Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les bonnes résolutions

+ Roch Hachana - Les bonnes résolutions :

-> Le Tséma’h Tsédek avait coutume de dire que la bonne résolution qu’un homme prend pendant ces jours saints est le "nouveau vêtement de son âme pour la nouvelle année".

-> Le rav Eliyaou Lopian rapporte à ce sujet, la Michna (Pirké Avot 4,1) : "celui qui accomplit une mitsva (aossé mitsva a'hat) s’acquiert un avocat (ange défenseur)". Et il fait remarquer qu’il n’est pas dit "qui a accompli" au passé, mais "qui accomplit", au présent. De plus, que signifie "une mitsva"?

Il explique qu’il ne s’agit pas ici d’accomplir une certaine mitsva, mais de "fixer" et de "prendre sur soi" d’accomplir une certaine mitsva. Cette résolution en elle-même fait acquérir à l’homme un avocat pour le jour du jugement.
Certains Sages y voient une allusion dans les versets : "Si une guerre se déclare contre moi, en cela j’ai confiance : une ..." (im takoum alaï mil'hama, bézot ani botéa'h, a'hat ... - Téhilim 27,3-4)
En quoi un homme placera-t-il sa confiance en "temps de guerre" et au jour du jugement? Dans "une" (a'hat), c'est-à-dire dans une bonne résolution qu’il prend sur lui, afin de maintenir l’influence des Yamim Noraïm durant toute l’année. Et même si ce n’est qu’une seule chose, une petite chose (l'important étant de la tenir dans le temps). Car c’est elle qui se tiendra à ses côtés pour le défendre.

Le Shofar

+ Le Shofar :

-> Le bélier d'Avraham :
Avraham reçut l'ordre d'Hachemd'offrir son fils Its'hak en sacrifice (Akéda). Quand Hachem vit qu' Avraham était prêt à tuer son fils sur Son ordre, Il lui annonça qu'il avait réussi le test et qu'il ne devait en aucun cas nuire à Its'hak.
Avraham voulut alors apporter un sacrifice (korban) à Hachem, et il remarqua un bélier empêtré dans des buissons proches, qu'il offrit alors comme korban à la place de son fils (voir Béréchit chap.22).

Le Pirké DeRabbi Eliézer (chap.31) nous informe de ce qui fut fait des deux cornes du bélier offertes à Avraham. Un shofar a été fabriqué à partir de la corne gauche et il fut sonné par Hachem au mont Sinaï lorsque la Torah fut donnée.
La corne droite, la plus grande, fut transformée en shofar qui sera utilisé à l'époque du machia'h pour annoncer le rassemblement de tous les juifs des quatre coins du monde.
Quand on dit dans la Amida : "Téka béShofar Gadol", le terme shofar Gadol fait référence à ce shofar là, celui qui sera utilisé au temps du machia'h.

<--->

+ L'approche du Ram'hal :

-> Le Ram'hal (dans son Maamar Ha'Hokhma) enseigne que faire retentir le shofar à Roch Hachana est si puissant que ses effets se répercutent dans toute la Création.
La puissance du shofar renforce les forces du bien et soumet les forces du mal.
Ces deux types d'entités ont été créés pour s'opposer les uns aux autres, en tant qu'éléments distincts. Toutefois, lorsqu'Adam et 'Hava fautèrent, le bien et le mal s'entremêlèrent. Les forces du mal dépassèrent et maîtrisèrent les forces du bien.
Quand Hachem nous donna la Torah, le bien se dégagea des griffes du mal. Il prit alors de l'ampleur et s'efforça de vaincre le mal. Au moment du don de la Torah, c'est le son du shofar qui incita le bien à tenter de se libérer. Le shofar servit de signal pour que le bien se débarrasse des chaînes du mal et s'efforce de supprimer du monde tout acte répréhensible.
La Torah permit aux forces du bien d'être libérées de la soumission au mal et d'exercer dès lors une emprise sur tout ce qui était néfaste dans le monde.

Cependant, le bien ne parvint qu'à échapper à l'influence du mal et à accéder ainsi à son indépendance. Il fut dans l'incapacité de détruire le mal. Mais, viendra un jour où le bien pourra vaincre et éliminer complètement les forces du mal du monde.
Dans les Temps Futurs, quand Hachem rassemblera les juifs exilés, le bien l'emportera sur le mal qui sera alors éradiqué du monde. Simultanément avec la résurrection des morts, le mal en entier sera détruit.
Là encore, ce sera le retentissement des sonneries du shofar qui marquera le début de cette période, annonçant l'arrivée du machia'h et l'éradication du mal du monde.

La première fois que le shofar retentit, lors du Don de la Torah, cela ne conduisit qu'à une réussite relative. Certes, le bien fut libéré de sa captivité et autorisé à participer à l'élaboration des événements mondiaux, mais le mal continua d'exister.
La deuxième fois que sonnera le shofar, ce sera un succès total et le mal sera totalement anéanti. C'est la raison pour laquelle, affirme le Ram'hal, le 2e shofar est appelé shofar HaGadol. C'est celui qui annoncera l'éradication complète du mal dans le monde.

Le Ram'hal ajoute que le chofar dont nous soufflons à Roch Hachana possède la même puissance : améliorer, magnifier et renforcer les forces du bien dans le monde, ainsi que soumettre et repousser les puissances du mal.
C'est un microcosme des deux shofar du don de la Torah et du temps futur. [l'idée est que l'impact du shofar que nous sonnons est le même que lors de ces 2 événements fondamentaux (don de la Torah, guéoula), même si dans une version un peu amoindrie, réduite. On ne se rend pas compte de l'impact phénoménal d'une 'simple sonnerie' dans une corne, comme par exemple le fait de permettre une fois par an de contribuer à renforcer le bien, et soumettre les forces du mal. ]
Le retentissement annuel du shofar renforce et réaffirme ce qui a déjà été accompli par le shofar au don de la Torah, et nous prépare à ce qui va arriver lorsque le Grand Shofar sonnera au moment du Machia'h.

Pour cette raison, le Satan est plongé dans la confusion lorsqu'il entend le son du chofar à Roch Hachana. Il entend sa sonnerie et se souvient alors des effets du shofar que Hachem avait fait retentir au mont Sinaï.
Il en ressent les effets du shofar de Roch Hachana, car sa nature est également similaire (bien qu'à moindre échelle) à ce qu'il sait être accompli par le Grand Shofar qui sonnera lorsque le machia'h viendra, et il prend peur. Il est certainement conscient qu'il ne s'agit pas du shofar du machia'h, mais il estime que le son du shofar de Roch Hachana a la même capacité, et il sait qu'il peut le détruire, qu'il peut éradiquer le mal.

<----->

-> Après que le serpent originel eut convaincu Adam et 'Hava de consommer le fruit défendu, nous n'entendons plus jamais parler du serpent. Pourquoi ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi n'essaie-t-il plus d'inciter les gens à fauter ?

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha'Haïm) explique qu'au moment de sa création par Hachem, Adam était parfait et n'avait aucune attirance interne pour quoi que ce soit de mal. Lorsque le serpent originel (na'hach), qui personnifie la force extérieure du mal, convainquit Adam de fauter, cette force extérieure du mal entra dans le corps de celui-ci, devenant ainsi l'une de ses composantes, l'empoisonnant et le souillant.
Cette force externe se transforma en la force interne du mal que nous connaissons sous le nom de yétser ara. Il devint partie intégrante de la personnalité d'une personne. Le fait qu'Adam eut mangé du fruit de l'Arbre de la Connaissance introduisit en nous le mauvais penchant.
Cet acte nous souilla et fit pénétrer l'impureté dans nos corps.

Lorsque le shofar retentit au mont Sinaï, des milliers d'années plus tard, le Satan fut expulsé de nos corps. Le yétser ara nous quitta et redevint une force extérieure.
C'est ainsi que le Satan fut en mesure de créer des images dans le ciel, représentant Moché comme un cadavre, trompant ainsi les Bné Israël et contribuant à la fabrication éventuelle du Veau d'Or.
Les forces du mal ne faisaient plus partie de chaque individu, mais retournaient à leur état extérieur originel, tentant de convaincre les gens de fauter de l'extérieur d'eux-mêmes plutôt que de l'intérieur.

Cependant, cette libération de l'emprise d'une force intrinsèque du mal fut de courte durée. La faute du Veau d'or fit revenir le yétser ara et celui-ci redevint une partie intégrante de notre corps. Le yétser hara fut une fois de plus intériorisé, bien que pas dans la même mesure.
En effet, le shofar de don de la Torah conféra au yétser hatov un certain degré de réel pouvoir, de sorte que les forces du mal n'exercent plus de domination totale sur nous.

Le shofar du don de la Torah ne parvint donc pas à éradiquer complètement le yétser hara. Lorsque le Grand Shofar sonnera, le yétser ara sera détruit pour toujours, les choses reviendront à ce qu'elles étaient au moment de la création d'Adam HaRichon avant la faute, lorsque chaque personne n'était remplie que de sainteté, sans aucun mal intérieur.

Jusqu'à l'arrivée de machia'h, pendant la période comprise entre le shofar du don de la Torah et celui du Grand Shofar, la sonnerie annuelle du shofar de Roch Hachana renforce le bien, dans une certaine mesure, et nous aide à repousser le yétser ara.
Le shofar du don de la Torah et celui Futur (à la résurrection des morts) servent tous deux le même objectif : renforcer les forces du Bien et maîtriser celles du Mal dans le monde, et cela constitue également celle du shofar de Roch Hachana, à chaque année de l'Histoire.
[l'idée est incroyable de se dire qu'on peut en arriver à comparer notre sonnerie du shofar avec celle d'Hache au Sinaï et après la venue du machia'h. L'impact est si énorme qu'il est divin, au-delà de notre compréhension. ]

<--->

Pourquoi fait-on retentir le shofar à Roch Hachana?
Parce que Roch Hachana est le 6e jour de la création, le jour même où Adam (le premier Homme) exista brièvement dans son état de perfection, et le jour où il intériorisa les forces du Mal après avoir mangé le fruit de l'Arbre de la Connaissance.
Par conséquent, à l'anniversaire de cet événement, nous utilisons le shofar pour revenir à cet état idéal. Et même si le chofar de Roch Hachana n'a pas le même pouvoir que celui du don de la Torah ou du machia'h, il sert de pont entre eux et nous aide, à une échelle beaucoup plus modeste, à renforcer le pouvoir du Bien et à éradiquer les forces du Mal pour tenter de nous ramener à l'état originel de l'homme.

[on peut noter qu'Hachem a insufflé la vie à l'homme en soufflant en lui une âme, à l'image de nous qui soufflons dans le shofar.

Au don de la Torah, le shofar a été soufflé. Lorsqu'Hachem nous a parlé directement pour les 2 Commandements il y a eu une résurrection des morts, où chaque juif a alors reçu une âme beaucoup plus élevée que celles des non juives, pour pouvoir vivre avec la Torah de Vie (Torat 'haïm).
Le grand Shofar à Venir est le shofar de la résurrection des morts, où les âmes juives seront à nouveau insufflées, leur redonnant la vie, sous la forme la plus pure et la plus sainte : dénuée de tout mal.

Il ne suffit pas de souffler dans la corne d'un bélier pour que tout le Mal disparaisse et soit remplacé par le Bien. C'est le pouvoir de l'âme juive fusionnée avec le corps, insufflée à l'intérieur de celui-ci par Hachem.
Comme le précise le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Ki Tétsé), l'âme d'un juif est plus sainte que la Torah elle-même. Chaque fois que l'âme (néchama) entre dans un corps directement depuis Hachem, elle fait disparaître tout mal. ]

<--->

+ Le shofar vient-il fausser le libre arbitre? :

=> On a vu précédemment que chaque année à Roch Hachana en sonnant le Shofar on réduit de la puissance du mal (yétser ara).
Si Hachem conduit progressivement le monde à un état de perfection, où les forces du mal sont rendues impuissantes, cela n'indique-t-il pas que Hachem interfère avec le libre arbitre, et la capacité de choisir entre le bien et le mal?

-> Le Ram'hal (Daat Tévounot p.322) affirme que c'est l'un des plus grands mystères du monde. Hachem fait fonctionner l'univers selon deux processus simultanés.
D'une part, chaque individu possède le libre arbitre. Hachem n'interfère pas avec la capacité d'une personne à effectuer librement ses propres choix. Dans cette optique, Il ne rend ni plus facile ni plus difficile pour quiconque de choisir de faire le Bien.
D'un autre côté, Hachem fait lentement progresser le monde entier vers un objectif d'éradication totale de tout mal.
Ces deux modes fonctionnent simultanément. Le premier mode est le libre arbitre personnel, et le deuxième est celui où Hachem amène le monde entier à sa perfection ultime.

Chaque personne tourne sur son propre axe et établit ses propres choix, qui reposent sur le libre arbitre de chacun. Dans le même temps, Hachem manœuvre le monde entier, le faisant avancer vers une époque où le Mal n'existera plus. Il s'agit de modes indépendants de fonctionnement du monde, dont aucun n'affecte l'autre ; ils sont indépendants l'un de l'autre.
D'une manière ou d'une autre, Hachem éradique le mal sans interférer avec notre libre arbitre.
Dans notre compréhension humaine limitée, nous ne comprenons peut-être pas comment cela peut se produire, mais c'est la réalité, le processus d'éradication du Mal n'affecte en rien notre libre arbitre.

<--->

+ Quel est le pouvoir du Shofar ?

-> Le Yessod véChorech HaAvoda cite le Zohar déclarant que le simple fait de sonner ou d'entendre le shofar à Roch Hachana ne suffit pas. Comme nous le disons dans la prière : "Achré ha'am yodé téroua" (heureux est le peuple qui comprend la téroua).
La prière ne dit pas heureux sont ceux qui sonnent ou entendent la téroua, car cela ne suffit pas. Ce qu'il faut, c'est comprendre le secret du shofar.

Hachem créa de nombreux mondes sacrés dans les Cieux.
L'un d'eux se nomme Shofar, Olam HaShofar (le Monde du Chofar). Ce monde est également connu sous un autre nom : Olam HaTéchouva (le monde du Repentir). Ce monde particulier n'est accessible qu'à Hachem.

À vrai dire, il ne semble pas logique que la techouva puisse exister.
Imaginez un voleur reconnu coupable et traduit devant un juge pour la détermination de sa peine. Tous les remords, l'engagement en faveur du changement et les excuses du monde n'empêcheront pas le juge de le condamner à ce qu'il mérite.
Le juge prononce la peine appropriée, sans tenir compte des excuses et des promesses de changement du prisonnier. Le coupable doit payer le prix de ses transgressions.

Seul Hachem peut accorder à une personne la capacité de faire téchouva, et donc le Olam HaTéchouva Lui est pleinement réservé. Toutefois, Il nous permet de bénéficier de ce monde, et par conséquent, dans ce monde-ci, même si une personne a fauté plusieurs fois, elle peut être pardonnée avec la téchouva appropriée.
Lorsque nous sonnons du chofar, nous sommes incités à faire techouva. Nous éveillons les pouvoirs du Olam HaShofar, du Olam HaTéchouva, et nous pouvons alors espérer un jugement miséricordieux et indulgent.

-> Le rav Its'hak Isaac 'Haver (Sia'h Its'hak - drouch to'hakhat moussar 54) ajoute que cet Olam HaShofar, le Olam HaTéchouva, est interdit au Satan.
Cela explique encore pour quelle raison il devient terrifié lorsqu'il entend le son du shofar. En effet, lorsqu'il entend le shofar dans ce monde-ci, il sait que cela active le Olam HaShofar Céleste : un monde de téchouva auquel il n'a aucun droit et dans lequel il est impuissant.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha'Haïm' 1,12) ajoute que le Olam HaTéchouva est aussi appelé le Monde de la Liberté.

À quoi renvoie cette liberté?
Le Sifté 'Haïm (moadim 1,p.145) explique les paroles du Néfech Ha'Haïm.
Le Olam HaTéchouva est appelé le monde de la Liberté dans le sens où il est exempt de la souillure et du poison de la faute d'Adam. C'est le seul coin de l'univers où les effets de cette faute ne se font pas sentir.

Tel est donc le pouvoir secret du Shofar : l'existence d'un monde Céleste appelé Olam HaShofar, Olam HaTéchouva et Alma Dé'Héri (le monde de la Liberté), qui reste intact et préservé de la faute de l'arbre de la Connaissance.
Dans ce monde, le Mal n'existe pas et ne peut pas entrer. Seules les forces du Bien y existent. Le pouvoir du shofar active ce monde, nous permettant ainsi dans notre propre dimension de nous rapprocher de l'état originel du monde, avant la faute d'Adam.

Les morts se joignent à nos prières

+ Les morts se joignent à nos prières :

-> A Roch Hachana et Yom Kippour, les âmes (néchamot) des Avot (Patriarches) et des tsadikim qui ont déjà quitté ce monde reviennent pour se joindre à nous dans nos prières.

Cela explique la déclaration de nos Sages (guémara Roch Hachana 32b) selon laquelle les anges célestes disent à Hachem : "Pourquoi le peuple juif ne chante par de Shira (une louange, comme le Hallel) à Roch Hachana et à Yom Kippour?"
Hachem répond : "Le livre de la vie et le livre de la mort sont ouverts devant moi, et ils devraient dire Shira?"

C'est parce que même si en ces jours les morts prient avec nous et que leurs prières sont efficaces, ils ne peuvent pas dire de Shira avant la résurrection des morts, car il existe une règle selon laquelle "les morts ne peuvent pas louer Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).
Ainsi, nous ne pouvons pas non plus dire Shira, car les morts sont parmi nous [priant à nos côtés en ces jours si importants].
[ 'Hatam Sofer - Drachot 'Hatam Sofer - 'helek 2 - p.350 ]

La téchouva : une forme de résurrection des morts

+ La téchouva : une forme de résurrection des morts :

-> Le rav Yonathan Eibshitz (dans son commentaire sur la Amida - sur la 2e bénédiction - ata guibor), il enseigne que l'acceptation par Hachem de notre téchouva constitue une forme de résurrection des morts.
Selon la guémara (Béra'hot 12b) : "Un racha, même de son vivant, est considéré comme mort".
Lorsqu'il fait ensuite techouva, il est considéré comme ayant vécu une résurrection des morts.
Par conséquent, lorsque nous prononçons les mots dans la Amida : "ata guibor léOlam Hachem mé'hayé métim ata rav léochia", l'une des kavanot que l'on peut avoir est de garder à l'esprit que Hachem doit nous ranimer en acceptant notre téchouva. [par la téchouva une devient une nouvelle créature, dans le sens où l'être qu'on était avant est mort, et qu'Hachem a dû faire une résurrection des morts. ]

<--->

-> Le rav Tsadok HaCohen (Pri Tsadik - 'Hanoucca)souligne que la période à venir de la résurrection des morts sera introduite dans le monde par Eliahou HaNavi qui est également celui qui introduit l'ère de téchouva (accompagnant la guéoula).
Il ne s'agit pas de deux rôles distincts endossés par Eliahou HaNavi, durant deux époques différentes.
Eliahou en tant que source d'inspiration pour tous à faire techouva constituera une forme de résurrection des morts. Ainsi, la résurrection physique et spirituelle fait partie de la même mission qu'Eliyahou HaNavi remplira à la Fin des Temps.

<--->

-> Rabbénou Yona (fin du Chaaré Téchouva) explique que lorsque l'on s'engage dans la téchouva on doit être capable d'affirmer : "J'ai fait table rase. Le passé est le passé. C'est comme si j'étais né aujourd'hui même, sans aucun mérite, ni aucune dette. Aujourd'hui, c'est le début de mes actes, une table rase."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 2,4) dit à propos de quelqu'un qui fait téchouva, c'est comme s'il déclarait : "je suis quelqu'un d'autre, je ne suis pas la même personne qui a fait ces choses".

=> Hachem nous aime tellement qu'Il nous a offert la téchouva, un moyen d'entièrement pouvoir se regénérer, revenir à la vie, tout pur, tout beau, tout magnifique et aimé aux yeux d'Hachem.

Le Shofar de Roch Hachana : le cri perçant de notre âme

+ Le Shofar de Roch Hachana : le cri perçant de notre âme :

-> Essayons de découvrir le sens de l'éloge de Moché concernant les Bné Israël. L'un des verset que nous récitons durant le Moussaf de Roch Hachana, dans le cadre des Shofarot, est : "Il [Hachem] ne perçut aucune iniquité en Yaakov, et ne vit aucune perversité en Israël. Hachem, son D., est avec lui, et l'amitié du Roi est en lui (térouat mélé'h bo)" (Balak 23,21).

Il en ressort le statut particulier du peuple juif d'être celui de "térouat mélé'h bo" (l'amitié du Roi est en lui).
Qu'entend-on par "térouat mélé'h"? À quelle particularité du peuple juif ce terme fait-il référence ? Rachi explique que cette expression signifie : 'hiba et réout, amour et amitié.

Bilaam était jaloux du fait que seul le peuple juif est "un ami proche et cher", au Maître du monde.
Bilaam souligne que ce niveau de proximité, cette amitié attachante n'existe qu'entre Hachem et le peuple juif.

-> Le Ibn Ezra interprète toutefois cette phrase différemment, affirmant que Bilaam est gêné par le fait que les Bné Israël ont accès à la mitsva de tékiat Shofar. Voilà ce qu'il enviait : la mitsva de sonner du Shofar.

=> Pourquoi de toutes les mitsvot de la Torah, le Shofar, est la seule mitsva dont Bilaam est jaloux?

-> La guémara (Roch Hachana 26a) discute du type de corne pouvant être utilisée pour la mitsva du Shofar à Roch Hachana.
Lorsque le Cohen Gadol pénètre dans le Kodech HaKodachim (saint des Saints) à Yom Kippour, il ne porte pas ses vêtements d'or pour accomplir la avoda (le service de ce jour). La raison se fonde sur le principe que le procureur (l'accusateur) ne peut pas être l'avocat (le défenseur). Les vêtements d'or rappellent la faute du Veau d'or.
L'or, qui servirait d'élément à charge contre nous devant Hachem, Lui remémorant la faute du Veau d'or ne peut pas, à présent, être employé par la défense, car l'or porté rappellerait cette faute et pourrait influencer le jugement de Yom Kippour contre nous. Pour prévenir cette éventualité, le Cohen Gadol ne porte pas d'or.

C'est précisément pour cette raison que la corne d'une vache ou d'un taureau ne peut être employée à Roch Hachana pour accomplir la mitsva du Shofar. La guémara applique le même principe (accusateur & defenseur), car utiliser la corne d'une vache rappellerait à Hachem la faute du Veau d'or à une époque où nous souhaitons qu'Il ne prenne en compte que nos mérites.
Nous évitons donc d'utiliser une corne pouvant remémorer à Hachem la Veau d'or et qui servirait l'argumentation de l'accusation plutôt que celle de la défense.

[le Cohen Gadol portait des habits en or lorsqu'il faisait son avoda en dehors du saint des Saints (lieu le plus saint, où seul lui avait le droit d'y entrer qu'à Kippour (même les anges ne peuvent y entrer). ]

<--->

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 4,1) enseigne que lorsqu'on se tient debout en priant la Amida, il faut se visualiser comme si l'on se tenait directement devant la Chékhina.
Le Rambam (Hilkhot Téfila 5,4) ajoute aussi que lorsque nous prions, notre cœur doit méditer sur Hachem, comme si nous nous tenions devant Lui au Ciel.

-> Le séfer Hararé Kédem (7,4) commente :
Ainsi, pendant la Amida, il faut penser que l'on est debout au Ciel, on doit se considérer comme directement devant Hachem.
[selon nos Sages le fait de sonner du Shofar pendant la Amida de Roch Hachana témoigne que ce n'est pas une interruption de la prière, mais plutôt que le son du Shofar est une forme de prière (on ne peut pas faire une autre mitsva pendant la Amida). ]
Quand le Shofar sonne, c'est une prière, et tout comme la Amida, il doit être considéré comme résonnant directement devant Hachem, comme s'il sonnait au Ciel.

Le Hararé Kédem affirme que cela équivaut à se tenir debout dans le Kodech HaKodachim (saint des Saints). C'est comme si le chofar sonnait dans le véritable Kodech HaKodachim.
[ par exemple, le rav Shimshon Pinkous (Siddour Téfila) explique le cheminement de la prière où avec la Amida nous entrons dans le saint des Saints du Temple : https://todahm.com/2024/02/28/la-amida ]

Il en découle qu'on peut appliquer le principe qu'un accusateur ne peut être le défenseur, pour le Shofar.
Sa sonnerie est considérée comme de la prière de la Amida, qui est comme dite dans le Kodech HaKodachim.

J'ajouterais un argument encore plus explicite étayant cette idée. Le Choul'han Aroukh' nous précise que lorsqu'on prie le Chemoné Essré, il faut avoir une intention vers Yérouchalaïm, vers le Beit HaMikdach, et vers le Kodech HaKodachim.

La Michna Béroura dit que pendant la Amida, l'état d'esprit d'une personne doit être comme si elle se tenait physiquement dans le Temple, dans le Kodech HaKodachim.
Le rav Daniel Glatstein ajoute que de même, l'acte de sonner du Shofar doit aussi être imaginé comme s'il se déroulait dans le Kodech HaKodachim.
Utiliser un chofar qui rappelle la faute du faute du Veau d'or serait alors inapproprié, car au lieu de nous défendre, il rappellerait une grave faute collective.

<--->

=> Pourquoi avons-nous besoin de la prière sou forme de sonnerie du Shofar?
Roch Hachana est une journée au cours de laquelle nous passons de nombreuses heures à prier Hachem. Qu'ajoute la prière du Shofar aux nombreuses prières que nous récitons déjà? [surtout que c'est une forme de prière qu'on emploie qu'en ce jour! ]

-> Le Beit HaLévi donne l'explication suivante :
A Roch Hachana, alors que nous nous tenons en jugement devant Hachem, nous prions longuement, avec l'espoir d'une bonne année. Nous ne souhaitons pas avoir recours à des éléments pouvant rappeler à Hachem nos fautes, et c'est pourquoi, comme nous l'avons évoqué plus haut, nous n'utilisons pas de shofar fabriqué à partir de corne de vache.
Nous appliquons le principe qu'un accusateur ne peut être le défenseur (en katégor naassé sanégor), ce qui explique aussi pourquoi le Cohen Gadol ne servait pas dans le Kodech HaKodachim vêtu de ses vêtements d'or. Le shofar de la vache et les vêtements d'or rappelleraient à Hachem la faute du Veau d'or.
Nous faisons donc tout notre possible pour éviter de remémorer et de mettre en avant les faute que nous avons pu commettre dans le passé, afin qu'elles ne puissent pas être retenues contre nous.

Nous possédons une arme, une faculté (notre parole) utilisée de manière constante tout au long de l'année, et pas toujours de la bonne manière.
Parfois, nous employons notre bouche pour dire du lachon ara, de la rékhilout, du motsi chem ra, du mensonge, ... La dernière chose que nous désirons à Roch Hachana est de rappeler à Hachem les manières inappropriées avec lesquelles nous avons utilisé notre bouche au cours de l'année écoulée.
Le principe d'un accusateur ne peut être le défenseur, est certainement mis davantage à l'épreuve avec notre propre bouche qu'avec la faute du Veau d'or commise par nos ancêtres.
Lorsque nos prières s'approchent d'Hachem en ce jour crucial de Roch Hachana (où toute notre année à venir est en jeu), L'implorant : "Za'hrénou lé'haïm" (souviens Toi de nous pour la vie), les anges Accusateurs mettront en évidence les autres mots prononcés par nos bouches, des mots dont nous ne sommes probablement pas fiers et pouvant orienter notre jugement dans une direction défavorable.
[ex: nos Sages abordent longuement la grande gravité du lachon ara. ]

Nous sommes donc dotés d'une forme de prière qui se passe de la parole.
Le Beit HaLévi explique que le shofar est une prière qui naît des profondeurs du cœur, et qui n'utilise pas la bouche qui a pu servir à fauter avec la parole.
Elle contourne même la bouche à quatre niveaux différents, puisqu'elle dépasse le larynx, la langue, les dents et les lèvres, et permet à nos prières de se présenter devant Hachem sans l'inconvénient d'être offertes par le même vecteur ayant déjà été utilisé pour fauter.

=> Le shofar est le cri émanant du cœur d'un juif, sans utilisé la faculté de la parole, et le cœur d'un juif est saint et pur.
Or, ce qui vient du cœur va au cœur, et la prière des sons du shofar va directement du cœur à Hachem.

<--->

+ Explication de la jalousie de Bilaam :

-> Comme on a pu le voir au début de ce dvar Torah, la sonnerie du shofar est la mitsva dont Bilaam était jaloux. Pourquoi spécifiquement le shofar?

Le shofar est un type de prière unique et particulier. Il s'agit d'un cri adressé à Hachem, du plus profond du cœur (mé'oumka déliba). Le contenu de ce cri dépend de ce qu'il y a dans le cœur de celui qui sonne le shofar. Naturellement, le cœur de tout juif contient le désir le plus profond de servir Hachem.
Pour illustrer cela : lorsqu'une personne n'accepte pas de divorcer de sa femme et que le beit din décide de l'y obliger, nous le forçons jusqu'à ce qu'il veuille donner le guet. Le Rambam (Yad Ha'hazaka - Hilkhot Guirouchin 2,20) explique que même obtenu sous la contrainte, le guet (acte de divorce) de cet individu est toujours considéré comme ayant été donné de sa propre volonté, car au fond, tout juif a le même désir : notre volonté est d'accomplir la volonté de Hachem (rétsonénou la'assot rétsoné'ha).

Lorsque le shofar est dans la bouche d'un juif (quelqu'il soit : du tsadik ou plus rempli de fautes), sonnant des sonneries (térouot) à Hachem, ce qui émane de son cœur est forcément un pur désir de servir Hachem et d'accomplir Sa volonté.
La prière du shofar est donc la plus pure des prières. [puisque l'expression de l'intériorité pure directe à Hachem. ]

Mais le cœur d'un non-juif n'a pas ce désir inné profondément enraciné en lui de servir Hachem et de réaliser Sa volonté.
Si l'on pouvait sonder les profondeur du cœur d'un non-juif et que ses désirs soient dévoilés, cela ne se révélerait pas aussi noble et méritoire.
[même si en apparence extérieure il n'y a pas de différence, à l'intérieur un juif est composé très différemment d'un non-juif, ayant une par de divinité plus élevée qui reste toujours pure en Lui, et qui désire ardemment servir papa Hachem. ]

=> Ainsi, la prière du shofar, qui vient du plus profond de notre coeur/intériorité, constitue le désir le plus profond, le plus intense d'un juif : se rapprocher de notre Père au Ciel, d'accomplir la volonté de notre Créateur.
Voilà ce que Bilaam enviait. Il était jaloux de la pureté du désir qui réside dans les recoins les plus profonds du cœur d'un juif, du désir qui émane du pouvoir de la prière du shofar.
[d'après le rav Daniel Glatstein]

Donner aussi à la tsédaka en Israël

+ Roch Hachana - donner aussi à la tsédaka en Israël :

-> Si l'on souhaite que nos prières soient acceptées, un bon conseil est de faire un don d'argent pour soutenir les résidents pauvres de la terre d'Israël.
En ce sens, il est rapporté (Otsar Israeël - p.29) que le rav Avraham de Kalisk avait un beit midrach à Tivéria, à côté du mer de Galilée/Kinéret (lac de Tibériade). Un jour, à Roch Hachana, juste avant de souffler dans le shofar, il alla s'immerger dans le lac de Tibériade et mit longtemps à revenir.

Après la prière, il dit aux fidèles : "Si j'ai mis si longtemps à me immerger, c'est parce que toutes les prières des juifs de 'houts la'arets (en dehors d'Israël) et de la terre d'Israël passent par la mer de Kinéret, puis vont à la Méarat Hamachpéla. Comme les habitants qui sont en dehors d'Israël n'ont pas envoyé beaucoup d'argent cette année pour soutenir les résidents de la terre d'Israël, le Kinéret n'a pas voulu laisser passer leurs prières. J'ai dû lui promettre que désormais, je les inciterais à envoyer plus d'argent."

Faire téchouva n'est pas vraiment difficile, mais le yétser ara dit à la personne que c'est difficile.
['Hafets 'Haïm]

Hachem attend Elloul toute l’année

+ Hachem attend Elloul toute l’année :

"Les yeux de Hachem, votre D., sont fixés sur lui du début à la fin de l’année" (Ekev 11,12).

-> Le Sfat Emet explique que c’est une indication que, dès le début de l’année, Hachem attend la fin de l’année, lorsque Ses enfants feront téchouva et reviendront à Lui.

<--->

-> Le séfer Taamé Haminhagim, cite le Sar Shalom de Belz, pour expliquer pourquoi ce mois est appelé "Elloul" :
Bien que les juifs craignent Hachem toute l’année, notre crainte augmente exponentiellement lorsque nous récitons la bénédiction pour le mois d'Elloul et que nous ressentons la présence de Hachem parmi nous.
C’est pourquoi le Arizal écrit que le mot "Elloul" (אלול - plus un pour le kollel) a la même guématria que le mot : 'haïm (vie).
Puisque nous ressentons davantage Hachem parmi nous pendant ce mois et que nous Lui épanchons notre cœur et notre âme, nous sommes bénis par une vie pleine de santé, de parnassa et de toutes les bonnes choses.

Les 13 Attributs de miséricorde

+ Les 13 Attributs de miséricorde :

-> "Une alliance a été conclue avec les treize attributs de miséricorde, qu’ils ne reviennent jamais vides."
[Rabbi Yéhouda - guémara Roch Hachana 17b]

-> Déclamer les 13 Attributs de miséricorde a une immense valeur, au point que lorsqu’on les prononce, Hachem, si l’on peut dire, s’assoit sur son Trône de miséricorde et pardonne aux Bné Israël toutes leurs fautes.

Ainsi, toutes les Séli'hot commencent directement par la récitation de ces 13 Attributs (El éré'h apayim - אל ארך אפים).
Dans la suite des Séli'hot, à partir de la deuxième fois où on les mentionne, on les fait précéder du passage : "D., Roi assis sur le Trône de miséricorde (אל מלך יושב על כיסא רחמים)
Certains expliquent qu’après les avoir dits une première fois, la Midat Hadine (la mesure Divine de rigueur) se transforme en Midat HaRa'hamime (la mesure Divine de miséricorde) et désormais, on est donc en mesure de dire : "Roi assis sur le Trône de miséricorde".
Avant cela, Hachem n’est pas encore assis sur le Trône de miséricorde. C’est pour cette raison que, le soir de Yom Kippour, les Séli'hot commencent par le passage : "אל מלך יושב על כיסא רחמים", car ce jour est entièrement placé sous le signe de la miséricorde, même avant que les Bné Israël réveille cette dernière par la récitation des 13 Attributs de miséricorde.
[rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> Rabbénou Bé’hayé (Ki Tissa 34,6) écrit, à ce sujet, la chose suivante :
"Tu dois savoir que quiconque comprend les 13 Attributs, connaît leur signification et leur principe et les prononce au cours de sa prière avec ferveur, sa prière ne revient pas vide, sauf s’il avait dans ses mains des fautes qui l’en empêche.
Or, à notre époque, où nous sommes plongés dans l’exil, et dans laquelle nous n’avons ni Cohen Gadol pour faire expiation de nos fautes, ni autel pour y apporter des sacrifices, ni Temple pour venir y prier, il ne nous reste, devant Hachem, que notre prière et ses 13 Attributs de miséricorde.
A travers ces 13 Attributs, on apprend la manière dont on doit prier et demander miséricorde au Maître de toute chose."

<--->

-> b'h, également sur les 13 Attributs de miséricorde : https://todahm.com/2015/10/25/les-13-attributs-de-misericorde

<--->

-> Dans les annotations imprimées en marge de Tossefot (Roch Hachana 17b), les 13 Attributs sont explicités, longuement, de la manière qui suit :

Le premier Nom ה"הוי (Hachem), ne fait pas partie des 13 Attributs et n’est mentionné que comme "Nom d’appellation" pour dire que c’est ainsi qu’on Le nomme.

Le deuxième Nom ה"הוי : l’attribut de miséricorde en allusion dans ce Nom consiste à mentionner que, puisqu’Hachem est le Maître de tout, alors Il doit se comporter avec tous, avec miséricorde.

Le Nom E-l (אל) suggère la force, car c’est avec une main forte qu’Il prépare la nourriture de toutes Ses créatures, comme il est écrit : "Les fauves rugissent pour leur pâture et demandent à E-l, de quoi manger" (Téhilim 104,21).

Ra'houm (רחום) est l’attribut de miséricorde exprimant qu’Hachem fait preuve de celle-ci envers celui qui L’invoque, avant même que celui-ci se repentisse.
De même, cet attribut suggère qu’Hachem fait preuve de miséricorde envers l’homme, avant même que le malheur ne s’abatte sur lui.

'Hanoun (וחנון) : exprime qu’Hachem fait grâce à celui qui crie vers Lui, dans les moments de détresse, afin de délivrer, comme il est écrit : " 'Hanoun fera grâce à la voix de ton cri" (Yéchayahou 30,19).
Hachem, qui est Tout-Puissant, peut faire grâce à celui qui crie vers Lui si ce n’est pas légitime, à l’instar de ce qui est écrit : "Et voici que lorsqu’il criera vers Moi, Je l’entendrai, car Je suis ‘Hanoun" (Michpatim 22,26).
Ce verset vient, en effet, exprimer que même s’il aurait été légitime, au sens strict de la loi, qu’un prêteur ne rende pas à l’emprunteur le gage qu’il lui a déposé, tant qu’il ne l’a pas remboursé, ce gage lui étant parvenu de plein droit en échange du prêt et les cris de l’emprunteur à ce sujet étant injustifiés, cependant, la Torah enjoint le prêteur de rendre le gage. Sinon : "Il criera vers Moi", car telle est la conduite d’Hachem, d’entendre les cris, "car Je suis ‘Hanoun", car Je suis miséricordieux et Je ne peux pas voir l’emprunteur dans sa détresse.
De plus, le terme de 'hanoun suggère le don gratuit (le terme חנון ('hanoun) est de la même racine que le mot חינם - 'hinam - gratuit), comme la guémara (Béra'hot 7a) l’enseigne à propos du verset : "Et Je ferai grâce à celui à qui Je dois faire grâce" : "même s’il n’en est pas digne".

Ceci est le résumé succinct des paroles de Tossefot. Après avoir compris le sens véritable des mots exprimés dans ces treize attributs, nous serons davantage en mesure de nous en servir afin de susciter la délivrance et la miséricorde du Ciel.

Toute téchouva, même celle qui est motivée par la crainte d'une punition, découle en fin de compte du désir de s'unir à Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,8]

<--->

-> En ce sens : "Chaque juif a son propre chemin vers la téchouva. Un téchouva standard, général, ne suffit pas. Chacun doit trouver la voie qui convient à son âme unique et à son rôle unique dans la vie."
[Orot haTéchouva 16,10]