sa grande bonté, et se tenir devant Hachem et l'implorer en raison de ses mérites, est la suivante : lorsque vous vous présentez devant Hachem en vous appuyant sur vos mérites, vous limitez et restreignez ce que vous pouvez obtenir par votre demande, car Hachem vous accorde alors Sa bonté en fonction de ce que vous méritez.
En revanche, lorsque [par humilité] vous implorez Hachem en vous appuyant uniquement sur Sa bonté (don gratuit, matnat 'hinam), la bonté qu'il accorde est alors illimitée et sans fin, car la bonté de D. est elle-même illimitée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Haftara Nitsavim ]

"La téchouva est l'un des plus grands cadeaux qu'Hachem a donné à Ses créatures, car Il leur a donné un moyen de s'élever de la bassesse de leurs actions, d'échapper au piège de leurs fautes, et de se sauver de la destruction".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva]

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-> On vient de voir que selon Rabbénou Yona (Shaarei Teshuvah - chaar 1,1), la téchouva est l'une des grandes bontés qu'Hachem nous a donné.
La guémara (Yoma 86b) dit que c'est quelque chose qui défie la logique. Si quelqu'un viole de manière flagrante les ordres d'un roi humain, il n'y a pas de seconde chance. Pourtant, Hachem nous dit qu'avec seulement des mots, Il nous acceptera à nouveau, comme il est dit : "Prends des mots avec toi et reviens à Hachem" (ké'hou ima'hem dévarim véchouvou él Hachem - Ochéa 14,3).

-> Il est écrit : "Cette mitsva que Je vous ordonne ... elle n'est pas dans les Cieux... et elle n'est pas au-delà de la mer ... elle est très proche de vous et facilement accessible" (Nitsavim 30,12-14)
Le Ramban affirme que cela fait référence à la mitsva de la téchouva.
Il est si difficile de croire que nous pouvons effacer des années de faute en un instant que la Torah a dû nous dire spécifiquement que ce n'est pas hors de ce monde. Même si cela peut sembler trop énorme, cela existe vraiment. C'est très proche et très faisable.

Le Rambam (Hilkhot téchouva 7,4) écrit que même si une personne a fauté toute sa vie, si elle fait téchouva, toutes ses fautes sont effacées.
Hachem est si bon. Même si une personne s'est repentie et a ensuite succombé à nouveau à la même faute, si elle se repent à nouveau, elle sera à nouveau pardonnée. Peu importe le nombre de fois qu'une personne tombe, si elle se repent sincèrement, elle sera toujours pardonnée.
C'est difficile à comprendre, mais lorsque nous savons à quel point l'amour d'Hachem pour nous est illimité, il est facile d'y croire.
Cependant, nous avons tous besoin de renforcement pour croire au pouvoir de la téchouva (pour se rappeler d'à quel point Hachem nous aime, à quel point Il désire nous avoir proche de Lui, ...).

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 34b) nous disent qu'un baal téchouva peut devenir encore plus grand- qu'un tsadik qui n'a jamais péché.
Hachem est si bon. Lorsqu'une personne se repent, non seulement ses fautes sont effacées (voir transformées en mérite si la téchouva est faite par amour d'Hachem), mais elle permet d'avoir accompli le commandement positif de la de la Torah de faire téchouva.

Pour qu'une personne soit pardonnée, elle doit franchir 3 étapes : 1°/ admettre la faute ; 2°/ la regretter ; 3°/ accepter de ne plus jamais le commettre.
Les gens veulent faire téchouva, mais ils ne sont pas encore prêts à changer de vie. Que peuvent-ils faire?
Le Mabit (Beit Elokim - chaar haTéchouva - chap.12) écrit que la téchouva n'est pas comme les autres mitsvot, qui sont tout ou rien. Par exemple, si quelqu'un ne met que les 3 parachiyot dans ses téfilin, au lieu des quatre, les téfilin ne sont pas cachères. Mais lorsqu'il s'agit de faire téchouva, chaque partie est une mitsva à part entière.
=> Selon le Mabit, chaque partie de la téchouva est une mitsva, et peut être accomplie indépendamment des autres parties. Le simple fait d'admettre que nous avons fauté est une mitsva, le simple fait de regretter ce que nous avons fait est une mitsva, et le simple fait d'accepter de ne pas recommencer est une mitsva.

Le rav Itzelé de Petersbourg déclare que si 2 personnes commettaient exactement la même faute, mais que l'une d'entre elles avait un peu de remords par la suite, ces deux personnes étaient des mondes à part.
Il est difficile d'être parfait, mais il n'est pas difficile de se sentir mal quand on fait quelque chose de mal.

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-> Le 'Hayé Adam (klal 138,1) écrit qu'en raison du grand amour d'Hachem pour nous, Il nous a donné la possibilité de faire téchouva, de nous repentir de notre passé et de prendre un nouveau départ.
C'est surtout pendant le mois d'Eloul que notre téchouva est facilement acceptée. Hachem désire que nous fassions la téchouva. Pourquoi? Parce qu'Il a tant de bénédictions à nous donner, mais que nos fautes les empêchent de venir.

Parfois, Hachem refuse à une personne quelque chose qu'elle désire ardemment, simplement parce qu'en ne le lui donnant pas cela l'amènera à reconnaître qu'elle doit se repentir d'une faute commise.
Pendant la période où elle est privé de ce qu'il désire, elle peut avoir l'impression qu'Hachem est injuste envers lui, mais en vérité, Hachem lui fait la plus grande bonté possible. Il n'y a rien de pire que de quitter ce monde, après 120 ans, avec une tâche spirituelle éternelle (quelle honte d'être aux yeux de tous avec une telle tâche immonde, sans moyen de l'enlever [plus possible de faire téchouva après notre mort] ), c'est pourquoi Hachem nous donne de très nombreuses occasions de reconnaître nos fautes et de les corriger.
[rav David Ashear]

L’importance de prier pour autrui

+ L'importance de prier pour autrui :

-> Un moyen de mériter un jugement favorable à Roch Hachana est de penser aux autres et de prier pour eux.
Nos Sages (Zohar - Noa'h) disent que le Déluge a été imputé à Noa'h. Pourquoi cela?
Parce qu'il n'a pas prié pour que sa génération soit sauvée. Noa'h avait une bonne raison de ne pas prier ; puisqu'il n'était digne d'être sauvé que parce qu'il avait trouvé grâce aux yeux d'Hachem, il craignait d'être puni s'il priait pour eux.
Néanmoins, il aurait dû prier pour sa génération. Il ne réalisait pas qu'en priant pour eux, il serait devenu alors méritant, et il aurait pu sauver le monde entier.

... Lorsqu'une personne prie pour la communauté (les besoins d'autrui), cela fait d'elle une personne [beaucoup] plus grande [aux yeux d'Hachem] (voir Kovetz Si'hot - Vol.2 - paracha Noa'h).
En sachant et en faisant cela, il sera beaucoup plus facile de mériter un jugement favorable sur le Yom haDin.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

A Roch Hachana, Hachem se juge Lui aussi

+ A Roch Hachana, Hachem se juge Lui aussi :

-> A Roch Hachana, lorsque le peuple juif est jugé par Hachem, le jugement s'applique également à Hachem, pour ainsi dire, parce que Hachem se réjouit de donner au peuple juif. Lorsque le peuple juif est digne et capable de recevoir Sa bonté, Hachem se réjouit.

C'est le sens profond du commentaire du Zohar (2,32a) sur le verset : "Je vis Hachem assis sur Son Trône, et toutes les armées du ciel se tenaient à Ses côtés (alav), à Sa droite et à Sa gauche" (Méla'him I 22,19).
Le mot pour "à Ses côtés" (alav) signifie littéralement "sur Lui". Le verset est spécifique dans son utilisation du mot "sur lui". Il suggère, à un niveau plus profond, que le jugement s'applique également à Lui, pour ainsi dire, car puisque Hachem aime nous donner, lorsqu'Il nous juge, Il se juge Lui-même, pour ainsi dire ...

Nous pouvons comprendre le verset "Car c'est une loi pour Israël, le jugement du D. de Yaakov" (ki 'hok léIsraël ou, michpat l'Eloké Yaakov -Téhilim 81,5).
... le verset explique pourquoi nous sommes certains que le peuple juif aura de la subsistance. La Torah dit que "c'est un jugement du D. de Yaakov", ce qui signifie que la décision de D. de donner ou non la subsistance au peuple juif n'est pas seulement un jugement concernant le peuple juif, mais un jugement (michpat) concernant le D. du peuple juif.

De ce fait, les Accusateurs célestes contre le peuple juif sont réduits au silence, car le jugement ne concerne pas seulement eux, mais aussi Hachem. La peur et le tremblement s'emparent des Accusateurs, les empêchant d'ouvrir la bouche, car ils savent que s'ils le faisaient, Hachem serait furieux contre eux et les jugerait aussi, puisque même les saints anges, à proprement parler, sont indignes à Ses yeux, comme il est dit : "Voici, les armées célestes ne sont pas méritantes à Ses yeux" (voir Iyov 15,15 & 25,5) ...

Hachem éprouve du plaisir et de la satisfaction à donner ... Par conséquent, lorsque Hachem désire accorder une bonté et des bénédictions généreuses, il ne nous examine pas (nos actes et mérites) pour déterminer si nous en sommes dignes ou non, car Il souhaite et désire ardemment nous donner, et il n'y a donc pas de raison sous-jacente à Sa volonté.
En revanche, avant d'accorder Sa bienveillance aux nations du monde, Il examine leurs actes pour déterminer si elles en sont dignes.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nitsavim 30,9 ]

Hachem se glorifie du celui qui fait téchouva

+ Hachem se glorifie du celui qui fait téchouva :

-> Il y a 2 sortes de serviteurs : celui qui se tient continuellement en présence du roi et le sert, et celui qui n'est pas continuellement en présence du roi, mais qui se motive néanmoins pour servir le roi. La seule chose qu'un tel serviteur recherche est de servir le roi ; pour lui-même, il ne demande rien.

Or, la personne qui sert D. de cette manière, qui ne demande qu'à Le servir continuellement, qui ignore toutes ses affaires personnelles et qui soumet son âme à Hachem, est évoquée dans les versets : "La prière d'un pauvre Quand il s'enveloppe" (Téhilim 102,1).
Une prière pour son propre bien-être, qu'il s'agisse du bien-être matériel ou spirituel, est appelée "la prière d'un pauvre", d'une personne qui a besoin d'un moyen de subsistance. Mais ce même verset continue,
"Quand il s'enveloppe." Le mot pour "envelopper" (nuel signifie aussi "retarder").
Le verset implique donc que la personne retarde et n'offre pas une telle prière. Elle ne demande pas pour ses propres besoins. Au contraire, comme le poursuit le verset,
"Et répand son discours devant Dieu." Sa prière consiste donc uniquement en sa demande de pouvoir se tenir continuellement devant Dieu afin de Le servir. Bien qu'il ait des soucis de subsistance, il soumet son âme à Dieu. Voyant cela, Dieu en tire un immense plaisir, disant : "Voyez cet homme plein d'iniquité, mais qui assume une si grande chose, Me servir, et qui le fait avec tant de joie".

Nos Sages (guémara Sanhédrin 99a) disent : "À l'endroit où se trouvent les pénitents, même le plus grand des justes ne peut se tenir".
[ "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) ]
Les pénitents (baal téchouva) procurent à Hachem un plaisir immense, car le simple d'esprit qui avait agi sottement est maintenant rempli d'enthousiasme pour servir Hachem. Par conséquent, le repentir est si grand qu'il transforme les transgressions volontaires en mérites (Yoma 86b), car en raison du grand plaisir que ce repentir procure à Hachem, cela transforme les transgressions volontaires de la personne en mérites.

Or, lorsque Hachem regarde le peuple juif et les autres nations, il constate que les autres nations ne Le servent pas. C'est pourquoi Hachem est très fier du peuple juif et dit : "Les 70 nations sont toutes composées d'idiots et de fous. Le peuple juif, lui, m'a choisi".

Tel est donc le sens profond du verset : "Hachem vous a choisis aujourd'hui pour être Son peuple chéri ... pour vous rendre suprêmes par rapport à toutes les nations qu'Il a créées" (Ki Tavo 26,18).
Si vous demandez : Pourquoi donc a-t-Il créé les nations? Le verset l'explique : Il les a créées " pour que tu aies des louanges, un nom distingué et de la gloire ", c'est-à-dire pour qu'Il puisse se glorifier du peuple juif ...

Pour ainsi dire, Hachem se dit à Lui-même : "Une telle personne choisit d'ignorer ses désirs et de me servir". Hachem se revêt du vêtement de la gloire [qui provient du fait qu'un juif va choisir de faire téchouva sur ses fautes. En effet, Hachem aime et s'enorgueillit du pénitent, non seulement parce qu'il s'amende et revient à Lui, mais aussi parce qu'il ne s'est pas encore débarrassé de ses mauvais désirs, il désire toujours fauter, et qu'il domine néanmoins ses désirs dans sa quête pour faire ce que Hachem lui demande.
Un tel juif apporte une énorme joie, fierté et gloire à Hachem, avec laquelle il va se revêtir (regardez ce que mon fils adoré est prêt à faire pour Moi!). ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo26,18-19 ]

"Hachem dit au peuple juif : 'Puisque vous avez accepté le joug de la Torah (ol Torah) sur vous-mêmes, Je considère que vous n'avez jamais fait une faute dans votre vie'."
[guémara Yérouchalmi - Roch Hachana 2,8 ]

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Rabbi Nathan Watchfogel commente :
Lorsqu'une personne accepte [pleinement] sur elle le joug de la Torah, il n'y a pas de place pour autre chose, et naturellement tous les autres fardeaux lui sont enlevés.
C'est la raison pour laquelle Hachem dit à une telle personne : "Je considère que tu n'as jamais fait de faute dans ta vie".

Pardonner aux autres

Lorsqu'une personne pardonne aux autres (les fautes qu'elles peuvent lui faire), tous ses péchés lui sont pardonnés" (guémara Roch Hachana 17a).

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-> Le rav Nathan Watchfogel (Léket Réchimot) commente :
Toute seule, une personne ne peut pas passer à travers le jugement d'Hachem.
La communauté (tsibour), en revanche, a la garantie de s'en sortir saine et sauve.
Lorsqu'une personne renonce à ses propres besoins et à son propre honneur et qu'elle est indulgente envers les autres (pardonnant leur offense/faute), elle montre qu'elle ne s'intéresse pas seulement à elle-même. Elle montre qu'elle se soucie des autres et qu'elle s'attache au tsibour.
Puisqu'il fait partie du tsibour (au peuple juif dans son ensemble), toutes ses fautes sont pardonnées.
[...]

A [la yéchiva de] Kelm, une pancarte était affichée sur le mur : "én mélé'h b'lo am" (il n'y a pas de roi sans sujets).
Cette pancarte rappelait à chacun qu'il devait être connecté au tsibour en pensant moins à lui-même. Si une personne s'en tient à ses principes (moi je) et ne pardonne pas aux autres, elle s'éloigne des autres.
Elle ne se connecte pas au tsibour et perd tout ce qu'elle aurait pu gagner en en faisant partie.
Un millier de personnes peuvent se trouver au même endroit, mais si chacune est seule, ce n'est pas un tsibour.
[...]

"Qui est comme Ta nation Israël, une nation [unie/tous ensemble] dans le pays [d'Israël]" (mi kamo'ha Israël, goy e'had ba'aretz - Chmouël II 7,23).
Le peuple juif possède de nombreuses qualités, mais la plus importante est qu'il est "un" ...
"Le peuple juif, la Torah et Hachem ne font qu'un" (Zohar - A'haré Mot). Chaque fois qu'il y a un manque d'unité entre les juifs, le peuple juif n'est plus "un" (é'had), et cela retire le "Hachem é'had", le fait que les gens reconnaissent qu'Hachem est Un.
[...]

Si quelqu'un étudie dans une yéchiva, il doit encore faire des efforts pour faire partie du tsibour (collectivité/communauté). Le simple fait d'être dans une yéchiva n'est pas suffisant. Il doit accomplir des actes de 'hessed, être indulgent envers les autres et être "é'had", un, ensemble avec les autres.
Toute sa réussite en matière de Torah et de avoda (service Divin) en dépend.

Roch Hachana n'est pas appelé "Yom haDin" (jour du jugement), ni "Yom haMélakha"(jour du service Divin), mais 'Yom haZikaron" (jour du souvenir).
en effet [dans les passages de la Amida/moussaf de la prière, du kidouch, du birkat hamazon, nous disons : "béyom hazikaron azé"].
Pourquoi cela?

A Roch Hachana, Hachem pose sur la balance le nombre de fois où l'on s'est souvenu de Lui ou non dans chacun de nos actes.
"Yom haZikaron" c'est le jour où Hachem vérifie à quel point on se rappelle de Lui dans la journée. Si nous accomplissons des mitsvot, cela signifie que nous nous souvenons de Lui et si nous transgressons Sa parole, à D. ne plaise, c'est que nous L'avons oublié.
[rav 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm - Yamim Noraïm]

Roch Hachana – Prier pour la Royauté d’Hachem = la plus grande source de bénédiction

+ Roch Hachana - Prier pour la Royauté d'Hachem = la plus grande source de bénédiction :

=> Pourquoi à Roch Hachana toute notre prière se concentre-t-elle uniquement sur le fait de prier pour l'Honneur de la Chékhina? Pourquoi semblons-nous ignorer nos besoins personnels en ce jour du jugement (yom hadin)?
Ne devrions-nous pas mentionner spécifiquement nos fautes au lieu de les ignorer en ce jour? Cela n'améliorerait-il pas le jugement Céleste si nous confessions, admettions nos écarts et demandions pardon?

-> Le rav Its'hak Meltzen (dans son Sidour haGra) répond qu'à Roch Hachana, nous voudrions certainement prier pour nos besoins, pour notre parnassa et pour nos enfants. Cependant, une chose transcende nos besoins personnels : la Chékhina (Présence Dinve).
Elle souffre. Elle est en exil. Hachem est, pour ainsi dire, sans foyer (le Temple est détruit), méprisé et déshonoré partout dans le monde. Comment pouvons-nous nous résoudre à exprimer des demandes pour nos besoins physiques et matériels alors que Hachem Lui-même ne bénéficie pas de l'honneur et de la crainte appropriés auxquels Il a droit?
Par conséquent, nos Sages nous ont demandé de nous concentrer avant tout sur le rétablissement du Kavod Chamayim (l'honneur du Ciel), en veillant à ce que les besoins de Hachem, pour ainsi dire, soient satisfaits.
Nous ne demandons que le strict minimum pour nos propres besoins à Roch Hachana ; nous ne demandons que la vie (zokhrénou le' Haïm), et même alors, notre prière est limitée par notre intention d'apporter davantage de l'honneur à Hachem avec la vie qu'Il nous accorderait. Nous affirmons : "léma'ankha Elokim 'haïm", nous ne réclamons la vie que pour mieux Te servir.

Nous concentrons nos prières à Roch Hachana sur la demande à Hachem de révéler et de rendre manifeste Son Nom et Son honneur dans le monde entier. Lorsque nous mettons en veille nos propres besoins et nous concentrons sur le désir de voir magnifié le kavod Chamayim, les anges Accusateurs se taisent, car ils constatent que nos préoccupations sont avant tout celles d'Hachem.
Et ainsi, le verset : "ani léDodi véDodi li"» s'applique dans son sens le plus authentique : nous sommes pour notre Bien-aimé (Hachem) = nous utilisons nos prières et nos requêtes le jour du jugement (Roch Hachana) en faveur de l'honneur de notre Bien-aimé, et donc notre Bien-aimé sera pour nous et pourvoira à nos besoins.

De plus, poursuit le rav Meltzen, nous pouvons appliquer le principe de nos Sages selon lequel "celui qui prie pour un ami, tout en ayant simultanément des besoins similaires non satisfaits, recevra une réponse en premier". En répondant aux "nécessités" d'Hachem, alors que nous avons nous-mêmes des besoins importants, nous nous assurons que ceux-ci seront répondus en premier.

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem - 4e partie chap.4) enseigne que le mécanisme et la dynamique de la Création sont tels que lorsque l'Autorité de Hachem est connue et reconnue par l'humanité, tout bien et toute prospérité existent dans le monde. La bénédiction s'accroît et le monde demeure en paix.
Cependant, lorsque les sujets de Hachem ne se soumettent pas à leur Créateur et ne reconnaissent pas Sa souveraineté, le Bien fait alors défaut, les ténèbres prévalent et le mal domine.
Chaque fois qu'il existe une raison pour que le Créateur Se manifeste dans Son royaume et démontre Sa domination sur Son monde, cela entraîne une grande bénédiction et une grande prospérité parmi l'humanité.
La sainte illumination de la bienfaisance de Hachem s'en trouve augmentée tandis que les forces du mal sont rabaissées et asservies, si bien qu'elles ne sont plus capables de saper le bien du monde.

Ainsi, sur la base de ce principe du Ram'hal, nous pouvons comprendre l'orientation de nos prières durant Roch Hachana, en demandant à Hachem, comme par exemple : ouv'hén tén patdé'ha Hachem ... = "Et ainsi, accorde que Ta vénération, Hachem, notre D., soit sur toutes Tes œuvres, et Ta crainte sur tout ce que Tu as créé ; et alors toutes Tes œuvres Te craindront et se prosterneront devant Toi".
vétimlo'h ata Hachem lévadé'ha al kol maassé'ha = "Et Toi, Hachem, Tu régneras seul sur toutes Tes œuvres".

En effet, lorsque la Royauté (Mal'hout) d'Hachem est reconnue et que Sa Gloire est révélée, la bonté, la paix, la bénédiction, la tranquillité, la lumière et la sainteté suivent naturellement pour tous.
Tout ce dont nous avons besoin, tout ce que nous voudrions demander pendant Roch Hachana (jour du jugement), serait naturellement satisfait si seulement la Royauté d'Hachem pouvait être reconnue et acceptée dans le monde entier.
En demandant au monde de reconnaître et d'honorer Hachem de la manière appropriée, nous demandons, en substance, de recevoir toutes les bénédictions que nous désirons, puisque tel est le résultat naturel de la bonne reconnaissance de la Royauté d'Hachem dans le monde entier.

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[ainsi, chacun individuellement nous devons accepter et désirer, autant que possible, que la Royauté d'Hachem puisse pleinement s'épanouir, en nous-même et dans le monde. ]

L’importance de notre place dans la file d’attente du jugement de Roch Hachana

+++ L'importance de notre place dans la file d'attente du jugement de Roch Hachana :

"Le monde est jugé à 4 reprises. À Pessa'h, Hachem juge les céréales ; à Shavouot, Hachem juge les fruits. Le jour de Roch Hachana, tous les habitants du monde passent devant Hachem comme un troupeau devant un berger (que l’on fait passer un à un pour les recenser.). Et à Souccot, Hachem juge
l'eau (Michna Roch Hachana 1:2).

-> Le rav Its'hak Blazer (dans son Kohvé Ohr), un des 3 disciples les plus proches du rav Israël Salanter, écrit :
cette michna ne nous enseigne pas que nous passons devant Hachem un seul à la fois, mais plutôt que lorsque nous passons devant Hachem en file indienne, c'est notre position dans cette procession qui est cruciale pour le résultat de notre jugement à Roch Hachana, et constitue un élément clé quant au type d'année que nous aurons. Plus on est proche du devant de la file, mieux on se porte.

=> Pourquoi Hachem exige-t-Il que nous passions devant Lui pour être jugés un par un? Hachem ne peut-il pas juger le monde entier simultanément?

La guémara (Roch Hachana 8a) décrit le jugement de Roch Hachana. Hachem commence par juger le peuple juif, puis les autres nations du monde. Et, comme le dit Rav 'Hisda, lorsque Hachem juge les juifs, Il commence par le roi et passe ensuite au tsibour.
La guémara propose 2 explications quant aux raisons pour lesquelles le roi doit être jugé avant la foule. 1°/ La première est que ce n'est pas du dére'h érets (façon de se comporter) que de faire attendre le roi pendant que ses sujets sont jugés.
2°/ La deuxième réponse de la guémara est la clé permettant de comprendre le secret du jugement de Roch Hachana : le roi a le privilège d'être jugé "avant que la colère de D. ne s'enflamme (mikamé féléfouch 'haron af).
Rachi (Roch Hachana 8a) explique qu'à mesure que le jour du jugement (yom haDin - Roch Hachana) progresse, Hachem Se retrouve de plus en plus confronté à une multitude de personnes ayant commis toutes sortes de fautes. Hachem a une patience infinie, si l'on peut dire, au début de la journée, mais à mesure que le temps passe et que de plus en plus de fautes Lui sont présentées en jugement, Hachem Se comporte comme si Sa patience était mise à l'épreuve. Les jugements ultérieurs ne sont plus aussi tolérants ou indulgents.
Si le roi était jugé après le peuple, il serait confronté à un jugement beaucoup plus dur et rigoureux qu'en passant avant lui. Hachem juge donc le roi en premier.

=> Pouvons-nous accepter l'idée que le jugement de Hachem envers une personne est influencé par les fautes des autres? Le jugement de Hachem est absolument objectif ; Il est le "Dayan Emet" suprême (juge de Vérité parfait). Il est totalement et parfaitement juste et peut certainement juger chaque personne sur la base de ses propres mérites. Comment affirmer que Hachem sera influencé négativement et que Sa patience sera mise à l'épreuve à mesure que le jour du jugement avance?

Par conséquent, le rav Blazer déduit de cette guémara que Hachem a établi les procédures de la Cour Céleste de manière analogue à celles des tribunaux mortels. Tout comme dans un tribunal humain, les affaires antérieures ont un impact sur la façon dont un juge décide et condamne les affaires ultérieures, de même, le beit Din chel Maala (Tribunal Céleste) permet à ceux jugés plus tôt le jour de Roch Hachana d'avoir un impact sur le jugement de ceux qui se présentent devant Hachem plus tard dans la journée.
Le jugement de chaque membre du peuple juif, bien qu'effectué individuellement, est en réalité très affecté par les jugements antérieurs des autres juifs.
Le rav Blazer explique que la raison pour laquelle le Tribunal Céleste est conduit de cette manière est de nous aider à mieux appréhender le processus de jugement et de nous permettre ainsi de le concevoir comme s'il était un jugement de chair et de sang.

Selon le rav Blazer, c'est la raison pour laquelle Hachem ne nous juge pas tous simultanément. S'Il nous examinait tous en même temps, avec nos nombreuses fautes collectives, Sa patience serait, pour ainsi dire, rapidement épuisée et nous risquerions chacun de recevoir une condamnation sévère.
En nous jugeant individuellement, Hachem nous offre une chance d'obtenir une sentence plus facile et plus clémente. Pour ceux qui se présentent devant Hachem plus tôt dans la journée, ceux qui sont en première ligne, le Juge fait preuve de patience, car elle n'a pas été mise à rude épreuve.

=> La question primordiale est alors de savoir comment mériter d'être placé en tête de file plutôt qu'en queue?
La guémara nous dit que Hachem place le roi tout en avant de la ligne afin qu'il soit dans une meilleure position pour recevoir un jugement positif, alors comment se rapprocher le plus possible du devant de la file?
Chaque place dans la file est d'une importance cruciale. Comme le dit le verset : "un seul fauteur peut ruiner beaucoup de bien" (Kohélet 9,18). Chaque personne supplémentaire, avec ses fautes, nous précédant dans la file est grandement susceptible d'affecter le résultat lorsque nous sommes jugés. Cela vaudrait la peine de gagner ne serait-ce qu'une seule place dans la file, car cela peut faire toute la différence dans l'issue du jugement final.
En attendant le jugement, notre sort dépend dans une large mesure de la position que nous occupons, alors comment obtenir une meilleure place dans la file du jugement?

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-> A Roch Hachana, il y a 3 méthodes principales de jugement :
1°/ Dans la grande majorité des cas, Hachem utilise une balance pour peser les mitsvot par rapport aux avérot (fautes), et fonde Son jugement sur le côté de la balance le plus lourd. (Rambam - Hilkhot Téchouva 3,3)
2°/ Dans certains cas exceptionnels, Hachem identifie une action spécifique sur laquelle Il va faire reposer le jugement. Grâce à une mitsva ayant trouvé grâce aux yeux de Hachem, un racha sera peut-être épargné, de même qu'une seule faute pourra amener Hachem à juger défavorablement un tsadik. (Ran - Roch Hachana 16b)
3°/ Une personne apparemment totalement indigne peut recevoir la compassion de Hachem, ou vice versa, pour des raison que nous ne pouvons pas comprendre.
Lorsque Moché (Béra'hot 7a) voulut comprendre comment un tsadik peut-il avoir une existence éprouvante, alors que la vie d'un racha est agréable et douce, Hachem lui répondit qu'Il ne révélerait pas ce secret : "Je choisirai de faire grâce et Je serai miséricordieux envers qui Je choisirai de l'être" (Ki Tissa 33,19).

-> A partir de là, il existe 3 manières d'être placé à la tête si importante de la file du jugement.
1°/ La première est de le mériter. Si une personne possède à son actif de nombreux mérites et mitsvot, et que ceux-ci dépassent de loin ses fautes, alors Hachem pourra la faire progresser dans la hiérarchie.
Ainsi, la première façon d'améliorer son placement est d'accumuler davantage de mitsvot que d'avérot (fautes). Cependant, cette suggestion n'est pas très utile en fin de course, car nous ne disposons peut-être pas d'assez de temps pour atteindre cet objectif juste avant Roch Hachana.

2°/ Une deuxième manière de progresser dans la hiérarchie peut s'appliquer même à celui dont les fautes dépassent de loin les mitsvot. En effet si la personne effectue une mitsva unique, un mérite spécial, qui trouve grâce auprès d'Hachem, alors Hachem pourra faire avancer cette personne dans la file. Même si selon son bilan, elle ne le mérite pas, Hachem décidera de l'y déplacer sur la base de cette mitsva précise qu'elle a accomplie.

3°/ Il existe une 3e façon de se placer en tête de file.
Hachem est miséricordieux, et en se fondant sur Sa raison cachée, Il peut décider qu'un certain individu mérite d'être avancé dans la file. Toutefois, d'un point de vue pratique, nous n'avons aucun moyen d'influencer cette décision et de tirer profit de ce procédé.

La méthode la plus utile pour se déplacer vers la tête de file est donc la 2e décrite ci-dessus. Si nous sommes en mesure d'identifier une mitsva qui entre dans la catégorie d'un mérite particulier trouvant vraiment grâce auprès de Hachem, alors peut-être pourrons-nous faire évoluer notre positionnement.
Ainsi, même si nous ne le méritons pas vraiment, nous pourrons améliorer notre jugement en faisant avancer notre place dans la file d'attente.

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-> Roch 'Hodech Elloul marque le début des jours de miséricorde, les yémé ra'hamim, car c'est le jour où Moché Rabbénou monta vers les Cieux pour la 3e fois afin d'obtenir la 2e série de Lou'hot.
Le rav Blazer ajoute que plus une personne craint le jugement, plus Hachem aura de la miséricorde envers elle.
En se préparant tôt, elle démontre une véritable peur du jugement, qui constitue un mérite permettant de susciter la miséricorde Divine. L'objectif de se préparer au jugement est d'éveiller cette peur en soi qui, acquise avec l'introspection et la réflexion, peut aider une personne à recevoir une décision plus avantageuse le jour de Roch Hachana.
[chacun à son niveau, plus on fait des efforts pour ressentir la gravité du jugement, sur la Toute Puissance d'Hachem, qu'Il est notre papa, ... plus on peut prétendre à avancer dans la file d'attente, et être plus méritant pour l'année à venir. ]