Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La émouna s'obtient principalement grâce à l'observance du saint Shabbath.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 31,2]

La nécessité de prier à Shabbath

+ La nécessité de prier à Shabbath :

-> Le Zohar dans Vayakel (2:205a), appelle le Shabbath : "le jour de l'âme" (yoma dénichmata).
[à Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bén Yéhoyada 44b) dit que c'est une des raisons faisant que nous allumons les bougies le vendredi soir.
Les bougies ont 3 éléments : le récipient/chandelier (ner - נר - qui va contenir l'huile), la mèche (pétila - פתילה) et l'huile (chémen - שמן).
Les premières lettres de ces mots forment : néfech (âme - נפש).
=> Nous allumons les bougies au début de Shabbath car c'est le jour de l'âme, qui est comparable à une bougie.

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pokéd Akarim) ajoute que c'est pour cela que notre alimentation à Shabbath doit être principalement issues d'activités spirituelles, plutôt que par nos sources ordinaires d'alimentations physiques.
A Shabbath, l'âme prend de l'importance et nous devons la "nourrir".
La source principale d'alimentation de l'âme est la prière.

-> Le Séfer haKouzari (Maamar 3) écrit que l'âme a besoin de nourriture tout comme le corps en a besoin. Cependant alors que le corps s'alimente avec des aliments comestibles, l'âme s'alimente par la prière.
Lorsque nous passons plusieurs heures sans manger, notre corps s'affaiblit et nous avons faim, de même notre âme devient "affamée" après que passent plusieurs heures sans que nous prions.
C'est pour cela que nous prions 3 fois chaque jour, pour donner à l'âme la "nourriture" dont elle a besoin.
De même que nous prenons des en-cas lorsque nous avons un petit creux, de même nous devons faire des petites prières [personnelles] à D. tout au long de la journée pour satisfaire notre faim spirituelle, notre besoin de se sentir liés à Hachem.

-> "L'âme supplémentaire se réjouit fortement de notre ferveur (kavana) durant la prière et des paroles de Torah sur la paracha que nous nous disons l'un à l'autre." (Réchit Hochma - Chaar haKédoucha 3,5)

On peut également citer :
- "Le Shabbath sanctifie le peuple juif par l'âme supplémentaire, qui contient une particule de D." (Alshich Hakadosh - Ki Tissa) ;
- Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.

=> Puisque la prière soutient l'âme, et que Shabbath est "le jour de l'âme", ainsi les prières ont une grand importance, et elles sont particulièrement puissantes en ce jour.
Par exemple, les femmes savent qu'au moment de l'allumage des bougies, leurs prières ont une force toute particulière. En effet, lorsqu'elle allume les bougies, qui renvoient à l'acceptation de l'âme supplémentaire, elles ont alors une occasion spéciale d'avoir leurs prières exaucées.

[ avec la néchama yétéra à Shabbath, nous avons naturellement davantage de sainteté, de proximité avec Hachem, et en ce sens nos prières ont plus de puissance. b'h, Sachons en profiter!]

-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) rapporte que le Zohar affirme que le pouvoir/la puissance des prières du Shabbath est le même qu'à Kippour.
[dommage de n'avoir qu'un seul jour de Kippour dans l'année, autant donner sa superbe au Shabbath, et profiter de ses pouvoirs énormes!]

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-> [L'absence de la parole Divine le Shabbath, après les 6 jours de Création du monde,] nous enseigne que l'on doit éviter de dire des choses vaines ce jour.
On s'efforcera de prononcer des paroles de Torah, tel rabbi Chimon bar Yo'haï qui disait : "Aujourd'hui c'est Shabbath", dès que sa mère désirait parler de choses triviales.
[Méam Loez 2,2]

=> Comment comprendre que les paroles triviales soient particulièrement inappropriées à Shabbath?

-> Le Bayam Déré'h explique qu'à Shabbath la puissance spirituelle de notre parole est augmentée.
Notre parole a une force toute spéciale pendant Shabbath, au point que même un personne simple, dont la parole n'aurait pas beaucoup de force pendant la semaine, peut produire des impacts spirituels considérables pendant Shabbath.
C'est pourquoi, en ce jour nous devons être particulièrement vigilants à s'assurer de parler comme il faut.

-> Au sujet de la création de l'homme : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint une âme vivante (néféch 'haya)" (Béréchit 2,7), Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
Ainsi, l'être humain se distingue des autres créatures par sa faculté à parler, de par l'âme que D. a mis en lui.
Puisqu'à Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire, cela implique que nous sommes alors dotés d'un pouvoir de paroles accru, avec la capacité d'élever nos mots à des niveaux beaucoup plus élevés.

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-> De même que nos prières ont plus d'impacts, une mauvaise utilisation de nos paroles a plus d'impact.
Par exemple, rabbi Nissim Yaguen dit :
"Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle."

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+ La kédoucha de moussaf :

-> Pendant le moussaf de Shabbath, nous récitons une kédoucha spéciale, qui est plus longue et totalement différente de la kédoucha habituelle.
Le Kolbo explique que cette différente met en avant :
- que la semaine nous récitons la kédoucha avec les mots des anges, qui chantent également la kédoucha dans les cieux.
Ainsi, en semaine nous ne faisons que suivre leur exemple.
- tandis qu'à Shabbath, d'une certaine façon nous récitons notre propre kédoucha.
Nous n'imitons pas "simplement" celle des anges, mais plutôt nous récitons une prière de kédoucha qui nous est propre.

-> Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent alors à Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"
D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".
Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6 -> https://todahm.com/2020/03/23/13042-2 ]

-> Le Kolbo se basant sur le midrach que rapporte le Méam Loez ci-dessus, enseigne qu'à Shabbath les juifs ont pour tâche de chanter des louages à Hachem.
Shabbath est notre jour spécial, où nous assumons le rôle assigné aux anges le restant de la semaine, et nous chantons principalement des chants de louange.
Le Kolbo cite le verset : "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Du bout [littéralement. des ailes] de la terre nous entendons des cantiques - (כנף = knaf = une aile) - Yéchayahou 24,16).
Cela signifie qu'à Shabbath, les principaux chants de louange ne sont pas entendus depuis le Ciel, mais plutôt depuis la terre, où le peuple juif assure le rôle de "l'aile", qui est en charge de chanter les louanges d'Hachem.

-> "Tu as élevé aujourd'hui Hachem ... et Hachem t'a élevé à Son tour" (Ki Tavo 26,17-18)
Le Ohr Zaroua (2,4) explique le mot : "aujourd'hui" (ayom - הַיּוֹם) de ce verset, comme faisant référence au jour de Shabbath.
A Shabbath, nous "élevons" Hachem par le biais de nos beaux chants de louanges, et grâce à ce rôle que nous remplissons, Hachem nous "élève" à une dimension élevée bien au-dessus de celle des anges célestes.

-> La guémara ('Haguiga 3a) commente le verset précédent en disant que nous "élevons" Hachem lorsque nous récitons le Shéma Israël, et en conséquent de cela Hachem nous "élève" en déclarant : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre" (mi kéamé'ha Israël, goy é'had baarets - Divré haYamim 17,21).
C'est pourquoi dans la kédoucha de moussaf (celle propre aux juifs, et non aux anges), nous proclamons le : "Shéma Israël ...".
Cela met en avant la dimension si spéciale que nous avons à Shabbath, où le rôle de chanter des louanges ne dépend plus des anges, mais de nous!

-> La guémara ('Houlin 91b) enseigne : un juif est plus élevé qu'un ange, lequel ne peut dire le nom de D. qu'après 3 mots ("kadoch, kadoch, kadoch ..." - saint, saint, saint ...), tandis qu'un juif le prononce après 2 mots seulement ("shéma, Israël ..." - Ecoute Israël ...).
Ainsi, on ajoute le verset de Shéma Israël dans la kédoucha propre aux juifs, car ainsi on met en avant la stature si spéciale des juifs qui dépasse celle des anges, et cela est particulièrement mis en évidence à Shabbath.

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-> b'h, voir également : l'importance de Min'ha de Shabbath : https://todahm.com/2020/07/20/minha-de-shabbath

L'esprit de téchouva est ce qui pousse le monde vers son épanouissement.
Toute la beauté et la lumière du monde proviennent de la téchouva.
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot haTéchouva 5,4]

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-> Le monde est rempli d'harmonie : une unité parfaite entre des forces disparates liées ensemble dans un but commun. Chaque déviation de cet objectif cause une coupure à l'âme et bloque son canal de vitalité.
La téchouva permet de retrouver l'unité dans le monde et de guérir l'âme.
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot haTéchouva 8,7]

+ "Consolez, consolez, Mon peuple, dit votre D." (Na'hamou na'hamou ami, yomar Elohékhem - Yéchayahou 40,1)]

=> "Le fait même que Hachem nous console, est en soi la plus grande des consolations possibles"
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shabbath Na'hamou]

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-> b'h, d'autres explications du rabbi de Berditchev sur ce verset : https://todahm.com/2014/10/28/43524

Beaucoup de gens cherchent longuement pour trouver un Etrog sans défaut.
Ils feraient bien d'être aussi certains que les mains qui tiennent l'Etrog soient sans défaut spirituel.
[rabbi Avraham Twerski]

Faire la Soucca tous les Shabbath?

+ Faire la Soucca tous les Shabbath?

-> Le rav 'Haïm Palagi (dans son Néfech ha'Haïm) rapporte la question soulevé par le rav Binyamin haLévi : pourquoi ne mangeons-nous pas dans une Soucca tous les vendredi soir?
Dans notre prière du vendredi soir, nous proclamons que Hachem : "répand Sa Soucca de paix sur nous" (haporéch Souccat shalom alénou). Et en ce sens, le rav Binyamin haLévi dit qu'il semblerait approprié d'observer la mitsva de Soucca chaque vendredi soir durant toute l'année.

-> Le rav Yaakov Hillel explique que cette affirmation n'est absolument pas farfelue, au contraire, chaque vendredi soir nous vivons quelque chose qui ressemble à la protection que nous a fournie les Nuées de Gloire dans le désert, et dont nous nous souvenons à Souccot par la mitsva de la Soucca.
Le Zohar enseigne que lorsque Shabbath commence, Hachem vient se placer au-dessus de la nation juive comme une mère qui se place au-dessus de son nid afin de protéger ses oisillons.
Hachem vient réellement se répandre autour de nous comme la Souccat shalom (la Soucca de paix) pour nous protéger autant qu'Il a pu mettre les Nuées de Gloire autour de nos ancêtres pour les protéger dans le désert, et dont nous nous souvenons à chaque Souccot.

-> Le rav 'Haïm de Tchernovitz (Sidouro Shel Shabbath) écrit que la paix et la sécurité que nous accorde avec amour Hachem le vendredi soir, ressemble à la sérénité que les juifs ont bénéficiée lorsqu'ils ont séjourné dans le désert sous la protection miraculeuse des Nuées de Gloire.
[Selon le Zohar (Emor 103b) : Lorsqu’une personne s’assoit la "tsila dim'Eménouta" (l'ombre de la émouna = la Soucca), la Présence Divine, déploie Ses ailes sur elle par le haut"]
Chaque semaine, à Shabbath, nous résidons à "l'ombre de la émouna" (tsila dimEménouta), comme dans la Soucca.

Le rav de Tchernovitz ajoute un autre enseignement du Zohar. Lorsqu'une femme allume les bougies de Shabbath le vendredi soir, elle chasse toutes les forces négatives qui sont générées par le stress et l'anxiété des jours de la semaine.
Le mal réside dans le chagrin et l'angoisse, tandis que la sainteté prend place lorsqu'il y a de la joie et de la positivité.
Et c'est pourquoi, au début de Shabbath, lorsque les femmes allument les bougies, cela va répandre la joie et la sérénité, et les forces négatives sont empêchées de rentrer dans nos maisons.
Ainsi, comme dans le désert, nous sommes protégés par une enveloppe spirituelle spéciale qui empêche toute force négative, nuisible, de nous atteindre.

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-> De son côté, le rav David Sutton dit qu'à Shabbath on fait monter 7 personnes à la Torah, en parallèle avec les 7 Ouchpizin, les "invités" qui nous rendent visite dans notre Soucca.
Cette notion d'Ouchpizin est pertinente car Shabbath est un Souccot hebdomadaire, où nous recevons une importante protection, joie et sérénité.

Shabbath : c’est parfum gan Eden pour tous!

+ Shabbath : c'est parfum gan Eden pour tous!

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (dans Roua'h 'Haïm) écrit que lorsque quelqu'un a l'intention de réaliser une mitsva, déjà à ce moment il est entouré par une lumière de sainteté, et dans les mots du rav 'Haïm, il est "assis comme s'il était réellement dans le gan Eden, un lieu sacré".
Et lorsqu'il va concrètement accomplir la mitsva, cette "lumière" qu'il a créée va s'intensifier et alors elle va retourner au Ciel, et cela devient le gan Eden que cette personne va profiter après son départ de ce monde.
Le rav 'Haïm conclut en notant qu'en réalisant une mitsva, "on est enveloppé dans l'ombre de la sainteté, et l'odeur du gan Eden entre dans notre vie".

-> Le Sfat Emet (paracha Toldot) écrit qu'à Shabbath, qui ressemble au monde à Venir, la sainteté de toutes les mitsvot qu'on a pu réaliser pendant la semaine passée descend sur nous.
C'est le concept d'âme supplémentaire (néchama yétéra) que nous recevons à Shabbath.
Cela fait référence à une dimension spéciale de sainteté que nous recevons, puisque la sainteté de nos mitsvot, qui normalement reste au Ciel, stockée pour notre éternité du monde à Venir, va alors descendre en bas et nous envelopper.

Le Sfat Emet explique que cela est à la base de la guémara (Shabbath 114) qui nous demande de porter à Shabbath des vêtements différents de ceux que l'on portait pendant la semaine.
En effet, à Shabbath nous portons les "habits" de nos mitsvot, qui nous viennent du gan Eden.
Ces "vêtements" spéciaux ont l'odeur particulière du gan Eden.

[Dans Toldot, la Torah rapporte que Its'hak a senti le parfum des habits de Yaakov, Rachi explique que cela fait référence à "l'odeur du gan Eden" qui accompagnait Yaakov lorsqu'il est venu devant Its'hak pour recevoir les bénédictions]

=> Le Sfat Emet enseigne que chaque Shabbath nous portons ces "habits" parfumés, et c'est la raison pour laquelle nous respirons l'odeur des herbes lorsque Shabbath part, au moment de la Havdala, et cela afin de compenser l'odeur spéciale du gan Eden qui vient juste de nous quitter avec la fin du Shabbath.

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-> Le rav Yaakov Hillel (dans son commentaire sur Shivché haAri), cite le 'Hida, qui dit que chaque mitsva a son propre parfum, et le Arizal était capable de reconnaître dans quelles mitsvot chaque personne était impliqué en sentant ses habits.
Et les odeurs parfumées de toutes les mitsvot qu'on a pu faire durant la semaine, descendent sur nous chaque semaine le jour du Shabbath.

Grâce à la mitsva du ner de 'Hanoucca, la gloire de D. se fait connaître, s'élève et Son honneur s'accroît dans le monde, les éloignés se réveillent afin de revenir à D., et on parvient à la crainte, la paix conjugale, la prière.
Les dissensions sont supprimées ainsi que la médisance et on fait venir une paix générale dans tous les mondes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 14,12]

L’importance de se préparer à Shabbath

+ L'importance de se préparer à Shabbath :

-> "La gloire d'Hachem résida sur le mont Sinaï, et la nuée le recouvrit durant une période de 6 jours. Il appela Moché le 7e jour au milieu de la nuée" (Michpatim 24,16)

-> Rachi commente : cela nous enseigne qu'avant d'entrer dans l'enceinte de la majesté Divine, on doit s'isoler 6 jours pour se préparer.
[c'est seulement le 7e jour qu'Hachem a convoqué Moché en haut de la montagne pour lui enseigner la Torah]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute : de la même manière, nous avons besoin de 6 jours de préparation avant de pouvoir entrer dans le domaine d'Hachem : le jour du Shabbath.
Et la façon dont nous nous y préparons pendant ces 6 jours va affecter directement la qualité et les effets de ce jour.

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[on doit s'imaginer toute la semaine comme observant au loin la Nuée de D., et qu'à Shabbath, Hachem nous convoque tout prêt de Lui! ]

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-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Si'hot Elloul) enseigne que le besoin de se préparer est inclus dans la nature du monde.
De même qu'on est affamé si l'on ne mange pas, que l'on est rassasié après avoir mangé, de même un prophète sans préparation ne peut pas accéder à la prophétie, ... De même aucune sainteté (kédoucha) ou progression spirituelle ne peut être atteinte sans au préalable s'y préparer.

Dans ses mots, le rav Lévovitz écrit : "Tout le travail d'une personne est d'être préparé. Car par le biais de la préparation selon ses capacités, on amène sur soi l'esprit de la Présence Divine, d'En-Haut."

[concernant le Shabbath, on doit s'y préparer spirituellement (ex: internaliser le message lié à l'importance de ce jour, préparer des divré Torah), et également matériellement (ex: préparer la nourriture et la maison).
Ainsi, le simple fait de faire à manger et de nettoyer pour Shabbath a une valeur immense, puisque par cela on amène sur nous la sainteté.]

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-> Il est écrit dans le Méam Loez (Bo 12,7) :
Un jour de Hachem représente 1 000 ans (Téhilim 90,4).
Hachem créa le monde en 6 jours, un jour pour chacun des 6000 ans que le monde est destiné à durer (au maximum).
Le 7e jour, le Shabbath correspond donc au dernier Shabbath qui sera l'ère messianique.

-> Le rav Yé'hezkel Sarna rapporte que de même que ce monde est un vestibule menant à la salle de banquet (le monde à Venir), de même les 6 jours de la semaine sont le "vestibule" menant au Shabbath, qui ressemble à la salle de banquet/fête.
[ il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

Ainsi, de même que nous sommes invités à se préparer dans ce monde afin de pouvoir récolter les bénéfices dans le monde à venir, de même nous devons nous préparer pendant la semaine afin de pouvoir récolter les énormes bénéfices spirituels du Shabbath.
Le plus nous nous donnons de la peine pour s'y préparer, le plus de profits nous en récolterons.
Le rav Sarna dit que c'est pour cette raison que nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent : "Celui qui se prépare la veille de Shabbath, mangera à Shabbath".

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- Les Pirké Avot sont introduits par : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" (= tout Israël a une part dans le monde à venir).
ok, certes nous avons tous droit à une part éternelle dans le monde à venir, mais la tête qu'elle va avoir dépend de nos efforts dans ce monde.
- Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer à quel point nous nous investissons durement pour avoir des moyens dans ce monde temporaire, mais que faisons-nous pour avoir des moyens dans l'éternité de notre monde à venir.
- "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b). Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

=> Chaque semaine, il y a Shabbath (qui est un avant-goût du monde à venir), et cela doit nous sensibiliser à l'importance d'investir des efforts pour préparer notre monde à venir dans lequel nous résiderons pour l'éternité.
[dans le tourbillon du train-train de notre vie, n'oublions pas que ce monde actuel est un moyen à disposition de l'essentiel : bâtir notre monde éternel.]
Hachem ne nous demande pas l'impossible, juste d'agir en toute honnêteté du mieux que nous pouvons.
En ce sens, chaque Shabbath doit être comme un rappel, un électrochoc, face à cette nécessité plus que vitale de vouloir kiffer (oneg) au maximum notre vie éternelle.
[d'ailleurs, selon nos Sages ce sera un moment qui n'est que Shabbath (koulo Shabbath)!]

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b'h, également sur l'importance de se préparer à Shabbath :
- https://todahm.com/2016/12/26/la-preparation-du-shabbath
- https://todahm.com/2016/08/22/notre-shabbath-depend-de-sa-preparation
- https://todahm.com/2016/12/26/5013-2

Shabbath a le pouvoir de guérir

+ Shabbath a le pouvoir de guérir :

-> La guémara (Shabbath 12b) dit : "Shabbath hi miliz'hok ouréfoua kérova lavo" = lorsqu'on rend visite à un malade à Shabbath, on doit lui dire : "à Shabbath lorsque l'on n'a pas le droit de crier, la guérison est proche à venir".
Dans le texte de cette guémara, Rabbi Yossé continue ces mots par : "[à Shabbath] Sa compassion est abondante et repose toi en paix" (véra'hamav méroubin, véchivtou béshalom).

-> Nos Sages expliquent que durant la semaine nous avons besoin de prier pour soulager la douleur et la souffrance, cependant à Shabbath, le mérite du Shabbath va apporter une aide sans qu'on ait besoin de prier pour cela.

-> Le Séfer Ahavat Shalom (Ki Tissa) explique que simplement le fait de mentionner le mot : "Shabbath" amène de la guérison.
C'est pour cela que ceux qui rendent visitent à un malade commencent par : "Shabbath hi ..." (c'est Shabbath!).

-> Le Sidouro chel Shababth (drouch 8) ajoute que שבת est l'acronyme de : "Shabbath bo tit'rapé (שבת בו תתרפא), véShabbath bo tochi'a" (שבת בו תושיע) = par Shabbath nous serons guéris, par Shabbath nous serons sauvés.

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne également que Shabbath n'est pas un moment pour prier pour les malades (sauf pour quelqu'un de sérieusement malade), car le mérite d'honorer le Shabbath nous amène une bonne santé et guérit nos maux.

[la phrase : "garde le Shabbath et il te gardera", prend tout son sens. Plus on l'honore, plus on se réjouit en ce jour, plus il a de pouvoir de nous bénir! (Shabbath : c'est la source des bénédictions - mékor habéra'ha)]

-> Se basant sur la suite de cette enseignement du 'Hafets 'Haïm, le rav David Sutton dit que plus on a confiance dans les paroles de nos Sages, plus on mérite qu'elles s'appliquent.
En ce sens, si l'on a des doutes, que l'on est septiques sur le fait qu'honorer le Shabbath peut nous guérir, alors effectivement on ne bénéficiera pas totalement de sa protection.

[le 'Hafets 'Haïm dit que d'une certaine façon si tu n'as pas pleinement confiance dans les paroles de nos Sages sur le pouvoir de guérison du Shabbath, alors effectivement mets ta confiance dans les médecins. (le problème alors c'est qu'au lieu de s'élever au-dessus de la nature [Hachem peut tout!], on ne sera guérit que dans le cadre de la nature). ]

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-> "Il paiera seulement pour son chômage et pourvoira à la guérison" (Michpatim 21,19)

Le rav Shayalé Kerestirer interprète ainsi ce verset :
- "rak chivto yiten" (רַק שִׁבְתּוֹ יִתֵּן) = le mot "chivto" contient les lettres : שבת (Shabbath) => ainsi, si on donne de l'argent pour permettre à quelqu'un de faire Shabbath ;
- "vérapo yérapé" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא) = alors on méritera la guérison.

=> Par le fait d'aider autrui à honorer convenablement le Shabbath, on acquiert du mérite pouvant permettre de guérir de maladies.
[rapporté par le rav Paysach Krohn]